PREMIERE PERIODE PERIODE ROMAINE 1er au Ve siècle de la
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PREMIERE PERIODE PERIODE ROMAINE 1er au Ve siècle de la
PREMIERE PERIODE PERIODE ROMAINE 1er au Ve siècle de la naissance de Jésus-Christ a la chute de Rome 753 av J.C Fondation de Rome 343/272 av J.C Rome assujettit l' Italie 264/166av J.C Rome assujettit Carthage 215/145av J.C Rome assujettit la Grèce et l' Asie Mineure 133/31av J.C Rome assujettit la Gaule, la Bretagne et les territoires teutons 46 av J.C. / 180 ap Apogée de l' Empire Romain J.C. 2 A. LES TEMPS APOSTOLIQUES DATE EMPEREUR 46/44 av JULES CESAR Ier siècle après J.C. REF. BIBLIQUE J.C. 31 av/14 ap AUGUSTE J.C 4 av J.C. Naissance de Jésus LUC 1- 30 Mort, résurrection et ascension de Jésus ACTES 1.4/12 1) Période d' organisation -30/37 12/37 ap TIBERE J.C. Les membres de l' Eglise sont uniquement des juifs, Jérusalem en est le centre. 30 Pentecôte : Le Saint - Esprit descend sur les ACTES 2.1/36 croyants, les équipant pour le service. Le sermon de Pierre convertit 3000 personnes 1ère persécution : La guérison du boiteux, suivi du ACTES 3.1/41 courageux sermon de pierre, conduit à l' arrestation de Jean et de Pierre. Jugement d' Ananias et de SAphira. ACTES 4.23/5.11 Croissance rapide de l' Eglise. Sept diacres sont nommés, dont Etienne, que ses ACTES 6/7miracles et sa prédication conduisent au martyre. 2) Période de transition : -37/48 3 La prise de conscience graduelle du devoir de l' Eglise de proclamer l' Evangile aux Gentils. Jérusalem reste le centre de l' Eglise. 37/41 CALIGULA, fou le La première campagne d' Evangélisation hors de ACTES 8Jérusalem a pour origine la dispersion des chrétiens dans tout le pays, à la suite des persécutions conduites par Saul de Tarse. Philippe, Pierre et Jean prêchent avec beaucoup de succès à Samarie, où le Saint Esprit tombe sur tous les habitants. Le réveil tombe sur toute la région et Philippe prêche dans de nombreuses villes de la côte de Gaza à Césarée. Baptême du ministre de la reine Candace, point de départ de l' Evangélisation de l' Ethiopie. 37 La conversion de Saul de Tarse, près de Damas, au début d' une mission de persécution. Il prêche d' abord à Damas, puis se rend en Arabie (GA 1.17). De retour à Damas, il y exerce son ministère jusqu' à ce que les juifs le chassent. Il se rend ensuite à Jérusalem et s' efforce d' aider l' assemblée locale. La haine qui se manifeste est cependant si grande qu' il se voit obligé de quitter la capitale pour retourner à Tarse. Après son départ, l' église connaît une période de repos. 4 41/54 CLAUDE : Sous son règne eut lieu la famine prophétisée par Agabus en ACTES 11.28. Il expulsa les juifs de Rome. 41 La vision salvatrice de Pierre : ACTES 10- Au cours d' une mission d' évangélisation, il se rend à Lydda, où Ennée est guéri., puis à Jaffa, où Dorcas est ressuscitée. C' est à ce moment - là qu' il reçoit la vision qui l' enverra vers un groupe de païens , dans la maison de Corneille, à Césarée. Là, le Saint - Esprit confirme son oeuvre en descendant sur les gentils. 43 Début du mouvement missionnaire à l' Etranger : ACTES 11- Sous la conduite des chrétiens qui ont été chassés de Jérusalem par la persécution, l' oeuvre d' évangélisation se poursuit à Chypre, en Phénicie, et finalement jusqu' à Antioche de Syrie. Barnabas est envoyé à Antioche par l' Eglise de Jérusalem. Là, il trouve un terrain fertile pour l' évangélisation et se rend à Tarse pour chercher Saul. Une église solide est établie à Antioche. Elle devient le centre de la première oeuvre missionnaire à l' Etranger. La seconde persécution : Vers cette époque, l' Eglise de Jérusalem subit une sévère persécution déclenchée par Hérode Agrippa II, qui fit mourir Jacques, le frère de Jean, par l' épée. Pierre est lui aussi arrêté et mis en prison, mais il échappe, grâce à l' intervention d' un ange. ACTES 12- 5 3) Période d' expansion et de développement des missions à l' Etranger : 48/60 Les points de vue des conducteurs de l' Eglise s' élargissent. Les gentils sont acceptés avec des droits égaux à ceux des juifs, sans se voir imposer l' observation des rites et cérémonies juives. Antioche devient le centre. 46/49 Premier voyage missionnaire de Paul : ACTES Inspirée par le saint Esprit, l' Eglise d' Antioche envoie Saul 13/14(Paul) et Barnabas en mission à l' Etranger. Ils commencent leur oeuvre d' évangélisation accompagnés par Jean Marc. Leur oeuvre commence dans l' île de Chypre; de là, ils se rendent à Perge, en Asie, où Jean - Marc les quitte. Paul et Barnabas poursuivent leur évangélisation à Antioche de Pisidie, puis se dirigent vers le S.E. Ils se rendent à Iconium, et à Lystre où Paul est lapidé. Ils partent ensuite à Derbe. De Derbe, ils reviennent sur leurs pas en passant par les mêmes villes, de Perge à Attalie. Ils partent de ce port pour retourner à Antioche de Syrie. Ils ont couvert env. 2400 km. 6 50/53 Deuxième voyage missionnaire : ACTES Parti d' Antioche avec Silas, Paul rend de nouveau visite aux 15/18.22 églises d' Asie mineure établies lors de son premier voyage. Il étend l' oeuvre jusqu' en Galatie et en Phrigie, ainsi que vers l' Ouest, jusqu' à Troas. Là, les missionnaires sont appelés en Europe dans une vision et ils se rendent à Philippe. Ils y sont battus et emprisonnés mais sont miraculeusement délivrés par un tremblement de terre. Ils établissent une église dans cette ville et poursuivent leur route jusqu' à Thessalonique, leur prochaine étape. Dans la suite de leur voyage, ils trouvent les Béréens réceptifs à la vérité tandis qu ' Athènes n' apparaît pas comme un terrain fertile. Ils se rendent ensuite à Corinthe. Paul y rencontre de l' opposition, mais, encouragé par une vision, ils y restent pour fonder une église florissante. Les apôtres commencent leur voyage de retour à Antioche, en passant par Jérusalem, après un arrêt à Ephèse. Cette fois, on peut estimer que leur voyage a duré près de trois ans et leur a permis de parcourir env. 5600 km. 54/68 NERON : Tyran mégalomane, Néron fit passer les chrétiens pour responsables du grand incendie de Rome qu' il aurait lui - même provoqué en 64. C' est le début de la première grande persécution romaine. 7 54/58 Troisième voyage missionnaire : ACTES Partant de l' Eglise d' Antioche, Paul rend de nouveau visite 18.23/21aux églises de Galatie et de Phrigie, et il arrive à Ephèse. En son absence, Appollos a pu accomplir un certain travail préliminaire dans la ville, et qui a contribué au succès de la campagne. La prédication de Paul et la puissance miraculeuse de Dieu produisent une profonde impression et confondent ceux qui pratiquent la magie et trompent le peuple. Une grande oeuvres accomplie et une église fondée, mais les troubles causés par certains orfèvres obligent Paul à partir pour se rendre en Macédoine et en Grèce. Il reste trois ans à Corinthe et rend de nouveau visite aux églises de Macédoine. A Troas, il prêche un sermon à minuit et ressuscite Eutichus. Sur le chemin du retour à Jérusalem, il s' arrête à Milet et délivre un discours d' adieu célèbre aux anciens d' Ephèse. Arrivé à Jérusalem, il est l' objet d' une haine intense. Une conspiration est organisée dans le but d' attenter à sa vie. Il est arrêté pour de faux motifs, mais des soldats romains l' arrachent des mains de la foule. 8 59/60 Le voyage à Rome : ACTES 23/28 Paul es enfermé à Césarée et y demeure deux ans en prison. Pendant ce temps, il comparaît devant Félix, Festus et le Roi Agrippa, mais, ayant fait appel à césar, il est envoyé à Rome où, enchaîné à un soldat, il prêche à la maison de César et à d'autres personnes qui vont le voir. 4) la fin de la période apostolique : 60/100 Le récit biblique s' arrête à l' arrivée de Paul à Rome. L' histoire de l' Eglise est désormais étayée par les écrits d' auteurs non canoniques, dont le principal, pour cette fin de siècle est Flavius Josèphe. DATE EMPEREUR 66 PAPE Jacques (fils d' Alphée) Pasteur ou ancien de l' assemblée de Jérusalem, auteur de l'Epître de Jacques, il fut précipité du sommet du temple, puis lapidé. 60/67 Paul : Pendant son séjour à Rome, Paul écrivit diverses épîtres aux églises qu' il a fondées. Paul serait mort décapité sous Néron. 67/68 Pierre : Il subit le martyre à Rome. Selon la tradition, il aurait été crucifié la tête en bas. 67/69 GALBA LINUS (2 TIM 4.21) Premier évêque de Rome. 67/69 (?) 69 OTHON 69 VITELIUS 9 69/79 VESPASIEN 70 La destruction de Jérusalem : Les abus du gouverneur Festus Gallus provoquèrent la révolte de s Hiérosolymitains. Vespasien et son fils Titus investirent la ville qui fut détruite , le temple fut incendié. Les juifs se sont alors dispersés parmi les nations. 79/81 TITUS 79/91 81/91 CLET DOMITIEN Jean : A Jérusalem jusqu' à vers 50, il s' établit à Ephèse où il écrit son Evangile et ses trois épîtres. Sous la persécution de Domitien, Jean est exilé à Patmos, où il écrit l' Apocalypse. La fin du premier siècle : CLEMENT 91/100 Clément rédige une lettre aux chrétiens de Corinthe au nom de l' église de Rome, sans la moindre allusion à l' autorité papale. 96/98 NERVA Période de paix pour les chrétiens 98/117 TRAJAN Période de persécution. 100 Mort de Jean. 10 B. LA PERSECUTION ROMAINE : II et III e siècles LES PERES DE L ' EGLISE 67/110 Ignace 69/156 Polycarpe 70/155 Papias 100/167 Justin Martyr 130/200 Irènée 160/220 Tertullien 185/254 Origène 264/340 Eusèbe 345/407 Jean - Chisostome 340/420 Jerôme 1) De Trajan à Marc - Aurèle (98/180) 98/117 TRAJAN : Trajan rendit un édit rendant illégales les corporations et associations. Pline le jeune fut chargé de réprimer le Christianisme en Asie mineure. Sa correspondance avec Trajan nous est parvenue. 100/109 EVARISTE 109/119 ALEXANDRE 67/110 Ignace :Disciple de Jean et évêque d' Antioche. Trajan, de passage à Antioche, ordonna son arrestation. Il présida lui - même le procès et le condamna à être jeté aux bêtes féroce au Colisée, à Rome. En route pour Rome, il écrivit une lettre aux chrétiens de cette ville, leur enjoignant de ne pas essayer d' obtenir sa grâce, car il aspirait à l' honneur de mourir pour Christ. 11 117/138 HADRIEN : Sous Hadrien, la persécution contre les chrétiens diminua en intensité. 119/128 SIXTE Ier 128/139 TELESPHORE 138/161 ANTONIN LE Pieux 139/142 HYGIN 142/154 PIE Ier 154/168 ANICET Evêque de Rome, il essaya en vain d' influencer Polycarpe pour qu' il change la date de l' observance de la pâque. 69/156 Polycarpe : l fut disciple de Jean et évêque de Smyrne. Sous Antonin, il fut arrêté et conduit devant le gouverneur. Quand on lui offrit la liberté s' il maudissait Christ, il répondit : "Pendant 86 ans, j' ai servi Christ et il ne m' a fait que du bien. Comment pourrais - je le maudire, lui mon Seigneur et mon Sauveur ?" On le brûla vif. 70/155 Papias : Disciple de Jean, il fut évêque de Hiérapolis, a quelques 10 km à l' Est d' Ephèse. Il se peut qu' il ait connu Philippe, puisque la tradition veut que celui - ci mourut à Hiérapolis. Il rédigea "L' Exposition des discours du Seigneur." dans lequel il dit s' être fait un devoir de s' enquêter auprès des anciens des paroles du Seigneur. Il souffrit le martyre à Pergame. 161/180 MARC AURELE 168/176 SOTER 12 100/167 Justin - Martyr : Né à Néapolis, l' ancienne Sichem. Il étudia la philosophie. Pendant sa jeunesse, il eut l' occasion de voir bon nombre de persécutions de chrétiens et finit par se convertir. Par la suite, il voyagea en robe de philosophe, cherchant à gagner les hommes à Christ. Il rédigea un traité en défense des chrétiens qu' il adressa à l' Empereur. Ce fut l' un des hommes les plus capables de son temps et il mourut martyr à Rome. Parlant de la croissance du christianisme, il disait déjà en son temps : "Il n' y a pas une seule race d' homme où des prières ne soient pas offertes au nom de Jésus. Voici comment Justin - Martyr dépeint un culte primitif : "Le dimanche, il y a une réunion de tous ceux qui vivent dans les villes et les villages. On y lit une section des mémoires des apôtres et des écrits des prophètes tant que le temps le permet. Quand la lecture est terminée, celui qui préside fait un discours dans lequel il enjoint et exhorte à imiter ces nobles pensées. Après qui nous nous levons et nous offrons une prière commune. A la fin de la prière, il rend grâces pour le pain et le vin, selon ses capacités, et l' assemblée répond " Amen !" Puis on distribue les éléments consacrés et chacun en prend; les diacres en apportent aux maisons des absents. Les riches et ceux qui le désirent donnent alors leur contribution librement; cette offrande est déposée aux pieds de celui qui préside, qui lui sert pour pourvoir aux besoins des orphelins, des veuves et des prisonniers, des étrangers et de ceux qui sont dans le besoin." 176/190 ELEUTERPE 13 177 Les martyrs de Lyon : - Vettius Apagatus - Pothin, évêque de Lyon - Ponticus (15 ans) - Sanctus et surtout : Blandine, qui fut livrée aux fauves. 180 début du déclin de l' Empire Romain. 2) De Commode à Décius (180/251) 180/192 COMMODE 190/202 VICTOR Ier Victor menaça d' excommunier les églises d' Orient parce qu' elles célébraient la pâque le 14 de Nissan. Polycarpe, évêque d'Ephèse, répliqua qu' il n' avait pas peur de ses menaces et il affirma son autorité indépendance. 193/211 SEPTIME - SEVERE : Septime - Sévère persécuta les chrétiens? 130/200 Irènée : Né à Smyrne, disciple de Polycarpe et de Papias. Il voyagea beaucoup et devint évêque de Lyon. Il est surtout connu pour ses livres contre les gnostiques. Il mourut martyr. 202/218 ZEPHYRIN 202 Martyre de Perpétua et de son esclave Félicité à Carthage. 212/249 Répit dans la persécution : Pendant cette période, excepté sous le règne de Maximin, l' Eglise échappa à la persécution. Mais l' état spirituel a décliné et la mondanité s' y était installée. 212/217 CARACALLA 14 218/222 ELGABAL 218/223 CALIXTE 1er Il fut le premier à fonder ses revendications sur MATTHIEU 16.18. Tertullien l' appelle usurpateur pour avoir parlé comme s' il était l'évêque des évêques. 222/235 ALEXANDRE - SEVERE : Empereur favorable au christianisme et protecteur d' Origène. 160/220 Tertullien : Né à Carthage, fils d' un centurion, il se convertit à l'age de 30 ans. Il s' oppose violemment à la mondanité dans l' Eglise. Dans son livre : "De Virginicus", il condamne le port des couronnes, a coquetterie, le service militaire, le théâtre. Il condamne aussi ceux qui refusent le martyre en sacrifiant publiquement aux divinités païennes. Il faisait partie du mouvement des "Montanistes", fondé en Phrigie par Montanus, et il en propagea la doctrine jusqu' en Gaule. Pentecôtistes avant la lettre, les Montanistes avaient remis en valeur le parler en langues, les dons spirituels et la doctrine du retour de Jésus. C' est Tertullien qui a dit : "On ne naît pas chrétien, on le devient." 15 235/238 MAXIMIN : Alexandre - Sévère mourut assassiné à l' instigation de Maximin. Sous ce dernier, les persécutions reprirent. Les édifices bâtis pour le culte furent détruits. Origène n' échappe à la mort qu' en se cachant. 235/236 ANTHERE 236/250 FABIEN Maximin est assassiné par ses soldats. Il s' ensuit une période d' anarchie 244/249 PHILIPPE l' Arabe 249/241 DÉCIUS : Il fut résolument décidé à extermine le Christianisme. La persécution s' étendit sur tout l'empire et fut très violentes. Des foules innombrables périrent sous les tortures les plus cruelles, à Rome, en Afrique du Nord, en Egypte, en Asie mineure. Cyprien put écrire : "Le monde est dévasté !" Décius révoqua l' édit de Trajan qui punissait les esclaves qui trahiraient leurs maîtres chrétiens. Babias : évêque d' Antioche fut décapité avec de jeunes catéchumènes. Il les vit périr sous ses yeux, puis, livrant sa tête au bourreau, dit : "Me voici, Seigneur, avec les enfants que tu m' as donné. 185/254 Origène : Le plus grand érudit de l' histoire ancienne, et un grand voyageur. Il fut un auteur prolixe, employant plus de vingt copistes à la fois. On trouve les deux tiers du Nouveau Testament dans ses écrits. Il vécut à Alexandrie où son père Léonidas souffrit le martyre, puis en Palestine où il mourut à la suite de l' emprisonnement. 251 Mort de Décius au combat contre les Goths. 251/252 CORNEILLE 252/253 LUCIUS Ier 16 3) De Valérien à Dioclétien (253/305) 253/260 253/257 VALERIEN ETIENNE 1er Il a objecté à certaines pratique baptismales dans les églises d'Afrique du Nord. Cyprien, évêque de Carthage, lui répondit que chaque évêque était suprême dans son propre diocèse et il refusa de céder à Etienne. Néanmoins, on vit peu à peu grandir le sentiment que Rome, la capitale, devait être la tête de l' Eglise comme elle était la tête de l' Empire. 257/258 257 SIXTE II Il subit le martyre. Persécution sous Valérien : Valérien rendit un édit interdisant aux chrétiens de se réunir. LES PRINCIPAUX MARTYRS : Sixte : évêque de Rome. Le diacre de Rome Laurent : Enjoint par le préfet de Rome de lui montrer les trésors de l' église, il y réunit les mendiants et les infirmes. Il fut brûlé à petit feu sur un gril. Cyrille : Un enfant de Césarée. Nicéphore et Saprice : A Rome, Nicéphore était brouillé avec son pasteur Saprice. Celui - ci refusait de lui pardonner. Quand Saprice fut arrêté, il perdit courage, mais Nicéphore accepta le martre à sa place. 17 200/257 Cyprien : Evêque de Carthage, né dans cette ville? Il s' opposa aux prétentions de l' évêque de Rome. Il se retira à l' écart pendant la persécution de Décius, puis reprit on activité. Il assista alors les victimes de la peste. En 257, il est amené devant le proconsul Paternus, puis, exilé à Carubes,. u an plus tard, le nouveau proconsul Galère Maxime le fait arrêter. Devant son refus de sacrifier aux idoles, il le fit décapiter. 259/269 DENYS 260 260/268 Valérien, vaincu par le roi de Perse Sapor, meurt en captivité. GALLIEN 269/274 270/275 FELIX Ie AURELIEN 275/283 284/305 Empereur favorable au christianisme. Persécuteur des Chrétiens. EUTICHIEN DIOCLÉTIEN 283/296 CAIUS 296/304 MARCELIN 296/304 Persécutions sous Dioclétien : Dioclétien régna en tandem avec Maximin. En occident, Maximin règne avec Constance et tolère le Christianisme. A Nicomédie, Dioclétien règne sur l' Orient avec Galère. Celui - ci est un ennemi juré des chrétiens. Il influencera Dioclétien à persécuter les chrétiens, alors que celui - ci leur était d' abord favorable. L' impératrice Prisca et sa fille Valéria seraient même converties. 284 Début du règne de Dioclétien 18 302 Galère convainc Dioclétien, au moyen d' un faux oracle d' Apollon, à sévir contre les chrétiens. Un premier édit ordonne la destruction des lieux de culte, l' interdiction des réunions et la destruction des livres saints. Accusés d' avoir provoqués divers incendies, de nombreux chrétiens sont emprisonnés, torturés, brûlés, décapités ou noyés. Prisca et Valéria sont contraintes de sacrifier aux dieux. Un deuxième édit ordonne l' arrestation de tous les conducteurs. Un troisième édit ordonne de forcer tous les chrétiens à adorer les dieux. Par la persécution des chrétiens, Galère et Dioclétien espéraient détruire à jamais le Christianisme. Galère mourut d' une maladie inconnue dans des souffrances terribles. Maximin lui succéda et persécuta aussi les chrétiens. Une sécheresse et une famine s' ensuivirent. Croyant y voir un signe du ciel, Maximin cessa les persécutions. 305 Mort de Dioclétien. 19 4)La vie de l' Eglise sous la persécution. a) Christianisation de l' Empire Romain : Le christianisme se répandit très rapidement à travers l' Empire. Tertullien put écrire : "Nous sommes très jeunes, pourtant, nous avons rempli votre empire, vos cités, vous villes, vos îles, vos tribus, vos campements, châteaux, palais, assemblées et Sénat." Au moment où se terminent les persécutions impériales (313), les chrétiens comptent pour environ la moitié de la population de l' Empire Romain. b) lieux de culte : A l' époque apostolique, on se réunissait dans les maisons (ACTES 20.8, ROMAINS 16.5 etc.). En période de Tolérance, les chrétiens bâtirent des "basiliques" pour s' y réunir. A Rome, sous la persécution, ils se réunissaient dans les "catacombes". Ce sont de vastes galeries souterraines, généralement larges de 2,4à m à 3 m et hautes de 1,20 m à 1,80 m qui s'étendent sur près de 900 km, qui leur servait aussi de refuge et de sépultures. On a évalué le nombre de tombes chrétiennes entre 2 et 7 millions. On y a trouvé plus de 4000 inscriptions datant de la période de Tibère à Constantin. c) la hiérarchie : La notion de "clergé" et de "fidèles" existait déjà. * le clergé : évêques, anciens ou presbytres, diacres, sous - diacres, acolytes. Le clergé occupait le choeur de la basilique. * les fidèles : occupaient la nef. * les catéchumènes (candidats au baptême) restaient sur le parvis. d) le déroulement du culte : ( voir Justin - Martyr, page 7) Les catéchumènes n' avaient pas le droit d' écouter la prédication. 