sCieNCe - Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille

Transcription

sCieNCe - Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille
C’est vous qui le dites
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Sommeil
Les questions que vous vous posez
A l’occasion de la Journée nationale du Sommeil le 16 Mars 2012, Contact a rencontré le Dr Christelle MONACA,
pour savoir quelles étaient les questions les plus fréquemment posées par les professionnels de santé venant la
consulter pour des troubles du sommeil.
Question : J’ai du mal à
m’endormir à une heure
raisonnable le soir, alors
que je travaille du matin
le lendemain. Que faire ?
Réponse de l’expert : Dr
Christelle MONACA
« Evitez les excitants en 2ème partie
d’après-midi (café, thé etc …), et
mettez-vous au calme à partir de
21 heures, c’est-à-dire dans le noir,
sans TV ni ordinateur. Il n’est pas
forcément nécessaire d’aller se coucher trop tôt (à 19h par exemple),
le sommeil ne viendrait pas plus tôt
pour autant. »
Q : Puis-je faire une sieste
en rentrant lorsque j’ai
travaillé du matin ?
Dr C.M. : « Oui, si votre nuit a
été courte, cette sieste vous permettra de récupérer. Non, si vous
constatez que ces siestes vous empêchent de vous endormir le soir à
une heure raisonnable. »
Q : Comment bien dormir
après une nuit de travail
Dr C.M. : « Evitez de boire du
café durant votre poste, et ne prenez pas votre collation après 2
heures du matin. Illuminez-vous au
maximum dans la nuit. L’été, vous
pouvez porter des lunettes de soleil sur le trajet du retour au domicile. Et surtout, mettez vous au lit
tout de suite en rentrant, en évitant les activités annexes comme
habiller les enfants ou les conduire
à l’école ! »
Q : Le stress m’empêche
de dormir, que faire ?
Dr C.M. : « Vous pouvez pratiquer un sport, plutôt en 1ère partie
de journée si possible.
Le yoga, le stretching, EN SAVOIR PLUS
la relaxation pourront Unité du sommeil
par exemple vous aider. 03 20 44 42 75
Des activités sportives
sont proposées pour les
et de boire du café après 15h. Le
personnels du CHRU (NDLR : voir
tabac est évidemment à proscrire.
notre article P.25). N’hésitez pas à
La température de votre chambre
parler de ce stress à votre médedoit être réglée sur 18 °C la nuit.
cin qui pourra vous orienter vers
Enfin, essayez de vous coucher et
un spécialiste ou vous proposer un
de vous lever à des heures régutraitement ponctuel. »
lières, et d’aller au lit lorsque vous
êtes fatigué.»
Q : De manière générale,
que faut-il faire pour bien
dormir ?
Dr C.M. : « Evitez les bains
chauds le soir (préférez des
douches fraîches, car c’est la baisse
de la température corporelle qui
favorise, en fait, le sommeil). Evitez
également les activités stimulantes
le soir : TV, téléphone, ordinateur,
Propos recueillis par
A. Rendu
Contact - Février/Mars/Avril 2012
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LA SCIENCE AVANCE
PREMEVA 2 :
« Mesurer le risque de prématurité spontanée »
EN SAVOIR PLUS
4 000 prématurés naissent chaque année dans notre région
www.premeva.com
Le CHRU pilote une étude régionale dont l’objectif est de mieux comprendre les causes de la prématurité.
Chaque année, 4 000 prématurés naissent dans notre région. Pour la moitié d’entre eux il s’agit d’un Accouchement
Prématuré Spontané (APS), dont la principale cause est l’infection. PREMEVA 2 doit permettre d’en savoir plus.
La prématurité est un enjeu de
santé publique majeur. Protéger
les mères et les bébés d’un accouchement prématuré spontané (APS) passe par une meilleure
connaissance des risques qui les
provoquent. La vaginose bactérienne, cause la plus fréquente
des infections vaginales, va ainsi
de nouveau être passée au crible
par l’équipe PREMEVA 2.
Affiner le travail
engagé depuis 2006
Sept germes présents lors
d’une vaginose bactérienne doivent être analysés afin d’établir
lesquels sont responsables du
déclenchement d’un APS. Cette
étude prolonge la vaste enquête
PREMEVA effectuée entre le
1er avril 2006 et le 30 juin 2011.
PREMEVA visait à évaluer l’utilité d’un traitement médicamenteux (la clindamycine) pour ré-
duire les risques de prématurité
en cas de vaginose. Une collaboration exemplaire entre 6 000
professionnels de la santé des
femmes et des bébés a permis la
réalisation de 83 318 dépistages
dans la région (1). «PREMEVA
2 permet d’aller un pas plus loin
dans la compréhension des causes
de la prématurité», affirme Me
Anne Personne, sage-femme dans
l’étude PREMEVA 2. « Si l’on détermine les germes prédictifs d’un APS,
on pourra mesurer le risque de prématurité spontanée chez les mères
porteuses d’une vaginose, et décider
ainsi d’un traitement adapté. »
Une surveillance
qui n’existe pas dans
d’autres régions
PREMEVA 2 est piloté par le
Pr Damien Subtil, gynécologue
obstétricien à Jeanne de Flandre,
et par le Dr Gilles Brabant, gy-
nécologue obstétricien à l’hôpital Saint-Vincent de Paul. L’étude
a débuté depuis le 20 décembre
2011 et doit se poursuivre pendant 18 mois. Le test de dépistage gratuit se fait en laboratoire
avant 13 semaines de grossesse.
Les résultats sont communiqués
au médecin traitant et à la patiente. Le médecin traitant peut
si nécessaire proposer une prise
en charge adaptée. Si une modification de la flore est décelée,
pas de panique : à peu près 7% des
femmes sont dans cette situation.
Me Sylvie Deghilage, cadre de santé dans l’étude PREMEVA 2, précise : « Le prélèvement est gratuit,
indolore, sans danger pour la mère
ou pour l’enfant. C’est d’ailleurs une
surveillance qui n’existe pas dans
d’autres régions ».
(1): Résultats attendus début 2013. Pour plus
de détails : www.premeva.com
R. Benaidji
Contact - Février/Mars/Avril 2012
Zoom sur…
PREMEVA 2
en chiffres :
- 20 000 femmes dépistées
- 500 patientes victimes d’un
Accouchement Prématuré
Spontané et 500 patientes
témoins retenues
- Une équipe d’une dizaine
de professionnels
- 37 maternités de la région
- 200 laboratoires d’analyses
LA SCIENCE AVANCE
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Une prise en charge multidisciplinaire
de la Chirurgie de l’obésité
Chaque année, environ 250 patients sont opérés dans le service de chirurgie de l’obésité du Pr Pattou à Huriez.
Après avoir été reçus et conseillés par l’équipe pluridisciplinaire, plusieurs techniques chirurgicales leurs sont proposées. Depuis septembre 2011 le service est labellisé par l’Agence Régionale de Santé.
Contact a rencontré le Dr Hélène Verkindt Nutritionniste et Mme Toria El Walid Cadre Infirmière pour nous préciser
la prise en charge de ces patients.
Chaque année 250 patients sont opérés dans le service de chirurgie de l’obésité
Une action
MULTIDISCIPLINAIRE
«Les patients volontaires nous envoient
une lettre de motivation avec leurs
caractéristiques physiologiques et ils
sont reçus dans le service par groupe
de 10 ou 15 personnes une fois par
semaine», nous indique Mme El
Walid. «lls sont pris en charge lors
d’ateliers collectifs et de séances
individuelles, avec les membres de
l’équipe comprenant des chirurgiens, nutritionnistes, diététiciens,
une psychologue et les personnels
paramédicaux».
Ceci en collaboration avec le Service de Nutrition du Pr Romon. Les
groupes reçoivent l’information sur
les techniques chirurgicales possibles.
Tous seront revus et si l’indication
opératoire est confirmée un bilan
préopératoire sera effectué ».
Trois techniques
chirurgicales
possibles
Dr H.Verkindt : « Les patients
une fois informés vont pouvoir
choisir la technique qui convient
le mieux à leur situation : la pose
d’un anneau gastrique ou la sleeve
gastrectomy réduisant la taille de
l’estomac , le Gastric by pass qui
associe une réduction de la taille
de l’estomac et une diminution de
l’absorption des aliments.
Les durées d’hospitalisations varient de deux à cinq jours (les
mises en place de l’anneau gastrique peuvent se faire parfois en
ambulatoire). Les patients sont suivis
à 1 mois, 3 mois, 6 mois, 1 an, 2 ans
puis 5 ans et tous les 5 ans».
L’éducation
thérapeutique
des patients
Un programme d’éducation thérapeutique accompagne le patient avant et après l’intervention.
Il comporte des séances individuelles et collectives comme un
buffet thérapeutique, des séances
de yoga, …
Les patients en attente et ceux
opérés se rencontrent lors de
l’hospitalisation afin de faciliter
le partage d’expérience.
Les résultats de ces techniques
entraînent en moyenne une
perte de 50% de l’excès de
poids sur le long terme, ce qui
contribue grandement à l’amélioration de la vie des patients
et des co-morbidités (maladies
associées à l’obésité) comme
le diabète, l’hypertension artérielle, le syndrome d’apnée du
sommeil… Une réussite !
A. Deconynck
EN SAVOIR PLUS
Information :
voir le site http://www.hassante.fr/portail/jcms/c_765529/
obesite-prise-en-charge-chirurgicale-chez-l-adulte.
Contact - Février/Mars/Avril 2012
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LA SCIENCE AVANCE
Une équipe dynamique au service des soins palliatifs de l’enfant
EIRENE
Une valeur ajoutée aux soins palliatifs pédiatriques
Face aux maladies graves évolutives de l’enfant, les soins palliatifs pédiatriques visent à améliorer la qualité de vie
des enfants ou des adolescents atteints d’une maladie menaçant la vie tout en prenant en charge leurs proches.
Le soutien et l’accompagnement de l’enfant, de sa famille et des équipes soignantes sont au cœur des priorités
de l’Equipe Ressource Régionale en Soins Palliatifs Pédiatriques EIRENE. Une initiative qui se développe à l’échelle
du Nord - Pas-de-Calais.
