Dents blanches: une mode vraiment anodine?
Transcription
Dents blanches: une mode vraiment anodine?
4|5 THEMA Dents blanches: une mode vraiment anodine? A l’image des stars de Hollywood ou des animateurs de télévision, les Suisses sont de plus en plus nombreux à se faire blanchir les dents. Cette intervention esthétique relativement peu coûteuse fait désormais partie de l’éventail de prestations de tous les dentistes romands. Mais ce phénomène de mode est aussi en passe de devenir un phénomène de santé. En 2006 déjà, le magazine en ligne Largeur.com tirait la sonnette d‘alarme. Depuis, celle-ci ne cesse de retentir. La polémique enfle jour après jour. En cause: les fameux bars à sourire, qui fleurissent allégrement dans l‘Hexagone voisin, et dont on commence à parler ici aussi. Le diktat de la blancheur est apparu il y a une quinzaine d’années aux Etats-Unis et s’impose maintenant en Europe. Il touche aussi bien les personnes d’âge mûr aux dents jaunies par les années que les jeunes qui souhaitent simplement suivre la mode. La technique la plus répandue se nomme le «home bleaching». Le patient remplit deux gouttières, confectionnées préalablement sur mesure en laboratoire, avec un gel de blanchiment à base de peroxyde, puis les porte durant la nuit ou à raison d’une ou deux heures durant la journée. L’opération doit être répétée pendant une dizaine de jours environ. Le blanchiment étant progressif, le client peut décider de moduler la durée du traitement jusqu’à atteindre le niveau de blancheur souhaité. Plus rapide, le «in office bleaching» ou «power bleaching» constitue l’une des dernières innovations américaines en matière de blanchiment de dents. Cette intervention a l’avantage d’être intégralement réalisée en cabinet, parfois en une seule séance. Le dentiste applique sur les dents un gel de peroxyde d’hydrogène, tout en faisant attention à bien protéger les gencives. Parfois, le gel est activé par l’application d’une lampe à LED, bien que celle-ci ait un effet déclencheur de sensibilité. Dans l‘absolu, le blanchiment serait définitif. Mais la pérénité de ces interventions peut varier en fonction de la consommation de substances à forte coloration, comme le café, le thé, le vin, la nicotine, du client. Donc, le niveau de blancheur peut être ensuite maintenu par une application de gel à base de peroxyde durant quelques jours, une fois par année par exemple. Mais voilà, il y a des abus. Certaines jeunes femmes de Californie ont des dents translucides à force d’abuser du blanchiment. Car aux Etats-Unis, n’importe qui peut acheter un kit de blanchiment dans un drugstore sans aucun contrôle médical. Et les médecins-dentistes de dénoncer: ces partiques peuvent provoquer des dommages aux gencives et aux tissus. Cette intervention n’est pas anodine: à l’image de l’eau oxygénée utilisée pour décolorer les cheveux, le gel blanchissant pénètre l’émail et en change le pigment. Et depuis peu, voici que se multiplient les bars à sourire.On vous promet un sourire éclatant en quelques minutes. Mais cette fois, la coupe est pleine. De nombreux dentistes en dénoncent les risques. jft [sources: largeur.com] 6|7 THEMA Bars à sourire: les dentistes rient jaune Les bars à sourires? Il y a quelques jours encore, dans un communiqué, l‘Académie nationale française de chirurgie dentaire rappelait que les techniques de blanchiment utilisées dans ces bars sont destinées à la thérapeutique des dyschromies dentaires spécifiques. À ce titre, elles devraient relever exclusivement d‘un acte de prescription médicale établi par un praticien. En d‘autres termes, l‘Académie souligne que la manipulation de ces produits d‘éclaircissement n‘est pas sans risques. Par exemple, la mention «sans peroxyde» affichée par certains bars à sourire est fausse, dit-elle, car ces produits contiennent du perborate de sodium. Or, cette substance est susceptible de relarguer, en solution aqueuse, du peroxyde d‘hydrogène. De plus, le perborate de sodium est classé par la Communauté