05 Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques
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05 Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 05 Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques jlehma00499_cor4.indd 54 2/23/2010 7:18:12 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-01 Ascite chyleuse révélatrice dÊun lymphome non hodgkinien : à propos de deux cas A. Atig * ; E. Ben Jazia ; M. Khalifa ; W. Hachfi ; A. Braham ; A. Letaief ; F. Bahri Service de médecine interne, Hôpital Farhat-Hached, Sousse, Tunisie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Introduction LÊascite chyleuse est une forme rare dÊascite caractérisée par un liquide laiteux riche en triglycéride. Elle est liée à lÊinterruption du système lymphatique due soit à un obstacle, soit à une plaie post-traumatique. Nous en rapportons deux observations révélatrices dÊun lymphome non hodgkinien. Observation Première observation : un homme de 87 ans consultait pour une distension abdominale avec une altération de lÊétat général. LÊexamen clinique avait trouvé de multiples adénopathies périphériques. Le scanner abdominal avait objectivé des adénopathies profondes avec un épanchement de grande abondance. La ponction avait ramené un liquide exsudatif chyleux avec présence des cellules tumorales lymphomateuses. La biopsie dÊune adénopathie avait conclu à un lymphome non hodgkinien centrofolliculaire. Le patient est décédé dans les suites dÊune hémorragie digestive haute secondaire à un ulcère bulbaire Forest Ia. Deuxième observation : un homme de 85 ans consultait pour distension abdominale, altération de lÊétat général et une dyspnée dÊeffort. LÊexamen clinique avait objectivé des adénopathies cervicale et axillaire bilatérales peu douloureuses, dures et profondes par rapport au plan profond et superficiel. La ponction dÊascite avait conclu à un liquide exsudatif dÊaspect chyleux. La tomodensitométrie abdominale avait trouvé des adénopathies cflliomésentérique et rétropéritonéale. LÊexamen immunohistochimique de la biopsie ganglionnaire avait conclu à un lymphome T périphérique. LÊévolution sous chimiothérapie était favorable avec disparition de lÊascite. Conclusion LÊascite chyleuse est une complication rare des lymphomes, secondaire à lÊobstruction des lymphatiques abdominaux. Son traitement repose sur celui de lÊhémopathie maligne. 05-02 Néoplasies secondaires après traitement des lymphomes hodgkiniens A. Hadjeb * ; S.M.A. Benlazar ; N. Zemri ; A. Maghraoui ; A. El Mestari ; N. Si Ali ; Z. Zouaoui doi : 10.1684/hma.2010.0421 Service dÊhématologie, CHU de Sidi-Bel-Abbès, Sidi-Bel-Abbès, Algérie Introduction Le pronostic du lymphome de Hodgkin sÊest considérablement amélioré depuis une trentaine dÊannées. LÊintroduction de protocoles associant radiothérapie et chimiothérapie a permis dÊobtenir une augmentation du taux de guérison, cependant les malades guéris ou survivants à long terme se sont retrouvés exposés aux risques de complications tardives, dont la plus grave est la survenue dÊun cancer secondaire. Patients et méthodes Notre étude rétrospective a été menée sur des patients suivis au service dÊhématologie de Sidi-Bel-Abbés pour lymphome de Hodgkin, de 1988 à 2008. Nous avons défini comme cancer secondaire toute prolifération maligne dÊhistologie ou de cytologie (pour les leucémies secondaires/myélodysplasie) autre que le lymphome de Hodgkin, et survenant chez des patients qui ont reçu une radiothérapie et/ou une chimiothérapie pour un lymphome de Hodgkin, après un délai minimum de trois ans. Résultats Parmi 75 malades traités pour lymphome de Hodgkin au service dÊhématologie de Sidi-Bel-Abbès, entre 1988 et 2008, cinq patients ont développé une néoplasie secondaire, soit une fréquence de 6,6 % après 20 ans. Il sÊagissait de cinq femmes. LÊâge moyen au moment du diagnostic de la maladie de Hodgkin était de 38 ans (16 à 45). Le lymphome de Hodgkin était de stade II (deux cas), de stade III (trois cas). Le traitement du lymphome de Hodgkin était une association de chimiothérapie et de radiothérapie chez tous les malades. La radiothérapie a été réalisée par champs larges sus- et sous-diaphragmatiques. La chimiothérapie a été de type MOPP (chlorméthine-vincristineprocarbazine-prednisone) [trois malades], ABVD (adriamycinebléomycine-vincristine-dacarbazine) [deux malades], autogreffe de moelle osseuse chez une patiente initialement réfractaire au MOPP. Le délai moyen dÊapparition des cancers secondaires était de 150 mois (36 à 240) après le traitement du lymphome de Hodgkin. Il sÊagissait de deux leucémies aiguës myéloblastiques/myélodysplasie secondaire, de deux carcinomes du sein et dÊun carcinome de la base de la langue. Une seule patiente est décédée suite à sa leucémie aiguë, quatre sont vivants avec un recul de 10, 14,48 et 80 mois. Conclusion Le risque de survenue dÊune néoplasie secondaire après traitement dÊun lymphome de Hodgkin nÊest pas négligeable. Cette complication affecte la qualité de vie du patient ainsi que sa survie dÊoù lÊintérêt dÊune stratégie à action multiple : optimiser lÊépargne du traitement, définir les groupes à risque et surtout la nécessité dÊun suivi postthérapeutique orienté vers le dépistage. 05-03 Chimiothérapie à base de platines associée à la radiothérapie dans le traitement des lymphomes oculaires primitifs A. Tempescul *1 ; C. Marianovski-Cochard 2 ; O. Pradier 3 ; J.-C. Ianotto 1 ; J.-R. Eveillard 1 ; C. Berthou 1 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Morvan, Brest ; Service dÊophtalmologie, Hôpital Morvan, Brest ; 3 Service de radiothérapie, Hôpital Morvan, Brest 2 Introduction Les lymphomes primitifs oculaires sont des localisations très rares des lymphomes, en augmentation de 4 % par an. Ils peuvent apparaître au niveau du corps vitreux, de la rétine ou du nerf optique. Ils ne sont pas considérés comme des lymphomes cérébraux primitifs, mais des localisations 55 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 55 2/23/2010 7:18:13 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques cérébrales peuvent apparaître secondairement dans un délai médian de 29 mois chez 80 % des patients. Du fait dÊune incidence très faible, les traitements ne sont pas standardisés : les plus utilisés étant la chimiothérapie (méthotrexate haute dose ou intraoculaire) et la radiothérapie (localisée ou encéphalique). Malgré les réponses initiales, il existe un taux élevé de rechute dans les deux ans. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Patients et méthodes Nous avons identifié quatre patients, avec un âge moyen de 73 ans, atteints dÊun lymphome oculaire primitif, dont deux en rechute après méthotrexate haute dose. Nous les avons traités par une association de chimiothérapie à base de sels de platine (type DHAOx : dexaméthasone, cytarabine et oxaliplatine) et de radiothérapie localisée (oculaire) en consolidation. Résultats Nous avons obtenu quatre rémissions complètes. La survie sans maladie varie de 4 à 24 mois, avec une médiane de 15,2 mois. Tous les patients sont en rémission complète persistante au moment de lÊécriture. Les effets secondaires ont été limités à une myélotoxicité de grades 2 et 3 sur les plaquettes et les leucocytes, avec recours aux G-CSF pour la chimiothérapie et à un syndrome sec transitoire (quatre à six mois) pour la radiothérapie. Tous les patients ont bénéficié dÊune pose de cristallin artificiel comme convenu avec les radiothérapeutes et les ophtalmologistes, au moment du diagnostic, évitant les cataractes postradiothérapies constantes avec la radiothérapie oculaire. Conclusion Les lymphomes oculaires primitifs sont une entité rare. Le traitement nÊest pas standardisé, et les solutions actuelles ne sont pas satisfaisantes. Quatre patients (dont deux patients en rechute) ont été traités par la séquence DHAOx puis radiothérapie, avec lÊobtention de quatre rémissions complètes durables. Nous pensons que ce traitement combiné peut avoir une place dans la thérapeutique des patients atteints de lymphomes oculaires primitifs. 05-04 Traitement séquentiel par rituximab puis CHOP+G-CSF des lymphoproliférations post-transplantation : résultats de lÊétude de phase II multicentrique prospective européenne ÿ LPT1 Ÿ S. Choquet *1 ; S. Oertel 2 ; V. Leblond 1 ; F. Morschhauser 3 ; T. Lamy 4 ; A. Jaccard 5 ; G. Salles 6 ; R. Bouabdallah 7 ; F. Suarez 8 ; Y. Lebranchu 9 ; E. Vanden 10 ; R.-U. Trappe 11 1 Service dÊhématologie clinique, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris ; 2 Service dÊoncohématologie, hôpital Charité, Berlin, Allemagne ; 3 Service dÊhématologie clinique, CHU de Lille, Lille ; 4 Service dÊhématologie clinique, CHU de Rennes, Rennes ; 5 Service dÊhématologie Clinique, CHU de Limoges, Limoges ; 6 Service dÊhématologie clinique, CHU de Pierre-Bénite ; 7 Service dÊhématologie clinique, PaoliCalmette, Marseille ; 8 Service dÊhématologie clinique, Groupe hospitalier Necker-Enfants-Malades, Paris ; 9 Service de néphrologie, CHU de Tours ; 10 Service dÊhématologie clinique, CHU de Bruxelles, Belgique ; 11 Service dÊoncohématologie, Hôpital Charité, Berlin, Allemagne Contexte Les lymphoproliférations post-transplantation (LPT) représentent une complication rare mais sévère des greffes dÊorgane. Aucun traitement consensuel nÊexiste actuellement, en dehors de la baisse initiale de lÊimmunosuppression. Le rituximab (R) en monothérapie ne permet dÊobtenir que 44 % de réponse et une survie à un an de 56 % (Blood 2006 : 107 : 3053-7) ; à lÊinverse, les chimiothérapies ont un meilleur taux de réponse mais sont plus toxiques, essentiellement en raison des infections. Nous présentons les résultats finaux dÊune étude de phase II associant R puis CHOP. Patients et méthodes Les LPTB, CD20+, survenant après greffe dÊorgane solide (cellules souches hématopoïétiques exclues) et ne répondant pas à une diminution de lÊimmunosuppression sont inclus. Le traitement consiste en quatre injections hebdomadaires de R (375 mg/m2), puis, à un mois de distance, quatre cures de CHOP21 avec ajout de lénograstime. En cas de progression sous R les patients sont directement traités par CHOP. Résultats Soixante-quatre patients ont été inclus depuis janvier 2003, lÊâge médian est de 53 ans. Les LPT étaient monomorphiques dans 61 cas, polymorphiques dans trois cas, 49 % étaient EBV positifs, 75 % tardifs (> un an après la greffe). Après R, 54 % sont en réponse, 32 % en RC. Après CHOP, la réponse globale est de 89 %, le taux de RC de 69 %. Six patients sont décédés par infection (une colite à CMV, une pneumocystose, une hépatite fulminante, trois sepsis), deux par progression, deux par hémorragie. Avec un suivi médian de 34 mois, la survie sans progression est de 86 % à un an, de 75 % à trois ans, la survie sans maladie de 87 % à un an, de 70 % à trois ans. Conclusion Il sÊagit de la plus grande étude prospective dans le domaine des LPT. Le traitement séquentiel par R puis par CHOP présente un profil de toxicité acceptable et une efficacité notable supérieure 56 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 56 2/23/2010 7:18:13 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques à celle retrouvée dans la littérature ; cette attitude semble plus prometteuse que le R en monothérapie et peut être proposée comme référence à ce jour. Depuis 2008, une nouvelle étude a pour schéma de traiter les LPT selon leur réponse initiale au R : quatre R en cas de RC, quatre R-CHOP21 dans les autres cas, les résultats préliminaires de cette étude seront également présentés à la SFH. a le même type histologique, et dans 76 % des cas la parenté est de degré 1 avec un seul membre atteint bien quÊil semble y avoir certaines familles plus nombreuses. Cette enquête va se poursuivre et servira à lÊétude Genlymph nationale qui devrait débuter en 2010. 05-05 05-06 Analyse de lÊincidence des cas de lymphomes familiaux dans une population de patients suivis en consultation La prise en charge des lymphomes malins non hodgkiniens agressifs P. Brice ; C. Thieblemont Service dÊoncohématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris Introduction LÊincidence des lymphomes est en augmentation depuis les années 1950. Dans la majorité des cas, les facteurs de risque ne sont pas connus et parmi les facteurs mis en évidence, les facteurs génétiques apparaissent comme importants. Afin de réunir du matériel permettant dÊidentifier les facteurs génétiques prédisposant aux lymphomes, nous avons repris les antécédents familiaux dÊhémopathies malignes dÊune cohorte de patients vus en consultation pour un lymphome. Patients et méthodes Tous les patients vus en consultation avec un diagnostic de lymphome, entre juillet et décembre 2009, ont eu une analyse de leur dossier pour noter les antécédents familiaux. Huit cents patients dÊâge médian à 54 ans ont été analysés, le sex-ratio M/F est à 1,1. Les patients sont le plus souvent en RC (RC1, n = 510 ; RC > 1, n = 148) ou évolutifs (diagnostic ou rechute) (n = 142). Les histologies au diagnostic selon lÊOMS sont les suivantes : Hodgkin (HL), n = 288 ; folliculaires (FCL), n = 216 ; B-grandes cellules (DBCL), n = 119 ; marginaux MZL (incluant Waldenstrom et tricholeucocytes), n = 64 ; LLC, n = 62 ; manteau (MCL), n = 26 et lymphomes T, n = 24. Résultats Soixante-sept patients avaient un autre cas dÊhémopathie familiale (63 lymphomes, un myélome et trois hémopathies myéloïdes). On retient pour lÊanalyse uniquement les cas de lymphome, 63/800, donc une incidence de 8 %. La plupart des patients ne signalent quÊun cas familial (n = 55), mais dans cinq cas il y a deux membres et dans trois cas trois membres ou plus. LÊanalyse des cas montre quÊil sÊagit dans 45 cas dÊun lien du premier degré (frères/sflurs, parent/enfant) et dans 14 cas un lien du deuxième degré, et dans cinq cas supérieur (cousins). LÊincidence selon lÊhistologie des patients est la suivante : HL 9 %, FCL 7 %, MZL 16 %, DBCL 4 %, CLL 8 %, MCL 12 % et TCL 0 %. Les apparentés ont le plus de risque de faire le même soustype de lymphomes 50 à 55 % pour HL, DBCL, FCL et MCL et 70 % pour MZL et CLL. Conclusion LÊincidence des cas familiaux est de 7 % si on élimine les cousins, elle semble un peu plus importante dans les MZL et inexistante dans les lymphomes T. Dans 50 % des cas, le parent Référence Casey R, et al. Epilymph study. Eur J Cancer 2006. A. Arabi *1 ; A. Arabi 1,2 ; M. Brahimi 1,2 ; M.A. Bekadja 1,2 1 Service dÊhématologie et de thérapie cellulaire, Établissement hospitalier universitaire 1er-Novembre-1954-Oran, Oran, Algérie ; 2 Service dÊhématologie, Oran Introduction Les lymphomes malins non hodgkiniens (LNH) se définissent comme une infiltration monoclonale, ganglionnaire ou extraganglionnaire par des cellules lymphoïdes malignes (qui sont de phénotype B dans 80 % des cas). Leur incidence en Algérie est estimée à cinq cas sur 100 000 habitants. Leur étiologie reste inconnue, mais le vieillissement de la population est un facteur dÊaccroissement de lÊincidence. Patients et méthodes Entre le 1er août 2007 et le 31 octobre 2009, nous avons pris en charge 62 malades atteints de LNH. Trente-deux étaient des LNH agressifs de haut grade de malignité. Nous présentons dans ce travail les caractéristiques cliniques, anatomopathologiques, immunohistochimiques ainsi que les résultats thérapeutiques obtenus. Résultats ˜ge moyen : 51 ans ; pas de prédominance de sexe ; le diagnostic a été posé dans 21 cas par cytoponction et biopsie dÊune adénopathie périphérique ; 22 de nos malades avaient des LNH de phénotype B ; selon la classification de Ann-Arbor, 20 étaient de stades III et IV ; les signes cliniques dÊévolutivité étaient présents dans 24 cas ; tous les malades de phénotype B ont été traités par du R-CHOP ; 20 sont en rémission complète dont 18 depuis au moins un an. Conclusion La plupart de nos malades nous viennent à un stade avancé ; un énorme travail de sensibilisation est à entreprendre pour que tous les médecins qui voient ces malades les adressent plus tôt. Dans notre pays, où nous sommes souvent confrontés à des problèmes diagnostiques, les comités lymphomes restent des structures très importantes. Enfin le R a incontestablement apporté un plus dans le traitement des formes B ; il faudrait que, de manière consensuelle, nous puissions maintenant envisager un traitement dÊentretien à base de ce produit. 57 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 57 2/23/2010 7:18:13 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-07 Lymphome intravasculaire de phénotype T : à propos dÊune observation Références Gleason B, et al. J Am Acad Dermatol 2008 : 58 : 290-4. Shimada K, et al. Lancet Oncol 2009 : 10 : 895-902. J.E. Lemrini *1 ; S. Nejjar 1 ; F. Kettani 2 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 1 Service de médecine interne, Centre hospitalier provincial, Salé, Maroc ; 2 Laboratoire dÊanatomie pathologique, Centre médical des Nations-Unies, Rabat, Maroc 05-08 Introduction Le lymphome intravasculaire est un lymphome malin non hodgkinien rare et de mauvais pronostic. Il fait partie des lymphomes diffus à grandes cellules B de la classification de lÊOMS. CÊest une entité de diagnostic difficile, très souvent tardif, voire autopsique. Nous rapportons un cas de lymphome intravasculaire de phénotype T, en mettant lÊaccent sur les particularités cliniques et sur les problèmes diagnostiques que pose ce lymphome. M. Aldjoun-Bennis Observation Il sÊagit dÊun patient âgé de 42 ans qui présente depuis deux mois un tableau de fièvre prolongée inexpliquée associé à une altération profonde de lÊétat général. LÊexamen clinique est pauvre en dehors dÊune splénomégalie. Sur le plan biologique, il existe une lymphopénie et une thrombopénie périphérique. Les sérologies VIH1 et VIH2 sont négatives. CÊest la survenue de multiples nodules cutanés au niveau du tronc qui a permis de faire le diagnostic en montrant, à la biopsie, de nombreux vaisseaux distendus dont la lumière est remplie dÊéléments lymphoïdes de grande taille. En immunohistochimie, les cellules tumorales sont de phénotype T (CD20 , CD79a et CD3+). Sur le plan évolutif, le patient est décédé brutalement avant tout traitement. Discussion Le lymphome intravasculaire est caractérisé par un grand polymorphisme clinique. Il entraîne au niveau des organes touchés une prolifération lymphomateuse en intravasculaire (artères et veines de petit calibre) responsable dÊune symptomatologie non spécifique, engendrant dÊénormes difficultés diagnostiques. Il nÊest pas rare que le diagnostic soit porté en postmortem. Pratiquement, tous les organes peuvent être touchés par le lymphome intravasculaire. Les localisations les plus fréquentes sont la peau et le système nerveux central. Il sÊagit habituellement dÊune prolifération de type B. Notre observation est, à ce titre, tout à fait exceptionnelle. Moins dÊune trentaine de lymphomes intravasculaires de phénotype T ont été décrits dans la littérature anglosaxonne. Ils ne présentent pas de différences significatives, en ce qui concerne la présentation clinique et lÊévolution, avec les lymphomes intravasculaires B. Sur le plan physiopathologique, le rôle du virus Epstein-Barr nÊest pas clair. Sur le plan thérapeutique, le pronostic de certains cas reconnus et pris en charge précocement (CHOP-rituximab) nÊest pas défavorable. Conclusion Nous rapportons une observation exceptionnelle dÊun lymphome intravasculaire de phénotype T révélé par une fièvre prolongée inexpliquée. CÊest la survenue de nodules cutanés qui a permis de faire le diagnostic. Cette observation nous donne lÊoccasion dÊinsister sur le grand polymorphisme clinique du lymphome intravasculaire. Myélome multiple : aspects épidémiologiques, cliniques et diagnostiques Service dÊhématologie, Hôpital Cheikh-Zaied, Rabat, Maroc Introduction Le myélome multiple est une affection caractérisée par lÊexpansion dÊun clone lymphocytaire B à un stade terminal de la différenciation avec production dÊune immunoglobuline. Le but de notre étude est de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et les modalités thérapeutiques du myélome multiple à partir dÊune étude rétrospective. Matériels et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective retraçant les cas de myélome multiple suivis et diagnostiqués au laboratoire dÊhématologie de lÊhôpital universitaire international Cheikh-Zayed de Rabat, sur une période de 23 mois. Résultats Sur cette période de 23 mois, nous avons recensé 14 cas de patients hospitalisés pour myélome multiple. Nous retrouvons six femmes pour huit hommes, ce qui fait un sex-ratio de 1,3. LÊâge moyen de nos patients est de 63 ans. Trois de nos patients se sont présentés à notre formation, avec un diagnostic posé auparavant de myélome multiple ; pour les 11 restants, le motif de consultation le plus fréquent est la présence de lombalgies et de rachialgies. Sur le plan clinique, les manifestations rénales venaient en tête ; en effet, sept de nos patients présentaient une atteinte rénale à type dÊinsuffisance rénale dans 80 % des cas. En deuxième position, nous retrouvons les atteintes osseuses à type de lombalgies chez quatre de nos patients, puis une tumeur osseuse dans un cas. Sur lÊhémogramme, on retrouve une anémie normochrome normocytaire dans plus de 80 % des cas. Le myélogramme retrouve un envahissement plasmocytaire chez plus de la moitié des patients ayant bénéficié dÊune ponction sternale, le taux moyen des plasmocytes est de 30 % des cellules médullaires. LÊélectrophorèse des protéines sériques sÊest avérée normale dans un cas seulement ; à lÊimmunofixation des protéines sériques, on retrouve dans plus de la moitié des IgG kappa 35 % des cas de chaînes légères et le cas restant, il sÊagit dÊun myélome non sécrétant. Conclusion Le myélome multiple demeure aujourdÊhui une affection redoutable et incurable. Cependant, une meilleure connaissance des mécanismes cellulaires et le développement de nouvelles thérapies ciblées devraient améliorer cette situation préoccupante dans un avenir que lÊon souhaite proche. 58 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 58 2/23/2010 7:18:14 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-09 05-10 Localisation au niveau du tronc cérébral dÊune rechute lymphomateuse : une cause rare de dyspnée dÊorigine centrale Prise en charge du myélome multiple du sujet âgé : aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques N. Bensahli-Bouayed * ; G. Sébahoun ; R. Costello A. El Mestari Service dÊhématologie, Hôpital Nord, Marseille Service dÊhématologie, CHU de Sidi-Bel-Abbès, Sidi-Bel-Abbès, Algérie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Introduction LÊexploration des étiologies dÊune dyspnée amène le plus souvent à la découverte de causes pulmonaires ou cardiaques, moins souvent métaboliques. De façon très rare, une atteinte du tronc cérébral peut aussi être à lÊorigine dÊune dyspnée centrale. Cas clinique Un patient âgé de 54 ans est suivi pour un lymphome de haut grade B diffus à grandes cellules de stade IV osseux et surrénalien. Il a été traité dans le protocole GELA et a donc bénéficié, après la chimiothérapie initiale et lÊobtention dÊune rémission complète, dÊune intensification par autogreffe de cellules souches conditionnée par BEAM. ¤ j52 postautogreffe, le patient se présente aux urgences dans un tableau de dyspnée majeure. La gazométrie artérielle en air ambiant retrouve une alcalose respiratoire : la PO2 est à 122 mmHg, la PCO2 est à 8 mmHg, le pH est à 7,69, et la réserve alcaline est à 9,7 mM/l. Les D-dimères sont inférieurs à 0,4 mg/L. LÊammoniémie est à 2 øM/L, la salicylémie est négative. Un scanner cérébral injecté effectué en urgence sÊavère normal, de même que le scanner thoracique. La ponction lombaire retrouve une hyperprotéinorachie et une hyperglycorachie, sans cellules tumorales ni hypercellularité. En revanche, lÊIRM cérébrale retrouve des lésions au niveau des pédoncules cérébraux moyens de topographie bilatérale, de la face postérieure du pont et du bulbe, permettant dÊévoquer une rechute lymphomateuse localisée au niveau du tronc cérébral. Le patient bénéficie alors dÊune chimiothérapie intrathécale par méthotrexate, Aracytine® et Dépo-Médrol®, dÊune corticothérapie (2 mg/kg par jour) et dÊune chimiothérapie incluant du méthotrexate à haute dose. Dans les 24 heures suivant la réalisation de la ponction lombaire injectée, la dyspnée du patient sÊaméliore de façon très nette et disparaît complètement en 72 heures, en même temps que la gazométrie se normalise entièrement. Sur lÊIRM de contrôle, un mois plus tard, les lésions lymphomateuses du tronc cérébral ont disparu. Conclusion Ce cas illustre les rares étiologies de dyspnée dÊorigine centrale. LÊhyperventilation dÊorigine centrale peut être améliorée par les dépresseurs du système nerveux central, mais seul le traitement étiologique permet la régression durable de la dyspnée. Introduction Le myélome multiple est un syndrome lymphoprolifératif caractérisé par une prolifération plasmocytaire monoclonale responsable dÊune infiltration plasmocytaire de la moelle osseuse et la synthèse dÊune immunoglobuline complète ou incomplète. Il se voit chez le sujet âgé de plus de 60 ans. LÊexistence de pathologies associées est fréquente, vu lÊâge de survenue de cette hémopathie maligne, ce qui pose des problèmes thérapeutiques. Patients et méthodes Notre étude consiste à étudier les aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques du myélome multiple chez le sujet âgé de plus de 65 ans. Cette étude sÊétale sur une période de neuf ans, allant de janvier 2000 à décembre 2008. Résultats Trente-quatre patients de plus de 65 ans (65-94 ans) ont été suivis dans notre service dÊhématologie avec un sex-ratio de 0,8 (15 hommes et 19 femmes). LÊétat général était conservé, voire bon chez 23 patients. LÊexistence dÊune comorbidité sévère était présente chez dix patients. Tous les patients étaient de stade III selon la classification de Salmon et Durie, avec une insuffisance rénale dans sept cas. Ces patients ont reçu initialement une polychimiothérapie de type MP chez dix patients, un VMCP chez 17 patients et une dexaméthasone chez sept patients. Aucune réponse complète nÊa été observée. Une réponse partielle a été observée chez 19 patients. La médiane de survie de ces patients était de 48 mois, alors que celle des patients portant au moins une pathologie associée nÊétait que de 22 mois. Conclusion Le myélome multiple du sujet âgé pose des problèmes thérapeutiques essentiellement du fait de lÊâge du patient, de lÊexistence de pathologies associées, mais aussi de facteurs pronostiques : forte masse tumorale, état général, etc. 05-11 Les lymphomes primitifs du médiastin de phénotype B S. Hamdi * ; F.Z. Touil ; A. Achichi ; Z. Bouhadda ; S. Lekhel ; Z. Nasri Service dÊhématologie, CHU de Sétif, Sétif, Algérie Introduction Les lymphomes primitifs du médiastin (LPM) sont rares, ils représentent 6 à 10 % de tous les LNH, leur type histologique est variable selon lÊâge. Chez lÊadulte, les lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB) avec sclérose constituent une entité anatomoclinique bien définie. Leur fréquence est de 2,4 % parmi les lymphomes. Situés dans la région antéropostérieure 59 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 59 2/23/2010 7:18:14 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques du médiastin, ils proviendraient des cellules B de la médullaire thymique. Nous rapportons 17 cas suivis entre 2000 et juillet 2009. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Patients et méthodes Le diagnostic histologique est fait à la suite dÊune biopsie pleurale dans sept cas, par biopsie transpariétale dans dix cas. Type histologique : LDGCB chez tous les malades. LÊimmunophénotypage fait chez dix sujets met en évidence une population tumorale exprimant le CD20, le CD79a CD23+ et nÊexprimant ni lÊEMA ni le CD30. Résultats LÊâge est inférieur à 40 ans pour 13 malades (76 %), la moyenne dÊâge est de 31 ans. Il y a 13 femmes et quatre hommes. Circonstances de découverte : douleurs thoraciques associées à une toux : 53 %, syndrome cave supérieur : 35 %. LDH supérieur à 350 UI : 70 %, masse médiastinale supérieure à 10 cm : 71 %. Sites extraganglionnaires atteints par contiguïté : poumon (29 %), péricarde (24 %) et plèvre (35 %), moelle osseuse (6 %), foie (6 %). Protocoles : COP/BLAM III : 8-C2H2OPA : huit dont quatre associés au rituximab. Suivi : 7-54 mois. RC : 59 %, RP : 18 %, échec : 23 %, rechute : 30 %, décès : neuf (53 %). SG et DFS à cinq ans : 45 et 30 %. Conclusion Les LMP répondent bien cliniquement à une entité particulière. Les réponses thérapeutiques sont, dÊune part, dans lÊintervalle des séries rapportées et, dÊautre part, se sont améliorées depuis lÊintroduction du rituximab et lÊintensification du CHOP. LÊoptimisation des résultats réside dans la pratique en consolidation dÊune intensification thérapeutique suivie dÊautogreffe de cellules souches. a été définie comme le délai entre le diagnostic et lÊévolution vers le stade B ou C. Les caractéristiques de la cohorte sont les suivantes : sex-ratio, 1,5 (M > F) ; âge moyen, 64,8 ans ; lymphocytose médiane, 13 G/L (mininum : 4, maximum : 223) ; sTK supérieur à dix chez 29 % des patients ; bêta-2-microglobuline supérieure à 2,5 mg/L chez 41 %. Les IgVH étaient non mutées dans 30 % des cas, ZAP 70 surexprimée dans 34 % et CD38 supérieur à 7 % dans 32 %. Les anomalies cytogénétiques (del 17p, del 11q, tri 12 et del 13 q) ont été observées, respectivement, dans 5, 6,5, 11 et 56 % des cas. Résultats La PFS médiane est de 112 mois, avec un recul médian de 53,8 mois. En analyse univariée, tous les facteurs sont prédictifs de la PFS, sauf lÊâge, le sexe et la del 13q. En analyse multivariée, quatre facteurs sont prédictifs de la PFS : sTK (HR = 2,93, p = 0,0005), CD38 (HR = 1,93, p = 0,03), lymphocytose (HR = 1,02, p < 0,0001) et bêta-2-microglobuline (HR = 3,00, p = 0,0005). ¤ 36 mois, moins de 12 % des patients ayant zéro ou un facteur défavorable a évolué (médiane non atteinte). Pour les patients ayant deux, trois ou quatre facteurs défavorables, la médiane est de 19 mois, et 65 % des patients ont évolué à 36 mois. En soin courant, seule lÊobtention de la sTK peut poser un problème pratique. Nous proposons donc un arbre décisionnel fondé sur lymphocytose, CD38 et bêta-2-microglobuline, la mesure de la TK nÊétant réalisée que si un et un seul de ces facteurs est défavorable. 