Camaraderie n.263 - Fédération nationale des Francas
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Camaraderie n.263 - Fédération nationale des Francas
D onc à propos des droits de l’enfant et de la journée du 20 novembre, un groupe s’est mis en tête d’inventer un jeu à diffuser tout au long de l’année. Ceci afin de permettre aux enfants de s’imprégner de leurs droits et de réfléchir à la situation des enfants dans le monde de manière ludique (si tu ne comprends pas pourquoi, tu refais ton Bafa, ou tu relis les livrets pédagogiques des fichiers de jeux !). D Entrez dans le jeu Sous l’impulsion de l’ACE (Action Catholique des Enfants) et de l’ALF (Association des Ludothèques Françaises) et avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports, la journée nationale de la Fête du jeu est née en 2001. Un collectif rassemblant 8 associations, dont les Francas, est créé. ul ille Lef D. À vous de jouer ! Jouer à écrire un jeu C'est une tradition dans notre Association départementale : du jeune animateur de 17 ans au président, tout le monde aime bien jouer. Mais jouer vraiment. Du style à se fâcher à mort pendant au moins une minute parce que l’autre n’a pas bien lancé le dé. En fait, la tradition n’est pas de jouer (c’est plutôt un comportement permanent comme dirait l’autre) mais d’inventer, de concevoir, de préparer des jeux, des grands jeux, des week-ends d’équipe régionale de formateurs… On parle du jeu… vraiment ! Le jeu s’appelle : quels droits as-tu ? C’est un jeu avec un plateau et des joueurs (seuls ou en équipes), dés, pions, cartes et parcours à travers le monde. Classique quoi ! Le but est de remplir quatre missions humanitaires le plus rapidement possible. Ce sont des cartes distribuées qui indiquent les missions aux joueurs. Chaque mission est sur un continent différent. En se déplaçant, on tombe sur des cases de couleurs avec des questions : saumon pour la protection, jaune pour l’éducation, violet pour la famille, vert pour la santé… Mais il y a aussi des questions de géographie et de mode de vie des enfants en rapport avec le continent qu’on traverse. Pour réussir une mission il faut arriver à une case bien précise. Exemple de mission : « depuis 2002 la poliomyélite a fortement augmenté en Somalie. Tu dois y acheminer des vaccins pour combattre ce virus qui paralyse les jambes des enfants. » Dans ce cas il faut se rendre à Mogadiscio en Somalie. Sur le plateau, les parcours sont fléchés et on se déplace avec les dés. Mais on peut choisir les sens en fonction des continents qu’on va privilégier pour des questions stratégiques (rapidité, encombrements des cases par les autres équipes, connaissance de la géographie…). En fait, c’est un gros travail de connaissance de la convention et des pays et surtout de la situation des enfants dans ces pays. Bon j’arrête car je crois que c’est fichu pour les 2 500 signes… Prochaine Fête du jeu : samedi 29 mai 2004 (pour en savoir plus : www.francas.asso.fr, rubrique « Actions », « pratiques éducatives ». voir également Camaraderie n° 260) le magazine des Francas n° 263 ©Pa tric k Jo ly L’esprit de cette journée prend appui sur les principes suivants : La gratuité : la participation à la fête du jeu doit être gratuite pour tous. Le jeu pour tous : cette journée doit permettre de rassembler et de faire se rencontrer des personnes d’âges et de cultures différentes. Le jeu sous toutes ses formes : cette journée fera la promotion du jeu sous toutes ses formes : jouets, jeux de société, de plein air, traditionnels, jeux vidéo…et encouragera toute autre initiative en rapport avec le jeu (exposition, conférence, débat…) Jouer partout : lors de cette journée il s’agira de favoriser la pratique du jeu dans les lieux publics et privés, les institutions, la rue ou l’espace familial. © L’objectif de cette journée nationale est de faire reconnaître le jeu comme : activité essentielle pour le développement de l’enfant, outil d’apprentissage, de transmission de savoirs et d’éducation pour tous, expression culturelle favorisant les rencontres interculturelles et intergénérationnelles, créateur de lien social et de communication, occupation de loisir et source de plaisir. Une aventure collective ! Le scénario