L’Equipe Ressource de Soins
Palliatifs Pédiatriques Nord-Pasde-Calais répond à un véritable
besoin des soignants, des patients et de leur famille. L’équipe
actuellement composée de deux
médecins pédiatres à temps partiel, d’une infirmière coordinatrice, d’une chargée de mission
et d’une secrétaire a vu le jour
en juillet 2011.
sur les soins palliatifs pédiatriques s’est mis en pace en
2009 dans le cadre du programme national de développement de soins palliatifs 20082012. Aujourd’hui, ce sont donc
22 équipes ressource regroupées en fédération qui développent en concertation ce même
projet.
Les familles de
patients à l’origine
de cette réflexion
Les objectifs de l’équipe ressource EIRENE sont de :
• Coordonner la prise en charge
des enfants de 0 à 18 ans, en
soins palliatifs quelle que soit la
pathologie.
• Permettre aux enfants et aux
familles de faire le choix du retour ou du maintien à domicile
en bénéficiant d’une prise en
charge adaptée.
• Elaborer un projet de vie
pour l’enfant et sa famille avec
l’équipe soignante.
• Proposer un suivi post-décès.
En 2009, ce sont des situations
de familles confrontées aux
soins palliatifs dans le domaine
pédiatrique, qui sont à l’origine
de la réflexion de toute une
équipe pluridisciplinaire de professionnels, hospitaliers et libéraux, spécialisée en néonatalogie,
oncologie, neuropédiatrie, réanimation pédiatrique.
Parallèlement à cette initiative
régionale, un groupe de travail
Contact - Février/Mars/Avril 2012
Quelles missions ?
Quelles
perspectives ?
Après 6 mois d’activité, l’équipe
EIRENE a pris en charge une vingtaine d’enfants. Son champ d’action s’élargit progressivement à
davantage de familles de la région.
Outre ces prises en charge,
l’équipe travaille à un état des
lieux des ressources et des besoins en soins palliatifs dans la
région et élabore des outils de
coordination et de communication destinés aux équipes soignantes. Par l’organisation de
journées de formation et de projection de films documentaires,
l’équipe favorise également la
diffusion de la démarche palliative.
Par ailleurs, il est prévu de recruter prochainement un poste
infirmier et un psychologue.
Une équipe novatrice, et au nom
porteur de sens, puisque le mot
grec « EIRENE » signifie « la paix. »
S. Woestyn
Dans quels cas
contacter l’équipe
EIRENE ?
- La famille ou l’équipe
soignante se trouve en difficulté face au pronostic péjoratif de l’enfant, ou se pose
des questions concernant
la cohérence du projet de
soins, du projet de vie.
- Des symptômes non soulagés persistent malgré la mise
en place de traitements de
première intention.
- L’enfant et/ou son entourage sont demandeurs d’un
retour/maintien à domicile.
Qui peut contacter
l’équipe EIRENE ?
- Le médecin référent de
l’enfant.
- Tout autre soignant hospitalier, libéral ou autre.
- La famille, l’entourage de
l’enfant…
LA SCIENCE AVANCE
7
Nouveau look pour
le livret d’accueil patient
GESTION DES PUBLICATIONS
SCIENTIFIQUES
SIGAPS et SIGREC
prêts à prendre de l’envergure
Conçus au CHRU de Lille, les logiciels de recensement
des publications scientifiques (SIGAPS) et de suivi des
essais cliniques (SIGREC) permettent depuis 2006 de
fixer la rétribution des activités de recherche. Pilotés à
Lille, ces logiciels doivent bientôt intégrer de nouvelles
fonctionnalités.
« Dès 1998, nous nous sommes interrogés sur le moyen le plus efficace d’évaluer
le niveau de recherche au CHRU », se souvient Patrick Devos, statisticien
et initiateur du projet. La solution: interroger la base de données gratuite
Pubmed afin de recenser les publications des chercheurs.
Après chargement des articles, les chercheurs valident leurs publications. «
Ceci permet de disposer de données fiables qui sont utilisées dans la production
du rapport et le calcul du score », précise P. Devos. Le score d’un article est
calculé selon un barème précis qui prend en compte la catégorie de la
revue (A,B,C,D,E,NC) et la position dans la liste des auteurs.
Des utilisations multiples
Le Ministère de la Santé utilise les scores déterminés par les logiciels SIGAPS
et SIGREC pour attribuer les financements des missions d’enseignement
et de recherche (MERRI). L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de
l’Enseignement Supérieur (AERES) envisage également d’utiliser les données
SIGAPS/SIGREC dans le cadre de leurs évaluations. Au CHRU de Lille, la
base de donnée est mise à jour chaque dimanche et chaque médecin
peut générer sa bibliographie quasiment en temps réel.
A un autre échelon, les structures peuvent elles aussi s’auto-évaluer. Ainsi,
pour la réalisation du projet d’établissement 2012-2016 du CHRU, des
fiches ont été réalisées pour chaque service et un rapport global de
production du CHRU sur 10 ans a été présenté. Les résultats attestent
de chiffres annuels en constante progression : 650 articles scientifiques en
2002 et près de 1 230 en 2011…
Comment ça marche ?
La plateforme centrale et les serveurs sont à Lille. Un comité de pilotage
national se réunit périodiquement. Concrètement, des référents SIGAPS
et SIGREC opèrent dans chacun des quelques 90 établissements dotés
des outils. Ils font remonter les problèmes rencontrés à la cellule
opérationnelle lilloise. Responsable de cette cellule, Patrick Devos est
entouré de deux coordinateurs, Marc Deprez pour SIGAPS et Virginie
Deprez pour SIGREC. Deux informaticiens, Eric Dufresne et Fabien
Gressier, assurent par ailleurs la gestion technique du projet (serveurs
informatiques, développement logiciel, …).
Intégrer de nouvelles fonctionnalités
Aujourd’hui, les perspectives d’évolutions sont bien réelles. Une réflexion
est en cours avec l’INSERM pour adapter SIGAPS aux données du Web of
Science, afin de prendre en compte les citations d’un article, et produire de
nouveaux indicateurs. De même, une réflexion est en cours avec l’Université
de Lille 2, qui souhaite utiliser SIGAPS mais avec les données Scopus. Deux
nouvelles versions capables d’interroger les deux principales bases de
données scientifiques qui intègrent tous les domaines de recherche. De quoi
ouvrir le projet à la plupart des Universités françaises…
R. Benaidji
Afin de favoriser une information réglementaire et de proximité, la
Délégation à la Communication et aux Relations avec les Usagers a
fait évoluer le livret d’accueil patient. Il se présente désormais sous la
forme d’un livret pochette regroupant toute l’information générale et
réglementaire. Il est conçu de manière à pouvoir recevoir un cahier personnalisé au pôle, à la clinique, voir au service, permettant à ces derniers
de diffuser des informations proches des préoccupations des patients.
Le CECOS NORD (CHRU de
Lille) organise le 20ème séminaire de la Fédération
française des CECOS
Le 20ème séminaire des Centres d’étude et de conservation des œufs
et du sperme humains se déroulera du 28 au 30 mars 2012 à l’Hôtel
des Tours à Lille. A cette occasion, le Comité local d’organisation composé de Valérie Mitchell, Pascale Saint-Pol, Dr Jean-Marie Rigot et Annie
Demeestere, rassemble les professionnels médicaux et non médicaux
des centres nationaux autour de l’actualité des CECOS. Un programme
riche pour ce séminaire avec une conférence d’actualité sur la bioéthique, des sessions plénières sur l’azoospermie et le recrutement des
donneuses d’ovocytes suivies de tables rondes, des ateliers thématiques
administratifs, techniques et psychologique, et des stands d’information.
CEREMONIE DES VOEUX
Le vendredi 27 janvier 2012, dans le futur bâtiment des réanimations,
extension de l’hôpital Roger Salengro, M. Jean-Louis Frémaux, VicePrésident du conseil de surveillance, a présenté ses vœux, au nom de
Mme Martine Aubry, Présidente du Conseil de Surveillance. Devant
plus de 150 personnes, il a rappelé les valeurs qui rassemblent au
quotidien les personnels du CHRU, avant de mettre l’accent sur les
investissements (72 millions d’euros en 2011) et les réalisations de
l’année écoulée. Il a salué l’adoption du Projet d’Etablissement 20122016 et a fait un point sur les chantiers en cours. Il s’est enfin félicité
de l’équilibre médico-économique du CHRU.
Maladies rares :
une journée pour en parler
Le 29 Février 2012, c’était la Journée internationale sur les maladies
rares. L’occasion pour le CHRU de Lille, centre de référence pour plusieurs de ces pathologies, d’organiser une journée de sensibilisation
sur ce thème dans le hall de l’hôpital Roger Salengro. Les personnes
intéressées ont pu y trouver de la documentation sur les maladies
rares, les centres de référence et leur fonctionnement, et y rencontrer
des professionnels de santé impliqués. Belle initiative !
Contact - Février/Mars/Avril 2012
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GROS
LA SCIENCE
PLAN AVANCE
Les patients, les professionnels ou les visiteurs peuvent être exposés à des risques générés par l’activité hospitalière
Gérer les risques techniques :
une préoccupation du CHRU
Chaque jour au CHRU, les patients, les professionnels et les visiteurs peuvent être exposés à des risques générés
par l’activité hospitalière ou par notre environnement. C’est pourquoi l’un des objectifs majeurs de l’hôpital est de
mettre en place une politique visant à supprimer ce risque, ou à le limiter au niveau le plus bas possible. Contact
vous présente les outils de la gestion de ces risques techniques.
Qu’est-ce que le « risque technique » ? « C’est la probabilité de
survenue d’un événement indésirable causant un préjudice à des
personnes, des produits ou à des
infrastructures et des équipements,
précise Jean-Marc Oscari, en
charge de la gestion de ces risques
techniques pour la Délégation
au Management des Risques. Ces
risques ne sont pas tous réglementés, et certains sont parfois générés
par un manque de préparation,
Contact - Février/Mars/Avril 2012
d’anticipation, de procédure etc…
D’où l’obligation de mettre en place
des processus connus par tous et
des outils pour les maîtriser». Voilà
ainsi résumée la philosophie de
la gestion des risques techniques.