05-12 Étude prospective des facteurs pronostiques chez 339 patients atteints de LLC au stade A de la classification de Binet Conclusion Notre étude démontre clairement lÊimportance des facteurs de prolifération dans le pronostic des patients au stade A. LÊalgorithme suggéré permet de proposer une hiérarchisation des examens simples, accessibles en routine et peu onéreux. Cette attitude permet de réserver aux patients avant traitement la recherche dÊIgVH, de ZAP et la cytogénétique pour leur évaluation en tant que facteurs pronostiques de la réponse et/ou de la survie. R. Letestu 1 ; V. Levy *2 ; V. Eclache 1 ; F. Baran-Marszak 1 ; D. Vaur 3 ; D. Naguib 3 ; S. Katsahian 4 ; F. NÊGuyen 5 ; F. Davi 5 ; H. Merle Béral 5 ; X. Troussard 3 ; F. Cymbalista 1 05-13 1 Service dÊhématologie biologique, Hôpital Avicenne, AP-HP, Bobigny ; 2 Pôle hématologie-oncologie-thorax, Hôpital Avicenne, Bobigny ; 3 Laboratoire dÊhématologie, CHU Côtede-Nacre, Caen ; 4 Inserm U717, Hôpital, Paris ; 5 Laboratoire dÊhématologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris Introduction On assiste depuis plusieurs années à lÊémergence dÊune abondante littérature concernant les facteurs pronostiques dans la LLC, cependant sans analyse exhaustive de leur valeur pour les patients au stade A. Leur multiplication ne permet pas de dégager une attitude applicable en soin courant. Patients et méthodes Nous avons étudié au diagnostic une cohorte prospective de 339 patients atteints de LLC (score de Matutes > 4) en stade A. Les facteurs pronostiques les plus étudiés ont été analysés : statut mutationnel, expression de ZAP-70 et de CD38, thymidinekinase sérique (sTK) lymphocytose, bêta-2-microglobuline et les quatre anomalies cytogénétiques analysées en FISH (délétions 13q14, 17p, 11q et trisomie 12). La survie sans progression Signification clinique dÊun résultat positif à lÊanalyse du LCR en cytométrie de flux dans les lymphomes diffus à grandes cellules B R. Alvarez 1 ; J. Dupuis *1 ; A. Plonquet 2 ; C. Christov 3 ; C. Copie-Bergmann 4 ; I. Gaillard 1 ; T. El Gnaoui 1 ; F. Kuhnowski 1 ; M. Bedoui 1 ; K. Belhadj 1 ; F. Hemery 5 ; C. Haioun1 1 Service dÊhémopathies lymphoïdes, CHU Henri-Mondor, Créteil ; 2 Service dÊimmunologie biologique, CHU HenriMondor, Créteil ; 3 Service dÊhistologie, CHU Henri-Mondor, Créteil ; 4 Service de pathologie, CHU Henri-Mondor, Créteil ; 5 Service de biostatistiques, CHU Henri-Mondor, Créteil Contexte Les rechutes au niveau du système nerveux central (RSNC) constituent une complication rare mais grave des lymphomes non hodgkiniens. Ils surviennent le plus souvent de façon précoce, suggérant lÊexistence dÊune localisation infraclinique au moment du diagnostic. Plusieurs études ont démontré la supériorité de lÊanalyse en cytométrie de flux (CMF) sur la cytologie conventionnelle 60 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 60 2/23/2010 7:18:14 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques (CC), dans la détection dÊune maladie infraclinique dans des groupes hétérogènes de lymphomes agressifs. La signification clinique de ces résultats chez des patients ayant un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) doit être précisée. observées en fin de traitement en IRM dynamique corps entier (dIRMCE) à lÊévaluation de la réponse clinique dans le MM et dÊapprécier lÊimpact de cette technique dans lÊévaluation de la réponse au traitement. Patients et méthodes Nous avons analysé en CMF et en CC les échantillons de LCR de 114 LDGCB (dont 15 % de lymphomes folliculaires transformés) consécutifs pris en charge dans une même institution, entre juillet 2005 et mars 2009 ; 93 étaient des patients au diagnostic, 21 en rechute. Le traitement de première ligne comportait du R-CHOP (n = 81) ou du R-ACVBP (n = 9) avec une prophylaxie intrathécale par méthotrexate, les malades en rechute ayant reçu des traitements hétérogènes. Les résultats de la CMF nÊétaient pas pris en compte pour le choix des traitements. Matériels et méthodes Trente patients atteints de MM, de 58 ans dÊâge médian (34-79) ont bénéficié dÊune dIRMCE réalisée avant traitement, après chimiothérapie dÊinduction (n = 30) et après intensification thérapeutique (n = 20) suivie dÊune autogreffe de cellules souches périphériques (ACSP). Pour chaque dIRMCE, les pourcentages maximaux de rehaussement de la moelle osseuse (BME maximum) et des lésions focales (FLE maximum) étaient évalués. La réponse clinique était appréciée sur la base des critères uniformes de réponse de lÊIMWG [1]. Les modifications des valeurs de BME maximum et de FLE maximum après traitement étaient comparées à la réponse clinique grâce au test U de Mann-Whitney. LÊanalyse ROC (receiver operating characteristic) des BME maximum en fin de traitement était utilisée pour identifier les mauvais répondeurs. Résultats Dix-sept échantillons sur 114 étaient CMF+ versus un seul CC+ (qui était également CMF+). Afin de ne pas surestimer le risque de RSNC, nous avons exclu 13 patients présentant au diagnostic des symptômes potentiellement compatibles avec une atteinte du SNC. Parmi les patients restants, 9/86 ND (10 %) étaient CMF+ versus 4/15 R (27 %). Dans le premier groupe, un sur neuf a présenté une RSNC versus zéro sur quatre dans le second. Au total, 4/101 patients ont présenté une RSNC après un délai médian de 5,2 mois, dont seulement un quart était positif en CMF. Les facteurs de risque classiques étaient retrouvés de façon plus fréquente chez ces quatre patients : LDH élevée et supérieure à un site extranodal (p = 0,018). Conclusion La CMF a un taux de positivité largement supérieur à la cytométrie conventionnelle (17/114 CMF+ versus 1/114 CC+). Cependant, dans cette série à faible incidence de RSNC, la positivité de la CMF nÊest pas associée à une augmentation du risque de RSNC dans cette série de LDGCB. 05-14 Évaluation de la réponse au traitement dans le myélome multiple par IRM corps entier dynamique K. Belhadj *1 ; C. Lin 2 ; A. Luciani 2 ; M. Bedoui 1 ; F. Kuhnowski 1 ; J. Dupuis 1. I. Gaillard 1 ; T. El Gnaoui 1 ; V. Molinier-Frenkel 3 ; A. Rahmouni 2 ; C. Haioun 1 1 Unité dÊhémopathies lymphoïdes, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil ; 2 Service dÊimagerie médicale, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil ; 3 Service dÊimmunologie biologique, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil Objectif Chez des patients présentant un myélome multiple (MM), la densité en microvaisseaux est augmentée par rapport à celle observée chez des sujets témoins en biopsie médullaire. Cette densité diminue en cas de réponse au traitement, suggérant une diminution de lÊangiogenèse tumorale. LÊétude des paramètres de la microcirculation médullaire en IRM dynamique est corrélée à la densité en microvaisseaux observée en histologie et aux marqueurs sériques dÊactivité de la maladie. LÊobjectif de cette étude est de comparer les modifications médullaires Résultats Onze sur 30 patients étaient bons répondeurs (> réponse partielle) à la chimiothérapie dÊinduction, 16 sur 20 lÊétaient après ACSP. La BME maximum moyenne différait (p = 0,02) chez les bons (94,3 %) et les mauvais répondeurs (138,4 %). Une valeur de BME maximum supérieure à 96,8 % posttraitement avait une sensibilité de 100 % dans lÊidentification des patients mauvais répondeurs (spécificité : 76,9 % ; aire sous la courbe ROC : 0,90 ; p = 0,0001). Si la valeur moyenne de FLE maximum après traitement dÊinduction nÊétait pas différente entre patients bons et mauvais répondeurs, le délai moyen dÊacquisition de la FLE maximum était significativement retardé chez les bons répondeurs (4,7 vs 2,9 minutes après injection ; p = 0,0001). La dIRMCE post-ASCP a identifié quatre patients bons répondeurs sur la base des critères uniformes de réponse comme étant mauvais répondeurs ; ces quatre patients ont rechuté rapidement (2 à 15 mois). Conclusion LÊanalyse quantitative des BME maximum et du délai dÊobservation des FLE maximum fait de la dIRMCE une technique dÊavenir pour lÊévaluation de la réponse au traitement chez les patients atteints dÊun MM. Une étude de confirmation multicentrique doit débuter en 2010 (PHRC09 02-052). Référence 1. Durie BG, et al. Leukemia 2006 ; 20 : 1467-73. 05-15 Lymphomes T-NK de type nasal : étude anatomoclinique de sept cas H. Méhennaoui-Toumi * ; N. Bencheikh ; S. Boughrira ; F. Grifi Service dÊhématologie, Faculté de médecine, Université Badji-Mokhtar dÊAnnaba, Annaba, Algérie Introduction Les lymphomes T-NK de type nasal représentent une forme rare mais agressive de proliférations lymphomateuses malignes. Nous rapportons, à travers notre expérience de prise en charge 61 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 61 2/23/2010 7:18:14 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques de sept patients, les caractéristiques cliniques, anatomopathologiques et évolutives de cette pathologie. Matériels et méthodes Les dossiers médicaux de sept patients (quatre femmes et trois hommes), suivis entre 2003 et 2009, ont été étudiés. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Résultats LÊâge moyen de nos patients est de 45,7 ans, avec des extrêmes allant de 19 à 74 ans. Le tableau clinique associe des manifestations ORL à type de dysphonie, dÊobstruction nasale, dÊépistaxis, de dysphagie, dÊhypoacousie. Dans la majorité des cas, la maladie est localisée (IE, IIE). LÊIPI est inférieur ou égal à 2 dans tous les cas. LÊétude anatomopathologique confirme la prolifération tumorale faite de grandes cellules positives avec le CD45 et le CD3. Le choix thérapeutique est dirigé dÊemblée vers lÊassociation Velbé®-L-asparaginase-dexaméthasone, chez quatre patients avec une bonne réponse dans deux cas. Les patients traités initialement par CHOP ont rapidement rechuté. Au terme de notre étude, cinq patients sont vivants : deux en rémission complète après une ligne de chimiothérapie et trois après deuxième et troisième lignes de chimiothérapie. Deux patients sont décédés. La survie moyenne est de 27 mois. Conclusion Les lymphomes T-NK de type nasal sont une forme rare mais grave de proliférations lymphomateuses. La présentation est le plus souvent localisée. Le protocole CHOP semble inefficace dans cette pathologie. LÊassociation comportant la L-asparaginase est efficace, mais nÊévite pas les rechutes. LÊadénopathie initiale est le plus souvent de siège cervical haut (53,3 %). Chez un patient, lÊatteinte primitive est médiastinale, et dans trois cas la symptomatologie est abdominale. Les signes B existent chez 53,3 % de patients. La maladie est à un stade localisée chez 54 % des patients, alors que 46 % sont au stade étendu. Treize patients (87 %) présentent des signes biologiques dÊévolutivité de la maladie. Sur le plan thérapeutique, trois patients nÊont pas été traités soit en raison du décès précoce, soit à cause de lÊexistence de tares associées ne permettant pas la mise en route de la chimiothérapie. Sur les 12 patients traités : 1) cinq ont reçu de la chimiothérapie de type ABVD ; 2) sept ont bénéficié de lÊassociation chimioradiothérapie. Le nombre de cycles varie de trois à six. La rémission est obtenue dans 33,3 % des cas, avec une durée médiane de suivi de 34 mois. Conclusion Les caractéristiques cliniques et histologiques du lymphome de Hodgkin chez le sujet âgé ne diffèrent pas de celles du sujet jeune, néanmoins la prise en charge thérapeutique chez le sujet âgé est limitée par lÊexistence de cofacteurs de morbidité expliquant les décès survenant avant et au cours de la chimiothérapie. Cependant, chez les malades mis en rémission complète, la qualité de la survie semble similaire à celle du sujet jeune. 05-17 Ostéoméningiome ou myélome ? R. Berrady *1 ; L. Lamchachti 1 ; B. Feddoul 2 ; K. Amrani 1 ; S. Rabhi 1 ; M.F. Chaoui 2 ; W. Bono 1 1 05-16 Lymphome de Hodgkin chez le sujet âgé : à propos de 15 cas H. Méhennaoui-Toumi * ; N. Bencheikh ; A. Sid ; S. Boughrira ; F. Grifi Service dÊhématologie, Faculté de médecine, Université BadjiMokhtar dÊAnnaba, Annaba, Algérie Introduction Le lymphome hodgkinien est une prolifération lymphoïde maligne touchant volontiers lÊadulte jeune en Algérie. Il semble intéressant dÊétudier les caractères cliniques, anatomopathologiques et pronostiques de cette affection chez le sujet âgé de plus de 60 ans et dÊévaluer la prise en charge thérapeutique. Le risque de toxicité immédiate du traitement et des complications intercurrentes nÊest pas négligeable chez ces patients. Matériels et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective réalisée sur des dossiers médicaux et des fiches de suivi de 15 patients âgés de plus de 60 ans, traités et suivis pour lymphome hodgkinien entre janvier 2000 et décembre 2006. Résultats LÊâge moyen de nos patients est de 66 ans, avec des extrêmes allant de 60 à 83 ans. Le sex-ratio est de 0,9. La fréquence annuelle est en moyenne de 2,2 cas/an. La fréquence par rapport au nombre de malades atteints de lymphome hodgkinien, diagnostiqués au cours de la même période, est égale à 8,8 %. Le délai moyen du diagnostic est de trois mois (1-24 mois). 2 Service de médecine interne, CHU Hassan-II, Fès, Maroc ; Service de neurochirurgie, CHU Hassan-II, Fès, Maroc Introduction Les localisations atypiques des hémopathies malignes sont diverses, affectant tous les tissus, et de présentations particulières, pouvant aussi être le seul mode de révélation de la maladie. Patients et méthodes Nous rapportons le cas dÊun myélome multiple découvert lors du bilan préopératoire dÊune tumeur crânienne diagnostiquée comme étant un ostéoméningiome. Observation Un homme âgé de 55 ans est hospitalisé au service de neurochirurgie pour une tumeur pariéto-occipitale gauche mesurant 30/28 cm, isolée, sans signes accompagnateurs. Une TDM, une IRM ainsi quÊune artériographie cérébrale sont en faveur dÊun ostéoméningiome. La résection chirurgicale est retardée pour une anémie et une thrombopénie profonde découvertes lors du bilan préopératoire. Devant cette bicytopénie inexpliquée, un myélogramme est réalisé objectivant une plasmocytose médullaire à 40 %. Le reste du bilan biologique conclut à un myélome multiple à IgA kappa de stade IIIA. Une chimiothérapie de type VAD est démarrée, entraînant ainsi une régression de plus du tiers de la masse, et ce, dès la première cure, avec en plus, la correction des anomalies de lÊhémogramme. Conclusion Cette observation rapporte une double particularité de présentation dÊun authentique myélome multiple : dÊune part, son 62 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 62 2/23/2010 7:18:14 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques mode de révélation atypique dont la seule manifestation est un énorme plasmocytome crânien, dÊautre part lÊimagerie tellement atypique de ce plasmocytome portant ainsi à confusion avec une autre origine de cette tumeur crânienne. Conclusion Ce cas clinique souligne lÊimportance, dans les hémopathies malignes, dÊune prise en charge spécifique par chimiothérapie qui, malgré lÊimmunosuppression quÊelle entraîne, permet parfois lÊamélioration de tableaux cliniques évocateurs dÊune sepsis associée. 05-18 Spondylodiscite infectieuse et/ou tumorale ? Impact sur la prise en charge 1 2 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. M.-P. Moles-Moreau * ; D. Jacomy ; C. Foussard ; J.-M. Chennebault 3 ; H.-D. Fournier 4 ; M.-C. Rousselet-Chapeau 5 ; A. Tanguy-Schmidt 1 ; N. Ifrah 1 ; M. Hunault-Berger 1 1 Service des maladies du sang, CHU dÊAngers, Angers ; Service de médecine interne hématologie, Centre hospitalier de Laval, Laval ; 3 Service des maladies infectieuses et tropicales, CHU dÊAngers, Angers ; 4 Service de neurochirurgie, CHU dÊAngers, Angers ; 5 Service dÊanatomie pathologique, CHU dÊAngers, Angers 05-19 Évaluation de la prise en charge des lymphomes non hodgkiniens à grandes cellules à lÊEPH Mascara, Algérie N. Gaid Service dÊhématologie, Santé publique, Mascara, Algérie 2 Contexte Il est fréquent quÊune hémopathie soit révélée par une lésion mimant un foyer infectieux dont le contrôle est difficile malgré une antibiothérapie à large spectre. Cas clinique Mme L., 60 ans, aux antécédents de splénectomie pour syndrome dÊEvans et de lupus cutané traité par hydroxychloroquine et prednisone 20 mg/j depuis 30 ans, est hospitalisée pour des douleurs lombaires dans un contexte dÊaltération de lÊétat général sans fièvre évoluant depuis six mois. La conjonction dÊun syndrome inflammatoire biologique franc (PNN à 25 600/mm3, plaquettes à 569 000/mm3, CRP à 100, hypergammaglobulinémie polyclonale) et dÊune lyse osseuse de T9T10 et T11, avec une coulée pré- et latérovertébrale en fuseau, évoque en premier lieu une spondylodiscite infectieuse. Lors dÊun prélèvement osseux chirurgical, la biopsie dÊune adénopathie centimétrique préaortique met en évidence un lymphome B diffus à grandes cellules. Devant le faible volume tumoral de ce lymphome avec une seule autre adénopathie médiastinale de 20 mm, sans anomalie du bilan hépatique et du taux de LDH, il est décidé de ne réaliser la chimiothérapie quÊaprès contrôle de lÊépisode infectieux. Les prélèvements bactériologiques osseux peropératoires restent stériles. Néanmoins, deux prélèvements de redons sÊavèrent successivement positifs à Staphylococcus epidermidis puis pyocyanique. Un traitement par linézolide pendant deux mois associé à 15 jours de ceftazidime et à trois mois dÊantituberculeux nÊentraîne aucune amélioration des symptômes avec une altération progressive de lÊétat général et un suintement de la cicatrice, une apparition dÊune fébricule et une grabatisation de la patiente. Une chimiothérapie de sauvetage par R-CHOP est alors entreprise, permettant une nette amélioration de lÊétat général, la cicatrisation du foyer chirurgical, la reverticalisation et la reprise progressive de la marche. Introduction Les lymphomes malins non hodgkiniens sont un groupe de tumeurs malignes dues à une infiltration monoclonale par des cellules lymphoïdes malignes de type B (80 % des cas) ou T, avec des localisations le plus souvent ganglionnaires mais aussi extraganglionnaires touchant tous les organes. Leur incidence est en nette progression, estimée en Algérie à 5/100 000 habitants. Le lymphome diffus à grandes cellules B CD20+ est la forme histologique la plus fréquente (47,5 %). Observation Il sÊagit dÊune étude rétrospective sur trois années, de janvier 2006 à novembre 2009, durant laquelle nous avons colligé 39 patients atteints de lymphome non hodgkinien dont 23 avec une forme diffuse à grandes cellules. LÊâge médian est de 50 ans (19 à 82 ans), le sex-ratio H/F de 1,57. Sur les 23 patients et selon la classification dÊANN Arbor, six patients sont au stade ganglionnaire localisé, cinq cas de stades II et III étendus (Bulky) et 12 patients sont à un stade avancé IV (sept cas médullaires, trois cas médullaires et viscérales grêliques et deux atteintes osseuses vertébrales). Seulement 18 malades ont bénéficié dÊune immunohistochimie (CD20+ chez 75 %). Tous nos patients ont reçu une polychimiothérapie de type CHOP 21 seul ou associé au rituximab utilisé en première intention, six à huit cures. Une radiothérapie adjuvante est faite chez seulement deux patients (localisation osseuse). Quatorze de nos patients sont en rémission complète, trois en rémission partielle, deux en rechute (progression) et quatre sont décédés en cours de traitement. La durée moyenne de survie est de 11,7 mois (1 42 mois). Conclusion Les lymphomes non hodgkiniens sont des affections de plus en plus fréquentes, mais dont le diagnostic est fait malheureusement très tardivement (stades III-IV). Néanmoins, on note une grande amélioration quant à la prise en charge, et cela grâce au CHOP μ R qui reste le plus efficace en attendant dÊautres perspectives. Discussion Cette évolution spectaculaire à lÊinitiation de la chimiothérapie donne à penser que la spondylodiscite initiale nÊétait pas de nature infectieuse mais plus probablement tumorale. 63 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 63 2/23/2010 7:18:14 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-20 05-21 Aspects cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs du myélome multiple : à propos de 40 cas Diagnostic dÊhémopathie lymphoïde par biopsie écho-endoscopiquement guidée M. Bouaouad *1 ; S. Ahid 2 ; E. Mahtat 1 ; H. El Maaroufi 1 ; N. Alami Drideb 1 ; S. Jennane 1 ; H. Eddou 1 ; R. Abouqal 2 ; K. Doghmi 1 ; M. Mikdame 1 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Service dÊhématologie clinique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohammed-V, Rabat, Maroc ; 2 Laboratoire de biostatistique, de recherche clinique et dÊépidémiologie, Faculté de médecine et de pharmacie, Rabat, Maroc Introduction Le myélome multiple ou maladie de Kahler est une hémopathie maligne dÊévolution progressive caractérisée par une prolifération plasmocytaire monoclonale maligne de la moelle osseuse ; elle représente 10 % des hémopathies malignes et 1 à 2 % de lÊensemble des cancers. LÊobjectif de notre travail est de préciser les caractéristiques cliniques et paracliniques, les modalités thérapeutiques et le pronostic du myélome multiple à partir dÊune étude rétrospective. Patients et méthodes Notre étude a porté sur 40 patients colligés au sein du service dÊhématologie clinique de lÊhôpital militaire Mohammed-V de Rabat, durant une période de sept ans (septembre 2002-avril 2009). Pour chaque patient, les données sociodémographiques, économiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et pronostiques ont été recueillies à lÊaide dÊun formulaire. Résultats LÊâge moyen des patients est de 57,4 ans (μ 11,34). Le sex-ratio (homme/femme) est de 3, et le délai médian de consultation est de trois mois. Le motif principal de consultation est la douleur osseuse dans 82,5 %. Les signes généraux ont prédominé dans notre série chez 62,5 % des patients, avec des fractures pathologiques dans 17,9 %, une insuffisance rénale dans 22,5 %, une compression médullaire dans 21,1 %. Sur le plan paraclinique, le myélogramme est pratiqué chez 90 % des patients. Il a montré une plasmocytose médullaire (≥ 30 %) dans 85 % des cas. Une gammapathie monoclonale est présente dans 85 % des cas, avec une prédominance des IgG dans 77,1 % des cas. Sur le plan thérapeutique, 67,5 % de nos patients ont reçu une polychimiothérapie de type VAD + biphosphonate comme traitement dÊinduction dont 12,5 % ont été autogreffés. Trente-deux pour cent ont reçu lÊassociation melphalan-prednisone. La médiane de survie des patients est de 23 mois (extrêmes allant de 1 à 84 mois). LÊévolution est marquée par une rémission complète dans 42 % et une reprise évolutive dans 28,6 % des cas. Avec introduction de la thalidomide et du bortézomib, respectivement, chez 19,4 et 7,5 % des patients, en deuxième ligne de chimiothérapie, un échec thérapeutique est constaté dans 34,8 %. Conclusion Le myélome multiple est une hémopathie maligne de diagnostic souvent facile, mais de pronostic très réservé jusquÊà nos jours. Malgré la polychimiothérapie et lÊintensification par autogreffe de cellules souches périphériques, le taux de rechute reste important. Beaucoup dÊespoir est mis dans lÊavènement des nouvelles molécules. C. Sohn *1 ; H. Fezoui 1 ; D. Bernardini 2 ; P. Grandval 2 ; C. Bresson-Cuquemelle 3 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Font-Pré, Toulon ; Service de gastroentérologie, Hôpital Font-Pré, Toulon ; 3 Service de biologie cellulaire, Hôpital Font-Pré, Toulon 2 Introduction La biopsie dÊadénopathies profondes est essentielle au diagnostic dÊhémopathie lymphoïde. Les voies dÊabord sont chirurgicales, médiastinoscopie ou cfllioscopie. LÊéchoendoscopie avec ponction à lÊaiguille fine est une technique validée qui permet un diagnostic histologique de qualité quand la cytologie, lÊimmunohistochimie et la cytométrie de flux sont combinées. Matériels et méthodes LÊobjectif était dÊévaluer, dans une étude prospective non randomisée, la faisabilité et la précision diagnostique de la ponction sous écho-endoscopie dÊadénopathies profondes, médiastinales ou rétropéritonéales (aiguilles 19 ou 22 G). Chaque prélèvement a été analysé en combinant cytologie et immunohistochimie. LÊobjectif secondaire était dÊévaluer lÊimpact diagnostique et le recours à une voie chirurgicale si échec de la technique. Résultats Treize patients hospitalisés dans le service dÊhématologie ont été inclus de janvier 2009 à octobre 2009. Tous les patients avaient des adénopathies profondes accessibles par échoendoscopie ou chirurgie, absence dans tous les cas dÊadénopathies périphériques palpables. La taille minimale de ces adénopathies est de 18 mm de diamètre. Les 13 patients (cinq femmes et sept hommes, âge moyen : 70 ans) ont eu une échoendoscopie sectorielle (Sonde Pentax FG 38 UX). Chez sept patients sur 12, on note une utilisation dÊune aiguille 19 G, cinq fois 22 G pour des contraintes techniques liées à une ponction transduodénale. Dans 64 % des cas, soit sept patients, le prélèvement biopsique est de bonne qualité et permet le diagnostic dÊhémopathie lymphoïde (lymphome folliculaire, lymphome B diffus à grandes cellules, lymphome lymphoplasmocytaire, Malt, Hodgkin). Dans 23 % des cas, trois patients, le recours à une technique chirurgicale est nécessaire à lÊobtention dÊun prélèvement biopsique de meilleure qualité. Pour un patient, le diagnostic final est celui dÊun carcinome digestif. Dans deux cas, on note des adénopathies bénignes. Conclusion La biopsie échoguidée dÊadénopathies profondes par échoendoscopie est une technique fiable et sûre, permettant une analyse histologique des adénopathies du médiastin moyen, postérieur et de la région cflliaque. Dans notre étude, dans 64 % des cas, cette technique a permis dÊaffirmer le diagnostic dÊhémopathie lymphoïde ; le taux dÊéchec est de 23 %. Cette méthode peut ainsi être proposée avant une voie dÊabord chirurgicale. Références Dujon C, et al. Rev Mal Respir 2003 ; 20 : 41-9. Palazzo L, et al. Gastroenterol Clin Biol 2003 ; 27 : 79-85 64 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 64 2/23/2010 7:18:14 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-22 05-23 Tuberculose et lymphome de Hodgkin Maladie de Hodgkin de stades avancés : BEACOPP ou ABVD ? A. Hadjeb * ; S.M.A. Benlazar ; N. Zemri ; A. El Mestari ; N. Si Ali ; K. Tayebi ; Z. Zouaoui Service dÊhématologie, CHU de Sidi-Bel-Abbès, Sidi-Bel-Abbès, Algérie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Objectif Le but de notre étude est de répertorier les cas de tuberculose survenus chez des patients traités dans notre structure pour lymphome de Hodgkin et dÊen établir les éléments épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques. Patients et méthodes Notre étude rétrospective a été menée sur des patients suivis au service dÊhématologie de Sidi-Bel-Abbès pour lymphome hodgkinien, de 1988 à 2008. Tous les patients ont initialement reçu une polychimiothérapie initiale suivie ou non dÊune radiothérapie. Le diagnostic de tuberculose était fondé sur des preuves microbiologiques ou histologiques associées aux données cliniques et radiologiques. Pour chaque malade ayant développé cette complication, nous avons noté les éléments suivants : âge au moment du diagnostic du lymphome hodgkinien, sexe, type histologique et stade de la maladie, protocole de traitement du lymphome, le siège de la tuberculose, ses éléments diagnostiques et sa date de survenue et, enfin, son évolution sous traitement. Résultats Entre 1988 et 2008, 75 patients ont été suivis et traités pour lymphome hodgkinien au service dÊhématologie du CHU de Sidi-Bel-Abbès. La tuberculose a été diagnostiquée chez quatre patients après la fin du traitement du lymphome malin, soit une prévalence de 5,3 %, il sÊagit de deux hommes et de deux femmes. LÊâge moyen au moment du diagnostic du lymphome hodgkinien était de 25 ans (22 à 31). Le traitement du lymphome était une association de chimiothérapie et de radiothérapie avec obtention dÊune rémission complète dans tous les cas. Le délai médian de survenue de la tuberculose était de 28 mois, pulmonaire dans tous les cas et associée à une péricardite chez un malade. Tous les patients ont reçu un traitement antituberculeux spécifique. LÊévolution a été fatale chez un patient, les trois autres patients répondeurs sont vivants avec un recul de 84, 96 et 168 mois. Conclusion Notre étude montre une prévalence élevée de la tuberculose après le traitement du lymphome de Hodgkin. Cette complication doit être diagnostiquée et traitée rapidement, car elle peut être fatale dans certains cas, malgré lÊévolution favorable du cancer sous-jacent. H. Eddou * ; H. El Maaroufi ; E.M. Mahtat ; S. Jennane ; N. Alamidrideb ; M. Bouaouad ; K. Doghmi ; M. Mikdame Service dÊhématologie clinique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohammed-V, Rabat, Maroc Introduction La maladie de Hodgkin (MDH) représente 30 % des lymphomes. Les stades avancés constituent environ 50 % des cas dans les pays développés, avec une rémission obtenue chez 60-70 % des patients. Matériels et méthodes CÊest une étude rétrospective menée entre avril 2004 et mars 2009 au service dÊhématologie clinique de lÊhôpital militaire dÊinstruction Mohammed-V (HMIMV) de Rabat. Elle inclut tous les cas de MDH dÊadulte avec un stade avancé. Les patients ont été séparés en deux groupes : le premier traité selon le protocole ABVD et le second par du BEACOPP escaladé. Résultats Quarante-quatre patients ont été colligés, avec une prédominance masculine (sex-ratio = 2), lÊâge moyen de nos patients est de 39,9 ans (16 à 63 ans). Le délai moyen de diagnostic est de neuf mois (1 à 36 mois). Le motif de consultation est représenté par des ADP périphériques associées et des signes généraux dans 54 % des cas, et des ADP isolées dans 25 % des cas. Sur le plan clinique, les ADP périphériques sont retrouvées chez 86 % des cas surtout au niveau cervical (68 %), et des signes B chez 84 % des cas. Le diagnostic est porté sur une biopsie ganglionnaire dans