et de survie des entreprises - L`Observatoire des Territoires

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et de survie des entreprises - L`Observatoire des Territoires
Thème :
Société de la connaissance et développement socio-économique
Orientation : S’adapter aux changements structurels de l’économie et répondre aux défis de la
mondialisation
Le taux de création et de survie des
entreprises
par zone d’emploi
Le taux de création d’entreprises s’établissait à 11,0 % en 2008 en France, tandis
que le taux de survie à 5 ans des entreprises créées en 2000 était de 52,6 %. Ces
indicateurs reflètent de meilleures opportunités d’implantations de jeunes
entreprises dans certains territoires, notamment du littoral méditerranéen ou de la
façade atlantique, d’Île-de-France ou à proximité des plus grandes villes. La
dynamique de création est moins active dans les territoires les plus ruraux, mais
les entreprises nouvellement créées y ont une durée de vie supérieure.
Indicateur territorial de développement durable
Taux de création d’entreprises en 2008 et taux de survie à cinq ans
des entreprises créées en 2000
Définition
Le taux de création d’entreprises est le nombre de créations d’entreprises au cours d’une année,
rapporté au nombre d’entreprises actives au 1er janvier de l’année considérée. Le taux de survie à 5
ans des entreprises créées en 2000 représente la proportion d’entreprises crées en 2000 qui étaient
toujours en activité cinq ans plus tard.
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Commissariat général au développement durable
Service de l’observation et des statistiques
Datar, Observatoire des territoires
Pertinence
Pour assurer la durabilité du développement économique des territoires, il est nécessaire de veiller
à assurer une articulation satisfaisante entre les caractéristiques de ces territoires et les exigences
de compétitivité et d’ouverture. Répondre à cet enjeu passe par une bonne capacité à assurer le
renouvellement des entreprises locales et à accompagner le développement des entreprises
nouvellement créées. Etablis à l’échelle des zones d’emploi métropolitaine ou des départements
d’outre-mer, les indicateurs sont destinés à situer les opportunités d’implantation de nouvelles
entreprises et leur pérennité selon les territoires. Par là même, ils aident à apprécier l’efficacité des
mesures de soutien à la création et à la consolidation des entreprises locales auxquelles participent
les collectivités territoriales.
Limites et précautions
Les indicateurs ne prennent pas en compte l’agriculture, ni, pour ce qui concerne les taux de survie
à cinq ans, les services financiers. Reflétant avant tout les créations d’entreprises locales dans les
secteurs du commerce et des services, ils sont susceptibles de connaître des variations d’une année
sur l’autre, traduisant les évolutions du contexte économique général, et sont à interpréter
conjointement. En effet, l’apparition de nouvelles entreprises s’accompagne souvent de la sortie
d’entreprises préexistantes ou d’une durée de vie très courte des entreprises nouvellement créées
(Mazars et al., 2004). De ce fait, de forts taux de création ou de survie des entreprises récemment
créées ne signifient pas nécessairement une consolidation du tissu local d’entreprises ou des
créations nettes d’emplois.
Analyse
Indicateur territorial de développement durable
Résultat au regard de l’enjeu de développement durable
Dans chaque territoire, il est souhaitable de maintenir et de développer un tissu d’entreprises
locales performantes. Dans les territoires les plus attractifs pour les populations, le taux de création
d’entreprises est nettement plus élevé que la moyenne. L’écart s’explique en grande partie par le
dynamisme du secteur des services. Ce secteur est cependant nettement plus volatil et la durée de
vie des entreprises y est en moyenne plus faible, et la rotation de la main d’œuvre plus élevée,
générant un risque de précarisation des actifs.
Les créations d’entreprises concernent avant tout le secteur de l’économie résidentielle
Dans la plupart des zones d’emploi, les services et les commerces représentent actuellement les
trois quarts des créations d’entreprises. Les taux de création d’entreprises sont généralement plus
élevés dans le secteur de la construction, et sont plus faibles mais très disparates selon les
territoires dans l’industrie. Ce constat signifie notamment que si les créations de nouvelles
entreprises concernent avant tout le secteur de l’économie résidentielle, dont le développement est
largement induit par la croissance de la population et le niveau des revenus locaux, les territoires
se distinguent aussi entre eux en termes de capacités à l’implantation de nouvelles entreprises dont
le marché n’est pas nécessairement local.
