La Maladie de Verneuil
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La Maladie de Verneuil
Le mot de l’association De vous à moi Vos droits L’INAMI a prévu l’octroi d’un forfait mensuel pour plaies chroniques. Votre médecin traitant doit remplir le formulaire prévu à cet effet que vous devez renvoyer à votre mutuelle une fois par trimestre. Vous pouvez également bénéficier d’un remboursement de 0,25€ par boite de pansements actifs, sous prescription médicale. Editeur responsable: C. Harvent pour la MVB - Voie des Curés 40 - 7050 ERBISOEUL. Ne pas jeter sur la voie publique. Le rôle de l’association Nous sommes à votre service pour : • l’écoute téléphonique • l’information • la formation • des rencontres entre malades et proches • un accompagnement administratif • un soutien moral Comment nous aider ? En soutenant l’Association, vous lui permettez de défendre vos droits et encouragez la recherche scientifique à s’intéresser à la maladie de Verneuil. Vous souhaitez faire un don financier à l’ASBL ? Voici le n° de compte : BE30 1430 8478 8411. Vous souhaitez devenir membre ou bénévole au sein de l’ASBL ? Contactez-nous ! La Maladie de Verneuil en Belgique ASBL Voie des curés, 40 - 7050 Erbisoeul T +32 (0)65 22 84 08 www.lamvb.be www.wikiwiph.be Si vous lisez ce message, peut-être vous sentez-vous démuni, isolé, incompris, rejeté ou coupable d’être atteint de la maladie de Verneuil. Comme vous, je suis touchée par cette maladie, depuis mes 13 ans ! Non diagnostiquée pendant 32 ans, j’ai erré de médecins en médecins et caché mes souffrances et mes peurs. Car je voulais être et vivre comme tout le monde et je ne voulais pas parler de la maladie pour ne pas devoir me justifier. Je pensais être seule au monde. J’ai refusé des invitations sous de faux prétextes. Je me suis sentie jugée. J’angoissais à l’idée de salir mes vêtements si je sortais. Je m’habille toujours en noir, pour cacher d’éventuelles tâches et le pyjama est devenu mon meilleur ami. Les multiples opérations ont laissé des cicatrices indélébiles sur mon corps et dans mon coeur. Les traitements médicamenteux ont parfois amélioré considérablement ma maladie, mais parfois, ils l’ont aggravée aussi. C’est peut-être pareil pour vous ? Savoir ce dont on souffre, c’est aussi savoir contre quoi et comment se battre et s’adapter pour vivre le mieux possible avec la maladie au quotidien. Si je ne peux pas encore en guérir définitivement, j’ai retrouvé l’espoir, car je sais que tout est en train de changer pour nous, en Belgique et dans les autres pays d’Europe. C’est long et difficile mais, ensemble, nous pouvons démontrer que nous le valons bien, que ce n’est pas de notre faute et qu’il est temps d’agir pour que les générations futures n’aient pas à connaître les mêmes souffrances que nous. Ensemble, brisons le silence. Entre Nous Les nombreux partages entre les malades et les proches, nous per mettent de vous aider à améliorer sensiblement votre qualité de vie. a) les pansements Sachez qu’il existe des dizaines de pansements différents, du simple adhésif classique aux pansements actifs utilisés pour les soins post-opératoires. En les testant, chacun peut trouver le SIEN. Pour être efficace, un pansement doit : • absorber un maximum ; • tenir en place dans toutes les circonstances ; • être confortable, c’est-à-dire, ne pas abîmer les parties saines de la peau avoisinantes et ne provoquer aucune intolérance. Comprendre et savoir pour soutenir et aider les patients à vivre avec la maladie CICATRICES ABCES RECIDIVES DOULEURS b) la position assise Outre certains coussins orthopédiques onéreux, la peau de mouton peut apporter un vrai confort en position assise. Veillez à la protéger d’une serviette de bain facilement lavable en cas de petits accidents. Quand vous pouvez vous appuyez sur vos coudes autour d’une table, n’hésitez pas et prévenez votre entourage que ce ne n’est pas par manque de politesse mais bien pour pouvoir profiter pleinement du moment présent en diminuant la douleur. c) les lésions sous les bras Si vous avez du mal à tenir votre bras le long de votre corps en raison de la douleur, vous pouvez • utiliser un petit coussin ou une serviette de bain roulée, que vous maintiendrez entre votre bras et votre buste. Cela évitera les frottements et la pression. • mettre votre bras en écharpe d) la toilette • • • Clotilde Harvent Présidente de la MVB La Maladie de Verneuil • évitez les savons agressifs ; le savon d’Alep peut vous aider ; évitez le rasage ou l’épilation et préférez la tonte aux ciseaux ou à la tondeuse ; séchez votre peau au sèche-cheveux, à basse température et les zones à pli pour éviter la macération remplacez peut-être votre déodorant habituel par une pierre d’Alun naturelle. La prévalence de la Maladie de Verneuil est estimée à 1% de la population à partir de l’adolescence 1-2 Qu’est-ce que la Maladie de Verneuil?3 La Maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire et chronique de la peau, non contagieuse, générale ou systémique (c’est-à-dire qui concerne toutes les parties d’un individu ou d’un organisme), qui laisse apparaître des nodules ou des abcès plus ou moins nombreux, rouges, chauds, gonflés, souvent