Wallonie Espace Infos n°87

Transcription

Wallonie Espace Infos n°87
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
WALLONIE ESPACE INFOS
n°87
juillet-août 2016
Coordonnées de l’association Wallonie Espace
Wallonie Espace
WSL, Liege Science Park,
Rue des Chasseurs Ardennais,
B-4301 Angleur-Liège, Belgique
Tel. 32 (0)4 3729329
Skywin Aerospace Cluster of Wallonia
Chemin du Stockoy, 3,
B-1300 Wavre, Belgique
Contact: Michel Stassart,
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie
Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,
sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).
Contact pour ce bulletin d’informations : [email protected]
Attention : ne plus employer mon adresse [email protected], car cette boîte aux lettres n’offre pas
les meilleures conditions d’utilisation (pas moyen de supprimer les mails déjà lus !)
SOMMAIRE :
Thèmes : articles
Membres Wallonie Espace
Actualité : Désastre pour SpaceX – Où en est l’agence spatiale belge ? – D. Skywin, ULg
Tilmans, présidente d’Eurisy – Quid d’Oufti-2 ?
1. Politique spatiale/EU + ESA: Entretien avec Jean-Yves Le Gall
(CNES, IAF) - Le Grand Duché des ressources de l’espace – La Turquie
spatiale affectée par le coup d’état avorté – Agences spatiales en Serbie, en
Egypte 2. Accès à l'espace/Arianespace : OK nuancé pour le rôle d’Airbus dans Safran Aero Boosters
Arianespace – Fin d’année chargée pour Arianespace – Safran Aero
Booster à bord d’Ariane 6 – SES-10 à lancer avec un 1 er étage recyclé –
Situation des micro-lanceurs aux Etats-Unis – Micro-lanceur Intrepid à
propulsion hybride ? – Accès autonome de l’Inde à l’espace avec les PSLV
et GSLV
3. Télédétection/GMES : L’Inde à la pointe de la télédétection spatiale –
WEI n°87 2016-04 - 1
Page
2
5
15
24
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Constellation IceEye de microsats radar en Finlande
4. Télécommunications/télévision : La stratégie 4 x 4 de K.M. Sabbagh
(SES)
5. Navigation/Galileo : Services pré-opérationnels Galileo au Centre
Loyola de Palacio (Madrid)
6. Sécurité/Défense : La délicate harmonisation des systèmes nationaux de
l’Europe militaire de l’espace
7. Science/Cosmic Vision : Le programme international de la constellation
QB50
8. Exploration/Aurora : L’Europe exploratrice du système solaire (Rosetta,
ExoMars 2016) – Le CSL à bord de Juno – Embouteillage de rovers
martiens en 2020-2021 – La Lune, toujours vedette en Russie – Course
lunaire pour des privés avec GLXP – Missions pour la collecte
d’échantillons sur des astéroïdes
9. Vols habités/International Space Station : Tiangong-2, 1er pas vers la
CSS - Calendrier du Commercial Crew Programme – Plate-forme
Bartolomeo sur Columbus
10. Débris spatiaux/SSA : Démonstrations d’intercepteurs de débris
spatiaux
11. Tourisme spatial : L’aventure artisanale de Copenhagen Suborbitals
12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Sonaca intéressée par les
microsats – Compte-rendu First Belgian Cubesat Day – Les constructeurs
de plates-formes Cubesat en Europe
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Nanosat
catalan lancé de Chine – Voilier solaire de FH Aachen
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Missions spatiales (lancements
récents)
26
27
28
28
CSL
35
37
Sonaca, ULg
39
39
44
Skywin, Thales Alenia Space
Belgium , SABCA, Safran Aero
Boosters, Cegelec, Redu Space
Services, Spacebel, VitroCiset
Belgium
Skywin, ULg
15. Calendrier 2016-2018 d’événements spatiaux pour la Belgique
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe ULg, UCL
dans l’espace (2016-2025) - Palmarès des succès à l’exportation de
l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites
civils de télécommunications et de télévision
Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace : Géopolitique de
l’Espace (Diplomatie) – Corée du Nord spatiale (FRS)
Bonne nouvelle : on a retrouvé Philae sur Tchouri !
WEI n°87 2016-04 - 2
29
45
47
51
65
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Sur la droite de l’image, on distingue le micro-robot Philae sur le sol escarpé et accidenté de
la comète Tchourioumov-Guerrassimeko où il s’était posé le 12 novembre 2014.
Dernière minute : Sinistre total du pad de tir 40
au Cape Canaveral. Un désastre qui bouleverse
le calendrier des lancements Falcon 9 chez SpaceX
Ce 1er septembre, alors que nous bouclions la rédaction du présent bulletin d’infos, on
apprenait la nouvelle dramatique d’un sérieux contretemps pendant au moins une
demi-année pour les vols de SpaceX destinés aux satellites GEO et à la maintenance
de l’ISS. Le pad de tir 40 a été détruit lors des préparatifs du tir statique du Falcon 9
avec le satellite Amos-6 pour l’opérateur israélien Spacecom. Amos-6 constituait un
fleuron chez IAI (Israel Aerospace Industries) et sa charge utile devait répondre aux
besoins de la Défense en Israël.
Une anomalie lors du remplissage en oxygène liquide du 2nd étage du lanceur s’est
traduite par une explosion très spectaculaire qui a embrasé toute la fusée et l’aire
d’envol du pad 40. Ce qui soulève quelques questions :
- Pourquoi SpaceX a-t-il besoin d’un essai statique avant chaque lancement Falcon 9 ?
Qu’en sera-t-il pour le Falcon Heavy ?
- Pourquoi effectuer ce test avec un 2nd étage rempli qui est surmonté avec la charge à
lancer qui est sous coiffe ? N’est-ce pas prendre un sérieux risque ?
SpaceX a en service un autre ensemble de lancement : au Vandenberg Air Force
Base (Californie) pour les missions SSO (orbite polaire). Il termine pour les
Falcon 9 et Falcon Heavy la préparation du pad de tir 39A - il sera prêt pour un
lancement en novembre - sur le site historique des programmes Apollo-Saturn V
et Space Shuttle de la NASA. Il a en chantier un complexe sur côte de Boca Chica
à la frontière entre le Texas et le Mexique. A la fin de l’année, SpaceX pourrait faire
l’histoire sur le Pad 39A avec le décollage du premier Falcon 9 au 1er étage recyclé
pour satelliser SES-10. Quoiqu’il en soit, le calendrier des vols Falcon 9 va être
perturbé durant les mois à venir, car les éléments du 2ème étage - au niveau du réservoir
WEI n°87 2016-04 - 3
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
oxygène liquide (sans doute avec l’emploi d’un oxygène super-dense ?) - vont être
l’objet d’une enquête minutieuse. Ce désastre va appeler à plus d’humilité la jeune
équipe d’Elon Musk, qui rêve d’aller coloniser Mars pour la NASA. Mais - nous en
sommes persuadés - son enthousiasme, qui relance l’odyssée de l’espace, aura le
dessus pour surmonter les défis d’un accès économique à la dimension spatiale.
Parmi les effets - en dehors de SpaceX - de l’explosion du Falcon 9 avec Amos-6 :
- Les opérateurs ont plus que jamais besoin d’une triple source pour l’accès à l’anneau
géostationnaire : en plus du Falcon 9, la disponibilité d’Ariane 5 chez Arianespace et
du Proton chez ILS (International Launch Services) n’est pas du luxe.
- Facebook qui nourrissait l’ambition de pénétrer, en collaboration avec Eutelsat, le
marché africain avec de la capacité sur le satellite Amos-6 doit retarder son projet et se
reporter sur un autre satellite.
- La vente de Spacecom au groupe chinois Beijing Xinwei Technology pour quelque $
285 millions était conditionnée par la satellisation réussie d’Amos-6 et on peut se
demander si la transaction aura lieu…
- Les opérateurs de satellites qui sont clients pour de prochains lancements chez
SpaceX ont vu une chute du cours de leurs actions : c’est le cas d’Iridium qui a besoin
du Falcon 9 pour le déploiement de sa constellation Iridium Next, de SES qui venait de
commander un Falcon 9 au 1er étage recyclé pour le lancement de SES-10, d’Echostar
pour le lancement d’un satellite TV en octobre…
Délicat compte à rebours pour l’ISAB :
lancement peu probable pour débuter 2017 ?
Peu d’infos filtrent sur le processus législatif en cours pour la création de l’agence
spatiale interfédérale de Belgique ou ISAB (Interfederal Space Agency Belgium). Il
était prévu que celle-ci soit mise en place pour le 1er janvier 2017. Elke Sleurs,
Secrétaire d’Etat en charge de la Politique scientifique, se montre plutôt discrète. Le
cadre de gestion semble plus délicat que prévu à finaliser, car il implique, outre l’Etat
fédéral, les instances régionales et communautaires de plus en plus intéressées à être
partie prenante dans l’effort spatial belge. Par ailleurs, Belspo est en cours de
démantèlement et son Service Recherche & Applications Spatiales se prépare à
devenir le cœur de cette agence, On espère que la mise en place de l’ISAB pourra
intervenir durant la première moitié de 2017. Comme chacun sait : l’espoir fait vivre.
Dominique Tilmans, présidente d’EURISY
et « moteur-fusée » pour les missions YouSpace
Décidément, la Belgo-luxembourgeoise Dominique Tilmans a décidé de consacrer son
énergie – ceux qui la connaissent savent qu’elle a du dynamisme et de l’entêtement – à
faire passer le spatial auprès des jeunes. Ceux-ci ne sont pas toujours très au courant de
l’impact que les systèmes spatiaux ont sur la société avec des services et emplois à
grande valeur ajoutée. Après avoir présidé le Groupe Espace du Sénat – quand elle
était sénatrice MR – et la Conférence Interparlementaire Européenne de l’Espace, elle
a mis sur pied le club YouSpace qui vise à épauler les étudiants belges par des
WEI n°87 2016-04 - 4
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
professionnels du secteur spatial. Ainsi est-elle à l’affût de toute initiative qui peut
rapprocher les jeunes de la technologie des systèmes spatiaux. Elle répète à l’envi :
« Le secteur spatial est pour moi une passion ». Et elle le démontre.
Depuis le 22 juin, D. Tilmans préside l’association spatiale européenne EURISY
(www.eurisy.org) qui fut créée en 1989 par Jacques Delors, alors Président de la
Commission Européenne. EURISY qui regroupe une vingtaine d’acteurs du spatial en
Europe a pour but de sensibiliser les instances publiques et les entreprises aux
potentialités des applications spatiales pour des services en matière de transports,
mobilité, santé, sécurité, navigation routière, gestion des ressources en eau, zones
agricoles, couvert forestier, activités touristiques, réponses aux situations d’urgence…
Quid d’OUFTI-2 ? L’équipe pédagogique d’OUFTI-1
veut aller de l’avant le plus vite possible… avec des étudiants
Lors du lancement réussi d’OUFTI-1, le 25 avril dernier, le les instances académiques
de l’Université de Liège manifestaient leur enthousiasme d’aller de l’avant pour
réaliser un successeur au premier nano-satellite wallon. Suite à cette impulsion pour le
spatial wallon, la Région et la Communauté avec les industriels de Skywin se
montraient intéressés par un ambitieux projet de micro-satellites pour des activités de
télédétection dans l’hyperspectral. Ce type d’observations dans des centaines de
bandes de fréquences, qui est original et encore expérimental, est promis à un bel
avenir pour une connaissance, sous un nouveau jour, de notre environnement. Le
projet mis à l’étude entend tirer parti de l’expertise des universités, instituts supérieurs
et industries. Sa mise en œuvre prend du temps vu le nombre d’acteurs qui doivent être
impliqués.
Avec OUFTI-1, une équipe pédagogique a pris forme à l’Université de Liège – LTAS
(Département Aérospatiale & Mécanique), Institut Montéfiore (Département
d’Electricité, Electronique et Informatique) –, à l’HEPL (Haute Ecole de la Province
de Liège) et à HELMO (Haute Ecole Libre Mosane) avec l’Institut Gramme. Ce team
qui représente l’enseignement supérieur liégeois a permis la naissance du premier
Cubesat « made in Belgium » propose de réaliser au plus vite un OUFTI-2 assez
semblable au premier qui était un pionnier technologique. Il s’agit de refaire le même
Cubesat en le rendant plus performant et moins capricieux. A la grande surprise de ses
promoteurs et à la grande déception des radio-amateurs du monde entier, OUFTI-1
s’est endormi le 7 mai, sa balise de code Morse cessant d’émettre sans doute par
manque d’énergie… Malgré les efforts faits à l’ULg et au VKI (Von Karman Institute
for Fluid Dynamics), avec le soutien de la communauté mondiale des radio-amateurs,
il n’a pas été possible d’activer en urgence le relais encore expérimental de
télécommunications numériques D-STAR. Le team OUFTI-1 est quelque peu resté sur
sa faim, mais il a eu le grand bonheur de constater, grâce à la bonne captation de ses
signaux, que son Cubesat avait réussi l’épreuve de la mise en orbite et avait bien passé
ses débuts dans l’environnement sévère de l’espace. Difficile d’explique la raison de
son silence brutal. Ses deux ordinateurs de bord – l’un servait de rechange (back-up) se seraient-ils contredits, avec pour résultat de mettre un terme à la mission ?
WEI n°87 2016-04 - 5
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Cet arrêté prématuré d’OUFTI-1 doit, plus que jamais, inciter une autre équipe
d’étudiants à « remettre le couvert » en donnant un frère au premier nano-satellite
liégeois. Ainsi sur le site www.leodium.ulg.ac.be, un appel à propositions pour des
TFE (Travaux de Fin d’Etudes) d’une mission OUFTI-2 vient d’être lancé. Il
concerne la conception, le développement, les essais des équipements suivants :
- l’ordinateur de bord (OBC) compact, résistant aux radiations (avec sa
programmation);
- le système micro-miniaturisé d’alimentation en énergie (EPS) ;
- la balise à faible débit (BCN).
Ce deuxième OUFTI devrait être réalisé en un an (12 mois), soit deux années
académiques pour un lancement à prévoir en 2018. Appel lancé aux étudiants qui
terminent une maîtrise d’ingénieur : s’ils sont intéressés par vivre une expérience
inédite jusque dans l’espace, ils sont les bienvenus.
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. Entretien, le 7 juillet, au siège du CNES
avec Jean-Yves Le Gall, président du CNES et de l’IAF
« La télédétection spatiale, pour laquelle la France grâce au CNES est
pionnière, présente des enjeux considérables qui ont été mis sur le devant de la
scène mondiale par la COP 21 »
« Plus que jamais, il y a une « Equipe d’Europe de l’Espace »
« Il importe que la stratégie spatiale européenne soit gérée comme un
portefeuille d’actions. Il s’agit de le faire fructifier comme un bon père de
famille »
D’un aplomb calme et d’un air assuré, Jean-Yves Le Gall fait preuve d’un grand
dynamisme au service de l’astronautique. C’est un globe-trotter qui a un sens poussé
de l’organisation et qui ne manque pas d’un humour acéré pour commenter l’actualité
spatiale. On lui doit les mesures techniques très strictes qui font aujourd’hui la fiabilité
et le succès du lanceur Ariane 5, qu’il a mises en œuvre lorsqu’il présidait
Arianespace. Voyageur infatigable, on le trouve régulièrement aux quatre coins du
monde pour valoriser la cause spatiale. D’origine marseillaise - il y est né le 30 avril
1959 - il parle avec le ton chantant des natifs de la cité phocéenne. Il a accepté de nous
faire part de son enthousiasme pour son activité débordante au profit du CNES et de
l’IAF (International Astronautical Federation). Il a reçu Espace & Exploration juste
après avoir présidé la séance de juillet du conseil d’administration du CNES.
Quel chemin parcouru depuis Novespace, puis Starsem,… Vous faites preuve d’une
belle hyperactivité. Mais d’où vous vient cette énergie ?
WEI n°87 2016-04 - 6
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Jean-Yves Le Gall : La première raison est que le secteur spatial n’a jamais évolué
aussi vite. Il est normal qu’un établissement comme le CNES, qui est un acteur
particulièrement influent sur la scène astronautique, soit présent partout, non
seulement comme agence mais aussi comme centre technique. La deuxième cause
réside dans le fait que le CNES a la chance d’avoir des collaborateurs de très grande
qualité, à la créativité débordante ! Ma fonction est d’être à l’écoute des idées qui
viennent de nos quatre centres, à Paris (2 x), à Toulouse et à Kourou. Surtout que le
monde spatial n’est pas statique mais est très dynamique en ces temps où les choses
changent rapidement. Et si on n’avançait pas, on reculerait. C’est pour cela que j’ai
accepté avec un très grand enthousiasme, il y a trois ans, la présidence du CNES, dont
l’activité, comme garant public des systèmes spatiaux, est de placer la France au
meilleur niveau face à la communauté mondiale.
Vous êtes particulièrement attentif aux activités spatiales tant pour la science que
pour les applications ?
JYLG : Oui, parce que le CNES est fort actif dans les domaines de la recherche et de
la technologie, de l’observation de la Terre et de son environnement, des systèmes de
télécommunications par satellites, des missions au service de la sécurité et de la
défense en Europe. Sans perdre de vue le secteur des lanceurs où nous avons toujours
excellé et où nous restons très engagés, avec l’ESA et ASL, dans le chantier du
nouveau lanceur Ariane 6. Et en parallèle, nous préparons déjà l’avenir avec les
activités technologiques Prometheus et Callisto. Pour la science, on mise sur la
coopération en Europe, avec les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, la Russie, le Japon et la
plupart des autres acteurs du spatial dans le monde.
En matière d’observation de la Terre, vous prônez plus que jamais l’entente
globale ?
JYLG : La télédétection spatiale, pour laquelle la France grâce au CNES est
pionnière, ce sont des enjeux considérables qui ont été mis sur le devant de la scène
mondiale par la COP 21, qui s’est tenue à Paris en décembre dernier. Plus que jamais,
il s’agit de sensibiliser les nations émergentes en prenant des initiatives internationales
comme celles des Déclarations de Mexico et de New Delhi. C’est pourquoi, au
prochain IAC (International Astronautical Congress) qui se tiendra à Guadalajara
durant la dernière semaine de septembre, nous aurons une table ronde avec les chefs
d’agences spatiales pour préparer le volet spatial de la COP 22 à Marrakech.
Le CNES entend jouer un rôle primordial concernant la problématique du climat : dans
la foulée de la COP 21, il a décidé d’entreprendre sans tarder les missions Merlin et
MicroCarb qui serviront à l’étude du méthane et du gaz carbonique dans l’atmosphère.
Et on vient d’engager de façon définitive, en coopération avec le JPL (Jet Propulsion
Laboratory) de la NASA, le programme SWOT (Surface Water & Ocean
Topography), un satellite équipé d’un altimètre-interféromètre en bande Ka pour
mieux comprendre la dynamique des eaux sur notre Terre. (*)
(*) Le CNES a décidé d’investir 200 millions d’euros dans la réalisation de
l’observatoire SWOT de 2 tonnes dont le lancement aura lieu à partir de 2021. Son
WEI n°87 2016-04 - 7
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
instrument KaRIn (Ka-band Radar Interferometer), avec deux grandes antennes en
bande Ka, qui seront disposées aux extrémités d’un mât de 10 mètres, permettront une
couverture globale en continu, à très haute résolution et avec une fauchée de 120 km,
des océans, mers, lacs, fleuves, réserves d’eau…
En matière de satellites de télécommunications, l’industrie française – Airbus
Defence and Space et Thales Alenia Space – constitue une référence mondiale…
JYLG : Pour les télécommunications spatiales, grâce à l’impulsion du CNES et de la
DGA (Direction Générale de l’Armement), il y a une forte tradition en France d’être à
la pointe. Nos industriels ont à cœur de relever les défis du futur qui concernent la
propulsion électrique et la réponse aux besoins d’Internet. Maintenant, les satellites
doivent s’adapter à des volumes de données tout à fait gigantesques. Il est question en
2020 de 1 TB/s (1 Terabytes par seconde). On est à la pointe de ce qui se fait et il faut
maintenir la pression.
Il y a cette volonté pour le CNES de jouer son rôle de pionnier. Est-ce que vous ne
cherchez pas à faire de l’ombre à l’ESA ?
JYLG : Pas du tout, bien au contraire ! L’ESA et le CNES travaillent de façon
totalement complémentaire, main dans la main. Les programmes que nous conduisons
au CNES se font en étroite relation avec ceux de l’ESA. La France réalise un travail
exemplaire au sein de l’ESA avec l’Allemagne, l’Italie, les autres Etats membres…
Plus que jamais, il y a une « Equipe d’Europe de l’Espace ».
Et vous entretenez de bonnes relations avec la Commission européenne et ses
programmes spatiaux?
JYLG : Elles sont excellentes. Une ou deux fois par mois, je rencontre à Bruxelles les
responsables de l’espace à la Commission. Il me semble qu’au niveau des instances
étatiques, que ce soit l’ESA, les Etats membres, la Commission, la GSA, Eumetsat…
et dans l’intérêt de tous, il y a un travail en commun qui se fait parfaitement. Il en est
de même d’ailleurs avec l’industrie. C’est particulièrement évident pour le programme
Ariane 6. Chacun a bien compris qu’on n’est plus au temps des problèmes d’égos mais
que la priorité est de faire face à la compétition mondiale.
Vous n’êtes pas affecté par le Brexit ?
JYLG : Le résultat du référendum britannique pose évidemment question. Le
Royaume-Uni est un partenaire important de l’Europe spatiale. Ce qu’il va advenir,
personne ne le sait vraiment mais je suis convaincu que le Royaume-Uni restera dans
le spatial européen.
L’Union européenne va, en octobre, publier un document sur ce que doit être la
stratégie spatiale européenne ?
JYLG : Il importe que la stratégie spatiale européenne soit gérée comme un
portefeuille d’actions. Il s’agit de le faire fructifier comme un bon père de famille. Il
est essentiel qu’on continue à consolider ce qui a été fait avec les systèmes
opérationnels Galileo et Copernicus. Et il ne faut pas s’interdire d’avoir des activités
WEI n°87 2016-04 - 8
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
sur des thèmes plus à risques, comme les lanceurs du futur ou des applications
décoiffantes.
Comment voyez-vous les prochains grands axes du futur de l’Europe dans l’espace ?
JYLG : Aujourd’hui, je suis frappé par trois grands sujets qui sont structurants. Il y a
d’abord le NewSpace qui mise, partout sur le globe, sur l’innovation et la
miniaturisation pour les applications. Il y a ensuite le Climat qui fait suite à la prise de
conscience mondiale que nous devons à la COP 21. Le troisième sujet, c’est
l’exploration, plus spécialement celle de Mars. Je suis très frappé par la montée en
puissance des missions vers la Planète rouge. Il y a un an, vous m’auriez posé la
question d’une échéance pour la mission habitée vers Mars, je vous aurais répondu
2040-2050, c’est-à-dire un horizon qui frise l’infini. Aujourd’hui, je suis surpris
qu’aux Etats-Unis, aussi bien la NASA que les initiatives privées, fassent état d’un vol
habité en orbite martienne en 2025-2030, ce qui est demain. A l’IAC, en septembre à
Guadalajara, on nous présentera des projets pour « coloniser Mars ». Pourquoi cet
intérêt ? L’abaissement du coût des satellites et des lancements fait que ce qui était
trop cher il y a quelques années, devient aujourd’hui abordable. Sur les trois sujets
majeurs de l’astronautique actuelle, les puissances spatiales, même émergentes, se
positionnent. L’Europe doit faire de même. Ainsi les Emirats Arabes Unis lanceront en
2020 une mission martienne et leurs jeunes ingénieurs et chercheurs s’intéressent à
l’innovation et au climat.
Pour vous, le concept de « Moon Village », prôné par Jan Wörner, directeur général
de l’ESA, vient au second plan ?
JYLG : Absolument pas ! Jan Wörner est un visionnaire, il est le premier à avoir
compris tout l’intérêt de l’exploration habitée ! C’est tout là son concept de « Moon
Village » qui est ni plus ni moins qu’un thème générique pour affirmer que tous les
projets d’exploration commenceront forcément en passant près de la Lune !
Le CNES est sans doute la première agence spatiale dans le monde à avoir privilégié
l’utilisation commerciale des systèmes spatiaux. Avec Arianespace, Spot Image,
CLS. Mais aujourd’hui il est en train de se désengager de ces initiatives privées.