Une politique de gestion des risques
techniques
La politique de gestion des
risques techniques du CHRU
vise à réduire les risques par
des mesures de prévention
et de protection, à améliorer
l’intégration des nouvelles installations techniques et équipements dans leur environnement,
et à anticiper les situations d’urgence pour limiter les conséquences d’accidents éventuels.
Pour ce faire, de nombreux outils existent, comme des outils
de simulation par exemple, mais
aussi des processus de contrôle :
audit, analyse des risques, retour
d’expérience, et préparation aux
situations d’urgence (comme la
procédure de gestion de crise
grave).
Gérer les risques
a priori …
Anticiper la survenue d’événements indésirables, c’est ce que
l’on appelle la gestion des risques
« a priori ». Il s’agit dans ce cas
d’identifier les risques en effectuant un état des lieux, et en le
GROS PLAN
9
Simulation d’un incendie à l’hôpital Huriez :
s’entraîner à mieux réagir
En octobre dernier, l’hôpital de jour de gastro-entérologie de
l’hôpital Huriez a été le théâtre d’un départ d’incendie … fictif, mais réaliste. Fumées, patients à évacuer, soignants en alerte,
sécurité incendie, SAMU et pompiers sur le pied de guerre, tout
y était comme en vrai ! Les objectifs de cet exercice de gestion des risques « a priori » : vérifier la bonne réactivité, et la
bonne articulation de l’ensemble des professionnels sur le terrain
(soignants, Délégation à la sécurité incendie, SAMU, pompiers,
services techniques), et bien entendu s’assurer du bon suivi du
protocole en matière de gestion de l’incendie, de mise en sécurité des patients et de leur entourage, et de coupure des fluides
médicaux. Un moment haletant et prenant !
comparant à un référentiel, d’effectuer une analyse de processus
via des indicateurs de performances, et surtout d’anticiper
les situations de crise potentielle.
Un bon exemple de gestion des
risques a priori : la mise en place
d’une cartographie des risques
d’exposition à un danger par
bâtiment, étages, locaux (risque
amiante, risque chimique, risque
biologique etc …), permet d’alerter tous les professionnels sur les
risques encourus dans les locaux
dans lesquels ils travaillent. Autre
exemple : la validation ou labellisation, en amont, d’installations
techniques, telles que les laboratoires d’analyses biologiques…
L’unité de stérilisation régionale
en projet : STERINORD, bénéficie
notamment de ce processus de
validation. Dernière illustration :
la déclaration de travaux dans des
locaux à risque occupés (blocs
opératoires etc…) contribue à la
prévention des risques de coexistence entre notre activité hospitalière, et des travaux risquant de
gêner cette activité (ex : prévenir
le risque d’incendie).
…et a posteriori
Identifier les risques « a posteriori » consiste à organiser
la remontée d’information sur
les événements indésirables,
qui doivent être déclarés, à rechercher les causes de ces événements, et à tirer profit des
crises récentes survenues sur le
même type de risque.
En conclusion, toute acquisition,
exploitation ou changement de
matériel, d’installation, de processus doit être maîtrisé pour garantir la sécurité des personnes, des
biens et des équipements. Soyons
donc tous vigilants !
A. Rendu
Un guide pour sensibiliser les personnels à la gestion de crise technique
exceptionnelle
Depuis 2011, la Délégation au Management des Risques a édité un guide de sensibilisation à la gestion de
crise technique exceptionnelle, pouvant concerner tous les professionnels de l’hôpital.
Pour obtenir ce support, contactez M. Jean-Marc Oscari : poste 46 518
Retrouvez toutes ces informations sur le site intranet de la Fédération Prévention et Gestion des Risques
Contact - Février/Mars/Avril 2012
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GROS
LA SCIENCE
PLAN AVANCE
TÉLÉMÉDECINE
A Jeanne de Flandre, le partage des compétencES
Depuis 1998, l’hôpital Jeanne de Flandre organise des réunions pluridisciplinaires de télémédecine. Alors qu’à
l’origine une seule visioconférence était programmée, ce sont désormais une centaine de visioconférences qui se
tiennent chaque année. Dans la région et au-delà, le CHRU partage son expertise.
Un amphithéâtre à l’ambiance
studieuse. Une vingtaine d’internes sont assis sur les gradins.
Face à eux, une rangée de bureaux où discutent des médecins. Depuis la salle de contrôle
voisine, le technicien vérifie que
les dossiers des patients sont
bien branchés sur le projecteur. Pas moins de quatre sites
médico-hospitalier participent
à la visioconférence du jour. « Le
Nord-Pas-de-Calais a une longue expérience de la télémédecine », explique Me Elizabeth Masse, responsable médico-administratif
du Département de Gestion
de I’information et de la Documentation (DGID), service
en charge de l’organisation des
conférences à l’hôpital Jeanne
de Flandre. « Il ne s’agit pas de
modifier la relation médecin-patient ou d’amoindrir la qualité des
soins. La médecine prénatale utilise
les techniques de l’information et
de la communication pour mieux
partager les connaissances et donc
répondre plus vite aux problèmes
qui peuvent se poser. » Il est vrai
qu’avec 56 000 naissances par
an, les praticiens de la région
ont fort à faire !
Un réseau qui
s’étend bien au-delà
de la région
Près de 100 visioconférences par an à Jeanne de Flandre
Contact - Février/Mars/Avril 2012
Le réseau LOGINAT permet à
27 maternités de la région de
participer à ces conférences. Le
réseau interhospitalier de téléconsultation s’étend progressivement au-delà de la région.
D’ailleurs, par delà les frontières,
Montréal - peut-être rejoint
bientôt par Dakar - participe au
projet. A Jeanne de Flandre, les
conférences sont organisées au
centre de documentation, dans
un amphithéâtre dédié. La multidisciplinarité propre à une
structure
hospitalo-universitaire peut ainsi profiter bien
au-delà des limites du CHRU.
Désormais, 11 spécialités utilisent ces équipements. Bien
entendu, le secret professionnel règne lors de ces séances.
L’intégration de professionnels
mais aussi d’étudiants fait de la
télé-consultation un outil de
formation en plus d’être
un outil de diagnostic.
Décloisonner les
structures
Les avantages de la télémédecine sont nombreux : améliorer
les soins périnataux, éviter les
coûts de transfert des patients,
mutualiser les savoirs.
En somme, la télémédecine permet de décentraliser les soins
tout en centralisant les compétences de pointe et les moyens
lourds. « La visioconférence n’est
rien d’autre que l’utilisation d’un outil
de communication afin de décloisonner les structures, aux bénéfices
du patient », rappelle Me Masse.
« Nous espérons ainsi favoriser la
culture de l’échange et du travail
en commun. C’est là le rôle que l’on
attend du CHRU ». La présence
toujours plus importante des
techniques de l’information et
de la communication dans notre
vie quotidienne autorise à penser
que la télémédecine a de beaux
jours devant elle…
R. Benaidji
GROS PLAN
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Un nouveau président
à la tête de la CME
Depuis le 29 Novembre dernier, le Professeur Benoît Vallet préside la Commission Médicale d’Etablissement du CHRU de Lille. Il succède ainsi au neurologue Alain Destée (voir notre article du N°107 de Contact). Contact est allé
rencontrer le Pr Benoît Vallet, pour connaître sa conception de la CME, et ses
perspectives.
Contact : Quelle est votre
conception de la Commission Médicale d’Etablissement du CHRU ?
Pr Benoît Vallet : « À mon
sens la Commission Médicale
d’Etablissement du CHRU agit
sur 3 niveaux. Au niveau local, elle
est un lien indispensable entre les
pôles. Mon objectif est d’affirmer
sa dimension transversale, dans
une vision intégrative et transdisciplinaire. Au niveau régional, la
CME du CHRU coopère avec les
CME des établissements de la région dans le souci de développer un
CHRU multipolaire au travers des
filières de soins interhospitalières et
de ses missions de recours. Enfin,
au niveau national, ma participation au bureau de la Conférence
des présidents de CME nous permet de porter des problématiques
telles la valorisation des missions de
recours du CHRU, de rendre plus
lisible le financement des missions
d’enseignement, de référence, de
recherche et d’innovation. »
Contact : Quelle campagne avez-vous mené
auprès de vos pairs pour
briguer ce mandat ?
Pr Benoît Vallet : « Ma campagne a été placée sous l’égide d’une
vision partagée de notre campus
avec la Faculté de Médecine de Lille
et la Direction du CHRU, et portée
par une forme d’assentiment positif de notre communauté médicale.
Quelques personnes clés du Directoire et du Conseil de Surveillance
du CHRU m’ont accompagné et
rendu ma candidature à la fonction
légitime. Mon métier d’anesthésiste
réanimateur, placé au carrefour
de toutes les disciplines médicales
et chirurgicales, m’avait permis de
travailler sur de nombreux sites du
CHRU et aider à participer à la vie
de l’établissement. J’ai ressenti l’approbation de mes confrères comme
une grande marque de confiance. »
Contact : Quel est votre
premier
bilan
après
quelques semaines à la
tête de la CME ?
Pr Benoît Vallet : « Disons
que la mise en orbite a été très
fluide ! Les missions correspondent
bien à mes attentes. Toute l’équipe
de la CME est très solidaire, soudée, investie, et nous connaissons
des échanges simples avec notre
Directeur Général, Yvonnick Morice, et notre Doyen, Didier Gosset.
Si j’ai bien ressenti le poids de la
tâche, j’ai pu l’aborder avec passion et bonne humeur. Le climat
économique et social est certes
tendu, mais je suis aussi conscient
que le début de ce mandat intervient dans un contexte national de
« respiration démocratique », pour
reprendre l’expression de JeanLouis Frémaux, le Vice-Président
du Conseil de Surveillance lors de
la cérémonie des vœux, ce qui ne
peut que donner de l’espoir pour
l’hôpital public et notre CHRU. »
Propos recueillis par
A. Rendu
Qui est le Professeur
Benoît Vallet ?
Né en 1958 à Izmir, en
Turquie, diplômé de la Faculté de Médecine en 1990,
Benoît Vallet exerce le métier d’anesthésiste réanimateur au CHRU depuis 1990.