la majorité des patients et sur une biopsie osseuse pour un cas. Le type histologique scléronodulaire est prédominant (68 %) suivi des formes à cellularité mixte (23 %). Les stades III étaient retrouvés chez 20 patients (45 %), et les stades IV représentaient 41 % des cas. Le poumon et le foie sont les organes les plus touchés (respectivement huit et sept cas). Les formes de mauvais pronostic (SPI > 2) représentaient 66 % des cas. Sur le plan thérapeutique, 23 patients (dont 11 cas de stade IV, neuf cas de stade III et trois cas de stade IIB) ont été traités selon le protocole ABVD, et 21 cas (dont sept cas de stade IV, 11 cas de stade III et trois cas de stade IIB) par du BEACOPP escaladé. Pour le premier groupe, la rémission complète est obtenue chez 36 % des patients de stade IV, 45 % de stade III et 67 % de stade IIB. Le traitement a été généralement bien toléré. Pour le deuxième groupe, la rémission complète est obtenue chez 43 % des stades IV, 82 % des stades III et 33 % des stades IIB. En revanche, nous avons obtenu une rémission partielle chez 35 % des cas, et 22 % sont en échec thérapeutique. Cinquante-deux pour cent des patients ont présenté une toxicité hématologique à court terme, dont 23 % avec un grade 3 de lÊOMS et 9 % avec un stade IV. Aucun cas de leucémie aiguë ou de syndrome myélodysplasique secondaire au traitement nÊa été enregistré. Conclusion Le schéma allemand BEACOPP-esc permet, dans les formes graves, un bénéfice en termes de réponse précoce ou tardive 65 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 65 2/23/2010 7:18:15 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques par rapport au protocole standard (ABVD). Ces bons résultats sont à pondérer avec les risques de toxicité à court et à long termes qui sont plus importants avec le BEACOPP-esc. 05-25 Références Diehl V. Transfus Apher Sci 2007 ; 37 : 37-41. Eich H, et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2009 ; 75 : S3-S4. M. Ahnach * ; M. Rachid ; S. Benchekroun 05-24 Ichtyose acquise et hémopathie : à propos de cinq cas Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. R. Berrady *1 ; L. Lamchachti 1 ; H. Baybay 2 ; S. Rabhi 1 ; F.Z. Mernissi2 ; W. Bono1 1 2 Service de médecine interne, CHU Hassan-II, Fès, Maroc ; Service de dermatologie, CHU Hassan-II, Fès, Maroc Introduction LÊichtyose acquise est une affection rare qui peut révéler une hémopathie méconnue permettant un diagnostic et une prise en charge précoces. Sa réapparition témoigne dÊun tournant évolutif, impliquant un pronostic plus sombre. Observation Notre série comportait trois hommes et deux femmes âgés de 38 à 65 ans. LÊichtyose était précessive à lÊhémopathie entre deux et neuf mois. Les lésions étaient brunâtres, squameuses en écailles de poisson, diffuses, associées à des polyadénopathies et à un syndrome inflammatoire biologique. On a retenu deux cas de lymphome malin non hodgkinien, une maladie de Hodgkin, une leucémie myéloïde chronique en accélération et un processus lymphomateux indifférencié. Le traitement était basé sur la chimiothérapie et les émollients. La régression de lÊichtyose était complète dans trois cas, partielle et absente dans respectivement un cas, évoluant parallèlement dans tous les cas à lÊhémopathie sous-jacente. Discussion LÊichtyose acquise révèle rarement une pathologie systémique, une cause infectieuse, endocrinienne ou médicamenteuse. Elle peut être idiopathique, mais il sÊagit le plus souvent dÊun syndrome paranéoplasique à expression cutanée rencontré au cours des hémopathies malignes. La multiplicité des hémopathies qui peuvent en être responsables dans notre série témoigne, malgré la sensibilité de cette dermatose, de sa non-spécificité pour orienter le diagnostic vers le type dÊhémopathie, cependant elle demeure un élément de surveillance fiable. Myélome multiple chez les sujets de moins de 40 ans Service dÊhématologie, Hôpital du 20-Août, Casablanca, Maroc Introduction Le myélome multiple est une prolifération maligne plasmocytaire de la moelle osseuse, lÊâge moyen de survenue est au-delà de 60 ans, mais dans 2 % des cas le myélome peut toucher des sujets de moins de 40 ans. Nous présentons à travers notre série lÊaspect clinique, les caractéristiques biologiques, radiologiques ainsi que lÊévolution de cette pathologie chez le sujet de moins de 40 ans. Patients et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective portant sur six patients âgés de moins de 40 ans parmi 160 cas de myélome multiple tout âge confondu, colligés au service dÊhématologie, de janvier 2003 à décembre 2008. Résultats Il sÊagissait de deux hommes et de quatre femmes dÊâge moyen de 31 ans ; le principal motif de consultation était la douleur osseuse dans quatre cas, la tumeur osseuse dans trois cas, lÊatteinte rénale dans un cas. La durée dÊévolution moyenne était de 12 mois. Le bilan biologique avait révélé une augmentation de la VS dans deux cas, une hypercalcémie dans deux cas, et la B2-microglobuline était élevée dans quatre cas. Le pic monoclonal gammaglobuline était à IgG dans quatre cas, et à IgA dans deux cas ; la protéinurie de Bence Jones était positive dans trois cas. Selon la classification de Durie et de Salmon, cinq malades étaient en stade IIIA, un en stade IIIB. Le traitement instauré était une polychimiothérapie de type VAD dans cinq cas, MP dans un cas, thalidomide + dexa entretien dans trois cas, et deux patients ont reçu une radiothérapie. LÊévolution était marquée par la rémission complète dans deux cas, la rémission partielle dans deux cas, un perdu de vue et un cas de rechute. Conclusion Le myélome multiple est une affection qui peut se voir à tous les âges, elle se caractérise par son polymorphisme clinique, biologique mais surtout par le diagnostic à un stade avancé, dÊoù lÊintérêt dÊune prise en charge précoce et adéquate permettant une meilleure qualité de vie. Conclusion Une ichtyose acquise doit inciter le clinicien à chercher une affection néoplasique surtout hématologique orientée par les autres signes associés, sachant que les lésions cutanées peuvent précéder les autres signes de la maladie. 66 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 66 2/23/2010 7:18:15 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-26 Myélome multiple révélé par un nodule hépatique plasmocytaire : cas clinique et revue de la littérature F. Chaumier *1 ; A. El Yamani 1 ; R. Benoit 2 ; P. Bruandet 3 ; E. Gyan 4 ; P. Rodon 1 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Service dÊoncologie-hématologie, Centre hospitalier de Blois, Blois ; 2 Service de gastroentérologie et des maladies du foie, Centre hospitalier de Blois, Blois ; 3 Service dÊanatomie et de cytologie pathologiques, Centre hospitalier de Blois, Blois ; 4 Service dÊhématologie et de thérapie cellulaire, CHRU de Tours, Tours Introduction LÊinfiltration tumorale du foie est observée chez environ un tiers des patients atteints de myélome multiple. Cependant, les plasmocytes tumoraux forment rarement de volumineux nodules hépatiques. Il est encore moins fréquent quÊune telle masse révèle le diagnostic de myélome. Nous rapportons le cas dÊun patient, chez qui, un myélome multiple à IgG lambda a été découvert dans le bilan étiologique dÊune masse hépatique. Cas clinique Un homme de 81 ans, atteint dÊun adénocarcinome prostatique traité par radiothérapie, souffrait de douleurs périombilicales droites. LÊexamen clinique retrouvait une douleur de lÊhypochondre droit. Le reste de lÊexamen, dont le toucher rectal, était sans particularité. LÊéchographie puis le scanner abdominal montraient un nodule hépatique de 4,5 cm à la jonction des segments II et IV, compatible avec une lésion secondaire, avec une infiltration de la quasi-totalité du lobe gauche et associé à une thrombose portale. Sur le plan biologique, le CA 19-9 était élevé à 96, lÊACE, les PSA et lÊalphaffltoprotéine étaient normaux ainsi que les sérologies virales. Les phosphatases alcalines étaient élevées à 213. On retrouvait une anémie à 9,7 g/dL normochrome macrocytaire à 104 fl. Il existait une dysglobulinémie monoclonale IgG lambda sur lÊélectrophorèse des protides sanguins sous forme de deux pics quantifiés, respectivement, à 6,7 et 3,8 g/L avec chaînes lambda libres très élevées à 8 800 mg/L. La protéinurie dès 24 heures était à 3,48 g avec élimination de chaînes légères lambda libres. Il existait une insuffisance rénale avec une créatininémie à 241 ømol/L. La bêta-2-microglobuline était à 18 mg/L, les LDH à 220, la CRP à 148 et la calcémie à 2,58. La biopsie hépatique retrouvait une prolifération lymphoïde à petites cellules à nette différenciation plasmocytaire, CD138+, CD20 , CD23+, cycline D1+, CD5 , synthétisant une chaîne légère lambda. Le myélogramme montrait une moelle riche avec 44 % de plasmocytes. Les clichés radiologiques présentaient un squelette globalement déminéralisé sans lésion lacunaire nette. La prise en charge a comporté une chimiothérapie par Velcade® et dexaméthasone, une correction de lÊanémie, une hydratation et une héparinothérapie. Après une phase initiale dÊamélioration avec un meilleur état général et une diminution de la créatininémie à 145, lÊinsuffisance rénale sÊest aggravée de nouveau, et un coma progressif sÊest installé avec survenue du décès moins de trois mois après le début des symptômes. Conclusion Seuls de très rares cas de nodules hépatiques ayant permis le diagnostic de myélome multiple ont été décrits dans la littérature. Initialement présenté comme un lymphome à petites cellules B, le diagnostic a pu être porté grâce à lÊanatomopathologie, lÊimmunohistochimie et le bilan biologique. Le rôle physiopathologique des molécules de cytoadhésion est avancé. 05-27 Les lymphomes primitifs à localisation ORL S. Hamdi * ; H. Hamouda ; I. Bentahar ; N. Benlahdaia ; K. Choual Service dÊhématologie, CHU de Sétif, Sétif, Algérie Introduction Parmi les lymphomes non hodgkiniens (LNH) extraganglionnaires, les lymphomes de la sphère ORL viennent en deuxième position, après les LNH digestifs. Les principales localisations se situent au niveau de lÊanneau Waldeyer et des fosses nasales. Nous rapportons 67 cas observés entre 1995 et juillet 2009. Patients et méthodes Cette étude rétrospective regroupe 36 hommes (54 %) et 31 femmes (46 %), le sex-ratio (H/F) est de 1,16. LÊâge médian est de 50 ans (extrême : 14 85 ans). Le diagnostic est porté à la suite dÊune biopsie au niveau de la sphère ORL. LÊimmunophénotypage est fait chez 16 malades. Après un bilan dÊextension, le traitement est basé sur les protocoles suivants : COP/BLAM (n = 16) ; CHOP (n = 28) ; RCHOP (n = 11) ; COP (n = 5) ; mini-CHOP (n = 4) ; radiothérapie (n = 12). Résultats Les circonstances de découverte sont marquées par : une dysphagie (28 %), une dysphonie (22 %), une obstruction nasale (42 %), une rhinorrhée (15 %), des épistaxis chez trois malades, des troubles auditifs (14 %) et visuels (5 %). La localisation amygdalienne est la plus fréquente (52 %), cavum (24 %) fosses nasales (18 %) langue et joue (3 % chacun). Le type histologique de ces patients est diffus à grandes cellules (58 %), diffus mixte (7 %), diffus à petites cellules (10 %), folliculaire (6 %), centrocytique (3 %), LNH de phénotype T (7 %) et lymphome de faible grade de type Malt (9 %). Les stades cliniques localisés (I-II) (85 %) et étendus (III-IV) : 15 %. Chez 54 patients évaluables, la rémission complète est obtenue chez 35 patients, soit (65 %). Devenir des patients : 15 décès, 16 perdus de vue et 20 rechutes. La survie globale et la DFS sont, respectivement, de 62 et 45 % à cinq ans. Conclusion Cette étude confirme la fréquence des lymphomes ORL agressifs avec stade localisé. La localisation amygdalienne est la plus rencontrée. Le taux de RC, de SG et de DFS est dans lÊintervalle des autres études, cependant lÊoptimisation thérapeutique réside dans lÊintensification thérapeutique et la radiothérapie. 67 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 67 2/23/2010 7:18:15 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-28 05-29 Les lymphomes spléniques Lymphomes T/NK du nasopharynx S. Hamdi * ; M. Dali ; F.Z. Benkhodja ; A. Amoura ; N. Zaatout ; F. Kherbache N. Bouzid 1 ; Y. Benyoussef *1 ; Z. Bouabid 2 ; B. Achour 1 ; H. Reguaieg 1 ; M. Zaier 1 ; W. Ben Fredj 1 ; A. Khélif 1 Service dÊhématologie, CHU de Sétif, Sétif, Algérie 1 Introduction Si lÊatteinte splénique secondaire est très fréquente au cours des lymphomes, lÊatteinte primitive est rare (0,5 à 2 %). Les lymphomes primitifs spléniques sont caractérisés par la présence dÊune splénomégalie sans adénopathies superficielles, associée à une infiltration médullaire. LÊimmunophénotypage permet de faire le diagnostic différentiel entre les proliférations lymphoïdes. Nous rapportons 18 cas de lymphomes spléniques suivis entre 1998-2009. Patients et méthodes Cette étude rétrospective est composée de dix hommes et huit femmes, lÊâge moyen est de 57 ans (21 71 ans). Le diagnostic histologique est établi à la suite dÊune splénectomie (six cas) et après biopsie médullaire (12 cas). LÊimmunophénotypage est réalisé chez huit patients. Le bilan dÊextension est fait selon les modalités des LNH ganglionnaires. Protocoles employés : CHOP (n = 9) dont trois avec le rituximab, COP (n = 2), FC (n = 1), Endoxan® (n = 3). Trois patients nÊont pas été traités. Résultats Type histologique : lymphomes lymphocytaires et lymphoplasmocytaires (six cas), lymphomes de la zone marginale (cinq cas), lymphome diffus à petites cellules centrocytiques (un cas) et lymphomes à grandes cellules (six cas) dont deux cas de phénotype T. Les circonstances de découverte sont : splénomégalie, 100 % ; PS0-1, 67 % ; taux des LDH normales, 50 % ; moelle osseuse, 83 %. Les résultats thérapeutiques chez 16 patients évaluables sont : RC, huit cas (50 %) ; RP, quatre (25 %) ; échec, quatre (25 %) ; décès, cinq (31 %) ; rechute, trois (37 %). SG et DFS respectivement de 70 % et 50 % à sept ans. Conclusion Les lymphomes spléniques primitifs sont rares et ont la particularité dÊêtre associés à une atteinte médullaire. Les lymphomes indolents sont les plus fréquents. Selon la classification de lÊOMS, les lymphomes spléniques les plus fréquents sont représentés par les lymphomes de la zone marginale. Les résultats thérapeutiques sont dans lÊintervalle des séries publiées. La splénectomie associée à la chimiothérapie est le traitement de choix. Service dÊhématologie clinique, Hôpital universitaire FarhatHached, Sousse, Tunisie ; 2 Service de radiologie générale, Hôpital régional, Moknine, Tunisie Objectif Étudier les aspects épidémiologiques, thérapeutiques et évolutifs des lymphomes T/NK. Patients et méthodes Étude rétrospective de dix cas de lymphome T/NK colligés au CHU Farhat-Hached de Sousse entre 2001 et 2009. Résultats Il sÊagit de sept hommes et de trois femmes dont lÊâge moyen est de 48 ans avec des extrêmes de 26-70 ans. La symptomatologie clinique est de type rhinorrhée purulente avec obstruction nasale unilatérale μ fldème nasal dans huit cas. Une toux productive avec altération de lÊétat général dans un cas, et des céphalées temporales avec douleurs rétroauriculaires dans un cas. Le scanner facial réalisé dans tous les cas a conclu à un processus tumoral obstructif des sinus maxillaires avec destruction μ étendue des fosses nasales dans huit cas, à une sinusite chronique dans un cas et un épaississement harmonieux circonférentiel du nasopharynx dans un cas. La biopsie du nasopharynx a conclu à un lymphome T/NK dans tous les cas, la recherche de lÊEBV sur les cellules tumorales est positive dans deux cas. Le bilan dÊextension a conclu à une lésion ostéolytique et pleuropariétale avec adénopathies axillaires et médiastinales dans un cas et un nodule hépatique dans un cas. Les malades sont classés en stade IVE dans deux cas, stade IE dans six cas et stade IIE dans deux cas. Sur le plan thérapeutique : quatre patients ont été traités par quatre cures ACVBP 2 cures méthotrexate ; quatre cures Holoxan-VP16 2 cures dÊaracytine SC et une radiothérapie avec obtention dÊune rémission complète et une survie variant de 9 à 29 mois. Cinq patients ont été traités par une chimiothérapie type CHOP dont deux perdus de vue, une récidive tumorale dans trois cas, rattrapé par chimiothérapie type DHAP ou CHOP et décès dans les trois cas. Un patient âgé de 70 ans, traité par une cure mini-CEOP, est décédé par syndrome de lyse tumorale. Conclusion La radiothérapie améliore le pronostic initialement sombre. 05-30 Intérêt du dosage des chaînes légères libres dÊimmunoglobulines sériques pour le diagnostic et le suivi des gammapathies monoclonales A. Aldjoun-Bennani Laboratoire dÊhématologie, Hôpital Cheikh-Zayed, Rabat, Maroc Introduction La recherche et surtout la quantification des chaînes légères libres dÊimmunoglobulines sériques ou urinaires ont toujours été associées à de multiples contraintes analytiques. Le dosage 68 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 68 2/23/2010 7:18:15 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques des chaînes légères libres permet de surmonter une partie de ces difficultés. Ce dosage trouve sa place dans le diagnostic, lÊévaluation de la réponse et le pronostic du myélome à chaîne légère, du myélome non secrétant et de lÊamylose AL. Il pourrait remplacer le suivi urinaire de la protéine de Bence-Jones chez les patients avec myélome à chaîne légère. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Matériels et méthodes Nous vous présentons les résultats préliminaires dÊune étude prospective portant sur une cohorte de patients suivis au sein de notre formation pour dysglobulinémie monoclonale, et chez qui le dosage des chaînes légères libres sera effectué en association au bilan classique de diagnostic et de suivi de ce type de pathologies. Résultats Les premiers résultats portent sur 25 patients, 60 % dÊentre eux sont de sexe masculin. LÊâge moyen des malades est de 69 ans, rappelant que les dysglobulinémies sont plus fréquentes chez le sujet âgé. Plus de la moitié des patients souffrent dÊune gammapathie monoclonale de signification indéterminée GMSI, le quart présente un myélome. Nous avons objectivé dans la plupart des cas, des bandes homogènes monoclonales migrant en gamma. La répartition des isotypes est comparable à celle de la population mondiale : 40 % dÊIgG lambda, 20 % dÊIgG kappa, viennent ensuite les isotypes IgA lambda, IgM lambda, IgD lambda. Le calcul du rapport du dosage des chaînes légères libres kappa sur lambda ÿ RKL Ÿ sÊest révélé anormal dans 65 % des cas de myélome multiple, 25 % des GMSI, 100 % des plasmocytomes solitaires. Ce chiffre demeure relativement bas, mais cela est expliqué par le fait que ces dosages nÊont pas été effectués au diagnostic mais pendant le suivi des malades. Conclusion Le but de ce travail est de faire le point sur les performances et les limites de ce dosage en pratique courante au laboratoire, et dÊanalyser ses principales indications en pratique clinique. avec un facteur de risque à la rechute) étaient éligibles pour une simple autogreffe. LÊanalyse a été faite en intention de traiter. Résultats Le suivi médian est maintenant de 6,5 ans. Parmi les patients à haut risque, 105 (70 %) ont reçu une double autogreffe ; parmi les patients à risque intermédiaire, 92 (97 %) ont eu une simple autogreffe. LÊobjectif primaire, le délai jusquÊau second échec (FF2F) estimé à cinq ans, mesuré de la date dÊinclusion à la progression, à la rechute ou au décès de toute cause était de 76 % (IC 95 % : 67-85 %) et de 47 % (IC 95 % : 40-56 %) pour le groupe à risque intermédiaire et le groupe à haut risque, respectivement. La survie globale estimée à cinq ans était de 87 % (IC 95 % : 80-95 %) et de 58 % (IC 95 % : 51-67 %) pour le groupe à risque intermédiaire et le groupe à haut risque, respectivement. Pour les patients réfractaires primaires et les patients en première rechute défavorable, le FF2F estimé à cinq ans était respectivement de 41 % (IC 95 % : 31-54 %) et de 54 % (IC 95 % : 44-67 %), sans différence significative (p = 0,08) ; de même, la survie globale estimée à cinq ans pour ces patients était respectivement de 52 % (IC 95 % : 42-65 %) et de 63 % (IC 95 % : 53-76 %) sans différence significative (p = 0,16). Il nÊy avait pas de différence pour les patients en réponse partielle ou en réponse complète avant double autogreffe. La toxicité de la procédure nÊétait pas majorée en cas de double autogreffe par rapport à la simple autogreffe. Conclusion LÊautogreffe simple est appropriée pour les patients à risque intermédiaire. Pour les patients à haut risque, les résultats de cette étude suggèrent un bénéfice de la double autogreffe pour les patients en réponse partielle ou chimiorésistants au traitement cytoréducteur, mais pas pour les patients en réponse complète à ce traitement. 05-32 05-31 Résultats à long terme du protocole H96 GELA/ SFGM-TC : traitement de rattrapage par simple ou double autogreffe en fonction du risque pour les lymphomes de Hodgkin réfractaires ou en première rechute 1 2 D. Sibon * ; M. Resche-Rigon ; P. Brice 1 2 1 Service dÊhémato-oncologie, Hôpital Saint-Louis, Paris ; Département de biostatistiques, Hôpital Saint-Louis, Paris Objectif Analyser les résultats à long terme du protocole GELA/SFGM-TC H96 stratifiant en fonction du risque, le traitement de rattrapage par simple ou double autogreffe des lymphomes de Hodgkin réfractaires ou en première rechute. Patients et méthodes Les patients à haut risque (n = 150, soit réfractaires primaires, soit en première rechute avec au moins deux facteurs de risque parmi : rechute inférieure à 12 mois, stade III ou IV à la rechute, et/ou rechute en territoire irradié) étaient éligibles pour une double autogreffe. Les patients à risque intermédiaire (n = 95, Lymphome diffus à grandes cellules B du sujet jeune moins de 65 ans : évaluation de la réponse au protocole R-CHOPl N. Ait-Amer * ; F. Tensaout ; F. Belhadri ; F. Boukhemia ; N. Abdennebi ; N. Boudjerra ; R.M. Hamladji Service dÊhématologie-greffe de moelle osseuse, Centre Pierreet-Marie-Curie, Alger, Algérie Introduction De mars 2006 à août 2009, 48 patients (pts) âgés de moins de 65 ans atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) ont été traités par le protocole R-CHOP. Patients et méthodes Il sÊagit de 48 pts dont lÊâge médian est de 45 ans (17-61 ans), le sex-ratio est de 1,18 (26 hommes/22 femmes). Stades cliniques (SC) selon la classification dÊAnn-Arbor : SC localisés 24 (50 %) dont trois localisations médiastinales primitives, SC étendus 24 (50 %) ; à noter que 14 (29 %) sont des formes massives (Bulky). Les groupes pronostiques selon lÊIPI aa : faible risque 13 (27 %), intermédiaire faible 12 (25 %), intermédiaire élevé 13 (27 %) et risque élevé 10 (21 %). Le protocole R-CHOP21 (rituximab 375 mg/m j1) à raison de quatre à huit cures (moyenne six 69 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 69 2/23/2010 7:18:15 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques cures) a été utilisé chez les 48 pts, trois pts sont non évaluables (2PDV-1 DCD après deux cures). LÊévaluation a été faite après chaque cure et en fin de traitement. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Résultats Quarante-cinq pts évaluables, sur un suivi médian de 18 mois (4 à 38 mois), ont obtenu : résultats globaux : 37 réponses (82 %) dont 22 rémissions complètes (RC), 15 rémissions partielles (RP) et huit échecs (18 %). Résultats selon les groupes pronostiques : dans les groupes à risque faible 11 réponses (92 %) dont neuf RC, deux RP et un échec (8 %). Dans lÊintermédiaire faible neuf réponses (81 %) dont quatre RC, cinq RP et deux échecs (18 %). Dans le groupe intermédiaire élevé neuf réponses (75 %) dont six RC, trois RP et trois échecs (25 %). Dans le groupe à risque élevé huit réponses (80 %) dont trois RC, cinq RP et deux échecs (20 %). Dans lÊensemble le protocole a été bien toléré. Conclusion Le protocole R-CHOP nous a permis dÊobtenir 80 % de réponse dont 58 % de RC dans les groupes à risque faible et intermédiaire faible, et 74 % de réponse dont 40 % de RC dans les groupes à risque intermédiaire élevé et élevé. 05-33 Neuropathie anti-MAG et maladie de Waldenström : étude descriptive monocentrique chez 42 patients ; intérêt de lÊimmunothérapie 1 2 3 3 M.A. Hospital * ; S. Dragomir ; J. Neil ; L. Musset ; S. Choquet 1 ; J.M. Leger 2 ; K. Viala 2 ; V. Leblond 1 1 Service dÊhématologie clinique, Groupe hospitalier PitiéSalpêtrière, Paris ; 2 Service de neurologie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris ; 3 Laboratoire dÊimmunochimie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris Introduction La maladie de Waldenström (MW) présente des complications neurologiques dont la principale forme est une neuropathie sensitive chronique progressive démyélinisante liée à une activité antigaine de myéline (anti-MAG) de lÊimmunoglobuline M monoclonale (IgM). Nous avons revu les données de 42 patients suivis entre 1997 et 2009 pour une neuropathie anti-MAG. Les caractéristiques cliniques, biologiques et électrophysiologiques ont été recueillies avant et après traitement : âge médian 65 ans (56-73), sexe masculin : 21, taux d'IgM moyen : 9,5 g/L, taux médian d'anticorps anti-MAG : 63 100 BTU (24 500-70 000). Aucun des patients ne présentait d'autres critères d'institution de traitement (2th International Workshop) que celui dÊune neuropathie invalidante ou rapidement progressive. Dans 26 cas, il existait une MW avec une infiltration lymphoplasmocytaire médullaire. Résultats En première ligne, 24 patients ont reçu du chloraminophène (CHL), cinq du rituximab (RTX), cinq du RTX associé à de la chimiothérapie, un de la chimiothérapie, cinq des immunoglobulines polyvalentes (IgIV) et deux du CHL et des IgIV. On notait un arrêt de la progression de la maladie chez 32 patients (19 patients traités par CHL, dix traités par RTX seul ou en association, un traité par IgIV, un par chimiothérapie et un par CHL et IgIV). Dix patients étaient en échec du traitement de première ligne (cinq après CHL, quatre après IgIV et un après IgIV et CHL). Tous ont répondu au RTX seul ou en association à de la chimiothérapie. Seize patients ont rechuté dont 13 traités par CHL (délai médian de rechute de trois ans [2,75-3,5]). Treize patients ont reçu du RTX seul ou en association, deux de la chimiothérapie seule et un du CHL. On notait un arrêt de la progression de la maladie chez 14 patients. On n'observait pas de différence significative dans la variation du pic IgM et du taux d'anticorps anti-MAG avant et après traitement dans le groupe répondeur et non répondeur. Discussion En première ligne et en rechute, lÊefficacité clinique du RTX seul ou associé à de la chimiothérapie était de 100 %, alors que le CHL nÊa donné que 75 % de réponse (p = 0,08) avec 65 % de rechute. Les IgIV nÊont pas été efficaces. Conclusion Le RTX seul ou en association est plus efficace que les alkylants en première ligne comme en rechute, sans effet secondaire notable. La réponse au traitement permet une stabilité dans 95 % des cas, et une amélioration clinique chez un tiers des patients. Les données sur la durée de la réponse et la sur survie sont en cours dÊactualisation. 05-34 Lymphome osseux B primitif : à propos dÊun cas N. Dali 1 ; M. Allouda 1 ; M. Djennane 2 ; K. Ait Seddik 1 ; A. Ouanes 1 ; S. Gherras 1 ; H. Aftisse 1 ; K. Benallaoua 1 ; H. Ait Ali *1 1 Service dÊhématologie, CHU de Tizi Ouzou, Tizi Ouzou, Algérie ; 2 Service de rhumatologie, CHU Tizi Ouzou, Tizi Ouzou, Algérie Introduction Les lymphomes osseux primitifs (LOP) : représentent 1 % de lÊensemble des lymphomes, 5 % des présentations extranodales et 7 % de lÊensemble des tumeurs osseuses malignes. Nous rapportons lÊobservation dÊun patient atteint dÊun LNH B à localisations osseuses diffuses exceptionnelles. Patients et méthodes Homme de 65 ans, sans antécédents, qui présente depuis deux mois des douleurs osseuses. Clinique : tuméfaction siégeant au niveau de la clavicule droite, fixe, sans signes inflammatoires en regard. Imagerie : processus lésionnel tumoral ostéolytique très important (tibia péroné-carpes-métacarpes-humérus, cubitus, radius, tarses, métatarses, fracture de la clavicule, crâne) faisant évoquer un diagnostic de métastases osseuses ou maladie de paget. LÊhistologie de la biopsie claviculaire conclue à un plasmocytome mais le bilan dÊun myélome multiple était négatif. Résultats Évolution : dégradation rapide de lÊétat général, apparition de nodules cutanés multiples. Biologie : hypercalcémie maligne à 200 mg/L traitée par biphosphonate. LÊhistologie : LNH de haut grade de malignité de phénotype B. Le patient a bénéficié dÊune chimiothérapie : trois cures de R-CHOP avec une réponse favorable à 60 %, mais malheureusement il a présenté une 70 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 70 2/23/2010 7:18:15 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques toxicité cardiaque. Les traitements de relais étaient sans succès avec apparition dÊautres localisations notamment cérébrales et ophtalmiques. Le malade est vivant en échec thérapeutique. Conclusion Notre observation est exceptionnelle par la localisation osseuse diffuse, mais ayant les mêmes particularités paracliniques et histologiques que celles rencontrées dans la littérature. