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LE RÉPUBLICAIN
JEUDI 10 DÉCEMBRE 2015
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51
La polémique de la semaine
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■ FOOTBALL
« Le ministre a signé
l’acte de décès du district »
RÉFORME TERRITORIALE.
Dans le cadre de la réforme territoriale, le ministère des Sports souhaite supprimer la coexistance de quatre districts en Gironde.
Le district Sauternais et Graves vit donc ses dernières heures mais son président Jean-Pierre Dubédat ne compte pas en rester là.
« Je peux comprendre qu’il
doit y avoir une réforme. Mais
ce que je regrette, c’est qu’il
n’y ait pas eu de consultation
! » Jean-Pierre Dubédat garde
en travers de la gorge le comportement de Thierry Braillard
face aux présidents de ligues et
districts de la Fédération française de football, le 13 novembre
dernier à Paris lors d’une réunion
sur l’application de la réforme
territoriale.
« Nous avons été invités à
échanger sur le sujet mais il
n’y a pas eu de débats, pestet-il. Le secrétaire d’État nous
a expliqué que l’application
de la réforme était non négociable et que ceux qui ne se
mettaient pas en conformité
avec sa directive au 1er janvier
2017 encouraient des poursuites judiciaires. Il menace
des bénévoles ! »
Outre les prérogatives concernant les ligues par rapport
aux nouvelles régions, Thierry
Braillard a rappelé que pour les
districts, la concordance avec
les départements reste là aussi
la règle. Avant de mettre les
pieds dans le plat : « En toute
hypothèse, cela ne saurait
conduire, comme c’est le cas
en Gironde par exemple, au
maintien de la coexistence de
quatre districts pour un seul
département. » Pour rappel, la
Gironde est le seul département
- de par l’étendue de son territoire - à avoir autant de comités
départementaux.
« Si les anciens ont formé
quatre districts, c’est qu’il y a
une raison, tempète Dubédat.
Ligue : la réforme,
ça change quoi ?
A partir de la saison 2017-2018, les ligues de football devront coïncider avec les nouvelles régions administratives. En
passant de 22 à 13 ligues régionales, la Fédération française
de football se trouve en face d’un problème de taille : comment adapter ses championnats ? Jusqu’alors, chaque ligue
avait une élite régionale de 12 clubs (sauf exceptions). Mais
avec la nouvelle grande région, la fusion de l’Aquitaine et du
Centre-Ouest (Limousin et Poitou-Charentes) va doubler ce
nombre. Sur les 24 clubs, il n’y aura donc pas de place pour
tout le monde - à moins de former plusieurs poules - et la
moitié des formations pourrait se retrouver reléguée.
Le Langon FC pourrait en être la première victime. A cause
de l’effet domino, les autres clubs sud-girondins de ligue le
seront aussi. En multipliant le nombre d’équipes - à moins
d’augmenter le nombre de poules dans les différentes divisions régionales - des équipes se retrouveront par la force des
choses éjectées au niveau départemental. On risque d’avoir
une pyramide avec une base élargie et une élite de plus en
plus resserrée. Dans cette configuration, on pourrait ne retrouver plus que le LFC et le FC Graves au niveau régional.
Jean-Pierre Dubédat (à gauche) s’inquiète pour le district et les clubs qui le composent.
Je ne m’inquiète pas pour les
clubs régionaux du district
comme Langon, La Brède ou
Saint-Médard : ils sont habitués à voyager. Mais les petits
clubs vont crever. Vous imaginez les poussins de Morizès
(sic) devoir aller jouer dans
le Médoc ? C’est 4 heures de
route aller-retour. Les parents
vont faire le déplacement une
fois. Mais pas deux. Cette
réforme n’est pas adaptée à
notre département. »
« Massacre
à la tronçonneuse »
Au-delà de ses limites géographiques, ce sont aussi les murs
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« Ce que je
prédis : il y
aura du foot
sauvage »
Mais le président du district ne compte pas rendre les
armes sans s’être battu. Depuis
quelques semaines, il enchaîne
les réunions. Un coup à Bordeaux
avec la ligue, un autre à Paris à la
fédération. Jean-Pierre Dubédat
ne désespère pas que l’État autorise une dérogation pour la Gironde. Car pour lui, le calcul est
simple : si l’antenne du district à
Langon disparaît, les petits clubs
mourront et leur rôle social avec.
Sur les 7.200 licenciés du district,
plus de 5.000 sont des mineurs.
« Une association sportive
accueille, encadre, éduque
les jeunes. S’ils n’ont plus le
sport, on sait ce que l’oisiveté
amène… », alerte le Toulennais.
« Je n’accepte pas ce massacre
à la tronçonneuse qu’on nous
impose, ajoute-t-il, en haussant
la voix. Si la préconisation du
ministère est appliquée dans
son intégralité, elle se fera
sans moi parce que je suis
persuadé que ce n’est pas une
bonne chose pour le football,
les bénévoles, les joueurs et
pour la société en général. Ce
que je prédis, si on continue
sur ce chemin-là, c’est que le
foot amateur se passera des
instances pour jouer. Il y aura
du football sauvage. ».
Nicolas Gosselin
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moyenne. Mais vous croyez
qu’un club comme le Sud-Gironde FC, qui a un problème
avec sa feuille de match, va
envoyer un bénévole faire
l’aller-retour Bernos-Bordeaux ? Les clubs sont déjà
fragiles, il y a un certain découragement des bénévoles
et un ras-le-bol administratif,
ça ne va pas les encourager. »
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XV DE
- Ne peu
du district qui sont menacés ainsi que ses deux employés. Le
siège du futur district de Gironde
devrait logiquement s’implanter
dans l’agglomération bordelaise.
Certainement en lieu et place
de l’actuel district de Bordeaux.
Mais quid des bureaux à Langon
? « Je vais préconiser qu’on
garde les compétitions décentralisées - par secteurs - et que
les sièges de district actuels
deviennent des antennes
du district départemental,
prêche Dubédat. Conserver de
la proximité avec les clubs,
c’est le plus important. A Langon, on reçoit sept dirigeants
de club quotidiennement en
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