habituel se met en place : le groupe demande une clef de la maison et s’organise pour travailler avec des rendez-vous réguliers et des après-réunions où on discute autour d’une pizza en refaisant les Francas et le monde tant qu’on y est. Mais bon le jeu avance puisqu’on en voit des traces (pas de pizza). Un jour arrive où on annonce aux adhérents qui le veulent, de rejoindre le groupe tel jour à telle heure pour tester le jeu. Le jeu a été testé et plutôt bien… Rires, éclats de voix, questions, remises en cause, approbations et liste des choses à revoir. Ce qui fut fait et testé à nouveau pendant l’été mais avec des enfants. Le jeu est terminé ! Aujourd’hui, il tourne dans les centres de loisirs, dans certaines classes. Il existe en un exemplaire unique et on cherche un moyen de le reproduire (pas forcément en série mais en plusieurs exemplaires). Des adhérents disent qu’avec les moyens actuels (graveurs, scanners et autres trucs) on peut faire des choses bien. Donc on va constituer un autre groupe qui s’en occupera (je vais devoir refaire des clefs). ➜ ■ Bernard Giner, Délégué au développement départemental du Var Pourquoi le texte se termine-t-il ainsi ? Pour le savoir, avancez jusqu’à la page 23… 16 9 le magazine des Francas n° 263 L es enfants jouent dans tous les lieux : à la maison, dans la rue, dans la cour de l’école, au centre de loisirs… Le jeu est pour l’enfant le mode privilégié d’expression de ses besoins fondamentaux, le lieu de ses premiers apprentissages, celui où se construit sa pensée abstraite. Lorsque le jeune enfant court, saute, rampe, grimpe, il est à la découverte de ses propres possibilités corporelles, à la recherche de ses propres limites. Il se représente de nombreuses situations en les jouant, en imitant. C’est sa manière de se les approprier, d’imaginer, de créer, de régler des conflits. La psychanalyse a particulièrement mis en évidence l’importance des « faire-semblant ». Le jeu symbolique n’est autre que le « jouer à être ». Le mouvement, la parole, le dessin, la construction sont autant de moyens qui développent l’imaginaire en enrichissant la réalité. L’idée du plaisir est toujours présente lorsqu’un enfant, des enfants jouent. Des jeux du tout-petit enfant apparemment très structurés aux jeux à règles très élaborées avec leurs équipes, leurs arbitres, leurs rituels, c’est d’abord la notion de plaisir qui intervient. w ©DR L a B.A. i Le « jeu du foulard » Le « jeu du foulard » est un « jeu » d’étranglement qui se pratique seul ou à plusieurs et dont l’objectif est de provoquer un évanouissement, en principe de courte durée, réputé provoquer des sensations de bienêtre particulier. Malheureusement, cette pratique peut avoir de graves conséquences cardiaques ou neurologiques, voire s’avérer fatale. [...] Il ne faut pas se tromper de perspective : le jeu du foulard n’est pas un problème d’éducation nationale – il ne s’agit ni d’enseignement ni d’organisation administrative ou pédagogique - mais une affaire d’éducation tout court. C’est à ce titre et à ce titre seulement – comment être indifférent à ce qui peut entraîner la mort d’un enfant ? – que l’éducation nationale est impliquée. [...] Le rapporteur suggère qu’une information, claire, précise et adaptée au niveau de compréhension des parents, soit effectuée par les organismes qui les regroupent, à leur initiative et par les moyens qui leur semblent les plus appropriés. Avec le soutien de l’Éducation nationale. (Éléments d'information sur « le jeu du foulard » : rapport à M. le ministre de l’Éducation et à M. le ministre délégué à l’Enseignement professionnel, extraits, mars 2002. Téléchargeable sur le site de la Documentation française : http://www.ladocumentationfrancaise.fr) JOUER met les participants dans des situations très diversifiées qui les obligent à prendre en compte les différents paramètres de l’environnement, l’espace, le matériel, les partenaires, les adversaires. C’est l’occasion de développer de nombreuses capacités qui, en se combinant, Jouer pour grandir Le commerce équitable Les jouets, avec les vêtements, les articles de sport, etc., font partie des objets le plus souvent fabriqués dans des conditions souvent inhumaines, en totale contradiction