Conseil de quartier du 26 juin 2012 - Centre Ville
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Conseil de quartier du 26 juin 2012 - Centre Ville
CENTRE VILLE Réunion du 26 juin 2012 La réunion s’est tenue en présence de Mme Etave et Mme Viguié, adjointes au Maire référentes du conseil de quartier et de 36 habitants. Sont également présents les intervenants conviés : M. Moineau, adjoint au Maire en charge du CLSPD ; Mme Morin-Payé, Commissaire Divisionnaire de la police nationale accompagnée du Commandant Verdru ; Mme Vidal, Chef de service de la police municipale ; Mme Schmidt, Directrice de la Citoyenneté et Démocratie à la Ville accompagnée de Mme Bertrand-Lucchese, coordinateur sécurité prévention tranquillité publique ; M. Ranucci, Principal du collège D. Casanova ; M. Marand, Principal du collège Lakanal ; Mme Tamarat, représentante de la FCPE du collège J. Perrin et de l’association « Les Couleurs de la Dalle » ; M. Chalmessin, représentant de l’association « Espoir » ; M. Chabbi, responsable des Centres de quartier préadolescents ; M. Dazin et M. Meunier, direction du service maintenance de l’OPH. Mme Soler, Directrice de l’école élémentaire Jean Moulin ; Mme Isckia, Directrice de l’école élémentaire A Joliot Curie ; M. Serandour, Directeur de l’école élémentaire B ; M. Corzanoi, représentant de l’association « Enjeux Pionniers » ; M. Maadour, Directeur Semise sont excusés. Sécurité, tranquillité et prévention Madame Etave précise qu’une partie des questions de prévention et de sécurité a été abordée lors de la précédente réunion, avec la présentation des équipements et des structures mis à la disposition des jeunes. La présente séance est organisée à la demande des habitants, en présence de tous les partenaires qui agissent dans le domaine de la prévention, la tranquillité publique et la sécurité. Le même sujet a été abordé en décembre 2010. Depuis, un nouveau centre de quartier pour les préadolescents a été créé sur la dalle Robespierre. Pour autant, les habitants continuent à interpeller les pouvoirs publics sur les incivilités ou les nuisances sonores dues notamment aux rodéos motos. Sur cette question des deux roues, Madame la Commissaire précise qu’un renfort de brigades équipées de motos légères sérigraphiées circule régulièrement. Toute la difficulté est d’interpeller les auteurs sans risque d’un accident de la circulation. C’est la raison pour laquelle elle invite les habitants et les bailleurs à signaler tout véhicule deux-roues stationné dans les parties communes des résidences, les caves … Monsieur Moineau indique que les habitants savent bien souvent où sont cachées les motos utilisées pour les rodéos dans les cités, mais n’ont pas le réflexe de le signaler au bailleur ou à la police. Par ailleurs, Monsieur Moineau ajoute qu’il ne s’agirait pas de répondre seulement par la sanction : on peut aussi travailler sur la prévention comme cela se fait sur Commune de Paris, où une sensibilisation des jeunes est en cours par le biais d’une association et du conseil de quartier. Beaucoup d’incivilités sont trop peu verbalisées : les vélos et les motos roulent sur les trottoirs, les stationnements anarchiques sont récurrents…. Le quartier se dégrade de plus en plus, qui s’en occupe ? Les habitants ne veulent pas appeler la police par peur de représailles. Le commissariat enregistre environ 6000 plaintes annuelles et très peu de personnes ont fait l’objet de représailles. Madame la Commissaire explique que la présence policière dans le quartier est réelle. Outre les patrouilles, elle intervient sur tous les lieux (une cage d’escaliers, un hall) pour lesquels elle a un signalement ; elle effectue des contrôles d’identité, et des surveillances sont mises en place. Elle ne peut toutefois pas rester en permanence sur un secteur, d’autant que les points de fixation se déplacent. Dès qu’il y a une interpellation, dans le cadre d’un délit constaté, la personne mise en cause fait l’objet d’une procédure dont il est rendu compte à la justice. Que fait le Maire pour les stationnements anarchiques ? Parfois, une douzaine de voitures sont en double file dans l’avenue Roger Derry et sur la RD5 devant Leader Price ainsi qu’à l’angle face à l’église les jours de marchés et des motos stationnent sur les trottoirs. Les deux polices verbalisent. La