le cHoIx du PaPIer
Transcription
le cHoIx du PaPIer
Le choix du papier n I Le choix du papier Parmi toutes les sortes de papiers existants, votre choix peut se faire selon différentes motivations : • l’économie ; • un rendu saturé ; • la noblesse du support et ses qualités de conservation ; • l’originalité. Mat ou brillant La surface des papiers brillants fait des reflets qui perturbent la lecture du tirage exposé, alors que les papiers mats permettent au spectateur de rentrer directement dans l’image quel que soit l’angle de vue. En revanche, les papiers mats restituent moins de profondeur, et donc moins de dynamisme à l’image, alors que les papiers brillants donnent des noirs plus profonds pour un contraste plus marqué. Le choix dépendra surtout de vos aspirations artistiques, selon que vous voudrez privilégier un aspect graphique velouté – dans ce cas, vous choisirez un papier mat – ou un rendu puissant et saturé – grâce à un papier brillant. Économique Il existe des papiers mats couchés à faible grammage (pas plus de 200 g/m2) qui peuvent être la solution pour un compromis entre la qualité du rendu et un faible coût de production. Ces papiers restituent bien l’image, toujours avec un rendu mat. Il faut cependant savoir qu’ils n’ont qu’une faible main et aucune noblesse. 41 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 41 06/09/11 16:12 I n Les papiers C’est pourquoi je ne les classe pas parmi les papiers Fine Art ni ne les consi dère comme des papiers adaptés à du tirage de collection. En revanche, ils peuvent servir de support à des dossiers de présentation très propres, ou permettre à un projet d’exposition de voir le jour avec un budget restreint. La main La main d’un papier dépend avant tout de son grammage. On dit d’un papier qu’il a une belle main quand son grammage est fort, entre 300 et 500 g/m2, et que son épaisseur est élevée comparée à celui-ci. Certains papiers de même grammage ont ainsi plus de main que d’autres. Rendu saturé Pour les aficionados des rendus saturés, privilégiant cette caractéristique plutôt que la qualité du papier, il existe plusieurs papiers photo brillants ou semi-brillants proches des papiers photo argentiques couleur RC (plastiques). Toutes les marques de papiers et d’imprimantes en fournissent. Ils avoisinent les 250 g/m2, offrent un large spectre colorimétrique, mais n’ont pas la pres tance des papiers Fine Art. Ils se prêtent donc bien aux tirages photo numé riques, mais pas au tirage de collection. 42 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 42 06/09/11 16:12 Le choix du papier n I Les papiers nobles Ah… ! Là, c’est autre chose… Je prends beaucoup de plaisir à imprimer sur ces papiers, car je trouve que c’est là le grand intérêt de l’impression jet d’encre. En effet, elle offre la possi bilité d’accéder à des papiers à fort grammage, jusqu’à 500 g/m2 pour certains. Dans le domaine des papiers Fine Art, le marché s’est nettement développé en quelques années et vous pourrez en trouver de différentes sortes chez tous les fabricants : Epson, Canson, Hahnemühle, Bergger, Da Vinci, Permajet, Ilford, Innova, Perfectproof, Tetenal, Fuji et Harman. Les différences portent sur la texture, la blancheur et la brillance de la matière. • Les papiers ultra lisses. Ils ne présentent pas d’aspérités en surface. (Ex. : Epson Hot Press Bright ou Natural 340 g/m2) • Les papiers texturés. Ils peuvent présenter un intérêt artistique en termes de graphisme. (Ex. : Hahnemühle Torchon 285 g/m2) • Les papiers extra blancs. Vous pourriez les choisir pour leur éclat dans les hautes lumières. (Ex. : Hahnemühle Photo Rag Bright White 310 g/m2) • Les papiers blancs cassés. Ils avoisinent les rendus des papiers d’art en dessin. (Ex. : Epson Hot ou Cold Press Natural 340 g/m2) • Les papiers mats. Ils permettent un accès direct au spectateur, quel que soit l’endroit d’où il contemple l’œuvre. (Ex. : Canson Rag Photographique 310 g/m2) • Les papiers brillants. Ils restituent plus de profondeur dans les noirs et de contraste dans l’image que les papiers mats, favorisant ainsi les rendus dynamiques. (Ex. : Harman Gloss Baryta 320 g/m2) • Les papiers satinés. Ils offrent les mêmes avantages que les papiers brillants, mais avec moins de reflets. (Ex. : Hahnemühle Photo Rag Satin 310 g/m2) 43 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 43 06/09/11 16:12 I n Les papiers Voici quelques exemples d’utilisations de papiers Fine Art à l’atelier. Pour une partie du travail d’impression des natures mortes de Jean-Denis Robert, nous avons choisi un papier Fine Art mat : Epson d’Art Lisse 225 g/m2, pour son aspect et son rendu graphique (et photographique) soulignant bien les formes, le volume et les couleurs de cette image en particulier. Notez comme il dessine la nervure des feuilles. © Jean-Denis Robert ➤➤« Feuilles de cotonéaster ». 44 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 44 06/09/11 16:12 Le choix du papier n I Un cas similaire rencontré fut celui du travail d’impression des images de Jean-Luc Cormier. Il photographie à la chambre grand format en argentique et il fait faire de ses images des tirages argentiques. Avec l’arrivée des premiers boîtiers numériques il y a plus de dix ans, il s’est mis à produire des images numériques et s’est dit que ces travaux devaient être entièrement traités en numérique, de la prise de vues à la postproduction, c’est-à-dire le tirage. C’est ainsi qu’il est venu voir Philippe Guilvard, avec qui je travaillais à l’époque et qui sous-traitait les impressions jet d’encre à mon atelier. Nous avons alors choisi le meilleur papier Fine Art de l’époque (qui n’existe plus aujourd’hui) : Epson d’Art Lisse 225 g/m2, pour ses qualités de conser vation et son rendu velouté. © Jean-Luc Cormier ➤➤« L’homme dans le rouge ». 45 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 45 06/09/11 16:12 I n Les papiers Sur la série d’images « Intérieur/extérieur » de Laurent Duret, le rendu souhaité était différent. Effectivement, il s’agissait pour nous de souligner le contraste entre l’obscurité à l’intérieur et la lumière à l’extérieur. Pour cela, nous avons choisi un papier Fine Art brillant : Epson Photo Traditionnel 330 g/m2, qui restitue beaucoup de profondeur dans les noirs. Et si les noirs étaient bien profonds, la lumière à l’extérieur, par contraste, vibrait d’avantage. Pour une autre série d’images du même photographe, « Plots, barrières et poteaux », le choix du support s’est porté sur un papier satiné : Hahnemühle Photo Rag Satin 310 g/m2, car l’enjeu n’était plus le même. Nous n’avions pas besoin de restituer autant de profondeur que pour la série « Intérieur/ extérieur » et les images jouaient davantage sur des nuances de dégradés et des subtilités de couleurs. Cependant, un papier mat aurait trop enterré la saturation des couleurs. © Laurent Duret ➤➤« Barrières, plots et poteaux n° 4 ». 46 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 46 06/09/11 16:12 Le choix du papier n I © Laurent Duret ➤➤« Intérieur/extérieur n° 2 ». 47 © 2011 Pearson Education France – L'impression numérique – Martin Garanger Book_ImpressNum.indb 47 06/09/11 16:12