Camaraderie n.263 - Fédération nationale des Francas

Transcription

Camaraderie n.263 - Fédération nationale des Francas
D
onc à propos des droits de l’enfant
et de la journée du 20 novembre, un
groupe s’est mis en tête d’inventer un
jeu à diffuser tout au long de l’année.
Ceci afin de permettre aux enfants de
s’imprégner de leurs droits et de réfléchir à la
situation des enfants dans le monde de manière
ludique (si tu ne comprends pas pourquoi, tu
refais ton Bafa, ou tu relis les livrets pédagogiques des fichiers de jeux !).
D
Entrez dans le jeu
Sous l’impulsion de
l’ACE (Action Catholique
des Enfants) et de
l’ALF (Association des
Ludothèques Françaises) et
avec le soutien du ministère
de la Jeunesse
et des Sports, la journée
nationale de la Fête
du jeu est née en 2001. Un
collectif rassemblant
8 associations, dont les
Francas, est créé.
ul
ille
Lef
D.
À vous
de jouer !
Jouer à écrire un jeu
C'est une tradition dans notre
Association départementale :
du jeune animateur de 17 ans
au président, tout le monde
aime bien jouer.
Mais jouer vraiment.
Du style à se fâcher à mort pendant
au moins une minute parce que
l’autre n’a pas bien lancé le dé.
En fait, la tradition n’est pas de jouer
(c’est plutôt un comportement
permanent comme dirait l’autre)
mais d’inventer, de concevoir,
de préparer des jeux, des grands jeux,
des week-ends d’équipe régionale
de formateurs…
On parle du jeu… vraiment !
Le jeu s’appelle : quels droits as-tu ? C’est un jeu avec un
plateau et des joueurs (seuls ou en équipes), dés, pions,
cartes et parcours à travers le monde. Classique quoi ! Le
but est de remplir quatre missions humanitaires le plus
rapidement possible. Ce sont des cartes distribuées qui
indiquent les missions aux joueurs. Chaque mission est sur
un continent différent. En se déplaçant, on tombe sur des
cases de couleurs avec des questions : saumon pour la
protection, jaune pour l’éducation, violet pour la famille,
vert pour la santé… Mais il y a aussi des questions de
géographie et de mode de vie des enfants en rapport avec
le continent qu’on traverse. Pour réussir une mission il
faut arriver à une case bien précise. Exemple de mission :
« depuis 2002 la poliomyélite a fortement augmenté en
Somalie. Tu dois y acheminer des vaccins pour combattre
ce virus qui paralyse les jambes des enfants. » Dans ce cas
il faut se rendre à Mogadiscio en Somalie. Sur le plateau,
les parcours sont fléchés et on se déplace avec les dés. Mais
on peut choisir les sens en fonction des continents qu’on
va privilégier pour des questions stratégiques (rapidité,
encombrements des cases par les autres équipes, connaissance de la géographie…).
En fait, c’est un gros travail de connaissance de la
convention et des pays et surtout de la situation des
enfants dans ces pays. Bon j’arrête car je crois que c’est
fichu pour les 2 500 signes…
Prochaine Fête du jeu :
samedi 29 mai 2004
(pour en savoir plus :
www.francas.asso.fr,
rubrique « Actions »,
« pratiques éducatives ».
voir également
Camaraderie n° 260)
le magazine des Francas n° 263
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L’esprit de cette journée
prend appui sur
les principes suivants :
La gratuité : la participation
à la fête du jeu doit
être gratuite pour tous.
Le jeu pour tous : cette
journée doit permettre
de rassembler et de faire
se rencontrer des
personnes d’âges et
de cultures différentes.
Le jeu sous toutes ses
formes : cette journée fera
la promotion du jeu sous
toutes ses formes : jouets,
jeux de société, de plein air,
traditionnels, jeux
vidéo…et encouragera
toute autre initiative en
rapport avec le jeu (exposition, conférence, débat…)
Jouer partout : lors
de cette journée il s’agira
de favoriser la pratique du
jeu dans les lieux publics
et privés, les institutions,
la rue ou l’espace familial.
©
L’objectif de cette journée
nationale est de faire
reconnaître le jeu comme :
activité essentielle pour le
développement de l’enfant,
outil d’apprentissage,
de transmission de savoirs
et d’éducation pour tous,
expression culturelle
favorisant les rencontres
interculturelles et
intergénérationnelles,
créateur de lien social
et de communication,
occupation de loisir
et source de plaisir.
Une aventure collective !