20 e) Les erreurs des églises des IIe et IIIe siècles. * La pratique superstitieuse du signe de croix. * On honorait les martyrs par des cérémonies spéciales. Puis on en est venu à leur adresser des prières. * La prière en faveur des morts. * On a vite cru que le baptême avait en lui - même le pouvoir de purifier du péché. Tous les péchés antérieurs étaient pardonnés le jour du baptême. Si un chrétien péchait après avoir été baptisé, le pardon tait plus difficile à obtenir. C' est pourquoi il était préférable d' attendre le dernier moment pour être baptisé. C' est ce que fit plus tard Constantin qui fut baptisé sur son lit de mort. 21 C. L' INCORPORATION AU MONDE - IVe et Ve siècles. 1) Sous Constantin et ses fils : 306 / 361. 306/337 CONSTANTIN 308/309 MARCEL 1er 309/310 EUSEBE 311/314 MELCHIADE 314/335 SYLVESTRE 1er La "conversion" de Constantin : Au cours des guerres contre son ennemi Maxence pour s' assurer le trône, à la veille de la bataille de Milvius, aux portes de Rome, le 20 octobre 312, Constantin vit dans le ciel une vision de croix, surmontée des mots : "Par ce signe tu vaincras". Il décida de combattre sous la bannière de Christ et gagna la bataille. Par son édit de tolérance, Constantin accorda aux chrétiens et aux autres la pleine liberté de pratique la religion de leur choix. Il favorisa les chrétiens par tous les moyens : il les plaça aux postes à responsabilité; les ministres du culte furent exemptés des taxes et du service militaire. Il encouragea et aida la construction des églises, fit du christianisme la religion de la cour. En 325, il encouragea tous ses sujets à devenir chrétiens. Finalement, parce que l'aristocratie romaine persistait à adhérer aux religions païennes, il transporta sa capitale à Byzance, qu' il appela Constantinople. Il commanda pour les églises de Constantinople 50 Bibles, qui devaient être préparées sous la direction d' Eusèbe. Il fit du dimanche , jour de rencontre des chrétiens, un jour de repos, interdisant le travail ordinaire. L' esclavage, les combats de gladiateurs, l' assassinat d' enfants non désirés et la crucifixion en tant que mode d' exécution furent abolis. 22 L' empereur Constantin devenait le chef de l' Eglise chrétienne. Toutefois, Constantin fit couler le sang pendant son règne et l' on peut douter de la profondeur de sa conversion. Sous Constantin, beaucoup sont devenus chrétiens par intérêt et l' Eglise commença à devenir une religion de multitude. 264/340 Eusèbe : Père de l' Eglise et évêque de Césarée au moment de la conversion de Constantin, il eut une grande influence sur celui - ci. Il est l' auteur d' une "Histoire ecclésiastique de Christ au Concile de Nicée". Arius et l' Arianisme : Arius, né en 270, était prêtre d' Alexandrie. Il enseignait que Jésus - Christ était une créature de Dieu. Cette hérésie se propagea rapidement et même Eusèbe en fut séduit L' évêque d' Alexandrie, Alexandre, et le diacre Athanase s' opposèrent à cette doctrine. Alexandre convoqua un concile à Alexandrie à l' issue duquel l' Arianisme fut condamné et Arius exilé en Palestine. Un autre concile, rassemblé en Bithynie, le réhabilita. Constantin intervint bientôt dans le conflit, essayant de temporiser. 325 Le concile de Nicée : Les pourparlers avec Constantin ayant échoué, il convoqua un concile "oecuménique" (rassemblant tous les évêques de l' empire"), à Nicée, en Bithynie. L' empereur en étant le président. Après de longues délibérations, le concile condamna Arius et sa doctrine. Les évêques persistant dans l' arianisme furent condamnés à l' Exil. 355 Mort de Constantin, ses trois Fils, Constantin, Constance et Constant se partagèrent l'empire. 23 293/376 Athanase : Diacre d' Alexandrie, l défendit ardemment la vérité contre l' Arianisme. Même après le concile de Nicée, les ariens furent ses ennemis jurés. En 326, l' évêque mourut et Athanase lui succéda. Ses ennemis multiplièrent les pressions contre lui et tentèrent même de l' accuser de meurtre et de Sorcellerie. Il fut envoyé en exil d' où Constantin II le rappela. A la mort de Constantin II, en 340, Constance régna sur l' orient. Ami des ariens, il destitua Athanase qui se réfugia à Rome., auprès de l'Evêque Jules. 24 355/340 LES TROIS FILS DE CONSTANTIN 336/337 MARC 337/352 JULES Ier Le concile de Sardica (343) est le premier à reconnaître l'autorité de l' évêque de Rome 340/361 CONSTANT A la mort de Constance, Constant régna seul et persécuta les orthodoxes. 2) De Julien l' Apostat à Théodose 361/395 Les cinq patriarches : La fin du IVe siècle vit les églises et les évêques de la chrétienté en grande partie dominée par cinq grands centres : Rome, Constantinople, Antioche, Jérusalem et Alexandrie, dont les évêques étaient appelés patriarches, avec chacun une autorité égale, avaient le plein contrôle de leur propre province. Après la division en 395, en un empire d' orient et d' occident, les patriarches d' Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem en vinrent peu à peu à reconnaître la suprématie de Constantinople, désormais, la lutte pour la suprématie de la chrétienté se livrait entre Rome et Constantinople. 352/366 LIBERE 361/363 JULIEN Julien tenta de rétablir le paganisme. L' APOSTAT 363/364 JOVIEN Jovien rétablit le christianisme. Les débuts de la vie monacale : Des le IIe siècle, certains chrétiens se sont retirés dans les lieux déserts, les uns pour échapper à la persécution, les autres dans l' espérance de parvenir, loin des tentations du monde, à 25 un degré de sainteté plus élevé. On les appelait ascètes, ermites (du grec : désert), ou anachorètes (du grec : ceux qui se retirent.) Sous Décius, Paul d' Alexandrie s' était retiré dans une grotte de la Haute - Egypte. - Antoine : le premier moine. Né de parents riches en 251 à Coma (Haute - Egypte). Touché par la prédication de l'Evangile, il se sentit poussé à distribuer ses richesses aux pauvres et se contenter d' une vie modeste et d' une nourriture frugale. Pensant pouvoir atteindre une lus grande sainteté, il se retira dans un château en ruines près de la Mer Rouge. Il y mena une vie de méditation et de privations. Plus tard, d' autres ascètes se joignirent à lui, établissant leurs cellules près de la sienne. Antoine leur donna quelques règles à suivre mais refusa d' être leur supérieur. Les ermites groupés autour d' Antoine avaient chacun leur cellule appelée une laure. Ils n' avaient en commun que certains exercices religieux. - Pacôme : Né en Haute - Egypte. Il fut le fondateur des premiers couvents. A sa mort, en 350, il existait 8 couvents comptant ensemble 3000 moines. Au début du Ve siècle, on comptait environ 50 000 moines. 364/378 VALENS 366/387 Valens défendit l' arianisme. DAMASE 26 378/395 THEODOSE Théodose fit du christianisme la religion d' état et rendit obligatoire d' appartenir à l' Eglise. Ce fut la pire calamité qui l' ait jamais affligée. Ces conversions forcées ne firent que la remplir de gens non sauvés. Théodose entreprit de supprimer toutes les autres religions par la force et interdisit le culte des idoles. A la suite de ses décrets, les temples païens furent détruit par des populaces chrétiennes et beaucoup de sang fut répandu. Ainsi, une jeune fille nommée Hypathie fut assassinée par des "chrétiens" dans une église d' Alexandrie. 27 381 Le concile de Constantinople fut convoqué pour régler la question de l' Appollinairisme : hérésie concernant la personne du Seigneur, répandue par Appollinarius. 315/367 Hilaire de Poitiers : Né à Poitiers, évêque de Poitiers vers 350, il fut exilé en Phrigie de 356 à 360 à cause de sa position contre l' arianisme. Il est l' auteur d' un traité sur la trinité. 329/379 Basile : Né à Césarée, étudiant à Athènes, où il se lia d' amitié avec Grégoire de Naizance. Il se retira du monde, reçut le baptême et vécut en hermite près de Néo - Césarée (Pont). Evêque de Césarée, il combattit l' arianisme. Il écrivit des sermons, et surtout ses "Règles" 330/390? Grégoire de Naizance : Evêque de Sazima, de Naizance, puis de Constantinople. Il s'opposa à l' arianisme et à la mondanité, ainsi qu' à l' avidité de pouvoir qui caractérisait le clergé de son époque. Délaissé par Théodose, il se retira dans la solitude et il écrivit des discours, des lettres et des poésies. l présida le concile de Constantinople en 381. 340/397 Ambroise de Milan : Né à Trèves. Nommé gouverneur de Ligurie (Milan) en 370. Très populaire, la foule le réclama pour successeur de l' évêque de Milan. De simple catéchumène, on le fit passer en une semaine par tout les échelons de la hiérarchie, jusqu' à l' Episcopat. Il se montra zélé pour l' action sociale et la propagation de l'Evangile. Il contraignit Théodose à faire pénitence, après que celui - ci ait fait massacrer 7000 opposants dans le cirque de Thessalonique. 348/407 Jean - Chrisostome : Surnommé "bouche d' or" parce qu' il était un orateur hors du commun, sans doute le plus grand prédicateur et exégète de son époque. Il naquit à Antioche et devint patriarche de Constantinople où il prêchait à de grandes foules dans l'église Sainte - Sophie. Réformateur, il attira sur lui le déplaisir de l' Empereur, et il mourut en exil. 395 Division de l' Empire Romain. 28 3) de la division de l' Empire Romain à la chute de Rome : 395/476 DATE EMPEREUR EMPEREUR D' OCCIDENT D' ORIENT PAPE SIRICE 388/398 Sirice, évêque de Rome, dans sa soif d'un pouvoir terrestre, revendiqua une juridiction universelle sur l' Eglise. Mais, mal -heureusement pour lui, de son vivant, l' Empire se scinda en deux empires, orient, l' un d' l' autre d'occident, ce qui ne fit que rendre plus difficile encore la reconnaissance de l'autorité de l' évêque de Rome en Orient. 340/420 JEROME : "Le plus cultivé des Pères latins" fut instruit à Rome, puis vécut de longues années à Bethléhem où il fit en latin une traduction de la Bible appelée la "Vulgate" (populaire). 354/430 AUGUSTIN (Aurèlius Augustinus) : Né à Targaste (aujourd' hui Souk - Ahras), fils de Monique et du païen Patricius. Professeur d' éloquence à Carthage, puis à Milan, il s' inscrit parmi les catéchumènes mais il erra longtemps entre le Manichéisme et le Néo - Platonisme. Baptisé par Ambroise en 387, Il décida de rentrer en Afrique, sa mère mourut en route. A Targaste, il renonce à tout, il se fixe à Hippone où il est ordonné prêtre en 391 et dont il devient évêque en 396. Son principal ouvrage apologétique est : "La cité de Dieu". Par ailleurs, ayant organisé dans sa maison une petite communauté fraternelle à laquelle il donna un règlement et des directives spirituelles, il dégagea des ligne maîtresses d' une certaine forme de vie religieuse (règle de Saint - Augustin) qui inspira de nombreuses communautés en Occident. Augustin mourut dans sa ville épiscopale assiégée par les Vandales. 395/423 HONNORIUS 29 395/408 ARCADIUS 398/402 ANASTASE I 402/417 INNOCENT I Il s' appela lui - même "Gouverneur de l' Eglise de Dieu" et revendiqua le droit de régler les controverses les plus importantes affectant l' Eglise toute entière. 408/450 THEODOSE II 4417/418 ZOZIME 418/422 BONIFACE 422/432 CELESTIN I 423/455 VALENTINIEN III 432/440 SIXTE III 440/461 LEON Ier l est appelé par certains historiens le premier pape. Les malheurs de l' empire firent son bonheur. L' orient était déchiré par les controverses et l' occident, sous des empereurs faibles, se désintégrait devant l' avancée des barbares. Léon fut le sel homme fort du moment. Il avança que, par la volonté divine, il était le primat de tous les évêques et, en 455, obtint la reconnaissance de cette prétention de la part de l' Empereur Valentinien III. En 452, il réussit à convaincre Atilla, roi des Huns, d' épargner la ville de Rome. Il fit de même plus tard (455) avec Genséric le vandale. Cela ne fit que renforcer sa réputation. Il se proclama Seigneur de l' Eglise universelle, prôna une papauté universelle et exclusive, dit que la résistance à son autorité était le plus sur chemin vers l' enfer et institua la peine capitale pour l'hérésie. 30 Cependant, le concile de Chalcédoine (451), composé d' évêques venant de tout le monde chrétien, malgré la décision de l' Empereur et les prétentions de Léon, donna au patriarche de Constantinople les mêmes prérogatives qu' à l' évêque de Rome 431 Concile d' Ephèse : convoqué pour régler la controverse nestorienne. - Nestorius : Né à Germanica Césarée (Syrie), (380/451), patriarche de Constantinople en 428, il fut déposé par le concile d'Ephèse en 431. Sa doctrine, le Nestorianisme, est née de l'imprécision des termes théologiques employés pour déterminer les noms applicables à Jésus Christ à la foi Dieu et homme. Nestorius enseignait qu' il y a deux personnes en Jésus et que l'union des deux natures en Jésus n' a pas lieu d' une manière substantielle et hypostatique. Ses doctrines se répandirent en Perse et en Mésopotamie. L' Eglise Nestorienne, au XIIe siècle, groupait en Asie centrale quelques 200 évêchés. Cette Eglise , remarquable par sa vitalité, disparut cependant sous les coups des Turcs. 451 Concile de Chalcédoine : convoqué pour régler la controverse eutichienne. - Eutichès : 378/454. Il était archimandrite d' un monastère près de Constantinople. Après avoir combattu l' erreur de Nestorius, il tomba dans l' hérésie inverse, affirmant qu' il n' y avait qu' une nature en Christ, la nature divine, et n' admettait pas que sa chair fut consubstantielle à celle de l' homme. Il fut condamné par le concile de Chalcédoine. 461/468 476 HILAIRE Il continua la politique de son prédécesseur. LA CHUTE DE ROME et de l' Empire Romain d' Occident, qui tombe aux mains des barbares. L' empire oriental subsiste jusqu' en 1453, date à laquelle Constantinople sera prise par les Turcs. 31 468/483 SIMPLICE La chute de l' empire d' occident libéra l' Eglise de la tutelle de l'autorité civile. Les divers petits royaumes des barbares constituant désormais l' occident fournissaient aux papes des occasions d'alliances avantageuses et, peu à peu, le pape devenait la personnalité dominante de l' occident. 32 DEUXIEME PERIODE PERIODE MEDIEVALE VIe au XVe siècle De la chute de Rome (476) à celle de Constantinople (1453) A. LA CROISSANCE DE LA CHRETIENTE : VIe & VIIe siècles 1) Les papes du VIe siècle. DATE PAPE 483/492 FELIX III 492/496 GELASE Ier 496/498 ANASTASE II 498/514 SYMNAQUE 514/523 HORMISDAS 523/525 JEAN Ier 526/530 FELIX IV 530/532 BONIFACE II 532/535 JEAN II 535/536 AGAPIT Ier 536/540 SYLVERE 540/554 VIRGILE 33 553 2e concile de Constantinople : Convoqué pour régler la controverse des monophysites (doctrine d' Eutichès) 555/560 PELAGE Ier 560/573 JEAN III 574/578 BENOIT Ier 578/590 PELAGE II 34 590/604 GREGOIRE Ier GREGOIRE LE GRAND, le premier grand pape : Il apparut dans une période d' anarchie politique et de grande détresse publique en Europe. L' Italie, après la chute de Rome (476) était devenue un royaume gothique; par la suite, une province byzantine sous la souveraineté de l' Empereur d' Orient, voici qu' elle était désormais pillée par les lombards. L' influence de Grégoire sur les divers rois eut un effet stabilisateur. Il s' arrogea une souveraineté totale sur les églises d' Italie, d' Espagne, de Gaule et d' Angleterre. La conversion de cette dernière à l' Evangile était l'événement majeur de la vie de Grégoire. Celui - ci oeuvra sans relâche à la purification de l' Eglise, déposa les évêques indignes ou négligeants et s' opposa avec zèle à la pratique de la simonie, c' est à - dire le trafic de biens spirituels, comme l' obtention d' un poste de responsabilité dans l' Eglise contre une somme d' argent. Il exerça une grande influence sur l' orient, tout en ne revendiquant pas la juridiction sur l' Eglise d' Orient. Le patriarche de Constantinople se faisait appeler "Evêque universel", ce qui irrita au plus haut point Grégoire, qui rejeta ce titre comme hautain et vicieux et refusa qu' on le lui applique. Cependant, dans la pratique, il exerça toute l' autorité que revêtait ce titre. Dans sa vie personnelle, ce fut un homme bon, l'un des meilleurs et des plus purs des papes, infatigable dans ses efforts de justice envers les opprimés et sans bornes dans sa charité envers les pauvres. 35 2) L' introduction du christianisme dans les Iles Britanniques : IVe siècle Plusieurs chrétiens appelés Culdées, où Culdéens, se sont réfugiés en Angleterre sous Dioclétien et y ont annoncé l' Evangile. Ceux - ci étaient totalement indépendants de Rome. Cependant, les incursions des Pictes et des Scots forcèrent les Culdées à se réfugier aux Hébrides. Ve siècle Ninian : Elevé à Rome, puis auprès de l' évêque Martin de Tours. Il se fixa à Galloway en Ecosse, et y répandit l' Evangile, notamment parmi les Pictes. 372/ ? Patrick : Né à Bonavern, en Ecosse, neveu de Martin de Tours. Capturé par le pirate O' Néal, il fut emmené esclave en Irlande. Pendant sa captivité il se tourné vers Dieu. Ayant été délivré, il retourna en Irlande pour y annoncer la Parole de Dieu. 521/595 Colomba : Né en Irlande. En 565, il décide de partir prêcher en Ecosse. Il partit avec ses compagnons sur un frêle esquif et débarqua en Ecosse, sur l' île d'Iona. Il y rencontra d' abord l' opposition des druides, mais finalement, le roi des Pictes. Conall, lui donna l' île d' Iona où il établit une communauté, point de départ de l' Evangélisation des Pictes et des Scots. Le roi des Pictes se convertit. ? /616 Colomban : Né en Irlande, il passa sa jeunesse à Iona., puis à Bangor, importante communauté d' Irlande. En 590, il partit prêcher dans les gaules. Il s' établit dans les Vosges, pays sauvage et inaccessible, et y fonda le couvent de Luxeuil. Chassé du Royaume des Burgondes par le roi Thierry et la reine Brunehaut, dont il censura les débauches, il se rendit en Suisse avec son compagnon Gall, puis en Italie, où l travailla parmi les Lombards et fonda le monastère de Bobbio. 36 ? /627 Gall : Il resta en Suisse après le départ de Colomban. Il y annonça l' Evangile avec succès et fonda le monastère de Saint - Gall. 3) Les missions romaines en Angleterre 596 Grégoire le Grand envoya l' abbé Augustin évangéliser l' Angleterre. Augustin parvint à gagner le Roi du Kent, Ethelbert, il établit sa mission à Canterbury dont le Pape le nomma archevêque. Il s' efforça de gagner l' Angleterre et l' Irlande à la cause de Rome, mais rencontra l'opposition des Irlandais et de Donath qui présidait l' église de Bangor. N' ayant pu soumettre les évêques bretons à l' autorité papale, Augustin prêcha aux païens et gagna Sebert, roi d' Essex et Redwald, roi d' Est - Anglie. 605 Mort d' Augustin, Laurent lui succède. Peu de temps après, le foyer du christianisme breton, Bangor, est mis à sac par Ethelfrid, roi du Northumberland. L' Eglise bretonne en reste très affaiblie. Edwin, successeur d' Ethelfrid, embrassa le christianisme., mais, après sa mort au combat, son peuple retourna au paganisme. Oswald, fils d' Ethelfrid, et son fils Oswy se firent baptiser en Ecosse. Devenu roi, Oswald s' occupa du bien spirituel de son peuple. Oswy succéda à Oswald. Influencé par le prêtre Wilfrid, qui lui démontra que le faste de l' Eglise de Rome convenait mieux au prestige d' un roi, Oswy se rangea du côté de la Papauté. Même le roi de Pictes et la communauté d' Iona furent bientôt conquis par l' Eglise de Rome. Au début du VIIIe siècle, Rome étendait son pouvoir sur toutes les Iles Britanniques. Les missionnaires Willbrod et Boniface évangélisèrent la Frise et la Germanie. 37 4) Les papes du VIIe siècle : DATE PAPE 604/606 SABINIEN 607/609 BONIFACE III 609/614 BONIFACE IV 615/618 ADEODAT Ier 619/625 BONIFACE V 625/638 HONNORIUS Ier 639/640 SEVERIN 640/642 JEAN IV 642/649 THEODORE I 649/653 MARTIN Ier 654/657 EUGENE Ier 657/672 VITALIEN 672/676 ADEODAT II 677/678 DONUS Ier 678/682 AGATHON 680 3e concile de Constantinople qui établit la doctrine des deux volontés en Christ. 682/683 LEON II 684/685 BENOIT II 685/686 JEAN V 686/687 CONAN 687 THEODORE II 687/701 SERGE Ier Il déclara Honnorius Ier un hérétique. 