Il est devenu Professeur
Universitaire - Praticien
Hospitalier (PU-PH) en
1998, et a pris la responsabilité de la Fédération
d’anesthésie réanimation du
CHRU en 2005, puis celle
du Pôle d’anesthésie réanimation en 2010.
Impliqué dans la vie et la
politique de l’établissement
en tant que membre de la
CME depuis 2001, il intégrera le bureau de cette même
commission en 2006, puis
le Directoire en 2010, avant
d’être élu la Présidence de
la CME le 29 Novembre
2011.
Contact - Février/Mars/Avril 2012
12
LE
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
LE NOUVEAU VISAGE DE LA
GÉRONTOLOGIE
“Donner
la priorité à la
qualité de vie ”
Contact - Février/Mars/Avril 2012
LE DOSSIER
13
Valoriser la gérontologie et les professionnels qui y travaillent : tels étaient les objectifs de la Direction Générale du CHRU
lorsqu’elle a entrepris il y a un an une démarche de grande ampleur en faveur des professionnels de l’hôpital gériatrique
Les Bateliers, des résidents et de leurs familles. Une démarche bienvenue, dans un contexte jusqu’alors complexe, vécu
par les professionnels de la gérontologie. Contact vous en dit plus sur ce projet d’ampleur.
« Donner la priorité à la qualité de vie » : c’était l’intitulé du
projet élaboré par les acteurs
de la gérontologie du CHRU
en 2009, au moment d’aborder
de front plusieurs changements
en profondeur que ces changements soient à l’initiative des
équipes ou imposées par les
nouvelles réglementations et
les autorités de tutelle.
« Le contexte de la gérontologie
a toujours été délicat, explique
Freddy Serveaux, Directeur du
Management et des Organisations, en charge d’accompagner
cette réorganisation, avec un
fort besoin de reconnaissance et
de valorisation de la part des professionnels, mais un éloignement
géographique ne facilitant pas le
lien avec l’Institution. On observait
donc un contraste entre le dynamisme reconnu des équipes, toujours prêtes à s’impliquer dans des
démarches institutionnelles, et un
quotidien décevant pour ces mêmes
équipes sur le terrain ». Une réalité
mise en exergue par un audit du
CNEH (Centre National de l’Expertise Hospitalière) en 2010, qui
a accéléré la mise en place des
axes d’amélioration déjà pensés
par les équipes de l’hôpital Les
Bateliers.
Remettre le projet
de vie du résident
au centre de
l’organisation
« L’objectif d’améliorer la qualité
de vie du résident ne peut pas se
faire sans un autre objectif parallèle : améliorer la qualité de vie des
professionnels qui le soignent ».
C’est avec ces mots que le Dr
Daniel Dreuil, gériatre membre
de l’équipe projet, en résume la
philosophie.
La réorganisation a concerné
une partie de la clinique de gérontologie, c’est-à-dire les services localisés au sein de l’hôpital gériatrique Les Bateliers et
particulièrement les unités de
soins de longue durée (USLD)
et d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Pour ce faire, un plan d’action a
été mis en œuvre, comprenant
quinze fiches actions concernant, par exemple, l’organisation
du travail, le management des
équipes, la formation, les travaux
et équipements, le circuit du médicament, ou encore les repas.
Une démarche que Freddy Serveaux qualifie « d’exemplaire » sur
le plan méthodologique : « Nous
avons en effet mis en place un comité de suivi de ce projet associant,
outre l’équipe projet elle-même, les
organisations syndicales, le Département des Ressources Humaines et
la Coordination Générale des Soins.
Nous avons mené une très forte démarche d’information régulière des
professionnels et des organisations
syndicales. Ce qui me fait dire que la
manière de faire compte autant que
ce que l’on fait ».
Un sentiment confirmé par le
Pr François Puisieux, responsable de la clinique de gérontologie au CHRU : « Le projet
a fortement mobilisé les équipes
et a fait l’objet d’une concertation
Contact - Février/Mars/Avril 2012
14
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
LE
3 questions à…
Franck Leplus
UNSA CHRU
Comment avez-vous participé à cette démarche ?
« J’ai apporté dans cette démarche mon expertise, au niveau
régional, dans le domaine de la gestion d’Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. Le système
de fonctionnement de la gérontologie au CHRU a en effet
été bousculé par les impératifs posés par nos tutelles, ce qui
a obligé le CHRU à réfléchir à un autre dimensionnement de
l’établissement des Bateliers. »
Quels sont pour vous les points positifs et négatifs de cette démarche ?
« Le point positif a été de conserver la gestion de cette unité
d’EHPAD dans le secteur public, au sein du CHRU. En revanche,
cette démarche de réorganisation a manqué, me semble-t-il, de
préparation, et il est dommage qu’elle ait été mise en place seulement après que des audits externes aient servi de catalyseurs,
et aient amené beaucoup d’inquiétudes pour des professionnels
des Bateliers. »
Comment voyez-vous l’avenir de ces activités
de gérontologie ?
« J’espère que la Direction du CHRU mettra tout en place pour
améliorer la qualité de vie au travail des personnels des Bateliers, afin d’engendrer une meilleure qualité de vie des patients.
La seule condition pour que cela marche sera d’y mettre les
moyens en termes de matériel, et de personnels en nombre
suffisant. Les représentants UNSA des Bateliers y veilleront. »
Contact - Février/Mars/Avril 2012
permanente avec les partenaires
sociaux. Nous avons constaté avec
satisfaction une forte implication
de la Direction générale dans la
démarche ». Au final, 99 % des
aides-soignants ayant été invités
à formuler leurs choix de l’unité
où ils souhaitaient travailler ont
obtenu satisfaction.
Quels
changements
concrets ?
Tout d’abord, l’organisation de
la prise en soin des résidents
en fonction de leurs pathologies et de leur degré de dépendance a été bouleversée, par la
mise en place d’unités spécialisées séparées d’USLD (Unité
de Soins de Longue Durée, et
d’EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personne Agée
Dépendante), là où auparavant
existaient des unités mixtes. Un
travail important a également été
mené autour du projet de vie du
résident, dans le souci d’essayer
d’adapter l’organisation de la
prise en charge pour répondre
au projet de vie du résident, et
non l’inverse. « C’est dans cet esprit d’amélioration du cadre de vie
des résidents que les Bateliers sont
site pilote pour le service du repas à
l’assiette » précise Annie Selosse,
LE DOSSIER
15
Témoignage de
Léo Courtecuisse,
Maître de Maison.
cadre supérieur de santé .
Au niveau de l’encadrement, le
Directeur, M. Franck Bottin, a
été nommé à temps plein sur
la gérontologie, et l’équipe de
cadres de santé a été en partie
renouvelée. L’expertise du Dr
Dominique Grave, ayant une
longue expérience de médecin
coordonnateur en EHPAD est
également venue renforcer les
équipes.Valoriser la filière gériatrique, c’est aussi mieux former
les équipes.
Dans ce but une formation
prévue par le Plan Alzheimer, a
été proposée à l’ensemble des
aides-soignants de l’hôpital gé-
riatrique les Bateliers : la formation d’Assistant de Soin
en Gérontologie.
Une
professionnalisation
renforcée
Pour permettre aux aidessoignants travaillant dans des
secteurs dédiés à la personne
âgée de bénéficier d’une formation adaptée aux particularités de cette prise en charge,
le CHRU leur a proposé une
formation d’Assistant de Soin
en Gérontologie.
« La formation d’Assistant de
Soin en Gérontologie est une
pendant plusieurs années, en
« J’ai travaillé en réanimation de nuit
lèmes de santé ne m’empêtant qu’aide-soignant, avant que des prob
ite occupé des fonctions plutôt
chent d’exercer mon métier. J’ai ensu
patient me manquait vraiment.
administratives, mais le contact avec le
re de maison, j’y ai donc vu une
Lorsqu’on m’a proposé ce poste de maît
ice de soin. Aujourd’hui cette
opportunité de retravailler dans un serv
me laisse du temps pour parler
activité me plaît : mon nouveau métier
et faire le lien entre l’établisseavec les résidents, les écouter se confier,
rtant en gériatrie. Les réticences
ment et les familles, ce qui est très impo
, qu’ont beaucoup de soignants,
que j’avais à travailler dans ce domaine
s âgées hospitalisées ont autant
sont désormais levées. Car les personne
d’elles. »
besoin de nous , que nous avons besoin
Contact - Février/Mars/Avril 2012
16
LE
LA DOSSIER
SCIENCE AVANCE
3 questions à
Blandine Adamczak
et Isabelle Garnes
CFDT
à cette démarche ?
Comment avez-vous participé
ions tous ensembles, avec
« Nous avons essayé de trouver des solut
tionner en gérontologie.
fonc
x
la Direction, pour que cela puisse mieu
l de poste de maître
profi
du
Nous avons donc participé à la rédaction
au début de déterile
diffic
et maîtresse de maison, même s’il a été
e-soignant. »
d’aid
celui
et
e
miner qui allait faire quoi entre ce post
positifs et négatifs
Quels sont pour vous les points
de cette démarche ?
c’est un point positif. Cela a
« Chacun a pu faire part de ses idées,
et il était temps. Mais il
plat
donc permis de remettre les choses à
nt pour faire évoluer les
mme
y a encore un gros travail à faire, nota
gie n’est pas un serntolo
géro
mentalités, et faire comprendre que la
personnes âgées
des
vie
de
vice comme les autres. C’est le seul lieu
vivent très mal
et
res
repè
qui y résident, qui ont souvent perdu leurs
»
lier.
l’oub
la solitude. Et cela on avait tendance à
r de ces activités de
Comment voyez-vous l’aveni
gérontologie ?
l’avenir est encourageant. »
« Si l’on suit cette nouvelle organisation,
Témoignage de
Jeanne Vantourout,
Maîtresse de Maison - Assistante de Soin en Gérontologie.
de« J’étais aide-soignante ici, et je suis
de
resse
maît
venue il y a quelques mois
lique
j’exp
que
t
maison. Il a fallu au débu
tion, ils ont mis du temps à comprendre
focn
elle
aux résidents ma nouv
tte. Mais ils s’y sont habitués, et
que, par exemple, je ne ferai plus leur toile
passer plus de temps auprès d’eux.
aujourd’hui ils voient bien que je peux
les décharge de certaines tâches.