Le scénario habituel se met en place : le
groupe demande une clef de la maison
et s’organise pour travailler avec des rendez-vous réguliers et des après-réunions
où on discute autour d’une pizza en
refaisant les Francas et le monde tant
qu’on y est. Mais bon le jeu avance puisqu’on en voit des traces (pas de pizza).
Un jour arrive où on annonce aux adhérents qui le veulent, de rejoindre le groupe
tel jour à telle heure pour tester le jeu. Le jeu
a été testé et plutôt bien… Rires, éclats de
voix, questions, remises en cause, approbations
et liste des choses à revoir. Ce qui fut fait et testé
à nouveau pendant l’été mais avec des enfants.
Le jeu est terminé ! Aujourd’hui, il tourne dans les
centres de loisirs, dans certaines classes. Il existe en un
exemplaire unique et on cherche un moyen de le reproduire (pas forcément en série mais en plusieurs exemplaires).
Des adhérents disent qu’avec les moyens actuels (graveurs,
scanners et autres trucs) on peut faire des choses bien.
Donc on va constituer un autre groupe qui s’en occupera
(je vais devoir refaire des clefs).
➜
■ Bernard Giner, Délégué au développement
départemental du Var
Pourquoi le texte se termine-t-il ainsi ?
Pour le savoir, avancez jusqu’à la page 23…
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9
le magazine des Francas n° 263
L
es enfants jouent dans tous les lieux : à la
maison, dans la rue, dans la cour de l’école,
au centre de loisirs… Le jeu est pour l’enfant
le mode privilégié d’expression de ses besoins
fondamentaux, le lieu de ses premiers
apprentissages, celui où se construit sa pensée abstraite.
Lorsque le jeune enfant court, saute, rampe, grimpe, il est
à la découverte de ses propres possibilités corporelles, à
la recherche de ses propres limites. Il se représente de
nombreuses situations en les jouant, en imitant. C’est sa
manière de se les approprier, d’imaginer, de créer, de
régler des conflits. La psychanalyse a particulièrement mis
en évidence l’importance des « faire-semblant ».
Le jeu symbolique n’est autre que le « jouer à être ».
Le mouvement, la parole, le dessin, la construction
sont autant de moyens qui développent l’imaginaire en
enrichissant la réalité.
L’idée du plaisir est toujours présente lorsqu’un enfant,
des enfants jouent. Des jeux du tout-petit enfant apparemment très structurés aux jeux à règles très élaborées
avec leurs équipes, leurs arbitres, leurs rituels, c’est
d’abord la notion de plaisir qui intervient.
w
©DR
L a B.A.
i
Le « jeu du foulard »
Le « jeu du foulard » est un « jeu »
d’étranglement qui se pratique seul
ou à plusieurs et dont l’objectif est
de provoquer un évanouissement,
en principe de courte durée, réputé
provoquer des sensations de bienêtre particulier. Malheureusement,
cette pratique peut avoir de graves
conséquences cardiaques ou neurologiques, voire s’avérer fatale. [...] Il ne
faut pas se tromper de perspective : le
jeu du foulard n’est pas un problème
d’éducation nationale – il ne s’agit ni
d’enseignement ni d’organisation
administrative ou pédagogique - mais
une affaire d’éducation tout court.
C’est à ce titre et à ce titre seulement
– comment être indifférent à ce qui peut
entraîner la mort d’un enfant ? – que
l’éducation nationale est impliquée.
[...] Le rapporteur suggère qu’une
information, claire, précise et adaptée
au niveau de compréhension des
parents, soit effectuée par les organismes qui les regroupent, à leur
initiative et par les moyens qui leur
semblent les plus appropriés. Avec
le soutien de l’Éducation nationale.
(Éléments d'information sur « le jeu
du foulard » : rapport à M. le ministre
de l’Éducation et à M. le ministre
délégué à l’Enseignement professionnel,
extraits, mars 2002. Téléchargeable
sur le site de la Documentation
française : http://www.ladocumentationfrancaise.fr)
JOUER met les participants dans des situations très
diversifiées qui les obligent à prendre en compte les
différents paramètres de l’environnement, l’espace, le
matériel, les partenaires, les adversaires. C’est l’occasion de
développer de nombreuses capacités qui, en se combinant,
Jouer pour grandir
Le commerce équitable
Les jouets, avec les vêtements, les articles de sport,
etc., font partie des objets
le plus souvent fabriqués
dans des conditions
souvent inhumaines, en
totale contradiction avec
les conventions internationales du travail, pour une
consommation toujours
plus importante (au détriment de l’environnement)
à des prix toujours plus
bas. Les fêtes de fin
d’année peuvent aussi être
l’occasion de penser ses
cadeaux autrement et de
parler autour de soi des
façons d’agir pour un
monde meilleur...
