Emmanuel Krivine - Cité de la Musique
Transcription
Emmanuel Krivine - Cité de la Musique
Vendredi 9 décembre La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine | Olga Peretyatko Dans le cadre du cycle La folie Du 9 au 17 décembre Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr La Chambre Philharmonique | Emmanuel Krivine | Olga Peretyatko | Vendredi 9 décembre Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Cycle La folie Schumann, Nietzsche, le Tasse sombrèrent dans la folie tout comme Lucia di Lammermoor et tant de personnages d’opéra. Jordi Savall, avec Érasme, célèbre les pouvoirs de subversion de la folie ; Fausto Romitelli en révèle le déchaînement. Dérangement psychique, hallucinations, somnambulisme, amnésie… ces scènes sont devenues une sorte d’épisode obligé pour les héroïnes (généralement soprano) dans l’opéra du début du XIXe siècle et donnent l’occasion d’un déploiement de virtuosité vocale impressionnante. Accompagnée par La Chambre Philharmonique que dirige Emmanuel Krivine, Olga Peretyatko interprète des grands airs de Donizetti et Bellini. La Malédiction du chanteur ainsi que les quatre ballades réunies sous le titre Le Page et la Fille du roi de Schumann, au programme du concert dirigé par Laurence Equilbey, datent de 1852, année au cours de laquelle le compositeur subit des troubles nerveux. Ces derniers sont les prémices de la folie qui le conduira à finir ses jours dans l’asile d’Endenich. Imprimé à Paris et dédié à son ami Thomas More, Éloge de la folie d’Érasme remet tout en cause avec subversion. En s’emparant de ce célèbre texte, Jordi Savall brosse un portrait musical en forme d’hommage au philosophe qu’il considère comme un « réformateur audacieux », « premier théoricien littéraire du pacifisme » et « premier penseur à se définir comme européen ». De César Franck à Eugène Ysaÿe en passant par les Märchenerzählungen de Schumann, le violoncelliste Alexander Kniazev et ses complices ont imaginé un parcours musical ponctué par la lecture de textes du philosophe Friedrich Nietzche. Dans Amok Koma pour instruments et électronique, Fausto Romitelli rend perceptible « l’avènement d’une violence cachée » qui se révèle par « la dérive chaotique du matériau » musical, par sa destruction et par son retour incandescent, « hors de tout contrôle » selon le compositeur italien. Sur les vingt madrigaux qui composent le Deuxième Livre de Claudio Monteverdi (1590), neuf sont des mises en musique de poèmes de Torquato Tasso. L’atmosphère pastorale suggérée dans la poésie madrigalesque ne fait pas transparaître l’état de folie dans lequel sombrait peu à peu le grand poète épique d’Italie mais Le Tasse fut interné en 1577 puis en 1579 à Ferrara. 2 DU VENDREDI 9 AU SAMEDI 17 DÉCEMBRE VENDREDI 9 DÉCEMBRE – 20H DIMANCHE 11 DÉCEMBRE – 16H30 Scènes de folie Éloge de la folie : Érasme de Rotterdam et son temps Gaetano Donizetti Airs extraits de Lucia di Lammermoor Giuseppe Verdi La Force du destin : Ouverture Vincenzo Bellini Airs extraits de I Puritani Airs extraits de La Sonnambula Robert Schumann Symphonie n° 4 La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine, direction Olga Peretyatko, soprano Ce concert est précédé d’une conférence à 18h45, L’opéra, c’est fou !, par Caroline Eliacheff, psychanalyste Entrée libre sur réservation SAMEDI 10 DÉCEMBRE – 20H Fausto Romitelli Amok Koma Matthias Pintscher Hespèrion XXI Songs from Solomon’s Garden La Capella Reial de Catalunya Olga Neuwirth Jordi Savall, direction, dessus de viole Construction in Space LUNDI 12 DÉCEMBRE – 20H Nietzsche : le journal d’une folie Robert Schumann Fantasiestücke op. 73 César Franck Sonate pour violoncelle et piano Robert Schumann Märchenerzählungen op. 132 César Franck Prélude, choral et fugue Robert Schumann Fantasiestück op. 111 n° 1 Eugène Ysaÿe Berceuse Ultimes ballades Textes de Friedrich Nietzsche Robert Schumann La Malédiction du chanteur op. 139 Max Bruch Die Loreley, op. 16 : Ouverture Robert Schumann Le Page et la Fille du roi op. 140 Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie Accentus Laurence Equilbey, direction Christiane Libor, soprano Maria Riccarda Wesseling, mezzo-soprano Marcel Reijans, ténor Benedict Nelson, baryton-basse Johannes