avec les conventions internationales du travail, pour une consommation toujours plus importante (au détriment de l’environnement) à des prix toujours plus bas. Les fêtes de fin d’année peuvent aussi être l’occasion de penser ses cadeaux autrement et de parler autour de soi des façons d’agir pour un monde meilleur... Pour en savoir plus : www.action consommation.org Qu’est-ce-donc ? L’importance du jeu chez l’enfant Jeux interdits Tous ensemble ! O Les jeux coopératifs Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d'un objectif de groupe qui ne pourra être réalisé que par l'entraide et la solidarité entre les joueurs, contrairement aux jeux qui ont recours au modèle « gagnant-perdant ». La coopération crée dans le groupe une sécurité de base, une atmosphère de confiance où chacun peut apprendre à s'exprimer, à défendre son point de vue avec assurance. Par le dialogue et la négociation, il est possible de trouver ensemble la meilleure façon de jouer. Jeux de société et jeux de groupe pour toutes catégories d'âge à partir de 3 ans jusqu'à l'adolescence... et l'âge adulte sur le site de Non-Violence Actualité (NVA : http://www.nonviolence-actualite.org) enrichissent les possibilités de réponses motrices et de comportements sociaux. « Les jeux des enfants constituent d’admirables instructions sociales où chacun a l’occasion d’exercer des rôles, de prendre des responsabilités, de faire l’apprentissage de l’autonomie » (P. Gutton : Le jeu chez l’enfant – Éd. Larousse). Autant dire que l’activité ludique dans sa dimension la plus large – qu’il s’agisse de cligner des yeux en regardant le soleil, du jeu de dînette, des barres ou du cache-cache – ne peut en aucun cas être considérée comme gratuite, inutile ou frivole. C’est une interprétation d’adultes qui dissocie travail et loisir, qui confond activité éducative et activité rentable. Jouer est un acte volontaire. Qui suppose motivation, libre choix des partenaires, du matériel, … Qui permet un investissement important du point de vue de l’imaginaire. La réalité reste à l’arrière-plan ce qui rend parfois difficile l’intégration d’adultes à certains groupes de jeu où les enfants ont inventé leurs propres règles, choisi leurs expériences. Tout éducateur conscient de l’importance du jeu dans le développement de l’enfant doit favoriser toute occasion de jouer qui permet des relations authentiques : - entre les enfants, - entre l’enseignant, l’animateur… et chacun des enfants, - entre l’enseignant, l’animateur… et le groupe d’enfants. ■ Les Francas in « Fichier de jeux » Collection « Viens Jouer » le magazine des Francas n° 263 10 Les jouets des enfants du monde L e jouet est universel. Alors que les enfants occidentaux jouent avec leurs poupées mannequins, les enfants d’Afrique ou d’Amérique du sud bercent leurs poupées de chiffon qu’ils ont faites eux-mêmes. Tandis qu’ici, les enfants possèdent d’innombrables circuits et voitures miniatures, les enfants de Côte-d’Ivoire organisent des compétitions avec des véhicules en fil de fer qu’ils ont réalisés à l’aide de matériaux de récupération. De l’Afrique à l’Asie, de l’Europe à l’Amérique du sud, les enfants s’amusent avec des toupies, des voitures, des dînettes et des poupées. Mais les jouets sont aussi l’expression d’une culture, d’un peuple ou d’une région. Ainsi, en Inde du sud, les petites filles jouent avec des dînettes en bois laqué qui sont la reproduction du matériel de cuisine de la ménagère tamoule. En Côte-d’Ivoire, les enfants Baoulé font preuve d’une grande créativité en réalisant des animaux en bois sculpté, décorés de couleurs vives. Ces objets nous permettent d’évoquer la vie des enfants de par le monde à travers le prisme du jouet et de porter un regard privilégié sur leur culture matérielle, leur imaginaire, leur créativité et leurs rêves. Ils tendent par ailleurs à nous démontrer que malgré la pauvreté et les guerres, l’amusement et le jeu restent des facteurs dominants du temps de l’enfance. Une collection de 700 jeux et jouets du monde entier, visible au Musée du Jouet, dans le Jura, présente un . Le jeu de rôle La Fédération Française de Jeu de Rôle (FFdJR) a proposé aux internautes de participer à la mise au point d’une définition du