Pour en savoir plus :
www.action
consommation.org
Qu’est-ce-donc ?
L’importance du jeu chez l’enfant
Jeux interdits
Tous ensemble !
O
Les jeux coopératifs
Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d'un objectif de groupe
qui ne pourra être réalisé
que par l'entraide et la solidarité entre les joueurs,
contrairement aux jeux qui
ont recours au modèle
« gagnant-perdant ». La
coopération crée dans le
groupe une sécurité de
base, une atmosphère de
confiance où chacun peut
apprendre à s'exprimer, à
défendre son point de vue
avec assurance. Par le dialogue et la négociation, il
est possible de trouver
ensemble la meilleure
façon de jouer.
Jeux de société et jeux de
groupe pour toutes catégories d'âge à partir de 3
ans jusqu'à l'adolescence...
et l'âge adulte sur le site
de Non-Violence Actualité
(NVA : http://www.nonviolence-actualite.org)
enrichissent les possibilités de réponses motrices et de
comportements sociaux. « Les jeux des enfants constituent
d’admirables instructions sociales où chacun a l’occasion
d’exercer des rôles, de prendre des responsabilités, de
faire l’apprentissage de l’autonomie » (P. Gutton : Le jeu
chez l’enfant – Éd. Larousse).
Autant dire que l’activité ludique dans sa dimension la
plus large – qu’il s’agisse de cligner des yeux en regardant
le soleil, du jeu de dînette, des barres ou du cache-cache –
ne peut en aucun cas être considérée comme gratuite,
inutile ou frivole. C’est une interprétation d’adultes qui
dissocie travail et loisir, qui confond activité éducative et
activité rentable.
Jouer est un acte volontaire.
Qui suppose motivation, libre choix des partenaires, du
matériel, …
Qui permet un investissement important du point de
vue de l’imaginaire. La réalité reste à l’arrière-plan ce qui
rend parfois difficile l’intégration d’adultes à certains
groupes de jeu où les enfants ont inventé leurs propres
règles, choisi leurs expériences.
Tout éducateur conscient de l’importance du jeu dans le
développement de l’enfant doit favoriser toute occasion
de jouer qui permet des relations authentiques :
- entre les enfants,
- entre l’enseignant, l’animateur… et chacun des enfants,
- entre l’enseignant, l’animateur… et le groupe d’enfants.
■ Les Francas
in « Fichier de jeux » Collection « Viens Jouer »
le magazine des Francas n° 263
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Les jouets des enfants du monde
L
e jouet est universel. Alors que les enfants
occidentaux jouent avec leurs poupées mannequins, les enfants d’Afrique ou d’Amérique
du sud bercent leurs poupées de chiffon qu’ils
ont faites eux-mêmes. Tandis qu’ici, les enfants
possèdent d’innombrables circuits et voitures miniatures,
les enfants de Côte-d’Ivoire organisent des compétitions
avec des véhicules en fil de fer qu’ils ont réalisés à l’aide de
matériaux de récupération. De l’Afrique à l’Asie, de l’Europe
à l’Amérique du sud, les enfants s’amusent avec des
toupies, des voitures, des dînettes et des poupées.
Mais les jouets sont aussi l’expression d’une culture,
d’un peuple ou d’une région. Ainsi, en Inde du sud, les
petites filles jouent avec des dînettes en bois laqué qui sont
la reproduction du matériel de cuisine de la ménagère
tamoule. En Côte-d’Ivoire, les enfants Baoulé font preuve
d’une grande créativité en réalisant des animaux en bois
sculpté, décorés de couleurs vives.
Ces objets nous permettent d’évoquer la vie des enfants
de par le monde à travers le prisme du jouet et de porter un
regard privilégié sur leur culture matérielle, leur imaginaire,
leur créativité et leurs rêves. Ils tendent par ailleurs à nous
démontrer que malgré la pauvreté et les guerres, l’amusement
et le jeu restent des facteurs dominants du temps de l’enfance.
Une collection de 700 jeux et jouets du monde entier,
visible au Musée du Jouet, dans le Jura, présente un
.
Le jeu de rôle
La Fédération Française de Jeu
de Rôle (FFdJR) a proposé aux
internautes de participer à la mise
au point d’une définition du jeu
de rôle, élaborée dans le but d’être
simple et généralisable : « Le jeu
de rôle est un jeu de société qui
prend ses origines dans les contes
au coin du feu. Les spectateurs
participent au conte en imaginant
les actions des personnages.