Mannov, basse JEUDI 15 DÉCEMBRE – 20H Alexander Kniazev, violoncelle Plamena Mangova, piano Romain Guyot, clarinette Andreï Gridchuk, alto Didier Sandre, récitant Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Leigh Melrose, baryton Emmanuelle Ophèle, flûte basse Alain Billard, clarinettes basse et contrebasse Gérard Buquet, tuba Vincent David, saxophone Peter Böhm, électronique en temps réel VENDREDI 16 DÉCEMBRE – 20H SAMEDI 17 DÉCEMBRE – 20H Claudio Monteverdi Intégrale des madrigaux : Deuxième Livre Les Arts Florissants Paul Agnew, direction, ténor Maud Gnidzaz, soprano Hannah Morrison, soprano Marie Gautrot, contralto Sean Clayton, ténor Callum Thorpe, basse VENDREDI 9, SAMEDI 10, ET DIMANCHE 11 DÉCEMBRE CITÉSCOPIE La Folie Avec Jean-François Boukobza, Damien Colas, Hélène Pierrakos, Rémy Stricker, musicologues, Jean-Marie Fritz, professeur de littérature médiévale et Catherine Kintzler, philosophe VENDREDI 9 DÉCEMBRE – 20H Salle des concerts Scènes de folie Gaetano Donizetti (1797-1848) « Il dolce suono – Ardon gl’incensi » (Extrait de Lucia di Lammermoor) Giuseppe Verdi (1813-1901) Ouverture de La Forza del destino Vincenzo Bellini (1801-1835) « Qui la voce – Vien, diletto » (Extrait de I Puritani) « Ah, non credea mirarti – Ah, non giunge » (Extrait de La Sonnambula) entracte Robert Schumann (1810-1856) Symphonie n° 4 La Chambre Philharmonique Emmanuel Krivine, direction Olga Peretyatko, soprano Coproduction Cité de la musique, La Chambre Philharmonique. Fin du concert vers 21h40. 5 Scènes de folie Szena di pazzia, Wahnsinnszene : les scènes de folie font l’objet d’une véritable mode dans l’opéra du XIXe siècle, au point que l’on peut en dénombrer près de quatre cents dans le répertoire. Si, face à une souffrance insurmontable, les héros ténors tendent à se donner la mort, les héroïnes sopranos ont quant à elles tendance à perdre la raison, temporairement, comme l’Elvira des Puritains de Bellini, ou définitivement, comme la Lucia de Donizetti. Cette vogue des scènes de folie est lancée dès la fin du XVIIIe siècle par le succès de l’histoire de Nina ou la folle par amour, qui inspire un opéra à Dalayrac en 1786 puis à Paisiello trois ans plus tard : une jeune fille, apprenant la mort de son amant au moment où elle court lui offrir sa main, y perd la raison. La folie n’était certes pas étrangère à l’opéra auparavant, mais à l’époque baroque, elle était furieuse, et essentiellement masculine : les opéras de Vivaldi et Haendel regorgeaient ainsi d’arie di furore, inspirés en particulier par l’Orlando furioso de l’Arioste ; le personnage de Roland y passait ainsi, selon le goût baroque pour les contrastes, de l’amour transi à la fureur vengeresse, lorsqu’il se découvrait trahi. Mais en imposant, au sortir de la Révolution française, l’idée d’un « traitement moral de la folie », Pinel, pionnier de la psychiatrie moderne, a permis au regard sur les maladies mentales de se teinter de compassion. En se féminisant, la folie dans l’opéra va alors perdre sa dimension destructrice, et s’empreindre au contraire d’une douceur presque voluptueuse. Chez Paisiello, la scène de folie de Nina, qui continue à attendre le retour de son amant, offre une déchirante alternance de tendres plaintes et d’élans d’espérance, sur un doux accompagnement de flûte traversière : tous les ingrédients des grandes scènes de folie romantiques sont déjà présents, en particulier l’accompagnement par un instrument à vent, symbole de folie depuis le Moyen Âge. Autour de 1830, on se passionne pour les dérèglements de l’esprit. De Nerval à Novalis, le romantisme voit dans la folie une porte d’accès vers l’Absolu, vers un autre monde, idéal et inconnaissable par la conscience rationnelle, mais accessible par le rêve, la nuit et la mort, auxquels la folie est apparentée : ainsi Nerval instaure-t-il dans Aurélia une ambiguïté entre la folie et le rêve, défini comme une « seconde vie ». Cette représentation onirique de la folie est toute proche de celle du somnambulisme, étudié par le docteur Mesmer puis l’abbé de Faria, dont les démonstrations de magnétisme font fureur dans les salons parisiens : on attribue aux femmes somnambules, comme aux folles, des pouvoirs surnaturels de voyance extra-lucide. Lorsque