Histoire des theories du jeu

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Histoire des theories du jeu
L’HISTOIRE DES THEORIES DU JEU
LIEE A L’HISTOIRE DE L’ENFANCE ET DE LA SOCIETE
Au cours de l'histoire occidentale, les écrits concernant le jeu sont à mettre en rapport avec
la place de l'enfant et celle du jeu dans la société.
Un survol chronologique, de l'antiquité à nos jours, nous montre la place du jeu dans
la société - jeux publics/ jeux d’adultes, jeux d'enfants.
De l'antiquité au Moyen-âge : le rôle social du jeu
De la Renaissance à la Révolution : les jeux liés à l’imprimerie
Le XIXeme siècle et le courant romantique : le jeu réhabilité au même titre que l’enfant
Le XXeme siècle : le jeu objet d'étude
DE L'ANTIQUITÉ AU MOYEN-ÂGE
LE JEU, LIEN SOCIAL
L'ANTIQUITÉ
On ignore à quoi ont pu jouer les hommes des cavernes, mais les toutes premières
civilisations nous ont laissé des témoignages de l'existence d'activités ludiques: jeux
de dés (Environ 2300 av. JC en Inde), osselets... Les textes latins et grecs nous
permettent de découvrir diverses formes de jeu de l'Antiquité.
Côté jouets pour les enfants, on trouve trace de jouets instructifs à l'époque grécoromaine : Platon, Quintilien reconnaissent la possibilité d'utiliser le jeu à des fins
éducatives, pour apprendre à lire en jouant, par exemple.
Côté jeux
Entre les jeux du cirque (« Du pain, des jeux ») et les jeux du stade (Les jeux olympiques)
le jeu a un caractère social et spectaculaire.
500 av. J.-C.
Première mention en Grèce du jeu de balle Sphairistica. C'est une forme
ancienne du jeu de paume.
Les femmes sont exclues des jeux olympiques mais possèdent leurs jeux qui ont également
lieu tous les quatre ans, généralement au mois de septembre sur le site d'Olympie, quinze
jours après ceux réservés aux hommes : Jeux Héréens.
573 av. J.-C.
Première édition des Jeux Nérnéens à Némée, village dépendant de la cité
d'Argos. Ces compétitions ont lieu tous les deux ans. Une couronne de céleri est re mise aux
vainqueurs de ces jeux. Le calendrier des quatre grands rendez-vous sportifs grecs est
complet : Jeux Olympiques, Jeux Pythiques, Jeux Néméens et Jeux Isthmiques.
JEU THEATRAL
Le jeu théâtral (ludi) est un art très développé, mais est-ce du jeu ?
Le théâtre d'ombres décrit par Platon dans le Mythe de la Caverne montre l'importance aussi des
marionnettes.
LE MOYEN ÂGE
JOUETS-OBJETS JEUX
À cette époque apparaissent certains des jeux les plus importants de notre civilisation : les
échecs, importés de Perse ou d'Inde au Xe siècle ; les premiers jeux de cartes (XIVe siècle;
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mais ils existaient déjà bien avant en Chine), et enfin, au XVe siècle en Allemagne, les
premiers soldats de bois. Les jeux d'extérieur ne sont pas très différents des jeux de cour
actuels : saute-mouton, balle...
Mais l'enfance n'est pas du tout perçue à l'époque comme une période positive de la vie et les
jeux semblent complètement exclus de la maigre réflexion pédagogique d'alors.
JEUX FESTIFS, JEUX RITUELS
- Les jeux populaires :
La fête des fous, le Carnaval, les fêtes saisonnières marquent dans l'année des pauses où
l'on joue ensemble. Le jeu a de façon claire une fonction cathartique : il fait office de
soupape à une époque où les classes sociales sont hermétiques et l'évolution de l'individu
quasi-impossible.
La soule : ancêtre du rugby ? La soule oppose deux équipes qui tentent d'amener le choulet à
un lieu précis du camp adverse : l'église, un étang où il faut noyer la balle, par exemple.