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 05-35 Résultats préliminaires de lÊintérêt de la tomoscintigraphie au MIBI pour la prédiction de la réponse à la chimiothérapie lors du bilan initial des lymphomes de haut grade et des maladies de Hodgkin : à propos dÊune étude prospective de 81 patients M.P. Gourin *1 ; J. Monteil 2 ; B. Marin 3 ; S. Girault 1 ; N. Dmytruk 1 J. Abraham 1 ; A. Olivrie-Gamaury 1 ; N. Weinbreck 4 ; A Jaccard 1 ; J. Feuillard 5 ; D. Bordessoule 1 1 Service dÊhématologie clinique et de thérapie cellulaire, CHU Dupuytren, Limoges ; 2 Service de médecine nucléaire, CHU Dupuytren, Limoges ; 3 UFRCB, CHU Dupuytren, Limoges ; 4 Laboratoire dÊanatomie pathologique, CHU Dupuytren, Limoges ; 5 Laboratoire dÊhématologie, CHU Dupuytren, Limoges Introduction La chimiorésistance est la première cause dÊéchec au traitement (T) des lymphomes hodgkiniens (H) et non hodgkiniens (LNH). La scintigraphie au 99mTc-MIBI, utilisée en cardiologie et en endocrinologie, a une fixation dépendante des efflux cellulaires, qui peut être informative sur la prédiction de résistance en imagerie oncologique. Cette technique peut-elle être utilisée comme un outil prédictif de lÊobtention de la rémission complète après T dans les H ou LNH ? Patients et méthodes Cette étude prospective monocentrique effectuée entre octobre 2005 et novembre 2008 a inclu, après recueil du consentement éclairé, lors du bilan initial (BI), les P supérieurs ou égaux à 18 ans, avec une histologie de H, LNH de haut grade ou folliculaire (LF). Le BI final comportait TDM et/ou TEP Scan. Critères dÊexclusion : grossesse, allaitement, absence de couverture sociale ou début de corticoïdes. Le MIBI effectué au BI comprenait une injection de 20 mCi de traceur suivie dix minutes après de lÊacquisition des images. Les taux de réponses complètes (RC) et incomplètes (IR) en fin de première ligne T ont été évalués et comparés à la fixation du MIBI. Résultats Ont été inclus 81 P, sex-ratio : 1,6, âge médian : 55 ans (1884). Dc : LNH agressif : 48,2 % (n = 39), LF : 9,9 % (n = 8), H : 41,9 % (n = 34) de stades AA I : 6,2 % (n = 5), II : 43,2 % (n = 35), III : 12,3 % (n = 10) et IV : 38,3 % (n = 31). Score pronostic favorable (fav) : 41,18 % des H (n = 14), intermédiaire (int) : 47,06 (n = 16), défavorable (déf) : 11,76 % (n = 4). Score FLIPI fav : 25 % des LF (n = 2), int : 62,5 % (n = 5), déf : 12,5 % (n = 1). Score IPI aa faible : 29 % des LNH (n = 9), int faible : 32,2 % (n = 10), int haut : 19,4 % (n = 6), haut : 19,4 % (n = 6). Tous les P ont reçu de la chimiothérapie en première ligne et si pronostic déf, une consolidation par radiothérapie : 27,2 % (n = 22) ou autogreffe CSP : 8,5 % (n = 7). Évaluation chez 75/81 P (76 % MIBI+ [n = 57] et 24 % MIBI [n = 18]), 6/81 décès (toxicité n = 3 ou échec n = 3). En fin de première ligne, obtention de la RC chez 82 % des MIBI+ (n = 48/57) et 83 % des MIBI (15/18), sans différence significative selon lÊhistologie, avec des localisations (loc) thoraciques (Th) : 59,3 % (n = 48), thoracoabdominales (ThA) : 24,7 % (n = 20), abdominales (A) : 13,6 % (n = 11), crânienne : 1,2 % (n = 1) et genou : 1,2 % (n = 1). Les P avec une loc Th étaient à 83 % MIBI+ (n = 40) contre 17 % MIBI (n = 8), 70 % une loc ThA étaient MIBI+ (n = 14) contre 30 % MIBI (n = 6) et 63 % une loc A MIBI+ (n = 7) contre 37 % MIBI (n = 4). Pour les 81 P, OS et PFS à trois ans = 90 et 79 % sans différence significative selon le MIBI. Sensibilité du MIBI = 80,8 %, spécificité : 27,6 %, VPP : 66,7 %, VPN : 44,4 %. Conclusion Cette étude sur 81 P inclus prospectivement ne retrouve pas la VPP ou VPN de la littérature du MIBI pour évaluer la chimiorésistance dans les LNH agressifs, LF et H. LÊabsence de fixation du MIBI ne permet pas de prévoir lÊobtention de la RC à la fin du T dÊinduction dans notre population. Références Liang JA et al. JCO 2002 ; 32 : 140-5 Kao CH et al. Int J Cancer 2001 ; 95 : 228-31 05-36 Résultats du schéma RiPAD+C du groupe GOELAMS associant une immunochimiothérapie incluant le bortézomib dans le traitement de première ligne des lymphomes à cellules du manteau du sujet âgé R. Houot *1,13 ; S. Le Gouill 2,13 ; C. Mounier 3,13 ; K. Bouabdallah 4,13 ; M. Ojeda Uribe 5,13 ; D. Senecal 6,13 ; M. Alexis 7,13 ; M. Arakelian 8,13 ; M. Gardembas 13 ; O. Tournilhac 10,13 ; P. Rodon 11,13 ; R. Gressin 12 1 Service dÊhématologie, CHRU Pontchaillou, Rennes ; Service dÊhématologie, CHU de Nantes, Nantes ; 3 Service dÊhématologie, CHU de Saint-Étienne, Saint-Étienne ; 4 Service dÊhématologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux ; 5 Service dÊhématologie, Centre hospitalier, Mulhouse ; 6 Service dÊhématologie, CHRU de Tours, Tours ; 7 Service dÊhématologie, Centre hospitalier régional, Orléans ; 8 Service dÊhématologie, Hôpital Cochin, Paris ; 9 Service dÊhématologie, CHU dÊAngers, Angers ; 10 Service dÊhématologie, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand ; 11 Service dÊhématologie, Centre hospitalier, Blois ; 12 Service dÊhématologie clinique, CHU de Grenoble, Grenoble ; 13 GOELAMS 2 Introduction Dans les LCM, le taux de réponse au VAD + C (vincristine, adriblastine, dexaméthasone, chlorambucil) est semblable au CHOP avec une hématotoxicité moindre. Le rituximab et le bortézomib ont montré leur intérêt dans les lymphomes à cellules du manteau (LCM). Nous avons voulu évaluer en première ligne lÊadjonction du rituximab et du bortézomib au schéma VAD + C 71 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 71 2/23/2010 7:18:16 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. (substitution de la vincristine par le bortézomib) (schéma RiPAD) chez des sujets âgés (65-80 ans) présentant un LCM. Patients et méthodes Il sÊagit dÊune phase II non randomisée dont lÊobjectif principal était la réponse globale après quatre cycles et les objectifs secondaires, la réponse globale et la RC après six cycles, la survie, et lÊévaluation de la tolérance. Un cycle de RiPAD + C, associe toutes les cinq semaines, rituximab 375 mg/m2 à J1 ; bortézomib 1,3 mg/m2 IVD à J1, 4, 8 et 11 ; adriblastine 9 mg/m2 de J1 à J4 IV continue ; dexaméthasone 40 mg de J1 à J4 et chlorambucil 12 mg DT PO de J20 à J29. Les patients recevaient quatre cycles avant une évaluation intermédiaire selon les critères de Cheson 1999. Les répondeurs (RP > 50 %) recevaient deux cycles supplémentaires. Résultats Trente-neuf pts dÊâge moyen 72 ans ont été inclus entre juin 2007 et décembre 2008. Après relecture centralisée, 11 ont une forme blastoïde (30 %), 35 % un Ki-67 élevé (> 30 %), 47 % des LDH élevées et 80 % un MIPI intermédiaire/élevé. Vingt-cinq pts sur 38 analysés (65 %) ont reçu les six cycles, quatre ont arrêté pour toxicité, huit pour non-réponse ou progression et un pour refus. Le taux de réponse globale était de 80 % (30 pts) après quatre cycles dont 20 pts (50 %) en RC/RCu et de 75 % (26/35 analysés) après six cycles dont 21 pts (60 %) en RC. Avec un suivi médian de 11 mois, la médiane de survie globale nÊest pas encore atteinte alors que la PFS est de 20 mois. En analyse univariée, les deux facteurs prédictifs de PFS sont le taux de LDH et le Ki67. Sept pts (18 %) ont présenté une neuropathie sensitive et/ou algique de grade 3. Trois pts (9 %) ont présenté une neutropénie fébrile durant le traitement. Douze pts (34 %) ont dû être hospitalisés en raison dÊune toxicité. Neuf pts sont décédés, sept de progression et deux de toxicité. Conclusion Le schéma RiPAD + C apparaît efficace sur cette population de sujets âgés porteurs de MCL particulièrement agressifs. La PFS est encourageante, sous réserve dÊun suivi médian encore court. Enfin, la toxicité paraît acceptable pour cette population fragile. ¤ notre connaissance, il sÊagit de la première étude évaluant une chimiothérapie comportant du bortézomib en première ligne chez des sujets âgés présentant un LCM. 05-37 Place du rituximab dans la leucémie à tricholeucocytes : à propos de neuf patients cas de neutropénie profonde. LÊinterféron alpha, recommandé en cas de neutropénie profonde, est également très efficace mais peut poser des problèmes liés à sa tolérance, notamment chez les sujets âgés ou porteurs de comorbidités. Compte tenu de lÊefficacité de ces deux traitements de référence et de la faible fréquence de la leucémie à tricholeucocytes, le rôle du rituximab est mal défini dans cette affection. Cependant, son profil de tolérance favorable et lÊexpression forte du CD20 à la surface des tricholeucocytes pourraient justifier son utilisation chez certains patients. Patients et méthodes Nous avons étudié rétrospectivement les neuf patients suivis dans le service ayant reçu du rituximab pour une leucémie à tricholeucocytes. Résultats LÊâge médian était de 52 ans (42-86), le sex-ratio (M/F) de 2/1, la médiane de suivi de 18 mois (5-56). Cinq patients ont reçu le rituximab en première ligne, quatre lÊont reçu pour des rechutes après analogues de purines. Les indications du rituximab étaient motivées par un risque infectieux important en rapport avec des neutropénies/monocytopénies (neuf patients) parfois associées à des comorbidités contre-indiquant lÊinterféron alpha (cinq patients). Pour quatre patients, le rituximab a été utilisé comme traitement dÊinduction afin de diminuer le risque infectieux avant une consolidation par analogues de purines. Le nombre médian dÊinfusions de rituximab est de quatre (2-8). Le taux de réponse au rituximab est de 77 % (sept patients), dont 33 % de réponses complètes (trois patients). Les quatre patients ayant reçu le rituximab en induction ont obtenu une réponse partielle, convertie en rémission complète sans complication infectieuse chez les trois patients actuellement évalués après la consolidation (les données du quatrième patient seront actualisées au moment du congrès). Parmi les cinq patients ayant reçu le rituximab sans consolidation, trois ont obtenu une réponse complète et deux nÊont pas répondu (un échec et un arrêt pour intolérance). Les trois patients en réponse complète le sont toujours avec un suivi médian de 24 mois (20-50). Conclusion Le rituximab a une efficacité vis-à-vis de la leucémie à tricholeucocytes et un profil de tolérance favorable. Son utilisation peut se discuter au cas par cas chez certains patients exposés à un risque élevé de toxicité des traitements de références (neutropénies profondes, rechutes précoces postanalogues de purines, sujets âgés, comorbidités). J.V. Malfuson* ; T. Fagot ; B. Souleau ; T. de Revel Service dÊhématologie, HIA Percy, Clamart Introduction La leucémie à tricholeucocytes est un syndrome lymphoprolifératif B chronique rare, se révélant le plus souvent par une pancytopénie parfois accompagnée de splénomégalie. Sa prise en charge a été grandement facilitée par lÊinterféron alpha, puis par les analogues de purines. Les analogues de purines permettent des taux de rémission complète supérieurs à 75 % au prix dÊune immuno- et myélosuppression significatives rendant leur utilisation difficile en 05-38 Résultats thérapeutiques des stades localisés de la maladie de Hodgkin de lÊenfant H. Driouchi Service dÊhématologie 20-Août CHU de Casablanca, Casablanca, Maroc Introduction Les stades localisés de la maladie de Hodgkin de lÊenfant sont reconnus par leur bon pronostic. Le but de ce travail est dÊéva- 72 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 72 2/23/2010 7:18:16 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. luer la prise en charge des malades aux stades localisés selon les groupes pronostiques. Suivis et pris en charge au service dÊhématologie et dÊoncologie pédiatrique durant les huit dernières années. Patients et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective étalée de janvier 2000 à décembre 2008 incluant tous les patients ayant une maladie de Hodgkin de novo (âge ª 18 ans), diagnostiquée et confirmée histologiquement selon la classification de lÊOMS avec étude immunohistochimique associée. Le bilan comprend un examen clinique complet, un bilan biologique (NFS, bilan hépatique, bilan inflammatoire, LDH, sérologies virales) et un bilan radiologique (Rxthorax, échoabdominale, TDM thoracoabdominopelvienne), et BOM si signes B. Le traitement était à base de chimiothérapie suivie dÊune radiothérapie sur IF. Résultats Quarante-quatre patients ont été, 25 filles et 19 garçons avec un sex-ratio F/M : 1,3, lÊâge moyen de cette série était dix ans (4-17 ans), le délai moyen de diagnostic était de neuf mois (3 semaines-36 mois), la notion de consanguinité était retrouvée chez 9 % des malades, le principal motif de consultation était la constatation dÊadénopathies périphériques chez tous nos patients dont la majorité cervicale (≥ 10 cm dans 13 % cas), les signes B étaient présents dans 22 % des cas. Le type histologique scléronodulaire était prédominant dans 70 % des cas, suivi de cellularité mixte (27 %), non précisé dans un cas, le performance status selon lÊOMS était 0-1 dans 80 % des cas, les stades II étaient prédominants (90 % des cas ). Quarante patients étaient évaluables. Le traitement était à base de chimiothérapie type VAMP dans 38 % et 2OPPA + 4COPP dans 30 et 18 % ABVP et un seul patient de cette série a reçu ABVD, suivi de radiothérapie chez 86 % cas. LÊévolution a été marquée par RC chez 37 cas (90 %), quatre perdus de vue au cours du traitement, deux reprises évolutives et un décès par progression de la maladie. Discussion Les stades localisés de la maladie de Hodgkin de lÊenfant sont reconnus par leur bon pronostic, on parle même dÊune guérison. Conclusion Les stades localisés de la maladie de Hodgkin dans cette série sont un modèle de réussite en oncologie pédiatrique (taux de rémission complète estimée à 90 %), les types scléronodulaires sont majoritaires ainsi que les stades II, le diagnostic précoce est fondamental afin de réduire le long délai avant le diagnostic. 05-39 Leucémie/lymphome de type T de lÊadulte associée au human T lymphotropic virus de type 1 révélé par un syndrome dÊhyperéosinophilie majeure : à propos dÊun cas C. Mohr *1 ; P. Zunic 1 ; A. Clabe 2 ; C. Lemonnier 2 ; S. Ihamouine 3 ; E. Antok 3 ; J.E. Kahn 4 ; O. Hermine 5 1 Service dÊhémato-oncologie, Groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre ; 2 Laboratoire dÊhématologie, Groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre ; 3 Service de réanimation polyvalente, Groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre ; 4 Service de médecine interne, Hôpital Foch, Suresnes ; 5 Service dÊhématologie clinique, Groupe hospitalier Necker-Enfants-Malades, Paris Introduction Les hémopathies lymphoïdes malignes font partie des étiologies à rechercher dans les syndromes hyperéosinophiliques. La gravité potentielle de lÊatteinte organique due à une hyperéosinophilie majeure en fait une urgence vitale. Nous rapportons ici un cas de syndrome hyperéosinophilique avec atteinte cardiaque, pulmonaire et neurologique révélant une leucémie/ lymphome de type T de lÊadulte. Observation Madame S., 55 ans, réunionnaise dÊorigine malgache, est suivie depuis 18 mois pour une hyperéosinophilie majeure à 2 giga/litre avec une éruption cutanée diffuse et isolée. Les causes médicamenteuse, parasitaire et allergique ont été initialement recherchées et écartées. Elle est hospitalisée en réanimation dans un tableau de défaillance multiviscérale secondaire à une myocardite, une pneumopathie à éosinophiles et une atteinte neurologique. ¤ lÊhémogramme, on note une hyperleucocytose à 74, 53 giga/litre dÊéosinophiles et 9 giga/litre de lymphocytes. LÊenquête étiologique a permis de porter le diagnostic de leucémie/lymphome de type T de lÊadulte variant type chronique devant la présence dÊune population lymphoïde T clonale (réarrangement TCR positif) de phénotype aberrant, avec, aux frottis sanguins, de nombreuses cellules sezaryformes CD25 positives et une sérologie human T lymphotropic virus de type 1 positive. Les transcrits FIP1L1-PDGFRA et BCR-ABL sont négatifs ; le caryotype médullaire est normal ; le myélogramme et la biopsie ostéomédullaire sont le siège dÊune infiltration éosinophile isolée. Un infiltrat lymphocytaire T dermique superficiel est décelé aux biopsies cutanées. Les manifestations cliniques de lÊhyperéosinophilie ont totalement régressé après plusieurs jours de bolus de corticoïdes et hydroxyuré avec normalisation de lÊhémogramme. LÊassociation dÊinterféron alpha et de zidovudine, traitement spécifique de la leucémie/lymphome de type T de lÊadulte, a pu être ainsi débutée. Discussion Les hémopathies malignes T et les infections virales sont classiquement responsables dÊune hyperéosinophilie, le plus souvent modérée et asymptomatique, par hypersécrétion cytokinique (interleukine-5 principalement) stimulant lÊéosinophilopoïèse. Ces diagnostics doivent toujours être recherchés avant dÊévoquer lÊhypothèse de syndrome hyperéosinophilique idiopathique. 73 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 73 2/23/2010 7:18:16 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Conclusion LÊoriginalité de lÊobservation tient au retentissement extrêmement sévère de lÊhyperéosinophilie, incluant notamment une atteinte cardiaque, plus classiquement observée dans les formes myéloprolifératives de syndrome hyperéosinophilique. mées, globale et sans progression, étaient à 62 et 68 %. Aucun facteur ni clinique, ni biologique nÊa été retrouvé prédictif de la SG, alors quÊun taux élevé de LDH (p = 0,002) et lÊabsence de RC en fin de traitement (p = 0,01) étaient significativement liés à une SSP plus courte. Références Roche-Lestienne C et al. Hématologie 2008 ; 14 : 442-51 Klion A D. Blood 2009 ; 114 : 3736-41 Conclusion Un traitement par ABVD et dérivés dÊABVD a été réalisé chez 92 % des pts, et a permis une RC chez 34 pts. Les pts âgés sans comorbidité peuvent recevoir un traitement proche de celui des pts jeunes en associant lorsque nécessaire les mesures adaptées dÊune prise en charge oncogériatrique. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 05-40 Les traitements curateurs, ABVD ou dérivés dÊABVD, sont réalisables chez les patients âgés ou très âgés, présentant un lymphome de Hodgkin S. Talhi 1 J. Lazarovici 1 ; V. Roland 1 ; D. Sibon 1 ; C. Fermé 2 ; P. Brice 1 ; C. Thieblemont *1 1 Service dÊhématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris ; 2 Service dÊhématologie, IGR, Villejuif Introduction Les pts âgés de plus de 60 ans atteints de LH ont un pronostic moins favorable que les pts jeunes. Un traitement mal adapté, une tolérance plus difficile, les comorbidités pourraient expliquer cette différence. Cette étude rétrospective a été réalisée pour évaluer les caractéristiques cliniques et biologiques, décrire les traitements, les toxicités et déterminer les facteurs pronostiques de survie. Patients et méthodes De 1987 à juillet 2009, 52 pts de 60 à 89 ans (médiane 69) ont été pris en charge pour un LH. Le sex-ratio était de 1,5. Au moins une comorbidité était présente chez 28 pts (60-70, 46 % ; 70-80, 50 % ; > 80, 80 %), classée de grade supérieur à 2 de Charlson chez 15. Le traitement initial a été une chimiothérapie avec anthracycline (n = 48) ABVD (n = 33), MOPP/ABV hybride (n = 9), EBVP (n = 6) , et sans anthracycline (n = 2) COPP (n = 1), gemcitabine vinorelbine (n = 1). La radiothérapie des territoires initialement atteints a été réalisée chez 18 pts, après chimiothérapie (n = 17) ou exclusive (n = 1). Résultats Sur le plan histologique, 82 % des pts présentaient un LH scléronodulaire, 16 % un LH à cellularité mixte, 2 % (n = 1) un LH avec déplétion lymphocytaire, et 2 % (n = 1) un Poppema. Le stade était disséminé chez 30 pts (médullaire n = 2, poumon n = 16). La moitié des pts présentaient des symptômes B, mais 79 % avaient un PS 0-1. Une forte masse tumorale supérieure à 7 cm nÊétait retrouvée que chez cinq pts. Sur le plan biologique, une anémie (Hb < 10,5 g/dL) était présente chez quatre pts, une hyperleucocytose (GB > 15 103/L) chez deux pts, et une hypoalbuminémie (< 40 g/L) chez 11 pts. Le taux de LDH était élevé chez 21 pts. Les toxicités immédiates ont été hématologiques (n = 6), neurologiques (n = 3), cardiaques (n = 2), pulmonaires (n = 3), amenant une réduction des doses (n = 7) ou de cycles (n = 2). Vingt-deux pts sont décédés, de progression (n = 8) ou dÊautres causes (n = 10) (inconnue, n = 2). Une RC a été obtenue chez 34 (70 %) pts (24 après ABVD, quatre après EBVP, six après hybride). Une progression était observée chez 13 pts. ¤ cinq ans, les survies actuarielles esti- 05-41 Évaluation de la prise en charge des lymphomes à grandes cellules au CHU dÊOran, Algérie L. Zatla * ; R. Mrabet ; F. Touhami ; W. Sfaoui ; Y. Rahal ; H. Touhami Service dÊhématologie, CHU dÊOran, Oran, Algérie Introduction Les lymphomes (LNH) représentent le cinquième type de cancer en termes de fréquence. Ils représentent 53 % des hémopathies malignes prises en charge au service dÊhématologie du CHUO. Notre but est de faire lÊévaluation du consensus de prise en charge des LNH ganglionnaires à grandes cellules dans le cadre du groupe dÊétude des lymphomes en Algérie (GEAL). Patients et méthodes Quatre-vingt-seize patients atteints dÊun LNH à grandes cellules ont été colligés sur une période de 43 mois du début du mois de janvier 2006 à août 2009. ˜ge médian : 55,8 ans (16 à 85 ans). Sex-ratio : 0,57. Résultats Trente-deux pour cent des patients résident à Oran. Soixantequinze patients sont des LNH ganglionnaires, dix des LNH à localisation ORL, sept gastro-intestinaux et quatre pour les autres localisations. Douze patients au stade I, 28 au stade II, 16 au stade III et 40 au stade IV. LÊimmunohistochimie a été réalisée chez 65 % des patients pour lÊannée 2009 contre 28 % pour 2006. LÊévaluation thérapeutique a été réalisée chez 74 patients. Pour les 37 patients âgés de moins de 60 ans, traités par R-CHOP : 26 rémissions complètes (RC), six réponses partielles (RP), deux échecs, quatre rechutes et trois décès. Pour les 28 malades de moins de 60 ans traités par CHOP, les résultats thérapeutiques montrent 12 RC, trois RP, neuf échecs et quatre décès. Pour les trois malades de plus de 60 ans traités par R-CHOP : une RC, une RP, un décès. Pour les six malades traités par CHOP : une RC, deux échecs et trois décès. Discussion Les résultats du R-CHOP semblent prometteurs avec 72 % de RC mais la majorité des patients résident dans des départements éloignés et souvent dÊun milieu socioéconomique bas dÊoù une mauvaise compliance au traitement. Une majorité de stades avancés III et IV et de Bulky dÊoù lÊintérêt dÊun diagnostic précoce. LÊIHC a été réalisée chez 65 % des patients, des progrès restent à faire. 74 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 74 2/23/2010 7:18:16 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Conclusion Intérêt dÊavoir un diagnostic précoce en améliorant le circuit diagnostique entre médecins généralistes, chirurgiens, anatomopathologistes et hématologistes. diagnostic rapide permet dÊéviter des investigations agressives et des traitements intempestifs. Mots clés : tabac, lymphocytes binucléés, lymphocytose polyclonale 05-42 05-43 Lymphocytose B polyclonale persistante avec lymphocytes binucléés : observation de deux patientes A. Triffet *1 ; P. Cauchie 2 ; P. Vannuffel 3 ; J.L. Dargent 4 ; P. Piro 2 ; A. Destrée 4 ; A. Alewaeters 2 ; D. Brohée 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 1 Département dÊhématologie, CHU de Charleroi, MontignyLe-Tilleul, Belgique ; 2 Département de biologie clinique, CHU de Charleroi, Montigny-Le-Tilleul, Belgique ; 3 Département de biologie moléculaire, Institut de pathologie et de génétique, Gosselies, Belgique ; 4 Département de cytogénétique, Institut de pathologie et de génétique, Gosselies, Belgique Introduction La lymphocytose polyclonale B persistante (PPBL) est une affection médicale rare. Ce syndrome est décrit essentiellement, mais pas uniquement, chez des femmes fumeuses. Il est caractérisé par une lymphocytose chronique modérée (> 4×109/L). Les lymphocytes B circulants sont binucléés ou bilobés. Nous décrivons ici deux cas cliniques récemment observés dans notre hôpital. Observation Le cas 1 est une patiente de 35 ans fumeuse (20 paquets/an). LÊanalyse sanguine montre une hyperleucocytose persistante (12,9 × 109/L, normalité : 4,5-10 × 109/L) avec une lymphocytose de 4,5 × 109/L (nr : 1-4,5) et en cytologie, des lymphocytes atypiques binucléés. Le taux de LDH est normal. LÊimmunophénotypage par cytométrie de flux montre une lymphocytose B CD5+ sans clonalité kappa ou lambda. Aucun réarrangement des chaînes lourdes des immunoglobulines (IgH-JH) nÊest mis en évidence par PCR. Le caryotype est normal. La seconde observation est une patiente de 39 ans fumeuse (30 paquets/an). LÊanalyse sanguine montre une hyperleucocytose persistante (13,3 × 109/L) avec une lymphocytose de 5,99 × 109/L et des lymphocytes atypiques binucléés. Le taux de LDH est normal. LÊimmunophénotypage par cytométrie de flux montre des lymphocytes B CD5+ sans restriction clonale kappa ou lambda. Aucun réarrangement des chaînes lourdes des immunoglobulines nÊest mis en évidence par PCR. Le caryotype est normal. Conclusion La PPBL est une affection rare décrite chez les jeunes fumeurs avec une prédominance féminine. Il est également nommé le syndrome de la femme fumeuse. Bien que non observé chez nos patientes, le caryotype est souvent anormal avec une isochrome i (3q) et/ou une condensation prématurée des chromosomes. Le phénotype CD5+ est plus rare, seulement décrit chez un seul cas dÊun jeune patient. La question fait toujours débat si la PPBL est une simple anormalité cytologique ou une réelle pathologie. Ce syndrome pourrait être considéré comme une affection prémaligne, vu les anomalies cytogénétiques. LÊévolution clinique de PPBL est favorable dans la plus grande majorité des cas. Un Le lymphome gastrique diffus à grandes cellules B H. Driouchi Service dÊhématologie, Casablanca, Maroc Introduction LÊestomac est la localisation la plus fréquente des lymphomes non hodgkinien extraganglionnaire (25 % des cas), 60 % des lymphomes gastro-intestinaux surviennent dans lÊestomac. But de travail : décrire le profil clinique, thérapeutique et évolutif du lymphome diffus à grande cellule B gastrique. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective menée entre janvier 2004 et décembre 2008 incluant tous les patients ayant LDGCBG confirmé histologiquement (classification de lÊOMS) + immunohistochimie (CD20+). Le bilan dÊextension comprend un examen clinique complet, un bilan biologique (bilan hépatique, bilan inflammatoire, LDH), un bilan radiologique (radiographie de thorax, échoabdominale + un examen endoscopique μ TDM thoracoabdomino-pelvienne μ transit du grêle et BOM). La classification est celle dÊAnn-Arbor modifiée par Musshoff. Le traitement par chimiothérapie (protocole CHOP ou R-CHOP) μ gastrectomie avec une évaluation de la réponse après quatre cures. Une rémission complète (RC) se définit par la disparition totale de la maladie dans tous les sites initialement envahis et lÊabsence de nouvelles lésions, une rémission partielle (RP) par une réduction tumorale dÊau moins 50 %, une évolutivité par lÊapparition de nouveaux signes de lymphome ou extension de lésions connues. Résultats Soixante-dix patients ayant LDGCBG sont inclus. LÊâge moyen des patients est de 52 ans (20-77 ans) avec une prédominance masculine (sex-ratio M/F : 2). Le délai moyen de diagnostic est de dix mois (1 mois-3 ans). Les motifs de consultation sont des épigastralgies, amaigrissement dans 62 cas (88 %), un ballonnement ou une masse abdominale dans trois cas, une hémorragie digestive dans quatre cas et une découverte du lymphome lors dÊun contrôle endoscopique dÊun ulcère connu dans un cas. Le performance status est supérieur ou égal à 2 chez 27 patients (38 %). La LDH faite chez 60 patients est élevée dans 40 % des cas. La BOM montre une infiltration médullaire dans deux cas (2,8 %). Les stades sont avancés (IIIIV) dans 14 cas (20 %). Parmi les 70 patients inclus, 39 sont évaluables, les autres ont été perdus de vue avant et durant le traitement. Trente et un patients (78 %) étaient en rémission complète, quatre en évolutivité et quatre cas décédés (deux par syndrome hémorragique et les deux autres par progression de la maladie). Discussion Le lymphome gastrique B peut être de deux types : le lymphome du MALT (40 %) et le lymphome diffus à grande cellule de haut grade de malignité (60 %). 75 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 75 2/23/2010 7:18:16 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Conclusion Le traitement du LDGCB nÊest pas bien codifié, il comporte une chimiothérapie, parfois associée à une radiothérapie et/ou chirurgie. Le problème dans notre contexte est le diagnostic qui reste tardif et le nombre élevé des perdus de vue ne permettant pas un suivi précis du devenir des patients. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 05-44 Valeur prédictive de la tomographie par émission de positons au 18fluorodéoxyglucose réalisée après deux cures dÊimmunochimiothérapie chez les patients porteurs de lymphomes diffus à grandes cellules B J. Dupuis 1 ; V. Safar *1 ; F. Jardin 2 ; C. Fruchart 3 ; S. Bardet 4 ; P. Vera 5 ; H. Tilly 6 ; M. Meignan 7 ; E. Itti7 ; C. Haioun 1 différence étant significative quel que soit le type de traitement employé (RCHOP21 ou dose-intensif). Neuf des 70 TEPn (13 %) sont décédés contre 15/42 (36 %) des TEPp. La survie globale estimée à cinq ans était de 88 % pour les TEPn et 62 % pour les patients TEPp (test log-rank, p < 0,0034), la différence restant significative dans le groupe RCHOP21, mais pas dose-intensif. Conclusion La TEP précoce, après deux cycles de chimiothérapie, représente un puissant outil de prédiction pronostique chez les patients traités par rituximab et chimiothérapie à base dÊanthracyclines. Cela représente une opportunité pour tenter dÊadapter dans de futures stratégies thérapeutiques le traitement à lÊévaluation précoce de la réponse. Référence 1. Mikhaeel et al. Ann Oncol 2005 ; 16 : 1514-23. 