Pourquoi ce changement ?
JYLG : On ne se désengage pas, bien au contraire ! Le CNES a créé des sociétés qui
ont révolutionné le monde de l’astronautique. C’est grâce au CNES qu’Arianespace est
bien implanté dans le business du transport vers l’orbite géostationnaire avec 50 % des
lancements commerciaux. Pour l’observation, c’est aussi grâce au CNES que Spot
Image a jeté les bases d’un système commercial de télédétection spatiale, aujourd’hui
géré par Airbus, mais le CNES continue à travailler sur les applications de demain
dans le cadre de sa nouvelle Direction de l’Innovation, des Applications et des
Sciences. Notre but est de contribuer aux efforts pour démocratiser l’usage des
applications par satellites.
Avec la vente des parts du CNES dans Arianespace à Airbus Safran Launchers,
n’êtes-vous pas en train de privilégier la main-mise du privé sur le spatial lucratif ?
WEI n°87 2016-04 - 9
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
JYLG : Vous savez, le partenariat public-privé, le CNES l’a inventé et pratiqué il y a
plus de 35 ans. Ce partenariat public-privé, s’il marche, a vocation à devenir
totalement privé. Le public a une mission d’amorçage. Une fois que ça tourne, il est
normal que le public passe à autre chose. On aurait pu sortir de l’actionnariat
d’Arianespace bien plus tôt. Mais il y a eu l’échec en décembre 2002, de la première
Ariane 5 ECA avec un étage supérieur cryotechnique. S’il n’y avait pas eu ce revers, le
CNES serait déjà sorti d’Arianespace. Lorsque j’étais aux commandes d’Arianespace,
je passais mon temps à gérer la société dans des situations extrêmement compliquées,
comme cela fut le cas dans les années 2002-2005. La situation est à présent plus
simple avec une organisation stabilisée, ce qui permet de modifier le capital avec une
nouvelle répartition.
Ariane 6 constitue un élément crucial dans le développement d’Arianespace. Le
programme est donc bien sur les rails ?
JYLG : Ce n’est pas avant six à sept ans que le nouveau lanceur Ariane 6 entrera en
régime de croisière. Nous aurons le premier lancement en 2020. Puis trois ou quatre
ans pour monter en puissance. D’ici là, on continue avec la gamme de lanceurs, Ariane
5, Soyouz et Vega, que nous avons mise en place en 2012. L’avenir à court-moyen
terme, c’est Ariane 5 et à moyen-long terme, Ariane 6.
Le CNES pense déjà à la suite pour le transport spatial européen ?
JYLG : Il faut dès à présent y penser. Quand on a décidé Ariane 6 à la Conférence de
Luxembourg en décembre 2014, c’est parce que les études avaient commencé au
CNES dès 2007-2008, que nous avons pu engager le programme très rapidement.
C’est pourquoi on continue à préparer le futur avec le nouveau moteur méthaneoxygène liquide Prometheus et le démonstrateur technologique Callisto.
Vous ne regrettez pas qu’on ait décidé Ariane 6 un peu trop tard ?
JYLG : On peut toujours avoir des regrets. Pour ma part, j’ai poussé très fort pour
qu’on décide Ariane 6 dès 2012. Mais à l’époque, beaucoup poussaient pour une
évolution d’Ariane 5 avec le moteur Vinci. A la fin, cette solution ne s’est pas avérée
pertinente. Les faits m’ont donné raison. L’essentiel est que le programme Ariane 6
décidé en 2014 avance et avance bien.
Les initiatives privées des constellations : comment se positionne le CNES ?
JYLG : Là aussi, les industriels européens, basés en France, jouent un rôle de premier
plan pour fournir les satellites des grandes constellations comme O3b, Iridium Next ou
OneWeb. On a un programme de soutien technologique à l’industrie. Mais il y a débat
sur la place des constellations et des satellites géostationnaires dans le développement
du haut débit accessible au plus grand nombre d’utilisateurs. Nous sommes présents
dans le débat. On fait des choses. On verra ce qui arrivera. Je ne prends pas parti. En
revanche, comme nous nous préparons à toutes les éventualités, nous serons toujours
dans la course.
Parlons à présent de votre rôle à la tête de l’IAF, la Fédération Internationale
d’Astronautique, dont vous allez être le président…
WEI n°87 2016-04 - 10
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
JYLG : J’entrerai en fonction le 30 septembre, le dernier jour de l’IAC de
Guadalajara. A l’ouverture du Congrès, je serai encore président élu. Lors de la
deuxième réunion de l’Assemblée générale le 30 septembre, je deviendrai président à
part entière.
Que comptez-vous apporter de nouveau dans les actions de Fédération ?
JYLG : Dans un contexte spatial de plus en plus global, l’IAF a plus que jamais son
rôle à valoriser. Son congrès annuel, l’IAC, est devenu un sommet incontournable où
se discutent les programmes, se définissent des priorités et se brassent bien des idées.
Ainsi, nous allons parler à Guadalajara de la colonisation de Mars et des projets privés
de capsule martienne qui vont voler avant la fin de cette décennie.
Dans l’action de l’IAF, j’ai mis en place un programme intitulé 3G. G comme
Géographique pour tous les pays du monde, G comme Genre pour s’ouvrir tant aux
femmes qu’aux hommes et G comme Génération pour un partenariat entre jeunes et
anciens. On a la chance d’être dans une période où le spatial se démocratise. Avec un
changement de dimension, avec la réduction des coûts, avec l’arrivée d’acteurs
émergents.
Non content de diriger le CNES, vous allez assurer le pilotage de l’IAF. Vous avez
récemment accepté la présidence du GSA (European GNSS Space Agency [GNSS :
Global Navigation Satellite System]. N’est-ce pas beaucoup pour quelqu’un qui a le
souci de bien faire les choses ?
JYLG : Vous savez qu’à la différence de ma position au CNES, ce sont des postes qui
ne sont pas directement opérationnels. Si je n’habitais pas Paris, je n’aurais pas
accepté la présidence de l’IAF. Son secrétariat exécutif est proche de mon domicile, ce
qui est très commode : c’est facile de passer une fois par semaine, sans que cela me
crée des difficultés.
Pour la GSA qui gère le système Galileo, j’en étais déjà administrateur et on m’a
proposé de présider son Conseil, ce que je ferai quatre fois par an à Prague, au Siège
de la GSA. Ainsi je peux voir l’astronautique sous trois angles clefs : l’angle européen
avec le CNES et l’ESA, l’angle global avec l’IAF, l’angle applicatif avec la GSA et
Galileo.
Cet entretien a été publié dans le magazine Espace & Exploration n°35 de
septembre-octobre.
1.2. Conférence de presse, le 8 juillet, de Jean-Yves Le Gall
pour faire le point sur le CNES à l’heure de NewSpace, COP21, Mars
Le 8 juillet, le CNES signait avec le groupement Eclair6 dirigé par Eiffage le contrat
(200 millions €) pour le lot Infrastructure d’ELA 4 (Ensemble de Lancements Ariane
6). L’occasion pour Jean-Yves Le Gall, son président, de faire le point sur l’actualité
spatiale. D’emblée, Jean-Yves Le Gall d’annoncer la couleur concernant ce qui
marque le spatial français pour la première moitié de 2016. « Nous sommes dans un
environnement qui n’a jamais évolué aussi vite ». Au sein de l’Europe, avec l’ESA qui
prépare son Conseil ministériel de décembre et avec la Commission en train de définir
WEI n°87 2016-04 - 11
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
pour octobre la stratégie de l’Union pour l’espace, la France doit relever trois enjeux
structurants : le NewSpace qui stimule l’innovation, le Climat global pour le suivi
duquel la COP 21 mise sur les satellites, l’Exploration spatiale qui tire parti de la
miniaturisation des systèmes et de la baisse des coûts. Il n’hésite pas à « prophétiser »
l’arrivée d’un équipage d’humains autour de Mars à l’horizon 2030.
Par ailleurs, Jean-Yves Le Gall s’est dit confiant dans un premier vol fin 2020 du
lanceur Ariane 6 de nouvelle génération et sur une décision européenne pour participer
à l’ISS (International Space Station) jusqu’en 2024. Il a confirmé l’intérêt du CNES
pour la technologie d’étage réutilisable avec le projet de démonstrateur Callisto avec le
propulseur méthane-oxygène liquide Prometheus : des négociations étaient en cours
avec le DLR allemand, l’ASI italienne, la JAXA nipponne pour en faire un programme
jusqu’en 2020 avec un budget de 125 millions €. Il est revenu sur deux décisions
majeures qu’a prises le 7 juillet le CA du CNES :
- l’engagement définitif du programme d’observatoire SWOT (Surface Water &
Ocean Topography) en partenariat avec le JPL (Jet Propulsion Laboratory) et la
NASA ; le CNES a décidé d’investir 200 millions €. Il s’agit d’un satellite d’environ 2
t qui, lancé en 2023, scrutera les eaux du globe avec Karin, un altimètre-interféromètre
radar en bande Ka pour comprendre la dynamique globale des eaux: ses deux antennes
disposées aux extrêmités d’un mât de 10 m permettront une couverture globale, en
continu, à très haute résolution et avec une fauchée de 120 km, des océans, mers, lacs,
fleuves, rivières, réserves d’eau…
- la sélection, après un appel d’offres européen lancé en février dernier, d’Eclair6,
groupement emmené par Eiffage, pour réaliser le lot Infrastructures (gros œuvre)
d’ELA 4. Le contrat marque le démarrage immédiat des travaux du nouveau complexe
au Centre Spatial Guyanais. Il prévoit la livraison de l’ouvrage en octobre 2018.
WEI n°87 2016-04 - 12
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
L’infrastructure au grand complet sera testée durant 2019 en vue d’un premier
lancement d’Ariane 6 fin 2020.
1.2. Initiative « éclair » du Luxembourg dans l’espace :
cap (avec cadre juridique) sur les ressources extra-terrestres !
Le 3 février, les autorités du Grand Duché en ont surpris plus d’un en annonçant leur
positionnement comme pôle d’affaires européen pour l’exploration et l’exploitation
des ressources minières de l’espace extra-terrestre. Avec l’initiative
SpaceResources.lu, elles veulent stimuler la naissance d’une industrie « NewSpace »
intéressée par la mise en œuvre commerciale d’autres horizons dans le système solaire.
« Notre but est d’ouvrir l’accès à de nombreuses richesses encore inexploitées sur des
rochers qui sillonnent l’espace, et ce, sans porter atteinte à des habitats naturels »,
explique Etienne Schneider, vice-Premier Ministre, en charge de l’Economie. Il a pris
pour conseillers de « grandes pointures » du monde spatial : l’Européen Jean-Jacques
Dordain, qui dirigea l’ESA de juillet 2003 à juin 2015, et l’Américain Pete Worden,
qui fut responsable du Centre Ames de la NASA.
Richesses d’un patrimoine universel
Après une déclaration d’intention, le Grand Duché est en juin dernier passé aux actes
avec le déblocage de moyens financiers pour que SpaceResources.lu devienne réalité
dans le cadre du budget luxembourgeois pour les activités spatiales. Un budget que le
Luxembourg peut mettre en œuvre avec les rentrées fiscales liées aux beaux résultats
des opérations de SES dans l’espace, avec les positions GDL sur l’orbite
géostationnaire. Le soutien de la SNCI (Société Nationale de Crédit et
d’Investissement), actionnaire public de la première heure de SES, se traduisait par
une ligne de crédit pour un montant de 200 millions €, destiné aux actions
technologiques du programme LuxImpulse de soutien à l’innovation technologique. Le
Grand duché devient le premier Etat à investir dans un nouveau chapitre de
l’exploration spatiale.
Du coup, deux petites entreprises américaines se montraient empressées de signer un
protocole d’accord avec le Luxembourg. Il s’agissait de tirer parti, au plus vite, de son
investissement dans une formule PPP (Partenariat Public-Privé) :
- Deep Space Industries (DSI), avec un siège à Luxembourg, est bien décidée à
prendre la tête des entreprises intéressées par les richesses des astéroïdes. Ce nouvel
acteur prépare pour un lancement fin 2017 « l’éclaireur » Prospector-X, un Triple
Cubesat faisant preuve d’agilité pour manœuvrer sur orbite. Ce démonstrateur
technologique, réalisé en terre grand-ducale par l’industrie européenne, testera une
paire de caméras pour des observations rapprochées de « géocroiseurs » (astéroïdes qui
croisent régulièrement l'orbite de notre Terre). Par ailleurs, DSI vient d’annoncer « le
précurseur » Prospector-1 consistant en une micro-sonde de 50 kg qui ira se poser sur
un astéroïde à l’horizon 2019. Pour la prochaine décennie, il est question des missions
Harvestor.
WEI n°87 2016-04 - 13
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
- Planetary Resources qui vient de créer une filiale luxembourgeoise a obtenu 25
millions € dans le cadre du fonds LuxImpulse. Ce jeune constructeur de satellites
compacts envisage la satellisation prochaine de ses Cubesats et Arkyd-100, d’une
dizaine de kg, qui serviront à observer tant la surface terrestre que la voûte céleste.
Dans les mois à venir, le Grand Duché devrait communiquer davantage sur ses
ambitions et sur les perspectives de coopération internationale dans l’exploration des
astéroïdes. Pour cet automne, son gouvernement aura officialisé un cadre juridique qui
garantit les droits des acteurs intéressés par les ressources sur les corps célestes
proches de la Terre. Leur exploitation pourrait débuter dès 2025 avec l’arrivée sur
notre planète d’éléments de sous-sol qui auront été collectés sur un astéroïde…
L’Université de Luxembourg a décidé de coopérer avec Deep Space industries.
Implantée près de SES au Château de Betzdorf, Luxspace, qui est une filiale d’OHB
System, pourrait bien être associée au développement d’une petite plate-forme, dérivée
de son bus Triton.
Comme conseiller du gouvernement luxembourgeois, Jean-Jacques Dordain, comme
ancien directeur général de l’ESA, a de multiples relations dans les mondes de
l’industrie spatiale et de l’enseignement scientifique. Il est conscient qu’une
intéressante page de l’astronautique est en train de se tourner au Luxembourg pour y
attirer entrepreneurs et investisseurs. Il voit plusieurs raisons dans l’initiative grandducale : « Il y a un marché à exploiter les ressources de l’espace, comme le carburant,
l’eau et les matières premières qui serviront à favoriser l’exploration. Il y a un
environnement législatif et financier qui permet d’agir rapidement. Enfin, il y a un réel
intérêt de la part d’autres pays et des acteurs industriels. »
1.3. Coup d’état militaire en Turquie :
le programme spatial national est affecté
La création de Türkish Space Agency semble être reportée… aux calendes grecques.
Le gouvernement d’Erdogan a d’autres priorités dans l’immédiat. Surtout que les
instances militaires de Turquie sont sur la sellette en ayant fait intervenir une partie de
l’armée, dont l’aviation, contre des organisations publiques, notamment l’opérateur
national Türksat. Lors d’un assaut par hélicoptères d’attaque sur le campus de Gölbasi
où se trouve le siège principal de Türksat, deux employés de la société publique ont été
tués. Le résultat de ce coup d’Etat avorté fut le manque de sécurité, ce qui a amené le
COSPAR de supprimer la 41ème Assemblée scientifique du COSPAR (Committee on
Space Research) qui devait se tenir à Istanbul du 30 juillet au 7 août.
On sait que le programme spatial turc est sous le contrôle des autorités militaires.
Mëme qu’une capacité à bord des Türksat-4A et -4B est réservée aux services
gouvernementaux. Le micro-satellite Göktürk-1A d’observation à usage dual, réalisé
par Telespazio avec Thales Alenia Space France, est prévu pour un lancement sur
Vega le 8 décembre. Un satellite radar, baptisé Göktürk-3, est en développement pour
une satellisation en 2019. Türkish Aerospace Industries (TAI) a entrepris la réalisation
dans un complexe spatial ultra-moderne – USET (Space Systems Integration & Test
WEI n°87 2016-04 - 14
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Centre) – à Ankara, des satellites géostationnaires de télécommunications et de
télévision Türksat-5A et -5B (en partenariat avec un constructeur de satellites), ainsi
que Türksat-6A qui doivent être lancés à l’horizon 2020.
1.4. Agences spatiales nationales : en Serbie, bientôt en Egypte
La Belgique prépare la mise en place de son agence spatiale interfédérale. Mais Elke
Sleurs, Secrétaire d’Etat pour la Politique scientifique (NVA) reste plutôt discrète sur
l’état d’avancement de la procédure législative qui doit officialiser la création de
l’Agence Spatiale Interfédérale de Belgique. D’autres pays, conscients de l’impact des
systèmes spatiaux pour leur développement socio-économique - et pour leur défense
militaire -, se dotent d’agences nationales de l’espace :
- La Serbie s’est en août dotée de SerbSpace ou Serbian Office for Space Sciences,
Research & Technology. A ce jour – et à notre connaissance -, Belgrade n’a pas de
projet de petit satellite. L’agence qui vient d’être mise sur pied est ouverte à des
activités de coopération dans l’espace. La Serbie est membre coopérant de
l’organisation intergouvernementale Eumetsat afin de participer aux retombées de
l’Europe en météorologie spatiale.
- L’Egypte vient d’approuver un projet de loi pour la création d’une agence nationale
de l’espace, alias Egyptian Space Authority. Ce projet avait été annoncé au début de
2014 mais était resté sans suite. Le gouvernement du Président Abdel Fattah Al-Sisi a
décidé d’aller de l’avant pour mieux assurer le contrôle de son programme d’activités
spatiales à usage dual (civil et militaire) avec des satellites de télécommunications et
de télédétection. En avril 2016, l’Egypte a conclu un contrat préliminaire pour le
satellite de télécommunications militaire Navisat-12A avec Airbus Defence & Space et
Thales Alenia Space. En juillet dernier, un contrat a été signé avec RKK Energia, le
constructeur russe de systèmes spatiaux, pour la fourniture sur orbite du satellite
d’observation haute résolution Egyptsat-A, qui est identique à celui fourni au Bélarus.
Un précédent Egyptsat-2, également réalisé par RKK Energia, est sur orbite depuis
avril 2014, mais est tombé en panne une année plus tard. Jusqu’ici le spatial égyptien
était géré par le NARSS (National Authority for Remote Sensing & Space Sciences),
fort axé sur la télédétection spatiale.
2. Accès à l'espace/Arianespace
WEI n°87 2016-04 - 15
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
2.1. Feu vert européen tout en nuances pour que Airbus Safran Launchers
soit l’actionnaire majoritaire d’Arianespace et son principal fournisseur…
L’entreprise européenne de transport spatial, alias Arianespace, passe sous contrôle
d’Airbus Safran Launchers. Le 20 juillet, la Commission européenne, via sa Direction
en charge de la politique de concurrence, a donné son autorisation « sous réserve de
conditions ». Pour la Commissaire Margrethe Vestager, « les engagement offerts par
Airbus Safran Launchers garantissent qu’après l’acquisition d’Arianespace par celleci, tous les acteurs du secteur continueront d’être incités à innover. » Les quelques
réticences, faites de nuances bien précises, ont été faites après un examen approfondi
durant une enquête d’évaluation qui a démarré en février 2016.
Cette enquête a confirmé les préoccupations formulées à titre préliminaire par la
Commission : des flux d’informations sensibles qui pourraient circuler entre les
entreprises seraient susceptibles d’entraver la concurrence. Il s’agit des flux
d’informations
- en provenance d’Arianespace à destination d’Airbus concernant d’autres fabricants
de satellites ;
- en provenance d’Airbus à destination d’Arianespace concernant d’autres prestataires
de services de lancement.
Pour répondre aux préoccupations de la Commission, les entreprises ont proposé de ;
- mettre en œuvre des pare-feux entre Airbus et Arianespace pour empêcher les flux
d’informations susceptibles de nuire à la concurrence ;
- mettre en place des mesures limitant la mobilité des travailleurs entre les entreprises ;
- prévoir un mécanisme d’arbitrage à inclure dans tous leurs futurs accords de nondivulgation signés par des tiers.
L’enquête de la Commission a mis en évidence qu’outre Arianespace, il existe au
moins deux autres prestataires de services de lancement crédibles, à savoir SpaceX et
ILS, dans un marché extrêmement dynamique. Elle a surtout abordé le fait que les
lanceurs Ariane et Vega présentent des caractéristiques et des prix différents et
peuvent rarement être utilisés pour les mêmes missions. Mais, pour la Commission, il
existe de rares cas où Arianespace ne pourra être à l’origine d’une discrimination à
l’égard du lanceur Vega, étant donné que ELV, son fabricant sera associé à
l’exploitation du lanceur et que l’ESA, grâce à ses pouvoirs de surveillance, pourra
également jouer un rôle pour empêcher toute discrimination.
2.2. Douze lancements en 2016: Arianespace fera-t-il aussi bien qu’en 2015?
Le 24 août, Arianespace a procédé à son 6ème lancement de l’année (avec la
perspective d’en réaliser un total de 11 à 12). Il s’agissait du 4 ème vol d’Ariane 5 en
2016, alors que sont envisagés quatre autres. A condition que les satellites à mettre sur
orbite soient livrés à temps au Centre Spatial Guyanais. Pour le reste de l’année, il
reste à lancer (d’après le planning le plus récent):
- 2 Vega – le 16 septembre, avec Perusat-1 pour le Pérou et 4 Skysat pour Terra
Bella/Google, puis le 8 décembre avec Göktürk-1A pour la Turquie ;
WEI n°87 2016-04 - 16
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
- 4 Ariane 5 – le 4 octobre, avec SkyMuster II pour l’Australie et Gsat-18 pour l’Inde ;
le 17 novembre, avec quatre Galileo FOC pour la Commission européenne ; en
décembre, avec Hispasat 36W-1/AG1, JCsat-15 pour le Japon, Telkom-3S pour
l’Indonésie, Viasat-2 aux Etats-Unis. A moins qu’un client de SpaceX n’ait besoin de
lancer un satellite en urgence… On constate par ailleurs la grande diversité des
destinataires de satellites.
2.3. Ariane 6 également à la mode liégeoise :
avec les vannes de Safran Aero Boosters
Le lanceur européen Ariane, chaque fois qu’il prend son envol et place sur orbite des
satellites, fonctionne avec des vannes à hautes performances qui sont produites chez
Safran Aero Boosters (ex-Techspace Aero). L’expertise que l’entreprise de MilmortHerstal (près de Liège) a acquise pour les vannes cryotechniques (hydrogène et
oxygène liquides) des Ariane 5 et de l’étage ré-allumable Vinci se trouve confirmée
pour les Ariane 6.2 et 6.4 avec le contrat d’Airbus Safran Launchers, signé le 13 juillet
au Salon aérospatial de Farnborough : cette commande concerne les vannes du
propulseur Vulcain 2.1 (pour l’étage inférieur) et plusieurs équipements pour le moteur
Vinci de l’étage supérieur.
La signature de ce contrat conforte le leadership européen de Safran Aero Boosters
dans son expertise technologique pour des éléments clefs de la propulsion cryogénique
en Europe. Elle va permettre de quadrupler - par rapport à l’activité actuelle pour
Ariane 5 - le nombre de vannes que Safran Aero Boosters aura à produire à
Milmort-Herstal ! Soit une vingtaine d’équipements à la cadence prévue de lancements
par an ou une production annuelle de plus de 200 vannes (au lieu des 50 qui sont
produites aujourd’hui). Par ailleurs, il s’agit de vannes de nouvelle génération qui font
appel à l’actionnement électrique, ce qui représente un gain de coût et de masse et une
mise en œuvre améliorée. Safran Aero Boosters s’engage à participer à l’effort de
compétitivité demandé par Airbus Safran Launchers pour la réussite commerciale
d’Ariane 6.
2.4. SES-10 : premier satellite géostationnaire à être lancé
au moyen d’un Falcon 9 employant un 1er étage recyclé !
WEI n°87 2016-04 - 17
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
SES a donc fait le pas vers SpaceX pour être son premier client d’un lanceur Falcon 9
avec un 1er étage recyclé. L’opérateur global basé au Grand Duché prenait sa décision
le 30 août, deux jours avant que le Falcon 9 avec le satellite israélien Amos-6 explose
lors des préparatifs de son tir statique. Il a réservé un lancement avec le 1 er étage
recyclé du Falcon 9 qui a servi le 8 avril dernier au ravitaillement de l’ISS
(International Space Station) au moyen du vaisseau Dragon SpX-8 (CRS-8). Comme
on le voit ci-dessus, ce 1er étage était revenu en bon état sur la plate-forme
d’atterrissage mobile ASDS (Autonomous Spaceport Drone Ship), baptisée « Of
Course I Still Love You », que SpaceX utilise sur l’Atlantique au large du Cape
Canaveral.