Lorsque deux paroisses s'affrontent, il semble que cela soit pour régler quelques discordes.
Malgré la notion d'équipe, la soule met surtout en valeur un exploit personnel, et nous
n’avons pas connaissance de règles précises dans ce jeu collectif.
- Les jeux des aristocrates :
Les jeux d'armes dans les tournois, tout comme les jeux d'esprit de l'amour courtois, sont,
eux, marqués par des codes très précis.
JEU THEATRAL ET RELIGION
Les Mystères qui sont joués sur le parvis des églises sont destinés à l'éducation religieuse et
biblique de la population. La mise en scène, les décors, les costumes attirent un public inculte
et avide de sensations fortes. Mais à force de rechercher avant tout l'adhésion du public, le
jeu devient mascarade, voire subversif. Décrié par l'Eglise, qui l'avait pourtant créé, le théâtre
est interdit au VIe siècle.
DE LA RENAISSANCE (XVIe) À LA RÉVOLUTION (XVIIIe)
LES JEUX DES ENFANTS ET LES JOUETS
Jeu et pédagogie
La Renaissance marque une étape décisive dans la réflexion sur l'intérêt éducatif des jeux, liée
bien entendu aux préoccupations éducatives des humanistes, en particulier dans les traités
d'éducation où on envisage une pédagogie plus "souriante". Des penseurs comme Montaigne
commencent à comprendre le rôle essentiel du jeu dans l'apprentissage des plus jeunes
enfants.
Le rôle des religieux est important dans la pédagogie : ce sont les jésuites qui ont introduit le
jeu massivement dans leur organisation pédagogique au sein de leurs collèges. Le ressort
essentiel en était l'émulation, entre élèves, individuellement ou par groupes. De même, le
premier jeu de cartes éducatives serait dû à un moine cordelier allemand, Thomas Murner, au
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début du XVIe s (un jeu de carte sur la logique...). Ses étudiants, d'habitude si rebutés par le
sujet, firent de tels progrès avec ce jeu qu'on accusa son auteur de magie !
Dans le milieu bourgeois qui commence à s'affirmer, le jeu (le jouet surtout) devient un
élément de l’éducation.
Les deux grands théoriciens de l'époque sont étrangers : Comenius (tchèque) et Locke (anglais)
partagent une vision plus positive de l'enfance et reconnaissent l'importance éducative du jeu.
Mais notre connaissance des jeux éducatifs de l'époque est surtout celle de l'éducation des
princes (et des élites en général), sujet de multiples traités et productions : jeux de l'oie à finalité
morale (apprendre à être un bon roi), jeux de reconnaissance de blasons et généalogiques
(apprendre à reconnaître les familles régnantes), figurines militaires en plomb ou en carton
(apprendre à mener la guerre), jeux sur l'histoire et la mythologie (s'identifier à des modèles
édifiants), jeux de connaissances géographiques (apprendre à connaître son royaume mais aussi
les nouvelles terres découvertes dans le monde).
Au XVIIIe, les jeux restent les mêmes qu'au XVIIe siècle, avec le développement
considérable des jeux de lecture, des jeux géographiques et la réhabilitation des jeux
physiques encouragés par les "médecins".
Jeu et futilité
A cette époque, on cajole l'enfant, on joue avec comme avec un petit animal, on s'amuse de sa
rondeur et de sa drôlerie (on appelle cela le mignotage), mais on ne le considère pas souvent
comme un être spécifique. L’enfant est soupçonné de futilité, c’est un être dominé par ses
sens, dépourvu de raison, à qui l’on ne peut pas faire confiance.
Cependant, l'enfance et le jeu prennent une autre valeur, pour une raison économique :
- Dans la bourgeoisie, c'est l’enfant qui doit retransmettre le patrimoine, son éducation devient
un ‘investissement’.
