Gilles Herreros : Une clinique maïeutique

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Gilles Herreros : Une clinique maïeutique
Méthodologie qualitative dans la sociologie d’intervention
Prof. Daniel Stöecklin
Gilles Herreros : Une clinique maïeutique
Introduction :............................................................................................................................ 1
Le tiers :.................................................................................................................................. 1
Une référence à la mythologie greque .................................................................................... 1
La Mètis : ............................................................................................................................... 1
Hermès, « le communicateur » :............................................................................................. 2
La clinique................................................................................................................................. 2
Définition, origines, caractéristiques de la Clinique .............................................................. 2
Histoire et principales caractéristiques de la « Clinique » : ................................................... 3
La psychiatrie : ................................................................................................................... 3
La psychologie : ................................................................................................................. 3
La frilosité des sociologues face à la clinique :...................................................................... 4
L’Effervescence de la sociologie clinique : ........................................................................... 4
Une clinique non thérapeutique.............................................................................................. 5
Exemple : Un service d’hématologie ..................................................................................... 5
La maïeutique ........................................................................................................................... 6
Conclusion................................................................................................................................. 7
Introduction :
Pour Gilles Herreros, la sociologie d'intervention est une démarche résolument engagée, sans
être pour autant militante. Elle mobilise une forme d'intelligence théorique et pratique,
articulée sur différents paradigmes. Loin de chercher à s'enfermer dans une théorie du social
exclusive de toute autre et prétendant à l'autonomie de son cadre conceptuel, le sociologue
gagne à pratiquer le mélange et les articulations, à cultiver les interférences entre pratique de
terrain et constructions théoriques, à privilégier les circulations entre systèmes conceptuels.
Donc pour Herreros la sociologie de l’intervention est « Venir entre et parmi les acteurs d'une
situation afin d'établir, notamment au moyen d'une plus-value cognitive et/ou affective, une
relation qui puisse être aidant »
Le tiers :
se définissent comme consultants et ou chercheurs. Ils travaillent dans différents endroits
comme dans les entreprises, l’école, la famille, le quartier, etc. Ils ont des différents visages
comme experts, médiateurs, négociateurs, et sont des spécialistes dans plusieurs domaines.
La définition donné par un dictionnaire était, toute personne étrangère à une situation ou à un
groupe. Partout il y a du lien et/ou du non-lien il y a du tiers. C’est ainsi qu’on doit
comprendre la pratique du sociologue d’intervention.
Une référence à la mythologie greque
La Mètis :
La Métis est une notion d’intelligence moins noble que la sophia ou que la phronesis.
Historique de Mètis en mythologie grecque : Dans la mythologie grecque archaïque, Métis
« le conseil, la ruse ») est une Océanide, fille d'Océan et de Téthys. Elle est la personnification
de l'intelligence rusée. Selon le pseudo-Apollodore, c'est elle qui conseille à Zeus d'utiliser un
émétique sur Cronos pour lui faire régurgiter ses frères et sœurs qu'il avait avalés. Elle
devient ensuite la première épouse du dieu, après avoir essayé de lui résister en se
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métamorphosant constamment pour lui échapper. Lorsqu'elle tombe enceinte, un oracle de
Gaia (la Terre) déclare que l'enfant serait une fille et que si Métis enfantait de nouveau, le fils
qu'elle porterait détrônerait Zeus, de la même manière que Zeus avait lui-même détrôné
Cronos et que Cronos avait détrôné Ouranos (le Ciel). Pour éviter que la prophétie ne se
réalise, Zeus avale Métis par ruse (ce faisant, il « s'approprie » également la sagesse de la
déesse). Quelques temps après, il est pris de migraines sur les bords du lac Triton : Hermès
arrive en courant et devinant la cause du mal, il persuade Héphaïstos ) d'ouvrir le crâne de
Zeus. La déesse Athéna, fille de Métis, sort alors tout armée du crâne de son père. Dans le
texte, Herreros cite les deux concepts établis par Aristote dans « L’Ethique à Nicomaque »
A.
B.
Sophia : terme désigne la sagesse appliquée aux science des vérités éternelles. Ceci
est une aide pour découvrire pour quoi le monde est d’une telle ou telle forme, on peut
dire que cette terme on l’utilise pour les sciences. Vouloir découvrire la vérité
universelle.