Le conteur mène le jeu en tenant
compte de ces actions dans
la suite de son récit. Ainsi l’histoire
se construit grâce à l’imagination
de l’ensemble des participants, c’est
donc une sorte de conte interactif. »
Définition de la FFJdR :
http://www.ffjdr.org
témoignage unique des cultures enfantines à travers le
monde. (www.musee-du-jouet.com)
Le système ESAR
E comme exercice, S comme symbolique, A comme
assemblage, R comme règles.
Le système ESAR est un système de classification et
d’analyse des jeux et jouets utilisé dans les ludothèques
françaises depuis 1989. Il a été développé au Québec par
Denise Garon puis Rolande Filion et Manon Doucet entre
1980 et 1985 et implanté pour la première fois à Quai des
Ludes, ludothèque de Lyon, en 1989. Le Système ESAR
a d’abord été élaboré dans l’intention de mieux comprendre l’enfant qui joue et dans le but de bien analyser
ses rapports privilégiés avec l’univers des objets ludiques.
Il s’appuie sur les grandes étapes du développement de
la personne. Sa référence théorique majeure est le travail
de Jean Piaget présenté dans son ouvrage intitulé « La
formation du symbole chez l’enfant ».
Le système ESAR permet d’analyser des jeux et jouets
selon six facettes :
facette A : les activités ludiques,
facette B : les conduites cognitives,
facette C : les habiletés fonctionnelles,
facette D : les activités sociales,
facette E : les habiletés langagières,
facette F : les conduites affectives,
Pour en savoir plus :
lepetittrain.l.free.fr ou www.quaidesludes.com
■ Patricia Deschamps
Le marché du jouet
En France
En 2002, le marché total des jeux
et jouets, vidéo incluse, a atteint
3,654 milliards d’euros, dont
30,4 % pour les seuls jeux
vidéo : +6,4 % par rapport à 2001 (jouets
traditionnels +3,7 %, vidéo +13,2 %).
60,8 % des ventes sont réalisées pour Noël.
La France est le deuxième marché d’Europe
pour le jouet traditionnel (20 % en valeur
globale), derrière le Royaume-Uni et juste
devant l’Allemagne.
(Source : Fédération française des industries
Jouet-Puériculture - http://www.fjp.fr)
Les trois empires du jouet
N° 1 mondial : Mattel (Barbie, Barbie Studio,
Polly Pocket, Fisher Price, Max Steel, Hot
Wheels, Ferrari, Tyco, Scrabble, Uno, Othello,
jouets Disney…).
N° 2 mondial : Hasbro (MB, Parker, PlayDoh, Playskool, Monopoly, Tonka, Mon Petit
Poney, Magic : The Gathering…).
N° 3 mondial : Bandaï (Power
Rangers, Strawberry Shortcake,
Gundam, Hello Kitty…).
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le magazine des Francas n° 263
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Troc des enfants
Une 7e édition à
Champigny-sur-Marne
où les enfants viennent
troquer leurs jeux sera
organisée en mai 2004.
Destinée à tous les enfants
qui veulent céder leurs
jeux et en acquérir de nouveaux mais sous la forme
du libre échange, cette
journée se déroule au
centre de loisirs Jacques
Decour. Une création
originale pour déjouer les
enfants plus que rusés :
dans le centre de loisirs,
des rues sillonnent
les espaces et représentent
les groupes d’âges !
La matinée est réservée
au troc et l’après-midi, une
kermesse est organisée.
Un mercredi pluvieux et brumeux de
novembre n’empêche pas les trois centres
de loisirs de Champigny-sur-Marne
de réserver un accueil plus que
chaleureux à Camaraderie. On en oublie
donc le temps automnal pour écouter
Annick Thiébauld, coordinatrice sur
les trois centres. Elle est accompagnée
d’Anissa, Maria, Jérôme et Amar,
respectivement animatrice et directeurs.
Concert à plusieurs voix…
ur les temps d’accueil du matin, sur les
temps après le déjeuner. La forme de jeu on
ne peut plus classique, mais nous proposons
une fois par trimestre un après-midi de jeu où
tout le monde s’en donne à cœur joie. C’est
vraiment très sympa et cela nous a donc donné l’idée de
voir les choses en plus grand. Au mois de mars et plus
précisément le mercredi 24, une journée de jeu sera
organisée sur le secteur. Cinq pôles sont prévus : stratégie, adresse, expression, motricité et construction.
Chacun sera placé sous la responsabilité d’un enfant.
Nous avons ensuite l’objectif d’élargir cette opération à
l’ensemble du quartier.