- C'est au XVIIIe siècle que se structure le commerce du jouet, dominé par les merciers et
que ce marché commence à devenir très rentable : le jouet de masse est né. Les principaux
fabricants sont allemands; c'est en particulier le cas pour les premières fabrications semiindustrielles des "soldats de plomb"(en fait en étain à l'époque). Les jouets éducatifs
(surtout les imprimés, faciles à fabriquer et peu chers) pénètrent dans le peuple : les
colporteurs itinérants en vendent dans les campagnes, et les libraires dans les villes. La
Révolution française en profite en multipliant les essais de jeux patriotiques, remplaçant
même les rois et les reines des jeux de cartes par des figures plus politiquement correctes.
Le jeu inspire les peintres, ce qui témoigne des jeux auxquels on jouait alors, mais aussi d’un début
de reconnaissance du jeu des enfants : le peintre flamand Bruegel (1525-1569) peint un tableau
représentant des enfants en train de jouer : on peut y reconnaître environ 80 jeux différents, pour
une bonne part encore pratiqués aujourd'hui.
Le jouet est représenté fréquemment par le peintre Chardin (1699-1779) lorsqu’il peint des portraits
d’enfants. (L'enfant au toton - le toton est une toupie, est l’un des plus connus).
JEAN-JACQUES ROUSSEAU : RÉHABILITATION DU JEU VIA L'ENFANCE
L'enfant suspect car issu du pêché originel ? Pour Rousseau c'est le contraire : L'enfant est
l’emblème de la pureté originelle pervertie par l'homme. « Tout est bien sortant des mains
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de l'Auteur, tout dégénère dans les mains de l'homme » (L’Emile, 1762).
Le jeu apparemment libre sous-tend une activité d'apprentissage. Laisser jouer l'enfant, c'est
lui permettre d'apprendre. Le jeu ‘utile’ retrouve une légitimité.
La pensée pédagogique ne progresse pas vite sur l'utilité du jeu : même Rousseau ne propose que
des jeux enfantins souvent physiques, pour les moins de douze ans, sans grand intérêt éducatif
puisque la véritable éducation commence ensuite, à la sortie de l’enfance (et sans les jeux) selon
lui.
Le seul vrai nom de la pédagogie ludique est celui de M. de Vallange qui est le premier à affirmer
explicitement que l'éducateur doit associer l'étude au jeu et au jouet. Même la poupée devient le
moyen d'apprendre … à être une mère ! Mais il représente un courant de pensée minoritaire, à une
époque où commence à se développer pourtant une considérable littérature éducative.
LES JEUX DES ADULTES
Les jeux, en vogue dans les salons et condamnés tout à la fois
Les jeux de cartes ont bénéficié des progrès de l'imprimerie, devenant la première production
ludique de masse. Le jeu de l'oie apparu en Italie au XVIe siècle se répand vite dans les
salons. Le jeu a un rôle social comme la littérature ou la danse. Les jeux de table, les
loteries, les clubs de jeu, se développent, dans lesquels on joue de l’argent. Ils se heurtent
donc à de nombreuses interdictions, condamnations.
Le XVIe siècle voit les débuts de la codification des règles des jeux par écrit, dans un ouvrage
intitulé Académie des jeux (recueil de règles), en concurrence avec la multiplication des livres de
morale sur le jeu.
Cependant au XVIIe siècle, l'honnête homme se doit d’être actif, productif et de participer à la vie
collective. Le travail devient la valeur forte de cette période, et son pendant, le jeu, est superflu,
futile et méprisable, il est juste bon pour les enfants.
On assiste à la fin du XVIIIe siècle à l’apparition d'une véritable manie du jeu, et
simultanément à une condamnation par l'Eglise et même par les penseurs du siècle des
Lumières : le jeu est une force obscure déviant l'homme de la raison. Diderot, dans
L'Encyclopédie (1751) émet des réserves vis-à-vis du jeu, car il déchaîne les passions et
détourne l'homme de la raison. Cependant, Diderot, homme de théâtre, en aimait le jeu. Il fut
aussi l'ami proche d'un théoricien du jeu d'échecs, Philidor (L'analyse du jeu des échecs,
Philidor, 1777).