Bellini compose La Sonnambula (La Somnambule) en 1831, il aborde pour la deuxième fois le thème de la folie, sous un jour moins tragique qu’en 1827 dans Il Pirata (Le Pirate), dont l’héroïne succombait en perdant la raison (comme plus tard la Lucia de Donizetti) ; il y reviendra pour la troisième fois en sept ans dans I Puritani (Les Puritains), dont l’héroïne Elvira guérira cette fois in extremis. C’est avec l’ambition d’égaler le succès des Puritains, créés à Paris en janvier 1835, que Donizetti compose Lucia di Lammermoor durant l’été de la même année : comme Bellini, il prend pour sujet l’adaptation d’un roman de Walter Scott, cédant à la « scottmania » qui règne à Paris depuis la parution en 1817 des premières traductions françaises du romancier anglais. 6 Le traumatisme déclencheur de la folie des trois héroïnes, Amina, Elvira et Lucia, est le même que pour Nina : un mariage d’amour empêché ou rompu. Le lendemain de ses noces, Amina est rejetée par son époux à cause de ses crises de somnambulisme, qui la font passer pour infidèle. Elvira se croit abandonnée par son bien-aimé, Arturo ; celui-ci, pour sauver la reine des Stuart promise à la mort, a fui avec elle en la cachant sous le voile nuptial d’Elvira, déclenchant chez cette dernière un dédoublement de personnalité : « La dame d’Arturo… Est voilée de blanc… [...] La dame est-elle Elvira ? Ne suis-je plus Elvira ? La dame ? » Comme Elvira, Lucia est contrainte à renoncer à celui qu’elle aime, Edgardo, pour se soumettre à un mariage servant les intérêts politiques de sa famille ; elle sombre dans la folie après avoir assassiné celui qu’on lui a imposé pour mari. Au premier acte, elle avait eu le pressentiment de son destin sanglant lors d’un rendez-vous secret avec son bien-aimé, au bord d’une fontaine : dans l’eau soudain colorée de sang, elle avait vu apparaître le fantôme d’une jeune femme jadis tuée par son amant jaloux. Pour toutes trois, la folie est une fuite, qui leur permet d’échapper à une douleur insurmontable et de s’abandonner à des visions consolatrices : en proie à des hallucinations sonores et visuelles, chacune se voit ainsi unie à son bien-aimé (« Vien diletto », soupire Elvira), entendant sa voix (« Les doux accents de sa voix m’ont touchée » chante Lucia ; « Ici, sa voix douce m’appelait », se souvient Elvira), et s’imaginant conduite par lui à l’autel. Ainsi, Amina, dans son premier accès de somnambulisme, revit en rêve sa cérémonie nuptiale, sous les yeux effarés du châtelain du lieu, qu’elle prend pour son mari (« Les saints flambeaux brûlent », chante-t-elle, annonçant presque mot pour mot l’air de Lucia) ; dans la dernière scène de l’opéra, la Somnambule croira à nouveau entendre « les cloches sacrées », pensant que son amour perdu « conduit une autre femme à l’autel ». Quant à Lucia, elle apparaît après le meurtre de son époux « comme un spectre » au « regard fixe » et « aux mouvements convulsifs », en proie à des hallucinations successives, au cours desquelles elle revit tout l’opéra, oscillant sans cesse entre exaltation et culpabilité, extase et effroi : après avoir cru entendre la voix de son bien-aimé (« il dolce suono… »), puis revoir le fantôme de la fontaine (« il fantasma »), elle perçoit « une harmonie céleste », « l’hymne de [ses] noces » avec Edgardo, évoquée par l’harmonica de verre, instrument dont le timbre étrange et impalpable était réputé déclencher des troubles nerveux1. L’harmonica de verre, la clarinette et la flûte deviennent ainsi les voix de la folie de Lucia, qui leur répond et finit, dans d’irréelles vocalises, par les imiter tout à fait, confirmant le caractère irréversible de son mal. Dans une autre aria extatique et virtuose, Lucia va bientôt décrire le décor de l’église (« L’encens brûle !... les torches sacrées illuminent déjà le sanctuaire »), vivant en rêve son impossible mariage avec Edgardo (et parodiant du même coup celui qui lui a été imposé au deuxième acte). La virtuosité vocale est ainsi, chez nos trois héroïnes, un double symbole : leurs vertigineuses vocalises, mettant à nu leur extrême fragilité, sont comme le fil prêt de se rompre de leur esprit au bord du gouffre ; mais elles représentent aussi la dimension libératrice de la folie, par laquelle ces femmes s’affranchissent d’elles-mêmes (« Son fuori di me stessa », répétait Lucia au deuxième acte : « je suis hors de moi-même ») et, en un ultime refus, du poids de la réalité. Anne Roubet 1. Du fait de la rareté et de la difficulté de l’instrument, Donizetti se résolut par la suite à le remplacer par la flûte. 