Jouer mais avec qui ?
Lors de ces temps informels, les enfants jouent soit
entre eux, soit avec les animateurs. C’est selon. Les
grands ont l’habitude de prendre les petits en charge
pour des activités comme celles autour de la lecture par
exemple. Cela les amène donc naturellement à proposer
des jeux aux plus jeunes, de leur expliquer les règles et
bien sûr de jouer avec eux.
Jouer mais avec quels jeux ?
De conseils en centres, les enfants décident avec les
adultes de l’acquisition de jeux nouveaux. Ils sont
présentés comme d’énormes cadeaux, entourés d’un joli
ruban ! Les enfants déballent la surprise et l’animateur se
charge de présenter le jeu et les règles. C’est toujours un
moment sympa ! C’est bien que Camaraderie vienne nous
le magazine des Francas n° 263
12
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S
Jouer mais quand ?
©DR
Jouer partout !
De nombreuses Associations
départementales mettent
en place des activités autour
du jeu et du jouet. Dans le
département des PyrénéesAtlantiques, « Festijouer »
fait salon sur un week-end ;
dans celui de la Loire, les
Francas sillonnent les routes
avec leur Ludobus ; dans
l’Aveyron, c’est une bourse
aux jouets qui a lieu ; le
Rhône organise une soirée
familiale à la ludothèque
des Francas. Et ce n’est
qu’une mince illustration de
ce qui se passe. De manière
générale, sur l’ensemble
des territoires de vie des
enfants et des jeunes,
il y a toujours un Franca
pour sortir le grand jeu !
La ludothèque,
un centre de ressource de jeux
a ludothèque, espace ludique, accueille les enfants,
les jeunes, les parents, les adultes, afin de partager
un moment de jeu. Elle se définit comme un espace
culturel contemporain, une institution socio-éducative,
un lieu d’animation autour du jeu et du jouet, un
lieu de prêt et d’information.
La ludothèque est un lieu intergénérationnel et interculturel. Tous les individus de tous les âges, de tous
milieux sociaux et d’origines culturelles diverses peuvent
se retrouver et se rencontrer.
C’est un lieu éducatif, l’équipe travaille autour de règles
de jeu et de vie.
Depuis 1967, les ludothèques apparaissent dans le
paysage des équipements associatifs et/ou municipaux,
et leur progression est régulière.
À ce jour, plus de 1 000 ludothèques sont recensées
par l’ALF : Association des Ludothèques Françaises
7, impasse Chatière, 75005 Paris – Tél. : 01 43 26 84 62
www.alf.ludotheques.org.
L
voir parce qu’il y a déjà quelques années de cela, nous
faisions circuler une malle, ou plutôt, trois malles
voyageaient sur les trois centres : une avec des jeux pour
les maternels, une remplie de jeux pour les plus grands et
enfin, la dernière contenant des jeux à construire et de
la documentation. Cette dernière n’a pas eu beaucoup
de succès. En effet, les animateurs et les enfants étaient
obligés de construire un nouveau jeu qui venait enrichir
la malle. C’était vraiment dur pour certains animateurs de
prendre une fiche et de passer à la construction. Nous
pensons remettre ces malles sur le marché des centres de
loisirs et nous allons réfléchir à la manière dont nous
allons le faire, à l’organisation, aux contenus des
malles et surtout à la manière dont nous allons accompagner les animateurs.
■ Propos recueillis par Brigitte d’Agostini
Pour en savoir plus : Annick Thiébauld – CLME
19, boulevard de Stalingrad – 94500 Champigny
Tél. : 01 48 81 96 70
Dame Papaye…
Une matinée ensoleillée à Bobigny dans
le 9.3… Un hôtel de ville qui se dresse
sur une dalle qui n’en finit plus …
Des commerces aux stores baissés
à 10 heures du matin et au bout
de cette traversée fantomatique,
recroquevillé au milieu des tours,
le centre de loisirs Paul Eluard.
Deux salles, des enfants,
une animatrice
et une rencontre :
Sonia Hafir, directrice
énergique de
cet endroit insolite !
2 euros. C’est juste pour qu’ils comprennent que dans
la vie, rien n’est gratuit ! Ceci mis à part, travailler avec
ces enfants a été un moment de bonheur fou. Ils se
sont investis dans la construction des jeux. Tu as
besoin de gros cartons pour faire des jeux de
plateau grandeur nature, tu n’as pas à t’inquiéter.
Tu les as dans la demi-heure qui
suit le moment où tu les as lâchés !