jeu de rôle, élaborée dans le but d’être simple et généralisable : « Le jeu de rôle est un jeu de société qui prend ses origines dans les contes au coin du feu. Les spectateurs participent au conte en imaginant les actions des personnages. Le conteur mène le jeu en tenant compte de ces actions dans la suite de son récit. Ainsi l’histoire se construit grâce à l’imagination de l’ensemble des participants, c’est donc une sorte de conte interactif. » Définition de la FFJdR : http://www.ffjdr.org témoignage unique des cultures enfantines à travers le monde. (www.musee-du-jouet.com) Le système ESAR E comme exercice, S comme symbolique, A comme assemblage, R comme règles. Le système ESAR est un système de classification et d’analyse des jeux et jouets utilisé dans les ludothèques françaises depuis 1989. Il a été développé au Québec par Denise Garon puis Rolande Filion et Manon Doucet entre 1980 et 1985 et implanté pour la première fois à Quai des Ludes, ludothèque de Lyon, en 1989. Le Système ESAR a d’abord été élaboré dans l’intention de mieux comprendre l’enfant qui joue et dans le but de bien analyser ses rapports privilégiés avec l’univers des objets ludiques. Il s’appuie sur les grandes étapes du développement de la personne. Sa référence théorique majeure est le travail de Jean Piaget présenté dans son ouvrage intitulé « La formation du symbole chez l’enfant ». Le système ESAR permet d’analyser des jeux et jouets selon six facettes : facette A : les activités ludiques, facette B : les conduites cognitives, facette C : les habiletés fonctionnelles, facette D : les activités sociales, facette E : les habiletés langagières, facette F : les conduites affectives, Pour en savoir plus : lepetittrain.l.free.fr ou www.quaidesludes.com ■ Patricia Deschamps Le marché du jouet En France En 2002, le marché total des jeux et jouets, vidéo incluse, a atteint 3,654 milliards d’euros, dont 30,4 % pour les seuls jeux vidéo : +6,4 % par rapport à 2001 (jouets traditionnels +3,7 %, vidéo +13,2 %). 60,8 % des ventes sont réalisées pour Noël. La France est le deuxième marché d’Europe pour le jouet traditionnel (20 % en valeur globale), derrière le Royaume-Uni et juste devant l’Allemagne. (Source : Fédération française des industries Jouet-Puériculture - http://www.fjp.fr) Les trois empires du jouet N° 1 mondial : Mattel (Barbie, Barbie Studio, Polly Pocket, Fisher Price, Max Steel, Hot Wheels, Ferrari, Tyco, Scrabble, Uno, Othello, jouets Disney…). N° 2 mondial : Hasbro (MB, Parker, PlayDoh, Playskool, Monopoly, Tonka, Mon Petit Poney, Magic : The Gathering…). N° 3 mondial : Bandaï (Power Rangers, Strawberry Shortcake, Gundam, Hello Kitty…). 11 le magazine des Francas n° 263 ©DR hj Troc des enfants Une 7e édition à Champigny-sur-Marne où les enfants viennent troquer leurs jeux sera organisée en mai 2004. Destinée à tous les enfants qui veulent céder leurs jeux et en acquérir de nouveaux mais sous la forme du libre échange, cette journée se déroule au centre de loisirs Jacques Decour. Une création originale pour déjouer les enfants plus que rusés : dans le centre de loisirs, des rues sillonnent les espaces et représentent les groupes d’âges ! La matinée est réservée au troc et l’après-midi, une kermesse est organisée. Un mercredi pluvieux et brumeux de novembre n’empêche pas les trois centres de loisirs de Champigny-sur-Marne de réserver un accueil plus que chaleureux à Camaraderie. On en oublie donc le temps automnal pour écouter Annick Thiébauld, coordinatrice sur les trois centres. Elle est accompagnée d’Anissa, Maria, Jérôme et Amar, respectivement animatrice et directeurs. Concert à plusieurs voix… ur les temps d’accueil du matin, sur les temps après le déjeuner. La forme de jeu on ne peut plus classique, mais nous proposons une fois par trimestre un après-midi de jeu où tout le monde s’en donne à cœur joie. C’est vraiment très sympa et cela nous a donc donné l’idée de voir les choses en plus grand. Au mois de mars et plus précisément le mercredi 24, une journée de jeu sera organisée sur le secteur. Cinq pôles sont prévus : stratégie, adresse, expression, motricité et construction. Chacun sera placé sous la responsabilité d’un enfant. Nous avons ensuite l’objectif