Maison de la médina de Sfax
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Maison de la médina de Sfax
Typo log ie : Maison de la médina de Sfax Pays : Tunisie CON TENU DE LA FICHE Synthèse Groupe analytique Formes de la typologie Inventaire des typologies du pays État actuel de vitalité et conservation Processus de transformation Capacité pour être réhabilité Lexique SYNTHESE La médina de Sf ax présente l’architecture des cités arabo-musulmanes en Tunisie. On peut trouv er cette typologie dans un bon nombre de métropoles arabo-musulmanes en Tunisie qui sont pour la plupart des v illes portuaires (Sousse, Gabès, Mahdia, etc.). Il est rare que ce ty pe de construction dépasse les trois siècles de v ie. Cette maison correspond au ty pe connu sous la dénomination « maison à patio », autour duquel on organise l’espace. La f onction d’habitat cède de plus en plus la place à la fonction économique, notamment le commerce, les services et les petits métiers (surtout celui de la chaussure), provocant sa transformation en souks ou en ateliers sans aménagement spécial, ce qui engendre soit une transf ormation irrév ersible du bâti soit sa détérioration plus ou moins récupérable. GROUPE ANALY TIQUE DE LA TYPOLOGIE Urbain Groupé Fixe Déf initif Permanent « Assis » Élev é / moyen Compacte (Milieu) (Implantation) (Caractère) (Origine) (Usage) (Culture) (Niveau économique) (Morphologie) FOR MES DE LA TYPOL OGIE INVENTAIRE DES TYPOLOGIES DU PAYS Maison de la médina de Tunis Maison de Testour Maison de Soliman Maison de la médina de Sfax Maison du borj de la banlieue de Sfax Maison de Tozeur (Djérid) Maison de Matmata Maison de Douiret-Chenini Maison de Djerba Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/5 Ma ison d e la méd ina d e Sfax FOR MES DE LA TYPOL OGIE Implantation Tissu urbai n On peut trouv er cette typologie dans une ville portuaire (comme Sf ax) ou dans bon nombre de métropoles arabomusulmanes qui, en Tunisie, sont aussi des v illes portuaires (Sousse, Gabès, Mahdia, etc.). Usage/activité asso ciée Habitation Datation Élévation Ce type de construction dépasse rarement les deux siècles de v ie. Altitude Orientation . Schém a fonctionnel Coupe L’orientation pour les constructions isolées est généralement le sud, sudest. Dans les centres urbains à constructions contiguës, c’est la pièce maîtresse donnant sur le patio qui occupe l’orientation priv ilégiée : le sudest. Surface au sol Env iron 200 m² Surface du logem ent Env iron 200-400 m² RC. Parf ois deux niveaux : le deuxième peut constituer un logement indépendant. ±0 Nombre d’étages Nombre de logements Nombre de familles +1 Généralement, un seul logement pour le niv eau du RC. Le premier niv eau, à l’origine lié au niveau du RC comme serv itude, peut évoluer pour donner un deuxième logement. À l’origine, le logement était destiné à abriter une famille élargie. Mais dans chaque chambre peut loger une famille restreinte et, les fils se déplaçant, les serv ices deviennent communs. 6 membres ou plus. Couvertur e Nombre mo yen d e m embres par f amille Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/5 Ma ison d e la méd ina d e Sfax Murs Murs porteurs de maçonnerie de moellons hourdés au mortier de chaux. Ossature Le f ranchissement av ec les poutres en bois est f réquent. L’utilisation des v oûtes n’est pas une exception. Couverture Généralement plane, constituant une terrasse en bois et dalle de chaux. Revêtements de finition Généralement, de l’enduit de mortier de chaux aérienne. Le rev êtement en céramique traditionnelle, comme protection, mais surtout à titre décoratif, est présent seulement dans les riches demeures, et particulièrement au patio. . Ouvertures et saillies en façade Il n’y a pas de f enêtres sur la rue ; la porte d’entrée est la seule ouv erture en f açade. Fenêtres au second niv eau. Systèm es traditionnels de conditionnement de l’air Pas de systèmes spéciaux. La mitoy enneté, la légèreté de la couv erture et le patio central conf orment un système adéquat et bien adapté aux conditions climatiques de la zone. Systèm es d’approvisionnem ent en eau potable Le puits et la citerne qui recueille d’approv isionnement en eau. l’eau de pluie sont les moy ens Systèm es d’évacu ation des eaux u sées . Av ant l’existence de l’assainissement public, les eaux usées étaient évacuées dans une f osse couv erte, v idangée régulièrement, et l’on utilisait l’eau de la lessiv e ou similaire pour irriguer les arbres fruitiers dans les zones agricoles. . . Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 3/5 Ma ison d e la méd ina d e Sfax ETA T AC TUEL DE VITALI TE E T C ONSERVATI ON La f onction d’habitat cède de plus en plus la place à la fonction économique, notamment le commerce, les services et les petits métiers (surtout celui de la chaussure), provocant sa transformation en souks ou en ateliers sans aménagement spécial, ce qui engendre soit une transf ormation irrév ersible du bâti soit sa détérioration plus ou moins récupérable. PROCESSUS DE TRANSFORMA TION Effet / Cause Depuis son accession à l’indépendance, la Tunisie a connu une év olution socioéconomique et culturelle, accentuée au cours des dernières décennies. Le dév eloppement économique a généré une amélioration des conditions de vie, et un accroissement démographique notoire. L’évolution sociale a été marquée par une déstructuration des modes de vie communautaires, conséquence de l’indiv idualisation de la production économique. Ce processus a abouti en déf initiv e au passage de l’habitation patrilocale à caractère traditionnel à l’habitation indiv iduelle dite moderne. L’architecture traditionnelle caractérisée par la f ixité de ses formes n’apporte plus les réponses suffisantes aux nouveaux besoins qui se dessinent en matière d’habitat. C’est ce qui a poussé les concepteurs à produire une nouv elle architecture qui se veut mieux adaptée mais qui se cherche encore. . Transformations t ypologiqu es Modif ication du paysage urbain aussi bien au niveau de la volumétrie qu’au niv eau de la structure et de l’organisation spatiale. Les origines sont diverses et pas nécessairement liées à l’ abandon de certains matériaux et techniques traditionnelles. L’ adoption d’ un nouveau code d’ urbanisme marginalisant l’ architecture introvertie (maison à patio sans façades extérieures) au profit d’ une architecture extravertie est l’ une d’ elles. Nouv elle organisation spatiale par une nouvelle affectation des espaces (chambre à coucher, salon, salle à manger, etc.). Adoption de schémas d’ organisation venus d’ ailleurs parce qu’ ils sont perçus comme des signes de la modernité. La superposition de plusieurs pratiques sociales de l’ espace génère souvent certains conflits entre formes et fonctions. Amélioration des installations sanitaires et transf ormations pouvant toucher la cuisine et certaines pièces. Superposition de deux pratiques sociales de l’ espace (l’ une traditionnelle et l’ autre « moderne »). . Changement d’usage Abandon de la maison par ses anciens propriétaires pour être transformée soit 1 en souk soit en ateliers abritant des serv ices ou des petits métiers (chaussures, bijoux) soit en locaux pour le commerce en gros (tissus, habillement, chaussures, etc.). Change ment du propriétaire de la maison ou de son statut social. Changement dans l’utilisation des m atériau x et d es techniques de construction Utilisés, vivants : les pierres appareillées (encadrements), les moellons et la chaux (même si actuellement leur utilisation n’est ni systématique ni généralisée). Peu utilisés, en d éclin : les pierres appareillées ou en moellons. Les murs montés en pierre sont considérés comme plus résistants et offrant un meilleur confort thermique que les murs de briques en double cloison. N’étant plus utilisés : aucun, mais certaines techniques ou matériaux sont peu présents v oire rares. Nouvelles in corporations : le ciment, le béton armé, l’acier et les produits rouges industriels. Les raisons économiques (disponibilité sur le marché) et psychologiques, voire culturelles (leur utilisation est associée à la modernité). . Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 4/5 Ma ison d e la méd ina d e Sfax CAPACITE POUR E TRE REHABILI TEE Asp ects d e la t ypologie Notation de 0 (très mauvaise) à 10 (exc ellente) • • • Capacité pour être vendue ou louée sur le marché immobilier Capacité pour s’adapter aux exigences f amiliales et sociales actuelles Capacité pour s’adapter aux exigences de conf ort actuel 8 2 3 . Notation de 0 (insignifi ante) à 10 (très grande) • • • Difficulté technique pour la réhabiliter Difficulté administrativ e pour la réhabiliter Difficulté budgétaire (coût très élev é) pour la réhabiliter 2 0 5 Barrièr es qui empêchent/provoquent que l’usager ne décid e pas de r éhabiliter Notation de 0 (ne représ ente pas une barrière) à 10 (représ ente une très i mportante barrière) • • • • • • • • • • • • • • Difficultés administratives Difficultés techniques importantes Dégradation irréversible du bâti Catalogage/protection du bâtiment Coût important de réhabilitation Absence d’aides économiques/subv entions Coût du projet et des autorisations Statut du bâti/location Inf lation des prix immobiliers Dégradation sociale (délinquance, etc.) Dégradation environnementale (absence d’inf rastructures minimales, etc.) Désir de changer ce bâti pour du bâti moderne Manque de sensibilisation/v alorisation de la part des usagers N’est pas jugé nécessaire (par l’usager) 0 3 5 1 5 2 6 6 3 4 . 1 9 9 9 . Commentaires Les constructions sont plus ou moins récupérables suiv ant leur âge et les matériaux de construction utilisés. Là aussi, la f ourchette est très large et on peut rencontrer un grand nombre de situations. LEXIQUE 1. Souk : ensemble de boutiques de commerce ou d’ateliers pour l’artisanat, les services ou les petits métiers. Création de la fiche : 23/02/01 Dernière modification de la fiche : Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 03/05/01 5/5