a-t-il du monde au balcon?
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a-t-il du monde au balcon?
a-t-il du monde au balcon? Les lobs font la loi Quand la mode était aux planches à pain, la vie était longue comme un jour sans seins til n jour, dans un salon, Voltaire jeta un coup d'oeil de routine dans le corsage échancré d'une douairière. Celle-ci émoustillée, s'écria : « Oh, nsieur Mo de Voltaire ! Vous vous intéressez, donc, à ces deux petits coquins ? » Alors, Voltaire, impitoyable, laissa tomber : « Petits coquins, Madame, comme vous y allez ! Vous vouliez dire, sans doute, ces deux grands pendards. » Petits conquins et grands pendards sont complètement à côté de notre époque. Aujourd'hui, il y a du monde « au balcon », et du beau monde. C'est le grand retour des lolos qui, par définition, sont toujours gros. Dire gros lolos est une tautologie mammaire qui pèche par excès contre la grammaire. Depuis quelque temps, poussés par un mouvement de mode complexe, les lolos nouveaux ont le vent en poupe. Ou plutôt en proue. Ils ont leur avenir devant eux. Attention, d'abord une leçon de choses. Qu'est-ce qu'un gros sein ? Le docteur Dominique Gros s'est évidemment posé la question dans son livre « le Sein dévoilé » (1). Le docteur Gros est le fils du père de la sénologie et sénologue lui-même. Selon lui, la notion de tour de poitrine est critiquable. Pour être plus précis, on peut mettre le sein en équation. A condition de l'assimiler à une calotte de sphère. Si l'on connaît sa profondeur P et sa hauteur I-1, le volume (V) est égal à 1/6 e TU p [p2 + 3 (12:52]. On peut aussi construire des moules et évaluer leur contenance. Ou bien comprimer la masse mammaire dans un cylindre muni d'un piston. Certains ont recours à la pesée du sein sur le plateau d'une balance. On peut aussi mesurer le volume déplacé en plongeant le sein dans un bocal plein d'eau et gradué. Toutes pratiques qui sont d'un usage délicat dans une conversation sur l'oreiller, voire lors d'une première rencontre dans un salon. Mieux vaut se fier à son oeil ou à la paume de ses mains. En retenant toutefois quelques données élémentaires. Un: la Vénus de Milo a un tour de poitrine de 94 centimètres ; elle aurait donc commandé un bonnet C à la Redoute. Deux : le 1/6' n P [P 2 + 3 ( 12i-.) 2 ], pour une femme moyenne, est environ de 250 à 400 centimètres cubes. Trois : un ordinateur californien a établi que le tour de poitrine moyen de la femme 80 LE NOUVEL OBSERVATEUR /NOTRE ÉPOQUE Valerie Roussez : 105 di moderne est de 91,44 centimètres. Eh bien, les lolos nouveaux, que Ponvoit partout, se situent au-dessus de ces eaux-là. Partout ? Dans les kiosques à journaux, bien sûr, c'est l'empire des seins. Ils montent à la une. Pas seulement dans la presse de charme, mais aussi dans les magazines féminins ou généralistes. On reçoit à la figure le poids des lolos et le choc des roploplos. Ils ne sont pas nus. Entre autres, parce qu'il ne faut pas affoler le mâle avec une poitrine nue de grand confort qui éveillerait en lui toute une « mythologie-type ma mère ». On assiste donc à une mise en vitrine des appas appétissants : soutiens-gorge, balconnets, maillots de bain, dentelles, décolletés vertigineux. Ce qui est bien pour tout le monde. D'abord pour les seins, parce que, quand les féministes ont jeté leur soutien-gorge aux orties, elles ont oublié que 7 0/0 seulement des seins tenaient tout seuls. Ensuite pour les magasins de lingerie. Quand les femmes ne portaient comme dessous que des petites culottes de soie et de coton, ça ne leur remplissait pas le tiroir-caisse. Enfin, pour les mâles globophiles, un sein mis en scène est mille fois plus sexy. Il faut dire qu'on ne fait pas dans la demimesure. C'est plein à craquer. Prenez la petite Valérie Roussez. Elle travaille à l'agence de mannequins Marilyn Gauthier. Marilyn, qui a aussi du nez, y a créé un département spécial pulpeuses. Elle a fait travailler notamment Marthe Lagache, 95 centimètres, égérie de ThierryMugler et de Jean-Paul Gaultier, Diane Brill, comédienne et mannequin chez Mugler... Et enfin Valérie Roussez, estimée à 105 centimètres, montée de son pays « toulousein », le popotin potelé et le roploplo plantureux. Elle vient, entre autres, de faire un numéro spécial du « Jardin des modes ». Eh bien, quand elle arbore un maillot de bain à une pièce, c'est une pièce bien remplie. Que le maillot soit à bretelles, à petites fleurs, à petits pois, à gros pois, le Lycra craque. A l'agence, la demande augmente. Au cinéma, dans la chanson, les lolos nouveaux occupent l'avant-scène. Béatrice Dalle, sex-seinbol du cinéma français, la bouche sensuelle et le sein charnu, après « 37°21e matin », joue « la Sorcière ». Mathilda May, célébrée chaque jour par Philippe Aubert dans sa revue de presse à Europe 1, plébiscitée par 100 000 lecteurs de « Lui » au mois d'avril, est primée aux Césars. Sabrina, la énoise, 101 centimètres et deux 45-tours, numéro un au Top 50, a collectionné tous les prix de beauté depuis ses 12 ans. Samantha Fox, l'Anglaise,