européenne comme substance susceptible d‘être «toxique pour la reproduction (femmes enceintes, allaitement)». En outre, et contrairement à une idée reçue, la couleur naturelle des dents n’est pas le blanc, mais un jaune très clair. Chaque per- sonne possède d‘ailleurs une nuance qui lui est propre. Pour blanchir les dents, il ne suffit donc pas d’enlever les dépôts qui se situent en surface: il faut modifier la teinte des tissus de la dent, à l‘intérieur. C‘est pourquoi les gels blanchissants doivent pénétrer l’émail. Mais les contre-indications sont nombreuses: caries, amalgames, dents fissurées, etc. Le résultat final peut être à l‘opposé de l‘effet recherché. En France, Les dentistes ont clairement déclaré la guerre aux bars à sourire. L‘Ordre des dentistes à envoyé des huissiers pour vérifier la mise aux normes de ces bars et contrôler le dosage des produits utilisés. Certains parlent même de déposer plainte. En effet, l’agent chimique blanchissant, du peroxyde d’hydrogène, autrement dit de l’eau oxygénée, ne «présente aucun risque» à condition qu’il soit utilisé à des concentrations minimes, inférieures à 0,1%, selon une norme adopté en septembre par Bruxelles. Au-delà d’une concentration de 0,1% (et jusqu’à 6%), l’utilisation doit être encadrée par les dentistes. jft La manipulation de ces «produits d‘éclaircissement n‘est pas sans risques. » Un blanchiment i napproprié peut causer de vives douleurs Le blanchiment dentaire ou plutôt «éclaircissement dentaire» permet d’éclaircir la teinte des dents. Le principe majeur repose sur la mise en contact d’un agent éclaircissant, l’eau oxygénée, avec les pigments colorés contenus dans la dent. Comme l’émail est transparent, les colorations sont stationnées dans la dentine, seconde couche de la dent, zone qui identifie la couleur de la dent. Le dentiste prend une empreinte des dents, confectionne des gouttières anatomiques sur mesure qui seront appliquées pour une durée variable selon la concentration du produit utilisé. Ces gouttières anatomiques répartissent efficacement le produit de blanchiment sur les dents pas toujours bien alignées et protègent les tissus mous d’un éventuel contact avec le produit. Elles permettent aussi d’utiliser les produits les plus efficaces. Le rôle du médecin-dentiste est d’informer le patient tant sur les effets attendus et espérés du blanchiment, que sur ses effets secondaires. dents «jaunes» et les dents «grises». Les colorations jaunes sont les plus simples à éclaircir, car elles se rapprochent du blanc en fin de traitement. Inversement, l’éclaircissement de dents grises est beaucoup plus difficile à obtenir. De la même façon, plus la dent aura une teinte homogène, meilleur sera le résultat. Pratiquement, selon un procédé d’oxydation, l’agent chimique utilisé transforme des molécules foncées en des molécules plus claires. Il se présente sous forme de gel à différentes concentrations suivant le cas et l’effet recherché. Pour éclaircir des dents, il est primordial de bien poser l’indication de ce traitement. Deux types principaux de coloration de dents existent: les Enfin, il est important de rappeler que seules les dents naturelles peuvent être éclaircies, excluant donc de ce traitement toutes les reconstitutions en résine ou en céramique. De plus, les dents à éclaircir doivent absolument être saines, indemnes de caries. En effet, des dents déjà soignées seraient infiltrées par les produits à l’interface obturation/dent, ce qui risquede provoquer de très vives douleurs. Le produit utilisé est généralement du peroxyde de carbamide à 16% ou d’hydrogène à 6%, en seringue, qui sera déposé dans la gouttière tous les soirs pendant 90 minutes pour une durée variable de 2 à 3 semaines. Enfin, il est indispensable que les dépôts qui se situent à la surface soient retirés par un nettoyage professionnel (détartrage), ce qui n’est pas possible avec un simple brossage de dents, de plus il permet de faire un examen précis de la situation buccale d’un pajft tient. 