7 Giuseppe Verdi Ouverture de La Forza del destino Composition : entre 1861 et 1862. Création : le 10 novembre 1862 à Saint-Pétersbourg, version révisée créée le 27 février 1869 à la Scala de Milan. Durée : environ 8 minutes. En remaniant son opéra La Forza del destino, Giuseppe Verdi a fait de la brève introduction originale une vaste page symphonique, de celles qui contribuèrent largement à sa gloire. Le compositeur y mêle en un pot-pourri quelques-uns des thèmes qui constitueront la trame de l’œuvre. Trois accords donnent le coup d’envoi et laissent le champ libre au thème du Destin, Allegro agitato e presto des cordes, fiévreux, tourmenté, irrésistible. Un Andantino des bois lui fait suite, puis un Andante mosso des cordes, préfiguration de la prière à la Vierge de Leonora… Les thèmes et les idées se succèdent en une fresque où leur agencement, le traitement mélodique et harmonique qu’ils subissent, les jeux de contrastes et d’oppositions concourent à une extraordinaire puissance dramatique. Tour à tour tendre ou véhément, sonnant à plein ou plus léger, l’orchestre de Verdi se saisit de son auditoire pour le plonger dans le drame, jusqu’aux accords qui signent avec force le triomphe du destin. Gaëlle Plasseraud 8 Robert Schumann Symphonie n° 4 en ré mineur op. 120 Introduction. Ziemlich langsam [Assez lent] – Allegro. Lebhaft [Animé] Romance. Ziemlich langsam [Assez lent] Scherzo. Lebhaft [Animé] – Trio Finale. Langsam [Lent] – Lebhaft [Animé] Composition : 1841, remaniée en 1851. Création : le 6 décembre 1841 sous le titre de Fantaisie symphonique à Leipzig par l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction de son premier violon, Ferdinand David ; création de la version définitive le 30 décembre 1852 à Düsseldorf par l’Orchestre municipal de Düsseldorf sous la direction du compositeur. Durée : environ 30 minutes. « La vieille symphonie ». C’est ainsi que Schumann qualifie, dans une lettre de 1853, une œuvre composée douze ans plus tôt, dans un univers stylistique différent de celui de ses dernières années. Classée quatrième en raison de sa réorchestration, postérieure à la Symphonie n° 3 « Rhénane » de 1850, cette symphonie est en fait la deuxième qu’il ait écrite. Sous les dehors d’un schéma classique, elle recèle des affinités avec le poème symphonique, genre nouveau au milieu du XIXe siècle. On reconnaît en effet la traditionnelle division de la symphonie en quatre mouvements : le premier, le plus ample et le plus savant, est un allegro précédé d’une introduction lente, forme consacrée depuis les dernières symphonies de Haydn. Il est construit à partir d’un motif de cinq notes, fa-mi-ré-do dièse-ré, qui n’est autre que la transposition à la quinte de l’anagramme musical CLARA, du nom de son épouse, à qui il fit la surprise, le jour de ses vingt-deux ans, de lui présenter le manuscrit de sa symphonie achevée. Le deuxième mouvement est une Romance au tempo « assez lent », dans laquelle la voix plaintive du hautbois dialogue avec l’intonation réconfortante du violon solo dans un registre plutôt grave. Le troisième mouvement présente un scherzo énergique et coléreux en alternance avec un trio apaisant dans la tonalité contrastante de si bémol majeur. Vient alors un grondement de trémolos et de roulements de timbales, présageant davantage un événement tragique que le caractère triomphal du finale vif qui clôt la symphonie. Si chaque mouvement a bien son identité propre, Schumann a voulu mettre du liant entre eux, indiquant dans la partition son intention de les enchaîner sans interruption. De plus, l’anagramme musical CLARA est un véritable fil conducteur de l’œuvre, comme le seront plus tard l’idée fixe de Berlioz dans sa Symphonie fantastique et les leitmotive de nombreux poèmes symphoniques. Présentes explicitement dans trois des quatre mouvements, ces quelques notes, modifiées par le tempo, le rythme ou l’orchestration, prennent un aspect tour à tour lancinant, tourmenté, menaçant ou festif. La « vieille symphonie » est finalement l’œuvre de Schumann qui se rapproche le plus des renouvellements formels apportés par d’autres compositeurs romantiques dans leurs poèmes symphoniques. Maxime Tortelier 9 Gaetano Donizetti « Il dolce suono – Ardon gl’incensi » (Extrait de Lucia di Lammermoor) Il dolce suono mi colpì di sua voce!