Phronesis : prudence dans les affaires de la vie quotidienne. Ceci est l’habilité de
penser « comment » et « pour quoi » on est sensé de jouer pour changer les choses,
spécialement changer nos vies pour une meilleure. Aristote dit que la phronesis n’est
pas une simple compétence, néanmoins il ne faut pas seulement avoir la faculté
d’arrivé au but mais plutôt de savoir comment y arriver. Phronesis est concerné par
les particuliers car phronesis est concerné par la façon d’agir dans une situation
particulière. Mais pour faire ceci il nous faut de l’experiénce.
Hermès, « le communicateur » :
Dans la mythologie grecque, Hermès est une des divinités de l'Olympe. Messager des dieux,
il est associé au commerce, aux voleurs, à l’éloquence, aux marchands et aux voyageurs. Fils
de Zeus et de la fille d'Atlas, Maia. Messager de Zeus, il guide les ombres jusque chez Hadès,
il protège les voyageurs et amène la chance ; il est aussi le patron des voleurs et des
marchands. On le représente comme un jeune homme coiffé d'un chapeau ailé à larges bords
et chaussé de sandales, également ailées; il tient l'insigne du héraut, le caducée, baguette
entourée de deux serpents : ces deux serpents, Hermès les avait trouvés aux prises et avait
déposé son bâton entre eux ; ils s'y étaient alors enroulés. La question posé dans le texte est
celle qui nous intéresse : Comment ce dieu peut-il être en même temps patron du commerce,
du voyage, de la communication, des voleurs et du secrets ? Ceci est donc pour demontrer que
Hermès à nos jours est un sociologue d’intervention placé en position de « tiers ».
La clinique
Définition, origines, caractéristiques de la Clinique
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Klino signifie changement de position
Klinê signifie le couche des morts le lit
Klinicos nomme le médecin
Kliniké caractérise les soins du médecin donnés à un malade alité
A l’aide de ces termes on constate trois éléments interdépendants
1. La situation qui renvoie à la présence physique du malade
2. La relation désigne le contact directe
3. La demande qui veut dire aide d’un tiers
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Histoire et principales caractéristiques de la « Clinique » :
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Depuis sa naissance, la clinique entendue par M. Foucault (1963) a été proposée
comme une pratique que au XVIII siècle. Fondée sur l’observation, attachée au
malade plus qu’à la maladie, la clinique est un art (celui du toucher, du regard) mais
elle se définit aussi comme une science. Elle dispose d’une méthodologie (l’entretien
psychiatrique), elle a ses techniques d’évaluation et sa nosographie propre.
La clinique médicale, elle est scientifique et fait référence à une forme d’empirisme
« artistique ».
La clinique est définit comme une « démarche vers un sujet souffrant, en difficulté…
dans le but de l’aider et de le comprendre » (levy dans Enriquez, 1993).
La priorité va d’abord à la pratique, à l’action, à l’intervention car le cœur de l’analyse
est un problème à résoudre ou, du moins, une pratique à expliquer ». Partant toujours
de l’observation, le chercheur passe ensuite à l’étape théorique.
« La pratique clinique n’est pas la recherche (qui) suppose un autre travail, un autre
temps, une autre distance, d’autres décentrations, le travail de recherche est un
moment du travail clinique, le travail clinique est un moment de travail de recherche :
Il y a une pratique clinique et une recherche clinique, elles se nourrissent l’une à
l’autre.
L’observation n’est pas suffisant, elle ne permet pas l’accès à une signification
potentielle, donc le moment théorique est essentiel car il sédimente les matériaux
saisis.
Le moment de l’observation n’est pas le moment de l’explication qui repose sur les
relations d’implications. Typique du raisonnement clinique.
La « clinique » dépend directement d’une demande d’intervention initiale adressée par
un sujet à un chercheur. L’importance de cette démarche en elle-même, permet
d’observations précises, la possibilité d’entretiens approfondies, elle justifie
l’immersion du chercheur, de sa personne. Sans demande « sujets-objets » un test
devient une intrusion, un questionnaire est perçu comme un contrôle, un entretien est
vécu comme une épreuve, une recherche sera comme une enquête policière.