8|9 « Sans contrôle préalable, cela reste déconseillé. THEMA «Le blanchiment den taire est un traitement médical c osmétique» » Détergent? Une norme européenne fixe strictement les conditions d’utilisation, par les seuls médecins-dentistes, du peroxyde d’hydrogène, dans un dosage allant de 0,1 à 6 %, et seulement sur des patients majeurs. Il existe trois produits de blanchiment des dents: le peroxyde d’hydrogène (ou d’oxygène), le peroxyde de carbamide et le perborate de sodium. Or ce dernier n’est en fait qu’un précurseur des deux autres. Il libère lui aussi du peroxyde d’hydrogène. De ce fait, il est soumis à la même directive européenne de dosage à 0,1 % maximum en usage cosmétique. Quant au sulfate de sodium, l’agent activeur du perborate, il entre aussi dans le procédé de fabrication des détergents... «Le phénomène du blanchiment est encore confiné dans des limites qui ne sont pas critiquables, je pense notamment aux kits en vente libre dans les supermarchés. Je suis cependant contre les blanchiments effectués sans un contrôle préalable par un médecin-dentiste. » Voilà en substance l’avis d’un des principaux spécialistes de la question en Suisse, le docteur Nacer Benbachir, Maître Assistant dans la division de cariologie et d’endodontie de l’Université de Genève. Toutefois, ce médecin-dentiste met en garde les patients contre «l’auto-blanchiment». En effet, bien que le produit utilisé ne présente pas de risque majeur pour la santé, il doit néanmoins être intégré dans une prise en charge globale. En plus d’une consultation de contrôle (comprenant une anamnèse médicale), le patient recevra (chez son médecin-dentiste) un blanchiment personnalisé dépendant du type, de l’origine et de la sévérité de la coloration. Par ailleurs, un suivi postopératoire est généralement organisé pour évaluer le résultat final et contrôler d’éventuels effets indésirables. tions autorisées en vente libre sont très faibles. Mais justement, c’est là que se pose le problème de «l’auto-blanchiment», ou du blanchiment dans les bars à sourire. La concentration est trop minime pour parvenir à un résultat satisfaisant. Autrement dit, dans ces bars, on n’effectue qu’un blanchiment superficiel qui ne se verra pas très longtemps, alors qu’un traitement effectué sous la conduite d’un médecin-dentiste se montrera beaucoup plus efficace, car l’action du produit pourra intervenir plus en profondeur.» Bref, ce qui se compte en minutes dans un bar à sourire se compte en heures chez un médecin-dentiste. Si le traitement est effectué par le patient lui-même à domicile, durant la nuit par exemple, il va s’étaler sur plusieurs semaines. C M J CM Fabriquant suisse leader sur ce marché, la société Axis Dental confirme: «Avant tout blanchiment, il faut absolument réaliser un examen buccal pour identifier d’éventuels problèmes. Or, les bars à sourire ne peuvent pas offrir ce service», explique Dominique Rahm, fondateur de la société. Et de poursuivre: «Un blanchiment doit commencer par un nettoyage professionnel, sinon il ne sert à rien, du fait que le tartre éventuellement présent sur les dents fait écran et pénalise le résultat du traitement.» jft/jjf MJ CJ CMJ N De fait, il n’y a qu’un seul produit utilisé dans ces bars à sourire: le perborate de sodium. Mis en solution dans l’eau, il se décompose lentement en peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) et en oxygène naissant. «Certes, poursuit Nacer Benbachir, les concentra- Pour Noël assurez votre sourire et celui de vos patients 5 kits: 10% 10 kits: 15% 15 kits: 20% A R T D E N TA I R E S A L A B O R AT O I R E T E C H N I Q U E D E N TA I R E Spécialiste des gouttières de blanchiment ART DENTAIRE SA RUELLE VAUTIER 5 CASE POSTALE 15 CH 1401 YVERDON-LES-BAINS TEL + 41 24 426 75 25 FAX + 41 24 426 75 26 INFO @ ARTDENTAIRE.CH WWW.ARTDENTAIRE.CH δ Docteur Nacer Benbachir Chemin du Closalet 4 - 1023 Crissier Tél.: +41 (0)21 633 0 633 - Fax: +41 (0)21 633 0 639 www.axis-dental.ch - [email protected]