… Ah, quella voce m’è qui nel cor discesa! Edgardo! Io ti son resa. Edgardo! Ah, Edgardo mio! Sì, ti son resa. Fuggita son da tuoi nemici… Un gelo mi serpeggia nel sen… Trema ogni fibra ! Vacilla il pie’! Presso la fonte, meco t’assidi alquanto… Ohimè! Sorge il tremendo fantasma e ne separa! Ohimè! Ohimè! Edgardo! Edgardo! Ah! Il fantasma ne separa. Qui ricovriamo, Edgardo, a piè dell’ara… Sparsa è di rose!… Un’armonica celeste… di’, non ascolti? – Ah, l’inno suona di nozze. Ah! L’inno di nozze. Il rito per noi s’appresta!… Oh me felice! Edgardo! Edgardo! Oh me felice! Oh gioia che si sente e non si dice! La douce musique de sa voix m’a frappée !… Ah ! Voix qui entrait dans mon cœur ! Edgardo !... Je te suis rendue. Edgardo ! Oh ! Mon Edgardo ! Oui, je te suis rendue ; j’ai échappé à tes ennemis… Un froid gagne ma poitrine, secoue tous mes nerfs !... Fait chanceler mes pas ! Asseyons-nous un instant près de la fontaine. Hélas, le terrible fantôme se dresse pour nous séparer. Hélas ! Hélas ! Edgardo !... Edgardo !... Ah ! Le fantôme nous sépare… Cherchons refuge au pied de l’autel ; il est tout parsemé de roses ! Une harmonie céleste nous parle : l’entends-tu ? Ah ! C’est la marche nuptiale, notre mariage est proche ! Que je suis heureuse ! Edgardo, que je suis heureuse ! Joie profonde et inexprimable ! Ardon gli incensi… splendon le sacre faci, splendon intorno! Ecco il ministro!… Porgimi la destra… Oh lieto giorno! Alfin son tua, alfin sei mio! A me ti dona un Dio… Ogni piacer più grato mi fia con te diviso del ciel clemente un riso la vita a noi sarà! L’encens brûle… les torches sacrées illuminent déjà le sanctuaire. Vois le prêtre… Donne-moi la main… Quel jour de bonheur ! Enfin me voici à toi, et toi à moi ! C’est un Dieu qui me rend à toi… Toutes les joies, tous les plaisirs Je les goûterai avec toi. La vie sera un sourire Du ciel clément ! 10 Vincenzo Bellini « Qui la voce – Vien, diletto » (Extrait de I Puritani) Qui la voce sua soave mi chiama… e poi sparì. Qui giurava esser fedele, poi crudele – mi fuggì! Ah! Mai più qui assorti insieme nella gioia de’sospir. Ah! Rendetemi la speme, o lasciatemi morir. Ici, sa voix douce m’appelait… puis elle disparu. Ici, il jurait d’être fidèle, et puis cruellement il m’a fuie ! Ah ! Jamais plus nous ne nous absorberons ici ensemble dans la joie de nos soupirs. Ah ! Rendez-moi l’espoir, ou bien laissez-moi mourir. Vien, diletto, è in ciel la luna! Tutto tace intorno, intorno; fin che spunti in cielo il giorno, vieni, ti posa sul moi cor. Deh! T’affretta, o Arturo mio, riedi, o caro, alla tua Elvira: essa piange e ti sospira, riedi, o caro, al primo amor. Viens, mon bien -aimé, la lune luit au ciel ! Tout se tait alentour, alentour ; jusqu’à ce que le jour brille au ciel, viens, repose-toi sur mon cœur. Hélas ! Hâte-toi, ô mon cher Arturo, reviens, ô mon chéri, vers ta chère Elvira ; elle pleure et soupire pour toi, reviens, ô mon chéri, vers ton premier amour. « Ah, non credea – Ah, non giunge » (Extrait de La Sonnambula) Ah! Non credea mirarti sì presto estinto, o fiore; passasti al par d’amore, che un giorno sol durò. Potria novel vigore il pianto mio donarti… Ma ravvivar l’amore il pianto mio non può. Ah, je ne pensais pas te voir si vite passé, ô mon bouquet ; passé comme notre amour qui n’a duré qu’un seul jour. Mes pleurs pourraient te rendre Une nouvelle vigueur, mais hélas, mes pleurs ne peuvent pas ressusciter l’amour, ah non ! Ah! Non giunge uman pensiero al contento ond’io son piena: a’ miei sensi io credo appena; tu m’affida, o mio tesor. Ah mi abbraccia, e sempre insieme sempre uniti in una speme, Ah ! La pensée humaine ne peut concevoir le bonheur dont le déborde: j’en crois à peine mes sens. Tu as confiance en moi, mon trésor. Ah, embrasse-moi, et toujours ensemble, toujours unis par le même espoir, della terra in cui viviamo ci formiamo un ciel d’amor. sur cette terre où nous vivons nous formerons un paradis d’amour. 