Cela aide mes collègues soignants car je
tifiées, et c’est plus simple pour
Les familles m’ont également bien iden
leur explique le fonctionnement
elles d’avoir un interlocuteur identifié qui
»
de toute la partie hôtelière du service.
Contact - Février/Mars/Avril 2012
formation innovante, précise Sylvain Cadin, Directeur adjoint
des Ressources Humaines. Nous
avons ainsi mis en place une démarche d’accompagnement pour
permettre la formation rapide des
agents intéressés. Plus de 100
aides-soignants ont ainsi à ce jour
exprimé leur souhait de bénéficier de cette formation ».
La démarche de formation
continue est accompagnée
par le CHRU, qui rend possible le remplacement des
agents en formation, pour ne
pas mettre en difficulté les
services de soin durant leurs
absences. Les agents qui auront validé cette formation
pourront bénéficier d’une
prime. Autre action en faveur
de la professionnalisation des
activités de la gérontologie: la
généralisation à toutes les unités d’USLD et d’EHPAD du
métier de « maître » et « maîtresse de maison ». Proposés à
des aides-soignants en situation de restriction de santé,
ces postes permettent de
prendre en soin et accompagner les différents temps
de la vie quotidienne (prise des
repas, visites, animation) liés au
bien-être physique, psychologique et social des personnes
âgées. Concrètement, ces soignants qui n’ont plus la possibilité d’effectuer toutes les tâches
relevant de leur métier (comme
les toilettes par exemple), sont
là pour accompagner les différents moments de la vie
des résidents, mais aussi leurs
proches. Une proximité essentielle dans la vie d’une personne
âgée hospitalisée.
Des perspectives
encourageantes
Même si certaines actions d’amélioration sont seulement en cours
de mise en place, les perspectives
sont encourageantes.
« Il nous reste à finaliser les organisations de travail des infirmiers
et des agents de service hospitalier,
précise Freddy Serveaux, et bien
entendu il nous faudra assurer un
suivi de l’évolution des activités de
la gérontologie, en lien étroit avec les
équipes ». Des propos confirmés
par le Pr François Puisieux : « Ces
améliorations sont très importantes
LE DOSSIER
17
Maîtres et Maîtresse de maison : de nouvelles fonctions au service de la personne âgée
Témoignage de
pour les équipes, mais il est encore
tôt aujourd’hui pour en voir la traduction concrète. Cependant, je suis
sûr qu’on en recevra les fruits dans
quelques temps ».
A. Rendu
Roselyne Demeulemeezter,
Gérontologie
Aide-soignante - Assistante de Soin en
de soin en gérontologie m’a
« Participer à la formation d’assistante
es passées au CHRU. J’ai
permis de me repositionner, après 34 anné
e personne atteinte de la mapu y apprendre la prise en charge d’un
alité, mais aussi de manière
ladie d’Alzheimer à la fois dans sa glob
s me sont d’une grande utilité
individualisée .Tous ces conseils pratique
je fais bénéficier de ce que j’ai
dans mon travail quotidien. Aujourd’hui
collègues, et j’encourage tous
appris en formation à mes nouveaux
nt. »
les aide-soignants à se former égaleme
Contact - Février/Mars/Avril 2012
18
POINT
LA SCIENCE
D’ÉTAPE
AVANCE
SUR
Un nouvel indicateur
sur la satisfaction du patient
hospitalisé
Depuis 1999, le CHRU de Lille évalue la satisfaction des patients hospitalisés ou venus en consultation. Une démarche qui a été inscrite dans le code de Santé publique et qui s’est donc généralisée à l’ensemble des hôpitaux
français. En 2011, le Ministère en charge de la santé a voulu aller plus loin en rendant obligatoire la mise en place
d’un « indicateur de satisfaction du patient hospitalisé » pour l’ensemble des établissements de soins publics et
privés. Une démarche d’envergure qui permet de déployer une politique renforcée en matière de prise en charge
globale des patients. Un moyen aussi de compléter les informations du site internet PLATINES à destination du
grand public, et de mieux situer un établissement par rapport à un autre.
Enquête SAPHORA :
les résultats
1 300 établissements de
santé publics et privés,
un questionnaire
commun : SAPHORA
Le questionnaire porte sur les
différents aspects de l’hospitalisation, allant des qualités
humaines et la disponibilité du
personnel aux compétences
techniques et l’information médicale, en passant par les prestations hôtelières.
Les réponses à ce questionnaire
permettent de construire un indicateur de mesure de la satisfaction des patients hospitalisés.
C’est une société de sondage
qui mène les entretiens par
téléphone sur un échantillon
représentatif de patients voContact - Février/Mars/Avril 2012
lontaires ayant été hospitalisés
dans les quinze jours qui précèdent la campagne.
La satisfaction
des patients, une
donnée valorisée au
même titre que les
autres indicateurs
de qualité et sécurité
des soins déjà diffusés
L’enquête SAPHORA sera obligatoire dans tous les établissements hospitaliers, chaque
année à partir de 2012, l’année
2011, ayant été une année d’expérimentation. Au CHRU de
Lille 2 pôles avaient testé la démarche(1) mais pour 2012, ce
sont bien l’ensemble des pôles
qui seront sollicités. Il en résultera un indicateur de qualité qui
viendra s’ajouter aux indicateurs
IPAQSS(2) et ICALIN(3) sur la
Qualité et la Sécurité des Soins,
indicateurs déjà obligatoires et
communiqués au grand public.
S. Guilbert
1. 2 pôles ont participé à cette année
test : Femme, Mère/Nouveau-né, Neurosciences et Appareil Locomoteur
2. IPAQSS : Indicateurs Pour l’Amélioration de la Qualité et de la Sécurité
des Soins
3. ICALIN : Indicateur Composite des
Activités de Lutte contre Infections
Nosocomiales
- Satisfaction globale :
86,7% de satisfaction
- Attitude du personnel médical et soignant :
90,4 % de satisfaction
- Communication avec le personnel médical et soignant :
77,4% de satisfaction
- Prise en charge globale :
75,9% de satisfaction
- Commodités de la chambre :
70% de satisfaction
- Information au patient :
59,2 % de satisfaction
- Restauration :
46,2% de satisfaction
POINT D’ÉTAPE SUR
19
Depuis janvier 2012 des défibrillateurs automatiques ont été installés au CHRU
INSTALLATION DE DEFIBRILLATEURS AUTOMATIQUES (DEA) AU CHRU
Réagir vite pour sauver des vies
Depuis janvier 2012, des défibrillateurs entièrement automatiques (DEA) ont été installés au CHRU.
Placés à des endroits à forte densité de circulation du public, les 25 défibrillateurs doivent permettre une meilleure
prise en charge de la mort subite chez l’adulte. Explications…
Chaque année en France, la mort
subite chez l’adulte touche environ 60 000 personnes. Imprévisible, elle a le plus souvent pour
cause une fibrillation ventriculaire, c’est-à-dire un court-circuit
électrique du cœur. Un choc électrique appelé défibrillation, est
alors nécessaire pour relancer
un rythme cardiaque. Afin d’optimiser partout au CHRU la prise
en charge de ces morts subites, le
comité de pilotage Urgence Vitale
Intra-Hospitalière (UVIH) a souhaité le déploiement de DEA sur
le campus hospitalo-universitaire.
Mobiliser toute la
chaîne de survie
Depuis le 4 mai 2007, tout citoyen peut utiliser un DEA et
ainsi permettre, avec les premiers gestes simples, une prise
en charge adaptée face à l’effondrement d’une victime.
« Les défibrillateurs automatiques
ont été installés dans des endroits
où leur présence peut bénéficier
aux patients, c’est à dire dans des
lieux de passage ciblés distants
des zones de soins », précise le
Dr Nordine Benameur, membre
du comité de pilotage UVIH et
coordinateur pour le SAMU de
l’accompagnement du déploiement des défibrillateurs automatiques dans le Nord.
Afin d’optimiser toute la chaîne
de survie, un numéro d’appel
spécifique à chaque hôpital a
été mis en place, qui permet
de déclencher si besoin, l’intervention d’un médecin dédié à la
prise en charge de ces Urgences
Vitales Intra Hospitalières. Les
personnels d’accueil et de cafeteria (les plus proches géographiquement des DEA) ont aussi été mobilisés. Ils ont suivi une
formation pratique sur l’utilisation des défibrillateurs, l’alerte
et les premiers gestes. La prise
en charge rapide à toutes les
étapes est en effet nécessaire
pour sauver des vies : chaque
minute de perdue, c’est
10% de chances de survie
en moins…
Une utilisation
très simple
« L’urgence vitale est l’affaire
de tous, rappelle le Professeur
Mercé Jourdain, membre du
comité de pilotage UVIH. Notre
but est de sensibiliser aussi bien
les visiteurs, les patients que les
personnels. L’important est de savoir ce qu’il faut faire, vers qui se
tourner et le faire vite ».
L’utilisation des DEA est ainsi
très simple, comme le souligne
le Dr Benameur : « Il suffit d’allumer l’appareil et d’écouter les
consignes vocales. Celui-ci analyse
le rythme cardiaque et décide de
l’opportunité de délivrer un choc
électrique. Pour chaque défibrilla-
teur le numéro d’Urgence spécifique est précisé et une notice
d’utilisation simple est disponible ».
Désormais, au CHRU, l’urgence
vitale est bien l’affaire de tous !
R. Benaidji
Où trouver
les défibrillateurs ?
Situés dans les halls de
chacun des 7 hôpitaux, ainsi
que dans d’autres endroits
bien visibles (par exemple
à l’entrée des selfs), vous
pourrez les distinguer grâce
à leur boîtier blanc et à leur
lumière de veille verte.
N’hésitez pas à aller voir
par vous-même !
