Synthèse de l`étude Le tourisme en Région de Bruxelles
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Synthèse de l`étude Le tourisme en Région de Bruxelles
SYNTHÈSE DE L'ÉTUDE LE TOURISME EN RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE : UN SECTEUR PORTEUR DE CROISSANCE ET D'EMPLOIS? Essor du tourisme urbain à Bruxelles Bruxelles a tiré profit de l'engouement pour un tourisme urbain centré sur la culture, le patrimoine et l'urbanisme. Cet engouement prend la forme de séjours touristiques de courte durée, marqués par leur caractère culturel et événementiel, les touristes étant à la recherche d'alternatives aux vacances ciel bleu - soleil et plage. Par ailleurs, Bruxelles, de par son rôle de capitale de l'Europe et l'importance de ses fonctions internationales, génère un tourisme d'affaires et de congrès très appréciable : 2/3 des nuitées à l'hôtel peuvent être attribuées au tourisme d'affaires. C'est dans ce cadre que les activités du tourisme urbain bruxellois se sont développées et diversifiées. Une grande diversité d'acteurs économiques offrent un large éventail de services variés, qu'il s'agisse de l'hébergement, des loisirs, de l'organisation de congrès et conférences, de la restauration ou de la culture. Le tourisme a la particularité d'englober différents secteurs d'activité tels qu’une partie du commerce, des transports, l’horeca, les attractions touristiques,… et joue un rôle moteur d'attraction en véhiculant à l'étranger l'image de la Capitale. L'offre touristique à Bruxelles Bruxelles propose à ses hôtes plus de 12.000 chambres d'hôtels, 145 familles accueillent des touristes au sein de leur foyer. La Région compte également sur son territoire quelque 524 cafés et 1.721 restaurants. 76 attractions touristiques offrent des activités culturelles ou de loisirs. Les chiffres-clés du marché de l'emploi touristique en 1998 en Région de Bruxelles-Capitale • Nombre d'emplois salariés : 25.591 Gain d'emplois depuis 1992 : +3.593 (+16,3%) Part du tourisme dans le total des emplois salariés de la Région : 4,5% • Nombre d'emplois indépendants : 2.736 Perte d'emplois depuis 1992 : -686 (-19,4%) Part du tourisme dans le total des emplois indépendants de la Région : 4,7% • Nombre d'entreprises : 2.691 établissements Gain d'unités de production : +204 (+8,2%) • Part de la valeur ajoutée touristique dans la V.A. régionale : 4,3% • Nombre d'offres d'emploi : 1.218, soit 8 % du total des offres enregistrées à l'ORBEM • Demandeurs d'emploi inoccupés : 8.389, soit 11% du total des demandeurs d'emploi inoccupés inscrits au 30/09/99 L'emploi touristique à Bruxelles L'emploi salarié touristique a augmenté de 16,3% de 1992 à 1998. Cette importante croissance est attribuée à la poursuite du développement de l'Horeca, des attractions touristiques et à l'explosion du secteur lié à la gestion d’événements (organisation de salons, bourses, …) qui enregistre des résultats très encourageants. A cette progression de l’emploi correspond une croissance des entreprises. Quant à l'emploi touristique indépendant, il a connu une diminution de près de 20%. Cette diminution est le fait de la contraction de l'activité indépendante dans le secteur de l'Horeca et du commerce. L'Offre et la demande d'emploi dans le tourisme à Bruxelles En 1998, 1.218 offres d'emploi gérées par l'ORBEM concernaient des professions touristiques. Elles s'adressaient majoritairement à des travailleurs faiblement qualifiés et, dans un cas sur quatre, proposaient un emploi à temps partiel. 8.389 demandeurs d'emploi inoccupés inscrits à l'ORBEM au 30/09/1999 proviennent d'une filière touristique, soit près de 11% du nombre de demandeurs d'emploi bruxellois. Les personnes issues de l'Horeca en constituent la majeure partie et les artistes y sont également largement représentés. Si le niveau d’études global de ces demandeurs d’emploi est relativement faible - particulièrement pour l’Horeca -, il n’en demeure pas moins que les demandeurs d’emploi issus du secteur des agences de voyage et des arts de la scène et, dans une moindre mesure, les guides et hôtesses, détiennent un profil de qualifications élevé. La valeur ajoutée du tourisme à Bruxelles La valeur ajoutée des secteurs touristiques (agences de voyage, attractions touristiques, hébergement, restauration et transports) peut être estimée pour la Région de Bruxelles-Capitale, sur la base des bilans annuels, à 61,4 milliards de francs belges, soit 4,3% de la valeur ajoutée totale de la Région. Les nouvelles entreprises touristiques De nouvelles entreprises touristiques chargées de l'accueil des touristes à