11 Olga Peretyatko été diffusées en direct sur ARTE. Elle Français des Jeunes durant onze Olga Peretyatko est donne régulièrement des récitals années. En 2001, Emmanuel Krivine internationalement reconnue pour à Bâle, Valence, Lyon, Paris. Lors des débute une collaboration privilégiée son interprétation du répertoire de prochaines saisons, elle se produira avec l’Orchestre Philharmonique soprano lyrique colorature. En juin de nouveau à Genève et Lausanne. du Luxembourg dont il devient 2009, elle fait des débuts remarqués Elle fera également ses débuts à le directeur musical à partir de la au Teatro Comunale de Bologne Amsterdam dans le rôle du Rossignol saison 2006/2007. Parallèlement dans le rôle de Gilda (Rigoletto). À et de Fiorilla (Le Turc en Italie). Olga à ses activités de chef titulaire, l’automne 2009, elle chante avec Peretyatko a débuté sa carrière à la Emmanuel Krivine collabore succès le rôle-titre du Rossignol de maîtrise du Théâtre Mariinsky à Saint- régulièrement avec les plus grands Stravinski au Canadian Opera. Cette Pétersbourg. Elle a quitté la Russie orchestres du monde, tels que les production a été reprise en ouverture pour s’installer en Allemagne et y Berliner Philharmoniker, la Dresden du Festival d’Aix-en-Provence 2010. a terminé ses études à l’Université Staatskapelle, le Concertgebouw En 2007, Olga Peretyatko remporte Hanns-Eisler de Berlin avec Brenda d’Amsterdam, le London Symphony le deuxième prix au Concours de Mitchel. Elle a été membre Orchestra, le London Philharmonic Chant Operalia Plácido Domingo. de l’Opéra Studio de Hambourg Orchestra, le Chamber Orchestra of Depuis, elle a interprété Anne et de l’Académie européenne de Europe, les orchestres de Boston, Truelove (The Rake’s Progress) et musique du Festival d’Aix-en- Cleveland, Philadelphie, Los Angeles. Susanna (Les Noces de Figaro) au Provence. Olga Peretyatko a signé En 2004, Emmanuel Krivine s’associe Théâtre des Champs-Élysées un contrat exclusif d’enregistrement à la démarche originale d’un groupe à Paris, Susanna à Dresde, Adele avec Sony Classics. Son premier de musiciens européens pour (La Chauve-souris) et Le Rossignol disque paraîtra cette année. fonder La Chambre Philharmonique. à Lyon, Blondchen (L’Enlèvement au Ensemble, ils se consacrent à la sérail) à la Bayerische Staatsoper et Emmanuel Krivine découverte et à l’interprétation d’un au Liceu à Barcelone, Desdemonda D’origine russe par son père et répertoire allant du classique au (Otello) à Lausanne, Gilda à La Fenice, polonaise par sa mère, Emmanuel contemporain sur les instruments Adina (L’Élixir d’amour) à Lille. Krivine commence très jeune une appropriés à l’œuvre et son époque. Elle a chanté le rôle de Corinna dans carrière de violoniste. Premier prix Avec l’Orchestre Philharmonique du Le Voyage à Reims avec l’Accademia du Conservatoire de Paris à seize ans, Luxembourg, il enregistre pour la Rossiniana à Pesaro dans le cadre du pensionnaire de la Chapelle Musicale firme Timpani des œuvres de Ropartz Festival d’opéra Rossini. Elle s’y est Reine Élisabeth, il étudie avec Henryk (La Chasse du prince Arthur, Quatre par la suite produite dans les rôles de Szeryng et Yehudi Menuhin et Odelettes, La Cloche des morts, Quatre Giulia (La Scala di seta), Desdemona s’impose dans les concours les plus Poèmes), de d’Indy (Poème des rivages, et Aldimira (Sigismondo). Elle y renommés. À partir de 1965, après Diptyque méditerranéen). Le premier a également enregistré La Donna del une rencontre essentielle avec Karl tome d’une intégrale de la musique lago sous la direction d’Alberto Zedda. Böhm, il se consacre peu à peu à la d’orchestre de Debussy est à paraître. Olga Peretyatko est régulièrement direction d’orchestre : tout d’abord Avec La Chambre Philharmonique, invitée aux Folles Journées de Nantes comme chef invité permanent du il enregistre pour la firme Naïve des et de Tokyo. Elle y a notamment Nouvel Orchestre Philharmonique œuvres de Mozart (la Messe en ut), de interprété des airs de bel canto de Radio France de 1976 à 1983, Mendelssohn (Symphonies « Italienne » (Rossini, Donizetti, Bellini) ou encore puis en tant que directeur musical et « Réformation »), de Dvorák les Quatre Derniers Lieder de Richard de l’Orchestre National de Lyon de (Symphonie « Du Nouveau Monde ») et Strauss. Ses prestations ont toutes 1987 à 2000, ainsi que de l’Orchestre de Schumann (Konzertstück op. 86), 12 ainsi qu’une intégrale des comme Bruno Mantovani en de Mécénat Musical Société symphonies de Beethoven. 