1 Service dÊhémopathies lymphoïdes, CHU Henri-Mondor, Créteil ; 2 Service dÊhématologie, Centre Henri-Becquerel, Rouen ; 3 Service dÊhématologie, Centre Baclesse, Caen ; 4 Service de médecine nucléaire, Centre Baclesse, Caen ; 5 Service de médecine nucléaire, Centre Henri-Becquerel, Rouen ; 6 Service dÊhématologie, Centre Henri-Becquerel, Rouen ; 7 Service de médecine nucléaire, CHU Henri-Mondor, Créteil Contexte La tomographie par émission de positons au 18fluorodéoxyglucose (TEP) est utilisée dans lÊévaluation de lÊefficacité des traitements des lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB). LÊadaptation du traitement à une évaluation précoce de la réponse paraît être une approche prometteuse, mais le rôle prédictif de la TEP précoce chez les patients traités par immunochimiothérapie est encore mal connu. Patients et méthodes Cent douze patients de trois institutions non antérieurement traités ont reçu, entre janvier 2000 et octobre 2008, une combinaison de polychimiothérapie avec anthracycline et de rituximab. Il sÊagissait de RCHOP21 (n = 57) ou dÊun régime dose-intensif (R-ACVBP, n = 31 ou RCHOP14, n = 24). La TEP était réalisée au diagnostic et après deux cycles. Les images étaient interprétées comme positives (TEPp) ou négatives (TEPn) selon des critères visuels préétablis [1]. Le résultat de la TEP nÊétait pas pris en compte pour décider des traitements ultérieurs. Résultats LÊâge médian au diagnostic était de 59 ans (20 à 79) et 67 % des patients étaient de sexe masculin, 44 % avaient plus de 60 ans, 81 % présentaient une forme étendue (stade III ou IV), 29 % avaient un ECOG supérieur ou égal à deux, 36 % présentaient plus dÊune atteinte extranodale et les LDH étaient élevées chez 68 %. La répartition sur la base de lÊIPI était la suivante : bas = 5 %, intermédiaire-bas = 35 %, intermédiaire-haut = 37 % et haut risque = 23 %. Après deux cycles, 70 patients (63 %) étaient TEPn et 42 (38 %) étaient TEPp (38 réponses partielles et quatre maladies stables). La durée médiane de suivi était de 38 mois pour les patients vivants. Dix des 70 (14 %) patients TEPn ont progressé versus 22/42 (52 %) TEPp. La survie sans progression (SSP) estimée à cinq ans était de 82 % pour les TEPn et 47 % pour les TEPp (test log-rank, p < 0,0001), la 05-45 Lymphomes cutanés B primitifs : à propos de 30 cas A. Hmimech *1 ; M. Lamchahab 1 ; M. Rachid 1 ; N. Benchekroun 2 ; L. Jabri 3 ; H. Benchikhi 4 ; S. Benchakroun 1 ; A. Quessar 1 1 Service dÊhématologie-oncologie pédiatrique, CHU IbnRochd, Hôpital 20-Août, Casablanca, Maroc ; 2 Service de radiothérapie, CHU Ibn-Rochd, Hôpital 20-Août, Casablanca, Maroc ; 3 Service dÊanatomie pathologique, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc ; 4 Service de dermatologie, CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc Introduction Les lymphomes cutanés B primitifs (LCBP) forment un groupe hétérogène de proliférations lymphoïdes localisées à la peau. En Europe, ils représentent 20 à 25 % de lÊensemble des lymphomes cutanés primitifs. Ces lymphomes sont de bon pronostic, la survie à cinq ans est comprise entre 89-96 %. But de lÊétude Préciser les particularités épidémiologiques, clinicopathologiques et thérapeutiques des LCBP pris en charge dans notre service. Patients et méthodes Entre novembre 1993 et mai 2009, 30 cas de LCBP ont été colligés. Tous les blocs ont été revus et le diagnostic a été confirmé suivant les critères de la classification de lÊOMS. Un bilan dÊextension systématique a été réalisé : examen physique, un bilan radiologique avec TDM thoracoabdominopelvienne et un bilan biologique, taux de LDH, sérologies virales et biopsie médullaire. Le traitement variable dépendait de la période thérapeutique, de la taille de la tumeur et des moyens disponibles. Résultats Nous avons colligé 30 cas de LCBP, 17 hommes (57 %), lÊâge médian était de 57 ans (40-78 ans). Le délai moyen avant diagnostic était de 21 mois (2-96 mois). Les manifestations cutanées consistaient en des nodules dans 19 cas (63 %), lésions étendues dans sept cas (23 %) et aspect de plaques dans quatre cas. Le diamètre était supérieur à 5 cm chez 19 patients (63 %). Le site initial était le tronc (70 %), suivi par la tête (17 %), les membres (13 %) dont 7 % avaient une localisation au niveau 76 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 76 2/23/2010 7:18:17 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Traitement n Pourcentage RC (n) (%) Rechute (n) 22 16 3 3 (78) 18 13 3 2 (82) (81) (100) (67) 2 2 0 0 (11) (15) Radiothérapie seule 4 (14) 3 (75) 1 (34) Chirurgie seule 1 (4) 1 (100) 0 Radiothérapie + chirurgie 1 (4) 1 (100) 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Chimiothérapie seule + radiothérapie + rituximab de la jambe. LÊétude histologique avait montré un lymphome B à grandes cellules dans 15 cas (50 %), centrofolliculaire dans 12 cas (40 %), à grandes cellules B de type jambe dans deux cas (7 %) et de la zone marginale dans un cas. Vingt-huit cas ont été traités. La majorité des patients (17 cas) ont bénéficié dÊune chimiothérapie type CHOP isolée ou associée à dÊautres modalités thérapeutiques. Résultats thérapeutiques Un patient est décédé du fait de la toxicité de la chimiothérapie. Après un recul moyen de 42 mois, 18 patients (64 %) sont en rémission complète maintenue et quatre (14 %) ont rechuté. Conclusion Les lymphomes cutanés B primitifs sont des formes de pronostic favorable même dans notre contexte où le diagnostic est tardif et le diamètre tumoral important. La chimiothérapie type CHOP ou R-CHOP de même que le nombre de cures allant jusquÊà huit peuvent être jugés agressifs vu le caractère indolent de cette entité. LÊassociation de chimiothérapie et radiothérapie permet la guérison dans la majorité des cas. Pourcentage (100) pathologique, un LNH diffus à grandes cellules. Le bilan dÊextension permet de classer la malade au stade IE. Elle reçoit six cures de CHOP, mais est perdue de vue à six mois. Troisième observation : femme de 36 ans, mère de deux enfants, PS : 2 ; présente des douleurs abdominopelviennes sans adénopathies, le scanner montre une tumeur ovarienne de 75/57 mm. Histologie : LDGCB. SCI. Elle reçoit cinq cures de CHOP ; à lÊissue de la rémission complète, elle est mise sous rituximab en maintenance. Elle est vivante à 22 mois. Conclusion Les sites primitifs (ovaires et col de lÊutérus) sans adénopathies confirment la localisation extraganglionnaire. LÊexistence de lymphome ovarien primitif a longtemps été remise en cause. Elle est actuellement reconnue et repose sur deux constatations : lÊexistence de survivantes à long terme en rémission complète après traitement, la mise en évidence par différentes équipes de la présence dÊagrégats de cellules lymphoïdes au sein du parenchyme ovarien normal. Celle du lymphome du col utérin est encore plus rare puisquÊune soixantaine de cas est rapportée dans la littérature. 05-46 Les lymphomes gynécologiques primitifs : à propos de trois cas 05-47 S. Hamdi *1 ; I. Bentahar 2 S. Bougherira *1 ; F. Grifi 2,3 1 2 Service dÊhématologie, CHU de Sétif, Algérie ; Service dÊhématologie, CHU de Sétif, Algérie Introduction LÊatteinte des organes gynécologiques par un lymphome non hodgkinien est rare (moins de 1 %). Nous rapportons deux cas de lymphome ovarien et un cas au niveau du col utérin. Observation Première observation : jeune fille de 25 ans, célibataire, PS : 2 ; consulte pour une masse abdominopelvienne accompagnée de douleurs sans adénopathies. Une laparotomie avec ovariectomie gauche plus annexectomie droite sont pratiquées. LÊétude histologique objective un LNH diffus à petites cellules à localisation ovarienne. SC IV (atteinte hépatique). La patiente décède de complications postopératoires. Deuxième observation : femme de 48 ans, mère de neuf enfants. PS : 1 ; présente des douleurs pelviennes, lÊéchographie abdominopelvienne objective une masse solide au niveau du vagin de 7/6 cm. Le scanner met en évidence une masse pelvienne basse occupant la région du col utérin. La biopsie de la tumeur objective à lÊexamen anatomo- Leucémie lymphoïde chronique et fludarabine 1 Service dÊhématologie, CHU dÊAnnaba, Annaba, Algérie ; Service dÊhématologie, CHU de Dorban-Annaba, Annaba, Algérie ; 3 Faculté de médecine 2 Introduction La fludarabine est un analogue nucléotidique de lÊadénine arabinoside qui sÊest révélée très efficace dans la leucémie lymphoïde chronique. Nous rapportons les résultats thérapeutiques de cette substance utilisée chez les patients atteints de LLC, pris en charge au service dÊhématologie du CHU dÊAnnaba. Patients et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective ayant intéressé 48 patients atteints de LLC diagnostiqués et pris en charge durant la période de janvier 2003 à août 2009. LÊâge moyen de la cohorte est de 58 ans, avec un sex-ratio de deux. Les critères diagnostiques : aspect cytologique pour la totalité des patients, lÊimmunophénotypage pour certains. Selon la classification de Binet, 25 patients sont au stade B, 23 au stade C. Vingt-cinq pour cent des patients ont reçu la fludarabine en deuxième ligne, après échec ou résistance aux alkylants (chloraminophène, cyclo- 77 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 77 2/23/2010 7:18:17 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques phosphamide, CVP, CHOPLLC). Soixante-quinze pour cent ont été mis sous fludarabine seule ou en association, en première intention. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Résultats La fludarabine a été utilisée en monothérapie, et sous forme protocolaire, en association avec le cyclophosphamide μ ritu ximab. Elle a été indiquée sous ses deux formes pharmaceutiques (injectable et orale) selon la disponibilité. La réponse est basée sur les critères de NCI. Les résultats sont comme suit : RC : 37 %, RP : 46 %, échec dans 17 %. La toxicité imputable à la substance est accrue en cas dÊassociation, nécessitant un suivi rigoureux et une prémédication. Sur le plan devenir, nous déplorons cinq décès dont les causes principales sont lÊaplasie et les infections pulmonaires sévères. Conclusion La fludarabine est une alternative thérapeutique intéressante dans la prise en charge de LLC. Elle a une efficacité évidente et supérieure aux alkylants, au prix dÊune toxicité acceptable. en rémission après quatre RCHOP. Osseux : trois cas mis sous : un CHOP et un RCHOP dont un est en rémission. Conclusion Nous avons un recrutement non négligeable de lymphome extraganglionnaire, en effet, en trois ans, 39 cas ont été pris en charge au niveau de notre service qui représente 47 % des lymphomes. La chimiothérapie type CHOP avec ou sans rituximab reste efficace. 05-49 Lymphome de Hodgkin révélé par une polyradiculonévrite : cas clinique et revue de la littérature F. Chaumier *1 ; C. Lhommet 2 ; A. El Yamani 1 ; P. Rodon 1 ; S. Lissandre 3 ; D. Garot 2 ; J. Praline 3 ; M. Fesneau 4 ; D. Perrotin 2 ; E. Gyan 5 1 Service dÊoncologie-hématologie, Centre hospitalier, Blois ; Service de réanimation médicale, Centre hospitalier régional et universitaire, Tours ; 3 Service de neurologie, Centre hospitalier régional et universitaire, Tours ; 4 Clinique dÊoncologie et radiothérapie, Centre hospitalier régional et universitaire, Tours ; 5 Service dÊhématologie et de thérapie cellulaire, Centre hospitalier régional et universitaire, Tours 2 05-48 Aspects épidémiologiques et thérapeutiques des lymphomes non hodgkiniens extraganglionnaires dans le service dÊhématologie du CHU de Tlemcen, Algérie N. Mesli *1 1 Service dÊhématologie, CHU de Tlemcen, Algérie Introduction Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) représentent un groupe de tumeurs malignes dues à la prolifération de cellules dÊorigine lymphoïde et caractérisées par une grande hétérogénéité avec des localisations ganglionnaires et des localisations extraganglionnaires pouvant toucher tous les organes. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective portée sur lÊanalyse des dossiers des patients, la méthodologie consiste à trier tous les dossiers des patients suivis pour LNH de janvier 2006 à septembre 2009. Le diagnostic était posé sur lÊétude histologique des pièces de biopsie ganglionnaire ou extraganglionnaire plus une immunohistologie. La classification clinique la plus utilisée est celle de Ann-Arbor-Muschoff et histologique Real/OMS. Le traitement utilisé en première intention est généralement la polychimiothérapie type CHOP μ R. Les critères de réponses sont définis après lÊévaluation qui est faite à la quatrième cure clinique et paraclinique. Résultats Au total 39 cas de LNH extraganglionnaire ont été compulsés. Digestifs : 19 cas dont 13 bas grades et six hauts grades. Trente pour cent ont reçu du RCHOP, tous sont vivants en rémission. ORL : 13 cas avec un cas fosse nasale, quatre cas amygdales, un cas larynx, quatre cavum, un thyroïde, un cas langue et une localisation nasosinusale. Tous de haut grades, six cas ont reçu du RCHOPÊ, ils sont tous vivants sauf pour la patiente avec atteinte de la fosse nasale qui est décédée après deux cures CHOP. Cutanée : un cas décédé après quatre CHOP. Orbitaire : deux cas en rémission après quatre CHOP. Testiculaire : un cas Introduction La maladie de Hodgkin, outre lÊaltération de lÊétat général et le syndrome tumoral, est parfois associée à des syndromes paranéoplasiques parmi lesquels de rares cas de polyradiculonévrite ont été décrits dans la littérature. Nous rapportons le cas dÊun jeune homme de 18 ans chez qui un syndrome de Guillain-Barré, dÊévolution atypique, a précédé le diagnostic de maladie de Hodgkin. Cas clinique Les premiers symptômes étaient initialement des douleurs généralisées, dÊinstallation progressive, associées à des paresthésies et à un déficit moteur des extrémités. Les réflexes ostéotendineux étaient abolis, sans signe de Babinski. La ponction lombaire retrouvait une dissociation albuminocytologique et lÊélectromyogramme était en faveur dÊune polyradiculonévrite. Le reste du bilan biologique incluant la sérologie de Lyme nÊétait pas informatif. Un traitement par immunoglobulines polyvalentes intraveineuses fut débuté, permettant une réponse partielle. Une semaine plus tard, la majoration des signes cliniques avec lÊapparition dÊun déficit sensitif des quatre membres, dÊune tétraplégie et dÊanomalies des paires crâniennes a imposé lÊintubation du patient et son transfert en réanimation. LÊIRM médullaire était compatible avec une polyradiculonévrite, ainsi quÊune nouvelle ponction lombaire. Les sérologies infectieuses et le bilan immunologique étaient négatifs dans le sang et le liquide céphalorachidien. La radiographie thoracique montrait un élargissement du médiastin. Le scanner thoracoabdominopelvien retrouvait une hépatomégalie et une masse médiastinale para-aortique gauche, dont lÊanatomopathologie montrait de grandes cellules binucléées avec nucléoles proéminents exprimant CD15+ et CD30+, confirmant le diagnostic de maladie de Hodgkin. Après trois jours de chimiothérapie par ABVD (adriamycine, bléomycine, vinblastine, dacarbazine), on 78 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 78 2/23/2010 7:18:17 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. observait une nette diminution de la douleur et une récupération franche de la symptomatologie neurologique. Le TEP scanner, réalisé après deux cycles de chimiothérapie, était normal. Le patient a été extubé peu de temps après. Après le troisième cycle de chimiothérapie, associé à une irradiation médiastinale, les symptômes neurologiques avaient disparu, hormis un déficit bilatéral des releveurs. La rémission complète a été obtenue six mois après lÊinstauration du traitement spécifique. Conclusion Les polyradiculonévrites de type Guillain-Barré paranéoplasiques sont très rares. Il faut noter ici le caractère atypique en deux temps avec douleurs et signes sensitifs prédominants. La physiopathologie dans la maladie de Hodgkin nÊest pas clairement identifiée, même si des mécanismes immunologiques, infectieux ou infiltratifs semblent les plus probables. 05-50 Maladie de Hodgkin révélée par un syndrome médiastinal : à propos de deux cas Y.M. Maliki *1,2 ; N. Mesli 2 1 2 Service dÊhématologie clinique, CHU de Tlemcen, Algérie ; CHU Clermont-Ferrand France, Clermont-Ferrand Introduction LÊincidence du lymphome de Hodgkin est de deux à quatre pour 100 000 habitants. Dans 10 à 15 % des cas, elle est révélée par un syndrome médiastinal isolé ; souvent de découverte radiologique systématique motivée par une gêne rétrosternale, des signes dÊirritation trachéobronchique, exceptionnellement par des signes de compression médiastinale. Les adénopathies sont situées dans le médiastin antérieur et supérieur. Patients et méthodes Nous rapportons deux cas de maladies de Hodgkin dont la symptomatologie initiale était dominée par un syndrome médiastinal isolé avec une présentation clinique respiratoire en premier plan. Les patientes ont bénéficié dÊune chimiothérapie type ABVD. LÊévolution à court terme était favorable. Observation Patiente B.A. âgée de 50 ans, sans antécédents particuliers ; clinique : toux sèche, puis aggravation du tableau clinique par une dyspnée ; gêne respiratoire arrivant jusquÊà la détresse respiratoire ; radiographie thoracique : montre un élargissement médiastinal et opacité paracardiaque gauche ; scanner thoracique : syndrome médiastinal fait dÊune confluence nodulaire ; la patiente était hospitalisée en chirurgie pour un geste à visée diagnostique et thérapeutique avant lÊapparition tardive dÊune adénopathie axillaire droite de 1,5 cm dont la biopsie a confirmé une maladie de Hodgkin stade IIB ; traitement : cures de chimiothérapie : ABVD : bonne réponse. Patiente O.F. âgée de 23 ans ; clinique : toux productive rebelle aux traitements ; radiographie du thorax : élargissement médiastinal important ; scanner thoracique : syndrome ganglionnaire dans les différentes aires ganglionnaires des compartiments médiastinaux avec atteinte parenchymateuse nodulaire. Présence dÊune splénomégalie conduisant à une splénectomie : examen anatomopathologique : histologie compatible avec une maladie de Hodgkin, aires ganglionnaires superficielles libres, pas dÊadénopathies profondes. La patiente présente une maladie de Hodgkin stade IV et sera traitée par des cures dÊABVD. Conclusion Différents diagnostics peuvent être évoqués devant un syndrome médiastinal : tumeurs solides ; cancer bronchopulmonaire ; tuberculose ; pneumoconioses ; sarcoïdose ; LMNH ; ou une pathologie infectieuse, etc. Le lymphome de Hodgkin reste une éventualité dans ce contexte. Intérêt dÊun diagnostic histologique précoce pour améliorer le pronostic. 05-51 Rituximab en association au protocole CHOP dans les lymphomes T angio-immunoblastiques : résultats du protocole de phase II RAIL, une étude prospective du GELA B. Joly *1 ; A. Plonquet 2 ; M. Grare 3 ; M.-H. Delfau-Larue 2 ; L. de Leval 4 ; H. Tilly 5 ; B. Coiffier 6 ; O. Casasnovas 7 ; A. Delmer 8 ; C. Gisselbrecht 9 ; P. Gaulard 10 ; C. Haioun 11 1 Service dÊhématologie clinique, Centre hospitalier SudFrancilien, Corbeil-Essonnes ; 2 Service dÊimmunologie biologique, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil ; 3 Laboratoire de virologie, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil ; 4 Département de pathologie, CHU de Sart-Tilman, Liège, Belgique ; 5 Service dÊhématologie, Centre HenriBecquerel, Rouen ; 6 Service dÊhématologie, Hospices-civilsde-Lyon, Lyon ; 7 Service dÊhématologie, CHU de Dijon, Dijon ; 8 Service dÊhématologie, CHU de Reims, Reims ; 9 Service dÊhématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris ; 10 Service dÊanatomopathologie, Centre Hospitalier Henri-Mondor, Créteil ; 11 Service dÊhématologie, Centre Hospitalier HenriMondor, Créteil Rationnel Le lymphome T angio-immunoblastique est un lymphome T périphérique de mauvais pronostic. LÊutilisation dÊun anticorps anti-CD20 (rituximab) dans ce lymphome T a été suggérée par la description historique dÊune hyperstimulation lymphoïde B fréquente dans les lymphomes T angio-immunoblastiques. De plus, on peut retrouver un nombre significatif de grands lymphocytes B CD20+ dans un sous groupe de lymphome T angio-immunoblastique. Des études récentes montreraient que ce lymphome se développe à partir de lymphocyte T helper folliculaire (TFH). Ces données nous ont donc incitées à proposer, aux patients atteints de lymphome T angio-immunoblastique, un traitement de première ligne comportant du rituximab associé au CHOP. Résultats La plupart des patients avaient une maladie avancée lors du diagnostic (stade IV : 92 % et signes généraux : 68 %). LÊâge médian était de 67 ans. Une étude par cytométrie de flux du sang périphérique a permis de repérer des cellules tumorales circulantes (de phénotype CD4+ CD10+ CD3 ou perte dÊau moins un marqueur T) chez 7/15 patients au diagnostic. Une étude de la clonalité lymphocytaire T dans le sang périphérique a détecté un clone T ou une population oligoclonale T chez ces sept patients. Le génome de lÊEBV par PCR quantitative a été 79 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 79 2/23/2010 7:18:17 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. retrouvé chez neuf des 16 patients testés. Vingt et un patients ont reçu huit cycles de R-CHOP. Quatre patients ont arrêté leur traitement prématurément : deux pour cause de toxicité et deux devant une progression tumorale. Le taux de réponse globale était de 80 % avec 11 patients (44 %) obtenant une réponse complète et 36 % une réponse partielle. La toxicité non hématologique de grade III-IV était faible. Avec un suivi médian de 24 mois (écart : 2-38 mois), la survie sans progression à deux ans était de 42 % (IC : 22-61 %). Onze patients ont rechuté (écart : 3-31 mois). La survie globale à deux ans était de 62 % (IC : 40-78 %). Conclusion Le traitement par R-CHOP21 a été bien supporté par cette population âgée, mais nÊa pas permis dÊaugmenter le taux de réponse complète par rapport au CHOP classique. Ce protocole nous a aussi permis de réaliser des études biologiques dÊune maladie rare en vue dÊune confrontation clinicobiologique. diagnostic biologique est difficile à établir du fait de la faible expression de la protéine monoclonale. La nette prédominance des chaînes lambda et de lÊhypercalcémie fait suggérer leurs rôles pathogéniques dans la survenue de lÊinsuffisance rénale. Les rechutes sont fréquentes avec une survie médiane de 12 à 21 mois. Conclusion Le myélome à IgD, de diagnostic difficile, présente des localisations particulières avec possibilité dÊinsuffisance rénale. Références Bartoloni C, et al. IgD Kappa ÿ Nonsecretory Ÿ Multiple Myeloma : Report of a case. Blood 1980 ; 56 : 898-901. 05-53 Myélome multiple chez le sujet jeune F. Grifi *1 ; H. Belaidi 2 ; B. Rached 2 1 05-52 Myélome à immunoglobunine D hépatique D.C. Nanho *1 ; F. Huguet-Rigal 2 ; C. Recher 2 ; K.G. Koffi 1 ; I. Sanogo 1 1 Service dÊhématologie clinique, CHU de Yopougon, Abidjan, Côte dÊIvoire ; 2 Service dÊhématologie, CHU de Purpan, Toulouse Introduction Le myélome à IgD est rare, de localisations extramédullaires préférentielles, et représente 2 % de lÊensemble des myélomes. Cas clinique Une femme de 48 ans a été hospitalisée dans le cadre dÊun myélome à IgD hépatique. La symptomatologie clinique atypique était faite de paresthésies mandibulaires bilatérales, une hépatomégalie à 3 cm du débord costal, sensible sans douleurs osseuses. LÊélectrophorèse des protéines sériques retrouve une gammaglobuline normale à 6,9 g/dL au sein duquel lÊon décèle un pic monoclonal à 2,79 g/L. Les chaînes légères sériques et urinaires lambda étaient respectivement de 163 mg/L et 36 mg/L. La biopsie ostéomédullaire montre une infiltration plasmocytaire atypique. LÊIRM hépatique retrouve lÊexistence de quatre lésions intrahépatiques au sein desquelles il existe une prolifération tumorale positive pour lÊanti-EMA, le CD79 alpha et les chaînes légères lambda en faveur de la localisation hépatique dÊun myélome sécrétant à chaîne légère lambda. Elle a bénéficié de quatre cycles de VAD et deux cycles de DCEP suivis dÊintensification thérapeutique par autogreffe de cellules souches périphériques. Discussion Nous discutons, à partir de cette observation, des particularités clinicobiologiques du myélome multiple à IgD. Le mode de présentation de cette variété immunohistochimique particulière diffère des autres formes de myélome de par son âge de survenue relativement plus jeune et de par ses localisations extramédullaires avec une atteinte hépatique atypique. Le Service dÊhématologie, Faculté de médecine, Université Badji-Mokhthar dÊAnnaba, Annaba, Algérie ; 2 Service dÊhématologie, CHU dÊAnnaba, Algérie Introduction Le myélome multiple (MM) est la plus fréquente des maladies plasmocytaires ; cÊest une pathologie du sujet âgé. Néanmoins des cas de patients jeunes sont de plus en plus diagnostiqués. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective, descriptive, sÊétalant sur dix ans (janvier 1999 à décembre 2008) ayant inclus tous les patients atteints de MM, suivis et traités au service dÊhématologie et dont lÊâge est inférieur ou égal à 50 ans. Résultats Trente patients ont été colligés dans cette étude (8,3 % du nombre total des patients atteints de MM), leur médiane dÊâge est de 43,85 ans avec des extrêmes de 29 à 48 ans. Le sexratio est de 1,14. Les symptômes cliniques révélateurs les plus fréquents étaient les signes osseux (66,7 %), plus rarement une altération de lÊétat général et/ou un syndrome anémique. Au diagnostic, 63 % des patients avaient une moelle osseuse infiltrée par un taux de plasmocytes allant de 10 à 50 % ; une VS accélérée a plus de 100 mm, la première heure dans 57 % des cas ; et un pic monoclonal à lÊélectrophorèse des protides dans tous les cas sauf un ; une protéinurie de Bence de Jones présente chez 42 % des patients. Selon la classification de Salmon et Durie ; 77 % des patients sont en stade III, lÊatteinte rénale était notée chez 43 % des cas. Soixante-neuf pour cent des malades ont été traités par le VAD, 31 % par AVMPC. Une intensification avec autogreffe de CSP a été réalisée chez cinq patients, une allogreffe de CSP chez un seul patient. Actuellement, 20 % seulement des patients sont en vie, avec un taux de survie globale de 25 % à 60 mois. Conclusion Le diagnostic de MM chez des sujets jeunes est en hausse ces dernières années. La prise en charge de cette pathologie incurable doit supplanter les protocoles de chimiothérapies classiques et faire appel à des méthodes plus efficaces en matière de survie. 80 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 80 2/23/2010 7:18:17 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-54 05-55 Ostéonécrose mandibulaire secondaire aux biphosphonates : à propos de deux cas Immunothérapie post-autogreffe par rituximab, interleukine-2 et interféron-alpha dans les lymphomes diffus à grandes cellules B E.M. Mahtat * ; M. Bouaouad ; H. Eddou ; S. Jennane ; K. Doghmi ; M. Mikdame Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Service dÊhématologie clinique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohammed-V de Rabat, Rabat, Maroc Introduction Les bisphosphonates trouvent leurs indications tant dans des pathologies bénignes telles que lÊostéoporose, que dans la pathologie maligne telle que les métastases osseuses et le myélome multiple. En 2003, lÊassociation bisphosphonatesostéonécrose de la mâchoire a été décrite pour la première fois, et depuis, un nombre de cas croissant a été publié. Le myélome multiple étant lÊindication la plus fréquemment retrouvée. Nous rapportons deux cas dÊostéonécroses mandibulaires chez deux patients traités pour myélome multiple, ayant reçu des aminobiphosphonates. Observation Observation 1 : patient âgé de 66 ans, atteint dÊun myélome multiple stade IIIa ayant reçu des cures mensuelles de bisphosphonates. Il a présenté après plusieurs extractions dentaires une fracture pathologique mandibulaire droite avec perte de substance osseuse. LÊexamen anatomopathologique était en faveur dÊune ostéonécrose associée à une actinomycose. Le traitement a été chirurgical conservateur associé à une antibiothérapie et à des séances dÊoxygénothérapie hyperbare. Observation 2 : patiente de 76 ans, suivie pour myélome multiple stade IIIa, mise sous zolédronate mensuelle pendant un an. Elle a présenté à la suite dÊune extraction dentaire une ostéite mandibulaire droite ayant évolué vers une ostéonécrose. La patiente a été mise initialement sous antibiothérapie et a bénéficié dÊun curetage osseux suivi dÊune reconstruction de la perte de substance gingivale périmandibulaire. Discussion LÊostéonécrose des maxillaires constitue, aujourdÊhui, un effet indésirable majeur au traitement par biphosphonates principalement retrouvé chez les patients traités par des biphosphonates administrés par voies intraveineuses, presque uniquement prescrits en oncologie. ¤ partir de ces deux observations, on rapporte le rôle dÊun facteur déclenchant local (geste chirurgical, infection) précédant lÊinstallation de lÊostéonécrose, dÊoù lÊimportance dÊun bilan buccodentaire avant la prescription de tout biphosphonate. J.-R. Eveillard *1 ; G. Guillerm 1 ; J.-C. Ianotto 1 ; A. Tempescul 1 ; C. Berthou1 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital morvan, Brest But Étudier lÊimpact sur la survie globale et la survie sans maladie, après autogreffe, de lÊimmunothérapie triple par rituximab, interleukine-2 et interféron-alpha, dans lÊoptique de contrôler la maladie résiduelle, versus observation dans les lymphomes B diffus à grandes cellules. Patients et méthodes Vingt-neuf patients avec lymphome diffus à grandes cellules B, autogreffés en première RC (rémission complète) ou plus ont été inclus dans lÊétude. Après reconstitution hématopoiétique, ils ont reçu en externe, par voie sous-cutanée, deux cycles de sept semaines de rIL2 (6 millions UI × 3/semaine pour le 1er cycle ; 9 millions × 3/semaine pour le 2nd cycle) et rINF-α-2b (1,5 millions UI × 3/semaine pour le 1er cycle ; 3 millions × 3/semaine pour le 2nd cycle). Une pause intermédiaire de deux semaines était observée entre les deux cycles. Ces patients ont reçu quatre injections hebdomadaires de rituximab à dose conventionnelle avant de débuter les injections de rIL2 et de rINF-α-2b. Cent trente-neuf patients avec des caractéristiques démographiques, une présentation clinique et un profil de réponse comparables, au moment de la greffe, ont fait lÊobjet dÊune simple observation et ont servi de contrôles. Résultats La médiane de survie globale et de survie sans maladie nÊest atteinte dans aucun des deux groupes. La survie globale et la survie sans maladie sont significativement plus élevées dans le groupe étudié par rapport au groupe témoin. Avec une médiane de suivi de 32 mois (13 à 88) dans le groupe étudié et de 55 mois (1 à 149) dans le groupe témoin, la survie globale est de 97,7 et 65,9 %, respectivement (p = 0,0001) et le taux de rechute global de 18,6 et 45,5 %, respectivement (p = 0,007). Conclusion Ces résultats confirment que lÊimmunothérapie post-greffe par rIL2, rINF-α-2b et rituximab a un impact positif sur la durée de rémission complète, la survie globale et la survie sans maladie. Au vu de la relative bonne tolérance observée, elle est parfaitement réalisable et sans risque. Conclusion La relation exacte entre les biphosphonates et les ostéonécroses mandibulaires nÊest pas clairement élucidée. DÊautres études sont nécessaires pour connaître la prévalence exacte de cet effet indésirable, pour comprendre son étiopathogénie, mieux cibler la prise en charge et surtout pour mieux adapter les doses thérapeutiques. Référence Marx et al. J Oral Maxillofac Surg 2003 ; 61 : 1115-7. 