le cHoIx du PaPIer

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le cHoIx du PaPIer
Le choix du papier
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I Le choix du papier
Parmi toutes les sortes de papiers existants, votre choix peut se faire selon
différentes motivations :
• l’économie ;
• un rendu saturé ;
• la noblesse du support et ses qualités de conservation ;
• l’originalité.
Mat ou brillant
La surface des papiers brillants fait des reflets qui perturbent la lecture du
tirage exposé, alors que les papiers mats permettent au spectateur de rentrer
directement dans l’image quel que soit l’angle de vue. En revanche, les papiers
mats restituent moins de profondeur, et donc moins de dynamisme à l’image,
alors que les papiers brillants donnent des noirs plus profonds pour un
contraste plus marqué.
Le choix dépendra surtout de vos aspirations artistiques, selon que vous
voudrez privilégier un aspect graphique velouté – dans ce cas, vous choisirez
un papier mat – ou un rendu puissant et saturé – grâce à un papier brillant.
Économique
Il existe des papiers mats couchés à faible grammage (pas plus de 200 g/m2)
qui peuvent être la solution pour un compromis entre la qualité du rendu et
un faible coût de production. Ces papiers restituent bien l’image, toujours
avec un rendu mat. Il faut cependant savoir qu’ils n’ont qu’une faible main et
aucune noblesse.
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Les papiers
C’est pourquoi je ne les classe pas parmi les papiers Fine Art ni ne les consi­
dère comme des papiers adaptés à du tirage de collection. En revanche, ils
peuvent servir de support à des dossiers de présentation très propres, ou
permettre à un projet d’exposition de voir le jour avec un budget restreint.
La main
La main d’un papier dépend avant tout de son grammage. On dit d’un
papier qu’il a une belle main quand son grammage est fort, entre 300 et
500 g/m2, et que son épaisseur est élevée comparée à celui-ci. Certains
papiers de même grammage ont ainsi plus de main que d’autres.
Rendu saturé
Pour les aficionados des rendus saturés, privilégiant cette caractéristique
plutôt que la qualité du papier, il existe plusieurs papiers photo brillants ou
semi-brillants proches des papiers photo argentiques couleur RC (plastiques).
Toutes les marques de papiers et d’imprimantes en fournissent. Ils avoisinent
les 250 g/m2, offrent un large spectre colorimétrique, mais n’ont pas la pres­
tance des papiers Fine Art. Ils se prêtent donc bien aux tirages photo numé­
riques, mais pas au tirage de collection.
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Le choix du papier
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I Les papiers nobles
Ah… ! Là, c’est autre chose…
Je prends beaucoup de plaisir à imprimer sur ces papiers, car je trouve que
c’est là le grand intérêt de l’impression jet d’encre. En effet, elle offre la possi­
bilité d’accéder à des papiers à fort grammage, jusqu’à 500 g/m2 pour certains.
Dans le domaine des papiers Fine Art, le marché s’est nettement développé en
quelques années et vous pourrez en trouver de différentes sortes chez tous les
fabricants : Epson, Canson, Hahnemühle, Bergger, Da Vinci, Permajet, Ilford,
Innova, Perfectproof, Tetenal, Fuji et Harman.
Les différences portent sur la texture, la blancheur et la brillance de la matière.
• Les papiers ultra lisses. Ils ne présentent pas d’aspérités en surface.
(Ex. : Epson Hot Press Bright ou Natural 340 g/m2)
• Les papiers texturés. Ils peuvent présenter un intérêt artistique en termes
de graphisme. (Ex. : Hahnemühle Torchon 285 g/m2)
• Les papiers extra blancs. Vous pourriez les choisir pour leur éclat dans
les hautes lumières. (Ex. : Hahnemühle Photo Rag Bright White 310 g/m2)
• Les papiers blancs cassés. Ils avoisinent les rendus des papiers d’art en
dessin. (Ex. : Epson Hot ou Cold Press Natural 340 g/m2)
• Les papiers mats. Ils permettent un accès direct au spectateur, quel que
soit l’endroit d’où il contemple l’œuvre. (Ex. : Canson Rag Photographique
310 g/m2)
• Les papiers brillants. Ils restituent plus de profondeur dans les noirs et
de contraste dans l’image que les papiers mats, favorisant ainsi les rendus
dynamiques. (Ex. : Harman Gloss Baryta 320 g/m2)
• Les papiers satinés. Ils offrent les mêmes avantages que les papiers
brillants, mais avec moins de reflets. (Ex. : Hahnemühle Photo Rag Satin
310 g/m2)
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Les papiers
Voici quelques exemples d’utilisations de papiers Fine Art à l’atelier.
Pour une partie du travail d’impression des natures mortes de Jean-Denis
Robert, nous avons choisi un papier Fine Art mat : Epson d’Art Lisse 225 g/m2,
pour son aspect et son rendu graphique (et photographique) soulignant
bien les formes, le volume et les couleurs de cette image en particulier.
Notez comme il dessine la nervure des feuilles.
© Jean-Denis Robert
➤➤« Feuilles de cotonéaster ».
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Le choix du papier
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I Un cas similaire rencontré fut celui du travail d’impression des images de
Jean-Luc Cormier. Il photographie à la chambre grand format en argentique
et il fait faire de ses images des tirages argentiques. Avec l’arrivée des
premiers boîtiers numériques il y a plus de dix ans, il s’est mis à produire des
images numériques et s’est dit que ces travaux devaient être entièrement
traités en numérique, de la prise de vues à la postproduction, c’est-à-dire le
tirage. C’est ainsi qu’il est venu voir Philippe Guilvard, avec qui je travaillais
à l’époque et qui sous-traitait les impressions jet d’encre à mon atelier.
Nous avons alors choisi le meilleur papier Fine Art de l’époque (qui n’existe
plus aujourd’hui) : Epson d’Art Lisse 225 g/m2, pour ses qualités de conser­
vation et son rendu velouté.
© Jean-Luc Cormier
➤➤« L’homme dans le rouge ».
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Les papiers
Sur la série d’images « Intérieur/extérieur » de Laurent Duret, le rendu
souhaité était différent. Effectivement, il s’agissait pour nous de souligner le
contraste entre l’obscurité à l’intérieur et la lumière à l’extérieur. Pour cela,
nous avons choisi un papier Fine Art brillant : Epson Photo Traditionnel
330 g/m2, qui restitue beaucoup de profondeur dans les noirs. Et si les
noirs étaient bien profonds, la lumière à l’extérieur, par contraste, vibrait
d’avantage.
Pour une autre série d’images du même photographe, « Plots, barrières et
poteaux », le choix du support s’est porté sur un papier satiné : Hahnemühle
Photo Rag Satin 310 g/m2, car l’enjeu n’était plus le même. Nous n’avions
pas besoin de restituer autant de profondeur que pour la série « Intérieur/
extérieur » et les images jouaient davantage sur des nuances de dégradés et
des subtilités de couleurs. Cependant, un papier mat aurait trop enterré la
saturation des couleurs.
© Laurent Duret
➤➤« Barrières, plots et poteaux n° 4 ».
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I © Laurent Duret
➤➤« Intérieur/extérieur n° 2 ».
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