police nationale, quant à elle, est équipée du PV électronique. Une habitante souligne une tension palpable dans le quartier, un climat différent depuis trois mois autour de l’église et un sentiment d’insécurité qui s’aggrave depuis six mois : des groupes de jeunes gens sont munis de cannes anglaises, les pétards explosent en permanence, des bouteilles en verre sont lancées, les motos empruntent les rues en sens interdit… La présence de groupes de jeunes peut faire peur, explique Mme la Commissaire, mais nous sommes dans un pays de droit et aucun texte de loi ne permet d’interpeller quelqu’un pour cette seule raison. De la même manière, être en possession d’une béquille n’est pas en soi interdit, Seul son usage permet de constater s’il s’agit d’une arme par destination. Peut-on augmenter la présence policière dans notre quartier ? Madame la Commissaire explique que le CentreVille retient toute son attention. La délinquance est visible. C’est le centre névralgique de la ville, desservi par de nombreux habitats, un grand marché et des transports. Ce qui est préoccupant en ce moment, ce sont les « vols violence » de colliers et de téléphones portables. La police s’adapte en fonction des délits. Un groupe d’enquêteurs au commissariat connaît bien les délinquants locaux. Un mineur récemment interpellé pour ce type de faits a avoué être à l’origine d’au moins 28 faits. Monsieur Moineau confirme une montée ces derniers temps du sentiment d’insécurité ressenti dans la ville. Il est légitime de la part des Vitriots de se poser la question du rôle du Maire et de celui de la police. Tous les partenaires (police, services de la ville, bailleurs, transporteurs….) sont mobilisés au sein du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, et tous sont encouragés à produire des actes, chacun dans son domaine de compétence. Pourquoi avoir enlevé les ilotiers ? Peut-on mettre en place des agents de proximité de la police nationale ? L’ilotage est un principe, une manière de servir et l’accroissement des missions de la police nationale a rendu plus difficile sa mise en œuvre mais des patrouilles pédestres demeurent. A Vitry, le commissariat est composé d’environ 140 agents pour 85 000 habitants qui doivent opérer 24h/24, non seulement sur le terrain mais aussi dans les locaux de police pour recevoir les plaintes…. Les procédures administratives et judiciaires occupent une grande partie des agents, procédures qui s’alourdissent avec la réforme de la procédure pénale. Monsieur Moineau pense que le renforcement des effectifs de police est un combat qui est à mener avec les habitants : peut-être que les habitants d’autres villes ont manifesté plus fortement leur besoin de sécurité au vu du nombre de policiers en place : un policier pour 150 habitants à Neuilly/un policier pour 1500 habitants à Vitry. La création de la police municipale n’a pas joué sur le nombre de postes au commissariat, qui a été maintenu. La police nationale a été allégée des pièces d’identité, aujourd’hui à la charge de la mairie. Les forces de l’ordre ne sont pas toujours correctes avec les jeunes et vice et versa. La police fait ce qu’elle peut avec les moyens qu’elle a, l’administration ne fait rien. Il faut sensibiliser les parents et engager leurs responsabilités. La police municipale ne sert à rien ; elle se promène dans le quartier, voire dans les commerces, on voit même des agents qui font leurs courses. Madame Vidal explique qu’il ne faut pas confondre la police municipale et les agents de surveillance de voie publique qui ont pour missions principales les sorties d’écoles, le respect de la zone bleue et du stationnement. Une présence sur la voie publique de la police municipale permet de nouer des contacts avec les commerçants, et d’obtenir des remontées d’informations sur leurs éventuelles difficultés. Une habitante précise qu’elle a été témoin d’un incident à la poste qui s’est réglé grâce à la présence de la police municipale. Les deux polices travaillent ensemble avec chacune ses propres missions, complète Mme la Commissaire. Par exemple, le contrôle des stationnements, qui est une mission commune est réparti entre les deux services. La police municipale est sollicitée pour venir en renfort dans plusieurs domaines (manifestations, interpellations..). Il existe une bonne collaboration. Concernant