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Racines267_mai2015_Mise en page 1 22/04/15 15:33 Page8 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | VIE LOCALE | métier peu banal” “Je fais un Détective privé, médium, gendarme chargé d’identification criminelle… Ils nous dévoilent leur métier hors du commun. Dossier réalisé par Yvelise Richard V oilà près de quarante ans, Jacques Noël a choisi de devenir détective privé. Si, à 66 ans, il est aujourd’hui à la retraite, il n’a pas fermé son agence niortaise, ouverte en 1984. Il garde un pied dans le métier par son activité bénévole de président de la commission de contrôle des détectives européens (représentant le président fondateur). Pour lui, “le détective est le policier du code civil ; le policier et le gendarme sont les enquêteurs du code pénal.” Il ne dévoile d’ailleurs pas aisément sa profession : “pour mon entourage amical ou associatif, je suis gérant de société.” C’est lui qui se rend, à leur demande, chez ses clients. “Ils ne veulent pas être vus entrant dans nos agences. Moi, je fixais souvent mes rendez-vous dans les buffets des gares, où l’on transite sans s’occuper des autres voyageurs.” Sans chapeau, ni trench-coat, Jacques Noël se noie dans la foule… Qui sont les clients des détectives privés ? “Du simple particulier à l’industriel. On nous sollicite dans les divorces (prestations compensatoires, pensions alimentaires…). Si vous faites la preuve qu’une femme mariée a un amant, la prestation compensatoire versée par le mari peut sauter. Des parents s’adressent à nous pour surveiller leurs enfants (“mon fils a de mauvaises fréquentations” ou “je le soupçonne de se droguer”). Des propriétaires nous sollicitent pour la recherche de locataires disparus (“à la cloche de bois !”).” Pour des employeurs, il lui est arrivé de suivre des salariés Jumelles et appareil photo accompagnent le détective dans ses filatures. La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 8 | RACINES | Mai 2015 | Racines267_mai2015_Mise en page 1 22/04/15 15:33 Page9 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | suspectés de maladies simulées (“on prend un arrêt maladie et on travaille au noir !”). Le rapport circonstancié et détaillé du détective, accompagné de photos, remis au client, lui permettra de poursuivre son employé ou de lui demander sa démission. Des industriels l’interpellent en cas de concurrence déloyale, de coulage ou de vol. Bien entendu, “cela finit parfois par l’intervention de la police et le démantèlement d’un réseau.” Le détective ne doit pas devenir complice par négligence, il sait où s’arrête son rôle et passe le relais à la police. Les forfaits journaliers du professionnel varient (entre 600 € et près de 3 000 €, par vacation de huit heures, selon qu’il soit en province ou à Paris). “Attention, il faut être très précis sur le mandat de mission : quand on demande de vérifier si une personne existe, cela ne veut pas dire rechercher cette même personne!” Il peut aussi vérifier si les faits sont bien en concordance avec les dires d’un individu suspecté : “en cas de recherche d’implantation par un client qui souhaite, par exemple, acheter un commerce sans avoir de mauvaise surprise !” Pour effectuer ses filatures, le détective doit s’équiper : dans sa voiture, à côté des jumelles et de l’appareil photo, il garde couverture, thermos, bouteille d’eau, gâteaux secs, et tenue de rechange… Travaillant quand les autres se reposent “le soir, le weekend et pendant les vacances”, le détective a une vie sociale réduite. Peu de femmes restent dans le métier, “elles finissent toujours par se marier”. “En général, le détective travaille seul. Ou bien, il fait appel à des confrères proches, pour lui donner un coup de main, s’il y a un immeuble avec deux sorties à surveiller en même temps, ou une double surveillance, ou encore l’un qui fait une filature en moto et l ’autre en voiture.” Aujourd’hui, on compte environ 2 500 détectives en France. La profession exige désormais un diplôme d’État – après