`Clash of the Titans` n`est pas un cours d`histoire.

Transcription

`Clash of the Titans` n`est pas un cours d`histoire.
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
The Crazies
Que Justice soit faite
Sex and the City 2
La Stratégie du Choc
Ames en stock
Mesures Exceptionnelles
My Name is Khan
Sans laisser de traces
Prince of Persia : The Sands of Time
Légion - L'Armée des anges
Millénium 3: La Reine dans le palais des courants d'air
Cell 211
L Amour c est mieux à deux
London Nights
Robin des bois
Freddy - Les Griffes de la nuit
Compass
The Way of the Animals Powers
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
New Amerykah Part Two: Return of the Ankh
Three Hundred/ Hangover on the Top
Turtle Tales From Overseas
Down The Way
Alice in Wonderland/ Almost Alice
The Year Of The How-To Book
...And Then We Saw Land
You I Wind Land And Sea
Transference
The Knife, in collaboration with Mt. Sims and
Planningtorock
Shake a Bone
The Big To Do
Harper Simon
Songs
Nerve Up
Extra Wow
Passer la Frontière
DVD
Lovely Bones
Iron Rose, Sidewalks of Bangkok, Lost in New York
Everything is fine
Où sont passés les Morgan?
Armored
Astro Boy
Defendor
La merditude des choses
Not Quite Hollywood
White Lightnin'
Fear Itself
The Office (US) - saison 5
Goodbye Solo
The Witches
Les Barons
Bitch Slap (2-discs Limited Edition)
Blu-Rays
Avatar
Sherlock Holmes
Toy Story/ Toy Story 2 (Special editions)
G-Force
RTT
It's Complicated
Ninja
Cloudy with a Chance of Meatballs
Where the Wild Things Are
Killshot
Seventh Moon
The Road
The Descent 2
The Box
In the Electric Mist
Millennium The Movie
Dossiers
Interview de Noomi Rapace, actrice principale
de Millennium 3
De grote troef van Stieg Larssons
'Millennium'-trilogie is niet zijn vernieuwende
verhalen maar zijn unieke hoofdpersonage,
Lisbeth Salander. In de films is het niet anders.
'Clash of the Titans' n'est pas un cours
d'histoire.
Begin vorig jaar wist niemand wie hij was,
vandaag wordt Sam Worthington door alle
grote Hollywoodstudio's het hof gemaakt. En nu
leidt de Australische acteur de 'Clash of the
Titans'.
Interview des réalisateurs de Mammuth
In hun tv-serie 'Groland' steken Gustave
Kervern en Benoît Delépine graag de draak
met onze maatschappij. Als ze een film
maken, mag het echter ook wat dieper gaan.
Zoals 'Mammuth' bewijst.
Werner Herzog: 'On peut être très heureux
tout en ayant fait les mauvaises choses.'
In de loop van zijn lange (bijna 50 jaar!)
carrière heeft Werner Herzog zich
onderscheiden als een unieke filmmaker. 'The
Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans' laat
nog eens zien waarom.
///////////// Cinéma /////////////
The Crazies
Un homme au regard sombre fait irruption dans un match de baseball un fusil à la main. Son silence trahit une certaine
déraison. Cette scène de départ n'a pas vraiment d'effets spéciaux mais tente d'accrocher le spectateur en douceur. Mais
c'est bien la seule scène horrible dont le film peut se vanter.
George Romero, le père spirituel des films de zombie, écrivait l'opus original 'Crazies' en 1973 comme une allégorie sur la
génération du Vietnam et sa relation amour-haine envers l'état. L'idée de renouveler le film autour de la génération d'Irak
et Big Brother est donc compréhensible.
Seulement le côté sous jacent de l'histoire ne s'affirme pas car le réalisateur Breck Eisner est plus occupé à tenter de
foutre la frousse au public. Ça lui réussit assez bien (surtout au début), mais il lui manque le talent et la vision pour
surprendre. Les héros de l'histoire sont aussi trop souvent sauvés de justesse de situations périlleuses pour un film
d'horreur.
'The Crazies' ne manque pas le coche mais est quand même trop normal pour satisfaire les fans du genre.
Film: 5/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 09 Juin 2010
Durée: 101 min
Réalisé par: Breck Eisner
Avec: Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Danielle Panabaker
Ruben Nollet
Que Justice soit faite
"Everyone must be held accountable for their actions" : ce message résume assez bien le personnage incarné par Gerard
Butler dans 'Que Justice soit faite'.
Tout le monde doit être responsable de ses actes. Voilà une sagesse plus que jamais d'actualité en un temps où les
hommes d'affaires cupides sabotent le monde en toute impunité. Pas étonnant que les films de super héros nous attirent.
'Law Abiding Citizen' met en scène un charmant père de famille qui attire la sympathie. Mais l'assassinat de sa famille le
conduit à de terribles représailles. L'intention des réalisateurs est probablement de faire hésiter le spectateur sur les
intentions réelles de ce charmant père de famille. L'idée est bonne en soi, mais le film n'y parvient pas tant il est maladroit
et invraisemblable.
Butler incarne un citoyen mécontent dont les actions de vengeance qu'il entreprend vous font plus d'une fois sursauter.
Cela ne suffit malheureusement pas à vous river à l'écran, surtout lorsque les longueurs de scénario deviennent pesantes.
'Que justice soit faite' se voulait un thriller différent et renouvelé mais reste finalement une petite histoire bien maladroite.
(RN)
Film: 4/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 02 Juin 2010
Durée: 109 min
Réalisé par: F. Gary Gray
Avec: Gerard Butler, Jamie Foxx, Leslie Bibb
Ruben Nollet
Sex and the City 2
Le blockbuster incroyable du premier long métrage de 'Sex and the City' nous laissait quelque peu interrogatif. Toutes les
femmes au monde étaient-elles devenues folles - par rapport à la brillante série-tv qui regorgeait d'une longue série de
clichés sexistes. Et combien de temps le réalisateur du feuilleton Michael Patrick King a-t-il pris pour achever la suite ? A la
première question, nous laisserons - par courtoisie - la réponse en suspens, à la deuxième, la réponse est 'deux ans'. Le
même temps est passé dans l'univers merveilleux de la journaliste et écrivaine Carrie Bradshaw. Mais rien n'a changé. Elle
est toujours aussi obsédée par la mode, sa copine rousse Miranda s'éclate toujours au boulot, la prude Charlotte tient
toujours à optimiser l'éducation de ses enfants et la dévergondée Samantha est toujours accro au sexe. Et lorsque tout va
mal, le quatuor décide de s'éclipser à Abu Dhabi. Ce qui suit peut seulement se décrire par un fatras d'inepties quasi
racistes, des scènes de sitcom maussades, des dialogues débiles, des intrigues superflues et -surtout- des idées super
conservatrices habillées en Dior, Gucci et Dolce & Gabbana. 'To all the smart ladies: stay away!'
Film: 2/10, B.O.: 2/10
Date de sortie : 02 Juin 2010
Durée: 150 min
Réalisé par: Michael Patrick King
Avec: Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Kristin Davis, Cynthia Nixon, Chris Noth, Noah Mills
Steven Tuffin
La Stratégie du Choc
Quatre ans après leur semi documentaire troublant 'The Road to Guantanamo', les réalisateurs anglais Michael
Winterbottom et Mat Whitecross font de nouveau équipe pour en compiler un autre. Le sujet se base sur un livre de Naomi
Klein, la journaliste et activiste canadienne qui a écrit la bible altermondialiste par excellence 'No Logo'. Dans ce récent
opus, elle démontre que l'importation inexorable du système capitaliste dans différents pays s'est habituellement produit
après des catastrophes, des guerres et révolutions. Et Klein n'hésite pas à comparer ces 'évolutions économiques' avec les
thérapies de choc pratiquées dans les hôpitaux psychiatriques du monde entier après la Seconde Guerre mondiale. Les
cinéastes parviennent à esquisser brièvement ce regard alternatif sur l'histoire occidentale de la dernière décennie grâce au
discours de Klein elle-même et des images d'archives bien choisies. Ainsi le coup d'état du dictateur chilien Augusto
Pinochet prend une connotation particulière et l'importance du rôle de 'Iron Lady' Margaret Thatcher dans les mouvements
des années 80 devient soudain plus clair ... et encore plus effrayant. Un documentaire retentissant !
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 02 Juin 2010
Date de sortie : 02 Juin 2010
Durée: 80 min
Réalisé par: Michael Winterbottom, Mat Whitecross
Avec: Naomi Klein, Kieran O'brien
Steven Tuffin
Ames en stock
L'acteur de 'American Splendor' et 'Lady in the Water' Paul Giamatti joue une version romancée de lui-même. Le pitch? Une
technologie avancée permet d'enlever votre âme Contrairement à ce que vous pourriez penser, il ne s'agit pas d'une
histoire jaillie de l'esprit de Charlie Kaufman, le responsable des titres comme 'Being John Malkovich', 'Eternal Sunshine of
the Spotless Mind' et 'Synecdoche, New York'. 'Cold Souls' est le premier long métrage de Sophie Barthes, une cinéaste qui
- malgré les influences évidentes du scénariste-réalisateur précité- a suivi un chemin très excentrique. Elle sait diriger ses
acteurs - à côté de Giamatti, Emily Watson de 'Punch-Drunk Love' et David Strathairn de 'Good Night, and Good Luck'
donnent le meilleur d'eux-mêmes. Sa mise en scène astucieuse s'adapte parfaitement à l'atmosphère intime. Et les clins
d'yeux et les influences des grands de la littérature russe comme Anton Tsjechov l'écrivain de 'Oncle Wanja' donnent une
touche particulière à l'ensemble. De quoi parle le film? Paul Giamatti ne se sent pas bien dans sa vie depuis quelques
temps. Cela a des conséquences négatives, personnellement et professionnellement. C'est alors qu'il lit un article au sujet
d'une opération radicale.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 02 Juin 2010
Durée: 100 min
Réalisé par: Sophie Barthes
Avec: Paul Giamatti, David Strathairn, Emily Watson
Steven Tuffin
Mesures Exceptionnelles
Rappelez-vous le bon vieux temps où Harrison Ford était l'acteur qui faisait vibrer le coeur des spectateurs des deux sexes.
L'inoubliable pirate de l'espace dans la seule vraie trilogie 'Star Wars', l'archéologue aventurier dans l'original triptyque
'Indiana Jones' et une série de personnages étranges et particulièrement intéressants dans des films comme 'Witness',
'Frantic' et 'The Mosquito Coast'. Et bien, la "vielle école" Ford est de retour dans le premier long métrage du géant de la tv
CBS. Il joue le rôle d'un scientifique exigeant mais brillant aux théories sur un médicament pour lutter contre la maladie de
Pompe - une affection qui touche les muscles. Un père (joué par le clown de 'The Mummy', Brendan Fraser) de deux
enfants affectés par la maladie persuade le docteur de s'associer pour commencer à mettre ses connaissances en pratique.
Le projet ne se déroule pas sans heurt. Bien que Ford semble de bonne volonté, le résultat final ne dépasse jamais le
niveau d'un tv-film blafard. La mise en scène est ennuyeuse à vous tirer toutes les larmes du corps et le scénario
s'éparpille avec des dialogues casse-gueule. Difficile à vivre pour les fans de Harrison !
Film: 3/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 26 Mai 2010
Durée: 105 min
Réalisé par: Tom Vaughan
Avec: Harrison Ford, Brendan Fraser, Keri Russell
Steven Tuffin
My Name is Khan
Bollywood est de retour! Et oui, impossible d'arrêter l'industrie du cinéma indien. Ils ont convaincu des pointures
d'Hollywwod comme Sylvester Stallone et Denise Richards pour participer à leurs productions. Ils investissent dans des
productions occidentales avec des réalisateurs comme Woody Allen qui commencent à faire appel à des acteurs indiens. Et
maintenant ils investissent nos salles de leurs propres productions. Cette production de prestige sert d'abord de carte de
visite pour la super star indienne Shahrukh Khan. Contrairement à ce que peut indiquer le titre du film, il ne s'agit pas d'un
documentaire dans lequel l'acteur jouerait son propre rôle dans son pays natal. Il incarne un patient d'une forme d'autisme
avec un souhait impérieux : rencontre le président des Etats-Unis et lui dire ceci 'My name is Khan and I am not a terrorist.'
Le résultat final ne vaut pas la moyenne des productions bollywoodiennes. Il faudra clairement compter sur le public
occidental. Le soufflé ne prend pas vraiment.