d’élargir cette opération à l’ensemble du quartier. Jouer mais avec qui ? Lors de ces temps informels, les enfants jouent soit entre eux, soit avec les animateurs. C’est selon. Les grands ont l’habitude de prendre les petits en charge pour des activités comme celles autour de la lecture par exemple. Cela les amène donc naturellement à proposer des jeux aux plus jeunes, de leur expliquer les règles et bien sûr de jouer avec eux. Jouer mais avec quels jeux ? De conseils en centres, les enfants décident avec les adultes de l’acquisition de jeux nouveaux. Ils sont présentés comme d’énormes cadeaux, entourés d’un joli ruban ! Les enfants déballent la surprise et l’animateur se charge de présenter le jeu et les règles. C’est toujours un moment sympa ! C’est bien que Camaraderie vienne nous le magazine des Francas n° 263 12 ©DR S Jouer mais quand ? ©DR Jouer partout ! De nombreuses Associations départementales mettent en place des activités autour du jeu et du jouet. Dans le département des PyrénéesAtlantiques, « Festijouer » fait salon sur un week-end ; dans celui de la Loire, les Francas sillonnent les routes avec leur Ludobus ; dans l’Aveyron, c’est une bourse aux jouets qui a lieu ; le Rhône organise une soirée familiale à la ludothèque des Francas. Et ce n’est qu’une mince illustration de ce qui se passe. De manière générale, sur l’ensemble des territoires de vie des enfants et des jeunes, il y a toujours un Franca pour sortir le grand jeu ! La ludothèque, un centre de ressource de jeux a ludothèque, espace ludique, accueille les enfants, les jeunes, les parents, les adultes, afin de partager un moment de jeu. Elle se définit comme un espace culturel contemporain, une institution socio-éducative, un lieu d’animation autour du jeu et du jouet, un lieu de prêt et d’information. La ludothèque est un lieu intergénérationnel et interculturel. Tous les individus de tous les âges, de tous milieux sociaux et d’origines culturelles diverses peuvent se retrouver et se rencontrer. C’est un lieu éducatif, l’équipe travaille autour de règles de jeu et de vie. Depuis 1967, les ludothèques apparaissent dans le paysage des équipements associatifs et/ou municipaux, et leur progression est régulière. À ce jour, plus de 1 000 ludothèques sont recensées par l’ALF : Association des Ludothèques Françaises 7, impasse Chatière, 75005 Paris – Tél. : 01 43 26 84 62 www.alf.ludotheques.org. L voir parce qu’il y a déjà quelques années de cela, nous faisions circuler une malle, ou plutôt, trois malles voyageaient sur les trois centres : une avec des jeux pour les maternels, une remplie de jeux pour les plus grands et enfin, la dernière contenant des jeux à construire et de la documentation. Cette dernière n’a pas eu beaucoup de succès. En effet, les animateurs et les enfants étaient obligés de construire un nouveau jeu qui venait enrichir la malle. C’était vraiment dur pour certains animateurs de prendre une fiche et de passer à la construction. Nous pensons remettre ces malles sur le marché des centres de loisirs et nous allons réfléchir à la manière dont nous allons le faire, à l’organisation, aux contenus des malles et surtout à la manière dont nous allons accompagner les animateurs. ■ Propos recueillis par Brigitte d’Agostini Pour en savoir plus : Annick Thiébauld – CLME 19, boulevard de Stalingrad – 94500 Champigny Tél. : 01 48 81 96 70 Dame Papaye… Une matinée ensoleillée à Bobigny dans le 9.3… Un hôtel de ville qui se dresse sur une dalle qui n’en finit plus … Des commerces aux stores baissés à 10 heures du matin et au bout de cette traversée fantomatique, recroquevillé au milieu des tours, le centre de loisirs Paul Eluard. Deux salles, des enfants, une animatrice et une rencontre : Sonia Hafir, directrice énergique de cet endroit insolite ! 