le pays de lapalisse

Transcription

le pays de lapalisse
mve
MAI 2008
N° 152
Bimestriel
2,44 EUROS
CCI certifiée par
MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE MOULINS-VICHY
LE PAYS DE LAPALISSE :
LA VIE APRÈS LA 7
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de Lapalisse, un CADRE DE VIE PRESTIGIEUX
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S’installer en zone Sud Allier c'est faire le choix stratégique d’être au carrefour
Rhône-Alpes – Auvergne-Bourgogne, à l’embranchement de la déviation
de la Route Nationale 7 et à proximité du futur Centre Routier.
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et éligibles à des conditions exceptionnelles :
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du Pays de Lapalisse peut vous accompagner gratuitement et en toute confidentialité dans sa réalisation.
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● Alain LORIOLLE – 04 70 99 76 29 – [email protected]
● Magalie CARTON – 04 70 99 76 18 – [email protected]
Com Com Pays de Lapalisse - Bd de l’Hôtel-de-Ville – BP 63 – 03120 LAPALISSE - Sur internet : www.cc-paysdelapalisse.fr
SOMMAIRE
DOSSIER
pp. 4 à 15
LAPALISSE ET SON PAYS
L’HEURE DE VÉRITÉ(S)
La vie est labels
Graines d’espoir commercial
Le poids de l’air
Un centre routier pour 2009
Les entreprises se décarcassent…
PARCOURS D’ENTREPRISE
Fin de dépression pour les Huileries
p.16
ACTUALITÉ
Flash-back
p.19
COUP DE CŒUR, COUP DE FOURCHETTE
L’Auberge du Parc au Breuil
p.19
COMMERCE
Tabac : feue la fumée
Quand la reprise s’accroche aux PFIL
pp. 20 à 23
✐ Pour toute information relative aux activités de la CCI :
contact CCI Moulins : 04.70.35.40.00 – Vichy : 04.70.30.41.00
ÉDITORIAL
LA VÉRITÉ DES TERRITOIRES
l est rare que le magazine MVE délaisse les
dossiers thématiques et braque sa loupe sur
un territoire – une petite galaxie de thèmes.
C’est pourtant l’occasion d’observer la vie
autrement, regarder par-delà les montagnes
de chiffres et de statistiques pour prendre le
pouls d’une communauté. Se plonger dans son
histoire, ses heures de gloire et ses périodes de
déclin, essayer de comprendre, provoquer le
croisement des regards, des paroles. Bref, chercher une vérité à l’échelle d’une parcelle de territoire.
Pour mener ce travail, le pays de Lapalisse se posait en
“cobaye” presque évident. Parce que c’est le pays des Vérités
– même si le mythe repose sur une erreur de transcription
d’une chanson dédiée au maréchal de La Palice – mais surtout
parce qu’il a vécu un véritable bouleversement avec l’ouverture du contournement de la RN7, en octobre 2006. Cette
I
route qui avait longtemps favorisé l’essor du
commerce local était devenue un enfer pour
les Lapalissois et les habitants des communes
environnantes, souvent découragés à l’idée
d’affronter ce « mur de Berlin », comme on
l’appelle encore en bord de Besbre.
Le mur est tombé, et Lapalisse redécouvre,
comme au sortir d’un long coma, son corps,
ses membres, son centre-ville. Comment
retrouver l’usage de tout cela, réveiller les
vitrines éteintes, redevenir beau, ramener la
vie et l’envie dans un territoire ? Telles sont quelques-unes
des questions qu’aborde ce numéro de MVE. L’occasion de
rappeler que la CCI est un partenaire actif des collectivités
locales, des associations commerciales et des groupements
professionnels qui cherchent à réaménager sans cesse “leurs”
territoires.
Henri Legrand, président de la CCI de Moulins-Vichy
MVE.– Directeur de publication : Gilles Forissier – Éditeur : CCI de Moulins-Vichy, BP 1729 Moulins Cedex, tél. 04.70.35.40.00, Mail : [email protected] – Rédaction, composition et mise en page : Bleu autour,
03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule, tél. 04.70.45.72.45 – Imprimerie : Quillier, 03150 Varennes-sur-Allier – Périodicité : bimestrielle – Dépôt légal : Mai 2008 – Tirage : 6.500 exemplaires. Toute reproduction des articles,
informations et clichés photographiques publiés dans cette revue est subordonnée à l'autorisation du directeur de la publication.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N° 152
3
DOSSIER
LAPALISSE ET SON PAYS
L’heure de vérité(s)
Un an et demi après la « mort »
de la RN7, Lapalisse est toujours
en vie… Octobre 2006, la ville voyait
entrer en service un contournement qui,
du jour au lendemain, la privait du flux
quotidien de milliers de voitures et,
surtout, de poids lourds.
Promise à une inexorable asphyxie,
Lapalisse semble pourtant mieux
respirer, retrouver un début
de couleurs. État des lieux d’un “Village
étape” à l’activité industrielle
et commerciale encore dense.
4
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
DOSSIER
es Cassandre avaient préparé le scaphandre, prédisaient l’asphyxie : « On
nous disait : “Lapalisse va
être mort. Le commerce est
fini.” J’en étais devenu pessimiste. Il y a eu une période de doute,
puis il a fallu réagir, trouver des solutions pour l’après-déviation. »
Président de l’Union générale du
commerce et de l’artisanat lapalissois
(UGCAL), Patrick Bodin n’a rien
d’un mort-vivant dans son magasin
de photographe. Dix-huit mois
après l’ouverture du contournement
de la RN7, la ville porte encore sur
ses façades les stigmates de décennies de circulation à jets continus et
de bouchons aussi légendaires que
les “vérités” du maréchal de La Palice.
Mais, délestée de milliers de camions
quotidiens (voir encadré), elle respire mieux : « En 2002, nous avions
avec l’aide de la CCI-MV rempli un
car de commerçants, d’artisans et
d’élus pour aller à Massiac, une ville
qui avait été déviée. Là-bas, le
maire, les commerçants nous ont dit
et certifié que la déviation avait été
un bonheur, qu’il y avait eu une
stagnation au début, puis un développement économique. Alors on
s’est dit : ou on laisse couler, ou on
joue notre va-tout touristique pour
attirer la clientèle. C’est comme ça
qu’on a monté le dossier de “Village
étape”, avec la mairie. »
L
Le « mur de Berlin »
Après avoir longtemps fait les beaux
jours du commerce lapalissois, avec
ses cohortes de Parisiens en goguette
pour les congés payés, la Nationale 7
était devenue « un frein », reconnaît
sans peine Patrick Bodin : « C’était
très difficile de s’arrêter, alors personne ne venait s’installer. Les gens
venaient se rendre compte, et ils
repartaient. On avait 4.000 poids
lourds par jour, Lapalisse était plus
réputé pour ses bouchons que pour
son château. Du coup, les commerces
qui fermaient n’étaient pas repris.
Là, on sent une dynamique nouvelle. » Artère frappée de phlébite, la
RN7 dans sa traversée lapalissoise
était devenue, pour les autochtones,
le « mur de Berlin » : « Dans le mois
qui a suivi l’ouverture du contournement, on a vu revenir des gens qui
n’osaient plus traverser la RN7, des
gens du Mayet, d’Isserpent, du
Breuil. »
En avril 2007, un nouveau sens de
circulation est mis en place par la
municipalité, avec la création de 75
Patrick Bodin.
places de stationnement en zone
bleue, pour revivifier les rues
Roosevelt (l’ex-RN7) et Churchill :
« Ce changement dans les habitudes
des gens a été perçu comme une
attaque. Pourtant, ça nous a permis
de retrouver une clientèle de passage », affirme Patrick Bodin, « Il a
fallu éduquer les gens, les commerçants aussi. Au bout de quelque
temps, et de quelques PV, ça bouge.
Maintenant, les gens s’y sont faits. »
Mais pas d’euphorie dans le discours du président de l’UGCAL,
qui sait que Lapalisse repart de loin :
☛
Le trafic AVANT ET APRÈS
L
es comptages des services de l’Équipement attestent le bouleversement des
flux routiers sur Lapalisse depuis l’ouverture du contournement. Sur les jours
ouvrés d’avril, mois considéré comme représentatif, la moyenne quotidienne à
l’entrée nord de la RN7 était de 5.233 véhicules (dont 33,11% de poids lourds)
dans le sens nord-sud et de 4.249 véhicules (dont 25,41% de poids lourds) dans
le sens sud-nord. En 2007, six mois après l’ouverture du contournement, le trafic
s’est effondré dans Lapalisse, avec 2.682 véhicules (12,11% de poids lourds)
dans le sens nord-sud et 2.910 (8,86%) dans le sens sud-nord. Sur le même mois,
le contournement voyait passer 3.274 véhicules, dont 37,66% de poids lourds,
pour le seul sens nord-sud.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
5
DOSSIER
☛ « On pèche en restauration et en
hôtellerie, on manque de magasins
en habillement et chaussures. Il y a
un projet de zone commerciale au
bout de la place Leclerc, par un
privé. Il devait y avoir un Lidl, on
préfèrerait y voir un marchand de
chaussures ou de vêtements. »
Avec Intermarché, Champion et
Aldi, Lapalisse a sa “dose” de
grandes enseignes alimentaires :
« Elles permettent de maintenir les
gens sur place. Avant, les gens
allaient faire leurs courses à
Varennes ou à Vichy. »
Reste à étoffer l’offre locale, et à
effacer les traces spectaculaires
d’un déclin provoqué tant par le
trafic de la RN7 que par la disparition d’entreprises phares comme
Barthelot, Vinycuir et Foucaud &
Gendre, dépositaires d’un savoirfaire en maroquinerie exilé à SaintPourçain-sur-Sioule, dans les ateliers Vuitton : « Onze magasins
La place Leclerc.
6
avaient fermé la même année, rue
du Commerce », se souvient Patrick
Bodin.
Taxer
les locaux vacants
La rue qui mène au château et à la
mairie est un cimetière de vitrines
que la communauté de communes
du Pays de Lapalisse – chargée du
développement économique – aimerait ressusciter : « Le problème, c’est
que les propriétaires ne veulent ni
vendre, ni louer », regrettent en
chœur le nouveau président, Georges
Dajoux, et le directeur général des
services, Alain Loriolle, qui comptabilisent une vingtaine de locaux
commerciaux vacants dans le centre
de Lapalisse. « Pour le dixième anniversaire de l’Art en Marche (musée
d’art brut installé dans les anciens
locaux de Barthelot, NDLR), on a eu
l’idée de faire investir ces locaux par
des artistes. On prend en charge
l’électricité, on tend des draps blancs
sur les murs, mais même pour ça, on a
des difficultés à convaincre les gens. »
Pour faire sauter ces kystes, la communauté de communes envisage de
taper au porte-monnaie, en partenariat avec la commune de Lapalisse,
avec « une taxe sur les locaux commerciaux vacants depuis plus de cinq
ans »… Propriétaire du château qui
surplombe la ville, descendant du
maréchal de La Palice et maire
depuis mars dernier, Jacques de
Chabannes a vu Lapalisse prendre
du retard sur des villes bourbonnaises au profil identique, SaintPourçain et Varennes : « Le gros souci
du développement économique de
Lapalisse, c’est que des entreprises
veulent s’implanter, mais que cette
foutue RN7 n’est toujours pas en 2x2
voies. Le jour où la RN7 et la RCEA
seront en 2x2 voies, il y aura des flux.
L’avenir de Lapalisse est là. »
En attendant, le propriétaire du vaisseau amiral du tourisme local pose
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
Jacques de Chabannes.
un regard d’expert et sévère sur les
carences du commerce local : « Il
faut rendre Lapalisse attractive,
ravaler les façades, être accueillants.