38 5) Mahomet et l' Islam : Mahomet naquit à La Mecque en 570, petit fils du gouverneur. Pendant sa jeunesse, il visita la Syrie, entra en contact avec des chrétiens et des juifs et fut horrifié par l' idolâtrie. En 610, il se déclara prophète. Il fut rejeté de La Mecque et, en 622, s' enfuit à Médine où il fut bien accueilli. Il devint soldat et commença à propager sa foi par l' épée. En 630, il rentra à La Mecque à la tête de son armée. Il détruisit 360 idoles et son enthousiasme s' enflamma pour la destruction de l' idolâtrie. Il mourut en 632. Ses successeurs furent appelés Califes. Ce mouvement connut une croissance foudroyante. La Syrie fut conquise en 634, Jérusalem en 637, l' Egypte en 638, la Perse en 640, l' Afrique du Nord en 689 et l' Espagne en 711. Après un temps très bref, toute l' Asie occidentale et l' Afrique du Nord, qui avait été le berceau du Christianisme, devinrent musulmanes. Mahomet avait surgit à une époque où l' Eglise s' était paganisée, avec le culte des images, des reliques, des martyrs, de Marie et des Saints. Dans un certain sens, l' Islam fut une révolution contre l' idolâtrie du monde chrétien véritable jugement sur une Eglise corrompue et dégénérée. Cependant, pour les pays conquis par l' Islam, ce dernier est devenu une plaie encore pire. C' est une religion de la haine, qui s' est propagée par l' épée; elle a encouragé l' esclavage, la polygamie et la dégradation de la femme. La bataille de Poitiers(732), en France, fut l' une des batailles les plus décisives de l' histoire du monde. Charles Martel y infligea une défaite à l' armée musulmane et sauva l' Europe de l' Islam qui déferlait alors sur le monde. S' il n' y avait pas eu cette victoire, le christianisme aurait peut - être été totalement submergé. Les Arabes dominèrent le monde musulman de 622 à 1058. Damas en devint la capitale en 661, puis fut remplacée par Bagdad en 750, jusqu' en 1058. A partir de 1058, les Turcs prirent la tête du monde musulman et ce jusqu' au XXe siècle. Ils furent beaucoup plus cruels et intolérants que les Arabes et ce fut leurs leur traitement barbare des chrétiens en Palestine qui provoqua les croisades. L' avancée des Turcs vers l' Est fut arrêtée par les Mongols, venus d' Asie, sous Gengis Khan (1207/1227), qui à la tête de vastes armées traversa une grande partie de l' Asie avec la torche et l' épée. 50 000 villes, grandes et petites furent incendiées; 5 000 000 personnes furent massacrées, 39 parmi lesquelles 630 000 chrétiens en Asie Mineure. Tamerlan (1336/1402) fut responsable d' un semblable ouragan de destruction et sa route fut partout jalonnée de sang, de champs et de villages incendiés. La chute de Constantinople, aux mains des Turcs, en 1453, sonna le glas de l' empire Romain d' orient, menaça l' Europe une nouvelle fois d' une invasion musulmane, mais celle - ci fut arrêtée en 1683 par Jean Sobieski à la bataille de Vienne (Autriche). 6) Les croisades : Par les croisades, la chrétienté tenta de reprendre la terre sainte aux musulmans. 1e croisade 1095/1099 S' empara de Jérusalem. 2e croisade 1147/1149 Retarda la chute de Jérusalem. 3e croisade 1189/1191 L' armée n' atteignit pas Jérusalem. 4e croisade 1201/1204 Captura et pilla Constantinople. 5e croisade 1228/1229 Prit Jérusalem, mais la perdit aussitôt. 6e croisade 1248/1254 Un échec. 7e croisade 1270/1272 Un échec. 40 B. L' EGLISE ROMAINE ET SA DOMINATION : VIIIe au XVe siècle 1) Les papes du VIIIe siècle : DATE PAPE 701/705 JEAN VI 705/707 JEAN VII 708 SIVINNIUS 708/715 CONSTANTIN 715/731 GREGOIRE II 731/741 GREGOIRE III LE PAPE DEVIENT UN ROI TERRESTRE 741/752 ZACHARIE Il eut un rôle décisif dans la nomination de Pépin le Bref, père de Charlemagne, comme Roi des Francs peuple germanique qui occupait la partie occidentale de l' Allemagne et le Nord de la France. 752/757 ETIENNE II A sa demande, Pépin conduisit son armée en Italie, triompha des Lombards et donna aux papes leurs terres qui couvraient une partie importante de l' Italie centrale. Ce fut le début des Etats Pontificaux, ou domaine temporel des papes. La souveraineté civile des papes sur Rome et sur l' Italie centrale, ainsi établie par Zacharie et Etienne II et reconnue par Pépin (754) fut par la suite confirmée par Charlemagne (774). ainsi donc, l' Italie centrale, jadis tête de l' empire Romain devint un royaume gothique dirigé par le "chef" de l' Eglise. Ce royaume temporel durera 1100 ans, jusqu' en 1870, au moment où éclatait la guerre franco - prussienne, le Roi Victor - Emmanuel d' Italie s'empara de Rome et ajouta les états Pontificaux au royaume d' Italie. 757/767 PAUL Ier 41 768/772 ETIENNE III 772/795 ADRIEN 787 Le 2e concile de Nicée approuve le culte des images. 2) Les papes du IXe siècle : DATE PAPE LE POUVOIR PAPAL GRANDEMENT RENFORCE PAR CHARLEMAGNE 795/816 LEON III Léon III, en contrepartie de la reconnaissance par Charlemagne du pouvoir temporel du pape sur les Etats pontificaux, conféra à Charlemagne (800) le titre d' Empereur Romain, réunissant ainsi les royaumes francs et romains en un seul Saint empire romain. Charlemagne, (742/814) roi des Francs, petit fils de Charles Martel, qui avait sauvé l' Europe des musulmans fut l' un des plus grands chefs de tous les temps. Il régna 46 ans, mena de nombreuses guerres et conquis de vastes territoires. Son royaume comprenait l'actuelle Allemagne, la France, la Belgique, l' Autriche, la Hongrie, et certaines parties de l' Espagne et de l' Italie. Il aida le Pape qui l'aida à son tour. Il fut l' un des éléments les plus influents pour amener la papauté au rang de puissance mondiale. Peu après sa mort, par le traité de Verdun (843), son empire fut divisé en ce qui allait devenir plus tard l' Allemagne, la France et l' Italie; et désormais, il allait y avoir une lutte incessante entre les papes et les rois français et allemands. 42 LE "SAINT - EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE" Etabli par Charlemagne et Léon III, il était en quelque sorte le rétablissement de l' Empire romain d' occident avec des rois allemands portant le nom de César, conféré par le Pape. Il prétendait être une continuation du premier Empire romain, sous la domination conjointe des papes et des empereurs., ces derniers s'occupant des questions temporelles et les papes des questions spirituelles. Mais dans la mesure où l' Eglise était devenue une institution étatique, la juridiction n' était pas toujours facile à définir. Cela provoqua une longue suite de luttes très âpres entre les empereurs et les papes. Le Saint - empire romain, réalisé de nom plutôt que de fait, dura 1000 ans et fut destitué par Napoléon (1806). Il servit à fondre les civilisations romaines et allemandes, dont est issu le monde moderne. 816/817 ETIENNE IV 817/824 PASCAL Ier 824/827 EUGENE II 827 VALENTIN 827/844 GREGOIRE IV 844/847 SERGE II 847/855 LEON IV 855/858 BENOIT III 43 LES FAUX DECRETS DU PSEUDO - ISIDORE RENFORCENT LA PAPAUTE 858/867 NICOLAS Ier Premier pape à porter une couronne. Pour promouvoir sa revendication de l' autorité universelle, il se servit avec beaucoup d'effet des "décrets du pseudo - Isidore, un livre qui parut vers 857. Celui - ci contenait des documents prétendant être des lettres et des décrets d' évêques et conciles des IIe et IIIe siècles, visant tous à exalter le pouvoir des papes. Il s' agissait de faux délibérés et de corruptions d' anciens documents historiques, mais leur inauthenticité ne fut démontrée que plusieurs siècles plus tard, par David Blondel en 1628. Il est possible que Nicolas Ier n' ait pas su qu' il s' agissait de faux, mais en tout cas il mentit en affirmant qu'ils avaient été conservés depuis les temps anciens dans les archives de l' Eglise. Il n' empêche que ces faux décrets servirent leur but, en marquant les prétentions de la prêtrise médiévale avec l' autorité de l' antiquité. La papauté qui était le résultat d' une évolution de plusieurs siècles, fut présentée comme une institution définie et inchangée depuis les premiers temps. Ces faux eurent pour objet d' antidater de cinq siècles le pouvoir temporel du Pape. On peut dire que c' est la fraude littéraire la plus colossale de toute l' histoire. Pourtant, plus que toute chose, elle renforça la papauté et reste pour une large part la base du droit canonique de l' Eglise romaine 869 4e concile de Constantinople. 44 LE GRAND SCHISME DE LA CHRETIENTE Nicolas entrepris de se mêler des affaires de l' Eglise orientale. Il excommunia Photius, patriarche de Constantinople, qui l'excommunia à son tour. Il s' ensuivit une division de la chrétienté en 869 (achevée en 1054) Les représentants de l' orient comme de l' occident assistaient aux conciles. Jusqu' en 869, tous les conciles oecuméniques avaient lieu à Constantinople ou dans les environs, et ils s' étaient tenus en grec. Mais les revendications du Pape à être le seigneur de la chrétienté étaient devenues insupportables et l' Eglise décida enfin à se séparer. Le concile de Constantinople en 869 fut le dernier concile oecuménique. Désormais, l' Eglise grecque tint ses propres conciles et l' Eglise romaine les siens. Avec le passage des siècles, la brèche ne fit que s' agrandir. Le traitement brutal imposé à Constantinople par les armées du pape Innocent III pendant les croisades ne fit qu' envenimer les sentiments de l' Eglise d' orient. Le fossé devint encore plus grand après la déclaration du dogme de l' infaillibilité papale en 1870. LA PERIODE LA PLUS SOMBRE DE LA PAPAUTE 867/872 ADRIEN II Avec ces papes commence la période la plus sombre de la papauté (870/1050). Les historiens ont appelé ces 200 années entre Nicolas Ier et Grégoire VII le "minuit de l' age des ténèbres". La corruption, la fraude, l' immoralité et l' effusion de sang qui caractérisent cette époque en font probablement la période la plus sombre de l' histoire de l' Eglise. 872/882 JEAN VIII 882/884 MARIN 45 884/885 ADRIEN III 885/891 ETIENNE V 891/896 FORMOSE 896 BONIFACE VI 896/897 ETIENNE IV 897 ROMAIN 898 THEODORE III 898/900 JEAN IX 3) Les papes du Xe siècle : DATE PAPE LES PROFONDEURS DE LA DEPRAVATION PAPALE 900/903 BENOIT IV 903 LEON V 903/904 CHRISTOPHE 904/911 SERGE III 911/913 ANASTASE III 913/914 LANDON 914/928 JEAN X 928/929 LEON VI 929/931 ETIENNE VII 931/936 JEAN XI 936/939 LEON VII 939/942 ETIENNE VIII 942/946 MARTIN III 946/955 AGAPIT II 955/963 JEAN XII 46 963/965 LEON VIII 965/972 JEAN XIII 972/974 BENOIT VI 974 DONUS 975/983 JEAN XIV 984/985 BONIFACE VII Il assassina le pape Jean XIV et " se maintint sur le trône papal grâce à une distribution généreuse d' argent volé" L' évêque d' Orléans, parlant d Jean XII, de Léon VIII et de Boniface VII, les appela des "monstres de culpabilité, puant le sang et la corruption immonde, l' Antichrist assis dans le temple de Dieu. 985/996 JEAN XV 996/999 GREGOIRE V 4) Les papes du XIe siècle : DATE PAPE LES PROFONDEURS DE LA DEPRAVATION PAPALE (suite) 999/1003 SYLVESTRE II 1003/1008 JEAN XVII 1009/1012 SERGE IV 1012/1024 BENOIT VIII Benoît VIII s' acheta la papauté par une corruption publique 1024/1033 JEAN XIX Il acheta la papauté en passant par tous les échelons cléricaux nécessaires en un seul jour. 1033/1045 BENOIT IX Il fut pape à l' age de 12 ans grâce à un arrangement financier avec les familles puissantes qui dominaient Rome. C' était un criminel et le peuple le chassa de Rome. Certains le considéraient comme le pire des papes. 1045/1046 Grégoire VI Il acheta la papauté, il eut deux rivaux : Benoît IX et Sylvestre III 47 1046/1047 CLEMENT III Il fut nommé pape par l' empereur Henri II d' Allemagne "parce qu'on ne put trouver aucun ecclésiastique romain qui ne soit pas taché de corruption". 1048 DAMASE II Alors d' élevèrent de fortes protestations contre les infamies des papes et l' appel à la réforme trouva un écho en la personne d'Hildebrand (Grégoire VII) L' AGE D' OR DU POUVOIR PONTIFICAL HILDEBRAND, petit de taille, d' apparence gauche, à la voix faible, fut néanmoins d' un intellect hors pair, au tempérament fougueux et décidé, et un défenseur zélé de l' absolutisme papal. Il s' associa au parti de la réforme et introduisit la papauté dans son age d' or (1049/1294). Il contrôla les cinq administrations papales qui précédèrent la sienne : 1049/1054 LEON IX 1054/1057 VICTOR II 1057/1058 ETIENNE IX 1059/1061 NICOLAS II 1061/1073 ALEXANDRE II 48 1073/1085 GREGOIRE VII Hildebrand eut pour objectif principal la réforme du clergé. Les deux grand péchés du clergé étaient l' immoralité et la simonie. L'Eglise possédait une large part de toute propriété et avait des revenus considérables. Presque tous les prêtres ou évêques avaient acheté leurs titres, car cela leur donnait la possibilité de vivre dans le luxe. Généralement, les rois vendaient les fonctions ecclésiastiques au plus offrant, sans considération d' aptitude ou de personnalité. Cela provoqua un conflit ouvert entre Grégoire VII et Henri IV, empereur d' Allemagne, qui déposa Grégoire. Celui - ci à son tour excommunia et déposa Henri. Il s' ensuivit une guerre qui, pendant de longues années, ravagea l' Italie. A la fin, Grégoire fut chassé de Rome et mourut en exil. Il avait cependant réussi dans une large mesure à rendre la papauté indépendante du pouvoir impérial. A maintes reprises, Grégoire se donna le titre de "Souverain des rois et des princes" et le justifia dans les faits. 1086/1087 VICTOR III 1088/1099 URBAIN II Il poursuivit la guerre avec l' empereur allemand et devint le chef su mouvement croisé, ce qui ajouta au prestige de la Papauté. 5) Les papes du XIIe siècle : DATE PAPE 1099/1118 PASCAL II 1118/1119 GELASE II 1119/1123 CALIXTE II Il continua la guerre avec l' Empereur. 1er concile de Rome : décida que les évêques seraient nommés par 1123 le Pape. 1124/1130 HONNORIUS II 49 1130/1143 INNOCENT II Il défendit son poste par la force contre l' antipape Anaclet II qui avait été choisi par certaines familles puissantes de Rome. 2e concile de Rome : fut une tentative pour réparer le schisme entre 1139 l' orient et l' occident. 1143/1144 CELESTIN II 1144/1145 LUCIUS II 1145/1153 EUGENE III 1153/1154 ANASTASE IV 1154/1159 ADRIEN IV Le seul pape anglais, il donna l' Irlande au roi d' Angleterre et l'autorisa à en prendre possession. Cette autorisation fut renouvelée par le pape suivant Alexandre III et exécutée en 1171. 1159/1181 ALEXANDRE III Il se trouva en conflit avec quatre antipapes. Il reprit la guerre avec l' empereur allemand pour obtenir la suprématie. Il y eut de nombreuses batailles acharnées entre les armées pontificales et allemandes avec de terribles massacres. Pour finir, Alexandre fut chassé de Rome et mourut en exil. 3e concile de Rome : ayant pour objet la question de la discipline 1179 ecclésiastique. 1181/1185 LUCIUS 1185/1187 URBAIN III 1187 GREGOIRE VIII 1187/1191 CLEMENT III 1191/1198 CELESTIN II 50 6) Les papes du XIIIe siècle : DATE PAPE L' APOGEE DU POUVOIR DES PAPES 1215 4e concile de Rome : pour imposer le bon vouloir d' Innocent III POURSUITE DE LA GUERRE AVEC L4 EMPEREUR ALLEMAND 1216/1217 HONNORIUS III 1227/1241 GREGOIRE IX 1241/1254 INNOCENT IV Il autorisa officiellement l' utilisation de la torture pour extraire les confessions d' hérétiques présumés. Sous ces trois papes, l'Empereur Frédéric II d' Allemagne engagea son empire dans la dernière grande lutte avec la papauté. Après des guerres répétées, la papauté va sortir souveraine. 1245 1er concile de Lyon : pour régler la querelle entre le Pape et l'Empereur. 1254/1261 ALEXANDRE IV 1261/1264 URBAIN IV 1265/1268 CLEMENT IV 1268/1276 GREGOIRE X 1274 2e concile de Lyon : Nouvelle tentative pour réunir l' Orient et l'Occident. 1276 INNOCENT V 1276/1277 JEAN XXI 1277/1280 NICOLAS III 1281/1285 MARTIN IV 1285/1287 HONNORIUS IV 1288/1292 NICOLAS IV 1294 CELESTIN V 51 7) Les papes du XIVe siècle : DATE PAPE DEBUT DU DECLIN DE LA PAPAUTE 1294/1303 BONIFACE VIII BONIFACE VIII, dans sa bulle fameuse : "Urnam sanctam", dit : "Nous déclarons, affirmons et proclamions qu' il est tout - à - fait nécessaire pour le salut de chaque créature qu' elle soit soumise au pontife de Rome." Cependant, lui même était tellement corrompu que Dante, qui visita Rome pendant son pontificat, appela le Vatican un "cloaque de corruption", et l' assigna, ainsi que Nicolas III et Clément V aux régions les plus basses de l' enfer dans son oeuvre : "la Divine Comédie". La papauté venait de sortir victorieuse de ces 200 ans de lutte avec l' Empire Germanique. Boniface trouva la papauté à son apogée, mais il dut faire face à un homme plus fort que lui en la personne de Philippe - le - Bel, roi de France, au pied duquel la papauté fut humiliée et entra dans son déclin. 52 LA MAINMISE FRANCAISE SUR LA PAPAUTE 1301/1304 BENOIT XI C' est en son temps que Philippe - le - Bel, roi de France, devint le principal monarque d' Europe. Un sentiment de nationalisme et un esprit d' indépendance se développait parmi le peuple français, résultant en partie du massacre brutal perpétré au siècle précédent par la papauté contre les Albigeois français. Philippe - le - Bel, dont le règne avait marqué le début de l' histoire moderne en France, entama sa lutte avec la papauté. Le conflit commença avec Boniface VIII, à propos de la question de la taxation du clergé français. La papauté fut amenée à la soumission totale à l' Etat, et après la mort de Benoît XI, le siège de la Papauté fut transféré de Rome à Avignon. Pendant 70 ans, la papauté fut un pion entre les mains des rois de France. LA CAPTIVITE BABYLONIENNE DE LA PAPAUTE Ce sont les 70 années pendant lesquelles le palais des Papes fut 1305/1377 installé à Avignon. 1305/1314 CLEMENT V 1311 Concile de Vienne : suppression des templiers. 1316/1334 JEAN XXII 1334/1342 BENOIT XII 1342/1352 CLEMENT VI 1352/1362 INNOCENT VI 1362/1370 URBAIN V 1370/1378 GREGOIRE XI Il fut l' homme le plus riche d' Europe. 53 L' avarice des papes d' Avignon n' eut pas de bornes. Ils imposèrent de lourdes taxes et tous les postes ecclésiastiques furent vendus contre de l' argent; on créa même de nouvelles fonctions dans le but de les vendre, afin de remplir les coffres des papes et d' entretenir leur cour fastueuse. 54 LE SCHISME Une période de 40 ans pendant laquelle il y eut deux séries de 1377/1417 papes, l' une à Rome, l' autre à Avignon, chacun se disant vicaire de Christ et lançant force anathèmes et malédictions à la face de l'autre. 1378/1389 URBAIN VI 1389/1404 BONIFACE IX Sous son pontificat, le palais des Papes fut rétabli à Rome. 8) Les derniers papes du Moyen - Age DATE PAPE 1404/1406 INNOCENT VII 1409/1409 GREGOIRE XII 1409/1410 ALEXANDRE V 1410/1415 JEAN XXIII Il avait acheté la papauté et vendit des postes de cardinaux aux enfants des familles riches. Il nia ouvertement l& vie éternelle. 1414/1418 Le concile de Constance : réuni pour guérir le schisme papal; envoya Jean Huss au bûcher. 1416/1431 MARTIN V Il fut celui qui ressouda le schisme qui avait fait scandale en Europe. La papauté en souffrit une immense perte de prestige. 1431/1447 EUGENE IV 1431/1449 1447/1455 Concile de Bâle : tentative de réforme de l' Eglise. NICOLAS V Il autorisa le roi du Portugal à faire la guerre contre les peuples africains , à prendre leurs propriétés et à faire des esclaves. 1453 La prise de Constantinople par les Turcs et la chute de l' Empire Romain d' orient marque la fin du Moyen - Age. 55 9) Les doctrines et pratiques de l' Eglise romaine : A la fin du IIe siècle, nous avions vu quelles erreurs avaient commencé à s' introduire dans l'Eglise. Au moyen - Age, d' autres pratiques et doctrines se sont progressivement introduites pour donner forme à la dogmatique catholique romaine. a) les 7 sacrements : Le concile de Trente (1545/1564) qui a fixé la doctrine catholique énumère sept sacrements : - le baptême : L' Eglise romaine affirme que le baptême lave du "péché originel". Le baptême est nécessaire au salut et si un enfant mourait sans baptême, il irait en enfer. L' eau baptismale doit être consacrée par le prêtre. L' eau bénite a le pouvoir d' éloigner les démons du baptisé. Seul le prêtre a le droit d' administrer le baptême. - la confirmation : Elle a pour but d' admettre les enfants de 11 à 12 ans à la "première communion" (participation à la cène) et est censée en faire de parfaits chrétiens. Elle est administrée par l' évêque avec imposition des mains et onction d' huile consacrée. - la pénitence est le sacrement par lequel les péchés sont pardonnés. Elle requiert du pécheur la contrition, la confession la satisfaction (réparation par des actes pieux et des dons), et le ferme propos de ne plus récidiver. L' exemple de Théodose qui fit une confession publique fut largement suivi et, en 1215, le pape Innocent III établit la confession auriculaire comme obligatoire. - l' oecharistie et la messe : Le service de la messe fut établi d' après la formule "Ite missa est" qui concluait la cérémonie. Elle se divise en deux parties : 1) la messe des catéchumènes (prière, lecture biblique, prédication). 2) l' offertoire (offrande), la consécration et la communion (avec le pain seulement). Des traditions empruntées au Judaïsme et au paganisme ont remplacé la simplicité de l'Eglise primitive (habits sacerdotaux, autels, clergé, encens, etc. ...). La messe est devenue un véritable sacrifice, efficace pour les péchés non expiés des vivants et des morts. Seul le prêtre peut donner la communion. 