2 euros. C’est juste pour qu’ils comprennent que dans la vie, rien n’est gratuit ! Ceci mis à part, travailler avec ces enfants a été un moment de bonheur fou. Ils se sont investis dans la construction des jeux. Tu as besoin de gros cartons pour faire des jeux de plateau grandeur nature, tu n’as pas à t’inquiéter. Tu les as dans la demi-heure qui suit le moment où tu les as lâchés ! Tu veux 10 billes ? Le lendemain, elles sont sur ta table…. Nous avons donc construit des jeux et invité les enfants d’une ville voisine, La Courneuve. Sur la dalle, nous avons étendu des bouts de moquette et pris tout l’espace. Le matin a été consacré à l’explication des règles et l’après-midi, tout le monde a joué. Les grands, les petits, les habitants du quartier, c’est inimaginable ce qui s’est passé à ce moment-là ! Tu crois que les enfants se disputent ? perdent des pions ? Rien de ce genre. Le soir, quand on a tout remballé, rien ne manquait. C’est une réussite incroyable ! S onia, à la manière de Raymond Devos, souffle qu’« en matière de jeux, avec deux fois rien, on peut en faire des choses ! » Et d’ajouter pour enfoncer le clou « nous, avec rien, on a monté une grosse action ! » Sonia est lancée… elle ira jusqu’au bout… de mon magnétophone… « Au début, j’ai travaillé sur ce projet « jeux » avec Olivier Rotoloni des Francas de Seine-Saint-Denis. On voulait animer le quartier et montrer qu’on pouvait le faire avec peu de choses. Auparavant, nous avions conçu une enquête destinée aux familles leur demandant à quoi ils jouaient quand ils étaient petits. Les réponses étaient extraordinaires. On s’est aperçu qu’on avait des jeux communs tels que les osselets, par exemple. Mais en Afrique, les osselets sont représentés par des os de poulet et en Algérie, par des cailloux. Cette diversité culturelle a marqué la première passerelle entre les familles et les structures. Nous avons investi l’extérieur du centre avec des jeux simples et cela a très bien fonctionné. Du coup, on a décidé de voir les choses en grand ! Un été chaleureux… Au mois de juillet, nous avons lancé une nouvelle invitation aux enfants de la Courneuve et ils se sont tous retrouvés avec extrêmement de plaisir. Les enfants de la Courneuve avaient avec eux une brouette pleine de jeux. Moi, déguisée pour que personne ne me reconnaisse, répondant au nom de Dame Papaye, je demandais aux enfants que je croisais où se trouvait le grand monde des jeux. Et hop, les moquettes ont retapissé la dalle, les jeux ont fleuri de tous les côtés. Les enfants s’expliquaient les variantes inventées. Avec les bibliothécaires du quartier, nous avons greffé un espace « livres » sur l’espace « jeux ». Et c’est ainsi que des mamans se sont installées pour aller du roman aux revues féminines en passant par des temps pour jouer avec leurs enfants si elles en avaient l’envie. Aujourd’hui dans ce quartier difficile où les commerçants sont partis, épuisés par les agressions successives, tous les acteurs de l’éducation travaillent sur des projets communs permettant aux enfants, aux jeunes et à leurs familles de se construire. Le jeu est un des moyens que nous avons su mettre en place pour leur permettre cela. Géant ! À l’origine de la mise en place des jeux, ce sont les enfants. Ils sont vraiment à l’initiative du projet. Quels jeux proposer, imaginer, inventer ? Ils décident et ensuite, nous fabriquons ensemble, animateurs, enfants des centres et enfants de rue. Les enfants de rue, ce sont des enfants qui ne sont pas inscrits au centre de loisirs parce que les familles ne peuvent pas payer. Ils viennent lorsque les projets leur plaisent. Pour les jeux de rue, nous les avons sollicités. Ils ont été partants et ce, à cent pour cent. Bon, s’ils s’engagent pour dix séances, on leur fait un prix genre ©DR Des malles et des idées ! ■ Propos recueillis par Brigitte d’Agostini …et Madame Brouette 13 le magazine des Francas n° 263 Tu joues à La création et le principe du jeu Cyclo City ont été le travail de toute une année scolaire avec les élèves d’une classe de 5ème encadrés par les aides-éducatrices. Une fois le prototype réalisé, nous l’avons utilisé avec les élèves. Le jeu a remporté un grand succès auprès de tous ceux qui le découvraient. Les créateurs étaient très fiers de voir leur travail utilisé et reconnu. R omainville, avec ses hectares de forêts de pins, est le lieu idéal pour cette journée. L’accueil est essentiel pour tous les animateurs, tous les artistes qui s’investissent dans cette manifestation. Un cadeau de bienvenue est offert. C’est un sac à secrets où l’on trouve un poème qui raconte pourquoi on est là, ce qu’on peut y faire… Cela accompagne les parents