Il y a tout un état d’esprit à créer
pour que les gens aient envie de s’arrêter. L’aménagement de la RN7 ne
suffit pas. Je veux que les Lapalissois
se réapproprient leur ville, que les
commerçants ne soient pas intéressés
que par leur chiffre d’affaires. On a
la chance d’avoir un nom connu,
Lapalisse : peu de villes ont ça. On a
besoin d’inculquer une connaissance
de Lapalisse aux commerçants et
artisans, qu’ils aient le réflexe de
proposer aux gens de passage d’aller
au jardin public, au château, au
musée d’art brut, au domaine de la
Chaize. Ils peuvent être un vecteur
touristique bien plus efficace que les
plaquettes en quadrichromie. Il y a
un travail à faire avec l’association
de commerçants, organiser des
“éduc’tours” pour que les commerçants aillent voir les prestataires. Le
commerce et le tourisme vont
ensemble. »
Une lapalissade que Patrick Bodin
ne peut que partager : « Le point fort
de Lapalisse, c’est son château. Il n’y
a pas que ça qui va nous faire vivre,
mais il faut se promouvoir, vendre
son bifteck à l’extérieur. L’union
commerciale et la municipalité doivent être solidaires, aller dans le
même sens. On est prêts à apporter
nos idées, nos conseils. »
■
DOSSIER
LA VIE EST LABELS
de complexes, alors qu’il y a des tas
n 2003, après la visite collecde choses dont ils n’ont pas
tive à Massiac, l’UGCAL et
conscience. »
la mairie déposaient un dosLe développement du tourisme se
sier auprès du ministère des
heurte néanmoins à la capacité d’acTransports pour obtenir le
cueil : « Il nous manque un hôtel de
label “Village étape”, qui
50 chambres, regrette Alain Loriolle,
donne aux automobilistes des garandirecteur général des services du
ties en matière d’hébergement, de
Pays de Lapalisse. On ne peut pas
restauration, d’approvisionnement
attaquer le marché des autocaristes,
en carburant, et un réseau “raisonni commercialiser des week-ends à
nable” de commerces et de services.
thème, car on n’a pas assez d’héberDès l’ouverture du contournement,
gement. On est trop petits
Lapalisse bénéficiait de ce
pour les chaînes hôtelières.
label, qui s’accompagne
Véronique Message et Sylvain Huel.
Un gros
Il faudrait un projet de
d’une première signalétique
hôtel
sement lapalissois en deux-étoiles
franchise, avec un investis20 km avant la ville, sur la
à trouver seur privé. » Alors la com- (huit chambres). Arrivés le 1er
RN7, et de panneaux de rapoctobre 2007 pour succéder aux
munauté de communes
pel aux entrées de ville et sur
époux Duparc à la tête d’un hôtelmise sur l’opération Nattitude lanle contournement. Attribué à 21
restaurant aussi ancien (1884) que
cée par le Conseil régional pour
communes seulement, ce titre a été
prestigieux (un Bib gourmand au
favoriser cinq projets hôteliers en
obtenu dans la douleur, à cause de la
guide Michelin), Sylvain Huel et
Auvergne : « Il trouverait des invesfaible offre hôtelière locale – la
Véronique Message se montrent
tisseurs, les accueillerait et les dirigecharte exige d’un “Village étape” 40
prudents : « Après la saison, on en
rait sur notre site. »
lits, dont la moitié en deux-étoiles
saura plus. Pour l’instant, on ne traPour l’heure, et même si le site des
ou plus, et 200 couverts.
vaille pas moins que M. et Mme
“Villages étapes” parle déjà de
La création, avant fin 2008, d’un
Duparc. On a même été surpris, en
« l’hôtel-restaurant du Moulinhôtel trois-étoiles de 16 chambres au
octobre, parce qu’il y avait beaucoup
Marin », Galland est le seul établisMoulin-Marin a évité à Lapalisse le
de passage sans réservation.
camouflet du rejet : « Notre proNotre établissement fonctionne
jet conditionnait l’obtention du
beaucoup avec l’hôtel, entre les
label », reconnaît Maria Lesme,
soirées étape en semaine et la
qui avec son époux Patrick tient
clientèle de touristes le week-end.
depuis 1976 ce restaurant à
Le label “Village étape” peut
l’écart du bourg, brillamment
apporter une clientèle qui vienpassé du repas ouvrier au terroir
dra plus pour se reposer, se
de qualité à cause de la fermeture
détendre. »
des usines lapalissoises. « On n’a
Plus confidentiel – pas de signapas assez de recul pour évaluer les
létique pour l’instant –, le label
retombées du label », affirme la
des “Plus beaux détours de
nouvelle maire adjointe au touFrance” a été également décerné
risme et vice-présidente de la
à Lapalisse ; créé en 1998, il
communauté de communes du
concerne 93 communes de 2.000
Pays de Lapalisse en charge du
à 20.000 habitants à l’écart des
tourisme et de la communication,
axes routiers – dont six en
qui compte « renforcer » ce
Auvergne.
■
domaine : « On a une superbe
région, mais on ne sait pas la
✐ En savoir plus : www.village-etape.com/
vendre. Les gens ici ont beaucoup
et www.plusbeauxdetours.com/
Maria Lesme et sa fille, Virginie Aloin.
E
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
7
DOSSIER
GRAINES D’ESPOIR
COMMERCIAL
Une traversée de Lapalisse permet d’apprécier
le lent cauchemar dont commence à sortir le commerce local.
Longtemps tétanisé par les cohortes de la RN7,
le centre-ville voit revenir des créateurs ou repreneurs.
Le sillon
informatique
utation complète en mai
2007 du 34, rue du
Président-Roosevelt qui
passe de la motoculture à … l’informatique : Alain et Valérie Arizzoli
viennent d’ouvrir une boutique,
France Micro Services, doublée
d’un cybercafé. « Je suis originaire
de Lapalisse, explique Alain
Arrizoli, et après une trentaine
d’années dans les grandes sociétés
d’informatique, nous pouvions
apporter des idées ici… Il y avait un
manque dans le domaine informatique, et la région – en comprenant
Le Donjon et Jaligny – est assez loin
M
Alain et Valérie Arizzoli.
8
de tout. Une partie est d’ailleurs tournée vers la Loire, et Lapalisse était
l’endroit stratégique pour s’installer.
Pour compenser l’éloignement, il fallait aussi être autonome, fournir tous
les services. » France Micro Services
assure le conseil, la vente de matériel
sur mesure (assemblé sur place), son
installation, le service après-vente à
domicile, la réparation (au magasin
ou à domicile), les formations, et
même le tuning du matériel . « Notre
clientèle est d’abord celle des particuliers qui apprécient par exemple de
déposer leur ordinateur pour un
dépannage au magasin et de le récupérer le lendemain. La clientèle des
entreprises vient peu à peu et nous
allons maintenant travailler plus de
ce côté. L’activité répond à nos prévisions, mais la surprise vient du cybercafé : au départ, mon idée était de
faire quelque chose pour les jeunes
car j’avais le souvenir de m’être
ennuyé ici ; et puis on a vu arriver ici
en saison beaucoup de touristes de
passage ou en résidence secondaire. »
Et Alain et Valérie Arizzoli n’ont pas
fini d’élargir leur base de service
autour de l’informatique : après l’ouverture de nouveaux “rayons”, la
domotique et la location de matériel
de sonorisation, ils préparent une
offre large en matière de téléphonie
mobile.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
Coup de cœur
ch’ti
ropriétaire depuis un an de la
Maison de la presse, Luc
Néar ne regrette pas son
coup de cœur pour le magasin de la
rue du Président-Roosevelt : « Le
magasin est moderne, bien situé. Il
nous a plu tout de suite, mais nous
n’aurions pas acheté si la déviation
n’était pas entrée en service quinze
jours plus tard. Nous avons pu ressortir les présentoirs de cartes postales,
voir les clients circuler sur les trottoirs
et se garer devant les magasins grâce
à la zone bleue. Nous avons aussi été
surpris par le nombre de touristes qui
passent ici et comme j’aime bien parler avec les gens, cela me plaît plutôt… Et pour nous qui venions du
nord de la région parisienne où nous
étions propriétaires d’une supérette,
on a découvert ici une qualité de vie,
des gens accueillants comme on n’en
avait pas connu avant. D’ailleurs
nous allons faire construire notre
P
Luc Néar.
DOSSIER
maison ici. » La baisse des ventes en
matière de presse ne démoralise pas
le couple originaire du Nord : elle est
bien compensée par l’activité papeterie, le relais pour une grande
enseigne de vente par correspondance, qui amène une clientèle extérieure à la ville, ou encore la reprise
d’un rayon petits jouets du commerçant voisin qui a pris sa retraite. Luc
Néar a aussi constaté un regain d’activités depuis que le marché a repris
sur la proche place du GénéralLeclerc. Et son chiffre d’affaires
dépasse maintenant celui de son prédécesseur.
Charme, passion
et… nostalgie
«
e jeudi matin, jour de marché, c’était le seul moment
de la semaine où je ne recevais pas les représentants, il y avait
trop à faire avec le magasin.
Aujourd’hui, c’est un jour aussi calme
que les autres. » Brigitte Tarreau ressent pleinement le fléchissement du
commerce traditionnel huit ans après
avoir repris la mercerie-bonneterie
de la rue Winston-Churchill, entièrement réaménagée et agrandie sous
l’enseigne Charme et Passion. Face à
la concurrence de la grande distribution, elle mise sur la qualité et le
conseil aux clients. Le commerce traditionnel est aussi devenu particulièrement sensible à des changements
de son cadre de vie. Ainsi, le déplacement du marché pendant de longs
mois a suffi à dérouter du magasin
des clientes. Par contre, l’installation
de l’Office de tourisme un peu plus
loin sur le même trottoir a renouvelé
sensiblement la clientèle de Brigitte
Tarreau : « En passant pour aller
chercher un renseignement touristique, des étrangers s’arrêtent pour
regarder et entrent pour acheter de la
mercerie car, même en vacances, les
Anglaises ou les Hollandaises cousent
L
Brigitte Tarreau.
encore, ou font de la tapisserie, ou
décorent leurs résidences secondaires. » Ce n’est qu’un coup de
pouce et il en faudra quelques autres
pour que le petit commerce reprenne
son souffle.
ment par son époux. « Pour fidéliser
ma clientèle, je m’efforce d’avoir toujours des petites nouveautés à leur
proposer – les gens sont demandeurs. » Depuis le retour du marché
du jeudi, qui se tient juste en face
de son magasin, Anne MartinCombaret a aussi retrouvé des clients
qui apprécient de pouvoir stationner
non loin. « Je ne fermerai pas en
juillet et août car j’ai alors une bonne
clientèle de vacanciers, résidents
secondaires ou camping-caristes, qui
viennent s’équiper ici. » En bout de
rue, Anne Martin-Combaret voit
favorablement s’installer près de son
magasin une banque, ce qui renforcera sa visibilité et lui fait envisager le
réaménagement de son magasin. ■
La quincailleriedroguerie
qui dépote
nne Martin-Combaret a repris
en 2005, avec notamment le
soutien de Vichy Initiative,
la quincaillerie-droguerie qu’elle
connaissait depuis son enfance, bien
décidée à faire vivre le magasin pour
un nouveau et long bail. Elle
conserve l’enseigne Euréka Ma
Maison, liée aux établissements
Desamais (voir MVE 151), et s’appuie sur elle pour élargir son offre et
contrer ainsi la concurrence des
grandes surfaces : « On s’efforce
d’évoluer et le catalogue “cocooning”
que vient de lancer Euréka Ma
Maison se révèle un excellent support
pour le magasin, il est déjà apprécié
des clients et nous permet de leur proposer des gammes de produits en plus
de celles, plus restreintes, que nous
avons en magasin. » Anne MartinCombaret mise aussi beaucoup sur le
petit électroménager avec deux
atouts : des marques de qualité
absentes des grandes surfaces et un
service dépannage assuré directe-
A
Anne Martin-Combaret.