Film: 4/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 26 Mai 2010
Durée: 162 min
Réalisé par: Karan Johar
Avec: Sharukh Khan, Kajol, Patrick Weil
Steven Tuffin
Sans laisser de traces
Connu pour avoir laissé de belles traces scénaristiques derrière lui (Prête-Moi Ta Main, Le Petit Nicolas), Grégoire Vigneron
se lance, avec 'Sans Laisser De Traces', dans la réalisation de son premier long-métrage. Il délaisse la comédie pour nous
offrir un thriller vénéneux où un homme, au firmament de son succès, a des remords par rapport à sa gloire. Il rencontre
un ami et décide de soulager sa conscience. Le seul problème est que tout tourne mal et un meurtre est commis. Enquête
policière, mensonges, chantages et trahisons s'ensuivent pour nous emporter dans un suspense dense. Seul bémol: c'est
classique et l'intrigue est cousue de fil blanc. Reste que Benoît Magimel jouant tout en fragilité et l'imprévisible
François-Xavier Demaison montrent une nouvelle facette de leur jeu d'acteur. En résumé, 'Sans Laisser De Traces' reste un
thriller efficace malgré quelques gros clichés.
Film: 4/10, B.O.: 2/10
Date de sortie : 26 Mai 2010
Durée: 95 min
Réalisé par: Grégoire Vigneron
Avec: Benoît Magimel, François-Xavier Demaison
Jean-Jacques Leloup
Prince of Persia : The Sands of Time
'Resident Evil', 'Doom', 'House of the Dead', ... : la liste des adaptations terribles de jeux vidéo pour le grand écran semble
interminable et se rallonge grâce cette production de Jerry, réalisateur des 'Pirates des Caraïbes'. Le cowboy de 'Brokeback
Mountain' Jake Gyllenhaal s'est musclé au possible pour incarner le prince Dastan. Quans son père adoptif meurt dans
d'étranges circonstances, il doit faire tout son possible pour prouver son innocence. Il s'associe à une princesse tenace (la
belle Gemma Arterton qui a aussi joué dans 'Clash of the Titans' et 'Quantum of Solace') pour retrouver un sablier magique
qui peut résoudre tous les problèmes. Non, n'y attendez pas une action en dents de scie comme pour le premier remake de
'The Mummy'. Il y a trop peu de fun injecté dans l'histoire, tandis que les acteurs concernés - le méchant, version Ben
Kingsley, et l'allié inattendu, Alfred Molina - se la jouent tellement ironiques qu'ils enlèvent tout plaisir. En outre,
Gyllenhaal remporte la palme du 'personnage ridicule", l'effet digital après avoir vu 'Avatar' fait penser à une réalisation de
l'Antiquité, et Mike Newell ('Quatre mariages et un enterrement') semble avoir réalisé les yeux fermés. Passez votre chemin
!
Film: 3/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 19 Mai 2010
Durée: 116 min
Réalisé par: Mike Newell
Avec: Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Toby Kebbell, Ben Kingsley, Alfred Molina
Steven Tuffin
Légion - L'Armée des anges
Celui qui (comme moi) a été séduit par la campagne publicitaire alléchante de 'Legion' en revient déçu. Chaque fois que le
mot "croire" vient à la bouche de quelqu'un, vous pincez votre voisin. A chaque répartie ou effet un peu douteux, vous
commencez à hennir bruyamment. Et chaque fois qu'une femme accouche en quelques minutes, vous éructez de joie
comme lorsqu'on a marqué un goal. On va vous regarder comme si vous avez oublié votre pilule, mais je vous jure que
c'est l'unique manière de profiter un peu de 'Legion'.
Bon, la trouvaille de la vielle femme n'est pas mal (même si vous voyez venir la scène), le combat entre les deux anges est
bien balancé et Paul Bettany est à la fois dur et surréaliste dans son combat contre l'archange Michael. Mais quelques
pincées de poivre ne suffisent pas à agrémenter ce ragoût sans goût.
Le pire est que ce film d'action roublard est réalisé pour une Amérique chrétienne et d'autres parties du monde où les
catastrophes, les massacres et autres drames forment des raisons suffisantes de croire en une force supérieure dans le
Plan du Seigneur. Au feu, oui ! (RN)
Film: 3/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 19 Mai 2010
Durée: 104 min
Réalisé par: Scott Charles Stewart
Avec: Dennis Quaid, Paul Bettany, Kate Walsh, Doug Jones, Tyrese Gibson
Ruben Nollet
Millénium 3: La Reine dans le palais des courants d'air
Pour commencer, soyons clair: pour apprécier 'Millénium 3: La Reine dans le palais des courants d'air', vous devez avoir vu
les deux premières parties. Le premier épisode du thriller de Stieg Larsson se tenait plus ou moins d'un bout à l'autre mais
les histoires suivantes forment ensemble un tout indissociable.
On mentionnera aussi que ce dernier épisode est beaucoup plus cohérent que les précédents. Tandis que vous aviez le
sentiment que les réalisateurs faisaient de leur mieux pour compacter l'énorme livre de Larsson dans un temps
cinématographique, c'est nettement moins le cas dans 'Millénium 3: La Reine dans le palais des courants d'air'. Le thriller
ne vous prendra peut-être pas à la gorge, mais vous accordera sans problème une soirée énergique et captivante.
A l'instar de sa remarquable protagoniste Lisbeth Salander (qui n'a jamais percé jusqu'ici), le film offre peu de compromis,
et c'est tout à son honneur. Il faudrait bien trouver un équilibre entre action et dialogues même si cela ne dérange en rien.
Lisbeth reste un personnage fort.
Les fans des livres resteront sur leur faim (peut-être à juste titre) face à ce film, qui ne relève pas le défi de la tension
dramatique de la version écrite. Que cette critique ne vous décourage surtout pas. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 19 Mai 2010
Durée: 148 min
Réalisé par: Daniel Alfredson
Avec: Noomi Rapace, Michael Nyqvist
Ruben Nollet
Cell 211
Partout où il passe, 'Celda 211' de Daniel Monzon fait des étincelles et rafle des prix (huit Goyas, prix du meilleur thriller au
BIFFF 2010...). L'histoire est celle d'un nouveau maton qui, pour bien faire, visite son lieu de travail avant de commencer.
Il est pris dans une émeute et, pour sauver sa peau, se fait passer pour un détenu et est confronté au chef des bandes.
'Celda 211' surfe sur la vague des succès ciné et tv que sont 'Un Prophète', 'Prison Break'... Reste que Monzon y insuffle
une part de politique et y rajoute une cruauté qui donne du tonus au film. Sans compter sur les deux acteurs principaux,
dont l'excellent Luis Tosar, qui campent parfaitement leur rôle et s'affrontent habilement sans lâcher prise. Violence verbale
et physique sont au rendez-vous de ce suspense tendu qui travaille sur nos nerfs de façon crescendo. Comme quoi, le
cinéma ibérique n'est jamais à sous-estimer.
Film: 7/10, B.O.: 4/10
Date de sortie : 12 Mai 2010
Durée: 95 min
Réalisé par: Daniel Monzón
Avec: Alberto Amman, Carlos Barden, Luis Tosar
Jean-Jacques Leloup
L Amour c est mieux à deux
Autant vous le dire franchement, 'L'amour c'est mieux à deux' est une comédie romantique purement classique. Sauf que
celle-ci est colorée et offre à notre star nationale, Virginie Efira, son premier grand rôle au cinéma. On y suit un homme,
incarné par Clovis Cornillac, qui croit l'amour dû au hasard, affublé d'un pote (un Manu Payet virevoltant) ne pensant qu'au
sexe, qui va lui arranger un coup. Quiproquos, bonnes intentions et réconciliations vont s'entremêler tout au long de ce
film qui a du peps grâce à des dialogues percutants (merci à l'ex-Nuls Farrugia) et des acteurs jouant juste. Et au vu de la
performance de Virginie Efira, il y a fort à parier que ce ne sera pas le dernier film dans lequel elle tournera. Dans 'L'amour
c'est mieux à deux', on sourit, rigole et on en ressort avec un sentiment d'avoir passé un bon moment de cinéma. Léger,
lumineux et hautement recommandé.
Film: 6/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 12 Mai 2010
Durée: 100 min
Réalisé par: Dominique Farrugia, Arnaud Lemort
Avec: Clovis Cornillac, Manu Payet, Virginie Efira
Jean-Jacques Leloup
London Nights
Un des deux adolescents au début de la vingtaine qu'Alexis Dos Santos met en scène dans son 'Unmade Beds', est un
jeune espagnole qui recherche son père à Londres. Quand il a enfin retrouvé l'homme, il ne sait absolument pas ce qu'il
doit faire. On pourrait en dire autant de Dos Santos tout au long du film.
'Unmade Beds' propose des scènes d'atmosphère romantique, des touches lyriques et spirituelles mais oublie de les
travailler. A moins que vous considériez les philosophies du style "Don't jump until you're ready to jump" comme une vision
de la vie naturelle.
Ne vous méprenez pas : Dos Santos donne suffisamment de raison de penser qu'il sera un jour apprécié. La façon dont il
présente ses personnages et le milieu bohémien (un peu trop propre) dans lequel ils échouent, témoigne d'un grand sens
du détail. Et le jeu des jeunes acteurs (dont notre Déborah François, révélée dans 'L'enfant' des frères Dardenne) évolue
sans encombre.
Mais le portrait de jeunes original ne passionne finalement pas.
Film: 5/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 12 Mai 2010
Durée: 93 min
Réalisé par: Alexis Dos Santos
Avec: Déborah François, Fernando Tielve, Michiel Huisman
Ruben Nollet
Robin des bois
La collaboration du maître Ridley Scott et de l'acteur Russell Crowe est tellement efficace qu'elle ne peut qu'être souhaitée.
D'ailleurs, après les flops de leur collaboration dans 'A Good Year', 'American Gangster' et 'Body of Lies', il était grand
temps pour le duo de se requinquer. C'est pour cette raison qu'ils ont pris en charge les aventures légendaires de Robin des
Bois sous les traits d'un 'Gladiator'. Un sombre Crowe déterminé, quelques scènes de combats impressionnantes - vous
n'êtes pas prêts d'oublier le château qui brûle - et une série mémorable de réparties vivifiantes sont garantis. Mais ne vous
attendez pas à un scénario tonitruant. Certaines scènes offrent la meilleure fiction historique jamais vue dans les salles,
d'autres séquences font davantage penser à une mauvaise plaisanterie offerte par Hollywood. On notera que les
personnages secondaire - du traître Mark Strong ('Kick-Ass'), au roi tragique Danny Huston en passant par le vieux rebelle
Max Sydow - marquent les esprits, mais Robin, sa femme Marion (Cate Blanchett) sont un peu caricaturaux. A certains
moments, vous pensez regarder un film de Disney.
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 12 Mai 2010
Durée: 140 min
Réalisé par: Ridley Scott
Avec: Russell Crowe, Cate Blanchett, Vanessa Redgrave, William Hurt, Matthew MacFadyen
Steven Tuffin
Freddy - Les Griffes de la nuit
Après les films d'horreur classiques comme 'The Texas Chain Saw Massacre', 'The Amityville Horror' et 'Friday the 13th', le
producteur Michael Bay remanie l'icône monstrueuse la plus célèbre du cinéma des années 80 pour attirer une nouvelle
génération d'adolescents. Freddy Krueger, avec son sweat vert-rouge, des gants aux griffes tranchantes et son atroce peau
brûlée, est loin d'avoir changé son modus operandi : les adolescents qui grandissent dans le calme apparent de Elm Street,
sont l'un après l'autre dans leur rêve et la réalité coupés en morceaux. Outre quelques clins d'oeil à des scènes de l'original
de Wes Craven, toute autre comparaison s'arrête là. Les ados harcelés semblent sortis tout droit d'un clip de R&B, la
réalisation du génie du clip musical Samuel Bayer (le cerveau au commande du clip de Nirvana 'Smell's Like Teen Spirit')
n'est pas particulièrement mémorable sauf quelques plans frontaux et Freddy a un comportement particulièrement instable.
On a fait appel à Jackie Earle Haley - le nominé aux Oscars pour 'Little Children' - pour donner une certaine gravité au
démon des rêves devenu légendaire grâce à Robert Englund, mais son personnage ne relève pas le défi. Mieux vaut bailler
que de passer un weekend cauchemardesque!
