Un confrère s`éclate sur un «terrain vague
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Un confrère s`éclate sur un «terrain vague
14 TALENTS Dental Tribune Édition Française | Juin/Juillet 2016 Passion de dents, passion dehors © Nonnakrit /Shutterstock.com Un confrère s'éclate sur un « terrain vague » par le Dr Marc Revise Avoir un cabinet dentaire en bord de mer pour un amateur de sports nautiques est une entreprise risquée. Mais Julien Molia peut compter sur ses associés pour recevoir ses urgences dans leur cabinet de Saint-Jean-de-Luz. Originaire d’Anglet, voisine de Biarritz, Julien enfourchait son vélo le mercredi après-midi, pour rejoindre les plages et taquiner les vagues de la côte atlantique. Ainsi, cette passion pour le surf, née à l’âge de 12 ans ne l’a plus quitté, et étudiant, à la Fac dentaire de Toulouse, il continuait ses allers-retours pour surfer le weekend. À 33 ans, âge divin, Julien ne marche pas sur l’eau, il court, il glisse, il fonce... Marc Revise : Je t’ai vu pour la première fois sur France 2, tu surfais avec Gautier Garanx au Portugal. Nous y reviendrons, parle-nous d’abord de la naissance de cette passion pour la compétition. Julien Molia : La passion du surf m’a été transmise par mon père qui surfe depuis qu’il est adolescent. Premières planches de surfs, premiers clubs de surf sur la côte basque à l’époque. Naturellement, il m’a mis sur une planche quand j’étais gamin, quelques cours, et quelques stages, quelques compétitions après, la passion était là. Le surf tracté est venu un peu plus tard, il y a 6 ans, où après avoir acheté un jet avec mon coéquipier on est allé assez vite se frotter aux grosses houles d’hiver qui cassent sur les côtes BacsoLandaises. Donc, surf de gros tracté par le jet ski si c’est très gros, mais aussi à la rame quand il y a moins de 3-4 mètres. Moins de 4 mètres ! Waouh ! Quel type de préparation cela demande-t-il ? Entrainements en salle pour le cardio et la puissance, en piscine pour l’endurance et l’apnée en cas de gros wipe-out. Difficile d’arriver à tout faire dans une semaine de 7 jours ! Tu veux dire qu’il faut du temps pour ressortir de l’eau ? Combien de temps peux-tu rester sous l’eau après un wipe-out ? Les jours de gros surf, il faut se préparer au pire. Il faut se demander si on est capable de retenir sa respiration assez longtemps si on prend la plus grosse sur la poire. On peut rester jusqu’à 20 secondes sous l’eau (l’arrivée des gilets gonflables a beaucoup changé la donne.) Comment gères-tu ta vie de dentiste et celle de surfer ? C’est compliqué ! La semaine au cabinet, avec un DU d’implantologie à Toulouse tous les lundis, et le soir l’été ou le weekend, un surf ou deux quand les conditions sont bonnes. Mais concilier la vie professionnelle, la vie de famille, le surf et l’entrainement, ça demande parfois de faire des concessions. On imagine souvent les surfeurs menant une vie de rêve, parcourant le monde à la recherche de LA vague. Un petit club international où vous vous retrouvez de l’autre côté du globe, sur des plages de sable fin, chaussés de « UGG boots ». Mythe ou réalité ? Bien sûr, autour d’îles paradisiaques sur un bateau qui parcourt les vagues pas loin de l’Indonésie avec une dizaine de copains… En pratique, c’est 10 jours tous les 4, 5 ans ; ça coûte très cher et il faut avoir un bon niveau pour pouvoir profiter de ces vagues exigeantes. Les cheveux longs, les UGGs et les pétards, c’est dans les films… Le surfeur d’aujourd’hui travaille et il surfe le soir après le boulot. As-tu déjà rencontré notre confrère François Xavier MAURIN, qui fut champion de France de surf en 1969 ? Bien sûr c’est un bon ami de mon père. Je croise souvent son fils (très bon surfer) lors de sessions autour de Saint-Jean-de-Luz. Tu as reçu, avec Gautier Garanx, le prix de la plus grosse vague surfée en 2013 avec la vague de Belharra au large de Saint-Jean-de-Luz. Peux-tu nous expliquer ce que c’est que cette vague et en quoi consiste le défi ? Cette vague déferle sur un haut fond que les pêcheurs du coin appellent Belharra. Lors des grosses houles d’hiver, quand les marées sont importantes et que les vents sont favorables, quelques très grosses vagues déferlent sur ce haut fond. Le but du jeu, c’est se faire plaisir en prenant des vagues. Elles nécessitent d’être lancé par un jet ski, car plus elles sont grosses et plus elles sont rapides, la force des bras ne suffit donc plus. Plus récemment tu t’es frotté à celles de Nazare au Portugal. Raconte… Super séjour de 3 jours où nous avons pris la route le vendredi pour surfer une houle attendue dimanche et lundi. Nous avons fait la route de nuit avec un camion rempli de matériel et le jet sur la remorque. Nous avons été très bien accueillis par les Portugais qui nous ont bien briefés sur les dangers du spot. Et di- manche matin, nous voilà au pic à attendre nos premières vagues sur ce spot mythique, très impressionnant par la taille, la fréquence et la violence des vagues. Super session, grosses émotions. À refaire dès que possible ! Pour des terriens néophytes, ce sport nous apparaît comme spectaculaire, mais nous donne également des frissons à imaginer le pire, et pourquoi pas des requins gourmands qui prendraient la planche pour une tortue ! Est-ce une légende urbaine ? Je n’ai jamais vu de requin en surfant et pourtant j’ai pas mal voyagé. C’est toujours pareil, tu as plus de risque de te faire écraser en traversant que de te faire croquer la jambe en surfant. Mais il y a malgré tout des accidents, souvent graves dans des pays comme la Réunion, l’Australie ou l’Afrique du Sud… À l’approche de l’été, des vacances et des plages de sable chaud, ces images nous invitent à te rejoindre. Merci pour ce voyage qui nous donne une vague idée de ton activité hors du commun. Pour contacter Julien Molia vous pouvez « surfer » sur : www.dr-molia-julien.chirurgiens-dentistes.fr ou www.instagram.com/ julienmolia/ et [email protected]