2.5. Micro-lanceurs aux Etats-Unis : 3 à 4 systèmes dans les starting-blocks
avec Electron, LauncherOne, Vector Space pour des lancements en 2017
A l’heure du « NewSpace » ou démocratisation de l’odyssée de l’espace, de jeunes
entreprises n’hésitent pas à investir dans le déploiement de petits, voire très petits
satellites pour des connexions internet autour du globe ou pour des observations de
l’environnement terrestre. Il leur faut disposer de systèmes de transport spatial à bas
coût pour des satellisations « sur mesure ». Ce qui explique la multiplication
d’initiatives privées de micro-lanceurs. Comme celles que l’on doit à Virgin Galactic,
Rocket Lab, Firefly Space. Aux Etats-Unis, ces trois projets, prennent forme, soutenus
par des fonds à risques, avec l’objectif de proposer des lancements commerciaux dès
2017-2018. Depuis peu, il faut leur ajouter le surprenant projet de Vector
Space Systems qui est le fruit de recherches universitaires en Californie sur le
développement de fusées-sondes réutilisables. Ces nouvelles entreprises de transport
spatial, qu’elles veulent rendre démocratique, développent « in house » leurs systèmes
en ayant recours aux structures en composites et à la fabrication 3D d’éléments (dont
les propulseurs de conception originale). Il s’agit d’être parmi les premiers à prendre
pied sur le marché « smallsat » des micro- et nano-satellites qui sont en préparation
pour des constellations de télécommunications et de télédétection. Ce marché devrait
croître de 13 % annuellement de 2016-2022, d’après une étude récente de SpaceWorks
WEI n°87 2016-04 - 18
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Enterprises. Celle-ci estime à plus de 200 petits et très petits satellites qui seront à
lancer chaque année dès 2022.
Falcon 1e abandonné par SpaceX au profit du Falcon 9
SpaceX qui constitue la référence privée pour l’accès commercial à l’espace a démarré
ses activités avec le développement du petit lanceur Falcon 1 (en quelque sorte
l’ancêtre - de l’actuel lanceur Falcon 9). Lancé d’une infrastructure modeste sur l’Ile
d’Omelek (Atoll de Kwajalein, Océan Pacifique), il a permis de réussir deux
satellisations lors des deux derniers des cinq vols. L’entreprise d’Elon Musk projetait
de mettre en service la version améliorée Falcon-1e (800 kg en LEO). Faute de marché
intéressant, elle a abandonné son exploitation, alors qu’elle avait signé en 2009 un
contrat avec EADS Astrium (Airbus Defence & Space) pour lancer un petit satellite
d’observation.
- L’Electron bi-étage de Rocket Lab, également à 2 étages en matériaux composites
et avec propulseurs Rutherford (oxygène liquide/kérozène) de conception originale,
doit effectuer un premier lancement de démonstration avant la fin de l’année. Il pourra
placer 150 kg sur une orbite héliosynchrone à 500 km depuis le nouveau site dont la
construction bat son plein sur la Péninsule Mahia en Nouvelle Zélande. Rocket Lab
qui vient de fêter son 10ème anniversaire termine, avec quelque 200 essais au banc, la
qualification en vol des moteurs kérolox Rutherford dont la fabrication fait largement
appel au processus 3D. Il annonce le prix d’un lancement Electron pour moins de $ 5
millions, avec une cadence de jusqu’à 100vols par an. Il insiste sur le fait qu’il sera le
premier opérateur de mises sur orbite commerciales à partir de son propre complexe de
lancements !
- Le LauncherOne bi-étage de Virgin Galactic sera largué à quelque 10,5 km
d’altitude par un Boeing 747-400 de la flotte Virgin Atlantic mis aux couleurs de
l’entreprise de transport spatial. Sir Richard Branson, le dynamique businessman, l’a
rebaptisé « Cosmic Girl ». L’emploi de ce gros porteur permettra au micro-lanceur de
satelliser 300 kg en orbite héliosynchrone et jusqu’à 450 kg en orbite équatoriale. Le
prix du lancement se situera aux alentours de $ 10 millions. Les tests de ses
propulseurs kérolox NewtonThree (1 er étage) et NewtonFour (2ème étage) se succèdent
apparemment sans problèmes. Les essais de lancement dans les airs sont annoncés
pour 2017. L’exploitation commerciale du LauncherOne, à partir du Spaceport
America à Mojave (Californie), est prévue pour 2018 pour déployer sur orbite des
petits satellites pour les constellations OneWeb (Royaume-Uni) et Sky & Space
Global (Australie). Les étages et coiffe, à base de composites, du LancherOne seront
produits en grande série par The SpaceShip Company (TSC) par des robots dans une
usine ultra-moderne à Long Beach (Californie).
- Le Vector-1/Wolverine bi-étage de Vector Space Systems ne part pas de rien,
puisque cette nouvelle société de transport orbital - grâce au soutien d’investisseurs de
la Silicon Valley et avec des « anciens » de SpaceX et de LauncherOne - tire parti des
technologies qui ont été testées par Garvey Spacecraft Corporation dans le cadre de
WEI n°87 2016-04 - 19
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
travaux d’étudiants à la California State University de Long Beach. Ce lanceur de 11,5
m de haut, fait d’éléments en composites, aura la capacité de satelliser 45 kg en LEO
ou 25 kg en SSO (Sun-Synchronous Orbit) ou polaire. Le 1er étage est propulsé par
trois moteurs de 22 kN de poussée unitaire, avec des ergols sous pression (oxygène
liquide et propylène). Le 2nd emploie un petit propulseur de 3,5 kN. Il est question de
procéder dès fin 2017 à des tirs depuis Kodiak (Alaska Aerospace Corp) pour des
missions SSO, plus tard à partir du Cape Canaveral pour de petits satellites en LEO.
Son premier client a été trouvé en Europe : la société finlandaise IceEye a signé un
accord pour la fourniture de 21 lancements dès 2018 pour le déploiement d’une
constellation de petits satellites de télédétection radar.
- L’Alpha bi-étage de Firefly Space Systems joue la carte de l’audace en misant sur
un système innovant de propulsion kérolox ou méthane/oxygène liquide pour le 1 er
étage. Il s’agit du propulseur FRE-2 à douze tuyères dans une configuration
« aerospike », avec une poussée de 450 à 550 kN : son utilisation constituera une
« première » opérationnelle pour le transport spatial. Ses lancements de satellites jusqu’à 400 kg en LEO -, envisagés pour 2018, devraient avoir lieu depuis Cape
Canaveral (Floride). Un premier contrat aurait été signé pour quatre vols avec un client
qui souhaite garder l’anonymat.
D’après un tableau du consultant américain NSR
qui vient de publier une étude sur le business des micro-lanceurs
PROJECT NAME/company
(State) [internet address]
Description/particularity
of the system
(mass in LEO)
WEI n°87 2016-04 - 20
Status of the initiative
as of 1st September 2016
[1st orbital flight in propect]
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
ALPHA/Firefly Systems (USA)
[www.fireflyspace.com]
2-stage launcher/kerolox or
methane-liquid oxygen (up to
400 kg)
LAUNCHER ONE/Virgin Galactic Air-launched 2-stage launcher
(USA) [www.virgingalactic.com]
from “Cosmic Girl” Boeing
747-400/kerolox (up to 450 kg]
ELECTRON/Rocket Lab (USA)
Composite light
[www.rocketlabusa.com]
launcher/kerolox (up to 150 kg
in SSO)
WOLVERINE/Vector Space
2-stage launcher/propylene(USA)
liquid oxygen [up to 45 kg]
[http://vectorspacesystems.com/]
FRE engines in test phase [during 2018,
from Cape Canaveral]
Two types of Newton engines in test phase
[late 2017 from Mojave Spaceport]
Rutherford engines qualified for flight [late
2016 from Mahia Peninsula, New Zealand]
Tests of engines and experimental sounding
rockets [Kodiak, Alaska]
2.6. Encore un projet américain de micro-lanceur :
Intrepid-1 à propulsion hybride de la PME Rocket Crafters, Inc (RCI)
La compétition pour lancer des nano- et micro-satellites ne cesse de s’amplifier. Voici
un nouveau projet privé de micro-lanceur que l’on doit à une société créée dans l’Utah
en 2010 et basée à Titusville, Floride : Rocket Crafters, Inc (RCI), créée et dirigée par
Sid Guttierez, ex-astronaute de la NASA (avec 2 vols du Space Shuttle à son actif).
Cette PME est en train de développer l’Intrepid-1 qui met en œuvre des propulseurs
hybrides (oxygène liquide/poudre) D-DART de sa conception. Elle prévoit de réaliser
des lancements dès la fin de 2018… Ce n’est pas le premier micro-lanceur qui fait
appel à des moteurs-fusées hybrides : la société norvégienne Nammo Raufoss
l’utilisera sur son micro-lanceur Northstar (voir le tableau ci-dessous).
Avec l’objectif de mettre sur le marché une famille de lanceurs modulaires à
propulsion hybride, RCI a entrepris Intrepid-1. Ce micro-lanceur bi-étage de 16,2 m
(pour un diamètre de 1,7 m) a fait l’objet d’une présentation à la 30ème édition – du 6
au 11 août – de la Conférence annuelle sur les Petits Satellites à Logan (Utah). Il serait
capable de satelliser 0,5 t en LEO ou 150 kg en SSO. Si les essais au banc du moteur
WEI n°87 2016-04 - 21
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
D-DART ont commencé, on ignore ses performances. RCI prévoit de lancer Intrepid-1
depuis le site 39C, non utilisé, du Kennedy Space Center.
2.7. Le transport spatial indien : avec les PSLV et les GSLV de l’ISRO
accès à l’espace qui soit indépendant, fiable, performant et à bas coût
L’Inde spatiale marque des points dans le business des mises sur orbite de petits (nanoet micro-) satellites. Son Department of Space - l’Inde est le seul Etat au monde à
avoir un Ministère de l’Espace - fait partie des outils de gestion et d’organisation
grâce à des satellites de télécommunications, de télédétection, de navigation, qui sont,
si possible, mis en orbite par les lanceurs nationaux PSLV et GSLV. C’est l’ISRO
(Indian Space Research Organisation), l’agence spatiale indienne, qui doit mener à
bien le programme de l’Inde dans l’espace. L’ISRO, avec Antrix Corp et l’industrie
indienne (notamment Hindustan Aeronautics Ltd) ont fait de l’Inde un acteur
commercial de premier plan pour les lancements de petits satellites.
Rappel : pour l’année budgétaire 2016-2017 (du 1er avril au 31 mars), le Department
of Space, a demandé le budget demandé de 75.091 millions de roupies ou 994,1
millions € (c’est-à-dire 19 % du budget de l’ESA, à peine 0,038 % du budget total
indien). Il est en légère hausse - de l’ordre de 7.5 % - par rapport à l’investissement
2015-2016. Vu le coût de vie peu élevé des Indiens, l’ISRO est en mesure de relever
des défis technologiques et même scientifiques de grande ampleur dans le domaine
spatial. Notamment l’accès autonome à l’espace pour des missions sur les orbites
polaires et géostationnaires, ainsi que pour l’envoi de sondes « made in India » vers la
Lune et Mars !
WEI n°87 2016-04 - 22
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Le VSSC (Vikram Sarabhai Space Centre), le principal centre de l’ISRO, implanté à
Thiruvananthapuram (à la pointe de l’Inde), se voit octroyer près de 243 millions €. Il
est responsable des programmes les plus ambitieux pour l’accès indépendant de l’Inde
à la dimension spatiale : le développement du lanceur lourd GSLV MkIII (4 t en orbite
de transfert géostationnaire) pour une première mise sur orbite en 2017, l’amélioration
des performances du PSLV (en service opérationnel et proposé à des lancements
commerciaux), la maîtrise de la propulsion kérolox (kérozène-oxygène liquide) pour la
famille ULV (Unified Launch Vehicle) des lanceurs indiens de la prochaine
génération, dont certains éléments seraient réutilisables.... Afin de faire face à la
demande accrue de lancements, le SDSC (Satish Dhawan Space Centre, sur l’île de
Sriharikota (près de Chennai, alias Madras), doit être agrandi. Un second bâtiment
d’assemblage vertical, avec un 3ème ensemble de lancements, permettra la redondance
pour intégrer les lanceurs PSLV et GSLV. Un budget d’environ 50 millions € lui est
alloué. Par contre, la technologie destinée à un vaisseau spatial habité n’a plus la cote
et reste au stade de pré-projet technologique.
Pour sa technologie sur orbite, l’Inde met en œuvre des systèmes qui servent à mieux
organiser une société indienne caractérisée par une population jeune, multi-culturelle,
pluri-ethnique, sous influence des castes. Le recours à des satellites de télédétection
doit être garanti pour la continuité des données sur un environnement très contrasté, la
disponibilité des ressources en eau, pour la gestion des risques météorologiques et
WEI n°87 2016-04 - 23
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
naturels… L’ISRO, dans son centre de Bengaluru (ex-Bangalore), a en développement
une dizaine de satellites d’observation pour être lancés avant 2020 par des PSLV et
GSLV depuis le SDSC. Il a doté l’Inde de son propre système de navigation spatiale
avec la constellation IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System). Elle
comprend 7 satellites de navigation à usage dual, équipés chacun de 3 horloges
atomiques au rubidium, qui évoluent sur des trajectoires géostationnaires.
Cette année, l’ISRO compte réaliser pas moins de 7 mises sur orbite de satellites avec
trois types de lanceurs : le PSLV, le GSLV MkII, le GSLV MkIII (à moins que son vol
inaugural pour une satellisation ne glisse sur 2017).
- Il y a d’abord trois lancements avec des PSLV – 20 janvier, 10 mars, 28 avril - dédiés
au déploiement jusqu’à 36.000 km des trois derniers satellites de la constellation
IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System).
- Le PSLV-C34 a servi le 22 juin à placer sur orbite héliosynchrone à 500 km une
charge utile de 1.288 kg. Elle comprenait le Cartosat-2C d’observation pour des prises
de vues avec une résolution de 60 cm, ainsi que 19 autres petits satellites, pour la
plupart destinés à des missions de télédétection: BIROS de 130 kg (Allemagne pour le
DLR), LAPAN-A3 de 120 kg (Indonésie), Skybox Gen2-1 de 110 kg (USA pour la
société Terra Bella), M3MSat de 85 kg (Canada), GHGSat-D de 25,5 kg (Canada), 12
Dove/Flock-2P de type Cubesat – chacun de 4,7 kg - (pour Planet Labs), et 2 Cubesat
(1,5 kg, 1 kg) d’étudiants indiens.
- Le GSLV MKII-F05 doit le 8 septembre placer sur orbite de transfert géostationnaire
Insat-3DR, satellite météorologique de 2.211 kg, basé sur le bus I-2K avec des
structures en composites. Positionné à 74 degrés Est, il doit compléter Insat-3D qui,
depuis son lancement en juillet 2013, connaît quelques défaillances. A noter que le
prochain satellite météo indien sera GIsat-1 à lancer en 2017 capable d’observer des
détails de 50 m depuis 93.5 degrés Est !
- Le lancement du PSLV-C35 est prévu le 26 septembre pour placer en SSO (orbite
héliosynchrone) le satellite SCATsat de l’ISRO, ainsi que le BlackSky Pathfinder
américain, les micro-satellites algériens Alsat-2B et Alsat-1N…
- Le vol de démonstration du GSLV MkIII-D1, toujours annoncé pour décembre,
servira au lancement du satellite géostationnaire GSAT-19E (expérimental) de 3,2 t
pour des télécommunications en bande C, destiné à tester les équipements de
l’Advanced Communication Satellite GSAT-11 de 5,6 t (à lancer en 2017).
WEI n°87 2016-04 - 24
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Pour la version la plus performante:
Hauteur
44 m
Masse au décollage
~320 t
Masse en LEO/GTO
2.4 t/1.4 t
49 m
~420 t
4.8 t /2.35 t
42.5 m
~640 t
10 t/4 t
La classique HM Ambassador, assurément d’un autre âge, est sans doute la voiture la
plus en circulation en Inde. Cette auto emblématique indienne produite par Hindustan
Motors a un poids de quelque 1,2 t.
Le Département indien de l’Espace publie chaque année des rapports très instructifs
sur les activités et ambitions de l’Inde spatiale : Annual Report (fort bien illustré)
qu’on peut télécharger sur le site de l’ISRO, Outcome Budget of the Department of
Space (avec de nombreux tableaux). Avec ces deux sources, on a une vue d’ensemble
du programme spatial de Delhi. Pour chaque lancement, l’ISRO publie un intéressant
dossier de présentation avec de nombreuses données.
3. Télédétection/GMES
3.1. L’Inde spatiale : une championne discrète des satellites de télédétection
WEI n°87 2016-04 - 25
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
L’ISRO (Indian Space Research Organisation) a fait une priorité l’observation de
l’environnement par satellites. Ses satellites de télédétection se suivent mais ne se
ressemblent pas, car ils sont l’objet d’améliorations. Leurs données, principalement
des images, sont avant tout réservées aux administrations de l’Inde pour la gestion du
territoire, le cadastre et l’urbanisme, le suivi des ressources en eau, la sécurité des
zones surpeuplées, l’aide lors de séismes, inondations et tempêtes… Finalement,
l’Inde (plus d’1,3 milliard d’habitants) est la nation multiculturelle qui fait le plus
appel au segment spatial pour administrer son territoire.
A noter qu’il y a un léger glissement dans les dates de lancements, le programme spatial
indien ayant la flexibilité de s’adapter à tout nouveau planning.
WEI n°87 2016-04 - 26
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Les Cartosat servent à cartographier le sous-continent indien avec une haute
résolution : 0,64 m pour les Cartosat-2, 0,25 m pour les Cartosat-3.
Les Resourcesat-2 à large fauchée prennent des images multispectrales dans
différentes résolutions (5,8 m, 23,5 m, 56 m). La génération Resourcesat-3 des années
2020 pourra voir avec une résolution de 1,25 m avec une fauchée de 60 km.
Les Oceansat-3 sont destinée à l’étude de l’environnement marin avec des senseurs
hyperspectraux.
Les Risat sont des satellites radar en bande C (pour Risat-1 de 1.858 kg) et en bande X
(pour Risat-2 de 1.250 kg) dont le SAR peut observer à travers la couverture
nuageuse, de jour comme de nuit, des détails de 0,25 à 13,5 m.
Le SCATsat de 370 kg est un satellite environnemental doté d’un scatteromètre en
bande Ku et un sondeur dans les ondes millimétriques pour collecter des données sur
l’atmosphère et l’océan.
3.2. Effet d’annonces Iceye : la Finlande projette
la mise en œuvre d’une constellation de micro-satellites radar
Les constructeurs traditionnels de systèmes spatiaux se montrent trop souvent
incrédules devant l’arrivée de nouveaux venus avec des constellations sur orbite pour
l’observation de l’environnement terrestre. Une start-up de Finlande, qui a récolté des
fonds pour un total de 2,5 millions € relève le défi de déployer la constellation IceEye
d’une vingtaine de microsatellites radar de quelque 100 kg. Pour ses activités R & D
sur le radar compact, elle a obtenu le soutien du programme Horizon 2020 de la
Commission européenne. IceEye a signé un contrat préliminaire pour 21 lancements –
dès 2018 ! - avec Vector Space Systems, une start-up américaine pour le transport sur
orbite de petits satellites.
4. Télécommunications/télévision
Karim Michel Sabbagh, Président & CEO de SES :
la stratégie 4 x 4 pour affirmer le satellite
comme l’outil à mettre à la portée de tous sur le globe
Le 27 juillet, Karim Michel Sabbagh nous recevait pour un entretien au Château de
Betzdorf, siège et centre technique principal de l’opérateur global SES qui a pris forme
au Grand Duché depuis 1985. Plus de trente décennies ont fait de SES la référence en
matière de satellites de télécommunications et de télévision. Elle est à présent
incontournable avec un staff de quelque 2 000 personnes dans le monde. Une flotte de
53 satellites GEO, à laquelle il faut ajouter les 12 satellites MEO de constellation
O3b. Un chiffre d’affaires de 2014 millions € pour un bénéfice de 674 millions € après
impôt, ce qui en fait le n°1 des opérateurs privés de satellites. Voici les principaux
points sur lesquels a insisté K.M. Sabbagh lors de cet interview (*)
WEI n°87 2016-04 - 27
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
(*) Cet entretien est paru dans son intégralité dans le Dossier que l’hebdomadaire
Air & Cosmos a consacré dans son numéro du 9 septembre aux satellites de
télécommunications et de télévision, à l’occasion de la World Satellite Business
Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel Westin, Paris.
D’emblée, Dr Sabbagh insiste : « Notre objectif n°1 se présente sous forme de deux
volets. Le premier est de pouvoir offrir des services partout dans le monde. Le second
est de déployer des satellites ayant des technologies qui répondent de façon pointue
aux besoins de chaque segment de marché ». Et de décrire la stratégie 4 x 4 de SES :
- quatre segments de marché qui sont la vidéo, les services aux entreprises, le secteur
de la mobilité, les missions gouvernementales ; « nous entendons optimiser la
performance de la connectivité pour chacun de ces marchés ».
- quatre critères indissociables liés à la fiabilité technique, le modèle opérationnels, le
contexte approprié des cadres de régulation, la rentabilité. Pour K. Sabbagh, « le coût
du lancement reste une part significative de l’écosystème satellitaire. » SES n’hésite
pas à faire appel chez SpaceX à un Falcon 9 avec un 1er étage recyclé.
Au sujet de la concurrence pour exploiter des positions GEO : « Il faut accepter que
d’autres pays aient leurs ambitions en affirmant leur présence sur l’orbite
géostationnaire. » Et de rappeler à cette concurrence: « Nous sommes les premiers à
mettre en œuvre une stratégie intégrée pour laquelle sont conçues et développées les
charges utiles de nos satellites ». Des satellites flexibles et performants qui sont lancés
avec des systèmes les plus fiables et économiques.
5. Navigation/Galileo
Premiers services Galileo à la fin de l’année : un élément clef
Est le GSC où GNSS Service Centre Loyola de Palacio à Madrid
La GSA (European GNSS/Global Navigation Satellite System Agency) vient de
réceptionner le GSC (GNSS Service Centre) que le gouvernement espagnol a implanté
dans la nouvelle infrastructure baptisée Loyola de Palacio. Il est implanté sur le site
de l’INTA (Institut National de Technologie Aérospatiale). La mise en œuvre du GSC
constitue une étape primordiale dans le démarrage des Galileo Initial Services qui
doivent démarrer fin de l’année avec l’emploi opérationnel du système préliminaire
Galileo de navigation globale par satellites civils. Loyola de Palacio (1950-2006),
comme Commissaire européenne de 1999 à 2004, consacra tout son dynamisme à
sauver le développement de la constellation Galileo.
A présent, quatorze satellites Galileo sont sur orbite, mais onze - 3 Galileo IOV, 8
Galileo FOC - ont un fonctionnement nominal. Fin de l’année, ils seront rejoints par
quatre Galileo FOC dont le lancement est prévu au moyen d’une Ariane 5-ES,
spécialement adaptée, le 17 novembre prochain. Il restera à lancer huit Galileo OC
réalisés par le team germano-britannique OHB-SSTL. Avant la fin de l’année, la
Commission européenne, conseillée par l’ESA, doit passer commande de huit autres
WEI n°87 2016-04 - 28
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Galileo FOC. Aura-t-elle « l’audace » de passer contrat au duo OHB-SSTL, alors que
le Royaume-Uni, où se trouve SSTL, a préféré par référendum la sortie hors de
l’Union. Le team concurrent est constitué d’Airbus Defence & Space et Thales Alenia
Space.
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
L’Europe militaire de l’espace :
l’intérêt de mieux harmoniser les systèmes nationaux
L’Union Européenne a bien du mal à triompher des nationalismes, notamment en ce
qui concerne les systèmes militaires de défense et de sécurité. L’EDA (European
Defence Agency), qui doit tenir compte des exigences de l’OTAN et des Etats
members de l’Union, s’efforce de rapprocher les moyens nationaux ou bilatéraux de
télécommunications et de télédétection par satellites.