81 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 81 2/23/2010 7:18:17 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-56 Lymphomes non hodgkiniens et diabète de type 2 chez les sujets âgés : impact sur la prise en charge dans la vraie vie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. S. Moreau 1 ; M.P. Gourin 1 ; L. Remenieras 1 ; M. Touati 1 ; F. Bompart 1 ; A. Olivrie 2 ; N. Weinbreck 3 ; S. Lefort 4 ; D. Devesa-Mansour 5 ; J. Feuillard 6 ; A. Jaccard 1 ; D. Bordessoule *1 1 Service dÊhématologie clinique, CHU de Dupuytren, Limoges ; 2 Service dÊhématologie, clinique structure régionale de référence sur les lymphomes en Limousin, CHU de Dupuytren, Limoges ; 3 Service dÊanatomie pathologique, CHU de Dupuytren, Limoges ; 4 Service dÊoncologie, CH de Brive ; 5 Service de médecine interne, CH de Guéret ; 6 Laboratoire dÊhématologie, CHU de Dupuytren, Limoges Rationnel La prévalence des patients souffrant de LNH et de diabète type 2 (DT2) est en progression. Il est connu que les patients présentant des comorbidités reçoivent des chimiothérapies (CTT) à dose moindre dÊoù un pronostic plus défavorable. Nous avons analysé rétrospectivement une cohorte de patients LNH agressifs, DT2 (pd) ou non (pnd), pour évaluer lÊimpact croisé du LNH et du DT2 sur leur prise en charge (PEC) et leur survie. Patients et méthodes Inclusion des patients consécutifs LNH agressifs, diagnostiqués de 2003 à 2008 dans le réseau régional Hématolim. DT2 défini selon les critères internationaux. Données collectées dans la base de la SRRLL. Statistiques par StatView et SAS. Résultats Inclusion de 251 LNH dont 16,7 % pd (n = 42). ˜ge moyen 65,1 μ 15,8 ans, pd 71,3 μ 8,4 versus pnd 63,8 μ 16,6 (p = 0,005). CTT : CHOP μ R (54,6 %), sans différence pd et pnd. Toxicités de CTT plus fréquentes chez pd, 71,4 versus 47,8 % pnd (p = 0,005), principalement fièvres, complications infectieuses et réhospitalisations. Réductions de doses et espacements de cures plus fréquents chez pd, respectivement, 31 versus 12 % pnd (p = 0,0017), 54,8 versus 38,8 % pnd (p = 0,05). La régression logistique montre que réductions de dose et toxicités de CTT sont associées au statut pd (respectivement, p = 0,015 et 0,026). RC : 40,5 pd versus 66 % pnd (p = 0,0019). Taux de mortalité augmenté pour pd, 59,5 versus 41,6 % pnd (p = 0,033), dû aux complications du LNH. Suivi médian 17 mois, médiane dÊOS 12 μ 9 mois pour pd versus non atteinte pour pnd (p = 0,006), médiane dÊEFS 11 μ 4,3 mois pour pd versus 41 μ 6,2 mois pour pnd (p = 0,002). LÊanalyse multivariée ajustée sur lÊâge montre des OS et EFS similaires pour pd et pnd. LÊaugmentation des complications et ajustements de doses sont sans impact sur la survie des pd. En fin de CTT : 35,7 % pd ont un switch vers lÊantidiabétique oral μ insuline injectable (Iinj). Des pd sous traitement oral (7,1 %) ont amélioré leur glycémie. Des pnd (3,8 %) utilisent lÊIinj après des désordres de glycémie. Conclusion La forte prévalence des LNH associés au DT2 de notre cohorte est possiblement due à lÊâge élevé de la population. LÊimpact du diabète sur lÊincidence des toxicités de la CTT, sur les réhospitalisations, sur les réductions de doses et sur la RC est significatif, mais pas dÊimpact sur lÊOS et lÊEFS ajustées sur lÊâge. Une PEC adaptée du diabète et lÊéducation des patients permettraient de réduire les complications et les modifications thérapeutiques, ce qui réduirait lÊimpact sur la PEC des LNH. 05-57 MBL clinique et LLC stade A : blanc bonnet et bonnet blanc ? H. Roudot *1 ; R. Letestu 1 ; F. Baran-Marszak 1 ; V. Eclache 1 ; V. Lévy 2 ; F. Le Bras 1 ; X. Troussard 3 ; H. Merle-Béral 4 ; F. Cymbalista 1 1 Service dÊhématologie biologique, Hôpital Avicenne, Bobigny ; 2 Pôle hématologie-oncologie-thorax, Hôpital Avicenne, Bobigny ; 3 Service dÊhématologie biologique, CHU de Caen, Caen ; 4 Service dÊhématologie biologique, Groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière, Paris Introduction Le diagnostic de LLC, récemment redéfini par lÊIWCLL, requiert maintenant non plus, plus de 4 G/L de lymphocytes totaux circulants, mais plus de 5 G/L de lymphocytes B (soit une lymphocytose totale pouvant aller jusquÊà plus de 8 G/L). Les patients sans syndrome tumoral ni cytopénie ayant un clone circulant de phénotype de LLC, mais dont les lymphocytes B sont inférieurs à 5 G/L, ont donc été reclassés en MBL (lymphocytose B monoclonale). Lorsque ce clone sÊaccompagne dÊune lymphocytose totale supérieure à 4 G/L, on parle de MBL clinique. Le but de cette nouvelle définition était notamment pronostique, avec lÊhypothèse que les MBL aient un pronostic favorable et ne nécessitent pas le même suivi ni les mêmes explorations biologiques que les LLC stade A. Les études récentes sur les MBL portent à la fois sur les MBL cliniques et infracliniques dont le clone peut être minime (< 0,01 G/L) avec des conclusions divergentes dÊune équipe à lÊautre. Il est donc difficile de savoir sÊil faut changer dÊattitude vis-à-vis des patients reclassés en MBL clinique. Résultats Nous avons identifié les patients ayant moins de 5 G/L de lymphocytes B au diagnostic et sans adénopathie clinique dans une base de 339 LLC stade A. Cinquante-cinq patients soit 16 % ont ainsi été reclassés en MBL clinique. Nous avons comparé les différents facteurs pronostiques (sTK, bêta-2microglobuline, CD38, ZAP-70, mutations IGHV, anomalies cytogénétiques), les différents VH utilisés et la PFS entre ces 55 patients et les 284 patients stade A. Ni la distribution des différents facteurs pronostiques, encore moins la représentation VH ne se sont avérées différentes entre les MBL cliniques et les LLC stade A. Tous les facteurs testés étaient pronostiques dans les MBL comme dans les LLC stade A. Les médianes de PFS étaient non atteintes dans les deux cas, mais la PFS des MBL était légèrement meilleure (p = 0,04). La lymphocytose en valeur absolue ayant elle-même une valeur pronostique, nous avons comparé ces MBL aux patients stade A ayant plus et moins de 30 G/L de lymphocytes. Les MBL ont une PFS identique à celle des patients stade A avec lymphocytose 82 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 82 2/23/2010 7:18:18 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques inférieure à 30 G/L, les deux groupes étant significativement différents des LLC avec lymphocytose supérieure à 30 G/L. Il est également important de noter que, parmi les patients ayant moins de 5 G/L de lymphocytes B, six avaient des adénopathies de petite taille (< 2 cm) dans moins de trois aires. Ces six patients étaient donc en stade A, mais nÊont pas été inclus dans la cohorte MBL. Tous ont évolué et ont été traités. sentaient 39 % selon la classification Ann-Arbor 2 PDV avant le traitement. Le traitement était type VAMP chez 17 cas, 2OPPA+4COPP 44 cas associés à une radiothérapie chez 90 % des cas. LÊévolution était marquée par RC dans 54 cas (88 %) ; deux malades étaient en rechute, deux (4 %) en reprise évolutive dont un mis en RC, deux ont été PDV après avoir reçu plus de deux cures, et un décès par évolutivité. Conclusion En conclusion, il est fortement probable que MBL clinique et LLC stade A soient la même entité, les différencier nÊa pas dÊintérêt pronostique. Les MBL cliniques nÊont pas un risque évolutif différent des LLC stade A, avec les mêmes facteurs pronostiques et leur surveillance devrait donc être identique. Discussion La maladie de Hodgkin de lÊenfant a connu beaucoup de progrès thérapeutiques. Conclusion Le protocole national a permis dÊobtenir des résultats excellents dans le LH de lÊenfant qui représente un des succès thérapeutiques en oncologie pédiatrique. 05-58 Évaluation du protocole national de la maladie de Hodgkin de lÊenfant à Casablanca, Maroc H. Driouchi * Service dÊhématologie, Casablanca, Maroc Introduction Le pronostic du lymphome de Hodgkin (LH) de lÊenfant sÊest considérablement amélioré durant les trois dernières décennies. Sa prise en charge constitue un véritable défi dans les pays en voie de développement. Nous rapportons les résultats thérapeutiques dÊune série de 63 cas pris en charge dans notre service, entre janvier 2002 et décembre 2008, traités selon le protocole national. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective étalée sur six ans, incluant tous les cas de LH de lÊenfant (âge ª 18 ans) au diagnostic et prouvés histologiquement. Tous les patients ont bénéficié dÊun examen clinique complet, dÊun bilan biologique (numération formule sanguine, VS, LDH sérologie virale VIH, Ag HBS, HVC) et dÊun bilan dÊextension (Rxthorax, échoabdominale, TDM thoracoabdominopelvienne, et BOM réalisée en cas de signes B ou dans les stades III et IV). Le traitement était à base de chimiothérapie type VAMP dans le groupe favorable (stades I et IIA et IMT < 0,33, et volume tumoral ganglionnaire < 6 cm et pas dÊatteinte contiguë) Et2OPPA+4COPP dans le groupe défavorable (IIB, III, IV ou Bulky mediastinal avec IMT ≥ 0,33 ou adénopathies ≥ 6 cm ou atteinte viscérale contiguë quel que soit le stade) associé à une radiothérapie si réponse est supérieure ou égale à 70 %. Résultats Soixante-trois patients ont été colligés, 53 filles et 28 garçons (sex-ratio F/M = 1,8), lÊâge moyen de nos patients était de 11 ans (4-17 ans), le délai de diagnostic varie de 15 jours à trois ans (moyenne de huit mois), la notion de consanguinité était retrouvée dans cinq cas. Le motif de consultation était les polyadénopathies périphériques chez tous nos patients dont la majorité cervicale (≥ 10 cm dans 12 % des cas) ; les signes B étaient présents chez 29 cas (46 %), le type histologique scléronodulaire était prédominant (68 %), suivi de cellularité mixte (23 %) et non précisé dans 7 % des cas. Les stades localisés étaient retrouvés dans 60 % des cas, les stades avancés repré- 05-59 Intérêt du rituximab, de la fludarabine et des agents alkylants dans le traitement des neuropathies périphériques associées aux gammapathies monoclonales IgM avec activité anti-MAG : une étude rétrospective sur 15 patients L. Karlin * ; B. Arnulf ; L. Galicier ; B. Asli ; M. Malphettes ; C. Fieschi ; S. Céréja ; E. Oksenhendler ; J.-P. Fermand ; J.-C. Brouet Service dÊimmunohématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris Introduction On ne dispose pas de traitement efficace des neuropathies périphériques (NP) associées aux gammapathies monoclonales IgM avec activité anti-MAG. LÊactivité autoanticorps dirigée contre des composants de la myéline et les données expérimentales plaident pour un lien entre lÊIgM et les lésions nerveuses, et incitent à trouver des traitements visant à réduire le taux de lÊIgM. LÊassociation rituximab (R), fludarabine (F) et agents alkylants est lÊun des traitements de choix de la macroglobulinémie de Waldenström. Cependant, elle nÊa pas ou peu été évaluée dans la NP anti-MAG. Nous avons étudié de manière rétrospective 15 patients (pts) traités par R, F μ alkylants, ou par R seul. Résultats ˜ge médian au diagnostic : 64 ans (47-84). Isotype IgM kappa : 13 pts. Tous présentaient des signes sensitifs (neuf avec ataxie), et trois une atteinte motrice invalidante. Score médian INCAT (échelle dÂévaluation des NP) : 4 (2-12). Taux médian de lÂIgM : 5,9 g/L (1,8-28). Chez deux pts, lÂIgM nÂétait détectable que par immunofixation (IF). Aucun ne présentait de signes de lymphoprolifération. Les anticorps antiMAG étaient détectés par techniques immunoenzymatiques. Électromyogramme (EMG) : atteinte démyélinisante chez huit pts, axonale chez deux, et mixte chez cinq. Neuf pts avaient antérieurement été traités (sept avec agent alkylant seul, deux avec Ig intraveineuses), sans amélioration clinique ni biologique. Douze pts ont reçu une association R + chimiothérapie (sept R, F-cyclophosphamide (C), quatre R-C ou R-chlorambucil, un R-F) et trois du R seul. Une amélioration significative (clinique, score INCAT) et durable a été constatée chez sept pts, tous traités par R + chimiothérapie. Parmi ces répondeurs, 83 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 83 2/23/2010 7:18:18 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques cinq avaient une réduction supérieure à 90 % du taux de lÂIgM (dont trois plus visible à lÂélectrophorèse mais seulement à lÂIF). En revanche, aucune amélioration notée chez les pts traités par R seul. Une amélioration EMG a été notée chez 3/9 pts. Ceuxci avaient reçu R + chimiothérapie et avaient une réduction majeure du taux de lÂIgM. Sept pts ont présenté des cytopénies posttraitement dont quatre neutropénies grades 3 et 4 et une thrombopénie grade 3. Trois épisodes infectieux rapportés (deux zonas, une rétinite à CMV), réversibles. Deux pts ayant reçu de la F ont présenté un second cancer (un adénocarcinome parotidien, et une leucémie aiguë chez un pt antérieurement traité par alkylants). Enfin, un pt est décédé dÂun arrêt cardiaque durant une chirurgie de cholécystite lithiasique, non reliée au traitement. Conclusion LÊassociation R, F et alkylants, plus que le R seul, permet dans la NP anti-MAG lÊobtention dÊun fort taux dÊamélioration clinique et biologique durable, même chez les sujets réfractaires à une première ligne de traitement, avec une toxicité acceptable mais le risque de second cancer après F nécessite dÊêtre évalué. 05-60 Étude de phase II de lÊassociation ACVBP + bortézomib dans le traitement de première ligne des lymphomes T ou à cellules NK : résultats définitifs du protocole GELA LNH05-1T A. Delmer *1 ; O. Fitoussi 2 ; P. Gaulard 3 ; G. Laurent 4 ; A. Jaccard 5 ; F. Morschhauser 6 ; C. Ferme 7 ; H. Tilly 8 ; C. Gisselbrecht 9 ; B. Coiffier 10 ; Groupe dÊétude des lymphomes de lÊadulte 11 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Robert-Debré, Reims ; 2 Service dÊhématologie oncologie, Polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine, Bordeaux ; 3 Service dÊanatomie pathologique, Centre hospitalier Henri-Mondor, Créteil ; 4 Service dÊhématologie clinique, Hôpital de Purpan, Toulouse ; 5 Service dÊhématologie clinique, Hôpital universitaire Dupuytren, Limoges ; 6 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Claude-Huriez, Lille ; 7 Service dÊhématologie clinique, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 8 Service dÊhématologie clinique, Centre Henri-Becquerel, Rouen ; 9 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Saint-Louis, Paris ; 10 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Lyon-Sud, Pierre-Bénite ; 11 Institut dÊhématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris de méthotrexate à forte dose (× 2), dÊétoposide + ifosfamide (× 4) et de cytarabine (× 2) toutes les deux semaines. Le bortézomib était administré à la dose de 1,5 mg/m2 à j1 et j5 de chaque cycle dÊACVBP, puis à j1, j8, j15 toutes les quatre semaines pendant la phase de consolidation, soit un total de 20 injections pour lÊensemble du traitement. Le critère de jugement principal était la survie sans événement (EFS) avec lÊhypothèse dÊun taux de 60 % à deux ans (contre 40 % avec lÊACVBP seul dans les études précédentes du GELA). Résultats Cinquante-sept pts éligibles (H : 38, F : 19, âge médian : 52,5 ans) ont été inclus entre janvier 2006 et novembre 2007 : T NOS 22 pts, AITL 15 pts, NK type nasal six pts, inclassables quatre pts, ATL HTLV1 (+) trois pts, autre trois pts (après relecture histologique) ; 78 % des pts avaient un stade III ou IV, 58 % des LDH supérieurs à N et 53 % un score AaIPi supérieur ou égal à 2. Quarante-six pts (81 %) ont reçu lÊintégralité du traitement dÊinduction et seulement 28 pts (49 %) ont terminé le traitement de consolidation, principalement en raison dÊune progression de la maladie. Le nombre de RC + RCi était de 19 + 7 (46 %) après lÊinduction et 24 + 2 (46 %) après la consolidation ; 18 pts (32 %) étaient en progression à la fin de la consolidation. Vingt-six pts (46 %) sont décédés à la date de point (juin 2009), la grande majorité (73 % dÊentre eux) de progression du lymphome. LÊEFS à deux ans est de 25,7 %, la survie sans progression de 29,3 % et la survie globale de 55 %. La dose dÊintensité de bortézomib a été de 82,6 % pendant lÊinduction par ACVBP mais moindre (55 %) pour les pts qui ont reçu les cures de consolidation. Une toxicité neurologique de grades 1 à 3 CTC a été observée chez 61 % des pts (grade 3 dans 7 % des cas) indépendamment du nombre de cycles reçus. La toxicité plaquettaire a été plus sévère que précédemment observée avec lÊACVBP seul (thrombopénie de grade ≥ 3 chez 77 % des pts) mais aucun décès par hémorragie nÊest survenu. Conclusion LÊassociation bortézomib et ACVBP sÊest avérée réalisable sans toxicité neurologique ni plaquettaire inattendue. Néanmoins, les taux de réponse et dÊEFS de cette association dans les lymphomes T ne sont pas supérieurs à ceux observés avec chimiothérapie seule. 05-61 Nécrose médullaire, syndrome dÊactivation macrophagique et lymphome folliculaire : à propos dÊun cas Contexte Le pronostic des lymphomes T/NK est médiocre avec une survie globale autour de 30 % à cinq ans. Aucune association ne sÊest avérée supérieure au CHOP jusquÊà présent. Les objectifs de cette étude étaient dÊévaluer lÊefficacité et la tolérance dÊune association bortézomib et chimiothérapie ACVBP. M. Royer *1 ; M.P. Moles 1 ; A. Tanguy Schmidt 1 ; M. Zandecki 2 ; A.H. Pavageau 2 ; C. Foussard 1 ; M. Gardembas 1 ; N. Ifrah 1 ; M. Hunault-Berger 1 Patients et méthodes Cette étude sÊadressait aux patients (pts) âgés de 18 à 65 ans avec un lymphome T/NK non antérieurement traité. La chimiothérapie comportait une induction par quatre cycles dÊACVBP (tel que précédemment décrit) à deux semaines dÊintervalle puis, chez les pts répondeurs, une consolidation avec des séquences Introduction Le syndrome dÊactivation macrophagique (SAM) est parfois révélateur dÊune hémopathie maligne, notamment dÊun lymphome. Nous rapportons le cas dÊun lymphome folliculaire révélé par un SAM de diagnostic difficile. 1 2 Service de maladies du sang, CHU dÊAngers, Angers ; Service dÊhématologie biologique, CHU dÊAngers, Angers 84 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 84 2/23/2010 7:18:18 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Cas clinique Mme R., 47 ans, est hospitalisée pour lombalgies inflammatoires, sueurs, perte de 10 kg rapidement compliquées dÊune confusion sans signe de localisation et dÊune détresse respiratoire justifiant un transfert en réanimation. La NFS montre une hyperleucocytose à 25,6 G/L dont 18,4 G/L lymphocytes, une anémie microcytaire à 7,5 g/dL, une thrombopénie à 71 G/L. Il existe un syndrome inflammatoire, des LDH à 1 544 UI/L, une hyponatrémie à 112 mmol/L, une insuffisance rénale aiguë, une hyperferritinémie à 11 290 øg/L, des triglycérides à 4,7 g/L, une cholestase et une cytolyse (2 N). Il nÊy a pas de CIVD associée. La TDM montre des adénopathies multiples sus- et sous-diaphragmatiques et une ostéolyse de L2, L3 et du sacrum. Un lymphome folliculaire est diagnostiqué par lÊimmunophénotypage sanguin et pleural, alors que le myélogramme montre une nécrose médullaire sans activation macrophagique. Après quatre jours de corticoïdes (1 mg/kg par jour) et un R-CHOP, la symptomatologie aiguë sÊaméliore justifiant la poursuite de cette chimiothérapie. Discussion Le SAM est une activation du système monocyte-macrophage par anomalie des lymphocytes Th1 à lÊorigine dÊune ÿ tempête cytokinique Ÿ (faisant intervenir les IL1, 2 et 6, le TNFα et lÊIFNγ) qui entraîne une infiltration tissulaire par des macrophages normaux activés. Les SAM peuvent être secondaires à une infection (48,4 %), à une néoplasie (29,7 %) dont 20 % de lymphomes, à une maladie systémique. Cinq des neuf critères de lÊInternational Histiocyte Society (fièvre ≥ 38,5 C plus de sept jours, splénomégalie débordant de ≥ 3 cm, cytopénies sur plus de deux lignées, triglycérides > 3 mmol/L, fibrinogène < 1,5 g/L, hémophagocytose sur le myélogramme ou une biopsie, diminution ou absence dÊactivité des cellules NK, ferritine > 500 øg/L, récepteur soluble de lÊIL-2 > 2 400 UI/mL) sont suffisants pour poser le diagnostic. Le pronostic du SAM est mauvais avec 46 % de décès, majoré en cas dÊétiologie néoplasique. Le traitement du SAM est avant tout symptomatique, puis étiologique en urgence. Méthylprednisolone en bolus, étoposide, ciclosporine, immunoglobulines polyvalentes ont été testés en traitement symptomatique sans quÊaucun consensus ne se dégage. Conclusion Le SAM est rare mais grave. Les critères cliniques et biologiques sont à connaître afin de permettre un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée. LÊimage dÊhémophagocytose peut ne pas être retrouvée, parfois remplacée par une nécrose médullaire, sans remettre en question le diagnostic. 05-62 lymphomes non hodgkiniens et au moins 50 % des lymphomes gastriques. La prévalence de lÊinfection à Helicobacter pylori (HP) chez les patients atteints de lymphome gastrique du MALT est selon les nombreuses études de 80 à 90 %. Le but de notre travail était dÊétudier les caractéristiques épidémiologiques, anatomocliniques, thérapeutiques et évolutives dÊune série de 24 patients atteints de LGM. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective étalée sur cinq ans : de janvier 2004 à décembre 2008. Elle inclut tout lymphome gastrique du MALT non transformé diagnostiqué et confirmé par histologie et par immunohistochimie. Un bilan dÊextension systématique a été réalisé : examen physique complet, endoscopies digestives hautes et basses avec biopsie, lavement baryté, transit du grêle, bilan biologique (hémogramme, VS, LDH, sérologies virales), bilan radiologique avec radiographie du thorax et échographie abdominale, TDM thoracoabdominopelvienne et une biopsie médullaire. Le lymphome a été classé selon la classification dÊAnn-Arbor modifié par Musshoff. Le traitement variable, dépendait du stade de la tumeur et des moyens disponibles. Résultats Nous avons colligé 24 cas de LGM, confirmés sur biopsie gastrique perfibroscopique ou sur une pièce de résection gastrique. Caractéristiques des patients : Caractéristiques ˜ge médian Sex-ratio (H/F) Délai moyen de diagnostic Nombre Pourcentage 54 ans [19-69 ans] 1,7 13 mois [2 mois-6 ans] Signes cliniques : Épigastralgies 23 Vomissements 96 15 63 Hémorragie digestive 3 12,5 Empâtement épigastrique 5 21 Masse gastrique 3 12,5 Signes généraux : 17 71 Hb ª 10 10 42 FOGD : Aspect : ulcérobourgeonnant 10 42 Pli épaissi 11 45,5 Les lymphomes gastriques du MALT : à propos de 24 cas Érythémateux 3 12,5 Siège : antrale 7 29 A. Hmimech * ; M. Lamchahab ; M. Rachid ; A. Quessar ; S. Benchakroun Fundique 6 25 Antrofundique 5 21 Service dÊhématologie-oncologie pédiatrique, CHU Ibn-Rochd, Hôpital 20-Août, Casablanca, Maroc Corps gastrique 6 25 Stade : localisés (IE, II1E) 10 42 Introduction Les lymphomes gastriques du MALT (LGM) sont des lymphomes de faible degré de malignité, dÊévolution indolente, généralement localisés. Ils représentent 7-8 % de lÊensemble des Disséminés (II2E, IIIE, IVE) 14 58 HP : positif 10 42 Négatif 14 58 85 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 85 2/23/2010 7:18:18 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Parmi les 24 patients inclus, 12 sont évaluables pour le traitement. Les autres sont perdus de vue avant la fin du traitement. LÊattitude thérapeutique était variable : rituximab + chimiothérapie de type CHOP dans quatre cas, antibiothérapie anti-HP dans trois cas, rituximab + chlorambucil dans deux cas, chlorambucil seul dans deux cas et chirurgie + chlorambucil dans un cas. ¤ la fin du traitement, neuf patients (75 %) étaient en rémission complète et trois (25 %) en échec. Après un recul moyen de 20 mois, huit patients (67 %) sont en rémission complète maintenue et un (8 %) a rechuté. Conclusion Le LGM demeure une affection rare. LÊéradication de lÊHP ou lÊassociation de chlorambucil + rituximab chez les non-répondeurs à lÊéradication ou ceux qui sont HP dÊemblée sÊavère très efficace avec un taux de survie de 90 à 100 %. Cependant, nos résultats sont au-dessous de ceux de la littérature. Cela est particulièrement dû au retard de diagnostic et au nombre élevé de perdus de vue. LÊamélioration des résultats passe obligatoirement par la sensibilisation des patients et des praticiens en vue dÊun diagnostic précoce et par une prise en charge spécialisée. 05-63 Évaluation par 18F-FDG PET-scan dans les lymphomes diffus à grandes cellules B des sinus A. Tempescul *1 ; S. Querellou 2 ; J.C. Ianotto 3 ; G. Valette 4 ; C. Berthou 3 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Morvan, Brest ; Service de médecine nucléaire et de biophysique, Hôpital Morvan, Brest ; 3 Service dÊhématologie clinique et de thérapie cellulaire, Hôpital Morvan, Brest ; 4 Service dÊORL, Hôpital Morvan, Brest 2 Introduction Les lymphomes représentent 5 % des maladies néoplasiques de la tête et du cou. Inversement, les localisations lymphomateuses nasales et sinusales ne représentent que 0,2 à 2 % des sites tumoraux. Dans la population occidentale, ces localisations sont à 95 % de celles de lymphomes diffus à grandes cellules B. Les procédures standard dÊévaluation des lymphomes sont : la clinique, la biologie, lÊimagerie par TDM. Plusieurs études ont démontré le rôle important du PET-scan dans lÊévaluation initiale et le suivi des lymphomes agressifs. Observation Nous avons identifié deux patients traités pour lymphomes diffus à grandes cellules B des sinus. Les deux patients ont été traités par chimiothérapie standard associée au rituximab. LÊévaluation intermédiaire par PET-scan montre la présence de fixation résiduelle. Avant de réaliser une chimiothérapie plus lourde sur lÊéventuelle réponse insuffisante, des biopsies de contrôle ont été réalisées et confirmées, la présence dÊune inflammation faussant les résultats du PET-scan mais lÊabsence de cellules tumorales. Conclusion Nous pensons donc que ces patients traités pour lymphomes diffus à grandes cellules B, en cas de positivité du PET-scan intermédiaire, devront bénéficier de biopsies afin dÊéviter dans certains cas une surenchère thérapeutique inutile. Références Lin C, et al. J Nucl Med 2007 ; 48 : 1626-32. Laskar S, et al. Leuk Lymphoma 2008 ; 49 : 2263-71. 05-64 Évaluation du traitement de première ligne des LNH ganglionnaires à grandes cellules H. Belaidi 1 ; F. Grifi *2 1 Service dÊhématologie, CHU de Annaba, Annaba, Algérie ; Service dÊhématologie, Faculté de médecine université Badji-Mokhthar Annaba, Annaba, Algérie 2 Introduction Le LNH à grandes cellules est la forme histologique la plus fréquente au sein des LNH ganglionnaires. Ce sont des formes agressives mais leur guérison est possible avec le traitement actuel. Patients et méthodes CÊest une étude rétrospective sur 30 mois (du 1er janvier 2007 au 1er juillet 2009) ayant colligé 46 patients dont 35 sont évaluables. LÊâge moyen est de 48,9 ; une grande partie de ces patients sont en stade localisé et avec un index pronostique international (IPI) favorable. La majorité de nos malades ont été traités par R-CHOP associé à une chimiothérapie intrathécale. Résultats Le taux de survie globale est de 74 %. Vingt pour cent des patients sont décédés, et 6 % sont perdus de vue après le traitement de première ligne. Le taux de rémission complète le plus élevé est enregistré chez les patients avec un IPI favorable (60 %), un taux dÊéchec à 20 % est noté chez cette population. Bien que le nombre de malades ayant un IPI défavorable soit faible, le taux dÊéchec est important chez cette population. LÊintolérance au traitement sÊest manifestée essentiellement sur la fonction cardiaque, nécessitant parfois lÊarrêt des anthracyclines. Le recours aux facteurs de croissance est indiqué chez 30 % des patients. Quelques cas de réaction dÊhypersensibilité au rituximab sont notés. Conclusion Le taux de rémission complète dans notre série pour les stades favorables reste inferieur à celui rapporté dans la littérature, cÊest dû probablement à lÊinsuffisance de lÊéchantillon, ou à la non-systématisation du rituximab chez les sujets âgés (plus de 65 ans). 