Contact - Novembre/Décembre/Janvier
Contact - Février/Mars/Avril
2011/ 2012
En savoir plus ? Pilote du projet : Philippe Mayjonade - 03 20 44 59 99
20
çA
LA SCIENCE
SE PASSE ICI
AVANCE
Concept room :
1 initiative en France sur
la chambre du patient
ère
A l’heure où les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication investissent l’hôpital et où les
patients expriment de nouvelles exigences en matière de confort hôtelier, le CHRU de Lille, le Clubster Santé et les
entreprises de la filière santé de la région Nord - Pas-de-Calais mènent une réflexion prospective inédite en France
sur l’aménagement de la chambre du futur et l’amélioration du confort de vie des patients.
Cette démarche innovante est
née de la volonté de 30 entrepreneurs régionaux de mutualiser les compétences et les savoir-faire autour de la création
d’un «concept room» pour le
patient de demain. Les apports
multi professionnels du CHRU
ont été sollicités pour donner
une plus grande dimension au
projet de départ : directeur
hôtelier, Déléguée à la communication ont rejoint le comité de
coordination et des apports d’experts du CHRU ont été sollicités
(ingénieur bio medical, infirmière
hygiéniste, ergonome, conseillère
en hygiène et hôtellerie hospitalière, directeur des achats) sans
oublier les échanges organisés
avec des usagers.
Une chambre particulière innovante…
La mise en place d’un concept
room de chambre hospitalière
innovante a pour objectif d’ouvrir des perspectives et de proposer de nouveaux standards
Contact - Février/Mars/Avril 2012
de chambres de demain en matière de matériaux, d’aménagement, de mobilier et de design.
Avec un design unique, le
Concept Room répond à des
critères précis :
- INNOVANT, de par ses équipements et services ;
- RE-VALIDANT, en contribuant
à la remise en santé du patient ;
- ECO-RESPONSABLE, en répondant aux exigences de développement durable ;
- INTEGRABLE, dans le neuf
comme dans l’ancien.
Les 30 entreprises régionales
réunies autour de ce projet,
participent chacune d’entre
elles à la conception du concept
room en utilisant des notions et
des matériaux innovants :
- Un fauteuil-lit pour accompagner le patient dans sa
revalidation et raccourcir la
durée de séjour à l’hôpital
- Un espace sanitaire
encastrable qui contribue à
agrandir l’espace de vie
- Un lit accompagnant re-
défini et optimisé
- Un terminal Multimedia au lit du patient
- Une technologie Kinect
qui repose sur la reconnaissance des mouvements du
corps et de la voix et permet ainsi de contrôler l’ensemble des équipements de la
chambre.
…Présentée
au Salon Hôpital
EXPO 2012
Le Concept Room sera
présenté en avant première
lors du salon Hôpital EXPO du
22 au 25 mai 2012.
Ce salon, leader des technologies et services de santé,
constitue la première phase du
concept room, version 2012,
préfigurateur d’une démarche
pluriannuelle globale consistant à créer des concept room
en fonction des typologies de
chambre (réanimation, ambulatoire, conventionnelle, soins de
suite…) et des référentiels en
matière d’équipement, d’aménagement et d’accueil.
Ce premier rendez-vous avec
les décisionnaires hospitaliers
permettra au Concept Room
de tester son adaptabilité aux
besoins, de se nourrir des réflexions des professionnels
santé pour concevoir la version
2 et valoriser tant la capacité à
innover des entreprises de Santé du Nord - Pas-de-Calais que
leur esprit collaboratif.
S. Delaby
Qui est
Clubster Santé ?
Clubster santé est un lieu
d’informations, de rencontres et de collaborations
pour les entreprises de
la filière santé régionale.
Il accompagne les entreprises membres dans leurs
réflexions sur le marché de
la Santé.
çA SE PASSE ICI
21
Suivez l’actualité du CHRU de Lille sur
twitter.fr !
Le CHRU veut investir le réseau twitter
Non, les réseaux sociaux ne sont pas une mode, c’est un véritable changement dans notre façon de communiquer.
La santé est l’un des domaines les plus impactés par le net. Et on y retrouve des patients, des partenaires, des
fournisseurs et des « concurrents ». Le CHRU de Lille veut investir tout naturellement ces nouveaux canaux de
communication en étant présent d’ores et déjà sur le réseau social Twitter.
Twitter, le B.A-BA
Twitter est la première plateforme de micro-bloging. Il s’agit
en fait de pouvoir s’exprimer
auprès de sa communauté (les
followers) en utilisant des textes
cours de 140 caractères. Il est
bien entendu possible d’envoyer
des liens vers son propre site
web. Chaque twitt (message) envoyé est lisible par tous les followers du compte (« abonnés »
dans la version française). Inversement, au fil des abonnements
que vous souscrivez, vous recevez un fil d’information continu
sur les sujets qui vous intéressent et que vous pouvez classer
en créant des listes de suivi.
Twitter,
à quoi ça sert ?
Tout d’abord il permet de se
constituer un réseau et diffuser
de l’information. Et les contacts
Source du visuel twitter : blog.madmagz.com
générés au fil du temps sont
généralement des experts, des
« influencers » plus facilement
accessibles sur ce réseau.
En tant que follower, Twitter
permet de bénéficier (en choisissant les bons abonnements)
d’une source unique d’information. Le but ultime est si possible de générer de l’intérêt
pour sa communauté de followers et ainsi provoquer une
réaction en chaine.
Twitter permet aussi de faire
de la veille concurrentielle ou
encore de générer du trafic sur
son site web.
La vocation du
compte @CHRULille
Le compte twitter du CHRU
de Lille a pour objectif de diffuser plus largement son actualité, auprès d’une cible externe
qu’il ne touche que par voie de
presse, et de générer ainsi des
visites sur l’ensemble des pages
du site internet. Ce média en
temps réel permettra aussi de
se positionner davantage sur
l’actualité.
Le CHRU de Lille a souhaité
s’investir sur Twitter, qui a une
vocation professionnelle plus lisible que Facebook, qui touche
davantage à la sphère privée. Un
compte youtube sera prochainement aussi alimenter par les
films vidéo réalisés en interne.
S. Guilbert
EN SAVOIR PLUS
Vous voulez ouvrir un
compte twitter et souhaitez avoir quelques
conseils pour débuter ?
Rendez-vous sur http://www.
twoutils.com/debuter-twitter
Pour suivre l’actualité du
CHRU, recherchez le compte
@CHRU-Lille
Vous souhaitez diffuser
de l’information sur le
compte twitter du CHRU
de Lille ou ouvrir un
compte twitter professionnel connexe ?
Contactez la Délégation à la
communication et relation aux
usagers au 46036.
Contact - Février/Mars/Avril 2012
22
çA
LA SCIENCE
SE PASSE ICI
AVANCE
Un projet design pour le couloir reliant Salengro et le centre des réanimations
Quand le design rencontre la santé
Sous l’œil expert de l’artiste plasticienne Jyll Bradley, aidée de deux designers, Anne Odling-Smee et Six WU, le
couloir de l’hôpital Roger Salengro et l’art contemporain se conjuguent. Cette œuvre originale associant photographie, mobilier, signalétique et matériaux divers, s’inspire des jardins botaniques de Lille. Ce projet Design
s’inscrivant dans le projet d’établissement 2012-2016 est orchestré par trois maîtres d’ouvrage : le CHRU, Lille
design , et Artconnexion avec le soutien de la Fondation de France.
L’inspiration des
jardins botaniques de Lille
Lille perpétue une longue tradition de jardins botaniques
dont les premiers datent du 16e
siècle. Le jardin botanique de la
faculté est, avec le jardin Nicolas
Boulay (faculté catholique) et
le jardin des plantes de la ville
de Lille, l’un des trois jardins
botaniques de la métropole.
D’abord considérés comme des
jardins utilitaires, les jardins des
plantes deviennent progressivement des conservatoires et des
outils pédagogiques. La beauté
et l’harmonie de ces lieux ont
inspiré l’artiste Jyll Bradley et
sont devenus l’objet de sa réflexion artistique.
Jyll Bradley, artiste de renommée internationale, a exposé au Royaume-Uni, à LiContact - Février/Mars/Avril 2012
verpool, à Londres, ainsi que
dans d’autres pays. Sa pratique
artistique mêle photographie,
texte, dessin, et installations. La
lumière est une constante dans
son travail. Jyll Bradley a réalisé
une œuvre importante dans le
cadre du projet capitale européenne de la culture en 2008.
Art/Design/Santé
Le design c’est l’alliage entre
l’usage et l’esthétique. Il est au
confluent de plusieurs pratiques.
Convaincu des atouts incontestables apportés par le design, le
CHRU de Lille a souhaité être
le précurseur de l’introduction
de l’art et du design dans un
établissement de santé.
Une formidable ouverture à
l’art et au design en territoire
de santé. Au centre de ce projet artistique, un couloir de 150
mètres qui reliera bientôt l’hôpital Roger Salengro au Centre
de Réanimation-Centre de
traitement des brulés. Transformer la monotonie un peu oppressante de ce couloir, en une
expérience positive pour les
patients, les visiteurs et le personnel hospitalier, relève d’un
projet créatif. Le design est en
mesure de répondre à cet objectif et d’apporter les solutions
d’amélioration du cadre de vie
et de temps vécu à l’hôpital.
Une proposition
artistique mêlant
photos, lumière et
bois
Dans la proposition artistique faite
au CHRU, la photographie, sauvage, fragile, le travail de la lumière, le bois qui apporte chaleur
et naturel, la signalétique sobre,
métamorphosent le couloir de
plus de 150 mètres, en un lieu
agréable de flânerie, un endroit
où se détendre.
Une zone de consultation située
au centre du couloir permettra
de découvrir un formidable patrimoine botanique en admirant
des ouvrages botaniques précieux. Elle propose un projet global qui intègre également une réflexion sur la prise en compte du
handicap sensoriel se traduisant
notamment par la signalétique.
Le CHRU de Lille a ainsi démontré qu’un établissement de
santé peut être également un
lieu de créativité, et que grâce à
l’art et au design, un couloir austère pouvait devenir un couloir
à l’image des rêves des premiers
médecins botanistes Lillois.
S. Woestyn
çA SE PASSE ICI
23
Jeanne de Flandre,
un hôpital ami
des bébés
Depuis un an et demi, le
CHRU s’est porté candidat
pour obtenir le label « Initiative Hôpital ami des bébés » (IHAB), octroyé pour
4 ans. Le cahier des charges
prévoit notamment de respecter le projet parental, et
donc de soutenir toutes les
femmes, qu’elles choisissent
le lait naturel ou le lait artificiel pour leurs bébés.