deux ans d’école reconnue (à Montpellier et à Melun) et des stages. “Mais c’’est un métier qui se perd. Les jeunes veulent rentrer chez eux le soir, et ne pas travailler ni trop tard ni le week-end.” VIE LOCALE | “Je perçois des flashs…” À 38 ans, Sébastien exerce en tant que médium et voyant en Vendée. Comment avez-vous découvert que vous pouviez devenir médium ? On parle souvent de don, je pense plutôt qu’il s’agit d’une faculté. Chacun d’entre nous a en soi cette faculté, qui, avec la pratique, s’affine. Enfant, je faisais des rêves prémonitoires. Des choses que je voyais ou que je pressentais étaient souvent justes, se réalisaient. Plus tard, j’ai eu une expérience étrange dans un cimetière, qui a déclenché mon intérêt pour le sujet. J’ai lu et j’ai rencontré des médiums, des voyants et cela m’a aidé à changer de voie professionnelle et à devenir médium. N’est-ce pas difficile d’assumer un tel métier ? Comme dans tous métiers, je suis bien conscient que parmi les médiums ou les voyants, il y a des gens malhonnêtes. Oui, des charlatans, il y en a ! Et leurs méfaits portent atteinte à toute la profession, malheureusement. Les voyants que je connais m’ont donné des conseils et des réponses efficaces à mes questions : ils font du travail de grande qualité. À la télévision, notamment sur la TNT, il y a quelque temps, on a vu beaucoup d’émissions sur la voyance ou la médiumnité : elles n’en renvoyaient pas une image toujours favorable. Les séries de fiction peuvent aussi faire peur aux gens alors que les manifestations très violentes d’esprits malveillants sont rares. En fait, l’image que les autres peuvent avoir de notre métier dépend surtout de la foi qu’ils ont eux-mêmes. Qui vous consulte ? Je reçois toutes sortes de personnes, dans toutes les couches de la société. Les questions portent sur la recherche de l’amour, sur des difficultés de couple, sur des aspects professionnels (recherche d’emploi ou mutations)… Le plus souvent, ils sont à la croisée des chemins et ont besoin d’un conseil pour prendre une décision. Je reçois aussi des gens qui veulent communiquer avec des défunts. Pour avoir des réponses à des Runes et cartes sont des supports pour conforter les flashs et les ressentis de Sébastien. questions restées en suspens au décès du proche, pour les aider dans leur vie s’il y a eu fâcherie ou simplement leur parler et savoir comment “ils vivent làhaut”, s’ils retrouvent des gens qu’ils ont connus sur terre. J’ai des questions sur les vies antérieures. Grâce à des flashs que je perçois, qui sont comme des petits films, je donne tous les détails auxquels je peux avoir accès. Je communique avec les anges gardiens, des êtres qui veillent sur nous comme des guides, qui vont éclairer la personne qui m’interroge. C’est mon rôle : être l’intermédiaire entre la vie physique et l’après-vie. Les défunts parlent par ma bouche, et je répète, mot pour mot ce qui m’est dit. Je donne des pistes…Voyance et médiumnité s’imbriquent dans une même séance. Des objets vous aident-ils pour répondre aux questions ? Je travaille au ressenti, par empathie, comme si j’entrais en résonance avec la personne en face de moi. Chacun d’entre nous dégage quelque chose, en fonction de son vécu et ça, je le perçois, même si c’est sur une photo. Mais pour appuyer mes ressentis et mes flashs, je propose à mes clients de tirer des cartes de tarot ou de jeter les runes que j’interprète : souvent, ils confirment ou complètent mes premiers propos. Contact au 06 25 54 41 98 ou sur le blog : http://sebastienvoyancevendee.blogspot.com La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 9 | RACINES | Mai 2015 | Racines267_mai2015_Mise en page 1 22/04/15 15:33 Page10 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | VIE LOCALE | Gendarme, Tic et Co-Crim À 50 ans, Christophe Aguillon est l’un des cinq gendarmes techniciens de la Cellule d’identification criminelle vendéenne. “N ous intervenons sur tout type d’affaire criminelle : homicides, vols avec violence ou à l’explosif, viols, agressions