La technique utilisée par le clinicien requiert écoute, empathie, respect, neutralité
bienveillante. Qui permettrons une relation d’implication réciproque entre le chercheur
et la population auprès de laquelle il intervient.
La clinique est une posture que l’intervenant veille à respecter, une attitude travaillée
qui consisté à utiliser sa sensibilité propre pour la création du sens
C’est un processus qui met en jeu l’affect du chercheur, ses propres conflits. La
« subjectivité » devient ici un travail essentiel à faire pour mener la qualité
d’implication. Bien sûr il n’y a jamais de neutralité affective : le chercheur est toujours
affecté par ce qu’il voit et entend car il travaille avec du vivant et l’est lui-même.
La psychiatrie :
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La psychiatrie s’empare de la clinique au XIX siècle comme « une sciences des faits
bien observés », elle devient une branche de la médicine.
La psychologie :
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La psychologie s’empare aussi de la notion de clinique et ce malgré l’opposition
virulente des médecins qui entendent être les seuls à exercer une activité thérapeutique
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de type clinique. Elle va impulser la diffusion de la notion dans le champ des sciences
sociales. Avec Piaget, Lagache, la psychologie clinique émerge comme une
« investigation systématique et aussi complète que possible des cas individuels »
(Lagache, 1946)
Psychologie clinique, elle est définit comme l’étude de « la conduite humaine
individuelle et ses conditions (hérédité, maturation, conditions physiologiques et
pathologiques, histoire de la vie), en un mot l’étude de la personne en « situation ».
Les moyens et techniques sont ceux de l’examen psychologique, les récits de vie, les
observations, les tests. La psychologie clinique s’est considérément développé et donc
elle a beaucoup influencé les sciences sociales.
La frilosité des sociologues face à la clinique :
Après ces caractéristiques voici les difficultés auxquelles les sociologues font face lors d’une
démarche clinique :
• La discipline sociologique est agitée par des questions comme la compréhension des
acteurs, la prise en compte de la souffrance, l’implication du chercheur, l’intervention,
la demande sociale, etc.
• La sociologie clinique fait ses premières apparitions en 1931 ; dans un article
américain comme un « secteur important » de la discipline. Terme souvent utilisé par
l’école de chicago.
• En France, par contre ni la pratique de la clinique ni le terme lui-même ne semblent
pas être très considérés.
• Mais, dans les années 90, avec les travaux des sociologues d’intervention E. Friedberg
ou F. Dubet, qui revendiquent l’option clinique.
Friedberg : Clinique est un synonyme d’une « étude approfondie » et permet de souligner
l’importance des études monographiques détaillées. (≠ Psychologues)
Dubet : sociologue d’intervention actionnaliste, propose une définition plus « engageante ».
Ainsi, le projet d’une sociologie de l’expérience peut s’apparenter à celui d’une sociologie
« clinique », c'est-à-dire, infléchir la méthode dans une direction plus « clinique »1. (mais, la
nécessité d’objectivation reste entière).
Dubet, il introduit de « l’objectivité » et des « procédures d’objectivation » là ou le clinicien
envisage son application et la mobilisation de la subjectivité comme vecteur d’analyse.
L’Effervescence de la sociologie clinique :
La sociologie clinique selon :
V. de Gaulejac : Sa sociologie est productrice de connaissances locales à vocation
thérapeutique (les sujets produisent une connaissances de leur trajectoire qui peut les aider à
se débarrasser de ses problèmes) et participe d’une production cognitive plus globale.
Méthode : il associe à la démarche du chercheur leurs sujets.
M Bolle de Bal : Pour lui de la démarche du clinicien il fait une sociologie de dialogue, de la
reliance (= sorte de projet de « microdémocratie politique », censé définir les conditions d’une
construction des savoirs entre acteurs-auteurs/chercheurs.
Méthode : Moins centrée sur les trajectoires des individus et plus politiques.
1
« Clinique », mis entre guillemets parce que elle pourrait ne pas être très fiable.