NI EMBELLIE, NI EMBOLIE
L
e contournement n’a pas encore eu
d’impact sensible sur l’activité commerciale des quatorze communes composant le
Pays de Lapalisse. Au 31 décembre 2007, le
nombre d’établissements (53) était exactement le même que deux ans plus tôt, tandis
que la surface totale de vente se développait à peine (10.056 m2 contre 9.640 m2 fin
2005), au bénéfice des grandes surfaces
alimentaires (4.500 m2 contre 3.800). Le
nombre d’emplois, lui, n’a pas varié (222
contre 225). Au 31 décembre 2002, le Pays
de Lapalisse comptait 54 établissements
commerciaux pour 8.464 m2 de surface
totale de vente et 214 emplois.
L’augmentation de surface entre 2002 et
2005 est essentiellement due au triplement
d’une grande surface de bricolage.
Source : Observatoire régional du commerce, CRCI Auvergne
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
9
DOSSIER
LE POIDS DE L’AIR
Aire de jeu pour parachutistes depuis les années 1970,
l’aérodrome de Lapalisse-Périgny est devenu,
depuis une dizaine d’années, un centre européen de chute libre
et, surtout, un camp d’entraînement très fermé
pour parachutistes militaires. Une société de maintenance
d’avions envisage de s’y implanter.
es Néerlandais en treillis
atterrissent en pluie sous
l’œil de policiers français
en combinaison noire.
Pas de photo, pas d’interview : le seul centre d’entraînement privé en Europe pour
D
les parachutistes militaires cultive
son jardin secret – et un site
Internet,
www.para-trainingcamp.eu/ Gérant des SARL
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10
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
tions au compte-gouttes : « Le
centre-école parachutiste s’adresse
au grand public, aux sportifs, aux
militaires et à la police. Nous faisons 800 à 900 baptêmes par an, et
nous avons environ 30 élèves dans
notre école. Mais 80% de notre
activité sont liés aux militaires des
forces spéciales ; notre maisonmère travaille pour l’OTAN. »
En quête
de « tranquilité »
Basée au Luxembourg, CAE
Aviation assure en effet des missions de surveillance aérienne des
zones de conflit – à côté d’activités
plus paisibles comme l’assistance
sur le Paris-Dakar ou le sulfatage
de criquets africains. Les parachutistes sautent dans le ciel lapalissois depuis deux de ses avions.
Implanté là depuis 1997, prolongeant une culture parachutiste née
dans les années 1970, le centre
européen de chute libre a racheté à
la communauté de communes, en
2007, les ateliers-relais qu’elle
louait jusqu’alors.
La « tranquillité » revendiquée
par Joël Cruciani semble plaire à
CAE, qui a acheté à la communauté de communes un terrain de
8.700 m2 pour transférer des activités luxembourgeoises : entretien
et maintenance d’avions, formation de pilotes. Le taiseux Joël
Cruciani ne dira mot sur le sujet :
« Rien n’est fait pour l’instant. »
Un permis de construire a néanmoins été déposé pour 2.000 m2
couverts, et CAE Aviation a
demandé à la communauté de
communes de faire passer la piste
de 900 à 1.200 mètres dans les trois
prochaines années.
■
✐ En savoir plus :
www.lapalisse-aero.com/
DOSSIER
UN CENTRE ROUTIER
POUR 2009
arole d’expert : « Entre
Clermont-Ferrand et Molinet,
les chauffeurs n’ont aucun
endroit pour manger. »
Vétéran de la route, le transporteur lapalissois Serge
Cafière est persuadé qu’un centre
routier serait « une très bonne
chose » pour Lapalisse : « Avec la
réglementation, on est obligés de
s’arrêter régulièrement. Les chauffeurs ne peuvent plus entrer dans les
villages, les aires d’autoroutes sont
saturées. Maintenant, les étrangers
font eux aussi des coupures. C’est
pour cela qu’il faut multiplier les
aires de repos. »
L’idée a germé depuis quelques
années dans les têtes de la communauté de communes : « L’étude de
faisabilité a été rendue en septembre
2005 », explique Alain Loriolle,
directeur général des services. À la
sortie nord du contournement, la
zone d’activités de 25 hectares est un
terrain idéal, car presque vierge,
pour accueillir un centre routier
capable de détourner quelques centaines des 2.800 à 3.000 poids lourds
en transit quotidien. « Nous sommes
partis sur un centre de 110 places,
avec une option pour 40 places supplémentaires », précise Alain Loriolle.
Si la voirie et les parkings sont financés par la communauté de communes, le centre routier repose sur
l’initiative d’un investisseur privé
local. Une station-service, un restaurant et une boutique de produits
régionaux sont prévus, ainsi qu’un
local dans lequel les chauffeurs
pourront se rafraîchir, prendre une
douche, se raser, etc.
Pour Serge Cafière, un tel centre est
salutaire pour la santé et la sécurité
P
Si les poids lourds n’ont plus droit de cité – ou presque –
à Lapalisse, la communauté de communes espère
les capter en périphérie, en créant un centre routier
sur sa zone d’activités. Ouverture espérée : printemps 2009.
des chauffeurs : « Quand les véhicules se garent un peu partout, dans
de mauvaises conditions, il y a des
problèmes de vol, qui se sont accentués depuis que le gasoil vaut de l’or.
Il faut penser au bien-être des chauffeurs. En plus, si les chauffeurs restent le week-end, à 500 mètres du
centre-ville, ça peut apporter un peu
de consommation à Lapalisse. » La
communauté de communes, elle,
espère remplumer sa zone d’activités
autour de ce noyau, avec des services
dédiés aux poids lourds (station de
lavage, centre technique) et, pourquoi pas, une plate-forme logistique :
« C’est trop tôt pour faire la promotion, explique Alain Loriolle. On va
attaquer la logistique à l’automne,
mais en matière de plate-formes, la
compétition est ouverte. »
■
Tous chauffages
Régulation – Climatisation
Sanitaire – Zinguerie
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Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
11
DOSSIER
LES ENTREPRISES
SE DÉCARCASSENT…
Un abattoir ressuscité est le nouveau pilier, paradoxal,
des entreprises lapalissoises, où prospèrent de belles PME :
Centravet (distribution de produits vétérinaires), Charondière
(constructions métalliques) ou TVE 42 (transports). Portraits
choisis de fleurons éclectiques d’une industrie dynamique.
Forez Porc
ix mois de vie intensive pour
passer de zéro à 90 kg,
quelques heures de plein air
dans un semi-remorque, un grouik
effaré vite anesthésié par électro-narcose, un coup à la gorge, et c’est fini.
Ils sont 11.000 porcs, chaque
semaine, à passer de vie à tripaille,
jambons ou longes, dans le ventre
feutré de l’abattoir de Forez Porc.
Aucun bruit ne filtre hors de ces
murs d’une usine ordinaire, qui
emploie 250 personnes, dont 70 à
l’abattage et 130 à la découpe des
54.000 tonnes de viande annuelle.
L’abattoir a réussi une spectaculaire
renaissance, après sa mise en liquida-
S
12
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
tion en 2002 ; monté par l’entreprise
irlandaise Arrows, exportant à 100%
vers l’Asie, il avait mal digéré le
krach asiatique et la fermeture des
frontières. Pour la SICAREV, groupement d’éleveurs basé à Roanne,
l’occasion est belle, alors, de reloger
sa filiale Forez Porc, à l’étroit dans
l’abattoir municipal de SaintÉtienne. Elle reprend l’abattoir lapalissois, en s’associant avec MC Porcs,
groupement de 300 éleveurs basé à
Montluçon et produisant 650.000
bêtes par an. Fin 2002 : les 80 salariés
restants traitent 2.500 porcs par
semaine. Un an plus tard, la production est passée à 7.000 porcs hebdomadaires. Le voilà qui tourne désor-
David Gourlier.
mais à plein régime, en diversifiant
les marchés : « On fait 20% en frais
pour les grandes et moyennes surfaces, 20% à l’export, et on travaille
beaucoup pour les salaisonniers, dans
toute la France », explique Jérôme
Caron, responsable de l’approvisionnement et de la vente à l’export.
L’abattoir de Forez Porc se situe
autour du 12e rang français : « On
peut progresser de 10 à 20%, mais on
n’ira pas plus loin. On n’a pas les
porcs nécessaires pour doubler les
postes. » Dans un marché du porc
« en crise permanente », laminé par la
concurrence d’Espagne ou du nord
de l’Europe, Forez Porc s’est lancé
dans le porc label ou IGP, où la valorisation des pièces est meilleure :
« Cela fait trois ans qu’on a commencé. On en est à 1.000 porcs par
semaine. » La résistance à l’effondrement du marché passe aussi par un
rapprochement avec le groupe
SICAVYL, basé dans l’Yonne : « Il a
la même structure que SICAREV,
avec une filiale, Orléans Viandes, qui
abat 7.000 porcs par semaine. La
fusion est en cours, elle nous fera passer au 7e ou 8e rang des abatteurs. La
filière se restructure pour peser
davantage vis-à-vis des clients. » Ce
qui ne changera rien pour Forez
Porc : « Chaque abattoir va continuer sa vie. »
Minoterie
Gourlier
l sera le dernier minotier de la
famille. Il le sait, il le sent, à 39 ans
seulement. David Gourlier est
entré dans le métier en 1987, quand
son grand-père Jean-Marie en sortait, lui qui, en 1958, avait repris cette
minoterie sur la Besbre, en aval de
Lapalisse et du Moulin-Marin. « Il
était ouvrier. Son patron partait en
retraite. » Le 30 juin dernier, son
père, Jean-François, a pris sa retraite,
I
à son tour : « J’étais en SARL avec
lui. » Son poste n’a pas été remplacé :
« L’activité est en baisse. Avec la
concurrence des gros, on est de moins
en moins nombreux. » Il ressort les
annuaires de la profession, aux
chiffres aussi inexorables qu’une
meule : « En 1972, il y avait cinquante moulins dans l’Allier. En 92,
dix-huit.
En
2002,
douze.
Aujourd’hui, huit, dont deux gros. Je
suis à peu près sûr d’être la dernière
génération. Je ne souhaite qu’aucun
de mes trois fils me demande de
prendre la suite. Ça ne serait pas un
cadeau. Je ne peux même pas dire, à
39 ans, que j’irai au bout. » Il ne le
montre pas, mais ça lui tord le ventre
de dire tout cela à voix haute. La
flambée des prix des céréales, en
2007, n’a pas arrangé la situation :
« Le blé est à 260 euros la tonne. Il y
a un an, il était à 160, 170 euros. On
a répercuté une partie des hausses,
mais la concurrence ne joue pas le jeu.