56 La doctrine de la transsubstanciation, inventée au IXe siècle par le moine Paschase Radbert, s' appuie sur la parole de Christ : "Ceci est mon corps". Elle enseigne que quand le prêtre élève le pain et le vin, ceux - ci sont réellement transformés en corps et sang de Christ. Le Seigneur est de nouveau sacrifié pour expier nos péchés au cours de cette cérémonie. Le jour de la Fête - Dieu, ou du Saint - sacrement, les fidèles doivent adorer l' hostie renfermée dans un ostensoir. - l' extrême onction qui est administrée aux malades estimés être à la dernière extrémité. Elle a pour but de laver les mourants des derniers restes du péché qui pourrait les priver de leur salut. L' Eglise romaine, en effet, maintient les croyants dans l' incertitude quant à l'assurance du salut. Cette pratique fut introduite au XIIe siècle par les docteurs romains s' appuyant sur Marc 16.13 et Jacques 5.14/15. - l' ordre (ordination des prêtres) : le prêtre est consacré par l' évêque qui lui impose les mais et l' oint d' huile Il est désormais autorisé à servir la messe et a le pouvoir de transformer l'hostie en corps de Christ. A cela, l' Eglise romaine ajoute le célibat obligatoire des prêtres. - le mariage. b) le culte de la Vierge : Vers le milieu du IVe siècle, on a commencé à vénérer la Vierge Marie et à l' appeler "Mère de Dieu". Vers la fin du VIe siècle, on adopte la légende de son assomption selon laquelle, au moment de sa mort, Marie aurait été portée au ciel par les anges. Cela a été érigé en Dogme en 1954. A cette doctrine s' ajoute celle de l' immaculée conception selon laquelle elle naquit sans péché. Elle fut érigée en dogme par Pie IX en 1854. Marie est médiatrice et même co - rédemptrice, le pécheur étant trop indigne pour aborder Jésus, la Vierge sert d' intermédiaire. Une des formes superstitieuses qui se rattachent au culte de la Vierge est le rosaire, et son dérivé, le chapelet, qui permet de répéter à la suite les "ave" et les "pater". 57 c) l' invocation des saints . De bonne heure, on a vénéré les martyrs et les apôtres. On en est vite venu à croire qu' ils avaient une puissance particulière auprès de Dieu après leur mort et qu' ils pouvaient intercéder plus efficacement à cause de leurs mérites. Les édifices religieux ont été placé sous l' invocation de tel ou tel saint. Ces édifices étaient censés contenir les reliques du saint en question et devenaient des lieux de pèlerinage, méritoires pour la guérison et le salut. La fête de la Toussaint permet qu' aucun d' eux ne soit laissé pour compte. Des anges tels que Michel, Gabriel et Raphaël, sont aussi invoqués. d) les reliques et les images : - les reliques sont de prétendus restes, ossements ou objets ayant appartenu à un saint. On leur attribuait une valeur miraculeuse et ils étaient des objets d' idolâtrie et de trafic. Chaque église ou chapelle est tenue d' avoir ses reliques, la plupart sont fausses. Les plus célèbres reliques sont la croix du Christ, la tunique sans couture et le Saint - Suaire ou suaire de Turin. - les images : les statues et crucifix dans les églises romaines sont des objets d'idolâtrie (cf. concile de Nicée). Dans l' Eglise orthodoxe grecque, les images taillées sont interdites, elles sont remplacées par des images peintes : les "icônes". e) le purgatoire : C' est un lieu où les morts continuent, par des souffrances, à expier pendant un certain temps les péchés qui n' ont pas été pardonnés sur terre. La durée du purgatoire peut être abrégée par les prières et les aumônes des vivants. Augustin, à l' occasion de la mort de sa mère Monique, mentionne la prière pour les morts. En 600, la doctrine du purgatoire fut reçue parmi les dogmes par Grégoire le Grand : "Nous devons croire qu' il y a un feu qui purifie des petites fautes avant que le jour du jugement arrive." Le concile de Trente le confirme : "Il y a un purgatoire et les âmes qui y sont retenues prisonnières sont secourues par les prières des croyants mais surtout par le sacrifice acceptable de la messe." 58 f) les indulgences : Selon Rome, d' après Jacques 2.17/18, l' homme doit accomplir des oeuvres propres à lui assurer le salut. On le gagne par l' observation des rites de l' Eglise, la multiplication des prières, des jeûnes, des pèlerinages, etc. Les saints se sont vu attribuer des mérites surérogatoires, c' est-à-dire qu' ils en on fait plus qu' il ne fallait pour gagner le ciel. Au XIIIe siècle, le docteur Alexandre de Hales inventa une doctrine selon laquelle Jésus a fait bien plus qu' il était nécessaire pour notre salut, puisqu' une seule goutte de sang aurait suffi. Cette doctrine fut approuvée par Clément VII. Les mérites surérogatoires de saints ajoutés au sang versé inutilement par le Christ constituent un "crédit" en faveur des croyant qui n' ont pas fait suffisamment d' oeuvres pour gagner le salut. Ce crédit dont on pouvait bénéficier en payant ou en se conformant à certains rites s' appelait les indulgences. Ces indulgences devinrent vite l' objet d' un trafic honteux et de manipulation des croyants par les autorité religieuses. Ainsi Urbain II promit l' indulgence plénière à ceux qui participeraient aux croisades. Pie VII accorda l' indulgence plénière à ceux qui, à genoux devant un crucifix, réciteraient une certaine prière. En 1300, Boniface VIII institua un pèlerinage à Rome tous les 100 ans, dont tous les participants seraient absous. Pour en faire bénéficier un plus grand nombre de croyants, la périodicité fut ramenée à 25 ans et les lieux des pèlerinages furent multipliés. A l' époque de Luther, Léon X, pour financer sa cour fastueuse et sa vie dissolue, lança une grande promotion des indulgences. Les sandales qui en résultèrent furent une des causes de la réformation. De nos jours, les indulgences ont perdu cette forme grossière mais s' insinuent dans l'accomplissement des pèlerinages et d' autre rites. g) l' inquisition : L' inquisition, appelée le "Saint - Office" fut instituée par Innocent III et perfectionnée par son successeur Grégoire IX. Ils 'agissait d' un tribunal de l' Eglise pour la détection et la punition des hérétiques et il exigeait que chacun l' informe contre les hérétiques. Toute personne soupçonnée était susceptible d' être torturée sans connaître le nom de son accusateur. La procédure 59 était secrète. L' inquisiteur prononçait la sentence et livrait la victime aux autorités civiles pour être emprisonnée à vie ou brûlée. Les biens de la victime étaient ensuite confisqués et répartis entre l' Eglise et l' Etat. Pendant la période qui a immédiatement suivie pape Innocent III, l' inquisition fit son travail le plus meurtrier contre les Albigeois mais fit aussi d' innombrables victimes en Espagne, en Italie, en Angleterre et aux Pays - Bas. Plus tard, l' inquisition fut le principal instrument de la papauté dans son effort pour écraser la réforme. Pendant les trente années entre 1540 et 1570, pas moins de 9 000 000 de protestants furent mis à mort dans la guerre d' extermination contre les Vaudois. 10) Conclusion : La papauté est une institution italienne. Née des ruines de l' empire Romain, elle occupa au nom de Christ le trône de César, redonnant vie à l' empire Romain dont elle hérita l' Esprit. On peut dire qu' elle a été le fantôme de l' empire Romain revenu à la vie sous un masque chrétien. Dans leur grande majorité, les papes ont été italiens. Jean - Paul II était le premier pape non italien depuis Adrien VI en 1522. Les méthodes de la papauté : Elle se hisse au pouvoir grâce au prestige de Rome au nom de Christ, ainsi que par d' habiles alliances politiques, par la tromperie et la force armée. Ce fut aussi par la force et l' effusion de sang qu' elle s' est ensuite maintenue au pouvoir. Les revenus de la papauté : Pendant la plus grande partie de son histoire, la papauté, par la vente des fonctions ecclésiastiques et par le trafic éhonté des indulgence, reçut d' immenses, reçut d'immenses revenus qui lui permirent d' entretenir pendent longtemps la cour la plus luxueuses d'Europe. Caractères personnels des papes : Certains papes ont été des hommes bons, d' autres ont été plus ou moins corrompus. La plupart d' entre eux ont été absorbés par la poursuite du pouvoir temporel. Les prétentions de la papauté : Malgré le caractère peu recommandable de la plupart des papes, malgré leurs méthodes et l' histoire sanguinaire et séculière de la papauté, ces "Saint - Pères" prétendent être les "vicaires de Christ", "infaillibles", "occupant sur la terre la place du Dieu-ToutPuissant" et enseignent que leur obéir est indispensable pour leur salut. 60 La papauté et la Bible : Hildebrand commanda au Bohémiens de ne pas lire la Bible. Innocent III interdisit au peuple de lire la Bible dans sa propre langue. Grégoire IX interdisit au laïques de posséder la Bible et supprima les traductions. On mit au feu les traductions faites par les Albigeois et les Vaudois et on envoya au bûcher les personnes qui étaient trouvées en leur possession. Paul IV interdisit la possession de traductions sans l' autorisation de l' inquisition. Les Jésuites persuadèrent Clément XI de condamner la lecture de la Bible par les laïques. Léon XII, Pie VIII, Grégoire XVI et Pie IX condamnèrent toutes les sociétés bibliques. Ce n' est que dans les toutes dernières années que la Bible commence à être connue dans les pays catholiques. La papauté et l' Etat : Hildebrand se proclama "souverain des rois et des princes". Innocent III se proclama "souverain suprême du monde". Pie IX condamna la séparation de l' Eglise et de l' Etat et ordonna à tous les catholiques fidèles d' obéir au chef de l' Eglise plutôt qu' aux autorités civiles. Léon XIII se proclama "chef de tous les souverains". Lors du couronnement des papes, la couronne est placée sur leur têtes avec ces mots : "Tu es le père des princes et des rois, maître de la terre et vicaire de Christ". La papauté et l' Eglise : La papauté n' est pas l' Eglise, mais un machine politique qui s' est emparée de l' Eglise et, par des prérogatives qu' elle s' est arrogées, s' est interposée entre Dieu et son peuple. La papauté et la tolérance : Le pape Clément VIII déclara que l' édit de tolérance de Nantes "par lequel la liberté de conscience est accordée à tous est la chose la plus maudite du monde". Innocent X et ses successeurs condamnèrent les articles de tolérance du traité de Westphalie en 1548. Léon XII condamna la liberté religieuse. Pie VIII dénonça la liberté de conscience. Pie IX condamna expressément la tolérance et la liberté religieuse. Léon XIII approuva le décret de Pie IX. Malgré les cris de tolérance de certains prêtres romains aujourd' hui, la loi officielle "infaillible" du système auquel ils appartiennent y demeure contraire. L' Eglise catholique romaine n' est favorable à la tolérance que dans les pays où elle est minoritaire. La papauté à lutté contre la liberté religieuse à chaque étape. 61 C. LES TEMOINS DE LA VERITE AU MOYEN - AGE : 1) Les Pauliciens : Vers 660, à Samosate, en Arménie, Constantin se fit offrir les 4 Evangiles et les épîtres de Paul par un diacre de l' église Arménienne. La lecture de ces livres lui ouvrit les yeux sur la vérité. Constantin prit le nom de Sylvain et ses disciples prirent celui de "compagnons de Paul". En 684, l' Empereur rendit un édit contre Constantin et ses disciples et chargea un nommé Siméon de son exécution. Sur son ordre, Constantin fut lapidé par l' apostat Justus. La vue de son martyre toucha Siméon qui se repentit et reprit le flambeau sous le nom de Tite. Dénoncé par Justus, il fut brûlé. Vers 777, Sergius s' attacha à répandre la parole de Dieu sous le nom de Tychique. Les Pauliciens furent particulièrement persécutés sous le règne de Théodora (842/857). 2) les Vaudois : Ils s' élevèrent contre toutes les erreurs de l' Eglise romaine. Ils avaient une morale irréprochable et s' attachaient à l' enseignement des Ecritures. Chaque frère en connaissait de très longs fragments par coeur. 3) Pierre Valdo : Riche marchand Lyonnais ayant vécu dans la 2e moitié du XIIe siècle. Il étudia les écrits des Pères de l' Eglise ainsi que la Bible, puis il l' enseigna de maison en maison. Ayant refusé de céder à l' archevêque de Lyon qui l' enjoignait de cesser ses activités, il fut excommunié par le pape Alexandre III. Il s' enfuit d' abord en Dauphiné, puis en Picardie, enfin en Allemagne et en Bohème. Ses disciples répandirent l' Evangile en Provence et en Espagne. 4) les Albigeois ou Cathares : Appelés Cathares (purs d' après le Grec), ou Albigeois parce qu' ils étaient nombreux dans la Région d' Albi. a) Pierre de Brueys, un prêtre, s' éleva vers 1110 contre la corruption du clergé. Il prêcha pendant 20 ans en Provence et en Languedoc. Il fut brûlé vif après avoir brûlé des crucifix à Saint Gilles en Languedoc. 62 b) Henry de Lausanne avait été moine à l' abbaye de Cluny. Il y étudia le Nouveau Testament et partit prêcher la parole. Il commença son ministère à Lausanne, d' ou son surnom, puis il se rendit au Mans, en 1116, où l' évêque Hildebert l' accueillit d' abord favorablement, mais l' influence d'Henry était telle que l' office romain était négligé par les fidèles et Hildebert le convia à s' éloigner. Henry de Lausanne partit pour la Provence où il rejoignit Pierre de Brueys. Mais l' évêque d'Arles le fit saisir et le concile de Pise le fit emprisonner comme hérétique. Il fut cependant relâché et continua sa mission en Languedoc. Il mourut en 1141 prisonnier à Toulouse. c) la croisade des Albigeois : En 1161, l' évêque d' Albi convoqua une conférence avec les principaux "bonshommes" (chefs cathares). Innocent II envoya l' inquisiteur Rainrio Sacchoni pour les convertir. Une nouvelle conférence eu lieu à Montréal, près de Carcassonne. Mais pendant ce temps, le pape envoya des messagers prêcher conte les hérétiques. En 1207, le pape envoya son légat Pierre de Castelnau pour convaincre Raymond, comte de Toulouse, de sévir contre les Cathares. Celui - ci refusa d' abord, mais, impressionné par les menaces d' innocent III, il finit par lui céder. Le meurtre de Pierre de Castelnau par un chevalier de Raymond fournit au pape l' occasion de lui déclarer la guerre. Battu par l' armée du pape dirigée par Simon de Montfort, Raymond dut s' humilier et promette de se joindre aux croisés contre son neveu Roger, comte de Béziers. Béziers fut prise et ses habitants massacrés. Roger s' enfuit à Carcassonne où il fut pris par ruse et mourut empoisonné. Simon de Montfort poursuivit les Albigeois jusqu' à Minerve qu' il assiégea. Raymond ayant refusé d' abjurer, il fut jeté en prison où il mourut. La croisade des Albigeois fit 1 000 000 de victimes dans le sud de la France. 63 D. LES PRECURSEURS DE LA REFORME A LA FIN DU MOYEN - AGE : 1) Wyclif et les Lollards : a) les précurseurs : - Robert Grosse - Teste : (1ère moitié du XIIIe siècle) Evêque de Lincoln, il écrivit : "suivre un pape rebelle à la volonté de Christ, c' est se séparer de Christ et de son corps, et s' il vint un temps où tous suivent un pontife égaré, ce sera la grande apostasie. Les vrais chrétiens refuseront alors d' obéir et Rome sera l' objet d' un grand schisme." - Bradwardine : (1ère moitié du XIVe siècle) - docteur à l' université d' Oxford. Wyclif fut son élève. b) Wyclif :Né en 1324 à Wycliffe (Yorkshire).Il étudia à Oxford. En 1345, une terrible peste l'amena à se rapprocher de Dieu et de sa parole. En 1361, il est nommé directeur du collège de Balliol. Il s' élève avec force contre les abus de franciscains et des dominicains. Vers 1365, il est nommé recteur de l' église de Lutterworth et prêche avec plus de hardiesse, ce qui lui attire l' inimitié de l' évêque de Londres : Courtenay. Celui - ci, à l' occasion d'une assemblé dans la cathédrale Saint - Paul, en 1377, lui interdisit de prêcher ses doctrines. Mais Wyclif continua à s' opposer à la papauté. Il envoya ses disciples prêcher dans tous les villages, leur disant : "Allez et prêchez, c' est l'oeuvre la plus sublime. Mais n' imitez pas les prêtres que l' on voit, après le sermon, assis dans les cabarets, à la table de jeu, ou perdant leur temps à la chasse. Quant - à vous, après avoir prêche, visitez les malades, les vieillards, les pauvres, les aveugles et les infimes, et secourez - les selon votre pouvoir." De 1370 à 1380, Wyclif traduisit, d' après la Vulgate, la Bible en Anglais. Sa traduction eut un immense succès et provoqua la colère du Clergé. La reine Anne, femme de Richard II avait été touchée par l' Evangile. Courtenay, promu archevêque de Canterbury, le condamna comme hérétique en 1382, ce qui ne l' empêcha pas de continuer son oeuvre. Il se retira à Lutterworth où il écrivit, entre autre, son "Trialogue" et où il mourut en 1384 64 En son temps, la papauté était trop occupée à régler les rivalités entre Rome et Avignon pour persécuter Wyclif et ses disciples. c) Les Lollards : disciples de Wyclif ( de "lollen" : chanter) Appuyés par le peuple, ils asressèrent au parlement en 1395 une requête demandant l'abolition du célibat des prêtres, de la transubstanciation etc. Pressé par les prêtres, Richard II s' y opposa. Son successeur, Henri IV persécuta les Lollards et, en 1400, établit une loi selon laquelle les hérétiques serraient brûlés. - John Badby : accusé d' avoir nié la transubstanciation, il fut brûlé. - Lord Cobham : Puissant seigneur sous Henri IV, il prêchait l' Evangile dans son château. Il fut excommunié, incarcéré à la tour de Londres, puis brûlé à petit feu. 2) Jean Huss : a) L' Eglise ne Bohème : Sous Charlemagne, de 820 à 826, le moine Urolf christianisa la Moravie. En 863, les princes moraves Ratislaw Svatopluk et Katzl en appelèrent à l' empereur à Constantinople pour qu' ils leur envoie des missionnaires indépendants de Rome. Ceux - ci furent Méthodius et Constantin dit Cyrille. Ils prêchèrent et célébrèrent le culte en langue vulgaire. Cyrille perfectionna l' alphabet slave (alphabet cyrillique). Cyrille mourut à Rome en 869, Méthodius à Olmütz en 885. En 967, le pape Jean XIII rétablit la hiérarchie romaine et les abus de son église. En 1079,Grégoire VII interdisit la liturgie orientale et le culte en langue populaire. b) Le ministère de Jean Huss : Il naquit le 6 juillet 1369 à Hussinetz; il étudia à l' université de Prague où il prit connaissance des écrits de Wyclif. Il entra dans les ordres, fut nommé professeur à l' université, puis doyen de la faculté de philosophie. La reine Sophie le choisit pour son chapelain. En 1402, il fut nommé prédicateur de la chapelle de Betléhem, à Prague. Il y commença à sonder d' avantage la parole de Dieu et les écrits de Wyclif. Il prêchait en langue slave. 65 - le faux miracle des hosties sanglantes : Vers 1403, on découvrit dans les ruines de la chapelle de Wilsnack, trois hosties de couleur rouge. On prétendit qu'elles étaient miraculeusement imprègnes du sang de Christ et Wilsnack devint un lieu de pèlerinage, prétexte à toutes sortes d' abus. L' archevêque de Prague, Zbinek, alors favorable à Jean Huss, l' envoya à Wilsnack enquêter sur ce prétendu miracle. Ile en rapporta que le sang sur les hosties n' étaient que de la moisissure. Cette supercherie ne fit que lui ouvrir les yeux sur les impostures de Rome. En 1405, Huss prit la défense de Nicolas de Welenowitz, banni pour avoir approuvé les principes de Wyclif. Il s' attira alors l' inimitié de Zbinek. Celui - ci décida d' appliquer la bulle d'Alexandre V contre ceux qui, en Bohème, défendaient la doctrine de Wyclif. En 1410, il brûla devant son palais deux cents volumes des écrits de Wyclif, ce qui lui attira le mépris de la population. Jean Huss prit alors fermement position pour la vérité, déclarant : "Afin de ne pas me rendre coupable, par mon silence, abandonnant la vérité pour un morceau de pain ou par crainte des hommes, je déclare que mon dessein est de défendre, même jusqu' à la mort, la vérité que Dieu m'a rendu capable de connaître et spécialement la vérité des sainte Ecritures." Jean Huss fut alors proclamé hérétique et Prague fut placé sous interdit. Toutes les églises y furent fermées. - les indulgence en Bohème : Jean Huss s' opposa violemment au trafic des indulgences vendues par Jean XXIII pour renflouer son trésor. Un discours de son disciple Jérôme provoqua une émeute d' étudiants qui brûlèrent publiquement les bulles papales. Trois jeunes gens furent condamnés à mort. Huss plaida leur cause au Sénat et se reconnut coupable. On lui promit de ne pas verser de sang mais le Sénat ne tint pas parole et on les exécuta. Cet incident rapprocha la population et de la vérité et fortifia Huss et ses disciples. Il fur de nouveau excommunié et Prague frappée d' interdit. Le pape ordonna de détruire la chapelle de Betléhem, mais l' insurrection populaire empêcha son exécution. Malgré son bannissement, il revint prêcher à Betléhem en 1413. c) Huss et le concile de Constance : 66 L' empereur Sigismond avait convaincu Jean XXIII de réunir un concile à Constance dans le but de régler le schisme pontifical. Le 11 octobre 1414, Huss s' y rendit avec un sauf - conduit de l' empereur. Mais malgré ce sauf - conduit, il fut saisi le 26 novembre et Sigismond refusa de lui porter secours. Il fut emprisonné au château de Gottleben. L' impie Jean XXIII fut destitué et lui aussi enfrmé à Gottleben. Le 6 juillet 1415, Huss fut jugé et condamné comme hérétique. On le sestitua de sa prêtrise et i l fut brûlé à Constance. d) les Hussites : Les disciples de Huss furent violemment persécutés. - Jérôme de Prague fut lui aussi jugé au concile de Constance. AEnée Sylvius, le futur Pie II, écrivit de lui : Jérôme est allé au bûcher comme à une joyeuse fête. Comme le bourreau s' apprêtait à allumer les fagots derrière son dos, il dit : "Apportez le feu ici, devant moi. Si je l' avais craint, j' aurais pu y échapper." 