LAURENT-DÉSIRÉ KABILA
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LAURENT-DÉSIRÉ KABILA
Sissa Le Bernard N’zapa A Nai Colo, que tout destinait à l’enseignement supérieur et à la recherche, est diplomate de carrière. Il a été pendant 11 ans ambassadeur de la République centrafricaine au Zaïre, redevenue République démocratique du Congo, en 1997 lors de la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila. Il a été l’un des grands témoins de cette révolution, en sa qualité de doyen du corps diplomatique. Couverture : le président Laurent Désiré Kabila avec l’auteur, Kinshasa, 2000 ISBN : 978-2-336-29388-2 23,50 euros Sissa Le Bernard N’zapa A Nai Colo Quand les services de renseignements américains ont mis la main sur le dossier médical du président Mobutu, les médecins avaient prévenu qu’il n’en avait pas pour longtemps à vivre, parce qu’il était atteint d’un cancer. Les responsables de la section Afrique du Pentagone s’activaient alors pour trouver un nouveau dirigeant de l’après Mobutu. Le nom de Laurent-Désiré Kabila fut retenu en dehors des dispositions constitutionnelles et donc au détriment de tout processus démocratique du Congo. L’intention de Washington, en choisissant et en aidant Kabila à chasser Mobutu, était de s’assurer le contrôle perpétuel du Congo. Il fallait donc trouver un second Mobutu, un Tutsi de préférence. Laurent-Désiré Kabila n’était donc perçu que comme un dirigeant de transition qui allait permettre la réalisation du plan. Le général Paul Kagamé avait même assuré le président américain Bill Clinton que le Zaïre serait facilement maîtrisé. Une fois le plan réussi, les provinces du Kivu et Kissangani deviendraient des territoires sous administration rwando-ougandaise. Les compagnies minières donneraient les moyens logistiques adéquats pour permettre à Kigali de se maintenir au Nord et au Sud-Kivu par la répression, donc par la force. Washington en armant le régime du Front patriotique du Rwanda (FPR) dans la guerre qui a abouti au génocide de 1994, voyait l’autre côté du lac Kivu, avec ses minerais. En effet, la RDC est considérée comme une promesse, un patrimoine universel par les sociétés multinationales, particulièrement minières qui la qualifient de scandale géologique, comme si le Congo n’était qu’un amas de richesses à exploiter et non un espace de vie, promis à un développement harmonieux pour le bien-être de sa population. Pour les envahisseurs et leurs commanditaires, dès que Kabila subirait le sort de Juvénal Habyarimana, la main tutsie sur le Congo et les Congolais deviendrait permanente. LAURENT-DÉSIRÉ KABILA La longue marche pour un bref destin La longue marche pour un bref destin LAURENT-DÉSIRÉ KABILA Sissa Le Bernard N’zapa A Nai Colo LAURENT-DÉSIRÉ KABILA La longue marche pour un bref destin