On y va de notre poche : on a voulu
maintenir un prix de revient convenable , et on s’est fait démolir par des
collègues. On a des concurrents
pénibles, en Bourgogne, qui sautent
sur tout. Il n’y a pas d’entente, c’est
chacun pour soi. Heureusement, la
fidélité est assez importante chez nos
boulangers, c’est ce qui nous aide. »
Avec ses deux salariés, David
Gourlier travaille encore de façon
artisanale, broie 80 à 100 tonnes de
blé et 2,5 tonnes de seigle par mois,
qui passent dix fois entre des meules
cylindriques. L’approvisionnement
est local, « une vingtaine d’agricul-
teurs dans un rayon de 20 km, que je
connais depuis dix ou quinze ans »,
tout comme son réseau de boulangers, « une quarantaine sur l’Allier et
la Loire, que des artisans ». Il montre
le matériel « ancien et solide », son
pont-bascule de 50 tonnes – « il y en
a assez peu dans le coin » –, raconte
son métier « agréable » qui lui permet d’aller « de la culture au consommateur ». Et confie encore : « Cela
m’aurait peiné d’arrêter après le
départ en retraite de mon père. »
Moulin
Gribory
a voix est douce et ronde,
comme un galet poli par le
Barbenan voisin. Le débit
apaisé des dynasties immuables,
sereines. Michel Lallias est minotier
comme avant lui les générations de
Lallias depuis 1700, toujours au
moulin Gribory, à Châtelus. Sa mère
était meunière, son père paysan :
« J’ai appris avec mon père. Le moulin s’est mécanisé, mais le principe
reste le même : écraser puis bluter
(tamiser). » À 55 ans, Michel Lallias
est un vétéran du bio : « J’ai commencé en 1973, en rentrant de l’armée. Je voulais faire quelque chose de
différent. J’ai rencontré un meunier
du Puy-de-Dôme qui travaillait pour
la seule boîte de produits diététiques
en France, Lemaire, près d’Angers.
Quand il a pris sa retraite, j’ai pris la
L
☛
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
13
DOSSIER
Michel Lallias.
☛ suite. Le courant est passé tout de
suite avec les agriculteurs et les boulangers. Le relationnel n’a rien à voir,
on n’est pas confronté à de grosses
minoteries. » Jusqu’en 1983, il travaille en traditionnel et en bio, puis
ne se consacre qu’au bio. Quatre ans
plus tard, Lemaire dépose le bilan :
« Du jour au lendemain, je n’avais
plus rien. J’ai récupéré les clients, et
j’ai lancé ma marque. Il fallait qu’on
retrouve des blés, on avait perdu l’approvisionnement. On a mis des paysans en route, des gens qui se sont
convertis au bio. Cela a pris plusieurs
années pour instaurer un climat de
confiance. » La récompense se
récolte : « La demande augmente,
elle est plus insistante depuis 3-4 ans,
surtout au niveau des magasins. » Pas
de grandes surfaces, mais des gros
magasins bio, comme Crocbio ou
Agence
L’Esperluette. La récession ne
touche pas l’alimentation bio, malgré
un prix du blé passé de 270 à 550
euros la tonne en un an. Avec ses
quatre salariés – dont son épouse
Danièle –, Michel Lallias avoue avoir
atteint le point de saturation : « On
fait sept sortes de farine : blé, seigle,
sarrasin, grand épeautre, petit
épeautre, kamut et multi-céréales. Et
chacune de trois façons : blanche, bis
ou complète. Ce n’est que du microtravail, des petites productions. En
tout, c’est 60 tonnes par mois. »
Auxquelles s’ajoute la production
d’huile de noix, pour les particuliers.
La réputation du Moulin Gribory a
excédé depuis longtemps les frontières bourbonnaises : « Je vais aussi
dans le nord de la région RhôneAlpes, la Saône-et-Loire, la Creuse.
Et toute l’Auvergne. » Et sans chercher à se développer via Internet :
« Je suis à l’informatique ce qu’un
maréchal-ferrant est à l’horlogerie.
Pourtant, il y aurait à faire. » La prochaine génération, peut-être :
« J’aimerais bien que ça puisse continuer. »
Imprimerie
Guériaud
’est sans appréhension que
l’imprimeur Gérard Guériaud
s’apprête en cette année 2008
à passer le relais de son entreprise à
son fils Frédéric et à sa fille Sophie.
C
DUPERROUX
Transactions
Gestion immobilière
4, rue du Président-Roosevelt – 03120 LAPALISSE
Tél. 04.70.99.22.80 – Fax. 04.70.99.13.37 – Mail : [email protected]
14
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
Gérard Guériaud.
Le premier y est depuis 12 ans le spécialiste PAO, la seconde la comptable et assistante de direction depuis
15 ans.
La perspective d’une reprise par
deux de ses enfants n’a pas diminué
les efforts que Gérard Guériaud
déploie depuis ses débuts en 1966,
après reprise de l’imprimerie de
quartier de Marcel Impe. L’imprimeur n’a cessé d’investir pour rester
compétitif : achat d’une première
presse offset en 1977, PAO en 1986,
installation dans un atelier moderne
sur la ZI de Rosières au bord de la
N7 en 1989…
Aujourd’hui, l’atelier est presque
trop étroit pour contenir les deux
offset 2 couleurs, l’équipement PAO
et les scanners, la chaîne de façonnage, et la dernière venue, une flasheuse 4 poses format affiche en
attendant une deuxième chaîne de
façonnage. « Maintenant, on pense à
s’équiper en CTP (Computer to
plate), le procédé informatique qui
permet de passer directement de l’ordinateur à la plaque d’impression.
C’est un gros investissement, mais
c’est dans la logique et on y
viendra. »
Ces investissements techniques ont
aussi constitué pour Gérard
DOSSIER
Guériaud le meilleur investissement
commercial : « Depuis 36 ans, je n’ai
fait aucune démarche commerciale…
Je n’en ai pas le temps. On continue
d’avoir une bonne clientèle locale,
cela va de l’artisan qui veut une carte
personnalisée aux associations et aux
collectivités qui ont développé leurs
activités culturelles. Mais on ne pourrait pas vivre seulement sur
Lapalisse. Ce qui nous sauve, c’est le
mail qui nous permet de recevoir des
demandes de devis de beaucoup plus
loin, de tout l’Allier et au-delà, et de
prendre notre place sur le marché. »
Et si Lapalisse figure en bonne place
sur les carnets d’adresse en matière
de travaux d’imprimerie, c’est aussi
parce que Gérard Guériaud a su
s’entourer d’une équipe – l’ancien
président du Rugby-Club de
Lapalisse est là en filigrane sous le
chef d’entreprise – de six personnes
parfaitement intégrées à l’entreprise
puisque la plupart ont fait leur
apprentissage ici.
Fonderie
L’Huillier
ù se trouve la dernière fonderie artisanale d’Auvergne ?
Du côté de Montluçon ? Ou
de Thiers ? Non, c’est à Lapalisse,
sur la ZI de Lubillet, que trois générations de L’Huillier s’activent au
four et aux moules depuis 1966.
Trois générations qui se sont adaptées à l’évolution du marché et des
O
techniques. Eugène L’Huillier, le
fondateur, avait déjà développé, à
côté des cuivreux (bronze, laiton), les
ferreux (fonte) qui nécessitent des
installations plus lourdes mais dont
les marchés, industriels, étaient plus
prometteurs et moins exposés à la
concurrence d’autres fonderies.
À sa suite, après son décès prématuré
en 1975, Marc L’Huillier conforte
l’entreprise auprès notamment des
grands équipementiers automobiles
de la région Auvergne, et au-delà,
pour la fourniture de pièces de maintenance, de prototypes ou encore de
petites séries : « Nous faisons les
pièces que les grosses fonderies ne
veulent ou ne savent plus faire. Nous
sommes peu nombreux dans notre
cas, le bouche à oreille nous a fait
connaître dans toute la France. »
Cette capacité d’adaptation est aussi
le résultat d’investissements continus : un premier four à induction en
1991, des malaxeurs pour la préparation des sables de fonderie, une installation de récupération mécanique
de ces derniers, un petit laboratoire
pour contrôler que le produit résultant de la fusion de fonte, d’une
quantité et d’un type d’acier définis,
correspond aux caractéristiques
demandées par le client.
Marc L’Huillier a aussi investi pour
diminuer la pénibilité d’une activité
qui reste physique dans les ponts
roulants, les engins de manutention,
sans oublier les imposantes hottes
aspirantes pour assainir l’air de l’atelier. La demande s’oriente aussi vers
des pièces de plus en plus lourdes et
la fonderie de Lapalisse s’adapte en
augmentant le tonnage de ses moules
tandis qu’elle agrandit de 300 m2 ses
bâtiments. La capacité d’adaptation
ne s’affaiblira pas avec la 3e génération représentée par Sébastien
L’Huillier, jeune ingénieur en fonderie qui se prépare avec l’École des
managers à prendre la succession de
son père dans quelques années : « Il
faut avancer pour rester en mesure de
Marc et Sébastien L’Huillier.
répondre aux besoins des clients, et
c’est aussi une bonne motivation
pour nous. »
Passé par la fonderie industrielle
– chez PSA à Sept-Fonts –, Sébastien
L’Huillier fait la différence avec la
fonderie artisanale et il a choisi cette
dernière parce qu’elle peut encore
aller de l’avant en alliant de nouvelles
connaissances en matière de fonderie
et le savoir-faire L’Huiller.
■
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
15
PARCOURS
D’ENTREPRISE
l
FIN DE DÉPRESSION
POUR LES HUILERIES
Centenaires en 1998, les Huileries de Lapalisse ont vécu une restructuration lourde,
en 2003, en s’amputant de la moitié de leur personnel et de deux tiers
de leur chiffre d’affaires. Cinq ans plus tard, l’entreprise familiale est sortie
de la crise grâce aux huiles artisanales. Impressions à chaud et à froid.
’huile revient aux goûts du jour.
Enrichie aux oméga 3, aux vitamines,
mélangées aux herbes, aux arômes…
Presque sexy, la voilà objet de marketing, défilant dans d’élégantes bouteilles
aux couleurs éclatantes, au design raffiné,
dans L’Échoppe des Saveurs, le magasin de
vente directe des Huileries de Lapalisse, où
les huiles jouent la transparence sous des
spots mettant en valeur les nuances or ou
acajou de leur robe.
Avec Pierre-Yves Lorgeoux, chef du N3 à
Vichy, l’entreprise plus que centenaire se
lance dans les Fusions, des mélanges
d’huiles qui seront associés à des recettes imaginées par le
nouveau chantre de la gastronomie diététique. Après les
Originales, mettant par exemple en lumière l’huile de
pépins de courge, les frères Philippe et Pierre Chervier
poursuivent leur politique d’huiles artisanales et singulières, de produits de niche, petits ruisseaux faisant de
jolies rivières dans le chiffre d’affaires.
Le virage à 180° a été pris en 2003, lors d’une restructuration dont le traumatisme se lit encore dans le regard de
Philippe Chervier : « Nous avons arrêté la production
d’huile de tournesol et de colza, qui représentait 40 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 65 millions. Nous
avons dû procéder à 31 licenciements secs, ce qui, dans une
entreprise familiale comme la nôtre, a été très dur. Je salue
d’ailleurs l’ANPE de Cusset, car chaque personne licenciée
a été très bien encadrée et a pu retrouver un emploi rapidement. Nous en avons rembauché cinq, depuis. »
À l’époque, l’amputation était une affaire de survie : « Les
problèmes ont commencé six mois avant cette décision.
Nous étions un petit faiseur par rapport aux multinationales : quand nous faisions 200 tonnes de graine
en 24 heures, nos concurrents en faisaient 2.000.
Pour la pression, l’extraction, le raffinage, les
coûts étaient trop importants. Les marges de trituration étaient très petites, notre outil vieillissait, on était oppressés, de plus en plus stressés.
On a été obligés de prendre cette décision. »
Lancées par leur père Abel dans les années 70
pour compenser le déclin des huiles de noix, les
huiles de colza et de tournesol disparaissent du
paysage lapalissois : « Cela a été un tournant
16
énorme dans l’entreprise. Notre nouvelle
stratégie a été de se consacrer aux produits
spéciaux, artisanaux, les huiles de noix, noisettes, amandes. L’huile d’olive a redonné
une place aux huiles à goût. Le phénomène
a été boosté par les chefs, il s’est étendu aux
moutardes, aux vinaigres. »
Les Huileries ne tournent pas pour autant
le dos à un de leurs grands savoir-faire, le
conditionnement, amélioré par la création
d’un nouveau bâtiment en 2002 : « On
achète des huiles de tournesol et de colza
que l’on conditionne. On a gardé notre
réseau de clients. » Quatrième génération
dans une entreprise qui enveloppe la route de la gare dans
un parfum de noisettes grillées, les frères Chervier se
répartissent les rôles : au cadet Philippe (40 ans), la direction générale et la responsabilité du site, tandis que Pierre
(50 ans) veille sur l’entreprise avec son frère ; à temps partiel aux Huileries depuis 2003, il est par ailleurs directeur
général d’Auvergne Trituration, à Lezoux.