Les cartes ci-dessous font par exemple état de taux de création d’entreprises plus élevés en 2008
dans l’industrie que dans les services dans certaines zones d’emploi du Nord-Pas-de-Calais ou du
Limousin.
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Commissariat général au développement durable
Service de l’observation et des statistiques
Datar, Observatoire des territoires
Indicateur territorial de développement durable
Taux de création d'entreprises dans l'industrie et les services en 2008
Les facteurs des créations d’entreprises
Les créations de nouvelles entreprises obéissent en fait à de nombreux facteurs, qui sont en lien
avec diverses caractéristiques des territoires d’implantation. Parmi ceux-ci, on peut citer par
exemple l’état des structures du tissu économique local, en indiquant que les taux de créations de
nouvelles entreprises pourront être plus élevés si le tissu est concentré autour de quelques grandes
entreprises que s’il est beaucoup plus atomisé (Moati et al., 2000). Les effets d’agglomération
peuvent également jouer un rôle, en supposant que les territoires à forte densité économique
offrent un meilleur soutien à la compétitivité et sont de ce fait privilégiés dans les décisions de
localisation des créateurs d’entreprises. Mais la plupart des créations concernent de très petites
entreprises à dimension locale. Ces créations peuvent être stimulées par des incitations au
développement de l’entreprenariat local ; elles contribuent en même temps à la valorisation des
ressources des territoires d’implantation (qualité du cadre de vie, aménités touristiques, etc.). De
leur côté, les créations d’entreprises de plus grande taille reflètent plus, selon Moati, l’attractivité
économique des territoires d’implantation que les freins ou incitations à l’initiative individuelle.
Disparités territoriales
Les contrastes que fait apparaître la carte des taux de créations d’entreprises en 2008 s’observaient
déjà les années antérieures. Pour les raisons évoquées, cette carte montre que des taux élevés
concernent divers types de territoires, puisqu’il s’agit aussi bien de zones du sud de la France en
croissance démographique rapide ou à vocation touristique affirmée que de zones à tissu
économique dense, comme en Ile de France ou autour des plus grandes villes, ou encore de zones
frontalières ou bien desservies en infrastructures de communication bénéficiant d’implantations
d’entreprises extérieures. De leur côté, les taux de créations les moins élevés concernent des zones
les plus rurales ou moins dynamiques en termes démographiques.
En revanche, il se peut que la carte des taux de survie à 5 ans, qui ne concerne actuellement que
les entreprises créées en 2000, évolue plus nettement au fil du temps. Elle fait néanmoins
apparaître des taux de survie assez faibles dans des territoires où les taux de créations sont
relativement élevés, comme par exemple pour la zone d’emploi de Saint-Denis (région Île-deFrance), mais elle rend compte aussi de contrastes entre territoires à faible taux de créations
d’entreprises. Ainsi, les taux de survie pouvaient être élevés dans certains d’entre eux, comme en
Bretagne, dans le Maine-et-Loire ou dans l’Indre, mais étaient particulièrement faibles dans
d’autres territoires, comme les zones d’emploi de la Meuse du Nord ou de Saint-Flour. Selon Mazars
(2004), la plupart des facteurs jouant un rôle important dans les créations d’entreprises jouent
aussi un rôle dans la croissance des entreprises nouvellement créées. On peut ainsi penser que les
contextes territoriaux les moins porteurs en termes d’opportunités de créations et de
développement des jeunes entreprises rendent celles-ci mieux armées pour franchir le cap de leurs
premières années d’existence, les candidats à l’entrepreneuriat prenant mieux en compte les
risques de cette aventure.
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Datar, Observatoire des territoires
Données complémentaires
Ces deux indicateurs résument les effets de nombreux facteurs. Certains peuvent être abordés par
d’autres indicateurs, comme la part des cadres des fonctions métropolitaines, qui permet d’affiner
l’analyse des créations d’entreprises en la situant par rapport à divers modes de développement des
territoires. Il convient également de mettre en relation les dynamiques de créations d’entreprises
avec les évolutions sectorielles de l’emploi.
Pour en savoir plus
Source
Organisme producteur de l’indicateur : INSEE
Sources de données : recensements de la population
Date de diffusion ou mise à jour des données mobilisées : 2006
Couverture, échelon territorial
France, zone d'emploi
Echelle temporelle
Référence temporelle : 2006
Méthodologie de l’indicateur
Indicateur territorial de développement durable
Les indicateurs sont calculés à l’échelon territorial considéré selon les formules suivantes :
Le taux de création est le nombre de créations rapporté au stock d’entreprises au début de
l’année.