Film: 2/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 12 Mai 2010
Durée: 102 min
Réalisé par: Samuel Bayer
Avec: Jackie Earle Haley, Rooney Mara, Kyle Gallner, Katie Cassidy, Thomas Dekker
Steven Tuffin
///////////// DVD /////////////
Lovely Bones
Susie Salmon savoure avec délectation sa vie d'adolescente, au milieu d'une famille équilibrée... Elle aime la photographie,
rêve d'émois amoureux (et surtout d'un premier baiser), s'inquiète de son apparence. Gentille comme un coeur, elle sera
pourtant victime d'un tueur en série. Du purgatoire, elle observe - tentant de communiquer avec ses proches - la
continuité de l'existence pour les vivants. Beaucoup de critiques ont taillé un costume à Peter Jackson lors de la sortie en
salles de 'Lovely Bones', considéré comme trop sophistiqué, et ne laissant pas de place à l'émotif. En serions-nous arrivés à
un tel point d'exposition à la violence graphique et psychologique à l'écran, qu'il n'est plus possible d'envisager qu'un
réalisateur puisse faire preuve de pudeur? Car tout comme Gilliam ou Burton ont récemment adouci leurs propos
(également critiqués à cet égard), sans perdre leur âme, Jackson se retient de montrer l'insupportable. Auriez vous
vraiment envie d'assister à la mort d'une jeune fille, puis au deuil douloureux de ses parents et de sa soeur? Peter Jackson
choisit la carte de l'évocation, de la poésie, histoire de ne pas se farcir une gerbe existentielle totale.
Film: 8/10, Extras: 7/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 128 min
Réalisé par: Peter Jackson - Avec: Mark Wahlberg, Rachel Weisz, Susan Sarandon, Stanley Tucci
Distributeur: Paramount
Gauthier Keyaerts
Iron Rose, Sidewalks of Bangkok, Lost in New York
Voici une sélection (de plus) dévouée à la cinématographie approximative, et poétiquement amateur de Jean Rollin.
Qu'avons-nous pêché en ce mois de mai? Tout d'abord 'La rose de fer', un opus assez dénotant dans la carrière de ce
français zédiste. Datant de 1973, cette oeuvre singulière, n'affiche pas de vampires, ni de nymphettes mortes-vivantes... A
la place nous retrouvons un couple perdu en plein milieu d'un cimetière. Errant en proclamant de grandes phrases à teneur
kitch existentialiste, le duo improvise (c'est à espérer) sous THC. La déroute des personnages se voit assez vite partagée
par le spectateur! Mais quel chef-d'oeuvre face à l'ennuyant 'Perdues dans New York'. Rollin part en vrille, et produit un
grand moment de n'importe quoi. Et le petit dernier pour la route: 'Les trottoirs de Bangkok'. Pensez-vous vraiment Rollin
capable de réussir à mettre en boîte un film d'action convenable? Non? Vous avez entièrement raison. Par contre, c'est
tellement mauvais que les fous rires fusent! A voir en double programme avec le cultissime 'For Your Height Only', avec le
bizarre Weng Weng.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Jean Rollin - Avec: Adeline Abitbol, Hugues Quester, Françoise Pascal, Yoko
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Everything is fine
Réaction en chaîne incompréhensible, communication extrême interrogative et existentielle, suspension adolescente
finale... Lorsque Josh découvre le cadavre d'un ami, pendu dans sa chambre, sa vie prend une tournure étrange. D'autant
qu'il apprend par la suite que trois autres de ses camarades ont commis le même acte, seuls dans leurs coins respectifs, et
selon des méthodes différentes. L'entourage de Josh s'inquiète. Va-t-il résister au choc? Comment se fait qu'il n'était pas
au courant de ces suicides, alors qu'il était le cinquième et proche larron de la bande? Observé, interrogé, devenu le sujet
de toutes les attentions, Josh semble garder un certain calme face à l'horreur. Dur de dur 'Tout est parfait' met en exergue,
de manière assez frontale, mais poétique le problème de la multiplication des suicides chez les jeunes. Sans maniérisme, ni
gants, le réalisateur propose une version non arty d'un cinéma proche de celui de Gus Van Sant.
Film: 7/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Yves Christian Fournier - Avec: Maxime Dumontier, Chloé Bourgeois, Maxime Bessette
Distributeur: Lumière
Gauthier Keyaerts
Où sont passés les Morgan?
Les paupières tombantes de l'ami Hugh Grant d'une part, le botoxage sauvage de Sarah Jessica Parker de l'autre, plantés
tous deux dans leurs pires stéréotypes, et un peu d'humour pour trépannés. Voilà en gros le programme de 'Où sont
passés les Morgan?', une comédie - vaguement thriller - sans saveur aucune. De quoi faire des concours de résistance à la
douleur avec les amis...
Film: 4/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 102 min
Réalisé par: Marc Lawrence - Avec: Hugh Grant, Sarah Jessica Parker, Sam Elliott, Mary Steenburgen, Elisabeth Moss,
Michael Kelly, Wilford Brimley
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Commentaires audio,making of, featurettes
Gauthier Keyaerts
Armored
Plutôt séduit pas 'Kontroll' et 'Motel', je m'attendais à un nouvel actioner bien foutu de la part de Nimród Antal... Il n'en est
rien! 'Armored' fait dans le grand n'importe quoi, mal joué, décapé du scénario, et n'a pour ambition rythmique qu'une
agaçante surenchère. Seules quelques scènes plutôt costaudes parviennent à générer un vague intérêt. Si d'aventure vous
devez affrontez cette petite chose incongrue, soyez certain d'avoir de bonnes piles dans la télécommande... ca va zapper
ferme!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 88 min
Réalisé par: Nimród Antal - Avec: Matt Dillon, Laurence Fishburne, Jean Reno
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Commentaires audio, featurettes
Gauthier Keyaerts
Astro Boy
Fou de douleur suite à la mort accidentelle de son prodige de jeune fils, un scientifique de génie décide d'en construire une
réplique robotique, dotée de la mémoire dudit rejeton. Cet ersatz filial ignore donc sa condition de non-humain. Mais cette
substitution ne fait guère illusion, et le paternel déçu laisse la machine livrée à elle-même... Cette énième adaptation
synthétique, et 3D de la désuète mais charmante oeuvre d'Osamu Tezuka (salué dans le métrage par une poignée de
caméos) a beau être lisse au possible, elle séduira les petiots d'un certain âge... Car il est clair que le début et la fin ne
sont pas pour toutes les mirettes!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 95 min
Réalisé par: David Bowers - Avec: Freddi Highmore, Kristen Bell, Nathan Lane, Eugene Levy...
Distributeur: Belga
Extras: Featurettes
Gauthier Keyaerts
Defendor
Arthur Poppington a beau avoir des allures d'adulte costaud, son esprit reste celui d'un enfant. Au milieu de cet univers
infantile, il s'est inventé un alter ego: Defendor. Super-héros de pacotille, Defendor arbore un costume bricolé, des gadgets
de magasin de farces et attrapes, le tout agrémenté d'un vétuste équipement vidéo. Mais malgré une tonne de bonne
volonté, Arthur n'a aucun pouvoir, et passe son temps à se faire tabasser. Il ne recule pourtant pas face à l'ennemi que lui
désigne une prostituée devenue son "amie" d'intérêt. Une grave erreur, car le patibulaire personnage s'avère être un
dangereux trafiquant de chair et d'armes. Lent et peu emballant dans sa première partie, 'Defendor' se révèle une véritable
surprise - dramatique - par la suite. Le résultat certes bancal, s'avère pourtant passablement intéressant. En tout cas:
préparez vos tire-gomme!
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 95 min
Réalisé par: Peter Stebbings - Avec: Woody Harrelson, Kat Dennings, Sandra Oh, Elias Koteas, Lisa Ray, Michael Kelly
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Scènes coupées, bêtisier...
Gauthier Keyaerts
La merditude des choses
Un écrivain, Gunther Stroobe, se souvient de sa pittoresque jeunesse, plutôt éthylique, au sein d'une famille bigarrée
composée de sa grand-mère, son père et ses oncles. Tous plus barrés et alcolos les uns que les autres. Il ressasse ses fous
rires, ses peurs, ses doutes, ses moments de rêveries... Alors qu'il va devenir papa lui-même, ce qui ne l'enchante guère.
Adapté d'un roman - encensé - de Dimitri Verhulst, 'La merditude des choses' va au-delà de son aspect paillard, à l'humour
typiquement flamand qui tache, grande gueule et populiste. Car Verhulst parle franc, parle de lui-même, et le réalisateur
Felix Van Groeningen ne trahit pas ces qualités. 'La merditude des choses', c'est une tonne de poésie, enfouie au fond d'un
urinoir plein de gerbe. Je ne regrette pas d'y avoir plongé... le regard. Jetez également un oeil sur le bonus 'Stroobitudes',
constitué d'une longue série de modules explicatifs un peu complaisants, mais intéressants.
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 108 min
Réalisé par: Felix Van Groeningen - Avec: Kenneth Vanbaeden, Koen De Graeve, Johan Heldenbergh, Bert Haelvoet, Gilda
De Bal
Distributeur: Lumière
Extras: Stroobitudes (featurettes)
Gauthier Keyaerts
Not Quite Hollywood
Quel magnifique documentaire! 'Not Quite Hollywood' retrace l'histoire - assez tardive - de l'explosion du cinéma sur le
territoire australien. Se basant principalement sur le terreau riche et fertile des films d'exploitation. Véritables révolutions
culturelles, ces pépites prenant forme (délicieuses d'ailleurs) et vie au début des 70's (période de grands changements
sociétaux), commencent bien entendu dans l'excès... S'axant sur des grandes catégories: les péloches érotiques, gores,
sur la route, improbables... le réalisateur fait parcourir à un rythme effréné ce vivier de jouissives étrangetés. Magnifique!
Film: 9/10, Extras: 9/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 99 min
Réalisé par: Mark Hartley - Avec: Phillip Adams, Glory Annen, Briony Behets, Quentin Tarantino...
Distributeur: Filmfreak
Extras: Featurettes, scènes coupées...
Gauthier Keyaerts
White Lightnin'
La vie de Jesco White (personnage réel) fait partie des légendes circulant au coeur des montages Appalaches... Dans ces
contrées hostiles et rudes, cet homme aux démons hideux et incontrôlables, ponctue sa vie - dès le plus jeune âge - à
coups de snifette d'essence, d'alcool et de speed. Malgré l'aide désespérée et ferme de son père, une légende locale pour
ses talents de danseurs, Jesco passe le plus clair de son temps dans les camps de redressement, puis en asile
psychiatrique. A chaque fois qu'il tente de se ranger, sa colère remonte, aidée par la défonce. Un phénomène qui se
reproduira de plus en plus souvent après l'assassinat de son père. Film halluciné (dans la veine des travaux d'Andrew
Dominik), roots et littéralement rock'n'roll, incendiaire, 'White Lightnin'' se veut exigeant... Mais satisfera ceux et celles
capables de se taper un trip en enfer.
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 90 min
Réalisé par: Dominic Murphy - Avec: Edward Hogg, Carrie Fischer en Muse Watson
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Fear Itself
Dire que les deux saisons de 'Masters of Horror' furent un régal pour les amateurs de frissons et de gore reste un pâle
truisme! Non seulement leurs pires fantasmes furent réalisés (une anthologie avec des pointures du genre Carpenter,
Argento, Landis...), mais en plus, ce fut la grande heure de la transgression vu que ce festival trashy fut ponctué à de
nombreuses reprises d'excès hallucinants de sauvagerie et de sadisme, et ce malgré quelques censures. Bref, merci Mick
Garris pour avoir -enfin - apporté une magnifique contribution au genre! Mais bon, cet état de bénédiction (ou faudrait-il
plutôt dire de jouissives malédictions) ne pouvait pas durer. Exit 'Masters of Horror', enter 'Fear Itself'... Soit une version
adoucie des 'Masters...'. Moins prenante et définitive, la série 'Fear Itself' propose donc de nouvelles incursions au coeur
des ténèbres. C'est globalement passable, dans la catégorie on sort les poncifs, malgré le côté retenu, et parfois carrément
habité. Nettement moins bien que les 'Masters of Horror', mais la barre fut placée très haut!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Brad Anderson, Darren Lynn Bousman, John Landis, - Avec: Niall Matter, Marie Zydek, Elisabeth Moss, Eric
Roberts...
Distributeur: A-film
Gauthier Keyaerts
The Office (US) - saison 5
Fallait-il vraiment que cette série dérivée de l'originelle anglaise continue à s'étendre, et à prendre de la saison sans
discontinuer? Car finalement plus drôle que sa source d'inspiration (le rire est ici franc et décontracté, plutôt que cynique),
'The Office U.S.' perd pourtant de sa saveur depuis la quatrième saison. Ricky Gervais eut par contre la bonne idée de
laisser les spectateurs sur leur faim, et de se renouveler, plutôt que d'user sa formule. Cette volée d'épisodes se perd en
tous sens, et n'arrive plus trop à emballer. Il est clairement temps de passer à autre chose...