67 TROISIEME PERIODE PERIODE MODERNE du XVe au XVIIIe siècle de la chute de Constantinople (1453) à la Révolution Française (1789) A. LA RENAISSANCE Fin du XVe siècle La Renaissance, ou renouveau de la culture et du savoir, provoquée du moins en partie, par les croisades, favorisa le mouvement de la Réforme. On commençait à s' intéresser passionnément aux classiques et de vastes sommes d' argent furent dépensées pour faire des collections de manuscrits et fonder des bibliothèques. Elle coïncida avec l' invention de l' imprimerie et il s' ensuivit une abondance de dictionnaires, de grammaires, de versions et de commentaires. On se mit à étudier les Ecritures dans les langues d' origine. La connaissance renouvelée des sources de la doctrine chrétienne révéla le fossé qui existait entre la simplicité de l' Evangile et le tissus ecclésiastique qui professait se fonder sur lui. La réforme eut lieu grâce au contact direct de l' intellect avec les Ecritures et eurent pour résultat l' émancipation de la pensée humaine de la tutelle des prêtres et des papes. 1) Les papes de la renaissance : DATE PAPE 1455/1458 CALIXTE III 1458/1464 PIE II 1464/1471 PAUL II Un pape à la vie irréprochable 68 1471/1484 SIXTE IV Il approuva l' inquisition espagnole, décréta que l' argent pouvait libérer les âmes du purgatoire. Il fut impliqué dans un complot pour assassiner Laurent de Médicis, et d' autres qui s' étaient opposés à sa politique. Il se servit de la papauté pour s' enrichir, ainsi que les membres de sa famille. Il fit des cardinaux de huit de ses neveux alors que certains d' entre eux n' étaient encore que de jeunes garçons. Pour le luxe et le faste, il rivalisa avec les Césars. En richesse et splendeur, lui et sa famille dépassèrent les anciennes famille romaines. 1484/1492 INNOCENT VIII Il multiplia les fonctions ecclésiastiques pour les vendre contre d' énormes sommes d' argent. Il décréta l' extermination des Vaudois et envoya une armée contre eux à cet effet. Il nomma le brutal Thomas de Torquemada inquisiteur général d' Espagne et ordonna que tous les chefs devaient lui livrer les hérétiques. Il autorisa les combats de taureaux sur la place Saint- Pierre à Rome. Son règne fut la toile de fond du cri que fit retentir Savonarole contre la corruption papale. 1492/1503 ALEXANDRE VI Ayant acheté la papauté, il créa de nombreux nouveaux cardinaux pour recevoir de l' argent. 2) les précurseurs de la Réforme sous la Renaissance : 1399?/1408 a) Johann GENSFLEISCH, dit GUTENBERG : Né à Mayence, il s' établit à Strasbourg où il inventa l' imprimerie de 1440 à 1450. Sa fameuse bible latine fut achevée en 1455. Son invention contribua à la vulgarisation de la parole de Dieu et eut une grande incidence sur la réforme à venir. 69 1452/1498 b) Jérôme SAVONAROLE : Né à Florence, il entra au monastère de Bologne où il enseigna la philosophie. Puis il entra au couvent de Saint - Marc, à Florence, où il fut nommé instructeur des novices. puis prédicateur au monastère. Il eut un jour une vision du jugement de Dieu et se mit à prêcher avec puissance, si bien qu 'on se réunissait dans la cathédrale pour l' entendre. Il s' attira l' inimitié du pape Innocent VIII et du prince Laurent de Médicis qui tentèrent d' abord de le corrompre et lui promirent même de le nommer cardinal. Ils engagèrent le célèbre orateur Mariano à prêcher contre Savonarole mais le peuple ne l' écoutait pas. Savonarole, en 1492, prophétisa que le pape, Laurent de Médicis et le roi de Naples mourraient dans la même année, ce qui se produisit. Il fut finalement excommunié, et, en 1498, sur ordre du pape, il fut pendu et son corps fut brûlé. c) les anabaptistes : Il apparurent à différents moments du Moyen - age, dans divers pays européens, sous des noms divers. Groupes indépendants, ils représentaient une variété de doctrines, mais étaient généralement anticléricaux, rejetant le baptême des enfants (d' où leur nom), se consacraient aux Ecritures et tenaient à une séparation absolue de l' Eglise et de l' Etat. Très nombreux au moment de la réforme, en Allemagne, en Hollande et en Suisse, ils perpétuaient des idées qui leur avaient été transmises par les générations précédentes. De manière générale, c' étaient des gens pieux et paisibles, mais ils furent farouchement persécutés, en particulier aux Pays - Bas. 1466/1536 d) ERASME : Il fut le premier grand érudit de la période de la réforme. Sa plus grande ambition fut de libérer les hommes des idées fausses sur la religion et il considéra que le meilleur moyen d' y parvenir était de revenir aux Ecritures. Critique impitoyable de l' église catholique romaine, il se plaisait à ridiculiser les "hommes impies vêtus d' habits sacrés". Il aida beaucoup la Réforme, sans toutefois y adhérer. 70 B. LA REFORME XVIe siècle 1)Les papes du XVIe siècle : DATE PAPE LES PAPES DU TEMPS DE LUTHER 1503/1513 JULES II Le plus riche des cardinaux, et disposant de revenus provenant de nombreux évêchés et terrains ecclésiastiques, acheta la papauté. Par la suite, impliqué dans de nombreuses querelles à propos de la possession de villes et de principautés, il entretint et dirigea personnellement de grandes armées. On l'a surnommé le "pape guerrier". Il offrait des indulgences contre de l' argent, et c' est pendant son pontificat que Luther vint à Rome et fut atterré par ce qu' il vit. 1513/1521 LEON X Léon X était pape quand Luther initia la réforme protestante. Il devint archevêque à huit ans et cardinal à treize. Avant l' age de treize ans, il avait déjà été nommé à 27 postes ecclésiastiques différents, ce qui lui apportait d' immenses revenus. Il apprit ainsi à considérer les fonctions ecclésiastiques uniquement comme des sources de rentes. Il acheta la chaire pontificale, et, à son tour, vendit le honneurs de l' Eglise. Tous les postes de l' Eglise étaient à vendre et on en créa plusieurs nouveaux. Il nomma cardinaux des enfants de sept ans. Négociant sans cesse avec rois et princes, il ne chercha que le pouvoir séculier, faisant preuve d' une indifférence totale au bien être religieux de l' Eglise. Il entretint la cour la plus fastueuse d' Europe, ses cardinaux rivalisaient avec les rois dans leurs luxueux palais. Il osa pourtant réaffirmer l' Unam Sanctam" qui déclare que tout être humain doit se soumettre au pontife romain pour obtenir le salut. Il mit en vente des indulgences à des tarifs précis et déclara que l' envoi au bûcher des hérétiques était la volonté divine. 71 1512/1518 5e concile de Rome : nouvelle tentative de réforme. 1522/1523 ADRIEN VI 1523/1534 CLEMENT VII 1534/1549 PAUL III Il fut un ennemi acharné des protestants, offrant une armée à Charles V pour qu' il les extermine. ENTREE EN SCENE DES JESUITES La réplique de Rome à la sécession luthérienne fut l' inquisition sous la conduite des Jésuites, un ordre formé par l' espagnol Ignace de Loyola, fondé sur le principe d' un obéissance absolue et inconditionnelle au pape, ayant pour but la récupération des territoires perdus aux musulmans et aux protestants, et la conquête du monde païen tout entier pour l' Eglise catholique romaine. Leur but suprême étant la destruction de l' hérésie, c' est à dire toute pensée contraire à celle dictée par le pape; tous les moyens étaient justifiés pour mener à bien ce but. Leurs méthodes comprenaient des écoles, cherchant à atteindre les enfants des classes dirigeantes et visant à obtenir la maîtrise totale de l' élève. Il y avait aussi le confessionnal, particulièrement avec les rois, les princes et autres chefs civils, leurs permettant toutes sortes de vices et crimes, dans le but de gagner leurs faveurs, en persuadant les autorités civiles d' exécuter les jugements de l' inquisition. En France, ils furent responsable du massacre de la Saint Barthélémy, de la persécution des huguenots, de la révocation de l'Edit de Nantes. En Espagne, aux Pays-Bas, en Allemagne du Sud, en Bohème, Autriche, Pologne et d'autres pays, ils dirigèrent le massacre de foules innombrables. Par ces méthodes, ils réussirent à arrêter la réforme en Europe méridionale et sauvèrent la papauté de la ruine. 72 1545/1563 concile de Trente : convoqué pour contrecarrer la Réforme. 1550/1555 JULES III 1555 MARCEL II 1555/1559 PAUL IV 1559/1565 PIE IV 1565/1572 PIE V 1572/1585 GREGOIRE XIII Il célébra, par une messe solennelle d' action de grâces, la nouvelle du massacre de la Saint - Barthélémy. 1585/1590 SIXTE V 1590 URBAIN VII 1590/1591 GREGOIRE XIV 1591 INNOCENT IX 1592/1605 CLEMENT VIII 1483/1546 2) Martin LUTHER a) la jeunesse de Luther 10.11.1483 Sa naissance à Eisleben, d' une famille de mineurs qui se fixa plus tard à Mansfeld. 1497 1501 Il poursuit ses études à Magdebourg, puis à l' université d' Erfurt. 1503 1505 A vingt ans, il commence à lire la Bible qui lui était totalement inconnue, puis il décide d' entrer dans un couvent d' augustins. A la suite de son noviciat, il reçut la prêtrise. b) sa conversion 1508 Luther fut appelé à occuper la chaire de professeur de philosophie à l' université de Wittenberg. C' est à cette époque que Dieu 73 l' interpella par la lecture de ROMAINS 1.17 : "le juste vivra par la foi", et qu' il se convertit. c) la prise de position : Des désaccords ayant eu lieu entre l' ordre des Augustins et le pape, Luther fut délégué à Rome pour négocier. La vue des désordres qui régnait à l cour pontificale lui donna la conviction qu' un réforme était nécessaire. De retour en Allemagne, Luther s' opposa à la vente des indulgences, dirigée par Tetzel. 30.10.1517 Dans le but de le confondre, Luther placarda à la porte de la cathédrale de Wittenberg ses 95 THESES. Elles se répandirent très rapidement et furent traduites en plusieurs langues. Cet incident est l' étincelle qui déclencha la réforme. d) Luther et Melanchton : Luther eut pour collaborateur Philippe Schwarzerd, dit MELANCHTON, né à Bretten, près de Pforzheim, en 1497, mort en 1560. Auteur d' une Apologie (1530/31). Il devint le principal chef du luthéranisme après la mort de Luther. e) L' intervention de Léon X : Tetzel fit publier une série de Thèses qu' il soutint devant 300 membres du clergé à Francfort - sur - l' Oder, mais les étudiants de Wittenberg les brûlèrent publiquement. Le pape Léon X finit par s' alarmer de la hardiesse croissante des réformateurs et cita Luther à comparaître. Mais l' Electeur Frédéric de Saxe le prit sous sa protection. Alors le pape chargea le cardinal Cajetan de régler l' affaire à la diète d' Augsbourg. Luther y fut convoqué et s' y rendit, mais il refusa de se rétracter. Cajetan ayant résolu de le mettre en prison, Luther s' enfuit, avec l' aide d' un sénateur d' Augsbourg et rentra à Wittenberg. 74 f) la dispute de Leipzig : Un ancien ami de Luther, le docteur Eck, était devenu un ardent opposant de la cause évangélique. Il avait l' habitude d' organiser des débats dans lesquels il avait toujours le dessus. Il provoqua Luther qui accepta de le rencontrer à Leipzig. Cette "dispute de Leipzig" amena Luther à rompre définitivement avec l' Eglise romaine. 1520 g) l' excommunication : Luther écrivit son "Appel à sa Majesté impériale et à la noblesse chrétienne de l'empire Allemand concernant la réforme de la chrétienté", puis il publia "De la captivité de Babylone et de l' Eglise" et "De la liberté chrétienne", dédié à Léon X. Or Eck, et plusieurs moines, firent pression sur le pape jusqu' à le convaincre de publier une bulle proclamant l' excommunication de Luther. Mais cette excommunication fut sans effet puisqu' il n' existait pas en Allemagne de magistrat civil pour la faire exécuter. 17.11.1520 Luther brûla la bulle pontificale à Wittenberg. Le pape envoya alors Aléandre plaider sa cause auprès de Frédéric de Saxe, le protecteur de Luther. Celui - ci, embarrassé, demanda conseil auprès d' Erasme, qui prit la défense du réformateur. 1521 h) la diète de Worms : Après la mort de l' empereur Maximilien, le roi d' Espagne fut élu sous le nom de Charles - Quint. Celui - ci était partagé entre son zèle pour Rome et la crainte de compromettre son règne en prenant des mesures trop radicales contre Luther. Il convoqua la diète impériale à WORMS et demanda à Luther d' y comparaître. Aléandre y défendit la cause romaine tandis qu le duc Georges de Saxe, autrefois opposé à Luther, présenta une liste de 101 plaintes contre le catholicisme. 75 2/04/1521 Luther quitte Wittenberg pour se rendre à la diète. Il écrivit plus tard : "Quand même il y aurait à Worms autant de diables que de tuiles sur les toits, je me serais jeté avec joie parmi eux. 17/04/1521 Luther comparait devant la diète. En présence de Charles - Quint, on lui énuméra les titres de ses livres et le somma de les rétracter. Il demanda un délai de réflexion, puis, le lendemain, présenta une apologie et refusa de les désavouer : "Tant qu' on ne m' aura pas prouvé par les sainte Ecritures ou par des arguments irréfutables que j' ai mal compris les passages que j'invoque, lié par la parole de Dieu, je ne peux ni ne veux me rétracter." Luther fut alors condamné, mais il avait trop d' amis allemands pour que la sentence puisse être exécutée. i) l' exil à la Wartburg : 24/14/1521 Luther quitte Worms. Sur la route de Wittenberg, près d' Eisenach, il est enlevé sur l' ordre de Frédéric de Saxe et caché au château de la Wartburg. C' est là qu' il commence la traduction du Nouveau - Testament en allemand. La première édition fut publiée en 30 000 exemplaires à Wittenberg et fut immédiatement épuisée. En 1533, il avait paru 58 éditions. Le clergé riposta en lançant une Bible catholique sur le marché, peu différente de celle de Luther. La parole de Dieu continua à se répandre. A Zwickau, un anabaptiste dissident, Thomas Münzer, répandit de hérésies et provoqua des violences. Luther quitta la Wartburg en vue d' intervenir et retourna à Wittenberg. j) la diète de Spire : A la mort de Frédéric de Saxe, ses successeurs, Jean Frédéric et Philippe de Hesse voulurent lancer une armée contre la coalition catholique. Luther tenta de les en dissuader, mais une ligue anti - catholique se forma. 76 1528 Devant la menace turque, l' empereur convoqua la diète à Spire. Cette diète mit fin au bannissement de Luther, mais, en 1531, la deuxième diète de Spire annula la décision de la précédente. Les réformés protestèrent alors solennellement, d' où leur nom de "protestants". 1/05/1530 Une nouvelle diète se réunit à Augsbourg. Luther s' arrêta au château de Cobourg et Melanchton le représenta à la diète. A Cobourg, Luther écrivit sa confession de foi et composa son fameux cantique : "Ein feste Burg ist unser Gott". Dans un premier temps, Melanchton céda quelques concessions à ses adversaires qui devinrent de plus en plus exigeants. Rappelé à l' ordre par Luther, il affermit sa position et les protestants fondèrent une alliance : la ligue de Smalkalde. Des guerres civiles en résultèrent. k) ses dernières années : Se rendant compte de la faiblesse doctrinale de son église, il écrivit les deux "catéchismes" dans lesquels se résume toute sa doctrine. Melanchton étant tombé gravement malade, Luther vint le rejoindre à Weimar, il pria pour lui et celui - ci fut guéri. 19/02/1546 Luther retourna à Eisleben où il tomba malade et mourut. l) le culte luthérien : Luther se préoccupa de mettre en lumière les enseignements de la parole de Dieu. Il supprima les pratiques les plus grossières du catholicisme mais laissa subsiste certaines traditions, notamment celle du crucifix. Il rétablit la cène mais n' abandonna pas la doctrine de la transubstanciation. Il s' attacha tout particulièrement à l' enseignement de la jeunesse et encouragea la fondation de bibliothèques. Les cantiques étaient chantés par toute l' assemblée, et non scellement par les prêtres. Luther lui-même composa de nombreux cantiques. 77 1484/1531 3) Ulrich ZWINGLI a) La jeunesse de Zwingli : 1/01/1484 Né à Wildhaus, dans le canton de Saint - Gall, il étudia à Bâle, à Berne, puis à Vienne. 1506 A 22 ans, il revient à Bâle en qualité de professeur de latin à l' école Saint Martin, et il continua d' étudier avec Thomas de Wittenbach, qui le mit en rapport avec la vérité évangélique, puis il est nommé curé à GLARIS. Il y exerce son sacerdoce tout en approfondissant sa connaissance des écritures. b) Zwingli à Einsiedeln : Zwingli avait la faiblesse de se laisser entraîner dans le courant politique. De ce fait, il dut bientôt quitter Glaris et se retirer dans le couvent d' EINSIEDELN. l' abbé d' Einsiedeln était favorable à la réforme et se laissa convaincre par Zwingli d' encourager les nonnes à lire le Nouveau - Testament en allemand et de laisser partir celles qui voulaient se marier. c) Zwingli s' établit à Zurich : Devenu un célèbre prédicateur, il fut appelé au Grossmünster de ZURICH. 1/01/1519 Zwingli annonça à son auditoire qu' il aborderait un enseignement systématique de tous les livres de la Bible, ce qui n' était pas admis; mais cette initiative fut reçue favorablement par ses paroissiens, dont beaucoup acceptèrent la vérité. Le dominicain Samson parcourait la Suisse pour vendre des indulgences. Eclairés par Zwingli, les magistrats de Zurich interdirent à Samson l' entrée de la Ville. Celui - ci rentra en Italie où il fut désavoué même par les catholiques. La première année du ministère de Zwingli, une épidémie de peste frappa Zurich, lui - même en fut atteint, mais fut divinement guéri. 78 d) la réforme s' impose à Zurich : Zwingli avait pris la défense de personnes ayant enfreint le carême, les autorités catholiques commencèrent à s' émouvoir et l' évêque de Constance adressa une plainte au conseil conte lui. 1523 La dispute de Zurich opposa Zwingli à Faber, grand vicaire de l' Evêque. A son issue, Zwingli fut autorisé à prêcher comme dans le passé. Le Conseil enjoignit à Zwingli de composer une "Instruction chrétienne" pour l'enseignement des ecclésiastiques. 1521 La messe, et les autres sacrements de l' Eglise romaine sont abolis à Zurich, les moines et les nonnes sont autorisés à quitter les couvents, les ecclésiastiques sont autorisés à se marier. Zwingli fonde une école pour l' instruction de la jeunesse. Mais la réforme à Zurich fut autant politique que religieuse. e) la dispute de Baden : Les relations s' étaient détériorées entre Zurich et les autres cantons, catholiques. A la bataille de Pavie, 10 000 Suisses furent tués ou faits prisonniers. Cet événement augmenta le succès de Zwingli qui avait prêché avec acharnement contre le service militaire. Les catholiques, irrités, décidèrent de convoquer une dispute à Baden. Craignant d' exposer la vie de Zwingli, le Conseil lui interdisit de s' y rendre mais envoya à sa place le Bâlois Oecolampade, qui fut opposé à Faber et à Eck, l' ennemi de Luther. Oecolampade convainquit par sa patience, son humilité, sa douceur, et la Réforme en fut encore valorisée. Philippe de Saxe tenta de réunir Luther, Melanchton et Zwingli, mais il ne purent collaborer en raison de leurs divergences sur la doctrine de la cène. 79 f) Zwingli et la politique : Zwingli était devenu la personnalité la plus puissante du canton. C' est alors qu' il dévia gravement en prêchant la guerre sainte contre les ennemis de la réforme. Il fonda une ligue défensive : la combourgeoisie chrétienne. Les cantons catholiques s' allièrent avec le duc d' Autriche, l' ennemi juré de la Suisse. Le zurichois Kaiser fut arrête et brûlé dans le canton de Schwitz pour y avoir prêché l' Evangile. Cet événement amena Zurich à entrer en guerre. g) La bataille de Kappel : 1529 Zwingli, à la tête de son armée, marche sur Kappel. Aebli de Glaris s' interpose et obtient la signature d' un traité de paix. Mais la haine subsiste dans les deux camps. 