Number of military satellites to be launched during the period 2016-2022
Telecommunications : 8 ?
Observations : up to 15 ?
Early Warning/Intelligence/Security : 8 ?
1 Heinrich Hertz
1 Ingenio/SEOsat (Spain)
3 CERES (France)
(Germany)
1 Paz/SeoSAR (Spain)
4 Athene (currently studied by Germany, still
1 GovSat/SES-16
1 Göktürk (dual use) (Turkey)
to be confirmed) ?
(Luxembourg)
1 ou 2 NovaSAR (United Kingdom) 2 Norsat (Norway) ?
1 WGS-9 (USA + NATO) Up to 3 optical CSO (MUSIS)
2 Comsat-NG (France)
(France + Germany)
2 Sigma Ka ? (Italy)
1 Opsat (Italy with Israel)
1 Govsatcom (European
1 OPSIS (Italy)
Commisison)?
1 THR-NG (France)
3 SARAH (Germany)
Up to 2 Polish EO satellites (Poland)?
7. Science/Cosmic Vision
Le point sur le programme international QB50 pour l’étude « in situ »
de la basse thermosphère avec une constellation de Cubesats Doubles
Dans le cadre d’une constellation de Cubesats Doubles qui vont étudier « in situ » ce
qui se passe dans la basse thermosphère vise à mieux connaître l’environnement des
rentrées atmosphériques, jusqu’à 48 nano-satellites seront déployés à 400 km
d’altitude durant 2017. A savoir que jusqu’à 40 vont être éjectés par un système de
Nanoracks à partir de l’ISS (International Space Station) : ils doivent être prêts pour
décembre. Leur déploiement se fera en 2 étapes : 1 mois après l’arrivée sur orbite, puis
3 mois plus tard. Il y a 8 autres qui seront placés en orbite polaire comme passager sur
un lanceur indien PSLV depuis l’île de Sriharikota. C’est ce qui a été annoncé au First
Belgian Cubesat Day qui s’est tenu le 25 août au VKI (Von Karman Institut for Fluid
Physics), le maître d’œuvre de ce programme scientifique.
WEI n°87 2016-04 - 29
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
QB50 a connu un beau succès international. Les Cubesats qui seront satellisés
appartiennent à des institutions d’enseignement supérieur dans 26 pays : 6 de
Chine, 5 de France, 4 des USA, 3 d’Australie, 2 du Canada, 2 du Royaume-Uni, 2 de
Grèce, 2 de Corée, 2 de Turquie, 1 d’Afrique du Sud, Autriche, Allemagne, Belgique
(Qarman), Brésil, Espagne, Finlande, Inde, Israël, Italie, Lithuanie, Portugal,
Roumanie, Russie, République tchèque, Ukraine, Taïwan. A noter que 7 Cubesats
auront une mission technologique : des voiliers solaires avec l’InflateSail de
l’Université de Surrey, le DragSail de la Polytechnique d’Aix-la-Chapelle ; des corps
de rentrées avec Gammadrop de l’Université de Porto, Qarman du Von Karman
Institute, le ReentSat de Supaero Toulouse ; des tests de nano-propulsion avec
LithuanicaSat-2 de l’Université de Vilnius, Ursa Major de La Sapienza de Rome.
8. Exploration/Aurora
8.1. L’Europe bien présente dans l’exploration du système solaire :
la sonde Rosetta sur « sa comète » le 30 septembre, puis
ExoMars 2016 autour de Mars et sur son sol le 19 octobre
Les semaines à venir vont mettre l’Europe sur les devants de l’exploration du système
solaire. C’est dire si les contrôleurs de l’ESOC (European Space Operations Centre) de
Darmstadt (Allemagne) vont être très occupés.
- Le 30 septembre, le rocher tourmenté du noyau de la comète TchourioumovGerrasimenko va faire parler de lui une ultime fois, puisque la sonde Rosetta va s’y
poser en rase-mottes. Le 21 août dernier, elle l’avait frôlé à quelque 3,5 km. Sa
rencontre avec « Tchouri » donnera lieu à une arrivée en vol plané sur un sol
rocailleux. Il y a fort peu de chances qu’elle puisse survivre à l’impact… Mais on n’est
pas à l’abri d’une surprise, comme un bond « à la Philae » la renvoyant dans l’espace.
- Le 19 octobre, un double événement est attendu dans le monde martien avec la sonde
ExoMars 2016 (Exobiology on Mars) qui a été réalisée à Turin par Thales Alenia
Space. Le robot Schiaparelli, alias EDM (Entry Descent & landing Demonstrator
Module), qui s’en sera détaché trois jours plus tôt, tentera d’arriver intact sur la Planète
Rouge. Si l’atterrisseur technologique réussit à s’y poser en douceur - ce qui sera
confirmé par la prise de vue panoramique qui sera transmise -, l’Europe avec l’ESA
deviendra la troisième à se poser sur Mars, grâce à un partenariat scientifique avec
Roscosmos. La Russie fut la première à réussir cet exploit, certes de manière très
éphémère, avec Mars-3 (2 décembre 1971). Les Etats-Unis avec la NASA a fait arriver
un laboratoire scientifique sur Mars avec le robot Viking-1 (4 juillet 1976).
Le même jour, la plate-forme orbitale TGO (Trace Gas Orbiter) de 3,73 t se satellisera
sur une trajectoire très elliptique entre 300 et 95.850 km autour de Mars. Elle servira à
relayer les signaux provenant du « lander » Schiaparelli lors de sa descente, puis sur la
surface martienne. Puis, à coups de freinage sur l’atmosphère martienne, elle se
placera sur une orbite circulaire à quelque 400 km pour remplir une mission
scientifique qui est prévue jusqu’en 2022. A bord de sa charge utile, un instrument
belge représente l’ESA (European Space Agency) : c’est le triple spectromètre
WEI n°87 2016-04 - 30
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
NOMAD (Nadir & Occultation for Mars Discovery) réalisé par l’IASB (Institut
d’Aéronomie Spatiale de Belgique) avec OIP Sensor Systems (Oudenaerde) et Amos
(Liège), testé au CSL (Centre Spatial de Liège). Il est destiné à mettre en évidence
dans une cartographie précise les constituants de l’atmosphère martienne, même pour
les faibles concentrations.
8.2. La sonde américaine Juno dans le système jovien :
l’expertise du CSL mise à l’honneur autour de Jupiter !
Depuis le 5 juillet, la NASA est de nouveau présente autour de Jupiter avec la sonde
Juno après un voyage de 5 ans qui lui a fait parcourir 3 milliards de km. Autour du
Soleil. Le Centre Spatial de Liège (CSL) est partie prenante de cette mission qui va
durer jusqu’en février 2018. Il a contribué à la réalisation du spectromètre ultraviolet
UVS avec la fourniture du mécanisme SMA (Scan Mirror Assembly) et de son
électronique de commande. Amos, avec Nanoshape, a fabriqué le miroir.
8.3. Embouteillage martien en 2020-2021: les Etats-Unis,
la Chine, l’ Europe (avec la Russie), l’Inde et les Emirats
avec des orbiters et rovers pour explorer la Planète Rouge !
Une chose paraît certaine : l’odyssée humaine vers la Planète Rouge aura besoin d’une
fusée énorme de type Saturn V américaine ou Energia russe. Ce sera la priorité de
l’après-ISS (International Space Station), si la communauté internationale décide de se
lancer dans des missions habitées lointaines. L’Europe ne projette pas de super
lanceur. Elle mise sur la coopération avec les Etats-Unis, le Canada, la Russie, ainsi
qu’avec la Chine. L’ESA est consciente que la puissante CASC (China Aerospace
Science & Technology Corp) ne peut rester à l’écart, alors qu’elle entreprend un
ambitieux programme d’exploration de la Lune et de Mars d’abord avec des robots de
plus en plus performants (années 2020), puis avec des systèmes habités par des
taïkonautes (années 2030). Ses bureaux d’études chinois sont en train de concevoir la
Longue Marche 9 pour satelliser plus de 100 t. De son côté, la Russie aura-t-elle les
moyens financiers – vu sa situation économique difficile - de se payer un lanceur lourd
de 3ème génération, aussi performant ?
Plus que jamais, la Planète Rouge retient l’attention. Pendant la prochaine décennie, ce
sont des automates qui vont occuper, ausculter, découvrir l’environnement martien. A
la mi-2021, plusieurs sondes vont évoluer autour de Mars et à sa surface : elles sont en
développement aux Etats-Unis, en Russie et Europe, dans les Emirats Arabes Unis, en
Chine et en Inde. Plusieurs rovers martiens sont annoncés : le Mars 2020 (avec un
frère de Curiosity) de la NASA, l’ExoMars 2/Pasteur de l’ESA et de Roscosmos, le
China Mars de la CASC. Entretemps, l’entreprise privée SpaceX aura tenté de faire
arriver sur Mars – dès fin 2018 ou 2021 - son vaisseau Red Dragon lancé par sa
puissante fusée Falcon Heavy.
8.4. La Russie spatiale : la Lune toujours en vue à l’horizon 2030 ?
WEI n°87 2016-04 - 31
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
A l’heure où Roscosmos s’interroge sur l’investissement à consentir pour que la
Russie se dote d’un lanceur super-lourd (plus de 100 t en LEO) appelé Fénix - le 3ème
après les infortunés N-1 (années 60 et 70) et Energia (années 80) -, une alternative est
étudiée avec le lanceur lourd Angara A5V ou Angara 5 Heavy qui est en projet au
Centre spatial Khrounitchev à Moscou. Il s’agit de réaliser des assemblages en orbite
terrestre et autour de la Lune, comme l’explique le schéma russe ci-dessous. Quatre
lancements d’Angara A5V - avec étage supérieur cryogénique - vont être nécessaires
pour qu’une capsule et « un alunisseur », avec équipage de 4 cosmonautes, réalisent
l’exploit que Moscou rêve d’accomplir depuis les années 60. L’Angara A5V, toujours
à l’état de concept, doit satelliser jusqu’à 40 t en LEO. Roscosmos a planifié de
construire sur le nouveau cosmodrome de Vostochny (Extrême-Orient) un complexe
de lancements Angara ; il devrait être opérationnel pour 2020.
1ère Phase : deux lancements Angara pour envoyer autour
de la Lune un remorqueur sur orbite lunaire
2ème Phase : deux autres lancements Angara pour envoyer
la capsule avec le module lunaire vers le remorqueur
8.5. Google Lunar X Prize : quand des privés ont
l’audace de rivaliser dans une course sur la Lune !
Tout internaute s’en est-il bien rendu compte qu’il est sous influence ? Notamment
avec l’outil informatique Google, lequel s’est infiltré, subtilement, dans notre
quotidien. Au point de qu’il est devenu un outil incontournable dans le monde. A force
de tout savoir sur nos goûts et intérêts dans le but de les faire connaître et les exploiter,
il fait le grand succès des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication.
On le sait : le moteur de recherche qui continue de faire fortune a élargi ses activités en
WEI n°87 2016-04 - 32
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
proposant une cartographie globale grâce à l’imagerie satellitaire. En se faisant
partenaire de la Fondation X Prize, il entend stimuler l’innovation chez les jeunes
entrepreneurs en lançant des compétitions à caractère technologique. Ainsi plusieurs
concours sont en cours pour répondre aux besoins critiques de la société en matière
d’énergie et d’environnement.
Dans cet esprit, depuis septembre 2007, Google parraine la compétition Lunar X
Prize d’un montant total de $ 30 millions. L’objectif est de susciter l’initiative
privée, avec des teams de chercheurs et étudiants - qui doivent être sponsorisés à 90 %
par des groupes privés -, pour remettre à la mode l’exploration de notre satellite
naturel. Un demi-siècle après que la rivalité technologique de Moscou et de
Washington ait donné lieu à une course épique pour qu’un Homme marche sur la Lune
et en revienne sans encombre, on assiste à une course plus démocratique entre robots
lunaires miniaturisés. Il s’agit d’arriver à la surface lunaire et d’y parcourir un demikilomètre en transmettant vidéo et photos du périple… A défaut d’être une expérience
vraiment scientifique, c’est avant tout l’expression d’une créativité pour des systèmes
nouveaux et à bas coût. Prix pour le 1er à réussir l’exploit : $ 20 millions. Le 2nd obtient
$ 5 millions. Des bonus jusqu’à $ 5 millions seront par ailleurs offerts.
N.B. Cette « première » privée nécessitera un investissement qu’on peut estimer
entre $ 50 et 100 millions. Pas question avec le Prix de pouvoir rentrer dans ses
frais. Mais les innovations technologiques auxquelles donnera lieu la compétition
donneront lieu à des retombées commerciales avec le système d’ « alunissage » et
avec le robot mobile téléguidé…
Le Google Lunar X Prize (GLXP), également appelé Moon 2.0, a connu un réel
engouement à travers le monde. Ainsi 36 équipes s’inscrivaient à la date du 31
décembre 2010 pour tenter l’exploit sur la Lune avant fin 2015. Elles avaient cinq ans
pour obtenir le financement (via des sponsors privés, jusqu’à 10 % de subventions
publiques), développer leur lander et leur rover, trouver un mode de lancement.
Finalement, Google et X Prize décidaient de repousser l’échéance de la compétition
jusqu’à décembre 2017. Sans doute faudra-t-il prolonger la course jusqu’en 2019, qui
sera l’année des 50 ans des premiers pas sur la Lune. A ce jour, 16 teams seraient
toujours en compétition. Devant les difficultés à surmonter, certains ont préféré
renoncer, tandis que d’autres se sont associés. Cette compétition répond bien à l’esprit
de l’actuel phénomène du NewSpace.
Combien vraiment sur la ligne de départ ?
Il y avait beaucoup d’appelés… Il n’y aura que peu d’élus, finalement ! Dans le but de
relancer l’intérêt de son concours lunaire, la Fondation X Prize décidait en novembre
2013 d’allouer des fonds aux équipes ayant déjà bien progressé dans la maîtrise des
technologies pour les trois étapes du pari sur notre satellite naturel : se poser ($ 1
million), se déplacer ($ ½ million), mettre en oeuvre le système d’imagerie ($ 1/4
million). C’était une manière d’évaluer l’état d’avancement des différentes équipes en
WEI n°87 2016-04 - 33
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
course. Cinq sont sorties du lot en obtenant des aides financières pour avoir satisfait
aux critères de l’une, de deux ou trois étapes:
- $ 1,75 million à Astrobotic (USA), une PME basée à Pittsburgh (Pennsylvanie) qui a
révélé au Salon de Berlin ILA 2016 son partenariat avec les entreprises allemandes
d’Airbus Defence & Space (à Brême) et du Groupe de logistique DHL (transport des
colis), pour la mise au point du système d’arrivée en douceur sur le sol lunaire ; le
rover japonais Hakuto doit prendre place à bord.
- $ 1,25 million à Moon Express/MoonEx (USA) qui vient d’obtenir la licence
fédérale américaine pour la première mission privée sur la Lune ; son choix s’est porté
sur le nouveau micro-lanceur Electron de la société Rocket Lab (à partir de la
péninsule Mahia en Nouvelle Zélande).
- $ 1 millions à Team Indus (Inde) dont le projet de micro-sonde lunaire intéresse
l’ISRO (Indian Space Research Organisation) qui propose de la lancer avec un PSLVXL. La firme indienne Axiom Research Labs a signé le 28 juin à Toulouse un accord
de coopération avec le CNES pour les micro-caméras d’exploration lunaire. Team
Indus propose son « lander » de 600 kg – à lancer fin 2017 (à confirmer) pour
emmener des expériences scientifiques du monde entier.
- $ 0,75 à Part-Time Scientists (Allemagne) pour faire rouler le micro-rover Audi
Lunar Quattro grâce à sa plate-forme ALINA (Autonomous Landing & Navigation
Module) ; il est question de retourner sur le site exploré par les astronautes d’Apollo17, à condition que la NASA donne le feu vert pour le lieu historique, le dernier
exploré – en décembre 1972 - par les Terriens !
- $ 0,5 million à Hakuto (Japon), projet international qui, outre plusieurs partenaires
nippons (dont l’Université Tohoku), fait appel à l’expertise européenne du laboratoire
suisse de propulsion, des Universités techniques de Munich et de Wroclaw ; il s’est
associé à Astrobotic pour lui fournir un micro-rover.
Les cinq lauréats ont reçu ces aides en janvier 2015. Néanmoins, un seul a déjà signé
un contrat de lancement : MoonEx a réservé plusieurs vols Electron chez RocketLab,
un nouveau venu en matière de transport spatial. Mais on n’y retrouve pas le team
SpaceIL (Israël) qui développe système le plus léger et le moins sophistiqué qui
progressera par petits bonds à la surface lunaire : via le fournisseur de services
Spaceflight Industries, il a réservé chez SpaceX un vol partagé sur le lanceur Falcon 9
en 2017 et il pourrait créer la surprise !
La fondation X Prize a d’ailleurs mis en demeure les concurrents d’avoir un
contrat de lancement signé en bonne et due forme pour fin 2016… Sans quoi leur
candidature sera remise en question. Il est vrai que les possibilités de lancer de petits
satellites sur une orbite propre restent rares. Ce qui doit changer dans les années à
venir, à condition que le développement des micro-lanceurs américains - Electron de
RocketLab, LauncherOne de Virgin Galactic, Alpha de Firefly Systems, Vector
Wolverine de Vector Space Systems - tienne ses promesses de faisabilité et de
fiabilité. Ils ne seront disponibles qu’en 2017-2018. Actuellement il faut compter sur le
PSLV indien - à un coût abordable, mais au nombre limité de vols - depuis l’île de
Sriharikota et le Vega européen - handicapé par son prix - à partir du Centre Spatial
Guyanais.
WEI n°87 2016-04 - 34
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Terre-Lune : une course à obstacles !
Pour l’heure, quatre teams semblent en bonne position pour décrocher le GLXP ou
Moon 2.0. A moins qu’on ne prolonge la compétition jusqu’en 2019… Car l’échéance
2017 paraît difficile à tenir ! Les candidats se focalisent sur la mobilité à la surface
lunaire, mais ils n’évoquent guère l’état d’avancement de leurs systèmes pour atteindre
notre satellite naturel et s’y poser en douceur. A croire qu’ils veulent garder
jalousement secrets les préparatifs de leur plate-forme automatique qui effectuera la
délicate arrivée sur la Lune. Leur succès pour cette plate-forme passe par le
franchissement, sans encombre, de deux obstacles clefs du périple Terre-Lune :
l’injection translunaire (vitesse de 10,5 km/s) et la descente contrôlée sur le sol.
Dans les mois à venir, il sera question des quatre concurrents suivants, qui peuvent être
considérés comme nos favoris:
- SpaceIL a recours à un concept simple pour arriver et se déplacer sur la Lune et il a
déjà son ticket pour son envol.
- MoonExpress doit être expédié depuis la Nouvelle Zélande avec la perspective de
mettre au point un système commercial d’extraction des ressources lunaires.
- Astrobotic a participé à des projets d’exploration avec la NASA et aurait un contrat
avec SpaceX pour un lancement Falcon 9, mais il lui faut mettre au point son système
d’alunissage qui est envisagé pour deux rovers à la fois, le sien et Hakuto.
- Part-Time Scientists est une mission « made in Europe » dans laquelle le constructeur
automobile Audi s’est fort engagé ; alors qu’une campagne d’essais du petit rover
baptisé Audi Lunar Quattro a eu lieu cet été dans le désert du Qatar, il lui reste à
finaliser un lancement… pour mettre le cap sur la Lune
8.5. Nouveaux échantillons d’astéroïdes en 2020-2021 :
grâce à Hayabusa-2 (Japon) et à OSIRIS-REX (USA)
Le gros astéroïde Bennu – d’une largeur de 500 m -, devrait abriter des éléments
témoins des débuts du système solaire. Il a la triste réputation de « sérieux candidat »
pour une collision avec notre Terre dans un avenir proche : entre 2175 et 2196, d’après
les récentes mesure de sa trajectoire autour du Soleil. Avec une probabilité faible
d’après la NASA : 1 (mal) chance sur 2.500 ! L’étude « in situ » du sol de Bennu, est
l’objet d’une mission de la NASA et de l’Université d’Arizona : OSIRIS-REX
(Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification, Security-Regolith Explorer)
est une sonde interplanétaire de 1,5 t qui va être lancée ce 8 septembre du Cape
Canaveral. Elle ira en septembre 2021 prélever 2 kg d’échantillons de Bennu. Placés
dans une capsule, ces spécimens extra-terrestres doivent quitter Bennu en mars 2021.
Arrivée sur Terre prévue le 24 septembre 2023.
La mission OSIRIS-REX ne sera pas vraiment une « première » pour le retour de
spécimens collectés sur le sol d’un astéroïde. Ce sont les Japonais, avec le programme
Hayabusa de la JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency), qui ont pris la tête dans
la collecte d’échantillons d’astéroïde. Leur petite sonde Hayabusa-1 d’une demi-tonne,
lancée du centre de Kagoshima le 9 mai 2003, a démontré la flexibilité d’utilisation de
WEI n°87 2016-04 - 35
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
propulseurs ioniques pour l’exploration lointaine : en manoeuvrant autour de
l’astéroïde Itokawa de septembre à novembre 2005, elle réussit à en aspirer des
poussières microscopiques. La récupération de ces miettes ne pourra avoir lieu que le
13 juin 2013 avec l’atterrissage dans le désert australien d’une capsule d’à peine 17 kg
ayant la forme d’une soucoupe… C’est au microscope qu’il faut mettre en évidence la
présence de prélèvements minuscules…
La JAXA décidait de préparer la sonde Hayabusa-2 de 600 kg également équipée de
propulseurs ioniques. Son envoi sur orbite solaire eut lieu de Tanegahisma le 3
décembre 2014 pour mettre le cap sur l’astéroïde Ryugu qui sera survolé entre juillet
2018 et décembre 2019. Elle réalisera la collecte de particules du sol lors d’impacts
contrôlés. Il est prévu que Hayabusa-2 ramène ses échantillons vers la Terre en
décembre 2020, quelques mois avant ceux d’OSIRIS-REX. La moisson de ces
explorateurs du Japon et des Etats-Unis sera riche en enseignements pour les
prospecteurs de matières premières sur des rochers autour du Soleil.
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
9.1. Tiangong-2 : démarrage des grandes manœuvres chinoises
pour préparer la réalisation de la CSS (China Space Station)
Ce 15 septembre, la CMSA (China Manned Space Agency), qui gère les vols habités
pour le puissant CASC (China Aerospace Science & Technology Corp), va aborder
une nouvelle étape dans sa marche vers une infrastructure habitée en permanence, dite
CSS (China Space Station). (*) Il s’agit de la mise sur orbite du module Tiangong-2 de
8,5 t qui servira à une mission de longue durée de la Chine autour de la Terre.
Le 17 octobre, le vaisseau Shenzhou-11, occupé par deux taïkonautes masculins, ira
s’arrimer au Tiangong-2 et y rester arrimé pendant 30 jours. Au printemps 2017, le
module sera ravitaillé automatiquement par le vaisseau Tianzhou-1. Ce qui permettra
la mission Shenzhou-12 sur laquelle on a peu d’informations.
(*) L’édition précédente de ce bulletin d’infos donnait un descriptif des modules qui
seront assemblés entre 2018 et 2022.
9.2. Retour des astronautes dans l’espace :
grâce aux vaisseaux privés du Commercial Crew Programme
Tant chez Boeing que chez SpaceX, les préparatifs se poursuivent pour que,
respectivement, les vaisseaux CST-100 Starline et Dragon v2 soient testés durant 2017
en mode automatique. D’après le planning ci-dessous, qui est le plus récent de la
NASA, le Dragon v2 de SpaceX (avec Falcon 9) volerait avec un équipage dès la fin
de l’année prochaine, avant le CST-100 Starliner de Boeing (avec Atlas V).
WEI n°87 2016-04 - 36
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
9.2. Une suite à Columbus avec la plate-forme Bartolomeo d’Airbus
Un protocole d’accord était signé, le 2 juin dans le cadre du Salon ILA 2016 de Berlin,
entre Airbus Defence & Space et l’ESA pour doter le laboratoire européen Columbus
d’une plate-forme extérieure pour expériences. Elle a reçu le nom de Bartolomeo, le
petit frère de Christophe Colomb. Cette installation commerciale, prévue pour 2018,
sera transportée vers l’ISS par le vaisseau Dragon de SpaceX ou le Cygnus d’Orbital
ATK. Elle sera fixée à l’extérieur du module Columbus qui fut par ailleurs réalisé sous
maîtrise d’œuvre d’Airbus Defence & Space.