Tu veux 10 billes ? Le lendemain,
elles sont sur ta table…. Nous
avons donc construit des jeux
et invité les enfants d’une ville
voisine, La Courneuve. Sur la dalle,
nous avons étendu des bouts de
moquette et pris tout l’espace.
Le matin a été consacré à l’explication des règles et l’après-midi,
tout le monde a joué. Les
grands, les petits, les habitants du quartier, c’est inimaginable ce qui s’est passé à ce
moment-là ! Tu crois que les enfants se disputent ?
perdent des pions ? Rien de ce genre. Le soir, quand
on a tout remballé, rien ne manquait. C’est une
réussite incroyable !
S
onia, à la manière de
Raymond Devos, souffle qu’« en matière
de jeux, avec deux fois rien, on peut
en faire des choses ! » Et d’ajouter pour
enfoncer le clou « nous, avec rien, on a
monté une grosse action ! »
Sonia est lancée… elle ira jusqu’au bout… de mon
magnétophone…
« Au début, j’ai travaillé sur ce projet « jeux » avec
Olivier Rotoloni des Francas de Seine-Saint-Denis. On
voulait animer le quartier et montrer
qu’on pouvait le faire avec peu
de choses. Auparavant, nous avions
conçu une enquête destinée aux
familles leur demandant à quoi ils
jouaient quand ils étaient petits. Les
réponses étaient extraordinaires. On
s’est aperçu qu’on avait des jeux
communs tels que les osselets, par
exemple. Mais en Afrique, les osselets
sont représentés par des os de poulet
et en Algérie, par des cailloux. Cette
diversité culturelle a marqué la première passerelle entre les familles et les structures. Nous
avons investi l’extérieur du centre avec des jeux simples et
cela a très bien fonctionné. Du coup, on a décidé de voir
les choses en grand !
Un été chaleureux…
Au mois de juillet, nous avons lancé une nouvelle
invitation aux enfants de la
Courneuve et ils se sont tous
retrouvés avec extrêmement
de plaisir. Les enfants de
la Courneuve avaient avec
eux une brouette pleine
de jeux. Moi, déguisée
pour que personne ne me
reconnaisse, répondant au
nom de Dame Papaye, je
demandais aux enfants
que je croisais où se trouvait le grand monde des jeux. Et
hop, les moquettes ont retapissé la dalle, les
jeux ont fleuri de tous les côtés. Les enfants
s’expliquaient les variantes inventées. Avec les
bibliothécaires du quartier, nous avons greffé
un espace « livres » sur l’espace « jeux ». Et
c’est ainsi que des mamans se sont installées
pour aller du roman aux revues féminines en
passant par des temps pour jouer avec leurs
enfants si elles en avaient l’envie. Aujourd’hui
dans ce quartier difficile où les commerçants
sont partis, épuisés par les agressions
successives, tous les acteurs de l’éducation
travaillent sur des projets communs permettant aux enfants, aux jeunes et à leurs
familles de se construire. Le jeu est un des
moyens que nous avons su mettre en place
pour leur permettre cela.
Géant !
À l’origine de la mise en place des jeux, ce sont les
enfants. Ils sont vraiment à l’initiative du projet. Quels jeux
proposer, imaginer, inventer ? Ils décident et ensuite, nous
fabriquons ensemble, animateurs, enfants des centres et
enfants de rue. Les enfants de rue, ce sont des enfants qui
ne sont pas inscrits au centre de loisirs parce que les
familles ne peuvent pas payer. Ils viennent lorsque les
projets leur plaisent. Pour les jeux de rue, nous les avons
sollicités. Ils ont été partants et ce, à cent pour cent. Bon,
s’ils s’engagent pour dix séances, on leur fait un prix genre
©DR
Des malles
et des idées !
■ Propos recueillis
par Brigitte d’Agostini
…et Madame Brouette
13
le magazine des Francas n° 263
Tu joues à
La création et le principe du jeu Cyclo
City ont été le travail de toute une année
scolaire avec les élèves d’une classe de
5ème encadrés par les aides-éducatrices.
Une fois le prototype réalisé, nous l’avons
utilisé avec les élèves. Le jeu a remporté
un grand succès auprès de tous ceux qui
le découvraient. Les créateurs étaient très
fiers de voir leur travail utilisé et reconnu.
R
omainville, avec ses hectares de forêts de
pins, est le lieu idéal pour cette journée.