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 0 min
Réalisé par: Ken Kwapis - Avec: Steve Carell, Rainn Wilson, John Krasinski, Jenna Fischer
Distributeur: Universal
Extras: Bêtisier, scènes inédites...
Gauthier Keyaerts
Goodbye Solo
Solo, un sénégalais expatrié aux Etats-Unis, devenu chauffeur de taxi, prend un soir un passager étrange, William, à bord
de son véhicule. Ce dernier fait une requête spéciale: être conduit deux semaines plus tard, au sommet d'une montage...
un aller simple. Solo comprend rapidement que William veut se suicider. Il décide alors de tout faire pour l'empêcher de
mener cet acte à bien. Quitte à sauvagement s'incruster dans la vie de William. Après les très remarqués 'Man Push Cart'
et 'Chop Chop', Ramin Bahrani fait à nouveau mouche avec cette histoire toute en sensibilité et beauté, narrant le
croisement d'un début et d'une fin de rêve américain. Magnifique et contemplatif.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 91 min
Réalisé par: Ramin Bahrani - Avec: Souléymane Sy Savané, Red West, Diana Franco Galindo, Carmen Leyva
Distributeur: Filmfreak
Extras: Commentaires audio, interview...
Gauthier Keyaerts
The Witches
Une production Jim Henson, adaptée d'un roman de Roald Dahl, avec Angelica Huston dans le rôle d'une bien sadique sorcière, le tout réalisé par
Nicolas Roeg. Vous ne rêvez pas cela existe, date de 1989, et porte le titres de 'Les sorcières'! Opus totalement délirant pour enfant, ce
long-métrage frise carrément l'irrévérencieux dans quelques scènes finales plutôt corsées, et proches de l'esprit d'un 'Guest House Paradiso',
voire des premières productions de Peter Jackson. A vrai dire, le cuisant échec de cette oeuvre lysergique s'explique par ce caractère hybride:
trop gentil pour appâter les adultes, un peu trop corsée pour ne pas faire fuir les mômes! Encore un film de culte...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2010 - Durée: 91 min
Réalisé par: Nicolas Roeg - Avec: Anjelica Houston, Mai Zeeterling
Distributeur: Warner
Gauthier Keyaerts
Les Barons
Vous le savez pertinemment, à force de campagne promotionnelle appuyée, et d'articles élogieux: 'Les Barons' c'est
effectivement de la balle! Un film complet, à la fois drôle et profond, débutant mais déjà tellement riche et maîtrisé... Pas
de mensonge donc dans le courant de sympathie lui ayant été dévolu. L'édition dvd du film arrive enfin dans les bacs, avec
quelques extras non négligeables: la B.O. signée Imhotep (le morceau d'Arno est absent), et surtout des commentaires
audio tout aussi drôles et pertinents que ce premier long-métrage. N'hésitez pas à investir!
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 111 min
Réalisé par: Nabil Ben Yadil - Avec: Nader Boussandel, Mourade Zeguendi, Jan Decleir
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: Bêtisier, commentaires audio...
Gauthier Keyaerts
Bitch Slap (2-discs Limited Edition)
Une oeuvre devient culte avec le temps... Elle ne l'est pas par décision. 'Bitch Slap' s'autoproclame pourtant de cette
catégorie, dès le départ. Lorgnant vers de bien grands modèles (Russ Meyer, l'univers des pin-ups, le Tarantino Style,
l'esthétique post 'Sin City'...), 'Bitch Slap' copie sans génie, du coup, son esthétique fauchée et ses actrices sans talent ne
sont nullement magnifiées.
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 102 min
Réalisé par: Rick Jacobson - Avec: Julia Voth, Erin Cummings, America Olivo, Michael Hurst
Distributeur: Splendid Film / Dutch Filmworks
Extras: Featurettes
Gauthier Keyaerts
///////////// Blu-Rays /////////////
Avatar
Fasciné par les profondeurs océaniques, 'Abyss' et 'Ghosts of the Abyss' en attestent, maître en science-fiction pour pas
mal de geeks, suite aux réussites totales que sont 'Aliens', et les deux premiers 'Terminator', James Cameron était attendu
au tournant avec 'Avatar'. Bénéficiant d'un taux de curiosité maximal tant de la part des médias que du public, cette
oeuvre à bien entendu drainé des foules immenses vers les salles obscures. Même le rigoureux hiver n'aura pas eu raison
de cet enthousiasme, ni l'idée - pour certains - de s'envoyer plus de 2 heures et demi de film en version 3D! Ce genre de
succès peut susciter deux types de réactions: l'instinct grégaire, ou l'envie folle de suivre la meute; ou alors la perplexité...
Eh bien, finalement, le succès du film aura bien été mérité! 'Avatar' permet à James Cameron de faire la somme de son
cinéma: film de S-f de très haut vol (se permettant l'auto citation: les exo squelettes à la 'Aliens'), aux images
psychédéliques, évoquant la plupart du temps les beautés marines, et au contenu nanti d'un degré de profondeur narrative
humaniste. En bref, tout ce qui pourrait devenir rédhibitoire (la musique new age tribale, les couleurs 80's vomitives...)
prend une tournure magnifiée, et provoque des vagues de bonheur. D'autant que les preuves de traitement 3D (surtout au
niveau de la profondeur de champ) n'empêchent en rien d'apprécier 'Avatar' en 2D dans son salon. Le master étant nickel,
le petit écran restitue avec assez bien de fidélité la magie et la puissance de l'image. Vous l'aurez compris, 'Avatar' c'est de
la balle... Voire carrément l'équivalent d'un nouveau 'Star Wars'!
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 166 min
Réalisé par: James Cameron - Avec: Sam Worthington, Sigourney Weaver, Zoe Saldana
Distributeur: 20th Century Fox
Gauthier Keyaerts
Sherlock Holmes
Peut-être avez-vous du mal à imaginer Guy Ritchie faire autre chose que du film gimmick, scénographié à coup de bons
gros tubes musicaux... Un maniérisme parfois génial au niveau visuel, mais où la frime est rarement transcendée par de
quelconques éclairs de génie! Évidemment, dans le genre, peu de réalisateurs de cette veine ont réussi une transformation
aussi aboutie que celle d'un David Fincher... Mais revenons-en à notre bon vieux Guy, et sa vision de l'oeuvre de Sir Arthur
Conan Doyle. 'Sherlock Holmes', c'est un voyage au coeur de l'hybridation. Ritchie y greffe sa patte (et se répète une fois
de plus) sur ce matériau à teneur historique. Bien que bancal, et plombé par une infographie amateur, ce pur produit de
délaissement possède quelques atouts: un face à face savoureux entre Robert Downey Jr et Jude Law, parfois
extrêmement drôle (avec de francs ratés quand même), quelques très belles mises en images, dont une course au coeur
d'un enfer explosif à couper le souffle, ... Mais il faut clairement considérer ce produit comme du consommable à coup de
pop-corn. Car à y regarder de plus près, ce n'est qu'une pure tentative de "franchisable", basée sur les recettes du
moment.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 128 min
Réalisé par: Guy Ritchie - Avec: Robert Downey Jr., Jude Law, Mark Strong, Rachel McAdams
Distributeur: Warner
Extras: Picture-!in-picture mode (story-boards, photos...), featurette...
Gauthier Keyaerts
Toy Story/ Toy Story 2 (Special editions)
Pixar revisite gentiment son back catalogue, et propose avec cette double sortie - assez événementielle - des grosses
pièces, dont la pierre angulaire des long-métrages issus de ces illustres studios. Amusant d'ailleurs de mettre en abîme le
discours sur les jouets prenant de l'âge, quitte à être délaissés... pour devenir plus tard des munitions pour
collectionneurs! Car contrairement à 'Monster Inc.', 'Toy Story' 1 & 2, malgré leurs évidentes qualités narratives, accusent
un peu le poids de l'âge. Juste un peu... il ne faut pas non plus bouder son plaisir. Même si certains points de l'animation
restent un peu rédhibitoires (telles que la modélisation des humains), ces deux films restent des modèles du genre. Riches
en émotions, du rire au suspens, du référentiel à la poésie pure, ce duo de délices de synthèses satisfera à la fois les
adultes (lisez nostalgiques), les enfants, les fanas purs et durs, les défricheurs... Petit bémol pour ceux qui attendaient de
pied ferme ces éditions Blu ray: des bonus additionnels sans saveurs, des featurettes expédiées, courtes et souvent un peu
informatives. Soit une galerie d'anecdotes sans véritable enjeu. Par contre, les transferts sont sublimes, et les extras des
précédentes éditions spéciales sont ici repris. Au final, le grand pas en avant est surtout technique... Mais cela suffit
amplement. En attendant probablement "mieux", vu que le mega box incluant le troisième volet à sortir d'ici peu se profile
clairement.
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 0 min
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: Commentaires audio, featurettes...
Gauthier Keyaerts
G-Force
Des cochons d'Inde, se voient formés par un savant à la solde du gouvernement américain pour devenir des espions
parfaits... Seulement, le programme ne convainc pas les supérieurs hiérarchiques du chercheur. Du coup, non seulement
le financement est stoppé, mais en plus les preuves doivent disparaitre. C'est ce qu'il se passe littéralement, les rongeurs
prennent la tangente, avant de se faire occire! Totalement dévoué à la cause des chérubins, 'Mission-G' prend un malin
plaisir à exclure les parents de l'équation (ou alors il faut faire preuve de pas mal d'indulgence). Du niveau d'un 'Underdog',
ni plus, ni moins.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 0 min
Distributeur: Buena Vista Home Entertainment
Extras: Bêtisier, featurettes...
Gauthier Keyaerts
RTT
Arthur vient de se faire plaquer par sa compagne, alors qu'il allait la demander en mariage. Déjà perturbé par cette
nouvelle catastrophique, il apprend en plus que sa douce va épouser à Miami son amant! Arthur décide alors de jouer au
"party crasher", histoire de raisonner son ex. Il croise à l'aéroport une voleuse de haut vol, Emilie, qui glisse l'objet de son
dernier larcin dans les bagages du pauvre cocu. Le début d'une aventure plutôt inattendue pour ce dernier. Sorte de
produit blanc cinématographique, 'RTT' ne se mouille pas. A tel point qu'il reste regardable, mais ne suscite rien... surtout
pas le rire. Un comble pour une comédie!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 87 min
Réalisé par: Frédéric Berthe - Avec: Kad Merad, Mélanie Doutey, Manu Payet, ...
Distributeur: Studio Canal / Universal
Extras: Making of, coulisses
Gauthier Keyaerts
It's Complicated
Divorcés, Jane et Jake entretiennent un contact un peu houleux, depuis le remariage de ce dernier avec une jeune et belle
dame. Mais lorsqu'ils se retrouvent seuls, par hasard, dans un même hôtel... L'alcool aidant, le feu de la passion reprend
vigueur, et il s'en suit une bien agréable et torride partie de jambes en l'air. Oui mais après? Comédie générique, lisez
produit blanc, 'Pas si simple' séduira un large public. Oui mais après? Après, gardez sous la main quelque chose de plus
épicé, car ici le goût est fort fade, et ne laisse aucun souvenir après ingestion. Oui mais après?
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 120 min
Réalisé par: Nancy Meyers - Avec: Meryl Streep, Alec Baldwin, Steve Martin, John Krasinski
Extras: Commentaires audio,making of...
Gauthier Keyaerts
Ninja
Les plus âgés d'entres vous se souviennent peut-être de la déferlante d'actioners bourrins balancés aux cinéphiles
(tendance savate et pichenettes) durant les années '80. Des semi nanars souvent jouissifs, où la subtilité se voulait
compensée par les grosses baffes, menés pars des cadors du genre de Chuck Norris, Charles Bronson (en bout de course),
ou encore Michael Dudikoff. 'Ninja' retrouve un peu ce style décomplexé, et sentant des pieds. Normal, Nu Image
représente le croisement entre Corman (pour la SF fauché) et Golan-Globus pour le high-kick.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 86 min
Réalisé par: Isaac Florentine - Avec: Scott Adkins, Tsuyoshi Ihara, Mika Hijii, Todd Jensen
Distributeur: Splendid Film
Gauthier Keyaerts
Cloudy with a Chance of Meatballs
Le seul centre d'intérêt - depuis le plus jeune âge - dans la vie de Flint Lockwood? Les inventions pardi! Malheureusement,
ses trouvailles prennent toujours des allures de catastrophe... Lorsque la petite île où il vit, capitale mondiale de la
sardine, tente de s'offrir un coup de grande séduction (désespérée) pour les touristes, Flint essaye sa dernière invention:
une machine créant de la nourriture à partir de l'eau. Mais cette dernière s'emballe, s'envole (après avoir fait moult
dégâts), et va se planter au beau milieu des nuages... Créant à la surprise générale une pluie de hamburgers! Drôle (vive
le comique de répétition), esthétiquement bien foutu, habillement casté au niveau des voix, cette 'Tempête de boulettes
géantes' s'avère roborative et ultra digeste! Un must pour un pamphlet visant la surconsommation effrénée.