86 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 86 2/23/2010 7:18:19 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-65 05-66 Lymphome de Hodgkin et VIH : à propos de cinq cas Lymphome primitif du système nerveux central : à propos dÊun cas M. Lamchahab *1 ; B. Oukkache 2 ; A. Quessar 2 ; S. Benchekroune 2 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Service dÊhématologie oncologie pédiatrique, Centre hospitalier, Casablanca, Maroc ; 2 Service dÊhématologieoncologie pédiatrique, Hôpital 20-Août 1953 du CHU Ibn-Rochd de Casablanca, Casablanca, Maroc Introduction Le lymphome de Hodgkin (LH) chez le patient infecté par le virus de lÊimmunodéficience humaine (VIH) ne fait pas partie des affections classantes au stade sida. Elle a néanmoins de nombreuses particularités par rapport à la maladie survenant chez le sujet non immunodéprimé. Le but de travail est dÊétudier les aspects cliniques, histologiques thérapeutiques et évolutifs des LH associés à lÊinfection par le VIH. Patients et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective, menée entre janvier 2003 et novembre 2009, incluant tout LH associé à une sérologie VIH positive confirmée par Western Blot. Le traitement du LH était une chimiothérapie standard type ABVD. Le traitement rétroviral a été pris en charge au service dÊinfectiologie. Résultats Nous rapportons cinq cas de MDH associé au VIH colligés au service dÊhématologie et dÊoncologie pédiatrique de lÊhôpital 20-Août 1953 du CHU Ibn-Rochd de Casablanca. Il sÊagit de cinq patients avec une moyenne dÊâge de 44 ans (33-57 ans), de sex-ratio H/F de 1,5, la symptomatologie initiale est une adénopathie périphérique dans quatre cas et les signes généraux sont présents dans tous les cas. Le type de MDH est de cellularité mixte dans deux cas et scléronodulaire dans trois cas. Le stade selon la classification dÊAnn-Arbor modifiée par costwalds est avancé dans trois cas. Un patient est perdu de vue avant traitement, et quatre patients ont été traités par le protocole habituel de la MDH qui est lÊABVD associé à la trithérapie pour le VIH. Deux patients sont en rémission complète maintenue avec un recul de quatre ans et de deux ans respectivement. Un patient est perdu de vue après échec du traitement et un patient est en cours de traitement. Discussion On note chez le patient infecté par le VIH la fréquence accrue des stades III et IV, des formes cliniquement symptomatiques, ainsi que dÊune cellularité mixte de type 3. LÊatteinte médiastinale est plus rare que chez le patient immunocompétent. Compte tenu du terrain immunodéprimé, des traitements antirétroviraux utilisés, de la mauvaise tolérance hématologique de ces patients à la chimiothérapie et du stade anatomique souvent avancé, cette maladie pose plusieurs problèmes spécifiques de prise en charge. Les taux de rémission complète obtenus par les thérapeutiques actuelles sont importants. Néanmoins, un certain nombre de cas demeurent liés à lÊévolution du déficit immunitaire. Conclusion Intérêt dÊétablir un protocole en collaboration avec des infectiologues. L. Lamchachti *1 ; B. Feddoul 2 ; R. Berrady 1 ; M. Ouazzani 1 ; S. Rabhi 1 ; M.F. Chaoui 2 ; W. Bono 1 1 2 Service de médecine interne, CHU Hassan-II, Fès, Maroc ; Service de neurochirurgie, CHU Hassan-II, Fès, Maroc Introduction Les localisations viscérales des lymphomes non hodgkiniens sont multiples et dÊexpression variable. Toutefois, la localisation cérébrale reste rare, à révélation polymorphe et de consensus thérapeutique discuté. Observation Nous rapportons le cas de notre patient, âgé de 33 ans ayant présenté un mois avant lÊhospitalisation une crise tonicoclonique généralisée avec coma postcritique, suivie de la persistance de signes dÊHTIC. LÊexamen clinique note une dysarthrie avec aphasie et troubles cognitifs sans déficit neurologique. Une TDM cérébrale a objectivé un processus lésionnel tissulaire frontopariétal gauche mesurant 50/40/30 mm, confirmé par un complément IRM. La biopsie stéréotaxique cérébrale ainsi quÊun bilan dÊextension complet ont conclu à un lymphome non hodgkinien B du système nerveux central. Discussion Les auteurs discutent le bénéfice de la radiothérapie adjuvante chez ce jeune patient après une rémission complète sous chimiothérapie à base de méthotrexate forte dose, vu les troubles cognitifs antérieurs, ainsi que lÊavantage de la chimiothérapie intrathécale, malgré une cytologie normale du LCR. Conclusion Le lymphome cérébral primitif du sujet immunocompétent est rare, de pronostic péjoratif. Il est vrai que le traitement de référence actuel repose sur la combinaison chimio-radiothérapie à condition de ne pas surajouter dÊeffets secondaires de cette dernière pouvant altérer la qualité de vie du patient, car seuls les patients en RC après chimiothérapie peuvent espérer une survie prolongée. 05-67 Myélome à IgM : à propos de cinq cas M. Ahnach * ; M. Rachid ; M. Benchekroun Service dÊhématologie, Hôpital 20-Août, Casablanca, Maroc Introduction Le myélome multiple ou maladie de Kahler est une prolifération maligne plasmocytaire de la moelle osseuse caractérisée par la sécrétion dÊimmunoglobuline monoclonale essentiellement IgA ou IgG. Le myélome à composante IgM est très rare, représentant 0,5 % des myélomes. Patients et méthodes Nous rapportons les observations de cinq cas de myélome à IgM suivis dans notre service. Il sÊagit dÊune étude rétrospective portant sur lÊexploitation de 160 dossiers de patients atteints de myélome multiple entre janvier 2005 à décembre 2008. 87 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 87 2/23/2010 7:18:19 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Résultats Cinq cas de myélome à IgM ont été retrouvés (3 %), il sÊagit de trois femmes et de deux hommes dÊâge moyen de 53 ans. Le principal motif de consultation était la douleur osseuse dans trois cas, un cas de syndrome anémique et un cas dÊinsuffisance rénale, avec une durée dÊévolution moyenne de huit mois. Le bilan biologique a montré une vitesse de sédimentation élevée dans quatre cas, la calcémie était élevée dans un cas et la protéinurie de Bence-Jones positive dans quatre cas. Un pic monoclonal à IgM kappa a été retrouvé dans deux cas et à IgM lambda dans trois cas. Le myélogramme avait trouvé une infiltration plasmocytaire parfois dystrophique dans les cinq cas. Selon la classification de Durie et Salmon trois patients étaient en stade IIB et deux patients en stade IIIA. Le traitement était de type VAD dans deux cas, MP dans deux cas et un patient était mis sous thalidomide ; lÊévolution était marquée par deux cas de rémission complète, un malade perdu de vue, un cas en rechute et un décès. Conclusion Le myélome à IgM est une entité rare qui pose le problème de diagnostic différentiel avec la maladie de Waldetrom mais la présentation clinique, les lésions osseuses et lÊinfiltration plasmocytaire de la moelle sont très caractéristiques du myélome, cependant le pronostic est moins favorable. Discussion Le cancer de la prostate constitue le terrain privilégié pour la survenue dÊautres néoplasies. Cependant, lÊincidence de la maladie lymphomateuse demeure mal connue. La survenue dÊune maladie de Hodgkin dans un contexte dÊadénocarcinome prostatique est exceptionnelle. Eisenberger et Chu [1, 2] ont rapporté deux grandes séries de 9 150 patients, dont le curage ganglionnaire est effectué à titre systématique pour un cancer de la prostate. LÊincidence du lymphome est estimée à 0,2 %. Il sÊagit uniquement de lymphome non hodgkinien de faible grade de malignité. Aucune atteinte hodgkinienne nÊa été constatée. En 2007, une observation a été rapportée par Kheen, cependant lÊadénocarcinome prostatique a été découvert grâce au PET-scan. Conclusion LÊatteinte synchrone ou successive dÊun lymphome et dÊun adénocarcinome prostatique est très faible, elle est inférieure à 1 %. Il sÊagit essentiellement de lymphome de faible grade. La maladie de Hodgkin dans ce contexte est rare. LÊoriginalité de cette observation est celle de cette association exceptionnelle, néanmoins cette incidence pouvait changer probablement avec lÊère du PET-scan. Références 1. Carson HJ, et al. Leuk Lymphoma 1996 ; 23 : 625-9 2. Keehn CA, et al. Clin Lab Sci 2003 Summer ; 33 : 324-5 05-68 Découverte concomitante dÊune maladie de Hodgkin et dÊun adénocarcinome prostatique B. Choufi * ; I. Voronina ; R. Kadiata ; B. Pollet 1 Service dÊhématologie, Centre hospitalier, Boulogne-sur-Mer Contexte La survenue concomitante dÊun adénocarcinome prostatique et dÊun second cancer est fréquente. Il nÊexiste pas dÊexplication physiopathologique bien établie à cette association, plusieurs hypothèses sont avancées, celle du terrain par exemple, en cas de prostatite chronique ou bien en raison de la haute fréquence de ce type de cancer. LÊincidence dÊun lymphome non hodgkinien dans ce contexte est mal connue, encore moins celle dÊune maladie de Hodgkin. Cas clinique Nous rapportons lÊobservation dÊun jeune patient de 52 ans qui présente en juillet 2008 un amaigrissement, une dysurie, des PSA élevées et une hypertrophie prostatique. La biopsie transrectale conclue à un adénocarcinome prostatique, Gleason grade 4 + 4. Le scanner a permis de mettre en évidence des adénopathies axillaires droites. La biopsie exérèse est en faveur dÊune maladie de Hodgkin dans sa forme classique à cellularité mixte. Le PET-scan objective cependant un foyer axillaire et susclaviculaire droit. La prostate ne fixe pas dans le contexte. Le patient a été mis sous hormonothérapie et reçoit quatre cures de chimiothérapie de type ABVD. Le PET-scan est négatif après deux cures. Ce traitement a été clôturé par une radiothérapie des localisations initiales de la maladie de Hodggkin de 20 Gy et une radiothérapie du pelvis de 34 Gy avec surimpression prostatique de 36 Gy. Rémission complète obtenue. 05-69 Traitement dÊinduction par combinaison bortézomib adriamycine dexaméthasone (PAD) suivi dÊintensification thérapeutique dans le multiple myeloma avec et sans t(4;14) B. Arnulf *1 ; L. Karlin 1 ; B. Royer 2 ; M. Macro 3 ; S. Rigodeau 4 ; M.O. Chandesris 5 ; S. Choquet 6 ; J. Soulier 7 ; D. Bouscary 8 ; R. Porcher 9 ; J.-P. Fermand 1 1 Service dÊimmunohématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris ; Service dÊhématologie clinique, Hôpital Sud, Amiens ; 3 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Clemenceau, Caen ; 4 Service dÊhématologie clinique, Hôpital, Chesnay ; 5 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Necker, Paris ; 6 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ; 7 Service dÊhématologie biologique, Hôpital Saint-Louis, Paris ; 8 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Cochin, Paris ; 9 Service de biostatistiques, Hôpital Saint-Louis, Paris 2 Introduction La translocation t(4;14), qui conduit à la dérégulation des deux oncogènes FGFR3 et MMSET, est retrouvée dans 15 % des myélomes multiples (MM). Nous avons montré que lÊévolution de ces malades est caractérisée par une bonne réponse initiale à la chimiothérapie et à lÊintensification thérapeutique, contrastant avec une rechute rapide survenant en moyenne 11 mois après celle-ci. Ces rechutes sont souvent agressives et chimiorésistantes. Et de nouveaux traitements sont nécessaires. Patients et méthodes Nous avons analysé 23 patients avec un MM t(4;14) traités par trois ou quatre cures dÊune combinaison bortézomib, 88 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 88 2/23/2010 7:18:19 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. dexaméthasone (VD) (n = 4) ou bortézomib, adriamycine et dexamethasone (PAD) (n = 19) en traitement dÊinduction avant autogreffe (melphalan 200 mg/m2). La t(4;14) a été détectée par PCR quantitative en temps réel recherchant les transcrits IGH/MMSET and FGFR3. Les taux de réponse (RR), de survies sans événements (EFS) et globale (OS) ont été analysés. Ces données ont été comparées à un groupe de 100 malades avec MM non t(4;14), traités de façon identique. Résultats La moyenne dÊâge est de 51 ans (33-64). LÊisotype est IgA chez 12 (52 %) patients. La β2m est élevée (> 3,5 mg/L) chez 14 (61 %) des patients, et dix avait une anémie (Hb < 10 g/dL). Trois malades (16 %) sur 19 présentaient une t(4;14) sans expression significative du FGFR3. Après traitement dÊinduction, le recueil des cellules souches a été suffisant pour tous les malades. Le RR après autogreffe est la réponse complète chez 11 patients (48 %), une très bonne réponse partielle chez 4 patients (17 %) et une réponse partielle chez 4 patients (82 % RR). Trois malades ont progressé. Avec un recul médian de 18 mois (3-32), neuf (39 %) patients sont vivants sans rechute. Douze malades (52 %) ont rechuté. La médiane dÊEFS et dÊOS sont de 4,7 et 30,9 mois. LÊEFS nÊest pas influencé par le taux dÊHb et/ou de β2m. LÊOS est plus élevée chez les malades ayant une β2m basse (médiane non atteinte contre 23,1 mois, p = 0,04). Conclusion Ces résultats préliminaires illustrent lÊhétérogénéité de cette maladie et indiquent que certains malades avec MM t(4;14) bénéficient dÊun traitement contenant du bortézomib en induction. Ces résultats seront étendus par lÊanalyse des 100 malades non t(4;14) traités par PAD en induction. 05-70 Prise en charge des LNH primitifs du tube digestif N. Bencheikh 1 ; F Grifi *2 1 Service dÊhématologie, CHU de Annaba, Annaba, Algérie ; Service dÊhématologie, Faculté de médecine, Université Badji-Mokhthar Annaba, Annaba, Algérie 2 Introduction LÊincidence des localisations primitives au tube digestif des LNH est en augmentation ; cÊest la localisation la plus fréquente des formes extraganglionnaires. Patients et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective ayant colligé 20 cas de LNH digestif suivis de 2006 à 2009. 1) Le taux de recrutement est de cinq cas/an ; 2) le diagnostic a été établi dans la majorité des cas sur une biopsie par FOGD ; seulement dans deux cas une gastrectomie à visée diagnostique a été pratiquée ; 3) un bilan dÊextension complet a été pratiqué chez tous les patients. Résultats La majorité des patients sont âgés entre 50 et 75 ans ; néanmoins le LNH digestif est survenu chez des sujets jeunes (âge < 35 ans) dans 25 % des cas. 1) Une prédominance masculine est observée avec sex-ratio H/F = 1,5 ; 2) les localisations gastriques sont les plus rencontrées dans notre étude (73 %) ; 3) les formes localisées (stade I : selon la classification dÊAnn-Arbor modifiée par Musshoff) sont les plus fréquentes (60 %) ; les formes étendues (stade IV) sont retrouvées dans 20 % des cas ; 4) lÊétude anatomopathologique avec étude immunohistochimique retrouve une légère prédominance de LNH de type MALT à petites cellules (55 %) par rapport au LNH à grandes cellules (40 %). Un seul cas de LNH de la zone marginale a été observé chez un patient qui présente un LNH duodénal. Le phénotype B est observé dans 100 % des cas. 1) Le traitement entrepris était basé sur une polychimiothérapie (CHOP/CVP) ; associé à un traitement par AC monoclonal (Mabthéra) dans 80 % des cas. Le traitement chirurgical (gastrectomie totale) a été pratiqué seulement chez quatre patients dont deux à visée diagnostique ; 2) une rémission complète est obtenue dans 65 % des cas. Conclusion Le LNH primitif du tube digestif est de localisation gastrique chez la majorité de nos patients ; et de phénotype B dans 100 % des cas. Le pronostic est amélioré par lÊintroduction du Mabthéra (par rapport aux résultats antérieurs) ; néanmoins la chirurgie garde sa place dans la PEC de ces LNH. 05-71 Les adolescents souffrant de lymphome de Hodgkin doivent-ils être traités par des pédiatriques ou des adultes ? N. Gaspar 1,10 ; L. Brugieres *1,10 ; M. Henry-Amar 2,9 ; J. Landmann Parker 3,10 ; C. Sebban 4 ; T. Leblanc 5,10 ; C. Ferme 6,9 ; J. Thomas 7 ; B. Aleman 8 ; O. Oberlin 1,10 1 Service dÊoncologie pédiatrique, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 2 Santé publique, Centre François-Baclesse, Caen ; 3 Service dÊhématologie, Hôpital Armand-Trousseau, Paris ; 4 Service dÊhématologie, Centre Léon-Berard, Lyon ; 5 Service dÊhématologie, Saint-Louis, Paris ; 6 Service dÊhématologie, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 7 Service dÊhématologie, Universitaire Ziekenhuizen Saint-Rafaël, Louvain ; 8 Service dÊhématologie, The Netherlands Cancer Institute, Amsterdam ; 9 GELA ; 10 SFCE Objectif Déterminer le devenir des adolescents souffrant de lymphome de Hodgkin et le traitement le plus approprié à leur proposer. Patients et méthodes De janvier 1982 à décembre 1998, 2 358 patients de moins de 30 ans ont été inclus dans huit protocoles dÊadultes ou pédiatriques. Les protocoles pédiatriques étaient basés sur des chimiothérapies de type ABVD, MOPP-ABV, OPPA-COOP ou VBVP et une irradiation des aires ganglionnaires initialement atteintes (involved-field irradiation ; IFRT) à 20 grays, après une bonne réponse à la chimiothérapie. Les protocoles adultes étaient basés sur des chimiothérapies de type MOPP, ABVD, MOPP-ABV ou EBVP et une irradiation en mantelet ou une IFRT, ou une irradiation seule en mantelet ou irradiation ganglionnaire subtotale à des doses de 35 à 40 grays. Selon les centres, les adolescents étaient traités dans les protocoles pédiatriques ou adultes. 89 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 89 2/23/2010 7:18:19 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Résultats Ces études ont inclus 529 enfants (0-14 ans), 450 adolescents (15-19 ans) et 1 379 jeunes adultes (20-29 ans), au diagnostic. Les caractéristiques des adolescents se rapprochaient plus de celles des jeunes adultes que des enfants. Les différences concernaient le sex-ratio, lÊatteinte médiastinale, lÊextension de la maladie, le sous-type histologique et les symptômes B. Après un suivi médian de sept ans, la survie sans maladie (SSM) à dix ans était respectivement de 87, 85 et 82 % (p = 0,02) et la survie globale (SG) à dix ans de 93, 89 et 91 % (p = 0,02), pour les enfants, adolescents et jeunes adultes. Les SSM et SG des adolescents traités protocoles pédiatriques et adultes étaient semblables mais le poids des traitements était différent. Parmi les patients traités dans les protocoles pédiatriques, 28 % ont reçu une chimiothérapie sans alkylant ni anthracycline, 48 % ont reçu à la fois des alkylants et des anthracyclines. Parmi les patients traités dans les protocoles adultes, tous ont reçu soit des alkylants, soit des anthracyclines et 60 % les deux. Les champs et doses dÊirradiation étaient aussi moindres dans les protocoles pédiatriques (94 % ont reçu 25 grays ou moins), comparativement aux protocoles adultes (87 % ont reçu 35 grays ou plus). Conclusion Les résultats comparables des protocoles pédiatriques et adultes pour les adolescents sont un argument pour les inclure dans les protocoles pédiatriques moins intensifs que les protocoles dÊadultes. 05-72 Aspects cliniques, diagnostiques et évolutifs de la leucémie à tricholeucocytes (LT) S. Oukid *1 ; S. Taoussi 1 ; F. Lamraoui 1 ; M.T. Abad 2 1 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Frantz-Fanon, Blida, Algérie ; 2 Service dÊhématologie clinique et biologique, Hôpital, Blida, Algérie Introduction La leucémie à tricholeucocytes (LT) est rare ; elle représente environ 2 % de lÊensemble des leucémies. Nous rapportons cinq cas confirmés de LT diagnostiques par CMF en une année dans notre service. Matériels et méthodes Étude clinique, biologique, cytologique, cytochimique : phosphatases acides : trois cas et immunophénotypage par cytométrie de flux (cinq cas) : CD19, CD20, CD22, HLA DR, CD5, Ig de surface, CD11c, CD25, FMC7, CD103. Résultats Il sÊagit de six hommes : moyenne dÊâge de 53 ans (36-65). Splénomégalie : cinq cas, anémie : trois cas, associée à une infection : trois cas. Hémogramme : pancytopénie : trois cas, une bicytopénie : deux cas et une anémie : un cas. Frottis sanguin : présence de tricholeucocytes dans trois cas. Médullogramme : présence des tricholeucocytes : six cas. Ponction biopsique osseuse : tricholeucocytes dans quatre cas, normale dans deux cas, mais la relecture confirme le diagnostic dans les deux cas. Cytochimie : phosphatases acides positives non inhibées par acide tartrique : trois cas. Cytométrie de flux : cinq cas, positifs dans quatre cas : Pour le cinquième cas lÊimmunomarquage est normal malgré les résultats de la PBO. Traitement : sous interféron alpha : deux cas, évolution : une rémission partielle : un cas avec une survie de 45 mois, perdu de vue : un cas avec une survie dÊun mois. Sous leustatine pendant sept jours : trois cas, évolution : une rémission complète : deux cas avec une survie de 15 mois et 24 mois, lÊun est décédé suite à une pneumopathie après un mois. Évolution spontanément favorable : un cas où lÊimmunomarquage était négatif, la recherche par cytométrie en flux des cellules à tricholeucocytes a été refaite à plusieurs reprises, revenue normale, la durée de suivi est de 24 mois. Discussion Le médullogramme est évocateur, la PBO est normale dans 30 % des cas, lÊimmunomarquage est déterminant. Il a infirmé le diagnostic dans un cas : confirmé par lÊabsence de tricholeucocytes pendant trois mois consécutifs. Conclusion Le diagnostic de LT est difficile dans un cas sur quatre ; le médullogramme, les phosphatases acides et lÊimmunomarquage en cytométrie de flux sont codéterminants. LÊimmunomarquage devient une nécessité pour le diagnostic de la leucémie à tricholeucocytes. 05-73 Les gammapathies monoclonales : caractéristiques biologiques et étiologies A. Aldjoun-Bennani * Laboratoire dÊhématologie, Hôpital Cheikh-Zayed, Rabat, Maroc Introduction La présence dans le sérum ou les urines, dÊune immunoglobuline monoclonale définit les gammapathies monoclonales. On appelle immunoglobuline monoclonale le produit de sécrétion qui résulte de lÊexpansion dÊun clone de cellules de la lignée B. LÊimmunoglobuline monoclonale est habituellement normale, elle peut être entière. Parfois, cette immunoglobuline est accompagnée de protéine de Bence-Jones. Enfin, il peut y avoir une synthèse isolée de protéine de Bence-Jones. Dans ce travail, nous nous proposons dÊétudier les caractéristiques épidémiologiques, immunochimiques et étiologiques dÊune série de 35 cas de gammapathie monoclonale colligés au laboratoire dÊhématologie de lÊhôpital universitaire CheikhZayed de Rabat. Matériels et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective portant sur tous les cas de gammapathie monoclonale diagnostiqués au laboratoire dÊhématologie de lÊhôpital universitaire Cheikh-Zayed de Rabat durant deux années. Pour chaque patient, une analyse du dossier médical est effectuée pour recueillir les caractéristiques épidémiologiques, les résultats des analyses effectuées et les éléments du diagnostic étiologique. Résultats Sur une période de 23 mois, nous avons recensé 35 cas de gammapathies monoclonales. LÊâge moyen de nos patients 90 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 90 2/23/2010 7:18:19 PM Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques est de 64 ans. Nous notons une légère prédominance masculine avec un pourcentage de 54 %. En tête des étiologies de ces cas de gammapathies monoclonales, on retrouve le myélome multiple dans 40 %. Plus des deux tiers des patients présentaient, à lÊélectrophorèse des protéines sériques, un pic monoclonal, dans 11 % des cas, on retrouve une hypogammaglobulinémie, 11 % de cas de bande surnuméraire en bêta 2, 5,5 % de cas de restriction dÊhétérogénéité de la zone des gammas. ¤ lÊimmunofixation des protéines sériques, on retrouve en premier lieu une immunoglobuline de type IgG kappa dans 47 % des cas, puis on retrouve 21 % dÊIgG lambda, 11 % de chaînes légères kappa, puis on retrouve au même pourcentage de 5,5 %, une IgA lambda, une IgA kappa, une IgM kappa, un cas de gammapathie biclonale. La majorité de nos patients souffraient dÊune anémie normochrome normocytaire, avec un taux moyen dÊhémoglobine estimé à 9 g/dL. Trente-deux pour cent des patients présentaient un taux élevé de créatinine, nous retrouvons dans 7 % des cas une hypercalcémie. Conclusion Les résultats de notre série de 35 cas confirment que : les gammapathies monoclonales sont des pathologies du sujet âgé avec une certaine prédominance masculine ; lÊabsence de pic monoclonal à lÊélectrophorèse des protides ne doit pas forcément faire écarter le diagnostic de gammapathie monoclonale ; lÊisotype IgG est prédominant. 05-74 Syndrome néphrotique précédant une maladie de Hodgkin H. Nafil * ; M. Sifessalam ; M. Bouchtia ; L. Mahmal Service dÊhématologie clinique, Hôpital Ibn-Tofail, CHU Mohammed-VI, Marrakech, Maroc Introduction LÊassociation syndrome néphrotique-maladie de Hodgkin est rare, elle relève de mécanismes divers, en particulier paranéoplasiques, dont lÊorigine cytokinique est rarement documentée. Cas clinique Patiente, âgée de 40 ans, qui a présenté les manifestations cliniques et biologiques du syndrome néphrotique, une ponction biopsie rénale a objectivé une glomérulonéphrite à lésions glomérulaires minimes. Un traitement par prednisone était instauré, mais la réponse était toujours partielle. Vingt-quatre mois après le diagnostic du syndrome néphrotique, elle a présenté une fièvre prolongée avec amaigrissement, lÊexamen clinique a objectivé une adénopathie cervicale dont la biopsie ganglionnaire a confirmé le diagnostic dÊune maladie de Hodgkin de type scléronodulaire. Le bilan dÊextension a classé le lymphome de stade IVB selon la classification dÊAnn-Arbor. La patiente était traitée par chimiothérapie selon le protocole ABVD, après huit cures, la patiente était en rémission complète de la maladie de Hodgkin et le syndrome néphrotique a disparu, confirmant son origine paranéoplasique. La patiente est toujours en rémission complète après un recul de huit mois. Conclusion La découverte dÊun syndrome néphrotique peut constituer le premier signe dÊappel dÊune maladie de Hodgkin. Un examen clinique soigneux et un bilan radiologique complet à la recherche dÊadénopathies à biopsier devraient permettre le diagnostic précoce dÊune hémopathie potentiellement curable. 05-75 Efficacité de la vinblastine dans les lymphomes anaplasiques à grandes cellules de lÊenfant et de lÊadolescent : résultats de lÊessai ALCL99-VLB L. Brugieres *1 ; M.-C. Le Deley 2,9 ; A. Rosolen 3,8 ; D. Williams 4,8 ; K. Horibe 5,8 ; A. Mauguen 2 ; L. Lamant 6 ; A. Reiter 7,8 1 Service dÊoncologie pédiatrique, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 2 Service de biostatistiques et épidémiologie, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 3 Hematology, University Hospital, Padoue, Italie ; 4 Pediatrics, Addenbrookes Hospital, Cambridge ; 5 Clinical Research Center, National Hospital Organization Nagoya Medical Center, Aichi, Japon ; 6 Service de pathologie, Hôpital de Purpan, Toulouse ; 7 Hematology, Justus-Liebig-Hospital, Giessen, Allemagne ; 8 EICNHL ; 9 SFCE Introduction Dans la plupart des séries publiées, les taux de rechute des lymphomes anaplasiques à grandes cellules traités par chimiothérapie atteignent 25 à 30 %. Ce risque de rechute est plus élevé chez les patients ayant une atteinte médiastinale, pulmonaire, hépatique, splénique ou cutanée définis comme les patients de haut risque. LÊobjectif de lÊessai ALCL99-VLB est dÊévaluer lÊimpact de lÊadjonction de vinblastine à la chimiothérapie du protocole NHL-BFM90 pour les lymphomes anaplasiques à grandes cellules de haut risque de lÊenfant et lÊadolescent. Patients et méthodes Essai randomisé international comparant un traitement avec une préphase, suivie de six cures de chimiothérapie à trois semaines dÊintervalle (bras sans VLB) avec le même traitement associé à une injection de vinblastine (6 mg/m ), lors des cinq dernières cures de chimiothérapie, puis une fois par semaine pour une durée totale de traitement dÊun an (bras VLB). Le critère de jugement principal était la survie sans événement. Résultats De novembre 1999 à mai 2006, 217 patients (93 % ALK+) ont été inclus dans lÊessai : 110 dans le bras VLB et 107 dans le bras sans VLB. Dans le bras VLB : durée médiane de 53 semaines (21-87 semaines), dose intensité médiane pendant le traitement dÊentretien de 4,6 mg/m2 par semaine. Le suivi médian est de 4,7 ans. Dans le bras VLB, le risque dÊéchec est significativement diminué par rapport au bras sans VLB pendant la première année (HR = 0,31 [IC 95 % : 0,15-0,67], p = 0,002), alors quÊil est plus élevé après la première année (HR = 4,9 [1,6-15], p = 0,003), ce qui résulte en une différence significative des taux dÊEFS à un an (74 % dans le bras sans VLB vs 91 % dans le bras VLB), alors que les taux dÊEFS à deux ans sont très similaires entre les deux bras (70 vs 73 %). Sur lÊensemble de la période, les courbes dÊEFS ne sont pas significativement différentes (HR = 0,91 [0,55-1,5], p = 0,69). Il nÊy a pas de différence significative entre les deux bras en termes de taux 91 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 91 2/23/2010 7:18:19 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques de rémission complète (85 vs 86 %, p = 0,82) ni sur la survie globale (95 vs 92 % à deux ans, p = 0,61). La toxicité pendant le traitement dÊinduction était très similaire dans les deux bras. Conclusion LÊaddition de la vinblastine à une chimiothérapie de type NHLBFM90, pendant lÊinduction et en traitement dÊentretien pour une durée totale dÊun an, permet de retarder la survenue des rechutes, mais ne réduit pas le risque dÊéchec. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 05-76 Leucémie à tricholeucocytes : rituximab en première intention ? H. El Maaroufi * ; H. Eddou ; S. Jennane ; E.M. Mahtat ; N. Alami Drideb ; M. Bouaouad ; A. Raissi ; K. Doghmi ; M. Mikdame Service dÊhématologie clinique, Hôpital militaire dÊinstruction Mohamed-V, Rabat, Maroc Introduction La leucémie à tricholeucocytes représente 2 % de lÊensemble des leucémies. Le traitement de première intention repose sur les analogues des purines, désoxycoformycine ou 2-chlorodésoxyadénosine. Ils permettent lÊobtention dÊune rémission complète plus fréquente et plus longue que lÊinterféron (IFN). Quand ces traitements classiques ne peuvent être utilisés, le rituximab constitue une alternative thérapeutique. Cas clinique Cas no 1 : patiente de 52 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, admise pour une diarrhée fébrile. LÊexamen ne montre rien de particulier, en dehors dÊune splénomégalie homogène modérée à lÊéchographie. LÊhémogramme a retrouvé une pancytopénie (leucopénie à 1 700 G/L, neutropénie à 425 G/L, une thrombopénie à 86 000 G/L et une anémie à 9,3 g/dL). Le frottis sanguin a montré un envahissement par 20 % fait de cellules lymphoïdes dÊaspects chevelus. LÊimmunophénotypage confirme le diagnostic de leucémie à tricholeucocytes, après quatre injections hebdomadaires de rituximab, la patiente est en rémission complète avec un recul de 18 mois. Cas no 2 : patient de 62 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, admis pour un syndrome fébrile. LÊexamen clinique révèle une volumineuse splénomégalie. LÊhémogramme montre une pancytopénie (leucopénie à 800 G/L, neutropénie à 570 G/L, thrombopénie à 43 000 G/L et anémie profonde à 7 g/dL). Le frottis sanguin révèle une tricholeucocytose à 18 %. Le diagnostic de leucémie à tricholeucocytes est confirmé par lÊimmunophénotypage. Devant lÊimportance de la pancytopénie, le traitement par les analogues de purines nÊa pu être instauré. Le rituximab, à raison de quatre cures hebdomadaires, a permis lÊobtention dÊune rémission incomplète, permettant cependant, le recours aux analogues de purines avec obtention dÊune rémission complète, avec un recul de six mois. Conclusion Le rituximab peut constituer un traitement des leucémies à tricholeucocytes, notamment chez les patients réfractaires aux analogues puriniques, en rechute après un traitement, ou encore en cas de neutropénie sévère. 