LE XIXe SIÈCLE : LE COURANT ROMANTIQUE
A l’instar de Rousseau, le Romantisme associe ce qui est premier à la pureté. L'enfance,
c'est le premier âge de l'homme donc le plus pur.
On le voit dans la littérature, l'enfant représente la force vitale du peuple (Gavroche). C'est un être
pur souvent victime des adultes (La petite Fadette de Georges Sand, La petite marchande
d'allumettes d'Andersen, Cosette de Victor Hugo).
Le jeu profite de cette promotion de l'enfance, il est réhabilité grâce à sa fonction éducative.
La fonction récréative est également valorisée, En effet, elle contribue à la re-création de ses
forces mentales en vue de l'apprentissage.
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Deux facteurs fondamentaux vont changer le visage des jeux, et notamment des jeux éducatifs
au XIXe siècle : l'industrialisation et la diffusion de l'instruction.
D'une part, les changements économiques fondamentaux vont permettre la multiplication des
jeux et jouets à bas prix, facilitant leur diffusion dans la population. C'est le cas par exemple
des images d'Epinal qui connurent un succès grandissant et international jusqu'en 1914. Le jeu
se démocratise, en quelque sorte.
D'autre part, l'enjeu du siècle est la diffusion de l'instruction : de nouveaux jeux éducatifs
apparaissent alors, sans que les anciens ne disparaissent (jeux de l'oie ou de cartes religieux,
moraux, militaires...).
Les jeux militaires changent de visage en devenant des jeux patriotiques, contribuant à la légende
napoléonienne, encourageant la carrière des armes, glorifiant les conquêtes coloniales. La vogue du
soldat de plomb se situe en France ensuite, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle,
correspondant d'ailleurs à une phase où l'armée tient un grand rôle dans la vie des nations
européennes (Allemagne, France, Royaume-Uni).
Les nouveaux jeux qui apparaissent au XIXe siècle sont surtout des jeux de lecture,
l'alphabétisation de masse étant un des défis de l'époque. L'imagination des
concepteurs ludiques est alors sans limite et tous les supports y passent (loto, cartes, figurines,
imageries, machines ...). L'enseignement de l'histoire se développant dans le secondaire à partir
de la moitié du siècle, les jeux historiques se multiplient, souvent teintés de propagande. La
géographie connaît le même engouement (le découpage de la France en départements
entraîne l'apparition de puzzles du pays par exemple) et le champ des jeux s'étend (l'Europe, le
monde) grâce aux progrès des transports de l'époque. Logiquement, l'apprentissage des
langues vivantes commence aussi à faire l'objet de jeux. Enfin le XIXe s est celui de la vraie
naissance des jeux scientifiques et de jeux pour les filles. Les connaissances se multipliant,
les Oratoriens (ayant pris la place des Jésuites) mettent au point des questionnaires sur de
nombreux domaines exigeant des réponses courtes et faciles à retenir, peut être à l'origine des
jeux de question-réponse si en vogue aujourd'hui. Dès le XIXe siècle, ils font leur entrée
dans les journaux.
C'est aussi au XIXe siècle que le jeu et le jouet s'installent définitivement dans la pensée
pédagogique. Dès le début du siècle, la place du jouet est acquise pour le développement de
l'enfant (il commence à pénétrer dans les ancêtres des écoles maternelles). Pour Brougère, ce
siècle est vraiment celui de la naissance de l'idée de jeu pédagogique car la vision de l'enfant
change complètement pour se rapprocher considérablement de la nôtre.
Schiller : « l'homme ne joue que là où il est homme dans sa pleine signification et il n'est complet
que là où il joue » (Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme, 1795).
Spencer (1820-1903, en Grande Bretagne) a mis l'accent sur la spécificité de l'enfance humaine,
il figure parmi les fondateurs de la psychologie de l'enfant. Il a contribué à la .formulation du
projet d'un enseignement intuitif et actif à l'école par les réformateurs européens ; il a joué un
rôle aussi dans l'affirmation d'une nouvelle finalité de l'éducation : l'émancipation de l'individu.