2005 (commande de La Chambre Générale qui a permis la parution Philharmonique) et Yan Maresz en discographique du cycle complet en La Chambre Philharmonique 2006 (commande de Mécénat Musical mars 2011. Le coffret a été salué par Née sous l’égide d’Emmanuel Krivine, Société Générale). L’orchestre a fait La Chambre Philharmonique se veut ses débuts à l’opéra à l’occasion d’une Choice » de Gramophon, « CD l’avènement d’une utopie. Orchestre production de l’Opéra-Comique de d’un genre nouveau, constitué Béatrice et Bénédict, avec le chœur de musiciens issus des meilleures de chambre Les Éléments, dans une La Chambre Philharmonique est formations européennes animés d’un mise en scène de Dan Jemmet. subventionnée par le Ministère de même désir musical, La Chambre La Chambre Philharmonique a débuté la Culture et de la Communication. Philharmonique fait du plaisir et de sa collaboration avec Naïve avec la découverte le cœur d’une nouvelle la Messe en ut mineur de Mozart, parue en résidence départementale en aventure en musique. Dotée d’une en 2005. Le premier enregistrement Isère. Mécénat Musical Société architecture inédite (instrumentistes sur instruments d’époque de la Générale est le mécène principal et chef se côtoient avec les mêmes Symphonie « du Nouveau Monde » de de la Chambre Philharmonique. la critique internationale (« Editor’s of the month » de Classic FM, etc.) La Chambre Philharmonique est statuts, le recrutement par cooptation Dvorák, couplée avec le Konzertstück privilégie les affinités) et d’un pour quatre cors et orchestre de Ce programme est soutenu par la fonctionnement autour de projets Schumann avec David Guerrier, Spedidam (Société de Perception et spécifiques et ponctuels, La Chambre a été récompensé par un Classique de Distribution des Droits des Artistes- Philharmonique est aussi un lieu de d’Or RTL à sa sortie en 2008. La Interprètes de la Musique et de la recherches et d’échanges, retrouvant deuxième parution discographique, Danse), société d’artistes-interprètes effectifs, instruments et techniques consacrée à Mendelssohn en 2007, qui gère les droits de l’artiste- historiques appropriés à chaque ainsi que la dernière, consacrée interprète (musicien, choriste ou répertoire. Depuis ses débuts en 2004, à la Neuvième Symphonie de danseur) en matière d’enregistrement, La Chambre Philharmonique a connu Beethoven avec le chœur de chambre de diffusion et de réutilisation un engouement partout renouvelé Les Éléments, ont été distinguées (Cité de la musique à Paris, MC2 à par la critique (ffff de Télérama). Grenoble, Alte Oper à Francfort, Par ailleurs, la captation de la Philharmonie de Essen, Philharmonie Symphonie en ré de Franck et du du Luxembourg, Palau de la Música Requiem de Fauré à la Bibliothèque Catalana à Barcelone, Arsenal de Nationale de France (salle Labrouste) Metz, théâtres d’Orléans et de Caen, a donné lieu à la télédiffusion de festivals de Montreux, du Schleswig- deux émissions Maestro sur Arte. Holstein, de La Chaise-Dieu, de la Côte L’intégrale des symphonies de Saint-André, etc.), notamment aux Beethoven, donnée dans trois lieux côtés de Viktoria Mullova, Andreas partenaires (Cité de la musique à Staier, Emanuel Ax, Ronald Brautigam, Paris, MC2 à Grenoble et Théâtre Alexander Janiczek, Stéphanie-Marie de Caen) et enregistrée pour Naïve, Degand, David Guerrier, Jean-Guihen définit un moment identitaire Queyras ou Robert Levin. Elle s’ouvre fondamental du projet artistique à la musique d’aujourd’hui en de l’orchestre. À ce titre, ce projet créant des œuvres de compositeurs reçoit le soutien exceptionnel 13 des prestations enregistrées. Violons I Flûtes Percussions Naaman Sluchin Florian Cousin Cécile Beune Christophe Robert Giulia Barbini François Juskowiak Armelle Cuny Maria Roqueta Harpes Laszlo Paulik Meike Augustin-Pichollet Hautbois Fabrice Pierre Martin Reimann Jean-Philippe