durs et sensibles au toucher et aux frottements. L’évolution est difficile à prédire et comprend 3 grades4 selon l’échelle de Hurley grade 1: léger Abcès douloureux unique et récidivant; souvent confondu avec de l’acné, un furoncle, des anthrax, un poil incarné. Cicatrices à vie. Il s’agit d’une maladie liée à un processus d’occlusion folliculaire (occlusion de l’orifice du poil) liée à un dysfonctionnement immunitaire. Elle s’étend des couches profondes à la surface de la peau et se manifeste le plus souvent aux mêmes endroits du corps : aisselles, organes génitaux, fesses, seins, aine, cou, pubis, arrière des oreilles. Mais elle apparaît parfois aussi sur le visage, le torse ou le cuir chevelu. grade 2: modéré Abcès douloureux récidivants avec fistules (conduit anormal qui fait communiquer une cavité ou un organe avec un autre ou avec l’extérieur de l’organisme). Cicatrices à vie. Elle a été découverte en 1854 par un chirurgien français : Aristide Verneuil. On l’appelle aussi hidrosadénite ou hidradénite suppurée (hidro = sueur -adenos = glande - ite = inflammation). Facteurs potentiellement aggravants4 grade 3: sévère Multiples abcès interconnectés, écoulement permanent, plaies étendues. Cicatrices à vie. Cette maladie évolue par crises successives et imprévisibles. Elles semblent déclenchées ou aggravées par certains facteurs comme : le stress, la fatigue, les règles3, une infection, le tabagisme, l’obésité, un choc émotionnel, les zones de frottement des vêtements etc. Après chaque poussée, les lésions peuvent devenir plus importantes et se compliquer de surinfection secondaire. Quel que soit le grade, la douleur est toujours présente et doit être prise en charge. grades 2 + 3 = 31,5 à 40,3% des patients diagnostiqués5-7 Rappel: ni l’association, ni les informations qu’elle propose ne peuvent se substituer à une consultation médicale. En présence de symptômes, il est recommandé de consulter un médecin. Validation des données médicales: Dr. Benhadou et Prof. del Marmol (ULB Erasme), Dr. Berlingin (CHU Ambroise Paré, Mons), Prof. Tennstedt (UCL St. Luc, Bruxelles), Dr Vereecken, MD, PhD (Cliderm, Bruxelles). Brochure développée par «La Maladie de Verneuil en Belgique ASBL» avec le soutien de AbbVie, Fps, Leurident Impression. Qui est touché par la maladie?2,3,8 Elle apparaît souvent au moment de la puberté. La maladie débute souvent après l’âge de 15 ans. La tranche d’âge des 20 - 40 ans est la plus touchée. La Maladie de Verneuil concerne 3 fois plus de femmes que d’hommes et peut régresser au moment de la ménopause. Environ un tiers des personnes atteintes de la maladie de Verneuil ont une histoire familiale. Comment et chez qui faire le diagnostic? En présence de symptômes évocateurs dans les «zones à plis et de transpiration» (lésions, abcès, nodules douloureux récidivants, etc.), il est prudent de consulter au plus vite un dermatologue. Il est souvent le seul à pouvoir faire un diagnostic précis en observant, palpant et caractérisant les lésions, les cicatrices et la fréquence des récidives. Certains chirurgiens peuvent également diagnostiquer la maladie et la prendre en charge. La maladie de Verneuil reste mal connue de nombreux médecins. Elle est encore trop souvent confondue avec des furoncles, de simples abcès, des anthrax (agglomérat de gros furoncles) ou des poils incarnés. Il est capital pour le malade d’être diagnostiqué au plus vite pour être pris en charge de façon adaptée. Références: 1. Jemec et al. JAAD 1996;35 :191-194. 2. Revuz et al. JAAD 2008;59 :596-601. 3. Jemec G. Hidradenitis Suppurativa. N Engl J Med. 2012; 366:158-64. 4. Alikhan et al JAAD 2009; 60:539-61. Hidradenitis suppurativa: a comprehensive review. 5. Vazquez et al. J Invest Dermatol 2013;133(1):97-103. 6. Canoui-Poitrine et al. J Invest Dermatol 2013;133:1506-1511. 7. Canoui-Poitrine et al. JAAD 2009; 61 :51-7. 8. Jemec et al. Hidradenitis suppurativa. Berlin: Springer Verslag, 2006. à savoir Aucun traitement ne permet à l’heure actuelle de guérir la maladie de Verneuil. Cependant, certains soins ou médicaments permettent de diminuer les symptômes en réduisant l’inflam mation ou l’infection causée par certaines bactéries. Les soins locaux: • • • • antibiotiques injections de corticoïdes désinfectants pansements adaptés Les médicaments: • hormones • antibiotiques • antidouleurs • anti-inflammatoires • … De nouvelles thérapies prometteuses sont en cours d’investigation. Dans les cas les plus avancés, les zones atteintes peuvent faire l’objet d’une chirurgie par exérèse (ablation de la zone complète atteinte, en profondeur, en retirant les glandes de la sueur et les bulbes des poils). Cette pratique implique souvent une longue convalescence et des soins infirmiers importants. C’est, à l’heure actuelle, la seule façon d’éradiquer la maladie dans les zones gravement atteintes. Cela n’empêche pas l’apparition éventuelle de nouvelles lésions sur d’autres parties du corps4. La maladie de Verneuil est lourde de conséquences physiques (douleurs, cicatrices, odeurs,...), psychiques (honte, fatigue, perte de confiance en soi, dépression) et sociales (perte d’emploi, isolement, précarité...).