Le taux de survie à 5 ans est le nombre d’entreprises survivantes cinq ans après leur date de
création.
Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au
niveau européen pour faciliter les comparaisons : une création d'entreprise correspond à la mise en
œuvre de nouveaux moyens de production. La nouvelle notion de création d'entreprises est plus
large que celle de création ex nihilo puisqu'elle inclut notamment les réactivations d'entreprises
dont la dernière cessation remonte à plus d'un an et les reprises d'entreprises s'il n'y a pas
continuité de l'entreprise. Cette continuité est évaluée à la lumière de la localisation de l'entreprise
et de l'activité qui y est exercée. La série actuelle débute en 2007 pour tenir compte d’un
changement de définition des créations d’entreprises intervenu à partir de cette date. Afin de
faciliter les comparaisons, l’INSEE a recalculé les créations d’entreprises intervenues en 2000 selon
la nouvelle définition. Le nombre de créations de nouvelles entreprises varie chaque année, en
fonction du contexte économique et de l’évolution de mesures en faveur de la création d’entreprises
(encouragements donnés aux chômeurs pour créer leur entreprise, loi de modernisation de
l’économie du 4 août 2008 instaurant un statut d’auto-entrepreneur, etc). C’est pourquoi il a été
retenu de calculer l’indicateur de taux de création chaque année plutôt qu’en moyenne sur plusieurs
années, de façon à mieux retracer les impacts sur les territoires français des événements ou
facteurs conduisant à stimuler ou à réduire les créations de nouvelles entreprises.
Quant aux taux de survie des entreprises créées, il est calculé à l’aide des résultats établis dans le
cadre du dispositif Sine, qui est un système permanent d'observation des jeunes entreprises et
permet de suivre une génération d'entreprises pendant cinq ans. Sont prises en compte ici les
créations intervenues en 2000. Il a été retenu ici d’évaluer le taux de survie des entreprises au
terme de cinq années suivant leur création, de préférence à trois années. Pour les entreprises
créées en 2000, le taux de survie à cinq ans est voisin de 50 %, alors que le taux de survie à 3 ans
de ces entreprises est de 65 %. La référence à une période de 5 ans, au lieu d’une période de 3
ans, met plus en évidence des différences entre régions et est plus significative en termes de
pérennité des entreprises créées. De plus, les taux de survie à 5 ans de ces entreprises ont pu être
établis par référence au concept actuel de création d’entreprise. A noter toutefois que le champ du
dispositif Sine ne couvre pas les activités financières. Ce champ est plus restrictif que celui utilisé
pour la statistique courante des créations d’entreprises en vigueur depuis le 1er janvier 2007
(ensemble du secteur marchand non agricole). Il n’est pas prévu actuellement d’étendre le champ.
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Autres indicateurs liés
Sur le site de l’Observatoire des territoires : http://www.territoires.gouv.fr
Créations d’entreprises
Taux moyen de création d’entreprises
Taux de survie à 5 ans des création d'entreprises
Indicateurs nationaux de développement durable :
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr > Observation et statistiques de
l’environnement > Accueil > Indicateurs> Indicateurs de développement durable
http://www.insee.fr > Accueil > Publications et services > Dossiers > Développement durable
Liens
http://www.insee.fr/fr/methodes/
Rubrique : Système d'information sur les nouvelles entreprises / Sine
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=sources/sou-enq-sine.htm
Bibliographie
http://www.insee.fr/fr/themes/
Rubrique : Entreprises - Démographie des entreprises
Tellier S. (2009) Croissance plus faible des créations d’entreprises en 2008. Insee-Première n°
1221, janvier 2009
Indicateur territorial de développement durable
http://www.credoc.fr/publications/
Moati P., Perraud A., Pouquet L. (2000). Les déterminants territoriaux de la création d’entreprises.
CREDOC, Cahier de recherche C 146, novembre 2000
Moati P., Perraud A., Couvert N. (2001). La survie des entreprises dépend-elle du territoire
d'implantation ? CREDOC, Cahier de recherche C 159, octobre 2001
Mazars M., Moati P., Pouquet L. (2004). Croissance des jeunes entreprises et territoires : approche
économétrique. CREDOC, Cahier de recherche C 205, octobre 2004
Date de rédaction :
Auteur :
Cartographie :
Novembre 2009
Vincent Briquel, Cemagref,
Datar, Observatoire des territoires
www.territoires.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
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