L’entreprise a mis du temps pour guérir du séisme de
2003. Elle est « redevenue rentable », assure leur directeur
général : « Notre chiffre d’affaires est de 22 millions d’euros, nous avons 29 salariés. Il y en avait eu jusqu’à 68, avec
l’intérim et les CDD. » Les huiles artisanales représentent
4,5 millions d’euros par an : « Je veux les développer. On
en exporte aux Etats-Unis, on peut être partout. La mondialisation ne va pas que dans un sens », soutient Philippe
Chervier, qui s’appuie sur trois agents (dont l’un est présent à un salon à Tokyo et un autre en Russie) et veille à la
présence de la PME sur les grands salons alimentaires de
Paris et Cologne.
Les Huileries travaillent aussi pour des grands du secteur :
« On fait du sur mesure avec toutes les huiles
pour des grandes sociétés. C’est une petite production, alors que leur métier, c’est faire du
volume. » Le travail à la carte, sur des produits
sophistiqués en petites quantités, est ainsi
devenu un argument pour la PME lapalissoise :
« 200 ou 300 tonnes, ça n’intéresse pas les gros.
Nous, on peut se faufiler partout parce qu’on est
petits, souples et réactifs. On ne veut plus retourner dans une industrie énorme. » L’entreprise a
failli s’y ébouillanter.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
ENTREPRISES
L’ORÉAL
DONNE DU VOLUME
À SA PLATE-FORME
L
a santé de la cosmétique est aussi rayonnante que le visage surnaturellement impeccable de ses mannequins. Leader mondial de cette
industrie, le groupe L’Oréal a fait construire dans la ZAC des Ancises, à
Creuzier-le-Neuf, une plate-forme logistique qui diffuse à travers le
monde les produits de sa division Cosmétique Active International (CAI)
– dont 70% sont fabriqués à quelques kilomètres de là, à Vichy-Rhue 1.
Les 15.000 m2 construits par la société Immolog Auvergne, filiale de la
société Argan, ont fini par devenir trop étroits pour l’expansion de la
dermo-cosmétique mondiale. À l’heure de l’extension de sa centrale,
L’Oréal n’a pas mégoté sur les mètres carrés : 11.500 supplémentaires
sortiront de terre avant fin 2008, « et nous avons encore une possibilité
d’extension de 6.000 m2 », précise le directeur Philippe Reynard :
« L’augmentation au cours des dernières années de l’activité s’est traduite
par une saturation des capacités de stockage, un besoin de stockage
complémentaire chez un prestataire local (Société Combronde) et une
complexification des flux avec nos fournisseurs. »
Les locaux actuels ne pouvaient
plus suivre le rythme : « Le projet
d’extension de la centrale a pour
premier objectif de pouvoir stocker sur le site même de Creuzier-leNeuf la majorité des produits
expédiés vers ses clients. Cela va
permettre de simplifier les flux,
d’optimiser et de diminuer les
temps de préparation. » Le permis
de construire et le dossier d’installation classée ont été déposés en
septembre 2007, l’enquête
publique s’est déroulée en mars, sans accroc, et les travaux devaient
commencer en mai : « L’extension doit être opérationnelle pour la première quinzaine de décembre. Dans la seconde quinzaine, nous réorganiserons les stocks pour affronter 2009, chaque début d’année étant traditionnellement une forte période d’expédition. »
Les seize quais de chargement – dont un automatique – seront rejoints
par douze autres. Pour Immolog, l’achat de terrains et la construction des
bâtiments représentent un investissement de 9 M€. Locataire,
Cosmétique Active International déboursera 1,4 M€ pour le matériel. Le
nouveau bâtiment sera « soigné » dans son esthétique et sa conception
dans l’esprit des normes Haute qualité environnementale (HQE) : « Il
n’existe pas de référentiel HQE pour les sites logistiques. Nous sommes
site pilote pour l’organisme qui crée ce référentiel. »
Les lampes à sodium seront ainsi remplacées par des ballasts à basse
énergie, et l’isolation de la toiture sera améliorée pour réduire les coûts
de chauffage. L’énergie solaire sera mise à profit pour chauffer l’eau. Les
nouveaux locaux, quant à eux, bénéficieront d’un maximum de lumière
naturelle grâce à de grandes surfaces vitrées.
1. Aux marques historiques Vichy et La Roche-Posay sont venues s’ajouter Skin
Ceuticals (marque américaine), Sanoflore (cosmétique bio) et Innéov (compléments
alimentaires), le dernier venu possédé à 50-50 par L’Oréal et Nestlé.
ZELLER PLASTIK
FRANCE
FAIT SAUTER LES BOUCHONS
L
e 15 mai, Zeller Plastik France a inauguré l’extension de 650 m2
de son atelier de production. Les travaux, commencés en septembre 2006, ont permis, dès février 2007, de mettre en place les
premières nouvelles machines ; l’extension a tourné à plein régime à
partir de juin 2007.
Créée à Vichy-Rhue en 1980, l’entreprise spécialisée dans la production de capsules en plastique à charnière 1 attendait ce surplus de
surface avec impatience : « Notre chiffre d’affaires augmente de 5 à
7% par an, explique le directeur, Guy Deschamps. Il était de 20 M€
en 2007. » Zeller Plastik France, qui compte 76 salariés, produit sans
interruption, sept jours sur sept, « 51 semaines par an », 800 millions
de bouchons (en 2007), dont la grande majorité orne les flacons des
géants de la santé/beauté et de l’industrie : L’Oréal, Procter &
Gamble Colgate, Unilever, Yves Rocher.
Pour réaliser son extension (qui a coûté entre 4,5 et 5 M€, pour les
locaux et l’arrivée de huit nouvelles machines), l’entreprise a pu
compter sur la CCI Moulins-Vichy, notamment dans le montage de
ses dossiers de financement. Elle prévoit d’atteindre le double cap
de 25 M€ de chiffre d’affaires et un milliard de bouchons par an en
2010, avec 85 salariés.
Cette extension permet à
l’entreprise, jusqu’alors de
taille critique, de mieux se
positionner par rapport à la
concurrence et aux besoins
du marché. Une seconde
extension de 1.000 m2 est à
l’étude avant 2010, afin
d’optimiser toute la partie
logistique.
1. En 2006, Zeller Plastik France a
été rachetée, avec 25 autres usines
dans le monde, par la société française de “private equity” PAI
Partners. Elle appartenait précédemment au groupe Crown Cork & Seal,
leader mondial de l’emballage.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
17
ENTREPRISES
LE TRI POSTAL
EN PLATE-FORME… OLYMPIQUE
M
almenée par Internet, bientôt confrontée à l’ouverture à la concurrence, La
Poste réagit en se modernisant sur le front du courrier. Le programme Cap
Qualité Courrier prévoit ainsi de passer à 90% de la distribution à J+1 d’ici 2010 et
de faire de La Poste le leader européen. En Auvergne, 30,5 M€ seront investis pour
moderniser la distribution du courrier. Le 16 avril, les responsables régionaux sont
venus dans les locaux vichyssois de la CCI annoncer la construction d’une plateforme de préparation et de distribution du courrier à Cusset, rue de Romainville.
Lancés en mai, les travaux feront sortir de terre pour mars 2009, et 3,6 M€,
3.300 m2 de bâtiments dans lesquels seront traités 225.000 objets par jour. La plateforme réunira 130 postiers : les facteurs de Vichy et Cusset, et les agents travaillant
sur l’actuelle plate-forme de transbordement de Cusset. 40 des 3.300 m2 seront réservés à un guichet dédié aux clients entreprises. La plate-forme assurera la distribution
et la collecte du courrier et des colis sur les communes desservies par les centres courrier de Cusset et Vichy : Bost, La Chapelle, Creuzier-le-Neuf, Creuzier-le-Vieux,
Cusset, Molles, Saint-Étienne-de-Vicq, Abrest, Le Vernet, Vichy, Bellerive-surAllier,
Brugheas, Serbannes. Elle assurera la livraison et la collecte du courrier au siège des
entreprises situées sur cette zone – une prestation payante.
Esquisse de la plate-forme de tri postal.
LES YEUX DANS
ESSIEUX DE BOURGOGNE
I
nstallé à Molinet, Essieux de Bourgogne, le fabricant d’essieux et de suspension
pour engins agricoles, continue sa progression sans secousses (+ 15% de chiffre
d’affaires en 2007) et peut lancer son projet de restructuration et d’agrandissement
de son site de la route de Digoin. La première tranche de travaux, concernant notamment les bureaux et les locaux sociaux, est en cours et s’achèvera en juin. Suivra une
seconde tranche consacrée à la partie usine, qui devrait être terminée à la fin de l’année. L’usine, remodelée, passera ainsi de 10.000 m2 à 11.000 m2, avec des hauteurs
sous plafond portées à neuf mètres pour accroître la capacité de stockage. Sylvain
Parnière, le nouveau dirigeant de l’entreprise, a déjà en projet pour 2009 un bâtiment neuf dans la perspective d’un développement de ses exportations en Europe et
d’une relocalisation d’usinages dont la réalisation en Europe de l’Est devient moins
rentable.
18
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
JOUANINMARCHAND
REMORQUE
MAITRE-FRA
C
réée en 1962 à Rongères, l’entreprise Maitre est un colosse dans la
construction de remorques agricoles.
Une bête de concours, passée en 2004
dans le giron d’une holding bretonne,
Armor Atlantique Participations. On
pouvait la croire aussi incassable que
ses épandeurs, plateaux ou bennes, jusqu’à sa mise en redressement judiciaire
le 13 novembre 2007. L’incrédulité germait à peine que déjà la liquidation tombait, le 18 décembre. Cinq repreneurs
étaient en lice devant le tribunal du commerce.
Le 30 janvier, c’est finalement le local
de l’étape, la société Jouanin-Marchand
et son P-DG Claude Chauvet (voir MVE
150), qui a racheté Maitre-FRA (pour
Fabrication de remorques agricoles).
« Ce sont deux entités différentes », précise Claude Chauvet, qui a créé pour
l’occasion la SARL Maitre-FRA, dont il
est actionnaire à 70% ; les 30% restants
viennent de la Holding des Batignolles,
dirigée par Louis Massot, récent repreneur de CAPM à Yzeure. « Mais il y a
une synergie entre les deux entreprises
», précise le nouveau P-DG qui a repris
55 salariés et amorcé une mise en commun des moyens, notamment le bureau
d’étude, pour relancer la gamme de
produits : « L’activité a déjà bien repris.
Le personnel est même passé en 2 x 8
pour satisfaire les commandes. »
Après les turbulences, Claude Chauvet
souhaite « redorer l’image de Maitre »
le plus tôt possible. Et réussir un retour
au premier plan lors du Salon de l’agriculture de Clermont-Ferrand, en septembre prochain.
ACTUALITÉ
Coup de cœur, coup de fourchette
FLASH-BACK
● TRÈS HAUT DÉBIT À
VICHY-RHUE.- Les 120 entreprises de la zone d’activités de
Vichy-Rhue bénéficient depuis
février dernier d’une connexion
Internet à très haut débit grâce à
l’installation d’un réseau par fibres
optiques sur l’agglomération. Deux
zones d’activités montluçonnaises et
celle de Cap Sud à Yzeure disposent
déjà de cet équipement qui sera aussi
installé à partir de mai sur la Z.A. des
Ancises à Creuzier-le-Neuf. La
Semaine de l’Allier.