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 89 min
Réalisé par: Phil Lord, Christopher Miller - Avec: Bill Hader, Anna Faris, James Caan, Andy Samberg
Distributeur: Sony Pictures
Extras: Commentaires audio, scènes coupées;..
Gauthier Keyaerts
Where the Wild Things Are
Le jeune Max n'arrive pas trop à se faire comprendre, ni à véritablement s'intégrer dans un groupe d'amis. Il aurait plutôt
tendance à jouer seul, s'inventant des histoires qu'il partage parfois avec sa maman. Passant avec excès du rire aux
larmes, Max joue - un soir ou sa génitrice reçoit une galante compagnie - la carte de l'asocialité avec trop de hargne.
Grondé, Max s'enfuit, loi, très loin... Vers le pays des Maximontres, dont il devient le roi. Film ambiantique adapté de la
célèbre et magnifique bande dessinée pour enfants de Maurice Sendak , 'Max et les Maximonstres' permet à Spike Jonze
de communier totalement avec sa part d'enfant, et de se laisser aller (loin, loin) à son jeu favori: mettre en boîte un
cinéma au montage proche de celui d'un magnifique collier de perles. Chacune des scènes possède ses caractéristiques, et
rien ne les relie au départ, si ce n'est la volonté de l'artisan de les aligner sur le même support. Déconcertant, mais au final
d'une richesse particulière.
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 05/2010 - Durée: 101 min
Réalisé par: Spike Jonze - Avec: Forest Whitaker, Catherine Keener, James Gandolfini, Max Records, Tom Noonan
Distributeur: Warner
Extras: Court-métrage, making of, featurettes...
Gauthier Keyaerts
Killshot
Tueur à gage au sang amérindien, Blackbird se retrouve embarqué dans une sale histoire, après avoir mené sa dernière
mission. En effet, par mesure de sécurité, il exécute un témoin gênant. Mais cette victime collatérale s'avère être proche
du commanditaire de l'assassinat... Blackbird doit alors fuir, et trouver de quoi subsister quelque temps. Il s'associe alors
avec un jeune psychopathe. Une très mauvaise idée, qui déclenche une série de catastrophes fatales. Considéré comme un
téléfilm de qualité xorretc, 'Killshot' tient relativement la route. Par contre, si vous espérez le grand frisson
cinématographique du moment, passez à autre chose.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 95 min
Réalisé par: John Madden - Avec: Diane Lane, Mickey Rourke, Rosario Dawson, Johnny Knoxville
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Seventh Moon
Un couple sino-américain passe un peu de bon temps post marital en Chine (est-ce vraiment possible?). Le seul problème,
c'est que leur lune de miel passe au fiel, lorsqu'ils se retrouvent confrontés à une horde de fantômes bien dégueulasses et
teigneux, à l'affut de nouvelles âmes à dévorer. Fallait se renseigner, cela arrive toutes les 7e pleines lunes... Un bon guide
du routard aurait évité du chambard! Mou du bide, du genou, de la pelloche, du scénario et du casting, 'Seventh Moon'
aligne quelques scènes bien troussées, mais trop rares pour susciter encore un émoi au milieu de la narcose générale!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 91 min
Réalisé par: Eduardo Sánchez - Avec: Dennis Chan, Tim Chiou, Amy Smart
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
The Road
La fin du Monde aura bien eu lieu... Sur les routes dévastées et fantomatiques, de rares âmes affamées, et prêtes à tout
pour posséder les biens d'autrui, avancent sans plus trop se faire d'illusion sur la découverte d'une quelconque destination
providentielle. La Terre se meurt, et ne procure plus de quoi se nourrir. Au milieu d'un nulle-part historique et
géographique, un père et son fils continuent pourtant à explorer les routes. Mais en plus de l'absence de nourriture, du froid
(lié à une sorte d'hiver nucléaire), et de la dépression, il faut prendre garde aux agissements des hordes cannibales. La
vision apocalyptique de Cormac McCarthy ('No Country for Old Men') revisitée par John Hillcoat ('The Proposition') ne
pouvait que produire un film radical et visionnaire. C'est bien le cas, mais pour encaisser ce monument de noirceur, il faut
avoir le moral bien accroché! Sublime, mais douloureux, et encore, cette oeuvre a été quelque peu "édulcorée" par les
producteurs échaudés.
Film: 9/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 119 min
Réalisé par: John Hillcoat - Avec: Viggo Mortensen, Charlize Theron, Guy Pearce, Robert Duvall
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
The Descent 2
A force de marcher dans la grotte, on a forcément les chaussures qui sentent! Voilà une phrase qu'aurait dû méditer
Sarah... Oui Sarah, l'héroïne du premier 'The Descent'. Si elle meurt dans la version du film distribuée en nos contrées,
elle survit dans celle visible dans les territoires étasuniens. Partant donc de ce présupposé facilitant la tâche, Jon Harris,
monteur de film ('Eden Lake', 'The Descent'...) promu réalisateur, tire relativement bien son épingle du jeu. Sans pour
autant livrer un métrage ultime, il a le bon goût de prolonger le travail de Neil Marshall, lui empruntant esthétique et esprit
de base.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 88 min
Réalisé par: John Harris - Avec: Shauna MacDonald, Natalie Jackson Mendoza, Gavan O'Herlihy
Distributeur: Dutch Filmworks
Extras: Making of, scènes coupées
Gauthier Keyaerts
The Box
Tout aussi décalé que 'Donnie Darko', et aussi mystique dans son développement que 'Southland Tales' (sans virer dans le
n'importe quoi), 'The Box', nouvel opus de Richard Kelly, peut se vanter d'être une merveille de tarabiscotage! Respectueux
de l'esprit "twilightzonesque" habitant la nouvelle originelle de Richard Matheson ('Je suis une Légende') durant ses deux
premiers tiers, le film prend pourtant la tangente lysergique en son arc narratif final, proche d'un '2001', ou du récent
'Moon'. L'argument de base est simple: un couple reçoit une étrange boîte, pourvue d'un gros bouton. S'ils appuient sur le
bouton, un quidam meurt, et ils empochent un million de dollars... Cela cache bien entendu quelque chose. Sur cet
argument intriguant, Kelly bâtit une quête métaphysique, emprunte de volontaire confusion et de zones non argumentées.
A vous de voir si réfléchir face à l'écran vous sied ou non.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 115 min
Réalisé par: Richard Kelly - Avec: Cameron Diaz, James Marsden, Frank Langella
Distributeur: Dutch Filmworks
Extras: Featurettes
Gauthier Keyaerts
In the Electric Mist
Adapté d'un polar de l'excellent James Lee Burke, cette relecture signée Bertrand Tavernier fait tout son possible pour
garder l'efficacité du modèle de base, sacrifiant au passage certains personnages, histoire de bien garder le cap au milieu
de cette intrigue assez touffue. Tournant autour d'une double enquête, d'une part les assassinats assez peu ragoutants de
jeunes femmes, et celle liée aux restes humains retrouvés dans le bayou, 'Dans la brume électrique' fait la part belle aux
ambiances de la Nouvelle-Orléans... s'attardant parfois sur ses sublimes paysages, ou son folklore musical typique. Tommy
Lee Jones incarne avec panache Dave Robichaux, affrontant avec flegme le terrifiant et psychotique Julie 'Baby Feet'
Balboni (John Goodman)... Ici pas de chef-d'oeuvre absolu, mais un long-métrage prenant, aux ambiances fortes.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 117 min
Réalisé par: Bertrand Tavernier - Avec: Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sarsgaard
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Millennium The Movie
Faut-il encore vraiment s'attarder sur le phénomène 'Millenium'? Romans à succès, film(s) aux entrées satisfaisantes, voici
le premier volet de l'oeuvre de Stieg Larsson disponible en édition consommable à domicile... Une bonne nouvelle pour les
fans, ou encore une manière de s'offrir une petite séance de rattrapage. Encore faut-il en avoir le temps. C'est d'ailleurs la
longueur du métrage qui pose le problème principal, car entre un début assez maladroit, et une fin à rallonge inutile, le
réalisateur Niels Arden Oplev parvint à placer un noyau dur (au propre et au figuré) plutôt intéressant.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2010 - Durée: 105 min
Réalisé par: Niels Arden Oplev - Avec: Michael Nyqvist, Peter Haber, Noomi Norén
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Zu (The Way of the Animals Powers)
Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the
Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien
Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie,
cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter
Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se
double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes!
CD: 8/10
Genre: Electro-Pop
Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
Erykah Badu (New Amerykah Part Two: Return of the Ankh)
Généralement plus calme et introspective que 'New Amerykah Part One (4th World War)', sans pour autant être
définitivement différente, cette suite affiche derrière des arguments graphiques psychédéliques et reposants, une santé
soul quasi sereine. La guerre n'aura donc pas eu lieu, Bush s'en est allé, et Erykah arbore maintenant la croix ansée, soit
le symbole de la vie. Une vie pleine de nuances, parfois un peu mélancolique (à tendance jazzy), souvent rebondie, pleine
de profonde et instinctive sensualité. Car ici, ça sent la fin de nuit, de celles passées sous les draps avec un(e) partenaire
éveillant - sans efforts - la moindre parcelle de terrain érogène. Avec peut-être un chouïa d'agréable gueule de bois. Dans
cet état entre sommeil et éveil, accompagné de fatigue, et d'un reste d'adrénaline, tout est possible: rêver éveillé,
percevoir l'avenir avec optimisme, se ressentir comme jamais, avec confiance et sérénité. 'Return of the Ankh' doit
s'écouter au bon moment, lorsque le stress s'évacue, et que l'existence reprend un cours plus calme, intimiste, voire
grisant, histoire de savourer chaque intonation de voix, chaque sample usé de manière old-school et aux volutes quasi
analogiques...
CD: 8/10
Genre: Soul
Gauthier Keyaerts
The Conformists/ Marvin (Three Hundred/ Hangover on the Top)
Réédition d'un album initialement sorti en 2007 sur le label 54°40' or Fight!, produit en son temps par Steve Albini, ce
'Three Hundred' du combo américain The Conformists, agrémente de son noise fracassé le catalogue d'African Tape. Le son
sec et précis donne à leurs compositions un cachet "punk" technique, sans être ostentatoire. Accélérant et décélérant selon
le bon vouloir de leur géniteur. Sans être incontournable, cette plaque possède des autours aguichants, dont une retenue
et une tension omniprésente assez intéressantes. Moins inspiré, 'Hangover the Top' des Montpelliérains de Marvin fera juste
l'objet d'une écoute curieuse, sans plus...
CD: 6/10
Genre: Post Rock, Experimental, R'n'B
Label: African Tape - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
Pamela Hute (Turtle Tales From Overseas)
Paru en catimini dans l'hexagone en 2009, le premier album de Pamela Shue ressort après un toilettage minutieux et
ambitieux. Vrai faux trio parisien à chanteuse américaine et binoclarde (presque tendance les lunettes?), ce groupe
ambitionne rien de moins que doper sa pop à l'export en transposant la recette éprouvée depuis les Pretenders et Garbage
('Hysterical' est un quasi décalque) d'un rock musclé et élégamment féminisé du côté des Canadiens de Metric. Les hymnes
catchy et leurs panoplies d'humeurs contraires défilent jusqu'au sommet 'Taste It' sans décevoir ni véritablement
impressionner. Le centrisme n'est décidément qu'une coquille vide.
CD: 6/10
Genre: Rock
Label: Guess What! - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Angus & Julia Stone (Down The Way)
Fraternel duo australien, Angus & Julia Stone travaillent leur pop doucereuse à la manière d'insulaires cultivant leur îlot de
beauté à l'abri de l'agitation des hommes. Voix mixtes et graciles (Julia est la Stina Nordenstam des mers chaudes),
arpèges acoustiques parfois constellés de doux nuages d'électricité, piano salin et archets rêveurs dessinent des mélodies
au fusain accentuées d'une pointe de dramatisation parfois excessive (Angus pleurniche pas mal). Mais une production qui
nivelle les chansons à l'horizontale et une durée d'album inconsidérée compliquent d'autant l'écoute d'un disque joli comme
tout mais tristement puéril!