le comportement des agents, malheureusement cette question se pose dans tous les corps de métiers : le personnel est composé d’une majorité de bons éléments et de quelquesuns, moins consciencieux. Vous pouvez par exemple appeler le standard du commissariat, vous aurez plusieurs manières de répondre. En cas d’incident, je vous invite à m’appeler directement en indiquant précisément la date et l’heure de l’incident. Je ne peux intervenir qu’à partir de faits réels, et non sur la simple rumeur. Une habitante dit que bien souvent, les gens n’osent pas appeler car quelqu’un d’autre va le faire ou bien le temps que la police arrive, l’incident sera terminé. Personnellement, j’ai appelé l’an passé plusieurs soirs de suite, la police a été réactive. Quelle est la formation de la police municipale : je suis animatrice aux centres de loisirs maternels, lors de la journée de la fête des Lilas, je travaillais au parc du Coteau qui a reçu 4000 habitants. Cinq policiers municipaux étaient là et je ne comprends pas à quoi ils servaient. Ils ont verbalisé mon véhicule mais lorsque celui-ci a été vandalisé aucun agent n’était présent. Il existe un concours spécifique de chef de police municipale ou de gardien de police municipale suivi de six mois de formation, informe Madame Vidal. Nous sommes recrutés par la mairie, nous avons donc le même employeur. Lors de la fête des Lilas, notre mission était d’assurer la sécurité intérieure du parc. Les habitants ont essayé de parler aux jeunes avec le sentiment d’un échec et pensent plutôt qu’il y a une lacune dans l’éducation parentale. Il y a un problème de respect des lieux, qui est également mal géré par le bailleur. Pour Monsieur Chalmessin, il ne faut pas avoir peur de sa jeunesse. La police doit être le dernier recours. L’éducation doit passer avant. Il faut prendre le temps de parler aux jeunes. Les enfants respectent leurs parents. Seule une minorité d’enfants reste en dehors du respect des règles de l’adulte. A quel moment on respecte l’adulte et l’adulte l’enfant ? Les incivilités proviennent aussi des adultes (stationnement, débordements de détritus…). Le dialogue fonctionne toujours. Un habitant pense qu’il est fondamental de recréer des liens sociaux. Il est vrai que c’est une minorité d’enfants qui pose problème, mais ceux-ci sont de plus en plus jeunes et sont pris en main par des plus grands pour servir de guetteurs. La lutte contre le trafic de stupéfiants est une priorité, de grandes opérations ont été réalisées dans certains quartiers avec des surveillances et des enquêtes parfois de longue haleine, nécessaires pour remonter les réseaux. C’est pourquoi toute information transmise à la police est essentielle pour démanteler ces réseaux, notamment les signalements d’occupation de halls. Le rôle de l’éducateur n’est pas de s’occuper des dealers, confirme M. Chalmessin. Cela, c’est le rôle de la police. Mais les enfants qui squattent les halls habitent le plus souvent sur place, ce sont vos enfants. Un habitant indique que les jeunes qui squattent la cité n’y vivent pas. Ce sont de jeunes adultes qui viennent en voiture, boivent et se livrent à des trafics et à des rackets. Effectivement, il faut appeler la police pour constater le flagrant délit. En cas de racket, il faut que la victime porte plainte pour déclencher une enquête. Des effectifs de nuit patrouillent sur l’ensemble de la commune, renforcés de policiers de la SDSS (SousDirection des Services Spécialisés) mis à disposition du Directeur Territorial de la Sécurité de Proximité du Val de Marne. Combien d’éducateurs sont présents sur la commune ? Madame Etave explique que cinq éducateurs exercent leurs missions sur des quartiers précis et trois éducateurs vont renforcer l’effectif en septembre. Ces postes sont subventionnés par le Conseil Général. Monsieur Chabbi souligne que les onze Centres de quartier, qui accueillent les pré- adolescents de 17h à 19h, sont une alternative éducative. Les animateurs créent du lien social et des actions de sensibilisation (avec des intervenants) y sont menées comme sur la sécurité routière. Les jeunes que l’on reçoit sont parfois eux même victimes de rackets ou d’incivilités. Les parents sollicitent aussi le personnel pour régler des problèmes de voisinages, ce qui est hors de leurs compétences. D’autre part, des