A Jeanne de Flandre 70% des jeunes mamans allaitent leur bébé
LA CONSULTATION DE LACTATION
Mieux accompagner les mamans qui choisissent l’allaitement
Depuis 2011, l’hôpital Jeanne de Flandre propose de recevoir les patientes qui allaitent en consultations personnalisées. Les consultations de lactation s’effectuent sur rendez-vous, à la demande de la mère ou d’un praticien, et
sont réalisées par des professionnelles spécialement formées pour soutenir et rassurer les patientes.
A l’hôpital Jeanne de Flandre, 70%
des jeunes mamans allaitent leur
bébé.Toutes ces mamans peuvent
désormais demander si besoin à
être reçues pour une consultation
de lactation. Celle-ci s’adresse
aussi bien aux mères de nouveaunés prématurés et malades qu’à
celles dont le bébé est à terme et
sans pathologie et qui souhaitent
par ailleurs concilier allaitement
et travail. D’autres viennent avec
des interrogations sur la conservation du lait ou sur la manière
dont doit s’opérer le sevrage…
Beaucoup de questions, voire d’inquiétudes, qui trouvent réponse
auprès des consultantes.
UN SUIVI QUI
COMMENCE DES LA
GROSSESSE
Dès la grossesse, beaucoup de
femmes enceintes sont reçues
afin de discuter de leur projet de
lactation. Elles sont ensuite accompagnées pendant leur séjour
par le personnel soignant. Celles
qui choisissent le lait artificiel sont
formées à donner le biberon. « Le
CHRU se mobilise pour aider toutes
les mamans, les soutenir quel que
soit leur projet d’allaitement », explique le docteur Thameur Rakza,
praticien en pédiatrie à l’hôpital
Jeanne de Flandre. Pour celles qui
souhaitent allaiter, c’est de retour
chez elles qu’une consultation
s’avère parfois nécessaire. « C’est
un moment où il n’y a pas encore de
suivi. La consultation de lactation vise
à répondre à cette phase critique. »,
souligne le Dr Rakza. Un moment
où beaucoup de femmes arrêtent
de donner le sein. Des abandons
d’autant plus regrettables que les
bénéfices santé de l’allaitement
sont désormais reconnus.
AIDER LES MERES
EN DIFFICULTE
Pour cela, les consultations se
font le jour ou le lendemain
de l’appel. Une organisation
et des moyens conséquents
qui témoignent de la volonté
du CHRU d’accompagner au
mieux les nouvelles mamans.
Afin de les aider à surmonter
cette période, les consultantes - 5
puéricultrices et 2 sages-femmes
R. Benaidji
- sont auprès des mamans. Chacune d’elles est forte d’une expérience de quelques années auprès
des bébés et a reçu la certification
IBLC (International Board Certified Lactation Consultant). Les consultations se EN SAVOIR PLUS
font dans un local dédié, Uniquement sur rendez-vous ou en cas
qui protège l’intimité des d’urgence
femmes si celles-ci doi- Numéro de téléphone : 03 20 44 59 12
vent allaiter. « On ne peut Tous les jours de la semaine
pas laisser une femme 2ème étage, hôpital Jeanne de Flandre seule chez elle avec des maternité
difficultés d’allaitement »,
rappelle le Dr Rakza.
Contact - Novembre/Décembre/Janvier
Contact - Février/Mars/Avril
2011/ 2012
24
INITIATIVE
La délégation Lilloise a été accueillie avec tous les honneurs pour signer cette 4ème convention
Lille et St Louis du Sénégal
main dans la main
Depuis 1992, le CHRU de Lille et le Centre Hospitalier de St Louis au Sénégal ont établi un partenariat fort, renforcé par une nouvelle mission de représentants du CHRU, de la Faculté de Médecine et de l’Université Lille 2 en
novembre dernier. Une nouvelle occasion de renforcer ces liens historiques entre les deux villes, et pour le CHRU
de Lille de faire profiter l’hôpital sénégalais de son expérience.
L’amitié entre la ville de Lille et
celle de St Louis du Sénégal est
une longue histoire. Lillois d’origine, le Général Faidherbe y a été
gouverneur du Sénégal de 1854
à 1865. Depuis 1978, les deux
villes sont jumelées, et depuis
2003, les hôpitaux de ces deux
villes développent un partenariat
fort, véritable pierre angulaire de
la politique de relations internationales du CHRU. En novembre
dernier, une délégation composée entre autres du Directeur
Général du CHRU, du Doyen
de la Faculté de médecine, et
du Président de la Commission
Médicale d’Etablissement et du
Vice-Président de Lille 2 s’est
une nouvelle fois rendue à St
Louis, pour ajouter une nouvelle
pierre à cet édifice et signer la
4ème convention de coopération
hospitalo-universitaire.
Cette
délégation a été accueillie avec
tous les honneurs.
Contact - Février/Mars/Avril 2012
Aider l’hôpital
de Saint Louis
à devenir une structure universitaire
« Le partenariat entre le CHRU de
Lille, la Faculté de médecine de Lille
et l’hôpital de St Louis et l’Université Gaston Berger de St Louis est
essentiellement fondé sur l’accompagnement méthodologique que
nous pouvons apporter grâce à
notre expérience », nous explique
le Pr Eric Boulanger, en charge
des relations internationales
pour la Faculté de Médecine.
La signature de cette nouvelle
convention a donc eu pour
principal objectif de consolider les actions en cours et elle
permet d’affirmer l’engagement
du CHRU et de la Faculté de
Médecine pour accompagner
le Centre Hospitalier Régional
de St Louis à devenir un hôpital
universitaire. Une nouvelle UFR
des Sciences de la Santé a en effet
vu le jour à St Louis il y a un
an ½ et elle pourrait accueillir
sur son site la construction d’un
nouvel hôpital prochainement.
Forts de leur expérience de
campus hospitalo-universitaire
mono-site, le CHRU et la Faculté de Médecine lilloise ont une
vraie expérience en la matière.
Autres actions prévues par le
CHRU : aider les professionnels
hospitaliers sénégalais à matérialiser leur Projet d’établissement, avec une action phare
pour l’année 2012 : celle de
l’ouverture d’une « unité kangourou » (mamans-bébés), ou
encore développer la télémédecine entre les deux établissements.
Des relations
d’amitié et de
partage
Depuis 2003, 70 actions ont été
engagées par le CHRU pour
soutenir l’hôpital de St Louis.
L’accueil qui a été réservé à la
délégation lilloise au Sénégal a
été chaleureux, et appuyé par
des rencontres avec des personnalités politiques comme le
représentant de l’ambassadeur,
le Président du Conseil Régional,
ou encore le Maire de St Louis.
De ce partenariat de longue date,
les professionnels du CHRU retirent de l’enrichissement tant
sur le plan professionnel que
personnel. « Echanger avec des
partenaires de ce niveau est aussi
très intéressant, conclut Floriane
Bougeard, Directrice des Relations Internationales du CHRU.
Ils font preuve de beaucoup d’ambition, et d’investissement pour mener leurs projets à bien, même avec
des moyens techniques limités ».
A. Rendu
INITIATIVE
25
Amicale Sportive
et culturelle au CHRU de Lille
ça bouge pour le personnel !!
L’Amicale Sportive et culturelle devrait voir le jour au CHRU de Lille avant la fin d’année pour le personnel (et leur conjoint
et enfants). Cette amicale est née de la fusion de l’Association Sportive « Chorus » et de l’Association Culturelle « Art de
Vivre ».
EN SAVOIR PLUS
En effet, la procédure est en
cours et les nouveaux statuts ont
été déposés en Préfecture. Dès
qu’ils seront validés, les président
et vice-président qui ont été élus,
pourront officialiser le bureau et
mettre sur les rails cette nouvelle
amicale. Pour les adhérents actuels de « Chorus » et « Art de
Vivre », rien ne change, ils retrouveront toujours leur sport favori
: Aquagym, Bowling, Danse de salon, Danse Country, Equitation,
Football, Gymnastique, Qi Qong,
Musculation, Step, Tennis, Tennis
de table, Foot salle et nouveau
cette année Plongée, ainsi que
les clubs théâtre et photos. Les
modalités d’inscription (ouvert
également au personnel non chru
travaillant de manière continue
sur le site) et les cotisations ne
changent pas.
« La création de l’amicale va permettre l’éclosion de nouveaux projets, à la fois culturels et sportifs
annonce Evelyne Potier, Présidente
de la nouvelle amicale - comme par
exemple une chorale gospel, l’ouverture d’une section sophrologie,
Pour joindre l’amicale : poste 44 900
Plus d’informations prochainement sur
intranet !!
l’organisation de sorties
culturelles… ».
« C’est également un
nouveau souffle pour les deux
anciennes associations qui vont
regrouper «leurs forces vives»,
draîner de nouveaux adhérents
et donner ainsi plus de poids à
nos actions, pour développer de
nouveaux projets pour le personnel» ajoute Alain Vanderhaegen,
Vice-Président de la nouvelle
amicale. En attendant, si vous
avez des idées, des projets, si
vous souhaitez vous investir
au sein de la nouvelle amicale,
venez en discuter à la permanence qui est organisée tous
les mercredis de 13h à 14h, au
local « Abribus » qui se trouve
devant l’Hôpital Swynghedauw.
S. Marchand
Contact - Février/Mars/Avril 2012
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CULTURE
ET
MÉMOIRE
LA SCIENCE
AVANCE
LOUIS PASTEUR À LILLE
Contacte retrace pour vous le vie de Louis Pasteur, le bienfaiteur de l’humanité
Pasteur, Lillois
d’adoption
Louis Pasteur (1822-1895)
est né à Dôle (Jura). Après
de brillantes études, il entre à
l’Ecole Normale en 1843 où il
soutient son doctorat en 1847. Il
est nommé l’année suivante professeur de chimie à la Faculté de
Strasbourg à l’âge de 26 ans. La
création de la nouvelle Faculté
des Sciences de Lille lui donne
l’occasion d’une promotion et
c’est ainsi qu’en 1854, il accepte
d’en devenir le Doyen. La ville
de Lille assure à Louis Pasteur
un accueil à la hauteur de sa réputation. En effet, ses cours très
appréciés mais aussi ses travaux
font de la Faculté Lilloise un lieu
de grande renommée.