05-77 Double localisation dÊun LNH T N/K : sein et peau N. Kara Mostefa * ; H. Zidani ; K. Kouidri ; R. Chafai ; Y. Ouarhlent ; M. Saïdi Service dÊhématologie, CHU de Batna, Batna, Algérie Introduction Les LNH T N/K sont rares en Algérie ; en Europe, ils représentent 5 à 18 % des LNH T (Weisenburger DD, Blood 2009) ; en Asie, ils constituent 30 % des LNH. Cela nous incite à rapporter le cas dÊune patiente présentant une double localisation dÊun LNH T N/K : sein gauche et cutané (cuisse droite), et par la même occasion attirer lÊattention sur lÊefficacité de la l-asparaginase dans cette forme de LNH. Observation La patiente est âgée de 32 ans, originaire de Biskra, célibataire, issue dÊun mariage consanguin. Dans ses antécédents : traitée en février 2009 pour une leishmaniose cutanée localisée au niveau de la cuisse droite. La malade rapporte lÊapparition dÊune tuméfaction unilatérale du sein gauche dure, douloureuse depuis mars 2009. Une biopsie est faite en avril 2009, dont lÊétude histologique et immunohistochimique est en faveur dÊun LNH T N/K. Sur le plan clinique : 1) on retrouve une masse dure, douloureuse au niveau du sein gauche, avec présence dÊune ulcération infectée au niveau du cadran interne du sein sans adénopathies périphériques ; 2) une lésion ulcérée de 4 cm au niveau de la face interne de la cuisse droite, dont la ponction à lÊaiguille, au niveau des berges, mît en évidence la localisation lymphomateuse. Le bilan dÊextension nÊa pas retrouvé dÊautres lésions à distance. Discussion Traitement : en première intention : CHOP 21 (trois cycles) ont permis une réduction de la masse mammaire, mais sans effet sur la localisation cutanée qui sÊest creusée, imposant un changement de traitement. Une chimiothérapie associant l-asparaginase, Velbé® et dexaméthasone a induit une très bonne réponse. On déplore une thrombose veineuse du sinus sagittal (la l-asparaginase est incriminée) traitée par HBPM puis AVK. Conclusion Il est important de connaître ce type de lymphome qui est de mauvais pronostic, compte tenu des possibilités dÊobtenir une réponse par les protocoles comportant la l-asparaginase (K. Obama, IJH 2003) après lÊinefficacité du CHOP. 05-78 Pemphigoïde bulleuse révélant une leucémie lymphoïde chronique G. Thomas ; E. Tabouret ; V. Ivanov ; D. Coso ; R. Bouabdallah ; J. Rey* Service dÊoncohématologie, Institut Paoli-Calmettes, Marseille Introduction La leucémie lymphoïde chronique (LLC) se caractérise par la survenue de complications infectieuses, néoplasiques, et autoimmunes. La physiopathologie des complications auto-immunes nÊest pas toujours bien élucidée. Les complications auto-immunes 92 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 92 2/23/2010 7:18:20 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques les plus fréquentes sont représentées par les cytopénies, thrombopénie ou anémie. Les complications auto-immunes cutanées sont beaucoup plus rares. Toutes ces complications surviennent en général au cours de lÊévolution, mais peuvent être inaugurales. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Patients et méthodes Nous rapportons le cas dÊun patient dont la complication cutanée auto-immune, une pemphigoïde bulleuse, a permis de découvrir la LLC. Cas clinique Un patient de 78 ans est hospitalisé dans le service de dermatologie pour une éruption évoluant depuis quelques mois. Ces éruptions ont été précédées par un prurit sans lésions associées. Lors de son hospitalisation, une dermatose bulleuse est diagnostiquée devant lÊapparition de bulles. La biopsie cutanée confirme le diagnostic de dermatose bulleuse de type pemphigoïde bulleuse. Le bilan sanguin montre une éosinophilie ainsi que la positivité des autoanticorps antimembrane basale. Un traitement par dermocorticoïde est initié. La NFS révèle une lymphocytose à 10 000 sans anémie ou thrombopénie. Le typage lymphocytaire montre une prolifération B monoclonale avec un score de Matutes de 5. Le patient est classé en stade A de Binet. Une abstention est préconisée. Discussion Les complications auto-immunes cutanées, au cours de la LLC, sont rares et sont représentées essentiellement par les dermatoses bulleuses, pemphigus paranéoplasique ou pemphigoïde bulleuse. Le mécanisme est en général mal élucidé. Le lien entre les deux pathologies chez notre patient ne peut être affirmé avec certitude. En général, la pathologie dermatologique est traitée séparément. Parfois, la LLC nécessite dÊêtre traitée simultanément en raison du caractère sévère ou résistant de la pathologie cutanée. Observation Première observation : patiente âgée de 27 ans, adressée pour exploration dÊune pancytopénie. ¤ lÊexamen : splénomégalie volumineuse à 16 cm. ¤ la biologie : pancytopénie, test de Coombs direct positif à IgG (+++). Le myélogramme était peu concluant. La biopsie ostéomédullaire a conclu à la présence dÊune prolifération lymphoïde faite de cellules de petite taille et de taille moyenne, avec à lÊimmunohistochimie : positivité au CD20 et quelques éléments lymphoïdes au DBA44, CD3 et CD5 négatifs : aspect de lymphome splénique de la zone marginale. La patiente a été splénectomisée, lÊhistologie de la rate a conclu à une variante diffuse du lymphome de la zone marginale splénique (lymphome à petites cellules de la pulpe rouge). LÊévolution a été marquée par lÊascension du taux de lÊHB, les GB et les plaquettes sont revenus à la normale. Le score de Matutes est de 0. Deuxième observation : patient, âgé de 52 ans, qui a consulté pour une douleur de lÊhypocondre gauche. ¤ lÊexamen : une splénomégalie à 3 cm du rebord costal. La biologie a montré une hyperlymphocytose à 10 000 éléments/mm3, une anémie nomochrome normocytaire à 9 g/L et à lÊélectrophorèse des protides, un pic monoclonal au niveau des gammaglobulines. Au scanner thoracoabdominopelvien : splénomégalie de 21 cm. La biopsie ostéomédullaire a montré un lymphome splénique de la zone marginale et le typage lymphocytaire un score de Matutes à 2. Le patient a été mis sous corticothérapie avec amélioration de lÊhémogramme. Conclusion Les lymphomes spléniques de la zone marginale représentent une entité distincte au sein de lÊensemble des hémopathies lymphoïdes chroniques. Cette pathologie pouvant avoir une présentation clinicobiologique variable répond à des conduites thérapeutiques différentes. Conclusion Bien que rares au cours de la LLC, les dermatoses bulleuses méritent dÊêtre connues et reconnues, car elles peuvent être une manifestation inaugurale de la maladie hématologique. 05-80 05-79 P. Feugier *1 ; T. Aurran 2 ; B. Mahé 3 ; B. Cazin 4 ; O. Tournilhac 5 ; H. Maisonneuve 6 ; O. Casasnovas 7 ; A. Delmer 8 ; V. Leblond 9 ; R. Delépine 10 ; S. Chevret 11 ; S. Lepretre 12 Lymphomes de la zone marginale : à propos de deux observations A. Belkhechine 1 ; S. Mahjoub *2 ; N. Skouri 1 ; H. Baccouche 1 ; Z. Manai 1 ; N. Ben Romdhane 1 1 Service dÊhématologie, Hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie, Service dÊhématologie biologique, Hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Introduction Les lymphomes de la zone marginale (LZM) regroupent trois sous-types de lymphomes se différenciant par le site dÊenvahissement : les lymphomes spléniques (LSZM), les lymphomes ganglionnaires et les lymphomes extraganglionnaires développés à partir du tissu lymphoïde associé aux muqueuses (MALT). Ils ont une origine cellulaire commune, mais une présentation clinique et une conduite thérapeutique différentes. Nous rapportons deux observations de présentation clinique différente. Première analyse de lÊessai CLL2007FMP, comparant FCR et FCCam en première ligne dans la LLC 1 Service dÊhématologie adulte, CHRU de Vandfluvre-lès-Nancy, Vandfluvre-lès-Nancy ; 2 Service dÊhématologie, Institut Paoli-Calmette, Marseille ; 3 Service dÊhématologie, CHU de Nantes, Nantes ; 4 Service dÊhématologie, CHU de Lille, Lille ; 5 Service dÊhématologie, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand ; 6 Service dÊhématologie, Centre hospitalier de La Roche-Sur-Yon, La Roche-Sur-Yon ; 7 Service dÊhématologie, CHU de Dijon, Dijon ; 8 Service dÊhématologie, CHU de Reims, Reims ; 9 Service dÊhématologie, CHU La Pitié-Salpêtrière, Paris ; 10 Service dÊhématologie, CHU de Tours, Tours ; 11 DBIM, CHU de SaintLouis, Paris ; 12 Service dÊhématologie, CLCC, Rouen Introduction LÊimmunochimiothérapie associant fludarabine, cyclophosphamide et rituximab (FCR) améliore le taux de réponse, la survie sans progression (PFS) et la survie globale des patients atteints 93 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 93 2/23/2010 7:18:20 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. de leucémie lymphoïde chronique (LLC) traités en première ligne (essai CLL8 ASH 2009). LÊanticorps monoclonal humanisé anti-CD52 (alemtuzumab ou Campath®) est actif en monothérapie et en association dans la LLC. Pour valider la place de Campath® en association à FC (FCCam), les groupes coopérateurs GOELAMS et FCGCLL/MW ont réalisé un essai prospectif randomisé comparant lÊefficacité et la toxicité de FCR et de FCCam chez des patients présentant une LLC non traitée. Patients et méthodes Cent soixante-dix-huit patients avec un score CIRS (Cumulative Illness Rating Scale) inférieur à six, âgés de moins de 65 ans, porteurs dÊune LLC de stades B ou C de Binet, sans délétion 17p et jamais traités, ont été inclus. LÊobjectif principal était la PFS. Les patients recevaient six cures orales mensuelles de FC (F : 40 mg/m2 par jour J1 à J3 et C : 250 mg/m2 par jour de J1 à J3) associées soit à rituximab (375 mg/m2 i.v. à j0 cycle 1, puis 500 mg/m2 à J1 des autres cycles), soit à Campath® (30 mg s.c. J1 à J3). Une stratification était faite sur le statut mutationnel et lÊexistence dÊune délétion 11q. Résultats LÊessai a été interrompu en janvier 2009 en raison dÊune trop forte mortalité dans le bras FCCam. Cent soixante-dix-huit patients ont été inclus en 15 mois, parmi lesquels, 165 ont été randomisés (83 FCR et 82 FCCam). Nous rapportons lÊanalyse préliminaire concernant la réponse sur 158 patients et la toxicité sur lÊensemble de la cohorte. Parmi les 100 premiers patients, 81 % étaient de stade B de Binet et 19 % de stade C. LÊâge médian était de 56,8 ans (52,8 à 60,6). Les pourcentages de patients avec une délétion 11q, un statut Ig VH non muté et une ß2 microglobulinémie élevée étaient respectivement de 18,5, 48,4 et 77,6 %. Le nombre de patients ayant présenté des effets secondaires de grades III ou IV a été de 87,8 (FCCAm) et 90,2 % (FCR) (p = 0,76). Soixante-trois effets secondaires sérieux ont été déclarés (19 chez 18 patients pour FCR et 44 pour 35 patients pour FCCam), surtout des neutropénies fébriles (13 pour FCR et 27 pour FCCam). Dix patients sont morts, deux de progression (bras FCR) et huit dans le bras FCCam : quatre dÊun lymphome B diffus à grandes cellules (dont deux EBV positif), un de mucormycose, un de choc septique à Pseudomonas aeruginosa et deux dÊarrêt cardiaque durant une période de neutropénie. Le taux de réponse globale chez les 158 patients évaluables est de 91 (bras FCR) et 85 % (bras FCCam) (p = 0,08). Le taux de réponse complète est de 74 (bras FCR) et 58 % (bras FCCam) (p = 0,009). PFS et OS ne sont pas encore évaluables. Conclusion Le bras FCCam est associé à une toxicité trop importante limitant son utilisation à cette dose et selon ce schéma dans cette indication. 05-81 Traitement des réactivations EBV après transplantation cardiaque, en prévention des lymphoproliférations post-greffe. Résultats dÊune étude prospective monocentrique sur 383 patients S. Choquet *1 ; V. Leblond 1 ; C. Deback 2 ; S. Varnous 3 1 Service dÊhématologie clinique, Groupe hospitalier La PitiéSalpêtrière, Paris ; 2 Service de virologie, Groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière, Paris ; 3 Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, Groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière, Paris Contexte Les lymphoproliférations posttransplantation (LPT) représentent une complication rare mais sévère des greffes cardiaques, entre 1 à 2 % la première année et jusquÊà 10 % au long cours. La grande majorité des LPT précoces (< 1 an après la greffe) sont EBV positives, et lÊélévation de la charge virale EBV est reconnue comme facteur de risque de développement des LPT. Alors quÊaucun consensus nÊexiste sur la prise en charge des réactivations EBV chez les patients greffés, nous présentons les résultats dÊune étude prospective effectuée chez des patients transplantés cardiaques. Patients et méthodes De janvier 2004 à mai 2009, tous les nouveaux patients transplantés cardiaques à lÊhôpital de La Pitié-Salpêtrière de Paris ont eu, à chaque visite (10 à 15/an) pendant un an, une évaluation de la charge virale EBV sur sang total. Le traitement immunosuppresseur (IS) était commun à lÊensemble des patients, à savoir du sérum antilymphocytaire, de la ciclosporine, du mycophénolate mofétyl (MMF) et de la prednisone. Seuls neuf patients nÊont pas eu de MMF. Si la charge virale est supérieure à 105 copies/mL, un scanner est effectué pour éliminer une LPT, et lÊIS est diminuée (arrêt du MMF), si le résultat est supérieur à 106 copies/mL, le patient est également traité par une perfusion de rituximab (375 mg/m ). Lorsque seule lÊIS est abaissée, le rituximab est utilisé en cas dÊéchec. LÊefficacité est suivie sur la charge virale. Résultats Trois cent quatre-vingt-trois patients ont été inclus, de 52 ans dÊâge médian. Seulement deux patients étaient EBV négatifs. Au total, 20 greffés (5 %) ont eu une charge virale EBV supérieure à 105 copies/mL, dont six supérieurs à 106. Parmi ces six patients, deux ont eu une baisse rapide de la charge virale avant le rituximab. Parmi les deux greffés EBV négatifs, un a eu une primo-infection contemporaine dÊune probable LPT hépatique (biopsie impossible), une baisse de lÊIS a permis dÊobtenir une RC stable. Au total, quatre greffés ont eu du rituximab en première ligne, trois après échec de la baisse de lÊIS. Avec un suivi médian de trois ans, aucune LPT ne sÊest déclarée, et le taux de rejet nÊa pas été augmenté. Conclusion Il sÊagit de lÊétude prospective la plus large dans ce domaine. Une attitude préemptive systématique lors des réactivations EBV, après greffe cardiaque, permet de diminuer, voire normaliser, la charge virale EBV et peut-être de diminuer le risque de LPT. Des études prospectives multicentriques et comparatives sont nécessaires pour préciser lÊintérêt respectif du rituximab et de la simple baisse de lÊIS. 94 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 94 2/23/2010 7:18:20 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-82 05-83 Expérience monocentrique du traitement de rattrapage par R-DHAX dans une cohorte de 91 patients présentant un lymphome B en rechute ou réfractaire Résultats du protocole ABVD-cisplatine dans le traitement de la maladie de Hodgkin de stade IIIB-IV J. Lignon *1 ; D. Sibon 2 ; I. Madelaine 1 ; P. Brice 2 ; P. Franchi 2 ; J. Brière 2 ; N. Mounier 3 ; C. Gisselbrecht 2 ; P. Faure 1 ; C. Thieblemont2 Service dÊhématologie, CHU de Tizi-Ouzou, Tizi-Ouzou, Algérie Service de pharmacie, Hôpital Saint-Louis, Paris ; 2 Service dÊhémato-oncologie, Hôpital Saint-Louis, Paris ; 3 Service dÊhématologie clinique, Hôpital Archet, Nice Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 1 Contexte Le traitement des lymphomes non hodgkiniens (LNH) B réfractaires ou en rechute repose sur une polychimiothérapie, associée pour les patients éligibles à une chimiothérapie intensive avec autogreffe de cellules souches périphériques. LÊassociation R-DHAP est lÊune des chimiothérapies les plus utilisées dans cette situation de rattrapage, mais est associée à une toxicité rénale due au cisplatine. LÊobjectif de notre étude a été dÊanalyser de façon rétrospective une cohorte monocentrique de 91 patients présentant un LNH B réfractaire ou en rechute traités par cette association, mais où le cisplatine a été remplacé par lÊoxaliplatine. Patients et méthodes De janvier 2003 à décembre 2008, 91 patients âgés de 28 à 82 ans (médiane 60 ans) ont été traités par R-DHAX rituximab 375 mg/m2 à J1, dexaméthasone 40 mg/j de J1 à J4, oxaliplatine 100 mg/m2 à J1 et cytarabine 2 000 mg/m2 par 12 heures à J2, tous les 21 jours. Une insuffisance rénale avant traitement était présente chez 18 patients. Sur le plan histologique, les entités les plus fréquentes étaient des lymphomes B diffus à grandes cellules (n = 43), des lymphomes folliculaires (n = 30) et des lymphomes à cellules du manteau (n = 7). Dix-sept (19 %) patients nÊavaient jamais reçu de rituximab avant R-DHAX. Résultats Les toxicités observées durant le traitement par R-DHAX ont été principalement hématologiques avec 44 % des patients présentant une toxicité de grade III/IV : anémie (n = 9), neutropénie (n = 44), thrombopénie (n = 47). Sur le plan neurologique, 21 patients ont présenté une toxicité de grades I-II transitoire (sensitive ou motrice). Trois patients ont présenté une toxicité motrice de grade III, transitoire, alors quÊils avaient été exposés à la vincristine. Aucune toxicité rénale ni aucune aggravation dÊune insuffisance rénale préalablement connue nÊa été observée. Le taux de réponse globale était de 75 %, avec 57 % de réponse complète, sans différence significative entre les patients ayant préalablement reçu du rituximab ou non. Avec un suivi médian de 23 mois, la survie globale (OS) et la survie sans progression (PFS) à deux ans étaient respectivement de 73 et 44 %, avec une différence significative entre les patients ayant reçu une intensification thérapeutique avec autogreffe et les patients non éligibles pour ce traitement OS à deux ans respectivement à 95 vs 56 % et PFS à deux ans 69 vs 14 %. M. Allouda * Introduction Les résultats du traitement développé dans la maladie de Hodgkin, pendant ces 20 dernières années dans les formes étendues, ont permis une rémission complète dans environ 70 % des cas avec 10 à 40 % de rechute. Malgré une amélioration de la survie globale, seulement 40 à 60 % des stades IIIB-IV sont en vie à dix ans. Matériels et méthodes Il sÊagit dÊune étude rétrospective sur 11 ans. De janvier 1997 à décembre 2007, 62 patients de stades étendus (IIIB-IV) ont reçu la chimiothérapie ABVD-cisplatine (cisplatine 30 mg/m2 à J2, J3, J16, J17) associée ou non à la radiothérapie. LÊâge moyen est de 27 ans, avec des extrêmes (15-69 ans) et un sex-ratio égal à 1. La masse médiastinale a été volumineuse avec un IMT supérieur à 0,33 chez 22 patients (35 %). LÊatteinte extraganglionnaire la plus fréquente est hépatique chez 22 patients (63 %) ; elle est associée à une atteinte pulmonaire chez quatre patients et à une infiltration médullaire chez deux patients. La localisation pulmonaire est retrouvée chez 13 patients (37 %). Les malades ont bénéficié de quatre à huit cycles dÊABVDcisplatine, associés à la radiothérapie chez 32 patients (52 %), dont 22 sont des stades IIIB et dix de stade IV. Les stades IV qui ont été irradiés sont ceux qui avaient un bulky. Résultats Sur les 62 patients traités, la rémission complète est obtenue chez 46 patients (74 %) ; la rémission partielle chez 12 (20 %) ; deux patients en échec thérapeutique (3 %) et deux (3 %) sont décédés en induction. La durée moyenne de la rémission est de 59 mois (8-140 mois). La rechute est constatée chez sept patients (12 %) dans un délai moyen de 17 mois ; quatre rechutes précoces et trois rechutes tardives. Quarante-trois patients (69 %) sont toujours vivants avec un suivi moyen de 72 mois (15-144 mois). La survie sans rechute est de 67 % ; la survie globale à cinq ans est de 85 %. Quatre patients (6 %) ont présenté des complications malignes dont deux leucémies aiguës et deux tumeurs solides. Ces derniers sont parmi ceux qui ont reçu lÊassociation chimioradiothérapie. Conclusion Selon nos résultats, lÊassociation ABVD-platine dans les stades étendus de la maladie de Hodgkin nÊa pas permis de meilleurs résultats que lÊABVD seul ; en effet, selon une étude pivot, le taux de survie sans récidive était de 61 % et la survie globale à cinq ans de 73 %. Conclusion Le R-DHAX est une chimiothérapie efficace dans le traitement de rattrapage des LNH B en rechute ou réfractaires. Son profil de toxicité en fait un traitement de choix pour les sujets âgés. 95 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 95 2/23/2010 7:18:20 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques 05-84 Rituximab, gemcitabine et oxaliplatine (R-GemOx) : un traitement du lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) en rechute ou réfractaire chez des patients non candidats à une autogreffe. Une étude de phase II du GELA T. El Gnaoui *1 ; H. Tilly 2 ; C. Sebban 3 ; O. Casasnovas 4 ; R. Delarue 5 ; F. Morschhauser 6 ; B. Coiffier 7 ; S. Bologna 8 ; A. Bosly 9 ; M. Fournier 10 ; D. Canioni 11 ; C. Haioun 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 1 Unité hémopathies lymphoïdes, Centre hospitalier HenriMondor, Créteil ; 2 Service dÊhématologie, Centre HenriBecquerel, Rouen ; 3 Service dÊhématologie, Centre LéonBérard, Lyon ; 4 Service dÊhématologie, Complexe hospitalier du bocage, Dijon ; 5 Service dÊhématologie clinique, Groupe hospitalier Necker-Enfants-Malades, Paris ; 6 Service dÊhématologie, Hôpital Claude-Huriez, Lille ; 7 Service dÊhématologie, Centre hospitalier de Lyon-Sud, Pierre-Bénite ; 8 Service dÊhématologie, CHU de Nancy-Brabois, Vandfluvrelès-Nancy ; 9 Service dÊhématologie, UCL de Mont-Godinne, Yvoir, Belgique ; 10 Gelarc, Centre hospitalier de Lyon-Sud, Pierre-Bénite ; 11 Laboratoire dÊanatomie pathologique, Groupe hospitalier Necker-Enfants-Malades, Paris Rationnel LÊintensification thérapeutique suivie dÊautogreffe (ITSA) reste un traitement de consolidation de référence chez les patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B LDGCB en rechute ou réfractaires chimiosensibles. Tous les patients ne sont néanmoins pas autogreffables, du fait de leur âge, de comorbidités ou autogreffés en première ligne. Nous rapportons les résultats dÊune étude multicentrique de phase II, utilisant le R-GemOx : R (375 mg/m2, J1), G (1 000 mg/m2, J2) et O (100 mg/m2, J2) dont les objectifs sont de confirmer (Elgnaoui, Ann Oncol 2007) lÊefficacité et la tolérance de ce traitement chez les patients non candidats à une autogreffe. Patients et méthodes Entre août 2003 et janvier 2009, 49 patients ayant un LDGCB réfractaire (n = 6)/en rechute (n = 43) ont été traités dans sept institutions. Les patients recevaient huit cycles, espacés de 15 jours ; si une bonne réponse était obtenue après quatre cycles. LÊobjectif principal de lÊétude était de déterminer le taux de réponse global à lÊissue de quatre cycles (phase dÊinduction). LÊâge médian était de 65 ans (41-77 ans). Les traitements antérieurs incluaient : une polychimiothérapie comportant une anthracycline (n = 49), du rituximab (n = 31) et une ITSA (n = 17). LÊindice pronostic international à la rechute était supérieur à deux chez 34 patients (71 %). Vingt patients ont rechuté moins dÊun an après la fin de leur dernier traitement. Trente-six patients étaient en première rechute et sept en seconde. Résultats Deux cent soixante-treize cycles ont été administrés. Après quatre cycles, les réponses observées selon les critères IWC (Cheson 1999) sont : RC + RCu : 21 (44 %), RP : huit (soit un taux de réponse global de 61 %) et progression : 14. Parmi les 29 répondeurs, 18 obtiennent une RC ou une RCu, quatre restent en RP à lÊissue des huit cycles. En analyse univariée, les facteurs affectant de façon significative le taux de réponse étaient : délai survenue de la rechute inférieur à 12 mois : 18 vs 54 % (p = 0,001) et traitement antérieur par rituximab 23 vs 65 % (p = 0,004). Avec une durée médiane de suivi de 41 mois, la survie sans progression et la survie globale, à trois ans, sont de 20 % (IC : 10-33 %) et 28 % (IC : 16-42 %), respectivement. Il existe un impact significatif du traitement antérieur par rituximab : 11 vs 35 % (p = 0,03) et du délai de survenue de la rechute inférieur à 12 mois : 14 vs 26 % (p = 0,02) sur la survie sans progression à trois ans. Une neutropénie et une thrombopénie de grades III-IV (NCIC) ont été observées au cours de 73 et 44 % des cycles, respectivement. Une infection de grades III-IV a été observée au cours de 22 % des cycles et une toxicité rénale au cours de 8 %. Conclusion Le R-GemOx est un régime bien toléré qui procure un taux de réponse globale de 61 % chez des patients âgés et/ou non autogreffables. Ce régime constitue une plateforme intéressante pour de futures combinaisons à des nouvelles substances. 05-85 Chimiothérapie de type ESAP associée au lénalidomide dans le traitement des patients en rechute postautogreffe pour une maladie de Hodgkin A. Tempescul * ; J.-C. Ianotto ; J.-R. Eveillard ; G. Guillerm ; F. Dalbies ; C. Berthou Service dÊhématologie clinique, Hôpital Morvan, Brest Introduction La maladie de Hodgkin est caractérisée par un taux de réponse thérapeutique très important allant jusquÊà 95 % dans le stade I. Pour les patients réfractaires ou en rechute, le standard est de proposer une intensification thérapeutique. Les patients en rechute après autogreffe, lourdement prétraités, ont un pronostic très défavorable. Plusieurs chimiothérapies de rattrapage ont été proposées avec des réponses dans 60 à 85 %. Les immunomodulateurs de type lénalidomide ou thalidomide ont montré une efficacité dans la prise en charge des hémopathies lymphoïdes B. Nous pensons quÊune chimiothérapie type ESAP, associée au lénalidomide, augmente les taux de rémissions pour les patients, lourdement traités auparavant, en rechute après une autogreffe. Patients et méthodes Sur une période de deux ans, nous avons identifié trois patients, dÊâge moyen 36 ans (31-40), porteurs dÊune maladie de Hodgkin en rechute, après une autogreffe. Les patients ont été lourdement traités auparavant, avec trois à six cures de chimiothérapies. Les patients ont bénéficié dÊune chimiothérapie de type ESAP, un cycle tous les 21 jours, à laquelle nous avons associé du lénalidomide à 15 mg/j en continu. Une évaluation précoce, après deux cycles de chimiothérapie, a été effectuée par un 18 F-FDG-TEP scan. Résultats Nous avons obtenu trois réponses isotopiques deux rémissions complètes et une très bonne rémission partielle. La tolérance aux traitements a été bonne. Une toxicité hématologique, principalement une thrombopénie, a été observée. Les patients 96 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 96 2/23/2010 7:18:20 PM Syndromes lymphoprolifératifs matures : aspects cliniques ont poursuivi leur programme thérapeutique par une thérapie cellulaire allogénique. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Conclusion La maladie de Hodgkin est un des cancers avec le taux de guérison le plus important. Les patients en rechute après autogreffe, souvent multitraités, représentent un challenge thérapeutique. Dans notre expérience, une chimiothérapie à base de platines associée à un immunomodulateur peut permettre dÊobtenir une rémission de qualité, pour une toxicité tolérable, permettant dÊaller à lÊallogreffe dans de bonnes conditions cliniques. 05-86 Facteurs pronostiques dans les lymphomes anaplasiques à grandes cellules de lÊenfant : résultats de lÊétude ALCL99 M.-C. Le Deley 1,8 ; L. Lamant 2 ; W. Woessmann 3,7 ; A. Rosolen 4,7 ; C. Damm-Welk 3,7 ; A. Burke 5,7 ; A. Mauguen 1 ; A. Reiter 3,7 ; L. Brugieres *6 1 Département de biostatistiques et dÊépidémiologie, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 2 Service de pathologie, Hôpital de Purpan, Toulouse ; 3 Hematologie, Justus-Liebig-University, Giessen, Allemagne ; 4 Hematologie, University Hospital, Padoue, Italie ; 5 Pediatrics, Addenbrookes Hospital, Cambridge, Grande-Bretagne ; 6 Service dÊoncologie pédiatrique, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; 7 EICNHL ; 8 SFCE Objectif Étudier la valeur pronostique des caractéristiques cliniques, histologiques et de la présence de cellules tumorales circulantes chez les enfants et les adolescents inclus dans lÊétude ALCL99 pour un lymphome anaplasique à grandes cellules. systémique (n = 463). Une seconde analyse a été réalisée sur la sous-population des 144 patients pour lesquels le résultat de la PCR qualitative pour NPM-ALK sur la moelle et/ou le sang au diagnostic était disponible. Résultats Le suivi médian est de 55 mois (13-103). Le risque dÊéchec était significativement associé à la présence de lésions cutanées, (HR = 1,6, p = 0,02), dÊune atteinte médiastinale (HR = 1,5, p = 0,03) et dÊune atteinte neuroméningée (HR = 2,5, p = 0,03). Sur le plan histologique, les patients avec un composant à petites cellules ou lymphohistiocytaire (SC-LH) avaient un risque dÊéchec 2,7 fois plus élevé que les autres (p < 10-4). Après ajustement sur le sous-type histologique, le seul facteur associé au risque dÊéchec est lÊatteinte neuroméningée. La présence de cellules tumorales circulantes a été mise en évidence par PCR dans 74 sur 144 des échantillons médullaires disponibles (51 %). Elle était associée de façon significative avec la présence dÊune atteinte médiastinale (p = 0,008) et viscérale (p = 0,007) et avec le sous-type histologique SC-LH (p = 0,003). La survie sans progression à trois ans était de 57 % pour les malades, avec une PCR positive, contre 88 % pour les malades avec une PCR négative, alors que la survie globale était similaire dans les deux groupes (92 vs 93 % à trois ans). En analyse multivariée, seuls le sous-type histologique SC-LH et la positivité de la PCR étaient associés au risque dÊéchec (HR = 2,5, p = 0,01 et HR = 2,5, p = 0,007, respectivement). Conclusion Les deux principaux facteurs associés à un risque élevé dÊéchec dans les lymphomes anaplasiques à grandes cellules sont la présence dÊun sous-type histologique avec un composant à petites cellules et/ou lymphohistiocytaire et la présence de cellules tumorales circulantes détectées par la PCR sur la moelle au diagnostic. Patients et méthodes Modèle de Cox pour étudier lÊimpact sur le risque dÊéchec des caractéristiques cliniques et du sous-type histologique sur tous les patients enregistrés dans lÊétude ALCL99, de novembre 1999 à mai 2006, pour un lymphome anaplasique à grandes cellules 97 Hématologie, n° spécial 1, vol. 16, mars 2010 jlehma00499_cor4.indd 97 2/23/2010 7:18:20 PM