1531 Le 9 octobre, 3000 hommes des Waldstätten1 entrèrent en campagne contre Zurich. La bataille s' engagea de nouveau à Kappel et Zwingli y fut tué. Son corps fut transporté à Lucerne pour y être brûlé. h) la Réforme dans les autres cantons alémaniques : - à Bâle : 1560 Le futur Pie II avait séjourné à Bâle en tant que secrétaire du concile. Devenu pape, il voulut offrir un cadeau à la ville. Au lieu de demander des reliques ou des indulgences, comme on le faisait habituellement, les Bâlois demandèrent la création d' une université. Erasme en fut le plus célèbre professeur. C' est à Bâle qu' il écrivit son "Eloge de la folie". Il fit imprimer le Nouveau Testament grec et les écrits de Luther, mais il n' embrassa pas la Réforme et alla même jusqu' à quitter la ville quand la messe y fut abolie. 1Waldstättent : Schwitz, Uri, Unterwalden et Glaris : les 4 canton qui composaient la Suisse primitive. 80 1482/1531 * Johannes Husschin dit Oecolampade : Né à Weinsberg, professeur à l'université de Bâle. Il fut le champion de la réforme dans sa ville et fut le premier à y célébrer la cène. - à Berne : * Berthold Haller : 1528 Berthold Haller participa à la dispute de Berne, à l' issue de laquelle la ville adhéra à la réforme et la messe y fut abolie. - à Saint - Gall : * Jean de Watt, dit Vadian : Né à Saint - Gall; il étudia à l' université de Vienne dont il devint plus tard le recteur. Devenu Bourgmestre de Saint - Gall, il favorisa l' arrivée de prédicateurs évangéliques et encouragea le ministère de son concitoyen Johann Kessler. Malencontreusement, il fit usage de la violence pour détruire les statues de l'abbaye et l' ouvrir au culte réformé. - à Lucerne : * Oswald Myconius : D' abord directeur de l' école des chanoines de Zurich, il y fut appelé à enseigner à Lucerne où il prêcha l' Evangile. Persécuté dans cette ville, il en fut finalement chassé. Il poursuivit son ministère à Einsiedeln, puis Bâle où il seconda Oecolampade. Sur les treize cantons que comptait la Suisse d' alors, cinq avaient adopté la réforme : Zurich, Bâle, Berne, Schaffhouse et Glaris; deux étaient mixtes : Solaire et Appenzell. De ce partage résultèrent de nombreuses guerres religieuses. 81 4) La Réforme en France : 1450/1537 a) Jacques Lefèvre d' Etaples : Né à Etaples, en Picardie. Professeur à la Sorbonne. Il prit contact avec les Ecritures en préparant ses cours. Il s'établit à Meaux où l' évêque Briçonnet prit contact avec lui, s' intéressa aussi aux Ecritures et embrassa la Réforme. Briçonnet écrivit à Marguerite de Valois, soeur de François 1er, reine de Navarre. Celle - ci accepta l' Evangile et devint un protectrice des persécutés. Ceux - ci trouvèrent asile à Nérac, sa capitale. François 1er reçut d' abord favorablement l' Evangile, mais, entraîné par de mauvais conseillers, il se détourna de la parole de Dieu. A Meaux, Lefèvre et Briçonnet organisèrent des réunions d' étude biblique. Plusieurs disciples de Lefèvre, dont Farel, vinrent à Meaux pour annoncer l' Evangile. 1523/1530 Il publia la première version française moderne des Ecritures. 1530 De plus en plus menacé, il s' installa à Nérac, où il termina sa vie. 1489/1565 b) Guillaume Farel : - cf. § 8) c) l' affaire de placards : François 1er, après s' être détourné de la saine doctrine, s' opposa à la réforme. 1525 Les persécutions commencèrent à Meaux, où Jean Leclerc fut torturé pour avoir détruit une bulle papale, et fut finalement brûlé à Metz. Louis de Berquin, pour avoir critiqué la Sorbonne, fut brûlé vif à Paris. 82 1535 Les réformés firent afficher des "placards", violets réquisitoires contre le catholicisme. L' un d' eux fut apposé à la porte de la chambre du Roi. François 1er déclencha alors une croisade contre les réformés. Marguerite de Valois fut sommée de comparaître à Paris, mais fut finalement relâchée. Cette persécution très violente fut dirigée contre les Vaudois de Provence. Sous le commandement du baron Oppède, de nombreux protestants furent massacrés, notamment à Cabrières. A la suite de ses effusions de sang, François 1er termina sa vie tourmenté par le remords. 1547 Mort de François 1er. 1549 Mort de Marguerite de Valois. 1509/1564 5) Jean CALVIN : a) La jeunesse de Calvin : 10/07/1509 Jean Calvin naquit à Noyon, en Picardie. Il étudia à Paris auprès de Mathurin Cordier, auquel il confiera plus tard la direction du collège de Genève. Il poursuivit ses études à Orléans et à Bourges. Il fut initié aux doctrines de la Réforme par son cousin Robert Olivétan, lequel allait traduire la Bible en français en 1535. Puis il compléta sa formation biblique auprès de Melchior Wolmar. 1533 Calvin adhéra à la Réforme. Il raconta sa conversion dans son "épître à Sadocet.". Il retourna à Noyon, puis à Paris où, malgré la persécution, il prêchait parmi les chrétiens qui se réunissaient en secret. Un professeur de l' université de Paris : Nicolas Cop, demanda à Calvin de l' aider à préparer un sermon le jour de la Toussaint. L' oraison préparée par Calvin fit une telle impression que la Sorbonne s'en émut. Cop se réfugia à Bâle et Calvin à Nérac, où il rencontra Lefèvre d'Etaples. 1534 Calvin retourne à Paris, puis il s' enfuit à Strasbourg. 83 1535 Il s'installe à Bâle où il commence d' écrire "L' institution de la religion chrétienne": un monument d' apologétique. De Bâle, il se rendit à Ferrare, sur une invitation de la duchesse Marie de France. Puis il reprit la route de Noyon. Il s' arrêta en vallée d' Aoste où il prêcha l' Evangile jusqu' à ce que le clergé le contraigne à une fuite précipitée. De Noyon, il voulut retourner à Bâle, mais les frontières, fermées pour des raisons militaires l' amenèrent à faire un détour par Genève. b) Premier séjour à Genève : Deux partis rivaux existaient alors à Genève : Les Mamalous, partisans du Duc de Savoie (catholique), et les Huguenots ( de l' allemand Eidgenossen : ceux qui ont prêté serment ). Ceux - ci libérèrent la ville de l' occupation savoyarde et s' allièrent avec Berne (canton protestant). Le travail de Calvin avait été préparé par Guillaume Farel et Antoine Froment. Ayant appris que Calvin était à Genève, Farel, qui avait besoin d' un collaborateur le supplia de rester. D' abord réticent , Calvin finit par céder. De concert avec Farel, il rédigea une "confession de foi", ainsi qu' un "catéchisme". Il écrivit aussi ses "articles concernant le règlement de l' Eglise" par lequel il institue "l' Etat chrétien". Calvin à fait de Genève une forteresse du protestantisme, mais il exerçait un pouvoir autant civil que religieux. La loi punissait ceux qui enfreignait la morale chrétienne. Un parti d' opposition, les Libertins, se forma bientôt, lequel finit par prendre le pouvoir. 1538 Les conseils de la ville adoptèrent une modification à la célébration de la cène sans l' avis des autorités ecclésiastiques. Le dimanche de Pâques, Calvin et Farel prêchèrent avec violence contre cette innovation. Une émeute s' ensuivit et les réformateurs furent chassés de la ville. 84 c) l' exil : Farel partit pour Neuchâtel. Calvin se réfugia à Strasbourg où il occupa un poste de pasteur et de professeur. Il fit plusieurs voyage en Allemagne où il joua un rôle temporisateur dans divers conflits entre les groupes protestants. Il n' eut jamais l' occasion de rencontrer Luther mais se lia d' amitié avec Melanchton. A cette époque, il épousa Idelette Storder. Pendant ce temps, à Genève, les Libertins amenèrent la ville à la dégradation morale. Les catholiques tinrent une conférence à Lyon en vue du rétablissement de leur religion. Enfin, les libertins perdirent du crédit auprès de genevois et l' on pensa à rappeler les réformateurs. 1540 Le Conseil Général de Genève leva finalement l' arrêt d' exil prononcé contre Calvin et Farel. Farel resta à Neuchâtel et Calvin revint seul à Genève. d) Second séjour à Genève : Calvin s' établit définitivement à Genève. Il y rétablit ce qu' il avait institué et remania son "Institution chrétienne". Un jour, un groupe de libertins perturba une réunion de Calvin. Celui - ci prononça contre eux l' excommunication. Il en résultat un tel tumulte qu' il s' attendait à être de nouveau chassé de la ville. Mais les magistrats usèrent d' indulgence et Calvin sortit grandi de cette épreuve. Les Libertins tentèrent alors une campagne xénophobe contre les français réfugiés à Genève pour fuir la persécution. Leur complot échoua, plusieurs d' entre eux furent exilés. Au plus fort de cette période trouble, un véritable hérétique, Michel Servet, fut condamné par le Conseil de Genève et brûlé vif. Outre son "Institution chrétienne", Calvin écrivit des commentaires sur presque tous les livres de la Bible. Il fonda l' académie de Genève, à la tête de laquelle il plaça Théodore de Bèze, et qui fut l' un des plus brillants foyers de la science en Europe. 85 e) l éthique et le culte calviniste : L' erreur de Calvin est d' avoir fait de Genève une "république chrétienne"" dans laquelle le péché et la mondanité étaient réprimés par le pouvoir civil. Les salles de jeux et les théâtres furent fermés; les danses, les spectacles, les habits luxueux furent interdits, une coiffeuse fut même emprisonnée pour avoir paré une cliente avec immodestie. En contrepartie, la criminalité, très forte sous le pouvoir des Libertins, était devenue presque inexistante. Calvin mit en évidence l' autorité de la parole de Dieu. La prédication devait impérativement se fonder sur la Bible, aucune digression n' était permise. Les sermons devaient être courts pour ne pas lasser l' auditoire. Les cantiques devaient aussi être fondés sur la Bible. Calvin fit traduire les Psaumes en strophes par Clément Marot et Théodore de Bèze et il veilla à ce que la traduction littérale des Psaumes figure en marge des recueils de chants, pour éviter qu' on attribue au psalmiste les variantes dues aux exigences de la versification. 86 6) Les guerres de religions en France : DATE ROI DE FRANCE 1515/1547 FRANCOIS Ier 1547/1559 HENRI II Les protestants recherchèrent des alliances politiques avec des nobles hostiles à la royauté catholique. Ainsi, des conflits armés se déclenchèrent bientôt, si bien que la France fut ravagée par une guerre civile. Le catholique Montluc et le protestant Des Adrets, en particulier, se distinguèrent par leur cruauté. Henri II inaugura son règne en faisant brûler quatre huguenots le jour de son couronnement. Il subit l' influence néfaste de sa femme Catherine de Médicis, nièce du pape Clément VII, laquelle pratiquait la sorcellerie. Par l' Edit de Châteaubriant, le roi encouragea la dénonciation et la condamnation des hérétiques. Henri II convoqua un jour le parlement de Paris au sujet des mesures à prendre contre les protestants. La plupart votèrent un renforcement des répressions. Seuls les conseillers Faur et Anne Dubourg s' y opposèrent. Ils furent jetés à la Bastille et brûlés vifs quelques mois plus tard. 87 1519/1572 L' Amiral Gaspard de Coligny : Fait prisonnier par les Espagnols à Saint - Quentin, il fut en captivité à Genève, puis à Gand. Coligny lut la Bible dans sa prison et se convertit. Une fois libéré, il prêcha ouvertement sa foi. 1505/1573 Michel de l' Hôpital : quoique catholique, il se montra favorable aux réformes et encouragea la tolérance. 1559/1560 FRANCOIS II Fils d' Henri II, il pratiqua la même politique que son père. 1560/1574 CHARLES IX Frère de François II. Sous son règne, le pape Pie V ordonna l' extermination des protestants. Il s' ensuivit le massacre de Vassy, perpétré à l'instigation du duc Henri de Guise. Les souffrances des Huguenots ont été racontées dans le "Livre des martyrs" de Jean Crépine. (1570) 1570 La reine mère (Catherine de Médicis) signa la paix d' Ambroise, puis la paix de Saint - Germain, accorda aux protestants la liberté de culte. Dès lors, elle employa la ruse pour paraître favorable aux réformés dont elle avait résolu l'extermination. Pour parvenir à ses fins, elle s' allia Pie V et Philippe II d' Espagne. Le pape convainquit Charles IX d'extirper l' hérésie, fondant ses arguments sur l' Ecriture dont il tordait le sens. 88 1572 Pour se rendre plus crédible, Catherine de Médicis arrangea le mariage de sa fille Marguerite avec Henri de Navarre, le futur Henri IV. Celui - ci fut célébré le 18. août 1572. 89 1528/1572 Jeanne d' Albret : Reine de Navarre, mère d' Henri IV. Elle témoigna publiquement de sa conversion et abolit la messe dans son royaume, malgré la menace constante de la France et de l' Espagne. Elle créa des école, améliora les conditions de vie de ses sujets et fit traduire la bible dans le dialecte du pays. A l'occasion du mariage de son fils, elle se rendit à Blois, où résidait la cour de France, et mourut quelques jours plus tard à Paris, probablement empoisonnée sur l' ordre de Catherine de Médicis. 22 août Coligny est blessé dans un attentat. 1572 24 août Le massacre de la Saint - Barthélémy. 1572 Entre deux et trois heures du matin, la cloche de Saint - Germain l' Auxerrois se mit à sonner. Aussitôt commença le massacre. Charles IX, hésitant, voulut ordonner au duc de Guise de reporter son action, mais il était trop tard. Coligny fut l' une des premières victimes. Henri de Navarre, qui logeait au Louvre, échappa de justesse. Le massacre s' étendit à toute la France, particulièrement à Lyon. 90 Quelques gouverneurs de provinces refusèrent toutefois d' obéir aux ordres au' ils avaient reçus. Parmi eux Jean Hennuyer, évêque de Lisieux, qui déclara : "Je suis le Pasteur de Lisieux et ces gens que vous voulez me faire tuer sont des brebis de mon troupeau. Si elles se sont égarées du bercail de l' Eglise romaine, j' ai le devoir de les épargner pour les y faire rentrer, si possible. Je n' ai jamais vu dans l' Evangile que le verger doit verser le sang des son troupeau. Au contraire, j' y lis qu' il doit verser son sang, donner même sa vie pour ses brebis." Le massacre de la Saint - Barthélémy fit au moins 7 000 morts dans toute la France. Brantôme disait que "Charles IX avait pu voir 4 000 cadavres flotter sur la Seine." A Rome, Grégoire XIII offrit 1 000 pièces d' or au messager qui lui apporta la nouvelle du massacre. Il fit célébrer un Te Deum d' actions de grâces et frapper une médaille à son effigie. Les pays protestants accueillirent la nouvelle avec consternation. En Ecosse, John Knox prophétisa une malédiction contre la dynastie de Charles IX, ce qui se réalisa. Charles IX termina sa vie miné par le remords. Il mourut d' une maladie inconnue qui amenait son sang à s'écouler par les pores. Il n' est pas impossible qu' il se soit repenti sur son lit de mort. 91 1574/1589 HENRI III Frère des précédents. Tous les responsables du massacre de la Saint Barthélémy moururent de mort violentes, sauf Catherine de Médicis qui vécut assez longtemps pour voir échouer ses plans. Le cardinal de Lorraine fut assassiné en prison. Le duc de Guise fut assassiné au château de Blois sur l'ordre d' Henri III. Henri III fut assassiné par le moine Clément. Sous son règne, la guerre civile se poursuivit et le pays s' en trouva totalement ruiné. 1589/1610 HENRI IV Henri de Bourbon, roi de Navarre, succéda à Henri III. Il commença par abjurer sa foi protestante en vue d' obtenir les faveurs du peuple, en majorité catholique ("Paris vaut bien une messe !"). Ami des plaisirs, il ne fut pas véritablement chrétien. 1598 L' Edit de Nantes. Henri IV se préoccupa des protestants et souhaitait la tolérance dans son royaume. Il promulgua l' Edit de Nantes. Il accordait aux protestants la liberté d conscience et autorisa de pratiquer le culte dans une ville par bailliage. Les protestants recevaient une centaine d villes dites "places de sûreté" où ils pouvaient se réfugier en cas de danger. 1610 Henri IV meurt poignardé par un fanatique nommé Ravaillac. 92 8) La Réforme en suisse romande : a) LAMBERT : moine d' Avignon, il prêcha à Lausanne où il fut le premier précurseur de la Réforme. 1489/1565 b) Guillaume FAREL : Né à Gap, disciple de Lefèvre, il prêcha d' abord en Dauphiné, puis dans les Cévennes, en Guyenne et en Navarre. Il fut accueilli par le Duc Ulrich de Wurtemberg à Montbéliard où il resta quelques temps. Il se rendit ensuite à Metz, puis à Strasbourg, enfin à Berne où il commença son ministère en Suisse. Les bernois l' envoyèrent à Aigle, où il s' établit comme instituteur sous le pseudonyme d' Ursinus. Farel réorganisa l' Eglise de Neuchâtel. Ses disciples détruisirent les idoles dans une chapelle, ce qui lui valut d' être molesté par la population à Valangin. Trois mois plus tard, à la suite de sa prédication, la foule détruisit les idoles dans la collégiale. 1531 L' église de Berne l' envoya à Orbe, où il provoqua des émeutes. Il quitta la ville et confia l'oeuvre à Pierre Viret. 1532 Farel est envoyé par le gouvernement bernois pour évangéliser Genève. Il y provoqua de nouveau une émeute et dut s' enfuir par le lac. Antoine Froment prit sa succession à Genève. 1535 Farel retourna à Genève avec Viret et Froment. Il y fonda la première église. 1536 Il appela Calvin auprès de lui. Expulsé avec lui, puis réhabilité, il laissa Calvin seul à Genève et termine son ministère à Neuchâtel, de 1536 à sa mort. 1511/1571 c) Pierre VIRET : Né à Orbe, où il prêcha avec succès après le départ de Farel en 1532. Les bernois ayant conquis le pays de Vaud, il quitta Genève où il secondait Farel pour exercer son ministère à Lausanne où il resta 20 ans. Un différend l' ayant 93 opposé aux magistrats bernois, il rejoignit Théodore de Bèze à Genève. Puis il annonça l' Evangile à Nîmes et à Lyon, d' où il fut chassé par les intrigues de Jésuites. Il partit pour la Navarre sur l'invitation de Jeanne d' Albret et enseigna à l' Académie d' Orthez. Viret fut célèbre par son austérité. Contrairement aux mentalités de son époque, il insista sur la soumission aux autorités, la tolérance et la non - violence. C' est ainsi qu' à Valence, il sauva un jésuite que l' on conduisait au supplice. d) Antoine FROMENT : Compagnon de Farel à Genève et à Neuchâtel. Il fut pasteur à Genève, puis à Thonon. Malheureusement, il se détourna de son ministère pour se lancer dans les affaires et mourut ruiné en 1572. 9) La Réforme en Grande - Bretagne : a) En Angleterre : La réception de la vérité évangélique avait été préparée par Wyclif et ses disciples. Au milieu du XVe siècle, la guerre des deux Roses avait ruiné le pays et la foi avait pratiquement disparu d' Angleterre, sauf parmi les Lollards. 94 DATE ROI D' ANGLETERRE 1489/1509 HENRI VII 1509/1547 HENRI VIII Il se montra d' abord intéressé par la théologie. Erasme, séjournant à Londres, lui fit des éloges. Mais pourchassé par le clergé qui ne lui pardonnait pas de se moquer de la gloutonnerie et de l' ignorance des moines, celui - ci dut s' enfuir à Bâle où il publia son Nouveau Testament grec. Quelques exemplaires furent expédiés à Oxford et à Cambridge et eurent un grand succès. C' est alors que William Tyndale, étudiant d'Oxford, entrepris de traduire la Bible en Anglais, qui fut publiée à Anvers. Tyndale mourut brûlé. Henri VIII fut d' abord un défenseur de l' Eglise catholique. Il écrivit un pamphlet grossier contre Luther, ce qui lui valut d' être qualifié de "défenseur de la foi" par Léon X. Henri VIII voulut un jour répudier son épouse Catherine d' Aragon pour épouser Anne Boleyn. Cranmer, docteur de l' Eglise, l' avait encouragé dans ce sens, mais Rome s' y était opposée. Après six ans de débats, Henri VIII rompit avec Rome et épousa Anne Boleyn, qu' il fit plus tard décapiter. Il força le clergé anglais à se soumettre à sa décision, de même, il voulut faire pression sur les Lollards. 95 Nommé archevêque de Canterbury, Cranmer tenta d'éviter les violences, il encouragea la lecture de la bible et le culte en Anglais. Il exigea même que chaque église ait une Bible. Le roi fit fermer les monastères, mais, pour entraver le progrès des doctrines évangéliques, il fit rédiger, malgré l'opposition de Cranmer, le "statut de sang", dans lequel il proclame la peine de mort pour ceux qui refusent la doctrine de la transubstanciation, la confession auriculaire, etc. Henri VIII persécuta autant les catholiques que les protestants. Il menait une vie de débauche, ayant eu six femmes, dont deux furent décapitées, deux furent répudiées. Cependant, sous son règne, la vérité progressait inexorablement. 96 1547/1553 EDOUARD VI Fils d' Henri VIII. Devenu roi à 10 ans, il favorisa la Réforme et fit cesser la persécution. Lors de son couronnement, il devait, selon l' usage, sortir de la cathédrale de Canterbury en tenant trois épées, représentant chacune l' Angleterre, l' Ecosse et le pays de Galles. Il fit remarquer qu' il en manquait une : la Bible. Il autorisa les protestants étrangers à ériger un temple à Londres. Cranmer supprima les lois d' Henri VIII contre la réforme et envoya des prédicateurs à travers tout le royaume. Edouard VI tomba malade et mourut âgé de 16 ans. 1553/1558 MARIE TUDOR Edouard VI aurait voulu voir lui succéder Jeanne Gray, sa cousine, qui était convertie. Mais la noblesse préféra faire régner Marie Tudor, fille d' Henri VIII et de Catherine d' Aragon. Elle épousa Philippe II d' Espagne, le pire ennemi de la Réforme. Sous son règne, les protestants furent de nouveau persécutés, parmi eux, les prédicateurs Latimer et Ridley, qui furent brûlés. Cranmer abjura, mais se ressaisit aussitôt et, lors de son abjuration solennelle, il fit un discours d' apologétique, à la grande confusion du clergé. 