10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)
Sus aux débris qui se multiplient dans l’espace !
Démonstrateurs sur orbite en Chine, en Europe
Le phénomène grandissant des débris autour de la Terre est en train d’en inquiéter plus
d’un. Les stations au sol se multiplient autour du globe pour leur surveillance
permanente. Par ailleurs, les industriels multiplient les études de systèmes pour la
« dépollution » de l’environnement spatial.
Même la Chine s’intéresse à la mise au point d’un satellite qui peut « faire le ménage »
dans l’espace. En procédant à des interceptions pour des motifs tant technologiques
qu’à des fins militaires. Ainsi le 25 juin dernier, le nouveau lanceur CZ-7, lors de son
WEI n°87 2016-04 - 37
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
vol de démonstration, satellise Aolong-1 comprenant un engin doté d’un bras
télémanipulateur et d’un sous-satellite servant de cible. Il est décrit comme étant le
premier d’une série de robots « intercepteurs » sur orbite. Aucun détail n’a filtré sur la
mission qu’a effectuée Aolong-1.
De son côté, l’Europe projette pour 2023 la mission e.Deorbit pour tester un satellite
de 1 t qui sera capable d’accoster une épave sur orbite. Le financement de cette
démonstration sera inscrit au menu du prochain Conseil ministériel de l’ESA à
Lucerne les 1er et 2 décembre. L’ESA a diffusé sur son site le schéma de l’interception
au moyen d’un robot mis en orbite par le lanceur Vega.
11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
Copenhagen Suborbitals : une équipe danoise de fans du vol spatial habité
ambitionne de faire voler un héros européen jusqu’à la Karman Line !
WEI n°87 2016-04 - 38
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Le très sérieux Financial Times a, le 18 août, publié un reportage fort intéressant sur
l’initiative danoise de Copenhagen Suborbitals. Il s’agit d’une équipe d’amateurs
enthousiastes, constituée d’une cinquantaine de jeunes ingénieurs, informaticiens et
techniciens, qui sont des bénévoles : depuis 2008, elle s’efforce de mettre au point une
fusée réutilisable pour un vol habité à la lisière de l’espace. Leur entreprise qui
fonctionne avec des dons et qui ne s’embarrasse pas de paperasserie bureaucratique, se
heurte à bien des défis notamment dans le développement des systèmes fiables de
propulsion et de récupération. Avec un budget annuel qui ne dépasse guère les 200.000
€, il a fallu à maintes reprises remettre sur le banc d’essais de nouveaux moteursfusées de fabrication artisanale qui fonctionnent à l’oxygène liquide et au kérozène ou
au méthane. Copenhagen Suborbitals accumule de l’expertise en lançant ses fusées – 5
tirs à ce jour – depuis sa plate-forme rudimentaire Spoutnik dans la Baltique. Les
Danois espèrent réaliser un bond habité dans l’espace avant la fin de cette décennie.
12. Petits satellites/Technologie/Incubation
12.1. Intérêt de Sonaca pour les microsatellites :
via son rachat de la PME berlinoise Astro Space Technologies
Sonaca se positionne pour le business en plein essor des nano- et micro-satellites.
L’entreprise carolorégienne vient de racheter la société allemande Active Space
Technologies GmbH (AST), basée à Berlin. Elle précise par communiqué: « Sonaca et
AST combineront leurs compétences pour fournir des solutions thermomécaniques
complètes. Cette acquisition est un pas de plus dans la collaboration réussie entre
Sonaca et AST qui s’est étendue à plusieurs projets de l’ESA et de la Commission
Européenne. L’alliance des forces permettra à la clientèle spatiale institutionnelle et
WEI n°87 2016-04 - 39
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
privée de bénéficier d’une offre de produits élargie, mieux intégrée et compétitive. »
Ne dit-on pas en Belgique que l’Union fait la Force ?
12.2. First Belgian Cubesat Day : un point fort utile
sur la Belgique dans l’ère des Cubesats (présentations au VKI)
Le 25 août, le VKI (Von Karman Institute for Fluid Physics) organisait la première
Journée belge Cubesat. Elle a attiré une cinquantaine de représentants de l’ESA,
d’instituts fédéraux, d’universités et instituts supérieurs, d’industriels (comme
Antwerp Space, Space Applications Services, SABCA). Il fut question des missions
suivantes :
- Le programme international QB50 d’une constellation de Cubesats Doubles qui
vont étudier « in situ » ce qui se passe dans la basse thermosphère vise à mieux
connaître l’environnement des rentrées atmosphériques. Il est prévu que 48 nanosatellites soient déployés à 400 km d’altitude durant 2017. Voir l’article dans la
rubrique Science/Cosmic Vision de ce numéro.
- Le succès pédagogique du Cubesat liégeois OUFTI-1 et son intérêt parmi la
communauté des radio-amateurs ont été décrits par Jacques Verly, Institut Montéfiore.
Certes, l’équipe des étudiants qui a contribué à la réalisation du premier nano-satellite
de Wallonie reste quelque peu sur sa faim avec une réussite mi-figue mi-raisin
concernant la charge utile de liaisons numérique D-STAR qui n’a pu être activée
comme prévu.
- L’audace technologique du SIMBA de l’IRM (Institut Royal Météorologique) est
avant tout un banc de tests sur orbite, à bord d’un Triple Cubesat, pour un radiomètre
miniaturisé Sun-earth IMBalance destiné à dresser
le bilan énergétique du
rayonnement solaire dans l’environnement terrestre. Aux côtés de l’IRM, la KUL, la
VUB, la société ISIS et Belspo sont impliqués dans cette mission prévue pour 2018.
- La vision scientifique du PICASSO de l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de
Belgique) doit fournir un éclairage original sur les composants de l’atmosphère grâce à
l’occultation solaire (au lever et au coucher de notre étoile sur le limbe terrestre). Il est
question d’une résolution verticale de 1 km avec un Triple Cubesat de 3,7 kg (10 W de
puissance) à lancer fin 2017 sur une orbite fort inclinée à quelque 550 km, autorisant
une trentaine d’occultation par jour. PICASSO, qui sera réalisé avec la société
écossaise Clyde Space, emportera par ailleurs une expérience du VTT de Finlande.
Cette mission prévue pour durer au moins deux années doit préparer celle, plus
ambitieuse, d’ALTIUS avec un microsatellite de type PROBA (financement à finaliser
lors du Conseil ESA de Lucerne).
- L’audace d’AGEX pour l’étude in situ d’un astéroïde est une initiative de
l’Observatoire Royal de Belgique (ORB) qui propose à l’ESA deux Triple Cubesat
dans le cadre de la sonde AIM (Asteroid Impact Mission) qui est développée pour
l’ambitieuse mission AIDA (Asteroid Impact & Deflection Assessment) de la NASA
de 2020-2023. A bord d’AIM, il y aura SEISCube de 4532 g (0,937 W de puissance à
WEI n°87 2016-04 - 40
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
bord) et SURFCube de 3819 g (1,5 W) qui doivent être réalisé par un consortium
dirigé par l’ORB, constitué de Supaero/ISAE (France), Antwerp Space (Belgique),
EMXYS (Espagne), avec la collaboration de la NASA, de l’Observatoire de Paris, de
l’Université de Liège (équipe OUFTI), de l’IASB, de l’IRM…
La NASA se charge de développer DART (Double Asteroid Redirection Test), un
« impacteur » de 300 kg qui sera lancé par un Minotaur V en juillet 2021 pour tomber
sur l’astéroïde binaire 65803 Didymos. On le dit binaire vu qu’il possède une petite
« lune », baptisée Didymoon et il a la particularité comme « géocroiseur » de passer
régulièrement au large de la Terre. DART est prévu pour s’écraser sur Didymos en
octobre 2022.
L’ESA doit en octobre-novembre 2020 lancer avec un Soyouz Fregat guyanais l’AIM
de quelque 750 kg qui doit se satelliser autour de Didymos en juin 2022, Quelques
mois avant l’arrivée de DART, AIM va procéder à des observations 3D de l’astéroïde
et de sa « lune », puis déposer au moins des engins miniaturisés, voire microminiaturisés à la surface de Didymos : un robot « sauteur » de type MASCOT (Mobile
Asteroid Surface Scout) qui est développé par le DLR allemand pour prospecter le sol,
ainsi que les deux Cubesat Triple «made in Belgium ». Le SEISCube doit procéder à
des mesures « in situ » sur les conditions gravimétriques et séismiques de l’astéroïde.
Le SURFCube disposera de senseurs miniatures pour sonder le sol pendant une
journée.
- Qarman, un Cubesat pour l’étude d’une rentrée, est l’audacieux nano-satellite en
cours de réalisation au VKI. Son objectif est de capter des mesures (température,
pression) durant la rentrée et de les transmettre via des satellites de la constellation
Iridium. Il faut relever quatre défis : le format Cubesat (moins de 4 kg), la protection
thermique, la communication durant la rentrée et après le black-out, la stabilité de
l’angle d’attaque dans l’atmosphère.
La grande inconnue pour ces Cubesats de plus en plus performants est la possibilité
d’avoir un système « sur mesure » d’accès à l’espace. Peu d’informations ont pu être
données par l’ESA sur les opportunités qui peuvent être envisagées en Europe.
12.3. Les constructeurs de plates-formes Cubesat,
alias nano-satellites en Europe
L’Europe entre dans l’ère du NewSpace avec le développement prolifique des nanosatellites, dits Cubesats. On assiste à l’éclosion sur toute l’Europe d’une industrie
dynamique des systèmes spatiaux ultra-miniaturisés. Sous la forme de PME « spinoff » dues à des ingénieurs et chercheurs issus d’Universités ou d’Instituts
Polytechniques. La plus connue dans la technologie des Cubesats, parce qu’elle fut
l’audacieuse pionnière en Europe est la PME néerlandaise ISIS (Innovative Solutions
In Space).
En gras : les PME qui ont déjà mis en œuvre des nano-satellites en orbite
WEI n°87 2016-04 - 41
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
COMPANY, address
(web site)
4SKIES (ex-NOVANANO SAS),
17, avenue du Général de Gaulle,
F-69370 Saint-Didier-au-Mont
d’Or, France
(http://www.4skies.net/)
AAC MICROTEC AB, Uppsala
Science Park, SE-751 83
Uppsala, Sweden
(www.aacmicrotec.com)
ALMASAT/ UNIVERSITA DI
BOLOGNA, Via Fontanella, 55,
I-47121 Forli, Italy
(www.almasat.unibo.it)
Nano-satellite products
& services
Main achievements (in orbit)
[project]
Young innovative company as 20-kg
nanosatellite systems integrator and
service operator. Customer’s payload
integration within the Cubesat-type
NovaSat platform, based upon an
evolutionary and modular concept.
FlyMate deployment system to be used for
the 1st time with 1U Cubesat
Novasat/OSSI-1 for the Open Source
Initiative of South Korea (2013). 3U
NovaSat spacecraft for a LEO constellation
to provide affordable rich data connectivity
for M2M (Machine-To-Machine) links
globally.[2018?]
Spin-off from Uppsala University’s
Angström Laboratory. Subsidiary in
USA. Development of Space Plug-andPlay Avionics (SPA) standard with the
AFRL/US Air Force Research
Laboratory. Partnership with NASA to
develop low-cost miniaturized nanosatellites. 1U Cubesat or TechEdSat-1 for
San Jose University, California (2012).
Joint activities with Japanese Tohoku
University for the Risesat micro-satellite.
Multi-functional systems, based on
state-of-the art and space-qualified
microelectronics and MEMS
technology. CubeFlow satellite
system design with training
opportunity. Rapid integration
architecture for nano-satellites.
Development of the MOSA
(Modular, Open-System
Architecture) system. Partnership
with OHB Sweden for the Innosat
micro-satellite of Sweden.
Alma Mater Microsatellite &
Space Microsystems Lab. Student
teams working on an intelligent use
of spin-in technologies from
microelectronics and miniaturized
mechanics, developed for microsatellites.
ASTROFEIN/ASTRO- und
FEINWERKTECNIK
ADLERSHOF GMBH, Albert
Einstein Str.12, D-12489 Berlin,
Germany (www.astrofein.com)
Design & development of microminiaturized reaction wheels, nanosat mechanisms and solar panels.
Ground support equipment for
Cubesat-type spacecraft.
C3S/COMPLEX SYSTEMS &
SMALL SATELLITES
Electronics Department, Erzsébut
utca 6., H-2049 Diosd, Hungary
(www.C3S.hu)
CLYDE SPACE, The Helix
Building, West of Scotland
Science Park, Glasgow, G20
OSP, United Kingdom
(www.clyde-space.com)
Development of Cubesat platforms:
MaSat (1st Hungarian satellite) and
3U/6U models, of miniaturized
satellite subsystems
Leading Cubesat power provider
with equipment of modular design
for microspacecraft platforms.
Cubesat EPS/Electrical Power
Systems (solar panels, batteries)
for 1U to 12U Cubesats.
WEI n°87 2016-04 - 42
ALMASat-1/1st Alma Mater Satellite for
ASI/Agenzia Spaziale Italiana (2012).
Development of 12.5-kg ALMASatEO/Earth Observations for the Italian
Ministry of Research [2016?]
Involvement with ESEO, an educational
microsatellite of ESA for Earth
observations [2017?]
Developing for DLR the 3-axis bus for the
TET-1/1st Technologie Erprobungs Träger
microsatellite (2012). Partner of Technical
University of Berlin for the TUBsat and
BEESAT/Berlin Experimental and
Educational Satellite nano-satellites (2013).
Cooperation with Indonesia in the
development of EO micro-satellites [2016].
Activities for the smallsat programme of
ESA for telemetry transceiver, onboard
computer, configurable structure. MaSat-1
(Magyar Satellite-1) demonstrator in orbit
(2012).
Participation to South African
Sumbadilasat (2009), to Indian Studsat
(2010). Development of technological 3U
Cubesat UKube-1 of UK Space Agency
(2014), of scientific PICASSO for BISA
(Belgian Institute for Space Aeronomy)
[2016]. Proposal of 3U Cubesat for highresolution earth observations.
Development of CubeSpark, a Cubesat
equipped with micro-pulsed plasma
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
GAUSSTEAM SRL Corporate,
Via Lariana, 5, Roma, Italy
(www.gaussteam.com)
Group of Astrodynamics for the
Use of Space Systems, established
by the UniSat team of Universita di
Roma “La Sapienzia” (Scuola di
Ingeneria Aerospaziale).
Cooperating with US partners to
develop turnkey micro- & nanosatellite systems for ministries,
universities and institutes in
emerging/developing countries.
GOMSPACE APS, Alfred
Nobels Vej 21C, 1, DK-9220
Aalborg East, Denmark
(www.gomspace.com)
GOMX nano-sat platform with
plug-and-play solutions to carry
payload of up to 1.2 kg. Provision
of micro-miniaturized computers,
advanced software, tailored
ground stations and versatile
subsystems for science, education
and technology missions.
Marketing the 0.967-kg NanoEye
1U Cubesat witxh a camera
payload. Recent acquisition of
NanoSpace AB from SSC (Swedish
Space Corp)
Norwegian Cubesat initiative at
Narvik University College since
2007. Development of a nanobus for
science and applications.
HOEGSKOLEN I NARVIK,
Lodge Langes gt.2, P.O. Box 385,
N-8505 Narvik, Norway
(http://hincube.cubesat.no/wp/)
thruster. Participation to the Outernet
constellation in USA.
Active driver of the Unisat programme
of 10-kg microsats since late 1990’s.
Developing technological 28-kg Unisat-5
with high-definition camera for Earth
observations and debris tracking
operations (2013). 26-kg Unisat-6 mission
to deploy four 1U Cubesats (2014). Prime
contractor of the TigriSat earth
observation microsat for educational
purposes in Iraq (2014). Development of
32-kg Unisat-7 to deploy Cubesats [2017]
Double Cubesat GOMX-1/GATOSS
(Global Air Traffic Awareness &
Optimizing through Spaceborne
Surveillance) of 2 kg to collect ADS-B
signals [2013], Participation, with 3U
Cubesat GOMX-2 (lost with Antares
failure in October 2014) and GOMX-3 to
join the QB50 constellation [2016].
Platform for Opssat 3U Cubesat of ESA
[2017]
Participation to the ANSAT (Norwegian
Student Satellite) programme to develop up
to 3 HiNcube 1U Cubesats. First HiNCube
in orbit, but not useful. (2013).
Participation to the student Cubestar
mission with 2U Cubesat for weather
measurements [2017?]
ISIS/INNOVATIVE
SOLUTIONS IN SPACE,
Motorenweg, 23 NL-2825 CR,
Delft, The Netherlands
(www.isispace.nl)
Turnkey Cubesat development
from 1-kg to 20-kg
nanosatellites. Smallsat
hardware (attitude control
subsystems, solar panels,
structures, deployer, adapter,
on board computers), launch
services provision, ground
stations, data collection systems
for specific applications,
innovative space logistics…
Cubesat deployment system
developed for VKI (Von
Karman Institute) with the
support of the European
Commission.
See www.cubesatshop.com
Spin-off of TU Delft. Development of
3U Cubesats (Triton-1, Delfi-n3Xt)
launched by Dnepr (2013). Triton-2
to be launched for Sat AIS
(Automatic Identification System)
mission [2016?]. Tailored subsystems
delivered for a lot of universities and
student teams. Development of an Sband ADS-B (Automatic Dependent
Surveillance-Broadcast) nanosatellite
for air traffic monitoringMain
contractor for the deployment system
of the QB50 project managed by VKI
and consisting of a constellation with
up to some fifty 2U Cubesats in the
low thermosphere [2016-2017]. QB50
precursors in orbit (2014).
LUXSPACE SARL, SES
Business Center, 9, rue Pierre
Werner, L-6832 Betzdorf,
Subsidiary of OHB with a specific
team developing tailored solutions
for new applications with small
Development of low-cost 30-kg microsats
for Sat AIS mission:VesselSat-1 (2011
from India ) and VesselSat-2 (2012 from
WEI n°87 2016-04 - 43
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Luxembourg (www.luxspace.lu)
satellites. Technical facilities to
integrate small spacecraft.
Development of the Triton family
of microsat platforms for
communications and earth
observations.
NEXEYA SERVICES, Centrale
Parc, Bât.2, Avenue Sully
Prudhomme, F-92298 Châtenay
Malabry Cedex, France
http://www.nexeya.fr/
POCKETQUBESHOP (ALBA
ORBITAL LTD), 5.13 The
Whisky Bond (TWB), Dawson
Road, Glasgow, G4 9SS, UK
(www.pocketqubeshop.com)
Innovative “Small Sats by Nexeya”
programme to develop & market
turnkey nano-satellite systems, by
using the expertise of the company
for Iridium Next and O3B spacecraft.
SKYLABS/TELETECH NET,
Poljska ulica, 6, 2000 Maribor,
Slovenia (www.skylabs.si)
SURREY SPACE CENTER,
Faculty of Engineering &
Physical Sciences, University of
Surrey, Guildford, Surrey GU2
7XH, United Kingdom
(www.ee.surrey.ac.uk/ssc)
New small enterprise to develop and
promote innovative nano-systems for
educational miniaturized cubesats
(some 140.000 € for 1U Cubesat) .
Supporting Cubesat development
with PocketQube Kit.
Slovenian manufacturer of highperformance processors for aerospace
systems. Important involvement in
the first nano-satellite developed in
Slovenia.
Academy entity with pioneering
small satellite activities since 1979
around an engineering of Prof
Martin Sweeting. . Research
groups on micro-miniaturized
technologies for nano-sat systems.
Development of COTS
(Commercial On The Shelf)
equipment for in-orbit autonomy,
space robotics, earth observations,
propulsion engines, control
systems…
High-tech innovation laboratories
for the products of SSTL (Surrey
Satellite Technology Ltd).
China). 4M (Manfred Fuchs Memorial
Moon Mission) attached to 3rd stage of
Chinese CZ-3C launcher (2014). Prime
contractor for 100-kg E-Sail Sat-A for
ESA to collect AIS signals with high-data
rate link [2018]. Preparation of a
compact lunar probe with OHB support.
Possible involvement in the PPP
development of Spaceresources.lu in
Luxembourg.
Cooperation with Silicom to develop
Nadege Triple Cubesat (3U) [2016] and
Elise platform for 6U/12U Cubesat [2018?]
Very low-cost spacecraft (around some $
20.000) for schools, colleges,
government… First mission for ESA, with
Alba Orbital Ltd as prime: 2U Cubesat
Unicorn-1 to test S-band intersatellite link
from LEO to GEO spacecraft [2016].
Development of Slovenian nano-satellite
(Triple Cubesat) to be launched in 2017.
Close cooperation, as high-tech
development arm, with SSTL. SNAP-1
(Surrey Nano-satellite Application
Platform) as technology demonstrator
(2000). Low-cost smartphone nanosatellite (Triple Cubesat) STRAND1/Surrey Training Research and Nanosatellite Development of 3.5 kg (2013, but
failure in orbit). Identical STRAND-2A
& -2B 3U Cubesats to test in-orbit
docking procedures [2016?]. DeOrbitSail
3U Cubesat mission to test the
deployment of a sail with aerodynamic
drag (2015). InflateSail 3U Cubesat
within the QB50 constellation [2016?]
© August 2016 Space Information Center/Belgium
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
13.1. Premier satellite catalan lancé de Jiuquan (Chine)
La Wallonie a son OUFTI-1. La Catalogne a son ³Cat-2. L’Université Polytechnique
de Catalogne (UPC), à Barcelone, a mis sur pied le NanoSat Lab pour le
développement de missions Cubesat. Avec la coopération de la société néerlandaise
WEI n°87 2016-04 - 44
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
ISIS (Innovative Solutions In Space), il a entrepris le programme ³Cat pour tester de
nouveaux équipements scientifiques dans l’espace.
Le ³Cat-2 était satellisé le 15 août depuis le Centre chinois de lancement Jiuquan par
un lanceur Longue Marche 2D. Celui-ci a placé sur orbite héliosynchrone le QSS
(Quantum Science Satellite), alias Mozi, un démonstrateur technologique qui doit
expérimenter les liaisons quantiques à très haut débit, sur de longues distances. Le
³Cat-2 est un Cubesat à 6 éléments, d’une masse de 7,1 kg, qui a été réalisé au
NanoSat Lab de l’UPC. Trois expériences constituent sa charge utile miniaturisée : un
système de mesure des signaux GNSS (Global Navigation Satellite System) pour
caractériser l’atmosphère, le pointeur stellaire Mirabilis d’un concept original, un
magnétomètre de nouvelle génération.
Deux autres Cubesats sont en préparation au NanoSat Lab :
- Le ³Cat-1 éducatif de 1,29 kg doit tester de nouvelles cellules solaires, une caméra
miniature, divers détecteurs sur l’environnement spatial. Son lancement est prévu
avant la fin de l’année sur Falcon 9 depuis la base de Vandenberg (Californie).
- Le ³Cat-3 d’environ 8 kg est à l’étude pour être lancé en 2020. Il s’agira d’une
mission de cartographie optique dans des résolutions comprises entre 5 et 10 m, avec
des fauchées de 30 à 50 km. Sa réalisation, sponsorisée par l’IEEC (Institut d’Estudia
Espacials de Catalunya) intéresse l’ICGC (Institut Cartographic i Geologic de
Catalunya).
13.2. Le prochain Cubesat d’Aix-la-Chapelle :
un voilier solaire expérimental pour un lancement en 2017
La FH Aachen ou Polytechnique d’Aix-la-Chapelle achève la préparation du
Compass-2 qui sera un voilier solaire. Baptisé DragSail, ce Cubesat Triple d’à peine 3
kg, qui fait partie de l’armada QB50, est doté d’une voile ultra mince de 2 m x 2 m qui
se déploiera une fois en orbite afin de tester un processus de rentrée en accéléré dans
l’atmosphère. Plusieurs équipements nano-miniaturisés seront mis à l’épreuve dans
l’environnement spatial.