liens avec d’autres partenaires sont mis en place (éducateurs, service de la jeunesse…) qui permettent d’apporter des réponses collectives. Les habitants se sentent « abandonnés », les dégradations ne sont pas suivies de réparations systématiques, qu’elles soient importantes comme une vitre de porte d’entrée cassée ou bien, tout simplement les dégradations de la vie quotidienne, comme les ampoules d’escalier ou les conteneurs qui débordent. Le local des boîtes aux lettres est détérioré et les locataires ainsi que l’agent d’accueil sont malmenés par les jeunes qui squattent ce local. L’agent d’accueil a été déplacé, une réflexion est à mener sur ce corps de métier. Faut-il recruter de nouveau des gardiens ou bien mettre en place une équipe de médiateur au cœur des cités. Nous manquons de présence de proximité, les agents que nous appelons se sentent moins concernés et le lien avec les locataires est rompu. Avant, il y avait souvent un couple de gardiens pour environ trois cent logements. Ils étaient polyvalents dans leurs missions et avaient une bonne connaissance des habitants, indique M. Moineau. Depuis la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains), il faut un agent de proximité à partir de 100 logements. Nous avons un agent pour 80 logements, que vous payez d’ailleurs dans vos charges. L’OPH n’est pas opposé à remettre des gardiens au cœur des cités, explique Monsieur Moineau, mais la priorité reste leur sécurité. Dans les conditions actuelles, cela n’est pas envisageable. Néanmoins, la mise en place d’un groupe de réflexion sur ce sujet est possible. D’autre part, Monsieur Moineau rappelle que chacun a ses propres missions : les trafics de drogue sont du ressort de la police nationale et non du bailleur, par exemple. Quant aux bailleurs, ils progressent dans les stratégies de sécurité à mettre en œuvre comme les barrières automatiques, constamment dégradées, qui sont remplacées par un nouveau système. Au 4 allée des Acacias, l’ascenseur est défectueux, les pannes sont récurrentes. Les locataires appellent souvent l’office sans résultat. Monsieur Dazin fait état de beaucoup d’interventions sur les dégradations qui sont réalisées rapidement, mais aussitôt détruites. Quel moyen existe-il contre les nuisances dues aux pétards ? Madame la Commissaire explique qu’ils sont interdits à la vente mais qu’ils peuvent être fournis via le net. Une des possibilités est de prendre les auteurs en flagrant délit, l’autre étant de contrôler les commerçants (une saisie a été réalisée chez un commerçant l’an passé d’un montant de 1500 €). Les tirs de mortiers sont très dangereux et de plus en plus fréquents. La place du marché est envahie de détritus pendant les jours de marché. C’est en cours de résolution par le service voirie/environnement qui va mettre en place des poubelles et faire mieux respecter les horaires de remballages. Que pensez-vous de la vidéo surveillance, madame la Commissaire ? Une vidéo surveillance a été installée à la Courneuve, avec un centre de visionnage sur un secteur criminogène (métro/marché…). La collaboration police/mairie est importante. L’étude a permis de cibler le quartier et les horaires. La vidéo permet à la fois de dissuader et d’interpeller. A Vitry, les bailleurs équipés de vidéo donnent les enregistrements après les faits. Monsieur Moineau donne l’exemple de Londres qui a été équipée sur tout l’espace public. Après un temps assez court d’adaptation, la délinquance a continué. Au sein du CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance), les bailleurs sociaux évoquent une mutualisation de la vidéo surveillance en ciblant les parkings souterrains en premier lieu (dégradations à l’abri des regards, risques d’incendies et pérennité du bien commun). D’autres endroits font l’objet de surveillance, comme les barrières électriques qui sont constamment détruites. Monsieur Dazin mentionne deux types de vidéo surveillance mais la meilleure (avec du personnel derrière les écrans..) est très coûteuse. Madame Morin-Payé demande aux habitants d’appeler le 17 dès qu’ils sont témoins ou victimes d’un délit. Pour information, les personnes victimes peuvent porter plainte dans tout commissariat. En fonction de l’agression, il est recommandé de déposer plainte dans le même lieu pour un meilleur déroulement de l’enquête.