L’accueil est essentiel pour tous les animateurs, tous les artistes qui s’investissent dans
cette manifestation. Un cadeau de bienvenue
est offert. C’est un sac à secrets où l’on trouve un poème
qui raconte pourquoi on est là, ce qu’on peut y faire…
Cela accompagne les parents et leur permet d’entrer dans
un monde imaginaire avec leurs enfants et de s’apprêter
à vivre avec eux un moment ludique. Qu’y a-t-il d’autre
dans le sac ? Un caillou peint, quelques bonbons, une
fleur… et ensuite, chaque enfant y dépose ce qu’il veut,
selon les découvertes qu’il fait au cours de sa journée…
Faire et défaire
Mais oui, concrètement, qu’est-ce qu’on fait ? Et bien
on investit l’espace, on joue à le modifier, à le transformer,
mais ensemble. On crée une œuvre collective, dans un
temps donné, sur un lieu précis. On admire son œuvre, on
échange avec les artistes, on discute entre soi et après,
Bambinofolies ou le Land Art des
tout-petits
La volonté d’une ville
Depuis la signature
du contrat Enfance avec
la CAF (1996), l’ambition
du service petite enfance
du CCAS (Centre Communal
d’Action Sociale) de la ville
de Pessac est affichée :
organiser une manifestation pour les tout-petits
et leurs familles.
Les structures Petite
Enfance et les familles sont
dispersées dans cette ville
qui compte plus de 56 000
habitants. La volonté
est donc de rassembler
l’ensemble des éducateurs
de la petite enfance, des
enfants et de leurs familles.
jeunes doivent passer l’Attestation Scolaire de Sécurité
Routière 1er et 2e niveau. Nous avons souhaité aborder la
Sécurité Routière d’une manière ludique et interactive
sans jamais oublier les enjeux importants qu’elle représente aujourd’hui.
Les objectifs de ce jeu sont de :
- sensibiliser et faire réagir les jeunes, futurs usagers de la
route aux risques qu’ils peuvent encourir ;
- leur permettre de s’exprimer sur des problématiques
actuelles qui les concernent directement puisqu’ils sont
dans la tranche d’âge la plus exposée aux accidents de la
route ;
- mettre à disposition des structures d’accueil un nouvel
outil pédagogique permettant de découvrir et
d’apprendre de façon interactive et
ludique.
Comment joue-t-on ?
yclo city est un parcours dans une ville où
vous circulez avec votre permis de conduire
comportant 12 points. Pour se rendre sur les
différents lieux de la ville, il faut répondre
à des questions abordant, entres autres, la
vitesse, l’alcool, la signalisation routière. Si vous répondez juste à une question, vous continuez votre
parcours. Si vous répondez faux, vous
perdez 1 point sur votre permis. Quand vous
perdez tous vos points, on vous retire le
permis de conduire et vous devez vous rendre
au tribunal. Il faut alors répondre à une série
de questions spéciales pour récupérer des
points et continuer le parcours.
Le vainqueur est celui qui réalise le premier
son parcours en perdant le moins de points possible.
Collège Beaulieu
65150 Saint-Laurentde-Neste
Tél. : 05 62 39 71 52
Cécilia Cazentre,
aide-éducatrice
ceciliacazentre@caramail.
com
En attendant la nuit...
Nous avions donné rendez vous aux familles en fin de
journée. Un pique-nique était proposé sans oublier le
grand jeu : reconstruire de nouvelles voies lactées ! Alors,
en attendant que la nuit tombe pour voir la nôtre, la vraie,
des roues de vélo suspendues ont été décorées par les
enfants avec des lunes, des soleil, des planètes, des étoiles
fluorescentes... À la nuit tombée, une danseuse a entraîné
les enfants à faire tourner les roues tout en se baladant
autour de ces nouvelles constellations. Dans toutes les
mains, des bâtonnets fluorescents s’agitaient !
Le Bleu... entre mer et ciel
bien après, on défait tout et on laisse les lieux comme on
les a trouvés, comme si rien ne s’était produit, comme si rien
ne s’était jamais édifié… Chaque année, une nouvelle création artistique naît de l’imagination collective. La forêt de
moulins à vent, une nouvelle voie lactée, la couleur bleue…
Une forêt de moulins à vent...
Après avoir suivi un chemin de cailloux jaunes, les
enfants et les parents devaient construire un moulin à
vent composé d’un manche à balai, d’une feuille prédécoupée pour un pliage en rosace et d’un clou à visser...
le magazine des Francas n° 263
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Un parcours initiatique autour d’un couleur... des
espaces de jeu de création... de la barbe à papa bleue...
des maquillages, de la peinture à foison... un parcours
balisé de bouteille d’eau bleue... et une montagne en
filet où chaque famille accrochait un objet bleu de leur
maison.... À la fin de la manifestation, la montagne bleue
de Romainville était née !