et leur permet d’entrer dans un monde imaginaire avec leurs enfants et de s’apprêter à vivre avec eux un moment ludique. Qu’y a-t-il d’autre dans le sac ? Un caillou peint, quelques bonbons, une fleur… et ensuite, chaque enfant y dépose ce qu’il veut, selon les découvertes qu’il fait au cours de sa journée… Faire et défaire Mais oui, concrètement, qu’est-ce qu’on fait ? Et bien on investit l’espace, on joue à le modifier, à le transformer, mais ensemble. On crée une œuvre collective, dans un temps donné, sur un lieu précis. On admire son œuvre, on échange avec les artistes, on discute entre soi et après, Bambinofolies ou le Land Art des tout-petits La volonté d’une ville Depuis la signature du contrat Enfance avec la CAF (1996), l’ambition du service petite enfance du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) de la ville de Pessac est affichée : organiser une manifestation pour les tout-petits et leurs familles. Les structures Petite Enfance et les familles sont dispersées dans cette ville qui compte plus de 56 000 habitants. La volonté est donc de rassembler l’ensemble des éducateurs de la petite enfance, des enfants et de leurs familles. jeunes doivent passer l’Attestation Scolaire de Sécurité Routière 1er et 2e niveau. Nous avons souhaité aborder la Sécurité Routière d’une manière ludique et interactive sans jamais oublier les enjeux importants qu’elle représente aujourd’hui. Les objectifs de ce jeu sont de : - sensibiliser et faire réagir les jeunes, futurs usagers de la route aux risques qu’ils peuvent encourir ; - leur permettre de s’exprimer sur des problématiques actuelles qui les concernent directement puisqu’ils sont dans la tranche d’âge la plus exposée aux accidents de la route ; - mettre à disposition des structures d’accueil un nouvel outil pédagogique permettant de découvrir et d’apprendre de façon interactive et ludique. Comment joue-t-on ? yclo city est un parcours dans une ville où vous circulez avec votre permis de conduire comportant 12 points. Pour se rendre sur les différents lieux de la ville, il faut répondre à des questions abordant, entres autres, la vitesse, l’alcool, la signalisation routière. Si vous répondez juste à une question, vous continuez votre parcours. Si vous répondez faux, vous perdez 1 point sur votre permis. Quand vous perdez tous vos points, on vous retire le permis de conduire et vous devez vous rendre au tribunal. Il faut alors répondre à une série de questions spéciales pour récupérer des points et continuer le parcours. Le vainqueur est celui qui réalise le premier son parcours en perdant le moins de points possible. Collège Beaulieu 65150 Saint-Laurentde-Neste Tél. : 05 62 39 71 52 Cécilia Cazentre, aide-éducatrice ceciliacazentre@caramail. com En attendant la nuit... Nous avions donné rendez vous aux familles en fin de journée. Un pique-nique était proposé sans oublier le grand jeu : reconstruire de nouvelles voies lactées ! Alors, en attendant que la nuit tombe pour voir la nôtre, la vraie, des roues de vélo suspendues ont été décorées par les enfants avec des lunes, des soleil, des planètes, des étoiles fluorescentes... À la nuit tombée, une danseuse a entraîné les enfants à faire tourner les roues tout en se baladant autour de ces nouvelles constellations. Dans toutes les mains, des bâtonnets fluorescents s’agitaient ! Le Bleu... entre mer et ciel bien après, on défait tout et on laisse les lieux comme on les a trouvés, comme si rien ne s’était produit, comme si rien ne s’était jamais édifié… Chaque année, une nouvelle création artistique naît de l’imagination collective. La forêt de moulins à vent, une nouvelle voie lactée, la couleur bleue… Une forêt de moulins à vent... Après avoir suivi un chemin de cailloux jaunes, les enfants et les parents devaient construire un moulin à vent composé d’un manche à balai, d’une feuille prédécoupée pour un pliage en rosace et d’un clou à visser... le magazine des Francas n° 263 14 Un parcours initiatique autour d’un couleur... des espaces de jeu de création... de la barbe à papa bleue... des maquillages, de la peinture à foison... un parcours balisé de bouteille d’eau bleue... et une montagne en filet où chaque famille accrochait un objet bleu de