97 1558/1603 ELISABETH Ie Fille d' Henri VIII et d' Anne Boleyn, elle se prononça énergiquement pour la Réforme. Les puritains : Sous son règne, la loi de suprématie faisait de la Reine le chef de l' Eglise et la loi d' uniformité fixait un rituel impératif pour toutes les églises du royaume. Un parti d' opposition se forma : les puritains, qui se donnaient pour but de purifier l' Eglise. Ils s' opposaient violemment à la mondanité, aux habits somptueux des prêtres. Ils furent persécutés. 56 d' entre eux furent emprisonnés, 3 montèrent sur l' échafaud. D' autres sectes se formèrent : parmi elles les presbytériens et les congrégationnistes. 1603/1625 JACQUES 1er Jacques Stuart, roi d' Ecosse, succéda à Elisabeth. Il mit tout en oeuvre, sans succès, pour ramener l' Angleterre au catholicisme. Les puritains furent plus particulièrement persécutés. Beaucoup d' entre eux se réfugièrent en Amérique où ils fondèrent le Massassuchetts. Jacques 1er promulgua une loi interdisant les émigrations. Parmi ceux qui furent empêchés de partir se trouvaient Cromwell et Hamptden, qui furent plus tard les responsables de la chute de la dynastie. L' église anglicane ne prospéra pas spirituellement et son clergé fut assez corrompu. - les quakers : John Fox fonda la secte des Quakers. Il prescrivait une morale très stricte, interdisant la science et les arts, les serments, le service militaire, la mode, etc. Dans 98 le culte, il faut pour parler que le Saint - Esprit en donne l' accord, ce qui se manifestait pat le tremblement de la personne, d' où leur surnom de "quakers" (trembleurs). Parmi eux, William Penn fonda la Pennsylvanie et bâtit sa capitale Philadelphie. b) en Ecosse : A la fin du XVe siècle, il ne restait pas de trace de la lumière apportée par Wyclif. - Patrick HAMILTON alla étudier à Rome, puis en Allemagne. Il prit position pour la Réforme et retourna en écosse prêcher l' Evangile. Pourchassé par le cardinal Beatoun, il mourut sur le bûcher, mais la parole d Dieu se propagea rapidement. - WISHART : Il continua l' oeuvre de Hamilton. Beatoun ne pouvant l' arrêter, il lui fit interdire la chaire, mais Wishard se mit à prêcher en plein air. Il sauva la vie d' un émissaire de Beatoun qui avait tenté de l' assassiner et que la foule allait tuer. Il fut lui - aussi brûlé vif. 99 1515/1572 - John KNOX : Il commença à enseigner les idées de la Réforme vers 1540. Quand Marie Stuart, la sanguinaire, accéda au trône en 1553, il se réfugia à Genève, où il s'imprégna profondément de l' enseignement de Calvin. En 1559, il fut rappelé en Ecosse par le gouvernement écossais pour devenir le chef du mouvement de réforme national. La situation politique faisait que la réforme de l' Eglise et l' indépendance nationale se confondaient en un seul mouvement. Marie, Reine d' Ecosse, avait épousé François II de France, le fils de Catherine de Médicis.. Ainsi donc, la France et l' Ecosse se trouvaient alliés par le mariage. La France voulait à tout prix écraser le protestantisme. Philippe II d'Espagne complota l' assassinat de la Reine Elisabeth d' Angleterre afin de mettre Marie sur le trône à sa place. La pape Pie V collabora au projet en promulguant une bulle excommuniant Elisabeth et déliant ses sujets de leur allégeance. (Dans le langage Jésuite, cela signifiait que l' assassin rendait un service à Dieu.) Il n' y avait donc aucune possibilité de réforme dans l' église d' Ecosse, tant que le pays demeurait sous le contrôle de la France. John Knox croyait fermement que l' avenir du protestantisme était lié avec une alliance entre une Angleterre protestante et une Ecosse protestante. Il se révéla être un chef de premier ordre. L' Eglise réformée fut établie en 1560 et, avec l' aide de l'Angleterre, les français furent chassés en 1567 et l' Eglise de Rome y fut plus totalement balayée que partout ailleurs. Ce fut John Knox qui, en grande partie, fit de l' Ecosse ce qu'elle est encore de nos jours. 10) la réforme dans les pays méditerranéens : a) en Italie : La Réforme avait été introduit en Italie par Jérôme Savonarole. Les écrits de Melanchton et Zwingli y furent plus tard introduits. Le pape les fit interdire mais le Sénat les faisait lire clandestinement dans les églises après l' office. Pendant les guerres entre Charles - Quint et François Ier, le pape était trop occupé par les problèmes politiques pour penser à réprimer la Réforme et elle put se développer librement pendant 20 ans. 100 1542 Le pape commença à s' émouvoir des progrès de la Réforme. Il fit introduire des espions dans les églises. C' est ainsi que Paleario fut trahi et condamné au bûcher. - Bernardo Occino : Il prêcha à Venise en présence des sénateurs et du Nonce. Celui - ci interrompit la prédication et lui interdisit la chaire. Il en résulta une émeute à la suite de laquelle il dut s' enfuir à Bâle. - Pierre Martyr Vermigli : Il fonda une assemblée à Lucques, près de Florence. Ayant du fuir la persécution dans son pays, il fut professeur à Strasbourg, puis à Oxford. A l' avènement de Marie Tudor, il partit pour Zurich où il termina sa vie. - Curione dut aussi quitter l' Italie. Il exerça son ministère à Berne, puis à Bâle où il fut l' un des plus brillants professeurs de l' université. - Renée de France, duchesse de Ferrare. Son mari, Hercule II, offrit l' asile aux protestants. A la mort du duc, elle rentra en France et accueillit les persécutés dans son domaine de Montargis. Le duc de Guise, son gendre, voulut attaquer son château, mais elle lui tint tête. D' importantes communautés se formèrent au Tessin et en Calabre. b) En Espagne : La réforme ne réussit jamais beaucoup à percer parce que l' inquisition y était déjà à l' oeuvre. Tous les efforts de liberté de pensée indépendante furent écrasées impitoyablement. Torquemada (1420/1498), un moine dominicain et chef inquisiteur, envoya en 18 ans 10 200 personnes au bûcher et 97 000 autres à la prison à vie. De 1481 à 1808, il y eut au moins 100 000 martyrs et 1 500 000 exilés. Aux XVIe et XVIIe siècles, l' inquisition étouffa la vie littéraire de l' Espagne et plaça le pays hors de la civilisation européenne, alors qu' au moment où la Réforme avait commencée en Espagne, le pays était le plus puissant du monde. 101 1588 - L' Armada espagnole : Un des éléments de la stratégie jésuite fut d' essayer de renverser les pays protestants. Le pape Grégoire XIII ne s' arrêta à rien pour pousser Philippe II à faire la guerre à l' Angleterre protestante. Sixte V, qui devint pape au moment où l' entreprise arrivait à maturité, en fit une croisade, c' est - à - dire qu' il offrit des indulgence à quiconque y participerait. A cette époque, l' Espagne possédait la flotte la plus puissante qui ait jamais navigué, mais cette fière Armada fut vaincue dans la Manche. 11) La Réforme aux Pays - Bas : La Belgique et les Pays - Bas ne formaient qu' un seul pays occupé par l'Espagne. a) Les précurseurs : 1379/1474 - Thomas Kempis : auteur présumé de "L' imitation de Jésus - Christ. - Jean de Wesel. 1513/1531 b) Anvers devint dès l' invention de l' imprimerie un très grand centre de diffusion de la parole de Dieu. On y publia 25 traductions de la Bible en français, en hollandais et en flamand. c) sous Charles Quint : 1522 Il instaura l' inquisition et fit brûler les écrits luthériens. Plus par politique que par conviction, il renforça la persécution dans la deuxième moitié de son règne. "Aussitôt après l' exécution des martyrs, nombre d' habitants se convertirent." Erasme. 102 1566/1598 d) Sous Philippe II : - La gouvernante Marie de Parme fut favorable à l' Evangile. Elle écrivit au roi pour lui demander la liberté de culte pour les protestants. Devant le refus de Philippe II, elle démissionna. - l' infâme duc d' Albe lui succéda et déclencha une terrible persécution. Des exécutions en masse eurent lieu à Malines, à Valenciennes et dans d' autres villes de Flandre. Un décret de l' inquisition condamna le pays à mort. Plus de 100 000 personnes furent massacrés, 100 000 s' enfuirent en Angleterre. Philippe II fit même assassiner son fils Don Carlos, ce qui lui valut les éloges de Pie VI. e) L' union d' Utrecht : 1579 Les atrocités commises par le duc d' Albe poussèrent finalement le peuple à la révolte. La Belgique, restée catholique, demeura attachée à l' Espagne, tandis que les provinces du Nord, (Pays - Bas actuels) se déclarèrent indépendantes par l' union d' Utrecht sous le nom de Provinces - Unies. 1533/1584 f) Guillaume de Nassau, prince d' Orange, dit "le Taciturne". Après le traité de Cateau - Cambraisis (1559) dont il fut le négociateur, il embrassa la foi protestante et épousa la fille de l' amiral de Coligny. Philippe II fut son pire ennemi. Celui - ci le fit assassiner par un Jésuite nommé Gérard. 12) La Réforme en Scandinavie : La Norvège, la Suède et le Danemark ne formaient qu' un seul pays. Christian II, beau frère de Charles - Quint en était le roi. C' était un pays très pauvre, la population était analphabète et il n' existait aucune traduction de la bible dans leur langue. Toutefois, les livres de Luther se répandirent rapidement au Danemark, Christian II encouragea ce mouvement, mais uniquement dans un but politique. En Suède, une insurrection fut réprimée dans le sang par Christian II. 103 1496/1560 - Gustave Vasa, fils d' une des victimes, s' enfuit en Allemagne où il se convertit. Il retourna en Suède pour évincer le tyran et proclamer sa foi. 1523 La Suède proclame son indépendance et choisit pour roi Gustave Vasa. Il s' efforça de répandre les doctrines protestantes tout en respectant les libertés individuelles. Il se préoccupa de l' instruction du peuple et fit traduite la Bible en suédois. Après une nouvelle révolte au Danemark, Christian II s' enfuit aux Pays Bas. Frédéric de Holstein lui succéda et encourage la Réforme. Sous son règne, la Bible fut traduite en danois. 104 C. LES SUITES DE LA REFORME XVII et XVIIIe siècles 1)Les papes du XVIIe siècle : DATE PAPE 1592/1605 CLEMENT VIII 1605 LEON XI 1605/1621 PAUL V 1621/1623 GREGOIRE XV 1623/1644 URBAIN VIII 1644/1655 INNOCENT X 1655/1667 ALEXANDRE VII 1667/1669 CLEMENT IX 1670/1676 CLEMENT X 1676/1689 INNOCENT XI 1689/1691 ALEXANDRE VIII 1691/1700 INNOCENT XII Avec l' aide des Jésuites, il extermina les protestants en Bohème 2)Les papes du XVIIIe siècle : DATE PAPE 1700/1721 CLEMENT XI Il déclara que les rois ne régnaient que par son autorisation et promulgua une bulle cotre la lecture de la Bible. 1721/1724 INNOCENT XIII 1724/1730 BENOIT XIII 1730/1740 CLEMENT XII 1740/1758 BENOIT XIV 1758/1769 CLEMENT XIII 1769/1774 CLEMENT XIV Il ordonna la suppression des Jésuites en Espagne, en France et au Portugal. 1775/1799 PIE VI 105 3) Les suites de la Réforme en Europe centrale : a) en Bohème : Dès 1600, sur une population de 4 000 000 habitants, 80% étaient protestants. Quand les Habsbourg, la famille royale et les jésuites eurent achevé leur travail, il n' en restait plus que 800 00, tous catholiques. b) en Autriche et en Hongrie : La moitié de la population qui avait embrassée la foi protestante fut massacrée par les Habsbourg et les jésuites. c) en Pologne : Dès la fin du XVIe siècle, il semblait que les doctrines de Rome allaient être complètement balayées, mais là aussi, par la persécution, les jésuites tuèrent la Réforme. 4) Les suites de la Réforme en Allemagne : 1618/1648 a) la guerre de 30 ans : Après avoir été battus en brèche par les protestants, le catholicisme, au XVIIe siècle, gagnait du terrain, d' autant plus que le protestantisme s' affaiblissait par des divisions intérieures. Dès 1580, les protestants étaient majoritaires en Bohème et en Hongrie, y compris la plupart des nobles. L' empereur Ferdinand II, de la maison des Habsbourg avait été éduqué par les jésuites et, avec leur concours, entreprit de supprimer le protestantisme. Les protestants s' unirent pour se défendre. La première partie de la guerre (1618/1629 tourna à l' avantage des catholiques qui réussirent à chasser les protestants de tous leurs états. Puis ils décidèrent de faire revenir les états protestants d' Allemagne au catholicisme. 1611/1632 - Gustave Adolphe, roi de Suède, comprit que la chute de l' Allemagne protestante mettait son royaume en péril et signifiait peut être la fin du protestantisme. Il entra dans la guerre et son armée fut victorieuse. La guerre prit fin avec le traité de Westphalie (1648) qui fixa les frontières entre les états protestants et catholiques. Cette guerre laissa l' Allemagne totalement ruinée. Les partis luthériens et réformés continuèrent à se faire la guerre jusqu' à ce que les chrétiens, lassés de ces luttes intestines, désirent revenir aux sources. 106 b) Les piétistes : 1635/1705 - Spenner : Pasteur à Strasbourg, puis à Francfort. Il fut le premier, à son époque, à organiser des réunions de maisons. Appelé à Dresde par l' Electeur de Saxe, il enseigna aussi bien sur le plan des connaissance humaines que sur le plan spirituel. Un réveil s' amorça parmi les étudiants de Leipzig, mais leur étroitesse d'esprit leur valut le sobriquet de "piétistes". Tombé en disgrâce pour avoir fait des reproches à l' Electeur, il partit pour Berlin où il termina son ministère. 1663/1727 - Auguste Hermann Francke :Il étudia à Leipzig, où il rencontra les piétistes et se convertit. Il fut professeur à Leipzig, puis pasteur à Erfurt. Mais il exerça principalement son ministère à Halle, qui devint une place forte de la foi évangélique. Il y construisit par la foi un orphelinat et des écoles. c) Les Moraves : 1700/1760 - Nicolaus Ludwig, comte de Zinzendorf : Né à Dresde, converti en 1722, il accueillit sur ses terres les chrétiens de Moravie, (partie orientale de l' actuelle République Tchèque) qui fuyaient la persécution. Il y fondèrent la ville de Herrnhut (protection du seigneur). Après un séjour en France où il fut approfondi dans la foi, il reçut un appel missionnaire. A Copenhague, il rencontra un chrétien antillais de Saint - Thomas qui l' exhorta à venir évangéliser son peuple. Il envoya Sörensen parmi les esquimaux du Groenland, et deux moraves, Feder et Israël à Saint - Thomas. Mais le bateau fit naufrage et seul Israël survécut. 1734 Sur 29 missionnaires envoyés aux Antilles, dix moururent de maladies inconnues en Europe. L' église de Herrnhut se découragea et freina son oeuvre missionnaire, mais elle se ressaisit bientôt et persévéra. En 1760, l' année de la mort de Zinzendorf, 226 missionnaires moraves étaient partis dans 28 pays différents. 107 Zinzendorf partit lui même avec sa fille en Amérique du Nord, où il évangélisa les indiens au péril de sa vie. Zinzendorf gagna au salut un brigand qui venait de le débourser. Les moraves étaient très attachés à la parole de Dieu et à l' enseignement de la jeunesse. 5) Les suites de la Réforme en France : DATE ROI DE FRANCE ou régime politique 1610/1643 LOUIS XIII Le cardinal de Richelieu, chef du conseil du roi, voulut abolir les privilèges de ceux qui pouvaient s' opposer à l' autorité royale. Les protestants se sentant menacés prirent les armes et se retranchèrent à La Rochelle, qui fut prise. Richelieu leur accorda la grâce d' Alais. Il leur retira les privilèges acquis par l' édit de Nantes mais leur conservait la liberté de culte. 1643/1715 LOUIS XIV D' abord favorable aux protestants qui s' étaient comportés loyalement pendant "la fronde", il se laissa entraîner par ses conseillers, les jésuites Letellier et Lachaise, et madame de Maintenon, à durcir sa position envers eux. Il utilisa les "dragons", soudards recrutés dans les couches les plus basses de la population pour obtenir des abjurations par la force. 108 18.10.1685 Louis XIV révoque l' édit de Nantes : Les temples devaient être détruits, les pasteurs expulsés, ceux qui essayaient d' émigrer encouraient les galères. A l' exception de Saint - Simon, tous les grands auteurs du temps ont approuvé la décision du roi. Toutefois, un grand nombre de protestants qui avaient abjuré se ressaisirent. Sous le gouvernement de Colbert, qui s' était opposé à la révocation, beaucoup émigrèrent en Angleterre, en Suisse, en Allemagne et surtout au Brandebourg, pays inculte q' ils surent fertiliser. En revanche, la Touraine, le Lyonnais et le Poitou, provinces riches, se mirent à péricliter. - Blanche Gamond : périt en captivité à l' hôpital de Valence, dirigé par D' Hérapine, dit "la Rapine". 1702/1713 - Les Camisards, dans les Cévennes, se soulevèrent contre l'autorité royale. 1715/1723 LA REGENCE 1723/1774 LOUIS XV - Marie Durand fut enfermée en 1730 à la tour de Constance, à Aigues - Mortes, à l' age d 15 ans. Elle y resta 38 ans. - Antoine Court ouvrit à Lausanne une école Biblique. 1774/1792 1787 LOUIS XVI L' édit de tolérance met fin aux persécutions. 109 1789/1802 LA REVOLUTION, LA PREMIERE REPUBLIQUE Le peuple se souleva contre la tyrannie des classes dominantes et renversa la royauté. Le clergé, qui possédait 1/3 de toutes les terres, était paresseux, immoral, riche et impitoyable dans son traitement des pauvres. Dans ces temps de terreur, l' église romaine fut à son tour persécutée, des prêtres furent décapités ou exilés, leurs biens confisqués. Les églises furent fermées, le christianisme fut officiellement aboli. 1802/1815 LE PREMIER EMPIRE; NAPOLEON Ier Napoléon rétablit l' Eglise, mais pas la propriété. Dans une large mesure, il mit un terme au pouvoir politique des papes dans tous les pays. En 1802, il promulgua un nouvel édit de tolérance et rétablit la liberté de cultes pour toutes les confessions. 6) Les suites de la Réforme en Angleterre : 1703/1791 a) John WESLEY et le méthodisme : Au XVIIIe siècle, le niveau spirituel de l' Angleterre était tombé extrêmement bas. "Il n' y a pas de religion en Angleterre, si quelqu' un en parle, tout le monde se met à rire." MONTESQUIEU John Wesley est né en 1703, fils d' un pasteur, il fut instruit dans la Bible par sa mère. Enfant, il fut sauvé de justesse d' un incendie, si bien qu' il choisit pour devise :"N' est-ce pas un tison arraché au feu." ZACHARIE 3.2 110 1721 A 18 ans, il entreprit des études théologiques à Oxford. A 23 ans, on lui attribua une chaire de grec. Avec son ami Georges Whitefield et son frère Charles, il fonda une petite assemblée. La rigueur avec laquelle les cultes sont réglés leur valurent le surnom de "Méthodistes". Malheureusement, Wesley et ses disciples ignoraient la nouvelle naissance. 1735 Wesley et son frère s' embarquèrent pour la Géorgie, en Amérique du Nord. Au contact de missionnaires moraves, ils s' approchèrent d' avantage de Dieu, mais sans parvenir à la conversion. Toutefois, ils fondèrent des églises méthodistes. Leur message étant très légaliste, leurs églises avaient du mal à se développer. 1738 De retour en Angleterre, Wesley rencontra à Londres le pasteur morave Böhler et se convertit véritablement le 24 mai 1738. Dès lors, il se mit à prêcher le plein Evangile. Il se fit fermer les portes des églises où il avait l' habitude de prêcher. Tous ses amis l'abandonnèrent, exceptés Charles et Whitefield. Il se rendit à Herrnhut auprès de Zinzendorf. Le pasteur Christian David l'encouragea dans son ministère. De retour en Angleterre, il se remit à prêcher, aussi bien à Londres que dans les villages, souvent en plein air. Whitefield commença à prêcher aux mineurs de Kingswood, près d Bristol. Au bout de quelques jours, il avait réuni 20 000 auditeurs. Un véritable réveil se produisit en Angleterre et au pays de Galles où le terrain avait été défriché par un nommé Harris. Whitefield partit évangéliser l' Amérique du Nord tandis que Wesley continua l'oeuvre en Angleterre. Dans l' exercice de son ministère, il fut souvent outragé par la foule et manqua plusieurs fois d' être tué. Il parcourait en moyenne 8 000 km par an. 111 b) la naissance des écoles du dimanche : 1780 Elles furent fondées par Robert Raibes, un éditeur anglais de Gloucester, dans le but de donner une éducation chrétienne aux enfants pauvres non scolarisés qui travaillaient dur dans les usines. Fondée comme branche missionnaire de l' Eglise, le mouvement a grandi énormément et est devenu une partie normale de la vie des églises protestantes et évangéliques. 