■ Pascal Piqué
Militant de l’Association départementale Gironde
Pour en savoir plus : CCAS ville de Pessac
Service Petite Enfance – Tél. : 05 56 15 13 77
©DR
©DR
Il y avait mille moulins à planter dans une clairière pour
refaire la forêt... Ponctuellement, une danseuse surgissait
et entraînait les enfants et les parents à courir et évoluer
dans ce nouvel espace ; à la fin du temps, un berger sur
des échasses, suivi par les enfants et leurs parents, est
venu déposer un nuage de coton sur les moulins à vent...
©DR
Une manifestation,
deux principes
Les professionnels
Petite Enfance ont pris en
compte deux dimensions :
• culturelle : échange
d’émotion et partage
de points de vue avec des
artistes provenant de tous
les horizons : musique, arts
plastiques, danses, etc. ;
• vivre ensemble : faire en
sorte que les enfants, leurs
familles et les professionnels
se rencontrent, partagent
et jouent ensemble.
C
?
Pour en savoir +
Il est 15h30. Le centre de loisirs
de Romainville (Gironde) se remplit
progressivement de presque sept cents
personnes, adultes et enfants confondus.
Nous sommes début juin et comme tous
les ans, les familles ont rendez-vous
avec les Bambinofolies.
©DR
encyclo
Le Land Art
Dans les années soixante,
un groupe d’artistes
se lance à la conquête
du territoire et décide de
pratiquer un art dont le
sens émerge essentiellement du contact avec le
sol et la surface terrestre.
La pratique du LAND ART
s’aventure loin de la ville et
des musées, et propose,
notamment à travers les
écrits de l’artiste américain
Robert Smithson,
une réflexion inédite sur
le territoire, qui est dans
les années 60 en plein
bouleversement.
Les Land Artistes partent à
la conquête des territoires
parce qu’il devient primordial pour eux de sortir l’art
du réseau institutionnel
des galeries et des musées,
qui est trop fermé
sur lui-même et coupé
du monde extérieur.
Source :
territoiresinoccupes.free.fr/
art/partie213.html
Susciter la réflexion
La Sécurité Routière n’est pas un thème facile à aborder
et animer. Le jeu permet aux enfants de tester leurs
connaissances et de débattre entre eux. Nous ne sommes
pas là pour dire « C’est bien, c’est pas bien ce que tu fais »
mais davantage « Voilà ce que tu risques en agissant ainsi ! ».
Il y a forcément une approche réglementaire mais surtout
une volonté de responsabiliser les jeunes quand ils sont
sur la route. Le but n’est pas de les faire réagir à la peur
du gendarme avec les amendes et les peines qu’ils
encourent mais de les positionner en tant que citoyens
responsables qui cohabitent avec d’autres usagers. Le
risque de la vie va bien au-delà d’une bonne amende…
Éduquer de manière ludique
Les instructions ministérielles demandent aux établissements scolaires de s’impliquer dans l’éducation à la
Sécurité Routière dès le plus jeune âge. Au collège, les
Un projet plein d’avenir ?
La Sécurité Routière des Hautes-Pyrénées a reconnu le
travail des enfants. Par une opération label Vie et un
financement du Plan Départemental d’Action Sécurité
Routière, nous avons pu fabriquer 10 maquettes de jeux.
Elles ont été diffusées à plusieurs partenaires : la MAIF, le
conseil général, le Centre Départemental de Documentation
Pédagogique (CDDP), le ministère de l’Éducation et de la
Jeunesse, de l’Équipement. Aujourd’hui, nous avons remporté le concours régional Midi-Pyrénées « Envie d’Agir »,
nous avons une reconnaissance pédagogique du jeu par
le CDDP, nous sommes en négociation pour une diffusion
départementale, régionale voire nationale du jeu.
Il s’agit maintenant de valoriser et de faire connaître
le travail des jeunes du collège et de mettre à disposition
« Cyclo City » dans les différentes structures d’accueil. Mais
évidemment tout a un coût, le plus dur est à venir, c’està-dire récolter des fonds pour que ce projet aboutisse.
s
Ce qu’ils en disent
« C’est super d’apprendre
en jouant. On s’est régalé
à chercher les infos et
construire quelque chose
de concret » Marilyse
« Aujourd’hui quand on
voit d’où on est parti
et ce qu’on peut faire,
ça fait vraiment plaisir.
On croyait jamais
arriver là » Alexia
■ Cécilia Cazentre
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le magazine des Francas n° 263

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