sexuelles, noyades, incendies, accidents de la route… Mais toujours en "deuxième rideau". L’équipe de gendarmerie, première sur place, gèle la scène, au besoin avec des scellés.” Actif dans la Cellule d’identification criminelle (Cic) du groupement de gendarmerie de la Vendée dès sa création en 2004, l’adjudant-chef Christophe Aguillon, officier de police judiciaire, a suivi une formation spécifique : au sein du centre de formation de la gendarmerie à Fontainebleau et de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie à Rosny-sous-Bois. Devenu technicien d’identification criminelle (Tic), il a ensuite obtenu un diplôme universitaire de la faculté de médecine de Paris. Aujourd’hui, il aborde avec recul et rigueur son travail, qui loin d’être routinier, ne ressemble pas à celui des experts scientifiques des séries télévisées. Le groupe de cinq Tic auquel il appartient comprend deux portraitistes, un spécialiste “aux interventions nucléaires et bactério-chimiques” et un coordinateur criminalistique (Co-crim), en l’occurrence notre adjudant-chef ! Ils sont tous qualifiés de “révélateurs chimiques” pour effectuer des analyses en laboratoire. “Nous sommes présents en cas de découverte de cadavre (70 à 80 % de nos interventions). On s’efforce de déterminer si le décès est naturel, accidentel, si c’est un suicide ou un homicide. Dès que s’imposent des constatations un peu poussées (prélèvements et techniques élaborées), c’est notre partie; l’enquête judiciaire étant menée en parallèle. Plus tard, on présente parfois au tribunal, devant le jury d’Assises, nos résultats ou des photos prises lors de l’enquête. Mais jamais de photo choquante !” La fragilité de la trace “Sur le terrain, on envisage toutes les possibilités, traquant l’erreur faite par l’auteur du crime, les preuves de son passage. En revanche, je cherche à voir le cadavre différemment : je veux juste savoir pourquoi il est là et comment cela s’est passé. Les causes et les circonstances du décès.” Son expérience le guide dans la recherche des “preuves”. “On a une bibliothèque dans la tête, avec des protocoles normalisés pour éviter d’altérer les traces.” Cette recherche est primordiale sur la scène du crime. Sang, empreinte digitale, fibre, signe d’effraction ou marque de chaussure : chaque “trace” répertoriée et photographiée devient alors “indice” potentiel qui, étudié et identifié, peut se transformer en preuve. À charge ou à décharge ! L’équipe des Tic consulte Le véhicule technique de la cellule d’identification criminelle permet à Christophe Aguillon et à ses collègues de procéder aux relevés sur les scènes de crime. de nombreux experts : médecin légiste (en étroite collaboration), toxicologue, anatomo-pathologiste, entomologiste… La procédure lui impose le rapport écrit des constatations de terrain et des résultats d’analyse obtenus en plateau technique. La technologie à la disposition de la cellule est toujours plus performante : là où il y a une décennie, on attendait des résultats plusieurs semaines, la Cic les obtient beaucoup plus rapidement. La “veille scientifique” à laquelle s’astreint le technicien l’informe des progrès les plus récents : en génétique, chimie, physique et matériels d’analyse, mais aussi dans les protocoles de collecte. Des moments douloureux, Christophe Aguillon en a vécu : “Le plus dur, c‘est "le vivant", la victime, surtout s’il s’agit d’un enfant. Le mort, il ne parle pas. Même s’il y a quelques années, dans une enquête, au moment où j’assistais à la troisième autopsie de suite réalisée sur un enfant, je me suis demandé : "Mais qu’est-ce que tu fais là ?" Pourtant j’ai continué… car il n’y avait personne d’autre pour faire mon boulot.” Des satisfactions viennent pourtant égayer ses missions : “quand une victime, croisée au tribunal, me fait un grand sourire ou quand les proches d’une autre victime me saluent ou nous remercient avec des chocolats. On se dit alors qu’on a rempli notre mission.” La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 10 | RACINES | Mai 2015 |