La Montagne et le site www.vichyeconomie.com/
● LA FERMETURE EN OR
MULTIPLIE LES FENÊTRES.Installée à Buxières-les-Mines, l’entreprise de fabrication de fenêtres
PVC sur mesure vient d’investir
dans une nouvelle machine qui lui
permet de produire 1.000 fenêtres
chaque mois au lieu de 250.
L’entreprise créée par Christian
Vallet va se réinstaller d’ici la fin de
l’année dans un atelier-relais en
cours de construction sur la ZA de
la Croix-du-Chêne, sur la D22
Cosne/Le Montet.
La Montagne.
● HALBERG PRECISION SE
RENFORCE À CUSSET.- Après
avoir repris fin 2006 le groupe
Eurodec et sa filiale cussétoise
Applifil,
Halberg
Precision
confirme son implantation sur l’ancien site Manurhin-Giat Industries
aux Graves. La filiale du groupe allemand Halberg Guss, dont le cœur
de métier est le bloc moteur, vient en
effet de racheter un bâtiment voisin
de 14.000 m2 pour déployer son
activité de production de fil pour
l’industrie automobile.
La Montagne.
L’AUBERGE DU PARC
AU BREUIL
I
«
ci, on a toujours accueilli les gens… »
Aujourd’hui, avec gentillesse et simplicité, c’est Sylvain Bonis qui accueille
depuis qu’il a rouvert en 2005 sous l’enseigne de l’Auberge du Parc la maison du
bourg du Breuil qui fut, avec son beau
parc, tour à tour hôtel-restaurant, résidence pour personnes âgées et chambres
d’hôtes : « M. Planche avait créé là dans les
années 1950 l’Hôtel du Parc, un établissement cité dans le guide Michelin, et lieu de
villégiature renommé dans la région. »
Ce n’est pas le Pays basque, ni les
Pyrénées en toile de fond mais le
Bayonnais Sylvain Bonis s’est senti bien dans ce vert piémont bourbonnais. Après
l’école hôtelière de Biarritz, son parcours professionnel l’avait emmené dans le
Sud-Ouest puis dans le circuit international, avec un intermède dans le cinéma.
Sylvain Bonis souhaitait se poser et Le Breuil, à mi-chemin entre son pays et la
Franche-Comté de son épouse Martine, était une destination idéale.
« J’aime cuisiner et je voulais rouvrir le restaurant d’abord avec une cuisine traditionnelle, puis, après avoir fait venir du Pays basque des produits que je connaissais bien,
j’ai proposé quelques plats de là-bas. Les gens ont aimé. J’ai enrichi ma carte d’autres
plats typiques et j’ai même fini par décorer la salle aux couleurs basques. »
En trois ans, l’Auberge du Parc est ainsi devenue l’ambassade gastronomique
basque de la région et les amateurs viennent de Vichy, Moulins, Clermont et
même Lyon pour déguster des menus renouvelés régulièrement, notamment les
plats de poissons qu’affectionne Sylvain Bonis. Selon la saison, on trouvera en
entrée les piquillos (piments) farcis à la morue, des moules d’Espagne farcies, une
tarte feuilletée aux pommes et boudin basque, etc. ; en plats principaux, la piperade, le pavé de thon à la biscayenne, ou le merlu koskera. Enfin, les fromages
de là-bas et les desserts inattendus tels que fromage blanc à la gelée de piment
d’Espelette avec jalousie au chocolat. Pour l’apéritif, les vins et le digestif, le Pays
basque se laisse découvrir en douceur du palxaran (prunelle et pomme) au manzana (liqueur de pomme verte) après l’irouléguy ou le txopinondo (vin de
pomme).
Depuis l’entrée, l’automne dernier, de son établissement et de
ses quatre chambres dans les
Logis de France, Sylvain Bonis
laisse une place honorable aux
plats auvergnats, mais il mijote
déjà l’idée de proposer des
menus du jour, autour d’une
piperade par exemple, en
conjuguant plat unique et cuisine basque.
✐ Tél. : 04.70.99.24.91.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
19
COMMERCES
TABAC : FEUE LA FUMÉE
n ne fume plus ! Mais il
faudra encore attendre que
la fumée se dissipe pour
mesurer les conséquences
de ces mesures de santé sur
la… santé économique des
établissements de l’hôtellerie : certains exploitants font le gros dos,
d’autres s’accommodent assez bien,
le personnel est plutôt satisfait de ne
plus “bouffer” de la fumée.
Côté clients, certains râlent, mais
s’exécutent, tandis que d’autres
trouvent que « c’est quand même
mieux comme ça ». La première saison sans tabac permettra de voir
comment les habitudes vont changer et comment fumeurs et nonfumeurs vont cohabiter sur les terrasses. Seule certitude, les emplacements réservés aux fumeurs et équipés en fonction n’intéressent personne.
Nouveau tour de vis, l’interdiction
totale de fumer n’intervient pas fortuitement. Depuis les lois Veil et
O
L’interdiction de fumer dans les lieux accueillant
du public et les lieux de travail est totale
depuis son extension, le 1er janvier 2008,
aux lieux de convivialité tels que cafés, hôtels,
restaurants, discothèques, etc. État des… lieux.
Évin, la connaissance des risques
entraînés par le tabac a apporté de
nouvelles données, notamment la
dangerosité de l’exposition à la
fumée de tabac, le tabagisme passif
classé “cancérogène”, facteur de
maladies cardio-vasculaires ou
amplificateur
de
pathologies
comme l’asthme. En conséquence,
le décret du 15 novembre 2006 est
venu renforcer l’interdiction de
fumer. Celle-ci s’applique depuis le
1er février 2007 aux lieux accueillant
du public ou qui constituent des
lieux de travail, aux établissements
de santé, aux établissements scolaires, aux transports en commun, et
Europe :
interdictions et aménagements
epuis la création en 1988 d’un Bureau européen de prévention du tabagisme, l’Europe a agi de manière à accélérer et rapprocher les dispositions législatives, réglementaires et administratives contre le tabagisme.
Une Europe sans tabac, appelée par le comité du même nom créé en 1999,
reste cependant en projet puisqu’à ce jour l’interdiction n’est totale que
dans quelques pays comme la Suède, la Slovaquie, le Royaume Uni. Ailleurs,
l’interdiction s’accompagne de modalités telles que des locaux fermés pour
les fumeurs en France et des espaces fumeurs dans les hôtels et restaurants en Italie. L’interdiction reste partielle en Allemagne (mais avec une
obligation de protéger les salariés du tabagisme passif), en Autriche, en
Belgique (interdiction limitée aux restaurants), au Danemark, en Espagne,
aux Pays-Bas, etc.
D
20
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
depuis le 1er janvier 2008 aux lieux
de convivialité qui ont eu onze mois
pour s’adapter économiquement
aux nouvelles règles.
Signalisation
apparente
Aujourd’hui, il est donc interdit de
fumer dans l’ensemble de ces lieux,
ce que doit rappeler une signalisation apparente, conforme à la nouvelle signalétique (arrêté du 22 janvier 2007). Il est aussi prévu des
modalités d’application dont le site
officiel tabac.gouv.fr/ donne l’essentiel et que nous reproduisons telles
quelles : « […] Dans les lieux fermés
et couverts, le responsable d’établissement peut décider la création
d’emplacements
réservés
aux
fumeurs. Dans les lieux de travail,
publics ou privés, leur mise en place
est soumise à l’avis du comité d’hygiène et de sécurité. »
Pour protéger les non-fumeurs du
tabagisme passif, ces emplacements
doivent être clos, équipés de dispositifs de ventilation puissante, et
aucune prestation ne peut y être
délivrée de telle sorte qu’aucun salarié, qu’il appartienne ou non à l’établissement, n’ait à y pénétrer avant
une heure après la fin de l’utilisation
du local. La superficie de ces emplacements ne doit pas être supérieure
à 20% de la surface de l’établissement et un emplacement ne peut
COMMERCES
Témoignages
● Jean-Michel Chavarochette
président du Groupement des métiers
de l’hôtellerie (GMH) de l’Allier
dépasser 35 mètres carrés. Un message sanitaire de prévention doit
être apposé à l’entrée. Les mineurs
de 16 ans ne peuvent y accéder. […]
Le fait de fumer hors des emplacements réservés à cet effet est sanctionné par une contravention de 3e
classe forfaitisée de 68 euros. Le fait
d’avoir sciemment favorisé la violation de l’interdiction de fumer, ou
de n’avoir pas mis en place les
normes applicables aux emplacements réservés aux fumeurs ou la
signalétique y afférente, est sanctionné par une contravention de 4e
classe, contravention forfaitisée
dans les deux derniers cas à 135
euros.
Précisons, d’après les questions/
réponses diffusées par le site déjà cité,
que les personnes peuvent fumer
sur les terrasses de brasseries et de
café à condition qu’elles ne soient
pas couvertes ou qu’elles soient
ouvertes côté façade ; les clients des
hôtels peuvent fumer dans leur
chambre si le responsable des lieux
n’en décide pas autrement. Enfin, le
contrôle et les sanctions relatives à
l’interdiction de fumer est assuré
par les officiers et agents de police
judiciaire, les inspecteurs et contrôleurs du travail ou encore certains
agents du ministère de la Santé. ■
« Pour les bars de quartier et de campagne où consommer, discuter et fumer vont
ensemble, l’interdiction de fumer est, après la répression de l’alcoolémie, une
catastrophe. La perte de chiffre d’affaires des établissements iraient de 30 à 50%,
leur exploitation risque de ne plus être rentable quand les propriétaires doivent
faire face en même temps à une augmentation des charges et des prix du côté de
leurs fournisseurs. La loi prévoit des espaces réservés ou tolérés pour fumer, mais
on voit mal les clients aller fumer dans des “aquariums” ; pour les clients qui sortent fumer sur le trottoir, on voit des riverains qui portent plainte pour le bruit qui
en résulterait. On peut en principe fumer sur une terrasse ouverte, mais est-ce que
le client voisin qui ne fume pas ne va pas pouvoir porter plainte ? Dans les hôtels, il
y avait des chambres fumeurs et non-fumeurs, mais est-ce qu’un hôtelier peut
encore se permettre cela sachant que le personnel peut maintenant refuser de faire
le service dans une chambre où le client n’a pas éteint sa cigarette depuis au moins
une heure ? »
● Nicole Maquart
Le Café de France à Ygrande
« Quand j’ai repris l’établissement avec mon mari en octobre 2007, nous n’avons pas
pensé à l’interdiction de fumer. Quand c’est arrivé, bien que nous soyons nousmêmes fumeurs, nous avons été stricts. Au début, il y avait des gens qui sortaient
leur cigarette, par habitude, on les arrêtait en leur disant de sortir s’ils voulaient
fumer. Ça s’est plutôt bien passé, mais chez les jeunes, notre clientèle du week-end,
quelques-uns ne sont plus revenus et les autres ont pris l’habitude d’aller fumer
dehors. Quant aux “pépés”, une bonne partie de notre clientèle en semaine, ils ne
fumaient plus guère. Mais cette année, dès que le temps est favorable, on sort la
terrasse… »
● Sylviane Lescuyer
cyber-café Le Jacquemart à Moulins
« Il était déjà interdit de fumer dans la salle des ordinateurs, par contre dans la partie brasserie nous avions peur qu’il y ait des récalcitrants à l’interdiction totale.