Froebel (1782-1852) est le fondateur des jardins d'enfants et le créateur des ‘dons’, premiers
jouets éducatifs.(L 'éducation de l'homme,1861)
Un des précurseurs de l'éducation moderne, Edouard Seguin écrit en 1840 : « Les jouets sont des
intermédiaires d'expérience entre la grande réalité de la vie et la faiblesse de l'enfant » (Rapport
et mémoire sur l'éducation).
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LE XXe SIECLE : LE JEU OBJET D'ÉTUDE
Avec le développement des sciences humaines, l'étude du jeu s'étend à tout être vivant
(homme ou animal). Les domaines qui parlent du jeu sont très divers : Psychologie,
Sociologie, Philosophie, Biologie, Education, Histoire, Ethologie.
Psychanalyse (psychologie des profondeurs) : après Sigmund Freud, Erikson, Anna Freud,
Mélanie Klein, Winnicott
Le jeu est l'instrument qui mène l'enfant à une unification, une intégration de sa personnalité,
qui l'aide à se défendre contre l'anxiété, à assimiler le réel, à communiquer avec autrui.
Psychologie génétique (psychologie du développement) : Wallon, Piaget
Analyse du développement de l'enfant à partir de son observation. Ils insistent sur la
contribution du jouet au développement sensori-moteur, intellectuel et social. Le jouet est
un moyen d'expérience qui permet à l'enfant d'analyser le monde et de construire sa
personnalité.
Psychopédagogie : Bruner, Château
(L'apprentissage par la découverte, les 6 repères. Le hochet de Bruner : principe de médiation)
« L'enfant se fait par ses jeux et dans ses jeux. Se demander pourquoi l'enfant joue, c'est se
demander pourquoi il est enfant. » Jean Château.
Pédagogie : Montessori, Decroly, Freinet, Lazarine Bergeret, André Michelet
Sociologie : Caillois (Caillois Roger, Les jeux et les hommes. Paris, Gallimard, 1958.)
Histoire : Huizinga (Huizinga Johan, Homo Ludens - Essai sur la fonction sociale du jeu,
Paris, Gallimard, 1951), Lhôte, Manson
Philosophie : Jacques Henriot, Duflo, Gilles Brougère
Ethologie : Martine Mauriras-Bousquet. Celle-ci s’intéresse au jeu des animaux comme à
ceux des hommes, et lie surtout le jeu à la curiosité, la découverte, allant jusqu’à ranger le
tourisme dans le domaine du jeu. Elle introduit une distinction importante entre le "jeu" et
l'attitude ou l'esprit "ludique" : « le jeu désigne à la fois un objet (le support matériel telles les
cartes à jouer), un ensemble de règles (le jeu de bridge) et le déroulement d'une activité centrée
sur un jeu (on participe à un jeu). Le ludique est l'état d'esprit qui accompagne le jeu, mais le
ludique n'est pas exclusivement confiné au jeu et tout jeu n'est pas ludique. On peut
parfaitement travailler, échanger, vivre sa vie de façon ludique alors que l'on peut participer à
un jeu sans esprit ludique. Le jeu apparaît ainsi "comme une auberge espagnole où chacun
doit apporter son écot" » (Martine Mauriras-Bousquet, 1984)
L'effort continu de réflexion sur le jeu nous permet de progresser dans sa compréhension. Sa
définition même n'est pas en soi évidente.
A la suite de Johan Huizinga, Roger Caillois, tente de définir le jeu en listant ses
caractéristiques. Pour lui, le jeu est une activité :
- libre,
- séparée,
- improductive,
- réglée,
- fictive.
Caillois met l'accent sur le caractère libre du jeu, activité gratuite par nature (mais non inutile)
tandis que son prédécesseur Huizinga insiste sur le respect nécessaire des règles. Et Jacques
Henriot, à partir de leurs travaux respectifs, pose la question fondamentale : Qu'est-ce que
jouer ?
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