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie
Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
WEI n°87 2016-04 - 45
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :
http://www.skyrocket.de/space/
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :
http://www.spacetoday.net/
http://www.spacedaily.com/
Evénement spatial
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
Lancement VS14 du Soyouz ST guyanais, le 25
avril, avec le satellite d’observation radar
Sentinel-1B (Thales Alenia Space Italia) pour le
système Copernicus (Commission Européenne),
avec les Cubesats est@r-2 (Politecnico di
TorinoItalie), AAUSat-4 (AAU/Danemark) et
OUFTI-1 (ULg/Belgique), le micro-satellite
Microscope (CNES/France)
Lancement VS15 du Soyouz ST guyanais, le 24
mai, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL),
baptisés Andriana et Liene, pour le déploiement
d’une constellation civile de satellites de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Participation de Thales Alenia Space à l’équipement sauvegarde du
lanceur Soyouz guyanais. Participation de Thales Alenia Space
Belgium à Sentinel-1B. Implication du CSL dans le traitement des
données SAR de Sentinel-1B. Réalisation à l’ULg, à HEPL/ISIL et
HELMO du nano-satellite OUFTI-1, avec les industriels wallons :
Deltatec, Thales Alenia Space Belgium, Microsys, CSL, Spacebel,
Open Engineering, V2i, Samtech/Siemens, Technifutur.
Lancement V230, le 18 juin, d’Ariane 5-ECA
avec le satellite de télédiffusion directe Echostar18 (SSL, ex-Space Systems/Loral) pour
Echostar/Dish Network Corp (USA) et le satellite
de télécommunications d’affaires BRIsat-1 (SSL)
pour le réseau de Bank Rakyat Indonesia.
Lancement V232, le 24 août, d’Ariane 5-ECA
avec les satellites de télécommunications Intelsat
33E/EpigNG (Boeing) et Intelsat 36 (SSL) pour
l’opérateur global Intelsat (USA/Luxembourg)
Lancement VV07 de Vega, le 16 septembre, avec
le satellite d’observation à usage dual PeruSat-1
(Airbus Defence & Space) pour les Forces
Armées
(Chili), avec quatre satellites
d’observation Skysat C (SSL) pour l’opérateur
commercial Terra Bella financé par Google
(USA)
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space
Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque
satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans la
logistique du segment sol du système Galileo.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
WEI n°87 2016-04 - 46
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Lancement V231, prévu le 4 octobre, d’Ariane
5-ECA avec le satellite de télécommunications
NBN Co-1B/Sky Muster II (SSL) pour
l’opérateur NBN Co (Australie) et le satellite de
télécommunications Gsat-18 (ISRO) pour le
système Insat (Inde).
Lancement V233, prévu le 17 novembre, Ariane
5-ES avec quatre Galileo FOC (OHB + SSTL),
baptisés Antonianna, Lisa, Kimberley et Tijmen,
pour le déploiement d’une constellation civile de
satellites de navigation (Commission EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Lancement VV08 de Vega, le 8 décembre, avec
le satellite d’observation à usage dual Göktürk1A (Telespazio/Thales Alenia Space) pour
(Turquie)
Lancement V232, prévu en décembre, d’Ariane
5-ECA avec le satellite de télécommunications
Hispasat 36W-1/AG1 (OHB + Thales Alenia
Space) pour l’opérateur Hispasat (Espagne) et un
second satellite à déterminer.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. A noter que le Centre
ESA de Redu, avec Redu Space Services, est chargé des tests sur
orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de
Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque
satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset
Belgium dans la logistique du segment sol du système Galileo.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
15. CALENDRIER 2015-2016
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.
(*) 8-12 septembre : IBC 2016, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et
exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).
(*) 12-16 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel
Westin, Paris. Incontournable, il s’agit d’une semaine de conférences, qui réunit les top
managers des entreprises ayant un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux,
permet de faire le point sur l’état du monde pour le business dans l’espace (satellites de
télécommunications, de télédétection). Elle comprendra le 20th Summit for Satellite
Financing, le 13th Symposium on Satcom Market Forecasts, le 8th Summit on Earth
Observation Business. LE rendez-vous annuel de rentrée à ne pas manqueer par les acteurs du
WEI n°87 2016-04 - 47
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
business spatial à l’heure de l’essor des TIC (Technologies de l’Information et de la
Communication) grâce à la dimension spatiale (internet large bande, imagerie haute
résolution, banque d’images, traitement des données…)
20-22 septembre : Industry Space Days 2016, organisé par l’ESA à l’ESTEC, Noordwijk
(Pays-Bas). Le rendez-vous annuel européen des industriels intéressés par les systèmes et
services dans l’espace.
22 septembre : Colloque Le Chanoine Lemaître, un Carolo, père du Big Bang, à partir de
16 h, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, dans le cadre des activités « société, lettres et
arts » de l’Académie royale de Belgique. Cettte manifestation dans la cité natale de Georges
Lemaître (-1966), fait partie des événements qui sont organisés pour commémorer le
cinquantenaire du décès de l’astrophysicien et cosmologiste de réputation mondiale. Voir sur
le site : www.academieroyale.be
(*) 22 septembre : Grande soirée d’anniversaire (de 18 h 30 à 23 h) – sur invitation – à
Louvain-la-Neuve pour les vingt ans de l’association Wallonie Espace qui fait partie du
Pôle de Compétitivité Skywin (Plan Marshall).
(*) 26-30 septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique) sur le thème « Making space
accessible and affordable to all countries ». Mettre le spatial à la portée de tous les pays : tel
est le thème retenu pour l’édition 2016. Ce sera l’occasion de faire plus ambple connaissance
avec les activités spatiales en amérique Latine : Argentine, Brésil, Mexique, Vénézuela,
Bolivie, Chili, Pérou, Nicaragua… S’il est remis de ses émotions après la perte d’un lanceur
Falcon, le 1er septembre, lors de la procédure de l’essai statique, Elon Musk, le fondateur et
boss de SpaceX, devrait profiter de cette conférence annuelle qui réunit la communauté
mondiale de l’astronautique pour donner le 27 septembre des détails sur la mission de son Red
Dragon qu’il a programmée dès 2018-2019 - en partenariat avec la NASA - sur la Planète
Rouge !
5 octobre : 3rd Meeting Space mentors/Space mentees, organisé par l’associétaiton
YouSpace, avec la collaboration d’Agoria, à son siège, Boulevard A. Reyers, 80,, Bruxelles
11 octobre dès 18 h 30: Humanity out its craddle (L’humanité hors de son berceau), débat
entre un philosophe, une astrophysicien,e et une artiste sur ce qui justifie l’odyssée humaine
dans l’espace, au VKI (Von Karman Institute for Fluid Physics), Rhode-Saint-Genèse. Cet
événement organisé par beSpace et sponsorisé par Antwerp Space sera animé par le Prof.
Dominique Lambert (UNamur), Dr Yaël Nazé (ULg) et Stéphanie Roland. Pour s’inscrire :
http://be-space.eu/events/
13 octobre, 20 h: Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et
l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), Auditoire Georges
Lemaître, Louvain-la-Neuve.
15 octobre, 18 h : ULG YouSpace in University, à Liège
(*) Du 15 octobre au 30 novembre, Exposition Georges Lemaître, le maître du Big Bang,
organisée par les Archives Georges Lemaître (UCL), au Forum des Halles, Louvain-la-Neuve.
WEI n°87 2016-04 - 48
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
24-27 octobre : RISpace 2016/ReInventing Space Conference, à Londres, organisé à la
Royal Society. Cette 14ème édition permettra, durant cinq jours de présentations, de faire le
point sur le coût des lancements, les méga-constellations, les innovations en matière
d’applications pour les systèmes spatiaux.
(*) 30 octobre, à 18 h : Il y a 50 ans, le grand duel pour la Lune, organisée par l’ASBL
Amis du Ban de Soiron, à l’Eglise de Soiron-Pepinster. Deux fans de l’astronautique – le
physicien Christian Barbier (Centre Spatial de Liège) et l’historien Théo Pirard (Space
Information Center/Belgium) – vont s’affronter dans une joute oratoire, émaillée de
documents photos et vidéo, pour faire revivre le match historique entre Russes et Américains
pour être les premiers sur la surface lunaire et revenir en toute sécurité...
(*) 2, 3 & 4 novembre: 3rd Space Access International Conference, à Paris, organisée par
Astech Paris Region pour mettre en évidence les enjeux des systèmes spatiaux pour le
business d’applications innovantes.
3 novembre, 20 h : Conférence La cosmologie relativiste aujourd’hui, par Jean-Philippe
Uzan (CNRS, Institut d’Astrophysique de Parios et Institu Henri Poincaré de Paris), UCL,
Auditoire Georges Lemaître, Louvain-la-Neuve
(*) 4 novembre, 13 h 45 : Conférence Les mécanos de la Générale – 100 ans de
Relativité, par Jean-Philippe Uzan (CNRS, Institut d’Astrophysique de Parios et Institu
Henri Poincaré de Paris), à UCSL, Auditoire SUD18, Louvain-la-Neuve.
8-10 novembre : 17th annual Global MilSatCom 2016 au Riberbank Prk Plaza, Londres.
La conférence qui fait régulièrement le point sur les systèmes spatiaux militaires en Europe,
aux USA, et au Moyen-Orient.
8-11 novembre : 10th ESA Roundtable on micro & nano technologies for space
applications, organisé par l’ESA à l’ESTEC.
(*) 14-18 novembre : ESWW-13 ou 13th European Space Weather Week, à Ostende,
organisé par le STCE (Solar terrestrial Centre of Excellence), par l’ESA et le Space Weather
Working Team (Observatoire Royal de Belgique).
15-16 novembre : London Space Week, au Glaziers Hall, Londres, présentations
porfessionnelles sur le business de l’espace, contacts B2B avec les industriels de systèmes
spatiaux.
29 novembre : UNamur YouSpace in University, à Namur
(*) 1er-2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Lucerne (Suisse). Au menu : le
développement d’Ariane 6, la participation européenne à l’ISS, une mission - avec la NASA d’exploration d’un astéroïde, le financement de nouveaux programmes de technologie
spatiale…
2017
(*) 24-25 janvier 2017 : 9th Annual Conference on European Space Policy, au Bâtiment
Charlemagne de la Commission Européenne à Bruxelles, organisée avec beaucoup d’à-propos
WEI n°87 2016-04 - 49
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
par Business Bridge Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Le thème retenu :.
L’occasion à ne pas manquer de faire le point sur les ambitions de l’Europe dans l’espace au
lendemain du Conseil ministéirel ESA de Lucerne.
31 janvier-1er février : Global Space Congress, organized by UAE Space Agency in Abu
Dhabi (St. Regis Saadiyat Island Resort). Cette conférence (avec exposition) donne l’occasion
d’établir des contacts avec les acteurs du spatial au Moyen Orient.
7-9 février : SmallSat Symposium - Silicon Valley, au Computer History Museum,
Mountain View (Californie).
22 mars, à 20 h: Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et
l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), à UCL Woluwe,
Bruxelles.
29 mars, 20 h : Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et
l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), Mundaneum,
Mons
(*) 18-21 avril : 7th European Conference on Space Debris, à l’ESOC, Darmstadt
(Allemagne). Pendant quatre jours, la communauté spatiale fait le point sur le phénomène des
débris dans l’espace, suite à près de 5.000 lancements de satellites. Il y sera question des
systèmes de vision ou d’iunterception sur orbite, sur les catalogues de surveillance spatiale,
sur les dangers de la fragmentation sur orbite, sur les risques de méga-constellations…
(*) 24-28 avril : 11th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR à la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Cette
conférence d’une semaine - l’une des premières concernant la technologie des petits satellites
pour l’observation de la Terre – est l’occasion de faire le point sur les nouvelles tendances en
matière de systèmes spatiaux de télédfétection. Notamment à l’heure où se multiplient dans le
monde les constellations de micro- et nano-satellites d’observation.
(*) 19-25 juin 2017 : 52ème Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, à ParisLe Bourget. L’événement aérospatial qui est attendu tous les deux ans comme étant le plus
grand salon pour l’aviation, le spatial, la sécurité et la défense.
(*) 25-29 septembre: 68th IAC à Adélaïde (Australie). Le Congrès international
d’Astronautique se déroule dans l’Hémisphère Sud, près de la région Asie-Pacifique, en
Australie (pour la deuxième fois).
(*) 24-26 octobre : Space Tech Expo 2017, à Bremen (Allemagne), pour une 2 ème édition. Il
s’agit d’une expo et d’une conférence qui cadrent bien avec l’esprit du Newspace avec des
présentations de start-ups aux systèmes et services innovants en matière de sysètmes spatiaux.
Wallonie Espace, avec plusieurs entreprises, a présenté son savoir-faire lors de la 1ère édition.
EVENEMENT MONDIAL POUR L’ASTRONAUTIQUE
18-29 juin 2018 : UNISPACE+50 à Vienne, organisé par l’UNOOSA, le Bureau de l’ONU
pour les Affaires spatiales. Il s’agira de la quatrième conférence et exposition mondiale qui
WEI n°87 2016-04 - 50
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
fera le point sur les activités spatiales sur l’ensemble du globe. Les précédentes éditions
ont eu lieu en août 1968, puis en août 1982, et en juillet 1999. Que de chemin parcouru dans
l’espace depuis un demi-siècle ! Les Etats se font un point d’honneur, avec leurs agences
nationales, leurs acteurs scientifiques et industriels, à présenter leurs réalisations et
compétences. La Belgique devrait être de la partie avec sa nouvelle agence spatiale
interfédérale.
UNISPACE+50 va mettre en évidence les quatre piliers sur lesquels s’appuie un
programme spatial national : le business de l’espace, la société de l’espace, l’accès à
l’espace, la diplomatie à l’heure spatiale.
(*) Septembre-Octobre 2018 : 69th IAC à Brême (Allemagne)
14-22 juillet 2018 : 42nd COSPAR Scientific Assembly, à Pasadena (Californie)
Eté 2019 : un IAC à Washington D.C. ou à Orlando (Floride) pour célébrer les 50 ans de
l’Homme sur la Lune (mission Apollo 11).
Annexes-tableaux (en anglais)
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace
(2015-2022)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates
de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou
l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?
Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union
Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS
Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux
Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues.
Courriel : [email protected]
NAME
SENTINEL-1B
MICROSCOPE
OUFTI-1
AAUSAT-4
E@STAR-2
GALILEO FOC 13-14
3CAT-2
MAX VALIER SATELLITE
Launch
25 April 2016
25 April 2016
25 April 2016
25 April 2016
25 April 2016
24 May 2016
15 August
2016
Launcher
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyuz CSG
Long March 2D
PSLV
Mission (agency/operator)
Radar observations GMES (ESA)
Technology (CNES + ESA)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Maritime surveillance (AAU)
Technology (Polytechnics Turin)
Navigation (Commission + ESA)
Weather observations (UPC)
Astronomy Quadsat (Inst Bozen)
WEI n°87 2016-04 - 51
Prime contractor
Thales Alenia Space (I)
CNES + ONERA
Un. Liege + CSL + ESA
Aalborg University + ESA
Polytechnics Turin + ESA
OHB-System + SSTL
Un. Polytecnica Catalunya
Inst Bozen + MPE Garching
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
BEESAT-4
PAZ/SEOSAR
EUTELSAT 117 WestB
GALILEO FOC 7 & 10-12
AALTO-1
PILSENCUBE
POLYTEC-1/NAOSAT
ROBUSTA-1B
ELISE
HISOASAT 36W-1/AG1
TECHNOSAT
CYGNUS CRS-5
BIROS/FIREBIRD
GÖKTÜRK-1A
NORSAT-1
OTB-1
LAPAN TUBSAT-A3?
FLYING LAPTOP
MICROPPTSAT ?
ATMOCUBE
AYSEM-1
BEOSAT ?
ESTELLE
IMSAT ?
NADEGE
HEIDELSAT
ESTCUBE-2
NUTS
Qarman
INFLATESAIL
DRAGSAIL COMPASS-2
SENTINEL-5 PRECURSOR
SES-10
OPS-SAT
QBITO
SES-11/ECHOSTAR 105
NOVASAR-S
HISPASAT-1F
OPSAT-3000
UPMSAT-2 UNION
VENTA-1
NEMO-HD
PRISMA ITALIA
ALMASAT-EO
GAMASAT-1
OPTOS-2G
DELFFI/DELTA + PHI
PICASSO
REMOVE DEBRIS
GOSSAMER-1
GOSSAMER-3
S-NET-1/-2/-3/-4
NANOSAT-2A
METOP-C/EPS
VENµS
SENTINEL-3B
HISPASAT AG-1
TARANIS
2016
2016 ?
2016
2016
2016?
2016?
2016?
2016?
2016?
2016
2016?
2016
2016
2016
July 2016 ?
2016?
2016?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2016?
2016?
2016?
2016
2017
2017
2017
2017
PSLV
TBD
Falcon 9 v.1.1
Ariane 5 ES
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Ariane 5
TBD
Antares 230
Soyuz
Vega
Vega
TBD
PSLV
Soyuz
Vega ?
Vega ?
PSLV ?
PSLV ?
TBD
PSLV
TBD
TBD
TBD
TBD
ISS
ISS
ISS
Rokot
Technological Cubesat (TU Berlin)
Military radar (CDTI)
Communications (Eutelsat Americas)
Navigation (Commission + ESA)
Earth Observation (VTT Finland)
Communications (Un. West Bohemia)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
Radiation testing (Un. Montpellier)
12U Cubesat demonstrator (Nexeya)
Telecommunications & TV (Hispasat)
Technological microsat (TU Berlin)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Infrared earth observations (DLR)
TU Berlin + DLR ?
CDTI + EADS CASA + INTA
Boeing Satellite Systems
OHB-System + SSTL
VTT Finland
Un. West Bohemia
Noasat + Un. Valencia
ESA + Un. Montpellier
Nexeya + Silicom
OHB + Thales Alenia Space
TU Berlin + DLR ?
+ Thales Alenia Space Italia
DLR + ?
High resolution EO satellite (Tübitäk)
Telespazio + Thales Alenia Space
Norsk Romsenter + Un. Toronto
2017
Falcon 9 R
Broadcasts/communications Latin America (SES)
2017
2017
TBD
TBD
2017
Falcon 9
Technological triple cubesat (ESA)
Spain QB50 (Un Pol Madrid)
Broadcasts/communications (SES)
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017?
2017?
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017?
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
TBD
Ariane 5
Vega
TBD
PSLV ?
PSLV
Vega ?
Vega ?
ISS
TBD
TBD
Vega?
Vega?
TBD
TBD
TBD
TBD
Soyuz 2 CSG
Vega
Soyouz 2 ?
Ariane 5
Vega
Sea & space surveillance (Norsk Romsenter)
Orbital Test Bed (SSTL)
HDTV Earth imagery (TU Berlin)
Technology (IRS Un.Stuttgart)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
Türkish Cubesat (Bahcesehir Un)
Space environment (ERIG)
Technology cubesat (Estonia)
Remote sensing microsat (ASI)
Triple Cubesat techno (Nexeya)
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
Micro-propulsion (Un. Tartu)
Gravity waves (NTNU)
Re-entry experiment (VKI)
Solar sail demonstrator (SSC)
Solar sail demonstrator ()
Atmosphere chemistry (ESA + TNO)
S-band radar satellite (UKSpace + SSTL)
Communications (Hispasat)
Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)
Earth environment monitoring (UPM)
AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen)
Earth observations (SFL + Space-SI)
Security monitoring (ASI)
Earth Observations (Min Univ & Res)
Reentry test (Un. Porto)
Astrophysics (INTA + ?)
Formation flight (TU Delft)
Aeronomy (Clyde Space)
Technology (SSC)
Solar sail demonstrator (DLR + ESA)
Large solar sail demonstrator (DLR)
Nanosat constellation (TU Berlin)
Technology (INTA + ?)
Polar meteo (Eumetsat +NOAA)
Observations (CNES + ISA)
Oceanography GMES (ESA)
Communications (ESA + Hispasat)
Analysis of lightning & stripes (CNES)
WEI n°87 2016-04 - 52
SSTL
TU Berlin + LAPAN
IRS Un.Stuttgart
Austrian Research Centers
Un. Trieste
Bahcesehir University/ CalPoly
Univ. Braunschweig
Tartu University + NanoSpace
Carlo Gavazzi Space ?
Nexeya + Silicom
FH Heidelberg + DLR
Un. Tartu, Estonia
NTNU, Norway
VKI, Belgium + ?
Surrey Space Center
FH Aachen + DLR
Airbus D&S UK + TNO
Airbus D&S
GomSpace +TU Graz
E-USOC + VKI
Airbus D&S
SSTL
SSL
IAI (Israel), CGS + Telespazio
UPM + INTA
Ventspils + Augstkola + OHB
+ Space-SI (Slovenia)
Carlo Gavazzi Space
AlmaSpace
Un. Porto + Tekever)
INTA
TU Delft + ISIS
BISA, Belgium
ESA + SSC
DLR/Kayser Threde
DLR / ?
TU Berlin + BST
INTA
Airbus D&S Satellites
ISA + French & Israeli industry
Thales Alenia Space (F)
OHB + Thales Alenia
CNES + CNRS
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
TBD
TBD
Ariane 5 ES
Ariane 5
Ariane 5 ?
Vega ?
Vega
2017
Ariane 5
2017?
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018?
2018?
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
Proton
Falcon 9 FT
Ariane 5
Falcon 9 FT
PSLV
Ariane 5
Vega
Vega?
Soyuz 2
Vega ?
Vega
Vega
Ariane 5 ES
TBD
Long March 2C
TBD
TBD
TBD
Soyuz
Long March 2D
TBD
Vega
TBD
Ariane 5
Ariane 5
Atlas 5
Vega ?
Ariane 5
Vega
MPCV ORION
MTG-S-1 (METEOSAT)
COSMO SG-1 & SG-2
SIGMA/MARCONI-1
2018
2019
2019
2019 ?
SLS Block1
Ariane 5
TBD
TBD
MICROCARB
SIGMA/MARCONI-2
2019
2019
Soyuz or Vega
TBD
PROBA-ALTIUS?
SARAH AKTIV-1
SARAH PASSIV-1 & -2
SENTINEL-6/JASON-4
CRYOSAT
EUTELSAT QUANTUM
EUTELSAT BB AFRICA
MUSIS CSO-3?
2019
2019
2019
2019
TBD
Falcon 9 v.1.1
Falcon 9 v.1.1
Vega ?
2019
2019
2019
Ariane 5?
TBD
Vega ?
EUCLID
ARIANE
DEMONSTRATOR
2019
TBD
Ariane 6.2
GÖKTÜRK-3
TUBIN
GALILEO FOC 15-18
EUTELSAT-172B
AMAZONAS-5
MUSIS CSO-1
INGENIO-SEOSAT
SES-12
ERA/ISS NAUKA MODULE
SES-14
SES-15
SES-16/GOVSAT
ENMAP
AZERSPACE-2
ADM-AEOLUS
ESEO
SENTINEL-2B
CHEOPS
PROBA-3A
PROBA-3B
GALILEO FOC 19-22
SIMBA
CFOSAT?
PROSPECTOR-X
HEINRICH HERTZ
EU:CROPIS
EARTHCARE
GLOBAL VEGETATION 1?
SAOCOM-CS
OPSIS
SUMO
MTG-I-1 (METEOSAT)
BEPICOLOMBO
SOLAR ORBITER
MUSIS CSO-2
JAMES WEBB ST
SENTINEL-6/CRYOSATJASON-4
6.2 2020
SAR Earth Obs (TAI + Tübitak)
Earth Observation in infrared (TU Berlin)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (Eutelsat)
Communications (Hispasat)
Spy satellite (DGA)
Observations (CDTI + ESA)
Broadcasts/communications (SES)
ISS remote manipulator (ESA)
Communications (SES)
Communications (SES)
Military comsat (LuxGovsat + SES)
Hyperspectral imagery (DLR)
Powerful comsat (Azerspace + Intelsat)
Lidar measurements (ESA)
Student earth observation microsat (ESA)
Observations GMES (ESA)
Exoplanets monitoring (ESA)
Formation flight (ESA)
Formation flight target (ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Sun-earth Imbalance (RMI)
Oceanography (CNES + CNSA)
Asteroid search (DSI + GovLux)
Communications (DLR + ?)
