Fiche objets à re-découvrir

JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE
en Corrèze
des objets à (re)découvrir...
Le patrimoine, ce sont de grands monuments, des châteaux, des églises, etc. Mais aussi des objets souvent méconnus. Le Conseil Général
de la Corrèze, soucieux de la préservation de ce patrimoine fragile, soutient les collectivités locales dans le cadre du «plan patrimoine-objets».
Il vous invite cette année à (re)découvrir ces objets avec la participation de la conservation des antiquités et objets d’art.
Orgnac-sur-Vézère / église paroissiale Saint Martial
Peintures murales, médiéval et XVIIe s
Autel, tabernacle, boiseries, bustes reliquaires, XVIIe s XVIIIe s, inscrits monuments historiques le 12/11/2007.
Les peintures murales :
Lors de la dépose des boiseries et de l’autel pour leur restauration, ces peintures murales furent révélées. Une
première campagne de fixation et de dépoussiérage ont assuré leur conservation. La seconde campagne les a
restaurées en 2008-2009.
Ce décor de architecture peinte simule un faux retable de pierre avec niche, médaillons. Ce procédé était courant
au XVIIe et XVIIIe s lorsque les moyens financiers ne permettaient pas la réalisation d’un retable en pierre ou
en bois. Le tableau, dont la notice suite, devait accompagner en partie centrale le faux décor architecturé. Ces
peintures de très bonne facture, au pinceau sûr, sont dues à un peintre à la pratique assurée. Il est possible alors
d’attribuer celles-ci au peintre Antoine Cibille auteur du tableau sur toile de la Crucifixion.
Les pigments colorés posés a secco, fragiles, ont pour la plupart disparu : il en subsiste quelques uns dans les
médaillons. Le dessin préparatoire est bien lisible.
Les médaillons montrent la Salutation Angélique (Luc, I.26-38). A droite, l’archange Gabriel, agenouillé, avec
l’inscription autour : AVE MARIA GRACIA PLENA DOMINUS TECUM BENEDICTA (Je vous salue Marie pleine de grâce,
le Seigneur est avec toi et te bénie). A gauche, l’Annonciation avec la Vierge près de son pupitre recouvert d’une
riche draperie et l’inscription : ECCE ANCILLA DOMINI FIAT MIHI SECUNDUM VERBUM TUUM (Je suis la servante du
Seigneur. Qu’il soit fait selon son verbe).
Le mobilier et la statuaire :
Avant la restauration, le grand taux d’humidité intérieure de l’église favorisant le développement des
insectes xylophages (vrillettes) avait fragilisé les objets en bois. Leur traitement fut nécessaire ainsi que leur
consolidation avant le dégagement des surpeints (XIXe s) en faux bois des boiseries. Le mobilier, mais aussi la
statuaire en bois, étaient toujours soit peints pour les plus modestes soit dorés pour les plus riches. Quelquefois
entre la réalisation de l’ébénisterie, ou la sculpture, et la peinture ou dorure, plusieurs années pouvaient
s’écouler car les coûts de polychromie ou dorure étaient très élevés.
Avant le déplacement des boiseries et du tableau dans la nef suite à la découverte des peintures murales, cet
ensemble recouvrait le mur Est du chœur.
Le tableau central représente la Crucifixion. Il peut être attribué à Antoine Cibille, peintre originaire de Darnets
(19) (la famille Cibille donna plusieurs artistes) selon un contrat de 1678. Ce tableau devait initialement occulter
la baie d’axe.
Le somptueux tabernacle en bois doré est postérieur, XVIIIe s et dû probablement aux largesses du curé Cerou
dont le nom est bien visible. L’autel est à placer stylistiquement dans les toutes premières années après la
Révolution.
La restauration a bien mis en évidence que les boiseries et les deux statues de saints évêques n’avaient pas
été conçues pour ce chœur mais que l’ensemble était une recomposition du XIXe s d’éléments de provenance
diverses (chartreuse du Glandier toute proche ?) incluant le tableau de la Crucifixion. La qualité de la sculpture
est remarquable en particulier le traitement des colonnes torses, évidées. L’ensemble est un bon exemple des
nombreuses réalisations du XVIIe s : colonnes torses à pampres, têtes d’angelots et couleurs vives.
Les deux bustes reliquaires replacés dans le chœur conservent des reliques de Saint Etienne et de saint Martial.
Restauration Atelier Louis Sezer (82) pour l’ébénisterie et la sculpture et la fixation des peintures
murales de 2004 à 2008. Restauration Bruno Tilmant d’Auxy (Château-Chervix, 87) pour le tableau, 2007
Restauration Diane Henry-Lormelle (Souillac, 46) pour la restauration des peintures murales.
Renseignements pratiques : Conseil général de la Corrèze
Conservation des Antiquités et Objets d’Art au 05 55 93 78 13
Fiche établie par Michelle Vallière, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art - Conception
- Direction de la Communication