Certains ont râlé un peu et ils sont allés dehors ; maintenant il faut d’ailleurs penser à balayer les mégots sur le trottoir devant l’établissement… Quant à savoir si
cela nous a fait perdre des clients, du moins pour la partie brasserie, c’est encore
difficile à estimer. »
● Christian Belin
Le Grand Café à Moulins
« L’interdiction de fumer touche surtout les bars de quartier et de campagne ; dans
notre brasserie de ville, la clientèle s’est très bien adaptée, elle sort en terrasse,
même en hiver, pour prendre l’apéritif et fumer, elle rentre ensuite à l’intérieur pour
manger. La nouvelle réglementation n’entraîne pas de manque à gagner. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
21
COMMERCES
QUAND LA REPRISE
S’ACCROCHE AUX PFIL
Le départ en retraite d’un chef d’entreprise est une étape
cruciale et complexe – humainement et administrativement.
Comment transmettre ? Quand ? Et, surtout, à qui ?
Que ce soit un fils ou un jeune salarié,
le repreneur trouve dans les plates-formes d’initiative locale
(PFIL) un précieux ballon d’oxygène,
avec des prêts à taux zéro de 5.000 à 15.000 euros.
Stéphane Sabot,
La Colombière, Abrest
aste établissement perché audessus du val d’Allier, avec les
puys en toile de fond, La
Colombière exhale le charme cossu
des bonnes “maisons”. Créé en 1952
par les époux Sellier, repris en 1978
par Michel et Évelyne Sabot, l’hôtelrestaurant est devenu une des solides
références culinaires de l’agglomération vichyssoise.
Nouvelle transition, le 1er avril 2008 :
La Colombière est désormais dirigée
par Stéphane Sabot et son épouse
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Caroline, 36 ans tous les deux. Avant
de retourner au nid familial, le fils de
Michel Sabot s’est formé au lycée
Jean-Monnet d’Yzeure, puis a travaillé dans une autre institution, Le
Radio à Chamalières : « Je voulais
voir ailleurs, mais dans l’optique de
revenir ici. ».
La vocation était ancrée depuis longtemps : « Ma grand-mère avait un
hôtel de cure, j’étais toujours fourré
en cuisine. Et quand j’avais 12 ou
13 ans, j’aidais en salle, à La
Colombière. Des gens viennent
depuis 30 ans, ils se souviennent de
moi, quand j’apportais le pain et la
Études et projets
AGENCEMENTS
DE MAGASINS
tous commerces
Fabricant
A. Demard & Fils
22
carafe. » Revenu sur les hauteurs
d’Abrest il y a dix ans, Stéphane
Sabot a peaufiné le métier avec son
père, en cuisine : « Je l’accompagnais déjà au marché, quand
j’avais 10 ans, debout à 6 heures.
J’ai toujours aimé ça, parler avec les
fournisseurs. »
La reprise de l’affaire familiale a toujours semblé une évidence : « C’est
un bel établissement, une belle clientèle ; ç’aurait été dommage de laisser
passer ça. Cela fait deux ans qu’on a
lancé l’idée, un an qu’on s’y prépare
vraiment. Il faut le temps : au niveau
administratif, c’est infernal, je suis
allé cinq fois aux Douanes, c’est des
choses un peu lourdes, alors qu’il n’y
a que le prénom et le numéro de
SIRET à changer… Une reprise,
c’est déjà énorme, alors avec tout ça
par-dessus… »
L’aide de Vichy Initiative a mis un
peu d’huile dans les rouages : « Cela
m’a aidé pour l’achat de matériel,
quelques changements dans la décoration. C’est bien pour la mise en
route. » De toutes façons, Stéphane
Sabot n’est pas abandonné en rase
campagne : « Mon père continue
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
A. DEMARD & FILS
ZI “Le Coquet” – 03260 Saint-Germain-des-Fossés
Tél. 04.70.58.04.92 – Fax : 04.70.58.04.99
www.promebat.fr – [email protected]
COMMERCES
Stéphane et Caroline Sabot.
avec nous. Il a 56 ans, il va rester jusqu’à ses 60 ans. Il aime ça, il ne s’arrêtera jamais. Quand on a travaillé
30 ans à fond, on ne peut pas s’arrêter comme ça. Mais il peut davantage se consacrer à son travail de président des Logis de France de
l’Allier. »
La transition s’est faite en douceur :
« On n’était pas dans l’inconnu.
L’équipe nous connaît par cœur, elle
est fidélisée, on peut compter sur elle.
D’ailleurs elle appelle toujours mon
père “chef ”. » Mais la présence
paternelle ne fait pas d’ombre au fils,
qui a déjà imprimé sa patte en cuisine et entend bien faire évoluer
l’établissement pour attirer une
clientèle plus jeune sans dérouter les
habitués : « S’il était parti du jour au
lendemain, ça nous aurait fait un
bon coup de flip. On sait qu’il est
derrière, si besoin est. »
1950, à Saint-Gérand-le-Puy, et
déménagée en 1962 à Lapalisse.
Il y a quatre ans, il embauche le fils
d’un de ses salariés, Ludovic Faure,
jeune homme tout juste sorti du
lycée de Pont-du-Château avec un
bac pro d’exploitation de transport.
Ambitieux et énergique, l’ancien
triathlète stoppé net par une blessure à l’adolescence avait déjà tracé
son plan de route : « Être chauffeur,
et devenir chef d’entreprise. » Il en a
eu la « révélation » tôt, à 10 ou 11
ans : « Je suis monté dans le poids
lourd de mon père. »
Depuis le 1er janvier, le voilà aux
commandes d’une entreprise de
onze salariés, dont neuf chauffeurs :
« Je continue à rouler. Pour être
dans le bureau, il faut connaître ce
qui se passe sur la route. On sait de
quoi on parle, en particulier avec les
clients. » Serge Cafière reste pour
l’instant dans l’entreprise, « pour
donner la main » : « Je n’ai eu
aucune aide, sauf celle de la PFIL.
J’ai eu la chance que Serge Cafière
m’aide. Les transports et mon âge,
ça faisait peur aux banques ; j’ai eu
un doute quand elles me disaient
que j’étais jeune. Tout seul, j’aurais
laissé tomber. »
Les quatre ans passés dans l’entreprise sont aussi une chance, selon
l’ancien patron : « Il n’achète pas un
âne dans un sac. Il sait le bon et le
mauvais, à lui de faire ce qu’il
faut. » Car on ne s’improvise pas
chef d’une entreprise de transports :
« C’est un métier qui s’apprend,
avec la réglementation, les questions
sociales. Le métier est plus dur
qu’avant, c’est devenu draconien.
On ne peut plus déroger : au
moindre pépin, c’est la catastrophe.
Mais les petits transporteurs comme
nous s’en sortent mieux, car leur
prestation est plus pointue. Un gros
va chercher du volume, alors que
nous, une palette, on va la prendre. »
S’il concède « un peu plus de stress
qu’avant », Ludovic Faure se sent
bien dans son nouveau rôle, sans
renier son frais passé de chauffeur :
« Je roule, je fais de la mécanique, je
ne reste pas assis derrière un bureau.
C’est ce qui me plaît. »
■
Serge Cafière et Ludovic Faure.
Ludovic Faure,
transports Cafière,
Lapalisse
erge Cafière aurait pu vendre
son entreprise de transports à
un groupe : « Avec notre activité sur
l’est de la France, on intéressait des
gros de l’Allier et du Puy-de-Dôme.
Mais ce n’est pas facile de céder son
affaire et voir les salariés partir à
droite, à gauche. » Pas question de
voir engloutie une entreprise créée
par son père, Alfred Cafière, en
S
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
23
HÔTELLERIE
UN DÉCLIC
CONTRE LE DÉCLIN
DE L’HÔTELLERIE
A
vec un nombre d’établissements en chute libre,
l’Allier traverse une crise de l’hôtellerie plus
forte que dans les autres départements auvergnats.
L’hôtellerie classée a ainsi baissé de 40% en dix
ans (169 établissements et 4.831 chambres au 31
décembre 1997, 114 et 3.075 au 31 décembre
2007), contre un peu moins de 20% sur
l’Auvergne. Le secteur de la CCI Moulins-Vichy
n’échappe pas à la récession, avec en passant de
109 hôtels classés et 3.505 chambres à 68 et
2.100 sur la même période (source : service
Observation économique et études de la CRCI
Auvergne).
L’apparition de nouvelles normes de sécurité et
d’accès aux handicapés en 2005 et 2006 a incité
les deux CCI de l’Allier, le Groupement des métiers
de l’hôtellerie (GMH) et le Conseil général à
mettre en place un plan de prévention et développement de l’hôtellerie-restauration départementale.
Lancé en février 2008, il espère faire participer
une première tranche de 50 établissements à cette
opération unique en France. Des audits et des formations sont au menu d’un plan qui, par-delà la
mise aux normes des établissements, entend encourager les professionnels à élever la qualité des
prestations, l’accueil, la commercialisation.
« Si le déclin continue à ce rythme-là, dans dix ans
l’hôtellerie sera condamnée », prophétise JeanMichel Chavarochette, président du GMH, qui
appelle ses collègues à engager une « révolution
culturelle ». Seule éclaircie, la tourmente de l’hôtellerie épargne la restauration qui, selon l’étude du
service Observation économique de la CRCI
Auvergne, a même connu une légère embellie en
dix ans (de 494 à 523 restaurants sur l’Allier, de
289 à 304 sur le territoire de la CCI MoulinsVichy).
JEAN-LUC PETITRENAUD
MAJUSCULE AU TRAIT D’UNION
L
a caravane Jean-Luc Petitrenaud a fait étape au Trait d’Union, jeune restaurant moulinois déjà repéré par les guides, mais dans lequel le chroniqueur gastronomique de
France 5 et Europe 1 n’avait jamais mangé : « Normalement, je ne fais jamais cela, mais
j’ai reçu une dizaine de lettres enthousiastes qui me parlaient d’un grand de demain. Je
me suis dit que je ne pouvais pas laisser tomber cette maison sans la connaître. J’adore
le risque, je le raconte comme une aventure. »
Issu d’une famille de rapatriés d’Indochine de Noyant-d’Allier, Vincent Hoareau synthétise les cuisines asiatique et française, et les transcende à sa façon : « Cette culture eurasienne, c’est une rencontre qui m’enchante. Une vraie culbute des cultures. Mais je ne
cherche pas l’exotisme, je m’accroche à la vérité des gens », explique Jean-Luc
Petitrenaud pendant une pause dans le tournage d’une Escapade gourmande diffusée
le 27 avril sur France 5. L’exubérance dopée au saint-pourçain après un déjeuner au
9/7 d’Olivier Mazuelle – dont il a également salué le travail dans le livre d’or et sur
Europe 1–, le chantre d’une cuisine plus proche du terroir que des étoiles glisse à Vincent
Hoareau, avec une pincée de paternalisme : « J’espère que tu restes les pieds sur terre,
que tu ne vas pas me faire une cuisine hystérique. »
LE CFH AUX PETITS OIGNONS
L
es stages inter-entreprises, financés par le FAFIH (Fonds de formation de l’industrie hôtelière) et mis en place par le CFH (Centre de formation hôtelière) de Vichy
n’en sont qu’à leur début.
● Préparation aux entretiens individuels professionnels (26 mai) ;
● Guide des bonnes pratiques d’hygiène et la qualité alimentaire en restauration
(4 et 5 juin) ;
● Sécurité : les risques professionnels (11juin) ;
● Perfectionnement barman-limonadier (23 et 24 juin).
Ces stages s’adressent aux professionnels salariés des entreprises de moins de dix
salariés. Ils sont aussi ouverts aux chefs d’entreprise non-salariés et aux salariés des
entreprises de plus de dix salariés ; pour connaître les modalités de prise en charge,
le programme détaillé et les conditions d’inscription, contacter le CFH.