Biological laboratory (DLR)
Earth Explorer (ESA + JAXA)
Earth observations (Belspo + VITO)
Passive radar mission (ESA + CONAE)
High-Resolution EO (ASI)
Ozone measurements (LATMOS)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Mercury orbiters (ESA + JAXA)
Solar exploration (ESA)
Spy satellite (DGA)
Astronomy/Astrophysics (NASA)
Oceanography (ESA + Eumetsat)
Manned spacecraft (NASA + ESA)
GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat)
Dual-use radar satellites (Defensa/ASI)
Broadband communications (ASI +
PPP)
Chemistry of atmosphere (CNES)
Broadband communications (ASI +
PPP)
Atmosphere chemistry (ESA + BISA)
Satellite émetteur radar (Bundeswehr)
Satellite récepteur radar (Bundeswehr)
Oceanography & Polar monitoring
(ESA)
Intelligent comsat (ESA + Eutelsat)
HTS with spotbeams (Eutelsat)
Spy satellite (DGA + Bundeswehr)
TAI + ?
TU Berlin + BST
OHB-System + SSTL
Airbus D & S
SSL/Space Systems/Loral
Airbus D&S + TAS (F)
EADS CASA
Airbus D&S
EADS Dutch Space
Airbus D&S
Boeing Satellite Systems
Orbital Science Corp
Kayser-Threde
SSL
Airbus D&S
SITAEL/AlmaSpace
Airbus D&S
SSTL
QinetiQ Space
EADS CASA + Sener
OHB-System + SSTL
RMI Belgium + ?
CNSA + Thales Alenia Space
LuxImpulse/DSI Luxembourg
OHB-System + Airbus D&S ?
DLR + ?
TBD
VITO + SAST + OIP
QinetiQ Space or SSTL?
CGS + Italian industry + OHB
Polytechnique Palaisseau
Thales Alenia Space + OHB
Airbus D&S + JAXA
Airbus D&S
Airbus D&S + TAS (F)
Northrop Grumman + ESA
TAS (F) + Airbus D&S
Lockheed artin + Airbus D&S
Thales Alenia Space + OHB
Thales Alenia Space Italia
Italian industry + ?
CNES + ?
Italian industry + ?
QinetiQ Space
OHB + Airbus D&S
OHB
Thales Alenia Space + Airbus
D&S?
SSTL + Airbus D & S
Thales Alenia Space
Airbus D&S + Thales Alenia
Space
Cosmology (ESA)
Thales Alenia Space
New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL
WEI n°87 2016-04 - 53
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
SWOT
PROBA-4 IMP ?
EXOMARS-2020 Rover
CERES-1, -2, -3
2020
2020
2020
2020
TBD
Vega ?
Proton-Breeze
Vega C
MTG-I-2 (METEOSAT)
SWUSV
2020
2020
TBD
Vega ?
BIOMASS
AIM with Cubesats
2020
2020
Soyuz?
Soyuz
TBD + NASA/JPL
TBD
Thales Alenia + Airbus D&S
Airbus D&S + Thales Alenia
Space
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
TBD
Space Weather forecasts (CNES + CAS TBD
?)
Earth Explorer (ESA)
Airbus Defense & Space
Asteroid Impact Mission (ESA)
TBD + NASA
Ariane 6.4
New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL
TBD
TBD
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Airbus Defence & Space
Super High resolution EO (DGA + Airbus D&S + Thales Alenia
CNES)
Space?
Space Weather from L5 (ESA + CAS)
European platform?
Hyperspectral EO (ISA + ASI)
IAI + Rafael + Italian industry
Earth observations (Belspo + VITO)
VITO + QinetiQ Space + OIP?
Military Satcom (DGA + CNES)
TAS (F) + Airbus D&S
Photosynthesis monitoring (ESA)
TBD
Military Satcom (DGA + CNES)
TAS (F) + Airbus D&S
Mars Science (ESA + NASA)
TBD
Jupiter exploration (ESA + NASA?)
Airbus Defence & Space
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Airbus Defence & Space
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Thales Alenia Space + OHB
Exoplanetary science (ESA)
TBD
X-ray observatory (ESA)
TBD
ARIANE
DEMONSTRATOR
EPS/METOP SG-1
OTOS
6.4 2021
2021
2021 ?
2021
Long March 6?
SMILE/INSTANT
2021
TBD
SHALOM
TBD
GLOBAL VEGETATION 2? 2021?
2021 ?
Ariane 5 ou 6
COMSAT NG-1
2022
Vega
FLEX
2021 ?
Ariane 5 ou 6
COMSAT NG-2
2022 ?
TBD
EXOMARS-2022 ?
2022
Ariane 5
JUICE
2023
TBD
EPS/METOP SG-2
2023
TBD
MTG-I-3 (METEOSAT)
2024
Soyuz ?
PLATO
2028
Ariane 5 ?
ATHENA X-IFU
© Space Information Center/Belgium – January 2016
Ocean topography (CNES + NASA)
Asteroid mission (ESA)
Mars rover (ESA + NASA) ?
Electronic intelligence (DGA + CNES)
4. Export contrats for the satellite industry in Europe
This alphabetical list review the known contracts signed by the European
industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the
period 2016-2020. It also includes the major contracts for payloads or platforms.
NAME
“AFRICA” EOSAT-1/2
ALSAT-1B
ALSAT-2B
ALSAT NANO?
AONESAT-1?
ARABSAT-6B
ARSAT-1/-2
& /-3 ?
BANGABANDHU-1
Contractor (Country)
Mission (launch schedule)
Prime contractor (State)
Not disclosed (Morocco)
High-resolution observations (2017)
Thales Alenia Space (France)
ASAL/CNTS (Algeria)
ASAL/CNTS (Algeria)
ASAL (Algeria) + UKSpace
AOneSat
Communications
(Switzerland/India)
Arabsat (Saudi Arabia)
Remote sensing microsats [2015]
Remote sensing micro-satellites (2010)
Techno Triple Cubesat (2016)
GEO telecommunications (2016?)
SSTL + DMCII
Airbus D&S (France)
Surrey Space Centre (UK)
*Thales Alenia Space (France)
GEO telecom/broadcasts (2014)
ArSat (Argentina)
GEO telecommunications (2014-17)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
* Thales Alenia Space + Airbus
D&S
Thales Alenia Space (France)
BTRC/Bangladesh
GEO telecommunications (2017-2018)
Telecommunication
Regulatory
Commission
(Bangladesh)
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
BADR-7/
ARABSAT-6B
BELINTERSAT-1
Belintersat (Belarus)
DIRECTV
LATIN DirecTV (USA)
GEO telecom/broadcasts (2016)
GEO broadcasts (2016)
WEI n°87 2016-04 - 54
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
*Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
AMERICA
/INTELSAT-31
ECHOSTAR-105
/SES-11
EKSPRESS AMU-1
EKSPRESS 80
EKSPRESS 103
FALCON EYE-1
& -2
GEO-KOMPSAT-2B
GÖKTURK-1
HELLASAT-3/
EUROPASAT
INMARSAT-6 F1 & F2
IRIDIUM NEXT
/IRIDIUM PRIME?
KAZSTSAT/Earth
Mapper
KOREASAT-5A
KOREASAT-7
LAPANSAT-A2
LAPANSAT-A3
NAVISAT-12A
ONEWEB
MICROSATS (900)
OUTERNET-1, -2, -3
PERUSAT-1
SGDC-1
TELKOM-3S
TELSTAR-12
VANTAGE
YAMAL-601
Echostar (USA) + SES
(Luxembourg)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
UAE Armed Forces (UAE)
GEO broadcasts & communications (201)
Airbus D&S Satellites (France)
GEO telecom/broadcasts (2015)
GEO telecom/broadcasts (2018)
GEO telecom/broadcasts (2018)
Very high-resolution observations (2017,
2018)
KARI (South Korea)
GEO meteorological observations (2019)
Min Defence (Turkey)
High-resolution observations (2015)
Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017)
Inmarsat (United Kingdom)
Inmarsat (United Kingdom)
GEO Mobile Services (2020-2021)
Iridium Satellite (USA)
Mobile comsat constellation (2016-2019)
Airbus D&S (France)
* Thales Alenia Space
* Thales Alenia Space
Thales Alenia Space + Airbus D&S
(France)
*Airbus D&S (France)
Telespazio + Thales Alenia Space
Thales Alenia Space (France)
Ghalam KJC (Kazakhstan)
Remote sensing micro-satellite (2015)
SSTL (United Kingdom)
KT Sat (South Korea)
KT Sat (South Korea)
LAPAN (Indonesia)
LAPAN (Indonesia)
Egypt Min. Defence (Egypt)
GEO Telecom (2017)
GEO Telecom (2016)
Remote sensing micro-satellite (2016)
Remote sensing micro-satellite (2016)
GEO military communication (2019)
Airbus D&S (France)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
*TU Berlin (Germany)
*TU Berlin (Germany)
Airbus Defence & Space + Thales
Alenia Space (France)
OneWeb (USA)
Megaconstellation of microsats for internet Airbus Defense & Space (France +
connectivity (2017-2019)
Germany)
Outernet Inc (USA)
Cubesat internet constellation (2017)
Clyde Space (United Kingdom)
Min Defence (Peru)
High-resolution observations (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016)
Thales Alenia Space (France)
PT
Telekomunikasi GEO Telecom (2016)
Thales Alenia Space (France)
(Indonesia)
Telesat (Canada)
GEO telecom (2015)
Airbus D&S Satellites (France)
Gazprom
(Russia)
Space
Systems GEO communications (2018)
*Thales Alenia Space (France)
* Payload contractor
SSL = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – December 2015
A.3. Table of planned/expected contrats
related to civilian satellites for communications and broadcasts
The most profit-making space business concerns the satellite systems for
communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the
spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and
original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in
progress or in project. European satellite industry has to play a significantly
promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One
of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s
MDA (McDonald Dettwiler & Associates).
SATELLITE (Operator/country)
ABS-8 (Asia Broadcast Satellite/Hong
Kong)
Position (frequencies)
Status & particular aspects (launch year)
116.1°E (C-, Ku- & KaFirst UTS (Ultra High Throughput Satellite) for Asia, contracted
bands)
to Boeing, but crucial problem to get US funding through Ex-Im
WEI n°87 2016-04 - 55
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Bank. If Ex-Im authorization is not revived by US Congress, RFP
to be reissued, with some chance for European industry (2018)
ABS-9 (Asia Broadcast Satellite/Hong
16°W (Ku- & Ka-bands)
International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired.
Kong)
All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover
Europe, Africa and Americas, giving a global dimension to ABS
services for DTH platforms. (2019)
ABS-10 (Asia Broadcast Satellite/Hong 159°E (Ku) & Ka-bands)
International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired.
Kong)
All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Asia,
Oceania and Pacific region with DTH platforms. (2019)0
AFRICASAT-2A (Measat Satellite
5.7° E (C-, Ku & Ka-bands) RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized.
Systems/Malaysia)
Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat…
(upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East,
replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria)
24.5°E? (C- & Ku-band –
Indigenous development, with technical assistance of CASC, of a
Northern beams)
SmallGEO-type comsat since September 2013. Launch contract
with CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2018).
AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band)
First private comsat operator in the Middle East interested by the
Arab Emirates)
market of Latin America for broadband connections. Contracts
with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016)
AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain)
61° W (Ku- & Ka-band)
Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with
Orbital Sciences. SSL as prime contractor. To be launched by
Arianespace or SpaceX? (2017)
AMOS-6 (Spacecom/Israel)
4°W (Ku- & Ka-bands)
After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI)
selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload
contractor. Heavy satellite with hybrid propulsion, to be launched
by Falcon 9 FT. To replace Amos-2 and to add Ka-band capacity
(to be used by Eutelsat following contract with Facebook for
efficient internet coverage of Africa) to the ‘hot bird’ position of
Spacecom. (September 2016).
AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel)
17°W and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under
bands)
study for international RFP. To be contracted in 2016. (20182019)
AMOS-E (IAI/Israel)
TBD (Ku or Ka-band)
Compact “all-electric” comsat to be proposed by IAI to emerging
markets or new operators. (2018?)
ANGOSAT-1 (Ministry
24.5°E (C- & Ku-band –
In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and
Telecoms/Angola)
Southern beams)
Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost
of the full system: around 245 million euros. To be launched by
Angara 5 (2017 or 2018, with a full coverage of Eastern and
Southern Africa).
ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara
50°E, 98°E or 160° E (KuPrivate operator in India with small GEO satellites. Contract to
Communications/India)
band)
Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle
East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual
launch with Indian GSLV MkII (2018)
ANIK G-2 (Telesat/Canada)
107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & communications satellite. Contract
planned in 2016. (2017)
AONESAT-1 (AOneSat
47.5° W (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian
Communications/Switzerland + India)
bands ?)
family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband
business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with
payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU with
ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet
selected. (2018?)
APSTAR-5C or TELSTAR-18
138°E (C- & Ku-bands)
HTS comsat to be jointly used by Telesat Canada and by APT
VANTAGE (APT Satellite
Satellite. Contract with SSL for SSL 1300 spacecraft. Launcher
Holdings/Hong Kong)
not yet selected (2018)
APSTAR-6C (APT Satellite
TBD (C-band, Ku-band, Ka- DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with
Holdings/Hong Kong)
band?)
CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018)
APSTAR-6D (APT Satellite
TBD (Ka-band)
DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with
Holdings/Hong Kong)
CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018)
APSTAR-9/MYSAT-1 (APT Satellite
142°E (Ku-band, Ka-band
Plan to expand coverage and services. Geosynchronous position
WEI n°87 2016-04 - 56
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Holdings/Hong Kong)
?)
APSTAR-10 (APT Satellite
Holdings/Hong Kong)
ARABSAT-6A & -6E?
(Arabsat/Saudia Arabia)
ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia)
TBD (Ku-band, Ka-band?)
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina)
71,8° W, 81° West (Kuband)
AZERSPACE-2/INTELSAT-38
(Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat)
45°E (Ku- & Ka-bands)
BANGABANDHU-1 (Bangladesh
Telecommunications Regulatory
Commission/Bangladesh)
119.1° (C- and Ku-band)
26°E, 34°E ? (Ku- & Kabands)
71.4°E (Ku-band)
BELINTERSAT-2 (Belintersat/Belarus) Tbd (transponders in CKu- and Ka bands?)
BITSAT (Dunvegan Space
LEO system (S-band
systems/USA)
frequencies)
BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat
Indonesia)
150.5° E (C- & Ku-band)
BSAT-4A (Broacasting Satellite
Corp/Japan)
BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom
/Bulgaria)
110°E (Ku-band)
CHINASAT-9A/SINOSAT-4 (China
Satcom/China)
CHINASAT-15/(China Satcom/China)
92.2°E (Ku-band)
CHINASAT-16 (CASC-China Satcom
/China)
CHINASAT-18 (CASC-China Satcom
/China)
CHINASAT-M (China Satcom/China)
CHINASAT-TIANTONG-1 (China
Satcom or CSMBC?/China)
TBD (Ku-band)
51.5°E (C-, Ku- & Kabands)
TBD (Ka-band)
TBD (Ka-band)
125°E (C- & Ku-bands)
TBD (S-band)
CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo)
TBD (C- & Ku-bands)
DIRECTV-15/SKY MEXICO-1
(DirecTV/USA)
102.75°W (Ku- & Kabands)
preserved by using Chinasat-5A. Contract with CGWIC (China
Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of high-power
DFH-4 type comsat (launched on 17 October 2015)
In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing
services, for high-power DFH-4 type comsat (2017)
Sixth generation of Arabsat spacecraft: contract with Lockheed
Martin. To be launched by Falcon Heavy (2017).
National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central
Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or
CGWIC? (2018?)
Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de
Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales
Alenia Space selected for the payload after an international RFP.
Launches with Arianespace. (2014, 2015, 2018)
Comsat developed with Intelsat as partner to share
geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,
Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly
with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite
contract to SSL. To be launched by Ariane 5. (late 2017)
Powerful comsat with up to to 40 transponders. Orbital slot
acquired from Intersputnik (Russia). Technology transfer with
SPARRSO (Space Research & Remote Sensing Organization).
Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system: Thales
Alenia Space with Arianespace. (2017)
Belintersat looking for an international partner to go ahead with
the 2nd comsat (2019?)
Constellation of up to 24 low-cost Triple Cubesats for “cloud
computing” services around the globe (first satellites to be
launched in late 2016)
SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size
comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat
Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launched by
Arianespace (2016)
Broadcasting satellite contracted with SSL. Launcher still to be
selected. (2017)
High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After
international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300
spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 FT as
launch vehicle. (2016)
High-power DFH-4 comsat of 5.1 t to be launched by Long
March 3B (2016)
High-power DFH-4 comsat of 5.4 t to be launched by Long
March 3B (2016)
HTS (High Throughput Satellite), based upon DFH-4 platform,
with multi-spot beam payload to cover China. (2017)
HTS (High Throughput Satellite), based up on DFH-4 bus, with
multi-spot beam payload to cover China. (2018)
5.4-t DFH-4 comsat to be launched by Long March 3B (2016?)
A GEO system consisting of up to three satellite for mobile
communications. To be operated by CSMBC (China Satellite
Mobile Broadcasting Corp)? First launch in August 2016 (20162017)
Announcement of a contract for in-orbit delivery with China
Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp). No
recent info about development status (2018?)
6.3-t broadcasting satellite, with powerful Eurostar-3000
platform, to cover North America with high-power beams.
Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – Launched by
Ariane 5. (May 2015)
WEI n°87 2016-04 - 57
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
DIRECTV SKY BRASIL-1 or
INTELSAT-32e (DirecTV-Sky
Brasil/USA-Brasil)
DPRK COMSAT-1? (KCSTNADA/North Korea)
ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpEchostar/USA)
ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes
Network Systems/USA)
ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2
SOLARIS MOBILE (Echostar/USA)
ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpEchostar/USA)
ECHOSTAR-105/SES-11
(Echostar/USA & SES/Luxembourg)
EGYPT NAVISAT-12A (Defence
Ministry of Egypt?)
EIGHTYLEO (eightyLEO/Germany)
EKSPRESS-80 (RSCC)
EKSPRESS-103 (RSCC)
EKSPRESS AM-7 (RSCC)
EKSPRESS AM-8 (RSCC)
EKSPRESS AM-9? (RSCC)
EKSPRESS AMU-1
/EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat)
EKSPRESS AMU-2 (RSCC)
ENERGIA-100 (EnergiaTelecom/Russia)
ES’HAIL-2 (Es’hailSat, ictQatar/Qatar)
EUTELSAT-5 WestB (Eutelsat)?
EUTELSAT-7C (Eutelsat)
43°W (Ku- & Ka-bands)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
TBD (C-band & ?)
Indigenous development of a geosynchronous satellite in the
Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be
launched by a national Unha rocket. Possible cooperation with
China ? (2018 ?)
110°W (Ku-band)
Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp, in
replacement of Echostar-10. Space Systems/Loral as prime
contractor. Launcher not yet selected (TBD)
109°W (Ka-band)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
broadband LS-1300 satellite with high-power beams to cover
North America. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016)
10° E (S-band)
Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of
Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia
applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite, with 6.9 t
launch mass and large dish antenna, contracted with SSL (Space
Systems Loral). To be launched by Proton. (2016)
121°W? (Ku-band)
Purchase of cancelled CMBStar-1: SSL (Space Systems Loral) as
prime contractor with LS-1300 spacecraft. Launcher not yet
selected. (2016 ?)
105°W (C- & Ku-bands)
Joint Echostar-SES communications satellite to cover North
America, Mexico et the Carribean. Eurostar-3000 spacecraft of
Airbus Defence & Space. To be launched by Falcon 9 FT. (2016)
12°E? (L-, C-, X- & KaNational comsat system for dual-use governmental services.
bands)
Result of an international RFP: preliminary contract in April 2016
with French industry (Airbus Defence & Space & Thales Alenia
Space). (2019)
LEO constellation (S-band?) Private project for a constellation with relay microsats in loworbit for personal communications. (TBD)
80°E (L-, C- & Ku-band)
Contrract with ISS Reshetnev for the spacecraft, with Thales
Alenia Space for the payload (2018)
103°E (L-, C- & Ku-band)
Contract with ISS Reshentev or the spacecraft, with Thales Alenia
Space for the payload (2018)
40° E (L-, C- & Ku-bands)
5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with
16 kW payload. Launched by Proton. (2015)
14°W (C- & Ku-bands)
AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales
Alenia Space for the payload. Launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2015)
36° E? (C-, Ku- & KaRFP in progress for a possible contract in 2016. (2018)
bands?)
36° E (70 repeaters in KuAirbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to
& Ka-bands)
be jointly operated by RSCC and Eutelsat. Launched by ProtonBreeze M. (2015)
103° E (80 repeaters in CInternational RFP in progress for selection in 2016. Pressure of
& Ku-bands)
Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space
systems. (2018)
TBD (Ka-band)
Small HTS (High Throughput Satellite) developed by RKK
Energia for broadband connections in Russia. In partnership with
Rostelecom. To be launched by Angara 5 with AngoSat-1 (2017
or 2018)
26°E (Ku- & Ka-bands),
Partnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After
close to Badr position of the international RFP, Mitsubishi Electric selected as prime
Arabsat system
contractor.To be launched by Falcon 9 FT? (2017)
5°W (Ku-band)
Replacement of Eutelsat-5 WestA. Contract with Orbital ATK
and Airbus Defence & Space. Launcher not yet selected (2018)
7°E (Ku-band)
High-power “all-electric” comsat to be co-positioned with
Eutelsat-7A to cover Europe and Africa. Contract with SSL for
the satellite. Launch vehicle yet to be selected (2018)
WEI n°87 2016-04 - 58
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +
Anatel/Brazil)
65°W (C-, Ku- & Ka-bands, Eutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position
with spotbeams)
to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space
System/Loral). Availability of services for the Olympic Games of
Rio. To be launched by Ariane 5. (2016).
EUTELSAT-172B (Eutelsat)
172°E (C- & Ku-bands, with Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific
spotbeams)
for broadband links and mobile connectivity. With the partnership
of Panasonic Avionics Corp. All-electric Eurostar 3000EOR
platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as
launcher. (2017)
EUTELSAT BB FOR AFRICA
4°W ? (Ka-band with
Innovative « all-electric » HTS based on Spacebus Neo (1st
(Eutelsat)
spotbeams)
contract), developed by Thales Alenia Space. For the
development of Internet services in Africa, for Facebook, in
addition to Ka-band capacity leased on AMOS-6. (2019)
EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat)
TBD (Ku-band)
Intelligent communications satellite for multipurpose services.
Spacecraft developed through PPP between Eutelsat and ESA.
Airbus Defence & Space as prime contractor, with SSTL (Surrey
Satellite Technology Ltd) for the GMP-T platform. Launch
contract with SpaceX: still to be confirmed (2019)
GOVSAT/SES-16
21.5°E (X- & Ka- bands)
Establishment of public-private enterprise LuxGovSat
(LuxGovsat/Luxembourg)
(Luxembourg gov + SES). Satellite contracted to Orbital ATK.
Designed to receive additional payload during orbital lifetime? To
be launched by Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at
Boca Chica, Texas (2018).