Pasteur et les
industriels
A la demande d’un industriel sucrier distillateur, M. Bigo-Tilloy,
Contact - Février/Mars/Avril 2012
Louis Pasteur mènera des recherches sur la fermentation
appelée lactique. Il présentera
son mémoire à la Société Impériale des Sciences de l’Agriculture et des Arts de Lille en
1857. C’est à partir de ces travaux lillois que Pasteur mettra au
point la méthode qui lui servira
toute sa vie pour fonder la microbiologie ainsi que la prévention des infections (antisepsie,
immunologie…).
Il reviendra à Lille en 1894 présider une séance solennelle
voulant ainsi témoigner sa reconnaissance à la ville qui l’a
soutenu et qui a été témoin de
ses premiers grands succès universitaires.
Lille reconnaissante à Pasteur
La première pierre de l’Institut,
auquel Pasteur a accepté de donner son nom, est posée en 1895,
il est inauguré par sa femme en
1899 en présence du Professeur
Albert Calmette (1863-1933),
premier Directeur qui voudra à
travers ce lieu continuer l’œuvre
scientifique de son maître.
La génération
Pasteur
De 1860 à 1936, Lille va s’inscrire
dans les grandes préoccupations
pastoriennes qui seront portées
par des acteurs scientifiques et
politiques de renons :
Roger Salengro (1890-1936), Oscar Lambret (1872-1943), Albert
Calmette (1863-1933), Edouard
Laguesse (1861-1927), Jules Leclercq (1883-1949), Charles
Gernez-Rieux (1898-1971). Cela
va se concrétiser par la construction de l’Institut Pasteur et de
son dispensaire, ainsi que de
pavillons d’isolement, et de l’hôpital de la Charité en 1860. Viendront ensuite la construction de
l’Institut de Médecine Légale et
de Médecine Sociale près de la
Porte de Valenciennes qui permettra de mener une politique
sanitaire et sociale efficace, dans
une ville où les conditions de vie
étaient dramatiques. Très vite, la
construction d’une grande Cité
hospitalière deviendra une nécessité à partir de 1920.
Des liens entre les
hôpitaux lillois et
l’Institut Pasteur
Du Professeur Albert Calmette
au Professeur Charles GernezRieux, en passant par le Professeur Jean Samaille sans oublier
les Professeurs Cyr Voisin, Albert Tacquet et tant d’autres,
le CHRU de Lille partage avec
l’Institut Pasteur de Lille les
mêmes ambitions.
P. Kemp
ASTUCE DE L’ INVITÉ
27
La migraine touche 6 à 8 millions de personnes dont une majorité de femmes
EN FINIR AVEC LA
MIGRAINE
La migraine touche environ 12 % de la population française, dont une majorité de
femmes, soit 6 à 8 millions de personnes. Contact a rencontré pour vous le Dr Christian
Lucas, neurologue spécialiste de la migraine au CHRU, et auteur d’un guide à paraître
intitulé « La migraine en questions. » Parole au spécialiste.
Contact : Comment savoir
si l’on est migraineux ?
Dr Christian Lucas : « Vous
êtes considéré comme migraineux
si vous avez souffert d’un mal de
tête ayant au moins 2 de ces 4
caractéristiques : une douleur touchant la moitié (droite ou gauche)
de la tête, une douleur pulsatile
(battante), une douleur d’intensité
modérée à sévère, une douleur
aggravée par l’effort, les activités
physiques. Cette douleur doit être
associée à une gêne accentuée
par la lumière et par le bruit, ou
à des nausées ou vomissements.
Cette douleur a duré 4 à 72 h, et
s’est produite au moins cinq fois
dans votre vie. »
Contact : A quoi est due
la migraine ?
Dr Christian Lucas : « La
migraine est une maladie très complexe mais pour faire simple elle
est liée à une «erreur de réglage»
de centres neuronaux situés dans
le cerveau, qui contrôlent le calibre
des artères et qui ont une sensibilité excessive à des facteurs déclenchants. Cette sensibilité est liée à
une prédisposition génétique. »
Contact : Quels sont les
traitements existants ?
Dr Christian Lucas : « Les
médicaments utilisés pour calmer
la crise de migraine sont habituellement les anti-émétiques (médicaments anti-vomissements), les antiinflammatoires ou les médicaments
spécifiquement anti-migraineux (les
triptans). Le problème est que les
migraineux ont tendance à se traiter seuls en puisant dans l’armoire
à pharmacie. Or, on sait maintenant
que la consommation quasi quotidienne de médicaments anti-douleurs ajoute aux accès migraineux
une autre forme de mal à la tête qui
est un fond douloureux permanent.
Les migraineux sévères ont besoin
d’un traitement de fond »
Contact : Y’a-t-il d’autres
solutions qu’un traitement médicamenteux ?
Dr Christian Lucas : « En
dehors du traitement médicamenteux, des conseils d’hygiène de vie
peuvent être proposés (sport, relaxation…). Il est souvent utile de
repérer les facteurs déclenchants de
ces crises migraineuses (ndlr voir encadré). Il ne s’agit pas de mener une
vie spartiate et d’écarter tous les
facteurs répertoriés, mais bien pour
chaque migraineux de connaître sa
propre maladie et les facteurs qui
dans son cas sont responsables des
crises de façon à améliorer son hygiène de vie. »
Propos recueillis par
A. Rendu
LES FACTEURS
DÉCLENCHANTS D’UNE
CRISE DE MIGRAINE
Facteurs psychologiques :
Contrariété, anxiété, émotion,
choc psychologique : heureux
avec euphorie, joie…
malheureux : tristesse,
frayeur…
Modification du mode de vie :
Déménagement, changement
de travail, chômage, vacances,
voyages, surmenage…
Aliments :
Alcool, chocolat, graisses cuites,
fromages…
Habitudes alimentaires :
Jeûne, hypoglycémie, repas
sautés ou irréguliers.
Facteurs hormonaux :
Règles, contraceptifs oraux.
Facteurs sensoriels :
Lumière, bruit, odeurs
Facteurs climatiques :
Vent chaud, orage, chaleur humide…
Autres facteurs :
Traumatisme crânien, rythme
de sommeil (week-end), exercice physique, altitude
Contact - Février/Mars/Avril 2012
24 HEURES AVEC
Jérôme Hadiuk,
le triathlète du CHRU
Le triathlon,
késako ?
Il s’agit d’une sport consistant à enchaîner trois
épreuves : natation, vélo et
course à pied. Bien entendu,
la longueur des parcours
varie selon les publics. Des
parcours Découverte pour
les débutants, à Longue
Distance pour les triathlètes
émérites, jusqu’à l’Ironman
pour les plus chevronnés.
Le cliché veut que les laborantins ne soient pas des sportifs. Jérôme Hadiuk, 28 ans, aide de laboratoire, à l’Institut
d’immunologie du Centre de Biologie Pathologie, a tout pour prouver le contraire. Sportif accompli, spécialiste
du triathlon, il va participer aux championnats de France de la discipline, le 29 mai, à Calvi (Corse). Contact vous
emmène à sa rencontre…
Contact : Comment en
êtes-vous arrivé à faire
du triathlon ?
Jérôme Hadiuk : « J’ai commencé il y a 4 ans. Avant j’étais
nageur. Et puis j’ai recherché autre
chose. Je voulais faire quelque
chose de plus complet. Un club de
triathlon s’est ouvert près de chez
moi. Comme je connaissais un peu
ce sport, j’ai franchi le pas ! »
C : Vous vous entraînez
tous les jours ?
J.H : « Quasiment. Pour venir au
travail, je fais 16 km de vélo de
chez moi à la gare. Le mardi et le
jeudi, je cours avec les collègues. Je
fais deux séances de piscine par semaine. Le mercredi soir, c’est course
à pied nocturne.
Parfois, je viens en vélo de chez moi
au CHRU. Selon les parcours que je
choisis, ça fait entre 75 et 100 km
de vélo de course ».
C : Et vous faites beaucoup de compétitions ?
J.H : « Je cours 5 triathlons Longue Distance par an, une trentaine
de semi-marathons ou de 10 kilomètres. Plus une dizaine d’aquathlons (Ndlr : natation et course à
pied). L’avantage du triathlon, c’est
que l’agenda des courses couvre
quasiment toute l’année. Les amateurs comme moi peuvent aussi
se qualifier pour des épreuves pro.
C’est comme ça que je vais avoir la
chance d’aller à Calvi. »
C : Pas trop difficile de
gérer un tel emploi du
temps ?
J.H : « J’ai toujours fait du sport,
alors j’ai l’habitude. J’ai la chance
d’avoir une épouse qui me comprend. Le sport est un besoin, le
triathlon est une passion. Même
en vacances, les baskets et le vélo
ne sont jamais loin. C’est même
parfois chronophage et onéreux.
Les entraînements, les déplacements le week-end, le matériel à
choisir et à préparer… »
C : Et au travail, ça se passe
comment ?
J.H : « Très bien ! En immunologie, on est plutôt pas mal sportifs.
C’est simplement une question de
respect. On fait en sorte que la vie
privée n’influe pas sur le travail….
En tous cas pas sur la qualité du
travail ! Avec des collègues nous aimerions monter un club de running
au CHRU. On pourrait monter des
sorties, voire organiser une course…
Beaucoup de gens font de la course
au CHRU, je suis sûr que beaucoup
seraient motivés par ce projet ! »
C : Quels sont vos objectifs
pour la saison en cours ?
J.H : « Il y a les championnats
de France très bientôt. Ca va être
une occasion de se confronter aux
meilleurs. Avec mon club, on a
aussi pour projet de traverser la
Manche à la nage afin d’arriver à
Londres le jour du départ des Jeux
Olympiques. Enfin, je vais peutêtre courir le marathon d’Amiens
cet été. Ma femme doit accoucher
en août, ce serait une manière de
célébrer la naissance du bébé ! »
Propos recueillis par
R. Benaidji