La formation d’adaptation à l’emploi en hôtellerie-restauration est dispensée au CFH
pour les métiers de cuisinier, serveur en restaurant et bar-brasserie. Il s’agit d’un parcours de formation individualisé financé par le Conseil régional, sur quatre mois environ, en atelier permanent (avec alternance CFH/entreprise). Ce parcours a deux
objectifs : acquérir des bases de connaissance dans le métier sur une ou plusieurs
activités spécifiques afin d’intégrer un emploi, se perfectionner en pratique et en théorie sur une ou plusieurs activités spécifiques pour faciliter l’adaptation à un emploi à
l’issue de la formation.
✐ 04.70.30.41.44.
24
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
ACTUALITÉ
DE L’ANIMATION À L’AÉRODROME
L
a fédération des associations aéronautiques moulinoises (FAAM) organise
une série d’animations à l’aérodrome de Moulins-Montbeugny, avec le
soutien de la CCI Moulins-Vichy. Voici les prochaines :
25 mai : Modèle Club, journée inter-clubs (brevet de démonstration) ;
7 et 8 juin : Modèle Club, rassemblement d’hélicoptères ;
21 et 22 juin : grand prix de Magny-Cours ;
28 juin : journée inter-associations (journée d’échange au sein de la FAAM) ;
6 et 7 septembre : Modèle Club, voltige planeur.
✐ Tél. 04.70.20.03.79.
AQP QUANTITÉ ET QUALITÉ
P
our la 5e édition du concours régional des bonnes pratiques Qualité, Sécurité,
Environnement et du Développement durable, 24 entreprises ont présenté 37 dossiers – deux fois plus qu’en 2007 – à l’association AQP, organisatrice du concours
avec plusieurs partenaires*.
Le jury a remis ses cinq trophées, le 24 avril, à cinq entreprises : Les Brigandines
(Clermont-Ferrand), pour son atelier de création de vêtements originaux à partir de
matériels recyclés ; Galva Éclair (Saint-Pourçain-sur-Sioule), pour son permis à points
“cariste” ; ERDF Moulins (Moulins) pour le ré-embellissement des postes électriques de
distribution publique par des jeunes en réinsertion ; CERF (Bransat), pour son action
“Pour vivre heureux, développons et communiquons durablement”, et Actémium
(groupe Vinci Energie, Chamalières) pour l’organisation d’événements intérieurs sur la
sécurité et l’environnement.
CERF (Concassage, extraction, recyclage, fournitures), entreprise créée en 1825 à
Bransat – où elle a toujours son siège –, est dirigée par Yves Lacot. Elle a réaménagé
ses douze sites d’exploitation pour agir dans le développement durable. La démarche
distinguée présente le double objectif de préserver l’environnement, notamment le
cadre de vie des riverains, et de développer dialogue et concertation avec les interlocuteurs de l’entreprise. CERF a ainsi mis en place une stratégie de réduction des bruits
et des vibrations (barrières anti-bruits, capotages de machine, bandes transporteuses,
programmation des explosifs) ; réduction des poussières (arrosage des pistes, lavage
et bâchage des véhicules) ; gestion des eaux (recyclage, aires de lavage étanches,
traitement des eaux rejetées) ; gestion des déchets (collecte sélective, registre de sortie) ; mise en place d’une commission de concertation avec la population locale, rencontre au moins annuelle avec les élus et tenue d’un registre des plaintes.
Les Brigandines sont une Scop (Société coopérative de production) créée en mars
2007 à Clermont-Ferrand par Patricia Vernadat, couturière et médiatrice socio-économique, et Pomme Biache, plasticienne et chargée de mission de développement culturel en milieu pénitentiaire. Leur travail s’inscrit dans une démarche affirmée de développement durable : créer des vêtements, accessoires, décorations et objets signalétiques en valorisant le rebus (textiles usagés, matériaux glanés ou donnés). La principale activité des Brigandines est la réalisation de pièces originales sur mesure destinées
à la vente dans leur local commercial, 38, avenue des États-Unis. Cette production
s’adresse aux particuliers mais également aux compagnies de spectacles vivants, aux
entreprises, etc.
Les Brigandines ont également à cœur de faire partager les savoirs qu’elles développent en concevant un lieu d’échanges et de rencontres. Une fois par semaine, leur
atelier accueille toute personne (homme, femme, “junior” ou senior, bénéficiaire ou non
des minima sociaux) souhaitant être accompagnée dans ses réalisations textiles,
quelles que soient ses connaissances en couture, selon le principe du recyclage de
l’existant.
* DRIRE, CRCI, Conseil régional, Chambre de métiers d’Auvergne, MACIF, PSA, les CCI d’Auvergne.
TGV EN AUVERGNE :
LA FIN DU TUNNEL ?
A
vec la saturation annoncée de la ligne ParisLyon, le passage du TGV en Auvergne n’apparaît plus comme une lubie. Le 15 décembre, à
Vierzon, une association de lobbying était constituée
autour du ministre auvergnat Brice Hortefeux et du
sénateur du Cher Rémy Pointereau, en présence de
nombreux élus et représentants des chambres consulaires – dont la CCI Moulins-Vichy, membre du
conseil d’administration.
Désormais, la création d’un TGV Grand Centre
Auvergne a également les faveurs de la SNCF, en mal
de développement sur sa “voie royale” Paris-LyonMarseille. A l’invitation de la CCI, la SNCF a chargé
Michel Lebœuf, directeur du développement à
Voyageurs France Europe (VFE), de présenter le projet
dans les locaux vichyssois de la CCI, début mars.
« Dans cinq à dix ans, la ligne à grande vitesse ParisLyon sera saturée, explique le responsable de cette
filiale de la SNCF. Comme il faut 15 à 20 ans pour
créer une nouvelle ligne, il est temps de s’y mettre. »
Colonne vertébrale du rail français depuis la nuit des
trains, l’axe Paris-Lyon-Marseille commence à se tasser,
à mesure que les projets à grand vitesse apparaissent
vers Turin, Barcelone, la région PACA ou le LanguedocRoussillon.
« La meilleure façon de doubler la ligne, c’est de passer par l’ouest », assure Michel Lebœuf. Le long crochet par le Centre et l’Auvergne n’a rien du plus court
chemin entre un point A et un point B, mais l’évolution
des rames de TGV s’affranchit de la logique géométrique. En dessinant leur itinéraire à travers les steppes
ferroviaires du Centre, de l’Auvergne et du Limousin,
les responsables de la SNCF ont eu l’idée de joindre
l’utile au rentable en proposant un raccordement à la
ligne Paris-Clermont, au sud de Nevers. « Cela permettrait de faire Paris-Clermont en deux heures », souligne
Michel Lebœuf.
Le TGV du futur roulerait à 360 km/h sur son nouveau
tracé, puis reviendrait à une vitesse plus sage sur la
“vieille” ligne. Une façon de « mettre en synergie le
moteur financier avec les besoins en aménagement » :
« L’État veut développer 2.000 km de lignes nouvelles.
Le contexte est très favorable, mais il faut un consensus
politique très fort sur les régions concernées. »
Le TGV Grand Centre Auvergne nécessiterait 430 à
450 km de voies nouvelles, soit un investissement de
10 milliards d’euros. Il quitterait Paris par la gare
d’Austerlitz – la gare de Lyon étant elle aussi saturée.
Une quinzaine de liaisons quotidiennes entre Paris et
Clermont seraient mises en place : « Il y aurait des
bolides, et des trains qui s’arrêteraient à Moulins, SaintGermain-des-Fossés et Vichy. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
25
ACTUALITÉ
BUDGET DE LA CCI :
LA TATP POURSUIT SA BAISSE
L
BIENVENUE
AU CLUB DES 1.000
e vote du budget 2008 de la CCI Moulins-Vichy a vu la taxe additionnelle à la taxe professionnelle (TATP) poursuivre une baisse
amorcée en 2003. Le taux de pression fiscale est ainsi passé à 2,05% ;
il était de 2,09% en 2007, 2,30% en 2003, et 2,47% en 1989. Le produit de cette taxe – calculée sur les investissements des entreprises –
augmente néanmoins. La TATP est une part essentielle du budget de la
CCI : 4.657.000€ sur 7.372.000€ – un budget de fonctionnement
auquel s’ajoute un budget d’investissement de 1,5 M€.
I
maginé en 2005 par Hamid Berkani, vice-président de la CCI de
Clermont-Ferrand/Issoire, d’abord pour accompagner la création de
l’École de la deuxième chance (E2C) en Auvergne, le Club des 1.000
entreprises citoyennes d’Auvergne a rapidement fédéré les chefs d’entreprises soucieux d’agir face aux problèmes de société et d’impliquer
leur entreprise dans une démarche citoyenne.
C’est cette dernière que Mathieu Pigny, animateur du Club, éclairera,
au cours d’un module de trois heures, jeudi 22 mai dans les locaux
consulaires de Vichy. Après une définition de l’entreprise éthique selon
le Club des 1.000, des démarches citoyennes très concrètes seront
explicitées en matière de :
● lutte contre les discriminations (ses divers aspects, l’effet de la loi du
16 novembre 2001 sur les entreprises, les procédures de gestion des
ressources humaines, diversité culturelle et discriminations) ;
● égalité homme/femme (le rapport de situation comparée, support
de la négociation sur l’égalité, les aides de l’État aux entreprises) ;
● travailleurs handicapés (la loi du 11 février 2005, les aides de l’État
aux entreprises).
Le Club des 1.000 propose beaucoup d’autres rendez-vous pour des
actions régionales et des formations avec un temps fort, jeudi 12 juin,
pour la remise de ses trophées des bonnes pratiques citoyennes. En
2007, le Club avait distingué les cuisines Gilbert (Bourbonl’Archambault) pour l’intégration d’un jeune en difficulté.
UN AMPHITHÉÂTRE
EN MÉMOIRE DE
JEAN-YVES CLUZEL
L
e 18 mars 2007, la disparition de Jean-Yves Cluzel avait bouleversé
les élus et les équipes de la CCI Moulins-Vichy, dont il était vice-président. Un an plus tard, son charisme ne s’est bien évidemment pas
effacé des mémoires. La CCI, où il siégeait depuis 1991, a souhaité lui
rendre hommage en lui dédiant l’amphithéâtre de ses locaux vichyssois,
lors de l’assemblée générale du 9 mars.
✐ Contact : 04.73.43.43.43.
Indicateurs économiques
P
arce que les indicateurs économiques de base sont devenus
d’un usage quotidien pour la gestion de l’entreprise, MVE
publie les plus significatifs recueillis auprès des centres de documentation de la CCI-MV.
• Prix à la consommation (base 100 en 1998) : 118,70 (mars
2008), variation de +3,2% sur 12 mois, taux d’inflation sur
2006 à 2007 = 1,5%.
• Indice des loyers (qui se substitue à l’indice du coût de la
construction comme référence pour la révision des loyers en
cours de bail dans le parc locatif privé) : 114,30 (1e trimestre
2008).
• Plafond mensuel de la sécurité sociale 2008 : 2.773€.
• SMIC horaire brut à compter du 01.07.07 : 8,44€.
• Taux de chômage dans l’Allier en février 2008 : 7,3%
(Auvergne : 6,7% ; France : 7,5%).
26
UN DOSSIER REJETÉ
EN CNEC
S
uite à un recours en annulation déposé par le préfet de l’Allier, la
Commission nationale d’équipement commercial (CNEC) s’est
réunie le 2 avril pour examiner la demande de création d’un magasin
Weldom (matériaux du bâti) à Dompierre-sur-Besbre (voir MVE 150).
Le dossier déposé par les Ets Georges Schiever & Fils a été rejeté par
la CNEC ; la CDEC l’avait accepté tacitement, le quorum n’ayant pas
été atteint, le 20 novembre 2007.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Mai 2008 – N°152
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