CD: 6/10
Genre: Pop, Folk
Label: Flock - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Danny Elfman/ Various (Alice in Wonderland/ Almost Alice)
Quasi indissociables, Dany Elfman et Tim Burton se complètent au point de véritablement créer des oeuvres fusionnelles.
L'ex Oingo Boingo se laisse donc aller ici à ses habituelles volutes pointues, ses marches pour armées arachnides
gloussantes, laisse les choeurs s'avancer vers le céleste, pour mieux frôler ensuite l'abime lors de voluptueuses plongées.
Bref, c'est riche, gothique - parfois - expressionniste au besoin, impressionniste à l'oreille. Sans pour autant être leur plus
belle collaboration. Car à l'instar de Burton (est-ce là un réflexe osmotique?), Elfman aboutit une bande-son plaisante,
illustrative, mais pas mémorable. Concernant le complément de programme, 'Almost Alice', soit le répertoire de chansons
accompagnant le film, il vaut mieux passer son chemin sans mêle le regarder. Car du gros Bob à Lavigne, en passant par
Tokio Hotel (gasp!), point d'ivresse, mais une immédiate gueule de bois.
CD: 6/10
Genre: Pop
Gauthier Keyaerts
Eagle Seagull (The Year Of The How-To Book)
Champions des titres à rallonge, ces Américains originaires du Nebraska brisent 4 années de silence avec un second disque
ouvragé dans une pop aux mélodies ascensionnelles chapeautées de refrains au lyrisme assumé. Une brise musicale
remontant des eighties et une orchestration travaillée par le souci de ne pas en faire trop les rapprochent davantage de
quelques projets actuels de Dan Boeckner (Wolf Parade, Handsome Furs) ou du Pulp de l'ère méconnue (pré 'His 'N'Hers')
que de la foule des épigones d'Arcade Fire. Même si parfois à deux trémolos de l'effet kleenex, Eagle Seagull a aussi sa
part d'ombre (Lynchien 'We Move Like Turtles Night').
CD: 7/10
Genre: Rock
Label: Phantom Sound & Vision - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Tunng (...And Then We Saw Land)
Après un brelan de disques mieux reçus outre-atlantique qu'au sein de leur frileuse Angleterre natale, les hippies chics de
Tunng connaissent une défection interne (Sam Genders, maintenant dans The Accidental) qui les conduisent à redéfinition
de leur idiome musical, un néo folk ourlé de boucles électroniques. Un traitement synthétique du son désormais discret,
tandis qu'une amorce d'optimisme vient régler ce pas de trois entres harmonies vocales gémellaires et/ou croisées,
foisonnement de percussions malignes, et mélodies champêtres pour campagne disparue. Touchant à défaut d'être
essentiel.
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Full Time Hobby - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Justin Nozuka (You I Wind Land And Sea)
Broken beat, grime, dubstep, drum'n'bass, noise, harsh, doom, death, grind, metalcore, trash, crust, math, punk, hip-hop
hardcore, glitch, hard rock et quelques autres termes (oubliés ici) relevant du lexique des musiques chargées doivent être
absents du dictionnaire de ce bellâtre métis dont les posters risquent de faire de l'ombre à ceux de Robert Pattinson
(Twilight). Des chansons pop funky qui frisent l'incontinence émotionnelle artificiellement provoquée, et que son auteur dit
inspirées à la fois par Radiohead et Michael Jackson... Dis Bambi? Tu nous fais quand ton 'Thriller' pour de vrai, on a de la
chair fraîche pour ton zombiaque festin!
CD: 2/10
Genre: Rock
Label: Coalition Entertainement Record - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Spoon (Transference)
Inexplicablement boudés en Europe, les Américains font toujours, après 6 ou 7 albums, le pied de grue entre D1 et D2 du
rock. Drivé par un duo dysfonctionnel - le batteur Jim Eno et l'infatigable chanteur Britt Daniel - Spoon pourrait jouer le
rôle de un supergroupe et de "think tank" pour d'ex Guided By Voices (l'assurance mélodique) et un Wilco en panne d'idées
(l'érudition par le plaisir). 'Transference' est bourré jusqu'à la gueule d'hymnes catchy décantés à partir d'une foule d'idées
agencées avec intelligence et sobriété, et qui n'ont pour seul défaut (ou qualité), que de basculer dans l'évidence à la 2 ou
3ème écoute. Le paradis des méritants.
CD: 8/10
Genre: Pop
Label: Anti- - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Tomorrow, In A Year (The Knife, in collaboration with Mt. Sims
and Planningtorock)
Objet étrange que cette collaboration entre The Knife, Mt. Sims and Planningtorock... (euuuh, artistes inconnus au
bataillon). Tirée d'une performance audiovisuelle basée sur la vie, les expériences et les théories de Charles Darwin, cet
album de facture très expérimentale tente de mélanger electro froide et opéra classique. Pour le meilleur (on retrouve la
patte glacée, sombre et fascinante du duo suédois) mais aussi le pire. Comme souvent lorsque la 'petite' musique se mêle à
la 'grande', la fanfaronnade et la pompe ne sont pas loin. On voit ici le bout de leur nez. LT: The Passengers 'Original
Soundtracks 1'
CD: 5/10
Genre: Electro, Experimental
Label: Rabid Records - Distribution: V2
David Morelli
Son of Dave (Shake a Bone)
Comme annoncé par son titre, ça secoue bien au démarrage. Un idiome blues crotté sans manière (Albini est aux
manettes), des oeuvres d'un Anglais exilé de longue date au Canada. On pourrait penser à un Bob Log III "décasqué", qui
entre spoken word brinquebalant et une beat box alimentée par un diesel, retente le coup de poker d'un blues en mal de
sensations nouvelles. Mais l'homme est définitivement trop raide pour le funk, ramenard pour le gospel et rappelle ô
combien l'harmonica peut être saoulant. Dans les années 90, le bonhomme faisait ses classes dans Crash Test Dummies
('Mmm mm...'). Ca doit avoir un rapport?
CD: 6/10
Genre: Folk, Experimental, Country
Label: Kartel - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Drive-By Truckers (The Big To Do)
Du "Classic rock" libre comme le vent. Existant depuis une vingtaine d'années, ces natifs d'Athens (ville de REM) vivent
leur petite vie de groupe sans génie, et devant eux aussi beaucoup à Neil Young période Crazy Horse, mais faisant souffler
jusqu'aux ultimes secondes de l'album une douce brise de fraîcheur. Serait-ce le contexte de ces histoires écrites comme
des nouvelles (spécialité littéraire US), ou l'adoption du principe d'alternance qui fait se succéder les musiciens derrière le
micro de la même façon que défilent des climats musicaux qui taillent large entre emballement southern rock et country
fleurie? Un beau mystère à percer.
CD: 7/10
Genre: Rock
Label: Ato Records - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Harper Simon (Harper Simon)
Alors que les succès, à quelques années d'intervalle des Kings Of Convenience et des Vampire Weekend place le paternel
(Paul) Simon au rang des figures tutélaires du rock actuel, le fiston (Harper) ajoute de l'eau au moulin du débat des "fils
de". Et question liquide sans saveur, ce grand enfant qui a attendu le mitan de la trentaine pour faire le grand saut, nous
sort un beau millésime d'eau déminéralisée certifiée (copie) conforme du père! Même entouré de fines gâchettes (Marc
Ribot) traquant le fantôme du Dylan mythique, l'Américain fait tapisserie. Toutefois, ses titres sous haute influence Elliott
Smith sont plus acceptables.
CD: 4/10
Genre: Pop, Folk
Label: Tulsi Records - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Cody (Songs)
A ne pas confondre avec l'élégant songwriter (prénom Turner) du même nom, ce Danois a attendu cinq ans entre ses
premières ébauches et l'actuel 'Songs'. Un disque de temps suspendu pour des voyages intérieurs ou rendus immobiles
devant l' immensité des espaces à traverser. Un folk rock qui n'a pas encore fait le tour de sa mélancolie mais qui ne
s'effraie pas de rechercher la lumière entre une éloquence mélodique sans affects ajoutés (magnifique 'A crime'), une
certaine conception de la luxuriance dépouillée, et un violon(celle) qui arracherait -tel chez Syd Matters- des larmes à une
pierre ('I Want You','What's Behind').
CD: 8/10
Genre: Pop, Folk
Label: Slow Shark Records - Distribution: Pias
Yannick Hustache
Lonelady (Nerve Up)
Maximo Park il y a 5 ans, Lone Lady aujourd'hui. C'est le plus étonnant avec le label Warp : son ouverture à une pop
classique. Maximo Park avait réussi le grand écart parfait entre Buzzcocks et U2, Lone Lady a des chances de décrocher un
succès similaire en faisant penser à la Madonna de 1985 jammant chez Joy Division ou à une admiratrice de Siouxsie dont
on aurait remis les démos au goût du jour. Bref, aujourd'hui comme il y a 5 ans, Warp soutient une pop capable d'atomiser
les foules avec des recettes jusqu'alors réservées aux connaisseurs maniaques et aux survivants des années 80! Changer
le mainstream de l'intérieur, quelle noble mission...
CD: 6/10
Genre: Pop
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Nice Nice (Extra Wow)
A l'école du psychédélisme, Nice Nice a choisi la filière Animal Collective: shamanisme pour les oreilles, influences
ethniques, impression de tournis continuel, voix venues de l'espace (intérieur, bien sûr)... Au final, les uns y verront de la
magie en action, monts et meveilles, musique libératrice et rebelle. D'autres n'y entendront par contre qu'un résultat gros
et gras souffrant de trop de couches, trop de pistes, trop d'idées, trop de trop. C'est que ces groupes sortent de la musique
comme d'autres fabriquent des pâtisseries : trop de sucre, ça file la banane à certains, le cancer à d'autres! A noter que
de temps à autre, Nice Nice resserre les visses de la boîte à idées pour se limiter à des pastiches et des hommages plus
évidents au krautrock et au Pink Floyd des débuts. Il est permis de les trouver alors nettement plus convaincants (much
nicer nicer, donc!) que lorsqu'ils jouent aux Indiens invoquant le Grand Esprit des Plaines.
CD: 5/10
Genre: Rock
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Eté 6 (Passer la Frontière)
L'évolution est passée par les instruments. Parfois en convoquant l'électricité rock ('Hôtel Delirium #9'), ou en glissant sur
des cordes folk ('Le pourboire'), mais le plus souvent en en se déportant en plein imaginaire musical U.S. Ca touche à la
réussite sur l'osé et dual 'Une vie saine' avec un Girls In Hawaii, où le très (feu) Mano Solo 'Crime Passionnel' mais tombe
dans le cliché pénible d'un rock "à la française" ('Quelque chose à part') ou le New Orleans de décors factices ('Loin d'Ici').
Une louable tentative de décloisonnement, mais encore grevé d'un imaginaire chansonnier des plus communs et pâtissant
d'un manque d'unité d'ensemble.
CD: 6/10
Genre: Pop, Chanson Française, Rock
Label: 30Février - Distribution: Pias
Yannick Hustache
///////////// Dossiers /////////////
Interview de Noomi Rapace, actrice principale de Millennium 3
Sale gueule, ténacité, carapace endurcie, attitude fougueuse, caractère revêche
et look punk/gothique. On ne voit pas souvent au cinéma ou dans la littérature des personnages comme Lisbeth Salander. On ne doute pas que
l'originalité de la protagoniste soit à l'origine du succès de 'Millennium', le thriller en trois actes du regretté écrivain Stieg Larsson.
Lorsque le moment est venu inévitablement d'adapter les livres pour l'écran, le choix s'est porté pour le rôle de Lisbeth sur une actrice connue
uniquement par quelques séries-tv et des films indépendants. La manière dont Noomi Rapace (qui est totalement différente de son personnage)
s'est investie dans son rôle lui a certainement rendu service.
Avez-vous lu les livres avant d'accepter le rôle?
Noomi Rapace:
Oui, même avant leur publication. J'ai connu quelqu'un qui à son tour, connaissait quelqu'un qui allait mettre sur le marché les
livres et j'ai ainsi eu possession des manuscrits. Je suis assez inquiète de nature et je me détends difficilement. Mais j'avais
justement une semaine de libre et j'en ai profité pour dévorer les trois livres.
Conseillez-vous au public de d'abord lire les livres de Stieg Larsson avant d'aller voir les films?
Noomi Rapace:
D'abord le film, ça me semble le mieux. Sinon, vous commencez automatiquement à comparer. J'espère que les gens seront
plus ou moins objectifs mais ce ne sera pas simple. Si vous regardez d'abord le film, vous pouvez encore lire les livres après,
qui sont pas définition plus détaillés.