7) Les suites de la Réforme aux Etats - Unis : Les Etats - Unis furent fondés sur le principe de la tolérance religieuse pour tous. Il furent colonisés en 1606 par les puritains anglais en Virginie, en 1615 par des réformés hollandais dans l' état de New York, en 1620 par des puritains au Massachusetts et par des catholiques anglais en 1634 à Baltimore. Ces derniers n' obtinrent leur charte qu' à condition de permettre la liberté de religion à tous. Les Etats - Unis affirmèrent très tôt le principe de la séparation de l' Eglise et de l' état. L' impulsion vint surtout de Roger Williams, un pasteur anglican qui, chassé du Massachusetts en 1636, fonda la colonie de Rhode Island où il s'affilia aux baptistes. Les puritains avaient été très zélés pour exiger la liberté de conscience pour eux mêmes, mais Williams insista pour qu' elle soit accordée à tous. 112 QUATRIEME PERIODE PERIODE CONTEMPORAINE XIXe et XXe siècles depuis la Révolution Française (1789) A. LE DECLIN DE L' AUTORITE PAPALE 1) Les papes du XIX e siècle : DATE PAPE 1800/1820 PIE VII Il promulgua une bulle contre les sociétés bibliques et réhabilita les jésuites. 1821/1829 LEON XII Il condamna toute liberté religieuses, tout tolérance, les sociétés bibliques et les traductions de la bible. Il déclara que "quiconque est séparé de l' Eglise catholique romaine, aussi irréprochable soit - il par ailleurs, n' a aucune part à la vie éternelle. 1829/1830 PIE VIII 1831/1846 GREGOIRE XVI Ardent défenseur de l' infaillibilité papale, il condamna lui aussi les sociétés bibliques. 113 1846/1878 PIE IX Il perdit les Etats pontificaux et décréta L' INFAILLIBILITE PAPALE. Il proclama le droit de supprimer l' hérésie par la force, condamna la séparation de l' Eglise et de l' Etat, ordonna d' obéir aux chef de l' Eglise plutôt qu' aux autorités civiles, dénonça la liberté de conscience, la liberté de culte, la liberté d' expression et la liberté de la presse. Il décréta l' Immaculée Conception et la divinité de Marie., condamna les sociétés Bibliques, déclara que le protestantisme "n' était nullement une forme de religion chrétienne" et que "tous les dogmes de l' Eglise catholique romaine ont été dictés par Christ à travers ses représentants sur terre." 1869/1870 1878/1903 -concile de Vatican I : déclaration de l' infaillibilité papale. LEON XIII Il affirma être le chef de tous les chefs et détenir sur terre la place de Dieu - Tout - puissant. Il souligna l' infaillibilité papale et déclara que les protestants étaient les "ennemis du nom de chrétien", affirmant que la seule méthode de coopération était la soumission totale au pontife Romain. Il dénonça "l'américanisme" et les ordres maçonniques. 114 L' INFAILLIBILITE PAPALE L' idée d' un pape infaillible n' est exprimée nulle part dans la littérature chrétienne pendant six cents ans. Elle commence à poindre avec la parution des faux décrets et se développa ensuite avec l' engagement des papes dans les croisades et leurs conflits avec les empereurs. De nombreux papes, depuis Innocent III(1198/1216) prônèrent l' idée mais les conciles de Pise (1409), de Constance (1414) et de Bâle(1431) décrétèrent expressément que les papes sont soumis aux conciles. Pie IX, en 1854, de sa propre autorité souveraine et sans la coopération d' un concile proclama l' Immaculée Conception de Marie, pour tâter l' opinion du monde catholique sur la question. Sa réception l' encouragea à convoquer le concile de Vatican (1870), dans le but exprès de se faire déclarer infaillible, ce qui fut fait après maintes résistances et grâce à son habile manipulation. Le décret précise qu' il a été "divinement révélé" que : "le pontife romain, lorsqu'il parle "ex cathedra", jouit pleinement...de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que son Eglise soit pourvue en définissant sa doctrine touchant la foi et les moeurs. Par conséquent, de telles définitions du pontife romain sont irréformables par elles - mêmes, et non en vertu du consentement de l' Eglise." 115 LA PERTE DU POUVOIR TEMPOREL Depuis 754, les papes avaient été les chefs civils d' un royaume appelé "Etats Pontificaux", qui comprenaient une bonne partie de l' Italie et avait pour capitale Rome. Nombreux furent les papes qui s' étaient d' avantage intéressés à l' extension des frontières, des pouvoirs et des richesses de ce royaume qu' au bien être spirituel de l' Eglise. La corruption papale fut aussi éclatante dans le domaine temporel que dans le domaine spirituel. La mauvaise administration de Rome par les papes était légendaire : vénalité des officiers, tua s de criminalité élevé, rues malsaines, exactions sur les visiteurs, fausses monnaies et loterie. Pie IX gouvernait avec l' aide de 10 000 soldats français. Au moment où éclata la guerre franco - prussienne en 1870, ces troupes furent rappelées en France. Victor - Emmanuel, roi d' Italie, saisit l' occasion pour s' emparer de Rome et ajouter les Etats Pontificaux au royaume d' Italie. Le vote populaire confirmant le transfert de Rome de l' autorité papale à celle du gouvernement Italie fut approuvé par 133 648 voix contre 1507. Ainsi, le pape non seulement perdit son pouvoir terrestre mais devint lui-même le sujet d' un roi, ce qui était profondément humiliant pour celui qui prétendait être le souverain de tous les rois. Son pouvoir temporel fut rétabli sur une petite échelle par Mussolini, avec les accords de Latran en 1929, et bien que la cité du Vatican ne recouvre que 44 hectares, le pape est à nouveau le souverain de son petit royaume. 116 2) Les papes du XXe siècle : DATE PAPE 1903/1914 PIE X Il dénonça les chefs de la Réforme comme ennemis de la croix de Christ. 1914/1922 BENOIT XV 1922/1939 PIE XI Il réaffirma en 1928 que l' Eglise catholique romaine était la seule église du Christ et que la réunification de la chrétienté n' était possible qu' à la seule condition d' une soumission totale à Rome. 1939/1958 PIE XII Il proclama en 1950 le dogme de l' assomption de Marie. 1958/1963 JEAN XXIII A ne pas confondre avec Jean XXIII (1410/1415), de triste mémoire. Il convoqua le concile de Vatican II 1962/1965 - le concile de Vatican II : le plus grand concile jamais convoqué, visant à actualiser l' Eglise romaine et à unifier la chrétienté. 1963/1978 PAUL VI Il continua et termina le concile de Vatican II et il réaffirma les doctrines théologiques et le célibat des prêtres. 1978 JEAN-PAUL Ier 1978/- JEAN-PAUL II B. LE DECLIN DE LA FOI PROTESTANTE - la théologie libérale : Le livre de Darwin, "De l' évolution des espèces" a fortement ébranlé, au XIXe siècle, la foi protestante. Le doute s' est installé quant à la vérité des Ecritures. L' école de Tübingen, puis celle de Wellhausen, promurent une nouvelle théologie appelée théologie libérale, ou théologie moderne, reniant l' inspiration plénière et verbale des Ecritures, et refusant d' admettre tout ce qui, dans la Bible, ne peut se démontrer par le raisonnement humain. 117 - la mondanité dans l' Eglise : A la fin du XIXe siècle, les églises s' enrichirent matériellement, mais perdirent beaucoup de leur force spirituelle. C. QUELQUES HOMMES DE DIEU REMARQUABLES 1792/1875 a) Charles FINNEY Grand revivaliste américain. 1805/1898 b) Georges MULLER Il construisit et fit vivre, uniquement par la foi, un orphelinat à Bristol. 1832/1905 c) Hudson TAYLOR Missionnaire de la Chine intérieure. 1834/1892 d) Charles SPURGEON Remarquable prédicateur britannique. 1837/1899 e) Dwight L. MOODY Un des plus grands gagneurs d' âmes. D. LES PRINCIPALES SECTES MODERNES 1) L' Eglise adventiste du septième jour : a) les origines : 1831 Le batiste américain William Miller annonce le retour de Jésus - Christ en 1844. Après cette date, son mouvement se divise en divers groupes dont le principal devient l'Eglise adventiste du septième jour, fondé par Hélen White. 1864 M.B. Czechowski, ex prêtre polonais réfugié aux U.S.A. débarque en Angleterre, fonde des communautés en Italie, puis en Suisse et ouvre la première église en France, à Valence. b) Doctrine : Orthodoxe en ce qui concerne l' autorité de la Bible, la divinité de Jésus, le salut par la foi, le baptême, etc., elle met l' accent sur l' attente du retour de Jésus. L' Eglise adventiste conserve beaucoup de règle vétéro-testamentaires, principalement le repos obligatoire du sabbat et de strictes observances alimentaires. 118 2) Eglise de Jésus - Christ des saints des derniers jours (Mormons) : a) origines 1830 Fondée par Joseph Smith (1805/1844) après "une visite de Dieu et de Jésus - Christ" sur les collines de Cumorah, près de Palmire (NY), aujourd' hui lieu saint de l' Eglise. 1844 Smith présente sa candidature à la présidence de la république des U.S.A. L' émeute éclate. Son frère et lui sont arrêtes et tués par la populace dans leur prison ( le 27/6 ). 1847 Les Mormons s' établissent dan l' Utah, sous le gouvernement du deuxième prophète Brigham Young (1801/1877). b) Doctrine : Principe essentiel, le libre arbitre, base de tout acte et de toute décision. Livres saints : La Bible (seule la traduction de Smith est "inspirée"), Doctrines et Alliances, la Perle de grand prix et surtout le livre de Mormon : traduction des plaques d' or gravées de hiéroglyphes dont un messager de Dieu, Moroni, avait révélé l' existence à J.Smith. Celui - ci les découvrit le 22/9/1827 grâce à "l' Urim et le Thunim". La traduction donna le Livre de Mormon le 2/5/1838. Moroni reprit les plaques que nul n' a revues depuis. Selon ce livre, un premier groupe vint de Babylone en 2200 av. J.C. pour s' établir en Amérique, un deuxième vint de Palestine en 660 av. J.C. un troisième groupe en 590 av. J.C. L' Amérique aurait été peuplée par quatre civilisations : les Jaredites (qui s'entre-tuèrent), les Néphites (anéantis en 421 av. J.C. un de leurs prophètes, Mormon, écrivit les plaques d' or), les Laménites (ancêtres des indiens d' Amérique) et les Malékites, émigrés en Amérique et qui seraient parmi les ancêtres de indiens. Jésus serait venu parmi eux après sa résurrection et aurait établi une branche de son Eglise. 119 3) Eglise du Christ - scientiste : a) origine : 1879 Fondée par Mary Baker Eddy (1821/1910) dont le livre "Science et Santé avec la clé des Ecritures" contient les articles de foi. b) doctrine : Dieu est le principe divin de tout ce qui existe réellement. Le Christ rachète l'homme du péché, de la maladie et de la mort, indiquant ainsi leur irréalité. 4) Les Témoins de Jéhovah (d'abord appelés Etudiants de la bible jusqu' en 1931) a) Origines : 1870 Charles Taze Russel (1852/1916) entreprend l' étude de la bible avec quelques associés. 1877 Le "Livre des trois mondes" identifie la date de 1914 à celle de la fin du temps des nations. 1879 Premier numéro de "La Tour de garde". 1933/1945 En Allemagne, env. 10 000 témoins de Jéhovah sont emprisonnés pour avoir refusé le Nazisme. Plusieurs milliers moururent dans les camps de concentration. b) doctrine : Un seul Dieu unique : le Père Jéhovah, créateur de toutes choses. Son fils fut créé esprit et devint plus tard l' homme Jésus. L' Esprit - Saint est la force active de Dieu. Ils rejettent l' immortalité de l' âme et les supplices éternels. Ils croient à une intervention divine prochaine qui fera disparaître la méchanceté de la terre, après quoi, survivants et ressuscités la transformeront en paradis. L' énorme majorité des humains sera ressuscitée sur terre, seuls 144 000 sont appelés à régner au ciel avec Jésus. Les témoins de Jéhovah prêchent de maison en maison. Ils s' appliques à maintenir un haut niveau de moralité et, d' après Actes 15.23, refusent les viandes non saignées et les transfusions sanguines. 120 5) Les amis de l' homme : a) Origines : 1916 Fondés sous le nom "d' Anges de l' Eternel" par le suisse Alexandre Freitag (1870/1947). b) Doctrine préconisant le changement de caractère par la pratique de l' Evangile. 6) Le culte Antoiniste : 1910 Fondé à Jemeppe sur Meuse, en Belgique, par Louis Antoine, dit le père Antoine, ouvrier mineur (1870/1947) Les Antoinistes croient à la réincarnation comme étant la loi de l' évolution des êtres. 7) L' Eglise de l' unification : a) Origines : 1954 Fondés à Séoul par Sun Myung Moon (né en Corée en 1920). Interné par le régime Nord- Coréen en camp de concentration de 1948 à 1950 pour infraction à l' ordre social, il est libéré par la guerre de Corée et devient militant évangéliste. 1958 Envoi de missionnaires au Japon. 1959 Envoi de missionnaires aux U.S.A. 1962 Envoi de missionnaires en Europe 1975 Envoi de missionnaires dans tous les pays du monde. Moon s' est consacré principalement à l' action missionnaire aux U.S.A. à partir de 1972, se faisant notamment le défenseur de Nixon dans l' affaire du Watergate (1974). 1982 Moon est condamné à 18 mois de prison pour une fraude fiscale de $ 162 000. Il est incarcéré du 20/7/84 au 20/8/85. b) Doctrine : Contenue dans "les Principes divins" de Moon. L' idéal de Dieu se réalisera par l' établissement de son royaume sur terre, coïncidant avec le retour de Jésus - 121 Christ. L'unification de toutes les cultures et de toutes les religions viendra en prélude. Il préconise un christianisme intégral, notamment la pratique de la prière et le don de soi total pour prévenir le matérialisme et le communisme et lutter contre le déclin moral et spirituel du monde actuel. E. LES EGLISES EVANGELIQUES MODERNES 1) L' Eglise baptiste : L' Eglise baptiste est le reflet de différents efforts entrepris pour revenir aux sources du christianisme primitif. Roger Williams fut le fondateur de la première église baptiste aux U.S.A. en 1639. En France, l' Eglise baptiste s' est formée au début du XIXe siècle. Avec Henri Pyt, une petite assemblée s' est formée à Lannoy, près de Lille. Cette assemblée a découvert la signification du baptême biblique. La première assemblée baptiste à Paris a été fondée en 1835 avec six membres. La doctrine baptiste est fondée sur la vérité biblique. Ce sont les baptistes qui ont remis en valeur le baptême d' adultes par immersion, d' où leur nom. Comme la plupart des églises évangéliques non pentecôtistes, les baptistes confessent que la conversion et le baptême dans le Saint - Esprit sont une expérience unique. 122 2) L' Armée du Salut : a) Le fondateur : William BOOTH : Né le 10 avril 1829 à Nottingham, en Angleterre, dont la situation sociale était alors catastrophique. Dès son jeune age, il est bouleversé par la misère qui règne dans son entourage. A quinze ans, il quitte l' église anglicane qui sommeille pour rejoindre l' église méthodiste dans laquelle il se convertit. Il exerce la profession d' employé dans une maison de prêts sur gages dans sa ville natale. Fiancé avec une chrétienne convaincue, Catherine Munford, il l' épouse le 16 juillet 1855 en l' église méthodiste de Stockwell. Il devient prédicateur laïque, puis pasteur. En juillet 1865, il lance un mouvement d' évangélisation des pauvres à Whitechapel : la "Mission chrétienne de Whitechapel". Le 7 août 1878, l' Armée du Salut débute dans un cimetière désaffecté des bas - fonds Londoniens. Son message est à la foi évangélique et social. Son oeuvre se propage dans toute l' Angleterre, puis à l' étranger. A la mort de Catherine Booth, le 4 octobre 1890, l' oeuvre existait dans 58 pays, comptait 9 130 postes d' évangélisation et utilisait 20 840 officiers. William Booth mourut le 20 août 1912. b) Son oeuvre en France : Le 13 mars 1881, trois jeunes filles, dont Catherine Booth, fille de William Booth, débarquèrent à Paris. Malgré les huées, elles persévérèrent et, en un an, 180 personnes se convertirent. L' oeuvre se poursuivit à Valence, à Nîmes, puis dans les Cévennes. En 1917 apparaissent les premiers foyers salutistes. Beaucoup de réalisations sociales voient le jour : 1925 : le palis du peule. 1930 : le palis de la femme. 1933 : expédition au bagne de Cayenne. 123 1934 : la cité du refuge et la maison de la mère célibataire. De 1943 à 1944, l' Armée du Salut est dissoute par les Allemands. Aujourd' hui, elle est unanimement respectée. En France, elle possède actuellement 145 centre d' action sociale, morale et spirituelle dont 17 institutions pour hommes, 6 pour femmes, 5 institutions mixtes, 5 maisons d' enfants et d' adolescents, 3 maisons de vacances et de repos, 2 colonies de vacances. Elle possède 5 500 lits et distribue 4 500 000 repas par an aux sans - abris. 3) Les Darbystes, ou Assemblées de frères : a) Origine : 1827 A Dublin, quelques chrétiens redécouvrent que la personne de Jésus - Christ est le seul véritable lien entre eux, au dessus de toute appartenance ecclésiale. Ils l' affirment en se réunissant pour partager le repas du Seigneur sans la présence du clergé. Le mouvement s' étend, les assemblées se multiplient, principalement en Angleterre (Plymouth et Bristol) et en Suisse. 1847 John Nelson Darby, pasteur anglican, entraîna nombre d' assemblées dans une stricte discipline, touchant surtout la doctrine. Il les amena à rompre avec celles qui ne la pratiquait pas. b) Organisation : Les assemblées darbystes se caractérisent par l' absence de hiérarchie. Il n' y a pas de ministère à plein temps et les fonctions du culte sont accessibles à tous. 124 F. LE MOUVEMENT DE PENTECOTE (diverses dénominations, principalement les Assemblées de Dieu) 1) La naissance du mouvement de Pentecôte : a) Charles F. PARHAM : 1895 Pasteur d' une église congrégationniste dans l' Iowa, il rejoint l' Eglise méthodiste, puis devient évangéliste itinérant en 1895. 1900 Il ouvre une école biblique à Topeka (Kansas), dans le but de sonder les Ecritures et de progresser dans la sanctification. Les étudiants découvrent que le baptême dans le Saint - Esprit est accompagné du parler en langues. 31/12/190 Agnès N. Ozman est la première étudiante à recevoir le baptême dans le Saint Esprit. 0 b) W.J. SEYMOUR, un noir américain, disciple de Parham, ouvre une oeuvre à Los Angeles (Azusa street) dans laquelle se produisent de nombreuses expériences de baptêmes dans le Saint - Esprit et de dons spirituels. c) L' introduction du pentecôtisme en Europe : - A.T. BARRAT, pasteur méthodiste norvégien reçoit le baptême dans le Saint - Esprit à Azusa street et introduit le message de Pentecôte dans son pays. - Alexander A. BODDY, pasteur anglican rendit visite à Barrat à Oslo et rentra en Angleterre rempli du Saint - Esprit et y annonça la Pentecôte. 1904/1905 d) Le réveil au Pays de Galles se produisit sous le ministère d' Evan Roberts. 2) Le mouvement de Pentecôte en France : 1902 a) Le "Ruban Bleu" : Une suissesse, Hélène Biolley, ouvrit en 1902 sur le port du Havre un hôtel restaurant sans alcool, le "Ruban Bleu", qui fut à la fois un refuge pour les alcooliques et les marginaux et un centre spirituel. Il s' y produisit des baptêmes dans le Saint - Esprit et des guérisons miraculeuses. 125 Le "Ruban Bleu" fut le point de chute de nombreux évangélistes, entre autres Smith Wigglesworth, Félix Gallice, Christo Domoutchef et Ove Falg. b) Douglas SCOTT (Illford, Essex, 9 juin 1900 / Chalon sur Saône, 17 avril 1967) : Venu au Havre en 1927 dans le but d' apprendre le français en vue d' un service missionnaire au Congo, il tint des réunions au "Ruban Bleu". Il resta finalement en France et partant du Havre, ouvrit des oeuvres dans tout le pays. Le Réveil se déclara en 1932/1933 et se prolongea durant les années de guerre. 126 G. L' ESPERANCE DE L' EGLISE : L' Eglise est entrée dans une période trouble appelée les "Temps de la fin" (MATTHIEU 24, MARC 13, LUC 21). Le Seigneur jésus a promis, dans ces derniers temps, de revenir pour enlever son Eglise et la prendre avec lui (JEAN 14.3). Il ne faut pas s' étonner de voir les ténèbres s' épaissir et la crainte de Dieu disparaître, même parmi les chrétiens de nom et de profession. La Bible ne dit pas qu' un réveil universel réconcilierait toutes les dénominations chrétiennes avant le retour du Seigneur et nous devons nous garder de tout sentimentalisme dans ce domaine. Toutefois, le simple bon sens nous amène à croire que Jésus ne reviendra pas pour enlever une poignée de rescapés, mais SON EGLISE. C' est pourquoi il nous est permis de croire qu' au milieu des tribulations, un réveil authentique, fondé sur la parole de Dieu, précédera ce jour glorieux. L' Eglise du Seigneur doit tenir ferme, espérer sans se lasser, tenir ferme pour être enlevée avec Jésus - Christ (MATTHIEU 24.42/44) Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, que le juste pratique encore la justice et que celui qui est saint soit encore sanctifié ! Voici, je viens bientôt, et j' apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre. L' Esprit et l' épouse (l' Eglise) disent : Viens ! que celui qui a soif vienne. Que celui qui veut prenne l'eau de la vie, gratuitement ! Oui, je viens bientôt ! Amen ! Viens Seigneur Jésus ! APOCALYPSE 22.12,13,17,20.