Thiébaut Caroline Lieby Françoise Duffaud Jean-Marc Philippe Violons II Clarinettes Anne Maury Julien Hervé Cécile Rouvière Vincenzo Casale John Wilson Meyer Joseph Tan Bassons Catherine Plattner David Douçot Evan Few Antoine Pecqueur Andreas Preuss Cors Altos Jocelyn Willem Silvia Simionescu Florent Maupetit Lucia Peralta Emmanuel Padieu François Baldassare Pierre Turpin Sophie Cerf Martine Schnorhk Trompettes Sabine Cormier Simon Lilly Philippe Genestier Violoncelles Frédéric Audibert Trombones Emmanuel Girard Laurent Madeuf Valérie Dulac Éric Le Chartier Thomas Pitt Guy Genestier Alix Verzier Séverine Ballon Tuba Marc Girardot Contrebasses David Sinclair Timbales Joseph Carver Aline Potin-Guirao Michaël Chanu Michael Neuhaus 14 Cité de la musique Exposition au Musée de la musique www.citedelamusique.fr | 01 44 84 44 84 du 18 octobre 2011 au 15 janvier 2012 15 Et aussi… > CONCERTS > SALLE PLEYEL > MÉDIATHÈQUE MARDI 14 FÉVRIER, 20H SAMEDI 4 FÉVRIER, 20H En écho à ce concert, nous vous proposons… Carl Loewe Der Nöck Prinz Eugen Edward Tom der Reimer Richard Strauss Vom künftigen Alter Erschhaffen und Beleben Und dann nicht mehr Im Sonnenschein Richard Strauss Allerseelen Die Nacht Morgen Heimliche Aufforderung Gustav Mahler Rückert Lieder Giuseppe Verdi Les Vêpres siciliennes : Ouverture Don Carlo : « Tu che le vanità » Aïda : « Ritorna vincitor » La Force du destin : Ouverture La Force du destin : « Pace, pace, mio Dio ! » Francesco Cilea Adrienne Lecouvreur : « Io son l’Umile… » Giacomo Puccini Manon Lescaut : Intermezzo Manon Lescaut : « Sola, perduta, abbandonata » Amilcare Ponchielli La Gioconda : Ballet La Gioconda : « Suicidio ! » Thomas Quasthoff, baryton-basse Justus Zeyen, piano Orchestre National de Lille Evelino Pidò, direction musicale Eva-Maria Westbroek, soprano > Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr … d’écouter un extrait audio dans les « Concerts » : Ouverture de La Force du destin de Giuseppe Verdi par l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire, Claire Levacher (direction) enregistré en 2003 • Ah, non credea extrait de La Sonnambula de Vincenzo Bellini par June Anderson (soprano), l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, Paolo Olmi (direction) enregistré en 2008 • Symphonie n° 4 de Robert Schumann par l’Orchestre National de Lyon, Jun Märkl (direction), enregistré en 2006 (Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque de la Cité de la musique.) Coproduction Orchestre National de Lille, Salle Pleyel. Felix Mendelssohn Le Songe d’une nuit d’été La Première Nuit de Walpurgis > CITÉSCOPIE Accentus Ensemble Orchestral de Paris Laurence Equilbey, direction Mélanie Boisvert, soprano Angélique Noldus, mezzo Maximillian Schmitt, ténor Michael Nagy, baryton-basse MERCREDI 21 MARS, 20H Franz Liszt La Lugubre gondole n° 1 Sonate en si mineur Leoš Janáček Sonate « 1er octobre 1905 » Dans les brumes Sur un sentier recouvert Mikhaïl Rudy, piano The Quay Brothers, film original SAMEDI 10 DECEMBRE, DE 9H30 A 18H DIMANCHE 11 DECEMBRE, DE 10H A 16H La Folie Avec Jean-François Boukobza, Damien Colas, Hélène Pierrakos, Rémy Stricker, musicologues, Jean-Marie Fritz, professeur de littérature médiévale et Catherine Kintzler, philosophe > MUSÉE DU 18 OCTOBRE AU 15 JANVIER Exposition Paul Klee Polyphonies … de regarder dans les « Dossiers pédagogiques » : Le Romantisme : Robert Schumann dans les « Repères musicologiques » > À la médiathèque … de regarder : Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti avec Joan Sutherland (soprano) et Richard Bonynge (direction) … d’écouter avec la partition : Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti par le London Symphony Orchestra, Jennifer Larmore, Plácido Domingo, Marin Ion (direction) • Les Puritains de Vincenzo Bellini par Joan Sutherland, Luciano Pavarotti, le London Symphony Orchestra, Richard Bonynge (direction) … de lire : Vincenzo Bellini par Pierre Brunel • Verdi, la musique et le drame par Alain Duault • Robert Schumann : le musicien et la folie par Rémy Stricker Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Christophe Candoni, Carolina Guevara de la Reza. Imprimeur BAF | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 VENDREDI 16 MARS, 20H