Franchement je ne trouve pas que les intrigues des films 'Millennium' soient si spéciales. Qu'est-ce qui fait la popularité de ces livres, à votre
avis?
Noomi Rapace:
Vous avez absolument raison. Pour être honnête, je ne le trouvais pas si bons. En Suède, c'est presque une épidémie, une
maladie qui se propage insidieusement. (Rires) Personne n'y échappe. Je ne trouve pas non plus que les histoires soient
extraordinaires. Mais vous sentez bien que Stieg Larsson était journaliste et ça accroche à merveille. Il regarde d'un oeil
critique la société suédoise. Il essaye de mettre à jour l'obscurité de mon pays. C'est remarquable pour la Suède, où tout le
monde est terrifié de ce que les autres vont penser. Tout le monde veut être neutre et fuit la visibilité. C'est un pays qui peut
être très étouffant. Les originaux n'y trouvent pas facilement leur place. Stieg Larsson a essayé de dire quelque chose, sous la
forme du thriller, avec toute l'exagération propre au genre.
Il s'agit notamment de l'influence de l'extrême droite et les tendances conservatrices de la population suédoise, me semble-t-il.
Noomi Rapace:
C'est un sujet tout à fait d'actualité. La Suède est pleine de racistes et nazis. Quand j'avais 14 ans, j'habitais dans une ferme
équestre près de Lund dans le sud du pays. J'étais punk, avec des cheveux blonds étincelants et des piercings partout. Mon
idole était Nancy Spungen, la chérie de Sid Vicious (Rires). Je prenais parfois le bus pour l'école et j'étais systématiquement
harcelée par des jeunes d'extrême droite. Ils étaient agressifs et me disaient communiste tant je paraissais différente. C'étaient
des enfants de familles ordinaires. C'est un réel problème mais la plupart des suédois ne veulent pas y faire face.
Vue du monde extérieur, la Suède reste un paradis social.
Vue du monde extérieur, la Suède reste un paradis social.
Noomi Rapace:
C'était le cas avant. Aujourd'hui, le pays est en prise avec des problèmes qui ne sont pas abordés. Nous préférons enfuir nos
têtes sous le sable. Aucun politicien n'ose donner son avis car personne n'ose prendre de responsabilité. Il ya beaucoup
d'hypocrisie. J'ai parfois peur des conséquences d'une telle attitude. Je donne souvent mon avis lors d'interview. L'industrie
cinématographique suédoise est pleine de lâches et de trouillards. Et puis j'entends constamment (doucement) "Chut, il ne faut
pas dire cela!". Je pense qu'il est très important d'être critique, pour les autres et pour vous-même. Si vous marcher
constamment sur des oeufs et étouffer les tabous, vous mettez en place une bombe à retardement. Par rapport à beaucoup
d'autres pays, la Suède est évidemment toujours un endroit agréable, mais la situation n'est pas aussi rose qu'elle n'y parait.
Est-ce votre rôle en tant qu'actrice de lever ces tabous?
Noomi Rapace:
Je pense bien. Il ya quelques années j'ai joué dans un film danois, 'Daisy Diamond', une histoire très sombre sur une mère qui
tombe en proie à la dépression post-natale. Les médecins suédois avec qui j'avais parlé étaient heureux que quelqu'un prenne
enfin le courage d'aborder le sujet. Aucun journal n'ose en parler. Pendant la vision de presse suédoise, beaucoup de
journalistes fuyaient au milieu du film. Ils le trouvaient trop sombre. Lors des festivals internationaux où le film était
représenté, les interviews creusaient le sujet toujours plus profondément. En Suède, les journalistes m'ont demandé si ce
n'était pas difficile de jouer des scènes de nu. Cela en dit long sur la mentalité suédoise.
Et que reflète Lisbeth?
Noomi Rapace:
Elle se fout des tabous et les met sur la place publique. Stieg Larsson s'est investi en elle, je pense. Il était aussi le perdant, le
pou dans la tignasse. Il persévérait dans des circonstances difficiles. Même lorsqu'à un moment on voulait le faire payer. Il a été
courageux. Et cette obstination se retrouve aussi chez Lisbeth. Elle refuse d'être une victime et rejette la compassion. Elle sait
qu'elle est condamnée à ce qu'elle est. J'ai ressenti la même chose lorsque j'ai coupé mes cheveux et endossé son 'look'. Dès
que vous semblez un peu différent, vous n'êtes plus pris au sérieux. Soudain les gens ont commencé à se montrer arrogants et
grossiers. C'était choquant à voir.
Grâce à 'Millennium', vous êtes devenue célèbre en Suède. En profitez-vous?
Noomi Rapace:
Parfois, cela donne des avantages. Par exemple, pour me préparer au rôle de Lisbeth, j'ai appris à rouler à moto et
maintenant quand j'ai encore envie de m'évader, je peux toujours appeler Yamaha. Ils ne le font pas pour tout le monde,
croyez-moi (rires). Mais je ne suis pas fan de tout ce cirque de la célébrité. Ça peut court-circuiter votre travail. C'est pourquoi
j'évoque peu ma vie privée. Si les gens savent tout sur moi, ils y penseront quand ils verront un film au lieu de se focaliser sur
mon personnage. C'est une question d'équilibre.
Interview des réalisateurs de Mammuth
Les amateurs de satire subtile vous conseillent de taper 'Groland' dans la barre
de recherche YouTube. Vous serez dirigés vers une série de sketches sur un pays fictif où les gens ont de bien étranges manières. C'est surtout
une bonne introduction à l'univers de Benoît Delépine et Gustave Kervern, deux réalisateurs français qui adorent par dessus tout mettre à nu les
travers de la société en général et des autres en particulier. Leur arme de prédilection est l'humour absurde et ils n'ont pas hésité à l'utiliser dans
leurs films qu'ils tournaient entre les saisons du 'Groland'. Pour commencer, 'Aaltra' mettait par exemple en scène deux patients en chaise
roulante qui déboulaient vers la Finlande pour insulter un producteur de machine agricole. 'Mammuth', leur excellent nouveau film, évoque un
ouvrier fraîchement pensionné qui part avec sa vielle moto pour compiler une série de papiers manquants pour son dossier de pension. Après leur
précédente histoire, 'Louise-Michel', Delépine et Kervern ont laissé comprendre qu'ils souhaitaient collaborer avec un acteur célèbre. C'est réussi!
Le personnage principal dans 'Mammuth' est tenu par le "monstre sacré" du cinéma français, Gérard Depardieu.
Benoit Delépine
: Nous ne voulons pas tomber dans le répétitif ; nous pensions que la collaboration avec un acteur célèbre pourrait amener un
peu de fraicheur. Et c'est le cas. Je dois aussi admettre que nous avions eu quelques réticences. Peut-être que Depardieu se
serait approprié toute la production. A aucun moment il n'en a été question. Il a fait le film par amour de l'art parce qu'il savait
bien qu'il ne gagnerait pas grand-chose. Il nous a soutenu depuis le début, et aussi lorsque nous avions des problèmes
financiers. Il voulait faire le film avec nous si nécessaire en 4 jours.
Gustave Kervern
: Nous avons toujours admiré Depardieu, en tant qu'acteur et personne. C'est une personne qui profite toujours de ce que la
vie peut offrir. Comme nous. Nous aimons les acteurs qui se donnent à fond, au bord de la crise cardiaque. (Rires) Chacun
mérite l'attention, connu ou moins connu. Depardieu apprécie cela aussi.
S'est-il tenu à l'écart sur le plateau?
Benoit Delépine
: On nous avait dit qu'il ne rejoignait jamais le restaurant du tournage et préférait rester dans sa loge. Nous ne voulions pas de
ça. Dans la plupart des films, le restaurant est secondaire, mais avec nous, c'est très important. Nous mettons un point
d'honneur à servir de la nourriture de qualité. Nous travaillons souvent avec Jean-François Landon, un bon ami de mon père.
Le premier jour, Depardieu restait en effet dans sa loge mais le deuxième jour il nous a quand même rejoints. Ça lui a
tellement plu qu'il a pris racine. Il a même recruté Landon pour son nouveau film.
'Mammuth' parle d'un homme pensionné, mais aux alentours de la cinquantaine, n'êtes-vous pas encore jeune pour penser à la pension ?
Benoit Delépine
: L'idée de 'Mammuth' m'est venue à 50 ans. A ce moment vous recevez en France du service des retraites une liste de tous les
emplois effectués dans votre vie. Ce document m'a inspiré inconsciemment pour le film. Quand je lisais ce document, j'avais
des flashbacks sur tous les grands et petits boulots que j'avais eu depuis mes 16 ans, dans une usine ou une ferme. J'avais
envie d'en faire quelque chose.
Gustave Kervern
: Il faut savoir aussi que nous travaillons souvent avec des personnes âgées dans notre série-tv 'Groland'. Les aînés ont du
répondant. Ils sont en quelque sorte notre marque de fabrique. Nous sommes très proches des gens de cette tranche d'âge et
les sketches que nous réalisons avec eux n'évoquent pas spécialement les retraites. Avec les réformes menées par Sarkosy et
ses partisans, c'est plus que jamais un sujet brûlant. Beaucoup de gens craignent pour leurs vieux jours.
Pensez-vous qu'il est important de réagir à l'actualité ?
Benoit Delépine
: Oui et non. Nous nous attaquons toute l'année à l'actualité, mais lorsque nous avons décidé de faire un film, le projet
semblait assez lourd pour y investir tout notre temps. Faire un film prend facilement plusieurs mois. Il faut aller plus loin qu'un
simple sketch. La simple idée d'un homme qui retrace son passé est une des plus classiques dans l'histoire du cinéma. On parle
souvent de quelqu'un qui recherche un amour du passé, nous avons choisi quelqu'un qui recherche ses anciens jobs.
Gustave Kervern
: Quand vous faites un film, vous vous laissez porter par la vie. Vous vivez dans l'attente d'une idée précieuse. Dans ce cas,
c'était l'image d'un Gérard Depardieu retraité sur une moto. C'était en août 2008. Ensuite, nous avons envisagé beaucoup
d'autres possibilités, mais nous avons décidé de n'en développer qu'une. S'il avait dit non, nous aurions envisagé autre chose.
Peut-être même que le film n'aurait pas eu lieu.
Il y a une certaine critique sociale dans vos films? S'y glisse-t-elle automatiquement?
Benoit Delépine
: Oui. Dans ce cas il s'agit par exemple d'un vieil ouvrier confronté au monde du travail actuel. Et je ne choquerai pas si je dis
que le travailleur d'aujourd'hui est soumis à plus de pression qu'il y a 30 ans. L'année dernière, La vague de suicide chez
France Telecom a prouvé cela, mais ça peut arriver partout.
Gustave Kervern
: Comme notre personnage principal retourne sur les traces de ses anciens jobs, nous pouvons montrer différentes facettes du
monde du travail. La pression dont parle Benoît est illustré par exemple dans la scène du restaurant où soudain des hommes
d'affaires se mettent à pleurer. Depardieu appréciait d'abord 'Mammuth' comme un film plutôt sur l'amour, mais nous trouvions
plus intéressant de parler du travail. Lorsque nous écrivions le scénario et pendant le tournage, nous avons conclu qu'il avait
raison. Ce n'était pas un problème. Nous aimons les films ouverts, qui laissent la place à un virement de direction. C'est aussi
faisable car notre équipe est petite et nous avons pas mal de liberté. Nous pouvons facilement changer notre fusil d'épaule et
prendre une autre direction.
'Clash of the Titans' n'est pas un cours d'histoire.
Sam qui? Beaucoup de gens ont été assez étonnés lorsque James Cameron a annoncé, il y a quelques années, qui allait décrocher le rôle principal
dans sa nouvelle épopée de science-fiction, 'Avatar'. Il avait porté son choix sur un acteur qui s'était déjà bâti une belle carrière en son pays,
l'Australie (principalement à travers de petits films et des séries télé). Le drame romantique 'Somersault' l'avait également fait remarquer dans le
circuit des festivals. Et on l'avait déjà vu à l'affiche de quelques productions américaines, petits rôles dans de petits films, comme 'Hart's War' et
'The Great Raid'. Décider de lui confier le rôle principal dans une superproduction hors de prix comme 'Avatar', ça montre une confiance énorme en
son talent d'acteur. Même quand on s'appelle James Cameron et qu'on peut en gros tout se permettre. Mais apparemment, Sam Worthington (35
ans) sait y faire. Avant que 'Avatar' ne le transforme en star du moment, il avait décroché un rôle important dans 'Terminator Salvation', celui du
gars qui s'échappe d'un laboratoire pour découvrir qu'il n'est pas celui qu'il croyait.