Bruxelles et de l'organisation d'activités (agences de voyages réceptrices, offices de promotion, organisation de foires, de salons, de visites et d'événements, musées, loisirs, attractions, …) se sont créées ou développées récemment, incarnant le moteur de l'activité touristique de la Capitale. Ces entreprises couvrent un large éventail d'activités, peu étudiées, difficilement identifiables a priori, et sont caractérisées par une forte hétérogénéité. Les services proposés peuvent revêtir un caractère non marchand ou lucratif, ponctuel ou continu - l'organisation d'événements prenant de plus en plus d'importance -; ils s'adaptent à une demande en perpétuel renouvellement et de plus en plus exigeante. L’organisation du travail au sein de ces entreprises se caractérise par une dualisation des activités : on retrouve d’une part, un noyau de fonctions centrales occupées par des travailleurs sous contrat fixe et d’autre part, un volant de main-d'œuvre constitué de fonctions périphériques. Pour les fonctions centrales, les compétences requises sont élevées. Ces nouvelles entreprises touristiques emploient une part importante de personnes diplômées du supérieur. En dehors des profils traditionnels que les entreprises touristiques engagent, tels les historiens de l'art, les guides, les urbanistes, les licenciés en sciences sociales et langues, se profilent de nouvelles exigences portant sur des compétences plus pointues en communication, administration et gestion. Ces exigences se traduisent par l’engagement de nouveaux profils centrés sur un rôle d'interface avec le public et les touristes, tels que les commissaires de salons, les coordinateurs-organisateurs et les muséologues, autant de possibilités d’insertion professionnelle pour les jeunes. 2 Autour de ce noyau de fonctions stables gravitent des fonctions périphériques moins qualifiées en contact direct avec les touristes (guides, hôtesses d’accueil, gardiens, …) dont les conditions de travail sont généralement peu attractives. Il est difficile de parler d’une véritable professionnalisation de ces fonctions, celles-ci, souvent occupées par des personnes sans expérience dans la fonction, enregistrent généralement un turn-over élevé. Le dispositif de formation en tourisme Le dispositif de formation est complet et va de l'enseignement technique à la licence universitaire, de l'apprentissage au graduat. Trop souvent encore les formations en tourisme souffrent d'un manque de reconnaissance du secteur. Ceci est particulièrement vrai pour l'enseignement technique et le cursus universitaire qui, créé récemment, doit encore se faire connaître des entreprises. Pour l'apprentissage proposé par les Classes Moyennes et le graduat, les entreprises sont des partenaires actifs du parcours de formation que ce soit par les stages en entreprise ou en orientant les programmes de cours. Mutations et enjeux du secteur touristique Professionnalisation du tourisme Le développement du tourisme a abouti à son autonomisation et à sa reconnaissance en tant que secteur économique à part entière. Tous les facteurs convergent vers un développement accru de la professionnalisation du secteur; que ce soit par la présence des organisations professionnelles, par la création de labels, par l'émergence de nouvelles fonctions, par le développement de filières de formation touristiques à part entière et enfin par les touristes-clients qui sont des acteurs du processus de professionnalisation. Toutefois, le développement de la professionnalisation ne pourra s'opérer que dans la mesure où les conditions de travail seront plus attractives et permettront de fidéliser les travailleurs en leur offrant des perspectives à long terme. Main-d'œuvre locale et tourisme Les entreprises touristiques ont davantage recours à une main-d'œuvre locale. Le secteur Horeca fait essentiellement appel à une force de travail bruxelloise, la flexibilité horaire favorisant indirectement le recrutement de travailleurs dont le domicile n'est pas trop éloigné du lieu de travail. Dans les nouvelles entreprises touristiques, la proportion de Bruxellois occupés est particulièrement élevée. Le développement des activités touristiques, qu’il s’agisse de la création d’événements et d'animation, d'investissements culturels ou de l’aménagement d’infrastructures, profite aux Bruxellois en termes d’emplois, mais aussi au niveau de l’aménagement de leur ville, c'est-à-dire de leur cadre de vie. Le tourisme doit par conséquent être pensé en termes de développement durable, dans une logique d'harmonie entre les habitants et les visiteurs de la Région. 3