leur maison.... À la fin de la manifestation, la montagne bleue de Romainville était née ! ■ Pascal Piqué Militant de l’Association départementale Gironde Pour en savoir plus : CCAS ville de Pessac Service Petite Enfance – Tél. : 05 56 15 13 77 ©DR ©DR Il y avait mille moulins à planter dans une clairière pour refaire la forêt... Ponctuellement, une danseuse surgissait et entraînait les enfants et les parents à courir et évoluer dans ce nouvel espace ; à la fin du temps, un berger sur des échasses, suivi par les enfants et leurs parents, est venu déposer un nuage de coton sur les moulins à vent... ©DR Une manifestation, deux principes Les professionnels Petite Enfance ont pris en compte deux dimensions : • culturelle : échange d’émotion et partage de points de vue avec des artistes provenant de tous les horizons : musique, arts plastiques, danses, etc. ; • vivre ensemble : faire en sorte que les enfants, leurs familles et les professionnels se rencontrent, partagent et jouent ensemble. C ? Pour en savoir + Il est 15h30. Le centre de loisirs de Romainville (Gironde) se remplit progressivement de presque sept cents personnes, adultes et enfants confondus. Nous sommes début juin et comme tous les ans, les familles ont rendez-vous avec les Bambinofolies. ©DR encyclo Le Land Art Dans les années soixante, un groupe d’artistes se lance à la conquête du territoire et décide de pratiquer un art dont le sens émerge essentiellement du contact avec le sol et la surface terrestre. La pratique du LAND ART s’aventure loin de la ville et des musées, et propose, notamment à travers les écrits de l’artiste américain Robert Smithson, une réflexion inédite sur le territoire, qui est dans les années 60 en plein bouleversement. Les Land Artistes partent à la conquête des territoires parce qu’il devient primordial pour eux de sortir l’art du réseau institutionnel des galeries et des musées, qui est trop fermé sur lui-même et coupé du monde extérieur. Source : territoiresinoccupes.free.fr/ art/partie213.html Susciter la réflexion La Sécurité Routière n’est pas un thème facile à aborder et animer. Le jeu permet aux enfants de tester leurs connaissances et de débattre entre eux. Nous ne sommes pas là pour dire « C’est bien, c’est pas bien ce que tu fais » mais davantage « Voilà ce que tu risques en agissant ainsi ! ». Il y a forcément une approche réglementaire mais surtout une volonté de responsabiliser les jeunes quand ils sont sur la route. Le but n’est pas de les faire réagir à la peur du gendarme avec les amendes et les peines qu’ils encourent mais de les positionner en tant que citoyens responsables qui cohabitent avec d’autres usagers. Le risque de la vie va bien au-delà d’une bonne amende… Éduquer de manière ludique Les instructions ministérielles demandent aux établissements scolaires de s’impliquer dans l’éducation à la Sécurité Routière dès le plus jeune âge. Au collège, les Un projet plein d’avenir ? La Sécurité Routière des Hautes-Pyrénées a reconnu le travail des enfants. Par une opération label Vie et un financement du Plan Départemental d’Action Sécurité Routière, nous avons pu fabriquer 10 maquettes de jeux. Elles ont été diffusées à plusieurs partenaires : la MAIF, le conseil général, le Centre Départemental de Documentation Pédagogique (CDDP), le ministère de l’Éducation et de la Jeunesse, de l’Équipement. Aujourd’hui, nous avons remporté le concours régional Midi-Pyrénées « Envie d’Agir », nous avons une reconnaissance pédagogique du jeu par le CDDP, nous sommes en négociation pour une diffusion départementale, régionale voire nationale du jeu. Il s’agit maintenant de valoriser et de faire connaître le travail des jeunes du collège et de mettre à disposition « Cyclo City » dans les différentes structures d’accueil. Mais évidemment tout a un coût, le plus dur est à venir, c’està-dire récolter des fonds pour que ce projet aboutisse. s Ce qu’ils en disent « C’est super d’apprendre en jouant. On s’est régalé à chercher les infos et construire quelque chose de concret » Marilyse « Aujourd’hui quand on voit d’où on est parti et ce qu’on peut faire, ça fait vraiment plaisir. On croyait jamais arriver là » Alexia ■ Cécilia Cazentre 15 le magazine des Francas n° 263