Mais dans 'Clash of the Titans', il joue véritablement au héros. Tout comme le film
d'action de 1981, le blockbuster se penche sur la légende du héros grec Persée, qui entame un dangereux voyage et doit en chemin affronter des
tas de monstres et obstacles. Pourtant, cette nouvelle version ne peut pas simplement être comparée à l'ancienne, estime Sam Worthington.
Sam Worthington:
Nous avons fait tout ce qui était possible pour donner plus de coffre et de suspense à ce film. J'ai énormément de respect pour
Harry Hamlin, qui a joué Persée en 1981, mais avec sa coiffure extravagante, il avait l'air encore plus féminin. On voulait un
film plus musclé, plus adapté à l'époque. D'où ma coupe très courte.
Les anciens grecs portaient-ils les cheveux aussi courts?
Sam Worthington:
Peut-être pas. Mais ils n'avaient pas non plus de chevaux ailés. 'Clash of the Titans' n'est pas un cours d'histoire. Je trouvais ça
une bonne idée de me couper les cheveux aussi courts parce que je n'avais encore jamais vu ça dans un film de ce genre. Et
puis, cette coiffure me donne une allure différente des autres personnages, ce qui s'accorde bien à mon personnage. C'est un
demi-dieu et il a passé la moitié de sa vie sur un bateau de pêcheurs. Il n'a pas grandi dans la ville d'Argos, où il aurait eu le
temps de se laisser pousser les cheveux. Il est autre.
Il me semble aussi plus complexe que le Persée du 'Clash of the Titans' originel.
Sam Worthington:
C'était aussi l'objectif. Ce film se plonge plus profondément dans les personnages. Persée ne veut pas être un dieu. Cet aspect
est en lui, mais il veut montrer qu'il est un homme. Le message de 'Clash of the Titans', c'est qu'il n'est pas nécessaire d'être un
dieu pour réussir. Vous vous serrez les coudes avec d'autres personnes qui pensent comme vous, et vous atteignez ensemble
votre objectif. Ca me semble un bien meilleur message pour mon neveu de 9 ans, si vous voyez ce que je veux dire. Dans la
version de 1981, Persée se lance dans l'aventure parce qu'il est tombé amoureux d'une princesse qu'il ne connait que depuis 12
heures. Je n'étais pas parvenu à y croire, et mon neveu de 9 ans éclaterait de rire devant l'écran. Les personnages ont cette
fois le temps de mettre en place un lien plus solide avant de se lancer dans cette mission suicide. Parce que c'en est une.
Est-ce que 'Clash of the Titans' parle de plus que l'affrontement entre le bien et le mal?
Sam Worthington:
Je trouve que oui. Aucun des personnages n'est clairement bon ou mauvais. Même pas les dieux. Hadès peut être vu comme
le méchant de l'histoire, mais au final, c'est aussi quelqu'un qui a été traité injustement par ses frères. Zeus a triché lorsque
l'univers a été divisé, de sorte qu'il a reçu l'Olympe et Poséidon les mers. Et Hadès a dû se contenter du monde sous-terrain.
C'est un ancien guerrier, forcé de rester dans une cave. Pas étonnant qu'il soit furieux contre ses frères qui l'ont trahi. Persée
est aussi moins héroïque. Il a une grande gueule et a tendance à se lancer dans les ennuis sans réfléchir, ce qui a ensuite des
conséquences pour les autres personnages. La Méduse est un monstre, mais elle aussi porte les cicatrices de l'injustice.
Avez-vous beaucoup contribué au script?
Sam Worthington:
Pas seulement moi. Tous les acteurs ont fait de leur mieux pour rendre les scènes les plus justes et crédibles possible. Et,
honnêtement, je trouve que c'est notre job. On doit faire plus que simplement donner vie à un texte écrit. On doit en faire
quelque chose dont les autres acteurs et le réalisateur soient contents. C'est ce que je trouve tellement passionnant à un
scénario. Le texte n'est pas une bible, mais plutôt un plan général, quelque chose qui permet de redémarrer. C'est ce que je
recherche. Le reste m'ennuie.
Lorsque 'The Matrix' et les nouveaux 'Star Wars' ont été tournés en Australie beaucoup d'acteurs locaux ont tenté de décrocher un rôle dans ces
grosses productions. Mais pas vous. Pourquoi?
Sam Worthington:
Parce que je n'avais pas envie de me retrouver quelque part à l'arrière-plan en train de brandir une épée. J'ai de la chance
que James Cameron ait voulu miser sur moi. Grâce à 'Avatar', j'ai aujourd'hui l'occasion de jouer dans ce genre de films de
manière intéressante. Quand on a quelqu'un comme Cameron derrière soi, les gens vous regardent autrement. Ils ont envie de
vous rencontrer et prennent le temps de jeter un oeil sur ce que vous avez déjà fait. Mon objectif était de travailler le plus
possible en Australie. A un certain moment, vous vous cognez à un plafond de verre, mais au moins, vous avez quelque chose
en main à présenter à l'extérieur. Je suis quelqu'un qui a quelque chose à offrir, qui réfléchit à ses personnages et qui est prêt
à mettre la main à la pâte.
Après 'Avatar', 'Terminator Salvation' et 'Clash of the Titans' vous avez votre dose d'effets spéciaux?
Sam Worthington:
Fuck no! Vous êtes fou? Je suis dingue de ce genre de films. J'ai toujours été persuadé qu'il était possible de mettre autant de
crédibilité, d'intelligence et d'humanité dans un blockbuster que dans un petit drame familial indépendant. Tout dépend de ce
qu'on en fait. Une scène ne change pas parce qu'on y voit des effets spéciaux. Les effets sont là pour renforcer la scène, pas
pour dominer l'ensemble. Ca reste la même chose. C'est ma mission. Mais j'adore travailler avec d'énormes scorpions et
d'autres monstres. J'ai un boulot extraordinaire, et à côté, j'ai une vie normale. C'est génial.
Werner Herzog: 'On peut être très heureux tout en ayant fait les
mauvaises choses.'
L'histoire du cinéma connaît quelques personnages qui, à
travers leur travail et leur attitude également hors tournage ont obtenu un statut légendaire. Des noms comme David Lynch, Federico Fellini, Luis
Buñuel, Josef von Sternberg et Lars von Trier ne vous paraîtront pas inconnus. Et il ne fait aucun doute que Werner Herzog (67 ans) figure
également dans cette liste. 'Je suis mes films,' a un jour déclaré le réalisateur allemand, et si cela est vrai, nous pouvons dire d'Herzog qu'il est
quelqu'un de remarquable, ambitieux, insensé, multiple et légèrement déjanté. Il possède un amour avéré pour la vie et notre planète, une
passion qui se dévoile à travers des films de fiction et documentaires qu'il a tournés dans les coins les plus reculés de ce monde. L'année dernière,
il apparaissait sur les glaces polaires avec 'Encounters at the End of the World' et dans 'Fitzcarraldo' il contait l'histoire d'un homme qui a fait tirer
un bateau à vapeur sur une montagne du Perou. Herzog présente aussi une tendresse particulière pour les figures marginales, des gens qui
continuent avec entêtement à croire en leur vision de la vie. Timothy Treadwell, le 'Grizzly Man' qui rêvait de faire partie du monde des ours en
Alaska et a finalement été dévoré en est un exemple. Terence McDonagh, le personnage principal de 'The Bad Lieutenant: Port of Call New
Orleans', a beau être fictif, il s'intègre parfaitement dans l'univers de Herzog. Il s'agit ici d'un enquêteur qui a égaré son âme dans un marais de
drogues, corruption et jeu, mais qui fait tout en son pouvoir pour tenter de résoudre la mort de cinq immigrants sénégalais. Le titre, 'Bad
Lieutenant', renvoie au classique d'un autre bad boy Abel Ferrara, tout comme le fait que le personnage principal est un flic corrompu. Mais il
serait faux de parler de remake, souligne Herzog.
Herzog:
Je n'ai jamais vu le film de Ferrara, donc il n'y a pas non plus de lien. L'explication est simple: le titre 'Bad Lieutenant' est la
propriété de Ed Pressman qui espérait en tirer une sorte de série de films. Ca ne me pose pas de problème. Le cinéma est un
business après tout. Je ne nierai pas que j'ai essayé de changer ce titre, mais je peux vivre avec sans problème. Honnêtement,
ça m'est égal. J'espère aussi qu'Abel Ferrara aura envie de voir mon film et que j'aurai vite l'occasion de voir le sien. On pourra
alors aller s'asseoir et en parler autour d'une bouteille de whisky.
Votre enquêteur est certainement moins 'bad' que celui de Ferrara.
Herzog:
Je n'aime pas tellement parler en termes de bien et mal. Le personnage est plus complexe que cela, grâce également à
l'apport et l'interprétation de Nicolas Cage. Je me souviens encore que le deuxième jour du tournage, il m'a demandé pourquoi
son personnage se conduisait ainsi. Est-ce que c'était la drogue, sa blessure, l'influence de la Nouvelle-Orleans? Je lui ai dit que
nous ne devions surtout pas réfléchir à la signification ou la motivation. Ces choses ne m'intéressent pas vraiment. Mais il y
avait une chose que nous devions garder à l'esprit en faisant ce film, et c'est la félicité du mal. On peut être particulièrement
heureux en faisant les mauvaises choses.
Vous ne croyez en tout cas pas au karma, car chaque mauvaise action de votre personnage s'avère être le bon choix.
Herzog:
Je ne crois effectivement pas au karma. Je suis parti une semaine en Inde l'année dernière. C'était un endroit complètement
fou où tout le monde parlait de méditation et de karma. Et je n'ai pas cessé de répéter que cela ne m'intéressait pas.
Je me suis demandé si l'inverse était vrai, si la bonne action qu'il fait au début du film est la cause de sa blessure au dos. Vous ne l'expliquez pas
vraiment.
Herzog:
Je ne trouvais pas cela spécialement important. Mais c'est vrai qu'il doit se rendre chez le médecin parce qu'il a sauté dans
l'eau. C'est de là que vient son mal au dos. Je trouve que la causalité est par définition dangereuse au cinéma. Plus vous
expliquez, plus vous enlevez au mystère de l'histoire.
Qu'est-ce qui vous a poussé à situer cette histoire à la Nouvelle-Orléans?
Herzog:
C'était une idée des producteurs. Après Katrina, les autorités locales ont décidé d'accorder d'énormes avantages financiers aux
productions qui viennent filmer en Louisiane. Beaucoup de grands films hollywoodiens y sont aujourd'hui tournés. Pour être
honnête, la maison de production était un peu gênée de me demander de filmer là plutôt qu'à New York ou Detroit, mais j'ai
immédiatement trouvé que c'était une fabuleuse idée.
Parce que cette ville détruite s'accordait tellement bien à une histoire de déchéance morale, ou parce que c'est encore une ville magnifique?
Herzog:
Pas tellement à cause de l'aspect physique de la ville. Je ne montre par exemple jamais le célèbre quartier français. Ce n'est
pas la version carte postale de la ville. Il émane une ambiance très particulière de la Nouvelle Orléans, une ambiance de
déchéance, comme vous dites. Cela vient certainement de la destruction, mais aussi de son haut taux de criminalité, la chute
de la civilisation. A un coin de rue où on a tournée une scène, la nuit suivante, deux personnes ont été abattues, par exemple.
On avait constamment l'impression que le danger flottait dans l'air, et ça a transpiré dans le film.
L'un des aspects agréables de 'The Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans', c'est son humour noir charbon. Vous ne nous avez pas habitués à ça.
Herzog:
C'est vrai? Cette fois, c'est un peu plus évident, mais je trouve que beaucoup de mes films possèdent cet humour noir. Je
pense à 'Grizzly Man' et 'Aguirre'. Les gens m'ont toujours vu comme ce réalisateur allemand obsédé, mais ils se rendent
compte aujourd'hui que je peux être drôle.
Je dois juste encore vous poser une question sur ces iguanes qui jouent un rôle si important dans le film. Il y a quelque chose à creuser derrière?
Herzog:
J'aime bien donner des rôles importants à des animaux dans mes films. Et je suis terriblement fasciné par les iguanes. Ils
étaient prévus dans le script, et j'ai insisté pour les filmer moi-même. Je l'ai fait, avec un tout petit objectif et un câble optique.
Je me suis tellement approché d'eux avec ma caméra que l'un d'entre eux m'a mordu au doigt. Et je n'arrivais plus à le
détacher! Eva Mendes n'en pouvait plus tellement elle a ri. Quant à savoir si la présence de ces bestioles a une signification
plus profonde, je laisse ça à l'interprétation du spectateur. (grimace)