GSAT-6/6A (ISRO/India)
TBD (C- & S-bands)
2.1-t comsat based on the I-2K platform, deploying a large dish
for mobile services and governmental communications. Launched
by GSLV MkII. (2015 with success/2017)
GSAT-7A (ISRO/India)
74°E (UHF, S-, C- & Ku
2.6-t comsat based on the I-2K platform, identical to GSAT-7 in
bands)
GEO since August 2013 after successful Ariane 5 launch.(2017)
GSAT-9 (ISRO/India)
48°E (Ku-band)
2.2-t comsat using the I-2K platform with high-power
transponders. To be launched by GSLV MkII (2017)
GSAT-11 (ISRO/India)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched
by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016)
GSAT-15 (ISRO/India)
93.5°E (Ku-band, L-band
3.1-t comsat based on the I-3K bus. Successfully launched by
GAGAN payload)
Arianespace (November 2015)
GSAT-17 (ISRO/India)
93.5°E (C-, Ku & S-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane
5-ECA (2017)
GSAT-18 (ISRO/India)
74° E (C- & Ku-bands)
3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane
5-ECA (2016)
GSAT-19E (ISRO/India)
TBD (C-, Ka & S-bands)
Powerful I-6K spacecraft currently in development. To be
launched by the first GSLV MkIII Demonstration (2016 or 2017)
GSAT-20 (ISRO/India)
TBD (C-, Ku- & Ka-bands?) Powerful I-6K spacecraft to be launched by 2nd GSLV MkIII
Demonstration (2018)
HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR +
TBD (Ka-band)
OHB as prime contractor with SmallGEO/Luxor bus. Broadband
OHB + ESA? )
services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher
not yet selected. (2018)
HELLASSAT-3/EUROPASAT
39°E (Ku- & Ka-bands, SPowerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales
(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &
band)
Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to
Inmarsat/UK)
cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon
Heavy. (2017)
HELLASSAT-4
39°E? (Ku- & Ka-bands)
Joint venture between Hellasat/Arabsat and KACST (King Abdul/SAUDIGEOSAT-1 (Arabsat/Greece +
Aziz City for Science & Technology). Powerful 6-t spacecraft for
Saudi Arabia)
broadcasts, carrying many innovations, contracted with Lockheed
Martin. To be launched by Ariane 5. (2018)
HISPASAT AG1/36W-1 (ESA +
36° W (Ku- & Ka--bands)
Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload
Hispasat /Spain)
developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed
with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the
payload. To be launched by Ariane 5. (2016)
HISPASAT-1F/ 30W-6 (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-& Ka-bands)
High-capacity communications satellite for broadband
connections. SSL selected as prime contractor. To be launched by
WEI n°87 2016-04 - 59
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
HYLAS-3/EDRS-C (Avanti
Communications, United Kingdom +
ESA)
HYLAS-4 (Avanti Communications,
United Kingdom)
HORIZONS-3E (Sky Perfect JSAT +
Intelsat = Horizons-3 Satellite
LLC/Japan-USA)
INDONESIAN MILCOMSAT (TNI –
Tentara National Indonesia/Indonesia)
INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS
(Inmarsat/United Kingdom)
INMARSAT 6 (Inmarsat/United
Kingdom)
INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America)
INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America
INTELSAT-34/HISPASAT 55W-1
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-36 MULTICHOICE
(Intelsat/Luxembourg – Multichoice
/South Africa)
INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT
GENERATION (Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-38/AZERSPACE-2
Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan)
INTELSAT-39
IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space
Research Institute & ISA/Iranian Space
Agency/Iran)
IRIDIUM NEXT
(Iridium Communications/USA)
Proton or Falcon 9. (2017)
Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S
Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka
communications through PPP agreement with ESA. Launch
contract with Arianespace (2017)
0°E (Ka-band)
Broadband comsat, with 64 Ka-band transponders, based upon
Geostar-3 bus. Contracts with Orbital ATK for satellite and
Arianespace for launch. (2017)
169°E (C- & Ku-bands)
Continuation of Intelsat-Jsat partnership. HTS (High Troughput
Satellite) with advanced digital payload based Intelsat Epic NG
platform for Asia-Pacfic region. To be jointly operated by Sky
Perfect JSAT for own purposes and by Intelsat Horizons Satellite
within the global system of new generation Epic platforms.
Satellite and launch contracts not yet announced. (2018)
123°E (L- & Ka-band?)
Military comsat for strategic purposes. Contract with Airbus
Defence & Space for Inmarsat-6 based satellite. Launch contract
with Arianespace? (2019 ?)
Atlantic, Pacific & Indian
Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband
Oceans (89 Ka-band
services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSStransponders on each
702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. Falcon
satellite)
Heavy for 4th satellite (2013, 2015, 2017)
TBD (L-band & Ka-band)
Two all-electric Eurostar 3000EOR satellites, contract with
Airbus D&S. Launcher not yet selected (2020, 2021)
95°W (C- & mostly KuCo-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space
bands)
Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:
DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,
Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2015)
TBD (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5 (2016)
55.5° E/Atlantic Ocean (C- Replacement of Intelsat 27 lost at launch with Zenit 3SL, on 31
and Ku-bands)
January 2013, of the medium-power 6.2-t HS702 satellite
developed by Boeing Satellite Systems. Specific coverage of
Latin America. Replacement contract in 2013 with 3.3-t comsat of
SSL (ex-Space Systems/Loral). Launched by Ariane 5. (2015)
68.5°E (C- & Ku-bands,
Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panmainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime
contractor. To be launched by Ariane 5. (2016)
29°E, 33°E (C- and KuVersatile high-power satellites, using an innovative heavy
bands with broadband
platform, for mobile broadband applications: after international
spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.
technology)
Launches with Ariane 5. (January 2016 & 2017)
35°E (C- and Ku-bands with Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
broadband spotbeams/high
platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite
throughput technology)
Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected.
(2017)
45°E (Ku- & Ka-bands)
Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of
geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,
Middle East, Africa, Central and South Asia. LS-1300 comsat
contracted in 2015 with SSL To be launched by Ariane 5. (2017)
62°E (C- & Ku-bands)
3.4-t comsat using the SSL-1300 bus to be positioned over Indian
Ocean in order to cover Asia, the Middle East, Europe and Africa.
Contract with SSL (ex-Space Systems Loral). Launcher not yet
selected (2019)
24.19 °E, 34°E (Ku-bands) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kuband transponders for digital broadcasts. Indigenous development
in progress with North Korea? (2020?)
LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner)
with interlinks)
selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in
22.5°E (Ka-band)
WEI n°87 2016-04 - 60
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
IRIDIUM PRIME
(Iridium Communications/USA)
JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan)
JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan)
JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan)
JCSAT-17 Sky Perfect JSAT/Japan)
JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes
Network Systems/USA)
KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband
Satellite/Singapore)
KOREASAT-5A (KT Corp/South
Korea)
KOREASAT-7 (KT Corp/South Korea)
LAOSAT-1 (Min.
Telecommunications/Laos)
LEOSAT CONSTELLATION (Leosat
Inc/USA)
LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAUUkrCosmos/Ukraine)
MEASAT-2a (Measat Satellite
Systems/Malaysia)
MEXSAT-1/CENTENARIO &
-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de
Communicaciones y
orbit + 9 ground spare satellites). Launch services with nine
Falcon 9 FT rockets of SpaceX - 10 satellites on each launcher from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with
Canadian Aireon LLC for hosted payload to collect ADS-B
signals for aeronautical traffic monitoring. Up to 58 satellites
equipped to collect AIS (Automated Identification System)
signals for maritime traffic surveillance. (2016-2018/progressive
replacement of the existing and operational 66-satellite
constellation)
LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Next to offer LEO missions with hosted
with interlinks)
payload for innovative research and applications. Iridium Next
satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales
Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome
265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of
2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground
infrastructure (after 2018?).
154°E (C- & Ku-bands)
Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)
as prime contractor. LS-1300, launched by Falcon 9 v1.2 ( May
2016)
110°E (Ku-band)
Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems
Loral) for high-power SSL-1300 broadcasting satellite. To be
launched by Ariane 5. (late 2016)
0°E (C- & Ku-bands)
First of five comsats to be ordered until end of the decade.
Contract to SSL for LS-1300 comsat, to be launched by Falcon 9
FT. (2016)
110°E (S-, C- & Ku-bands) Contract with Lockheed Martin for modernized A2100 comsat.
Launcher not yet selected. (2019)
109.1° W, close to Jupiter-1 SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
(Ka-band)
broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North
America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4
high-speed internet services. Atlas 5 selected as launch vehicle
(2016)
From 130 to 170°E (KaSystem starting operations with a hosted Ka-band multibeam
band)
payload to enhance broadband connections in the Pacific.
Contracts not yet finalized. (2018?)
113°E (Ku-band)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. To be launched by Falcon v.1.2.(2017)
116°E (Ku- & Ka-bands)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. To be launched by Ariane 5.(2016)
128.5° E (C- & Ku- bands) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall
Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan
to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese
Academy of Space Technology) and launched by Long March
3B/G2 . (November 2015)
SSO at 1,800 km (Ka-band) Constellation of 80-100 microsats for secured links between
enterprises around the globe. Feasility study made by Thales
Alenia Space (to be operational in 2019?)
48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA
(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as
prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).
Canadian funding of the system. Development delayed by
financial problems in Ukraine. Launch with “made in Ukraine”
Zenit 3LB? (postponed to 2017?)
148°E (C-, Ku- and KaNegotiations in progress for a partnership with high-power
bands?)
comsat operator, to cover South East Asia and Pacific. Satellite
and launcher ontracts expected in 2016. (2018)
116.8°W (L- & Ku-bands)
Governmental contract with Boeing Satellite Systems, including 2
Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band
antenna. Mexsat-1 lost with Proton-Breeze M failure in May
WEI n°87 2016-04 - 61
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Transportes/Mexico)
MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band)
Birmania)
2014. Mexsat-2 launched by Atlas 5 (October 2015)
Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for
the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well
positioned for development contract? (2019?)
NBN CO-1A & -1B/SKY MUSTER-1
140°E & 154° E (Ka-band) High-power/HTS satellite system for NBN (National Broadband
& -2 (NBN/Australia)
Network), covering Oceania and surroundings. Space
Systems/Loral as prime contractor for 6.4-t SSL-1300 spacecraft.
Launch contract with Arianespace (Ariane 5). (September 2015,
October 2016)
NBN CO-1C (NBN/Australia)
TBD (Ka-band)
Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for
contract in 2016 ? (2018?)
NEOSAT/EUTELSAT (ESA +
TBD (Ku- & Ka-bands)
New-generation platform for geo comsats. Technologies
Eutelsat/Europe)
developed for Spacebus neo and for Eurostar neo. (2019)
NICASAT-1 (TBD/Nicaragua)
TBD (Ku-band)
Communication & broadcasting satellite for Latin America.
Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by
CGWIC (2018?)
NIGCOMSAT-2
19° E (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of
(Nigcomsat/Nigeria)
bands)
Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of
Africa, Middle East, China and Central Asia (2018 ?)
NIGCOMSAT-3
22° W (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of
(Nigcomsat/Nigeria)
bands)
Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of
Africa, the Americas (2019 ?)
NYBBSAT-1/SILKWAVE-1 (New
105°E (L-band)
High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to
York Broadband LLC/USA + CMMB
support mobile services in China, then in Asia. Purchase of
Vision/Hong Kong)
Asiastar satellite at 105°E to start services during 2015. Contract
with Boeing for first satellite. Launcher not yet selected. (2018)
NYBBSAT-2 & -3 (CMMB
TBD (L-band)
High-power L-band satellites to be based on “made in China”
Vision/Hong Kong)
DFH-4 Contracts with CGWIC? (2017-2018)
ONE WEB (One Web + Virgin Galactic Up to 648 operational
Project to produce up to 900 microsats of 150 kg for global
+ Qualcomm + Airbus D&S)
satellites in 1,200 km orbits internet connections at low cost. Technical and financial
(Ku-band)
partnership with Airbus Defense & Space. Automated production
of small satellites, at the rate of 3-4 units per day… $ 0.5 billion
already financed. Still looking for investors and bank loans. To be
launched by Soyuz from Guyana and from Russia, by
LauncherOne of Virgin Galactic. (full deployment for 2019, with
first launches in 2018)
O3b/up to 20 (O3b Networks/Jersey +
Equatorial MEO
Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.
SES/
constellation (Ka-band)
Development in progress with the strong support of SES for
Luxembourg
funding resources and control facilities. Contract with Thales
Alenia Space for EliteBus spacecraft, launched by Soyuz from
French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but
affected by power problems. Soyuz launches in July and
December 2014. Further 8 satellites contracted in December
2015. (early 2018)
QAEM (Defense Ministry/Iran)
TBD (C- & Ku-bands)
National project of comsat for governmental services in Iran, with
C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed
and launched (2020 ?)
PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk
150.5° E? (Ku-band)
High-power communications satellite contracted in May 2013 to
/Indonesia)
Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking
for exploitation with an international partner. Preceded since June
2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by China
Satcom (no launch announced). See BRIsat.
PSN-6 (PT Pasifik Satelit
146°E (C- & Ku-bands)
Medium-size 5-t comsat contracted to SSL. To be launched by
Nusantara/Indonesia)
SpaceX Falcon 9 FT.(2017).
SAARC-SAT (ISRO/India)
TBD (Ku-band)
Medium-size 2-t satellite, based upon I-2K platform, for
communications and meteorology. To be developed by ISRO and
Indian industry for SAARC/South Asian Association for Regional
Cooperation. To be launched by GSLV MkII. (2017?)
SATMEX-9/EUTELSAT 117 WestB
116.8°W (C- & Ku-band)
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
WEI n°87 2016-04 - 62
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
(Eutelsat Americas/Mexico)
SES-9 (SES/Luxembourg)
SES-10 (SES/Luxembourg)
SES-11/ECHOSTAR-105
(SES/Luxembourg)
SES-12 (SES/Luxembourg)
SES-14 (SES/Luxembourg)
SES-15 (SES/Luxembourg)
SES-17 (SES/Luxembourg)
SGDC-1/BRSAT-1 (AEB + Visiona
Technologia Espacial/Brazil)
SIRIUSXM-7 & -8 (SiriusXM/USA)
SPACEX CONSTELLATION (SpaceX
+/ Google?)
STAR ONE-C5 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C6 (Star One/Brazil)
STAR ONE-D1 (Star One/Brazil)
SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri
Lanka)
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
launched by Falcon 9 FT of SpaceX (2016)
108.2 E (Ku-band)
High-power SES-9 satellite of 5.3 t (BSS-702 HP), contracted
with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific
regions. Also available for mobile links in Indian Ocean. Falcon 9
FT launch contract with SpaceX. (March 2016)
67° W for Latin America
High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and
(Ku- & Ka-band)
broadband applications, within the Simon Bolivar satellite
network. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar-3000
and with SpaceX for Falcon 9 FT launch - first satellite to be
launched by Falcon 9 with already-used 1st stage. (October 2016 )
105°W (Ku- & Ka-bands)
High-power satellite for broadband connections to extend
strategic partnership with EchoStar to cover North America.
Contracts with Airbus D&S. To be launched by Falcon 9 FT.
(2016)
95°E (Ku- & Ka-bands)
5.3-t DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput
Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space
as prime contractor with all-electric Eurostar 3000EOR platform.
To be launched by Ariane 5 (2017)
47.5-48° W (C- & KuAll-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000EOR
bands)
of Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and
HTS (High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime
and aeronautical services. Launch with Falcon 9 FT from SpaceX
commercial center at Boca Chica, Texas (2017)
129°W (L-, Ku- & KaAll-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems.
bands)
Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft
in flight over the America’s. With hosted payload for WAAS
navsat purposes. To be launched by Ariane 5. (2017)
TBD (Ku- & Ka-band)
High-power satellite for broadcasts and broadband links.
Evaluation of proposals in progress (2018)
68°W & ? (X- & Ka-bands Satélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas
+ meteo payload for SGDC- (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental
3?)
communications, broadband links, air traffic management. Joint
venture Embraer+Telebras, with VisionaTechnologia Espacial
company, to manufacture the satellites with foreign support.
Possibility to include a meteorological payload on the 2nd
spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia
Space and Arianespace respectively for SGDC-1 satellite
(Spacebus-4000C4 bus) and launch (2017-2020?)
85°W, 115°W (S-band)
High-power digical radio broadcasts. Contract with SSL (exSpace Systems Loral) for two heavy spacecratt with large dish
antenna, in order to replace BSS-702 type XM-3 Rhythm and -4
Blues radio broadcasting satellites. Launcher not yet selected.
(2019)
Up to 4,000 cheap microsats Private project of megaconstellations for global internet
in various orbital planes at
connectivity. Still to be approved by FCC. Specific factory with
625 km? (S- & Ku-bands)
automated production of satellites, located at Seattle, Washington.
No recent info about development. (first demonstrators to be
launched in 2016; full deployment in 2019-2020?)
68° W (C- & Ku-bands)
Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of
contractor in 2016 (2018?)
84°W (Ku-band)
Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of
contractor in 2016? (2019?)
85° W (C-, Ku- & Ka-band) Civilian comsat to support the Olympic Games of Rio for
broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor with SSL-1300 comsat. To be
launched by Ariane 5 (2016)
50°E? (Ku-bands)
Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite
WEI n°87 2016-04 - 63
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
TELESAT LEO HTS/‘KA-BAND‘
CONSTELLATION (Telesat/Canada)
LEO (Ka-band)
TELKOM-3S (PT Telekomunicasi
Indonesia)
118°E (C- & Ku-bands)
TELKOM-4 (PT Telekomunicasi
Indonesia)
TELSTAR-12V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
108°W (C-band)
TELSTAR-18V/VANTAGE or
APSTAR-5C (Telesat/Canada + APT
Satellite Holdings/Hong Kong)
TELSTAR-19V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
138° E (C- & Ku-bands)
THAICOM-6/AFRICOM-1
(Thaicom/Thailand)
78.5° E (C- & Ku-bands)
THAICOM-8
(Thaicom/Thailand)
78.5°E (Ku- & Ka-band)
THAICOM-9?
(Thaicom/Thailand)
50.5°E (Ku-band)
THAICOM-IPSTAR-2?
(Thaicom/Thailand)
119.5°E (Ku- & Ka-bands)
THAI-ICT SAT
(ICT Ministry/Thailand)
THOR-7 (Telenor Satellite
Broadcasting/Norway)
TBD (Ku- & Ka-band?)
THURAYA-4/Thuraya/United Arab
Emirates) ?
TBD (L- & S-bands)
TKSAT-2/TUPAC KATARI
SATELLITE-2 (ABE or Agencia
Bolivia Espacial/Bolivia)
87.2° W? (C-, Ku- and Kabands)
TÜRKSAT-5A/-5B
(Türksat/Turkey)
31°E & 42°E (C- & Kubands)
TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey)
42°E (Ku-band)
TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey)
VIASAT-2 (Viasat/USA)
TBD (Ku- & Ka-bands)
111.1°W (Ka-band)
15°W (Ku-band)
63°W (Ku- & Ka-bands,
with spotbeams)
1° W (Ku- & Ka-bands
Communications Corp. Supremesat-1 launched in November
2012 with leased capacity of Chinasat-12 (2015). To be launched
by Long March 3B. (2018)
Project to deploy a constellation of Ka-band small satellites for
broadband services. First two satellites as demonstrators,
contracted with SSL and with SSTLseparetely. Launcher not yet
selected.. (2018?)
3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract with Thales Alenia
Space to cover Indonesia and South-East Asia. Arianespace as
launch provider (2016)
Contracted to SSL for high-power SSL-1300 comsat, to replace
Telkom-1. Launch vehicle not yet selected. (2018)
High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin
America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12.
Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as
contractor. To be launched by Japanese H-2A (November 2015)
Replacement of Telstar 18 by a powerful HTS comsat. Contract
with SSL. To be jointly used with APT Satellite Holdings. To be
launched by Falcon Heavy? (2018).
New generation comsat with versatile HTS (High Throughpout
Satellite) payload. To be co-located with Telestar 14R for the
coverage of the Americas. Contract with SSL for SSL-1300
comsat. To be launched by Falcon Heavy? (2018)
Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences
as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in
January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with
Thaicom-5.
High-power broadcasting satellite to be co-located with Thaicom5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for
Falcon 9 FT launch (2016)
HTS satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle
East, Europe and Africa, as replacement of IPStar? Possibility of
acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital
slot. (2018?)
High-power broadband satellite to be acquired through
partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1
capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not
confirmed to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2018)
Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP in
preparation. (2018)
Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power SSL1300 satellite and Arianespace for Ariane 5 launch. Successfully
launched on 26 April 2015, in order to enhance Telenor Satellite
Broadcasting fleet and to offer mobile services. (2015)
RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for
personal communications. Go-ahead decision related to financial
results. (2019?)
Project of second comsat for Bolivia, after the successful
operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great
Wall Industry Corp) and launched in December 2013.
International RFP for medium-size comsat for contract in 2016?
(2019?)
International RFP in progress for medium-size comsats to be
ordered in 2016. Development in Turkey with TAI through
technology transfer. (2018-2019)
First medium-size comsat to be developed in Turkey by TAI with
foreign assistance. (2020?)
Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?)
6.7-t powerful HTS (High Throughput Satellite) for broadband
WEI n°87 2016-04 - 64
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
VIASAT-3A & -3B, & -4A & -4B
AMERICAS, ASIA, EMEA
(Viasat/USA)
TBD (Ka-band)
VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam)
21.5° E? (X- and Ka-bands)
YAMAL-601 (Gazprom Space
Systems/Russia
49°E (C-, Ku- and Kabands)
YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah
Satellite Communications
Company/UAE)
20°W (Ka-band)
services in North America and for air & maritime links over the
Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5. (2016)
Global HTS (High Throughput Satellite) with 3-geosynchronous
satellite system for transmissions of up to 1 Terabits per second,
in order to compete with LEO constellations.. Contract with
Boeing Satellite Systems for 6.4-t BSS-702HP spacecraft.
Options for two further satellites.To be launched by Ariane 5 or
Falcon Heavy. (2019-2011?)
Preparation of international RFP for contract in 2016? Possible
partnership with another operator in Asia-Pacific. (2018?)
Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales
Alenia Space selected in 2013 for the contract. Finally, under the
pressure of the Russian government, ISS Reshetnev as prime
contractor, with Thales Alenia Space as payload contractor.
Proton as launch vehicle (2018)
Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic
connections, with coverage of Latin America (especially Brazil)
and Africa. Selection of Orbital ATK for 4.7-t Geostar-3
spacecraft. To be launched by Ariane 5 (2017)
© Space Information Center/Belgium – February 2016
In italics: project in study phase or with unclear status
Lecture – Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace
Cette rubrique fait le relevé, avec un bref descriptif, de dossiers et livres qui sont parus
durant les six derniers mois pour présenter l’intérêt et l’impact des activités spatiales,
notamment en Europe.
Géopolitique de l’espace, Les Grands Dossiers Diplomatie par un collectif d’experts
de stratégie spatiale, Revue Diplomatie/Areion Group, Paris, août-septembre 2016, 98
pages.
Il est bon de faire l’état de la communauté spatiale autour du globe. Surtout que les situations
évoluent vite sous l’effet du New Space et que de nouveaux Etats se positionnent pour avoir
leur place dans le nouveau monde de l’espace. Le Grand Dossier n°34 de Diplomatie, intitulé
Géopolitique de l’espace, vient à point nommé. On a une synthèse aisée à lire et superbement
illustrée sur les thèmes suivants :
- l’histoire de la conquête de l’espace (10 pages) ;
- l’analyse de l’industrie des systèmes spatiaux (25 pages, l’accent étant mis sur le Centre
Spatial Guyanais et le rôle du secteur privé avec l’ambitieux SpaceX, le Google Lunar
XPrize) ;
- les puissances spatiales (Etats-Unis, Russie, Europe, Chine, Inde, Japon, Corées du Nord et
du Sud, Iran, Emirats arabes unis) ;
- les enjeux stratégiques pour la défense, la sécurité, la navigation.
Si vous voulez avoir une vue compréhensible et complète des acteurs spatiaux et de leurs
motivations, ne manquez pas ce document, pour qu’il soit sous la main.
La Corée du Nord spatiale, par Florence Gaillard-Sborowsky, n°01/2016 de
Recherches & documents du FRS (Fonds pour la Recherche Stratégique), Paris, février
2016, 32 pages. Il est possible de télécharger gratuitement ce document en format Pdf.
WEI n°87 2016-04 - 65
WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016
Il n’est pas courant qu’un document en français soit publié sur ce que cachent les efforts de
Pyongyang dans le domaine spatial. Le FRS (Fonds pour la Recherche Stratégique) a édité
une plaquette au lendemain du lancement réussi - le 7 février dernier - du 2ème satellite nordcoréen, le Kwangmyongsong-4 de 200 kg destiné à des observations météo. On y met en
parallèle les essais nucléaires et les lancements spatiaux pour mettre en évidence la dualité de
l’armement atomique et du missile balistique.
Cette analyse des efforts technologiques de la Corée du Nord insiste sur l’impact
international, la production et l’exportation de missiles (à l’Iran, la Syrie, la Libye…). Elle
décrit les sites de lancement militaire de Sohae (Tongchang-ri) et de Tonghae (Musudan-ri).
Elle admet que les trois lancements effectués depuis Sohae – un échec, deux succès – étaient
destinés à un usage spatial. Elle n’insiste guère sur la synergie qui s’est développée entre
Pyongyang et Téhéran dans la maîtrise de fusées de plus en plus puissantes.
===================================================================
WEI n°87 2016-04 - 66

Documents pareils