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Prof. Daniel Stöecklin
E. Enriquez : Ouvre l’émergence et la reconnaissance de la sociologie clinique. Selon lui, la
sociologie clinique, doit s’attacher à lutter contre toutes les formes d’aliénation, de
domination et autres névroses qui font le lien social. Son projet scientifique comme un
« projet militant » contre la « souffrance ». Il n’y a pas selon lui, antinomie entre
l’intervention-implication et la connaissance : bien au contraire, la seconde n’est rendue
possible que par la première.
Les principales caractéristiques de cette science sont : La prise en compte de la subjectivité,
de la « souffrance », accolée à un projet thérapeutique et militant, a une méthodologie
interdisciplinaire et fondée sur la reliance, constitue le noyau dur de cette pratique
sociologique. Mais là, il y a quelques questions qui doivent être posés ; tels que… Si le
militantisme généraux ou l’idéologie humaniste, par exemple, peuvent-ils servir de horizon à
la pratique sociologique ? Et c’est à ces aspects là que la clinique non thérapeutique ou
clinique socratique, nos permet de fournir quelques réponses.
Une clinique non thérapeutique
Le concept de la clinique, tel qu’elle est utilisé par les psychologues et les médecins implique
souvent des finalités curatives. Dans son texte, Gilles Herreros parle d’un humanisme et d’un
« projet militant » contre la souffrance qui y sont souvent attachés.
En ce qui concerne la sociologie, selon Herreros, une clinique avec des fins thérapeutiques
n’est pas approprié, car ça signifierait de postuler un défaut, une « infection » du corps social
qui fait l’objet de l’étude. D’ailleurs, comment pourrait-on, en tant que chercheur, prétendre
de pouvoir soigner un collectif ou une institution sociale ?
Dans le concept d’une clinique tel qu’elle est comprise par Gilles Herreros, il ne s’agit pas
d’éradiquer le mal au profit du bien, mais plutôt d’atteindre un compromis entre le mal et le
bien. Pour illustrer, l’auteur utilise l’image du cancer pour préciser ce qu’il veut dire: Il n’est
souvent pas possible de vaincre cette maladie mais seulement de trouver une solution de vivre
avec ce mal – sans le laisser gagner.
La clinique non-thérapeutique selon E. Morin : Dans son rôle du « tiers », l’intellectuel est un
animateur plutôt qu’un médecin. A la place de guérir le corps social, il essaie de stimuler la
péripherie de ce dernier - comme le fait l’acuponcteur.
Une autre difference entre la clinique proposée par Herreros et la clinique médicale est la
suivante : Dans l’approche de la « clinique maïeutique » Le chercheur n’entre pas en contact
avec son sujet avec une distance analytique. Il lui faut d’empathie, du respect, et de
l’engagement pour entrer dans une vraie relation avec ses interlocuteurs. Une pseudoobjectivité scientifique pourrait bloquer l’accès au sens qu’attribuent les interviewés à leurs
récits.
L’exemple au fin du chapitre illustre très bien le concept d’une clinique non-thérapeutique et
aide à comprendre la démarche que propose Gilles Herreros. De plus, cet exemple rend plus
comprehensible le concept de la « maïeutique » qui suit après.
Exemple : Un service d’hématologie
Il s’agit d’une demande d’intervention qui venait d’un hôpital très connu d’une des plus
grandes villes de la France. Concrètement il s’agissait du secteur ou sont traitées les maladies
du sang. La situation était la suivante :
• depuis quelques années, il y avait de plus en plus malades atteints du sida ce qui avait
augmenté le taux de la mortalité des patients du service.
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•
Comme dans ce secteur la confrontation avec la mort était permanente, des
psychologues et des médecins spécialisés en soins palliatifs étaient employés pour
soulager les infirmières et les autres professionells du secteur.
• Pendant que les infirmières avaient une presence permanente et intensive avec les
patients, les médecins et psychologues entraient que ponctuellement en contact avec
les malades.
Le motif pour une intervention était le fait, que le médecin chef du secteur se préoccupait du
malaise au sein de son équipe qui se manifestait selon lui avec des tensions entre ces deux
groupes.
• La demande auprès des sociologues était donc d’améliorer les relations entre les
intervenants venant de l’extérieur (médecins et psychologues) et les infirmières du
secteur.
Cette demande, qui partait d’une notion de malaise entre les deux équipes, a été reformulé par
les sociologues intervenants. Le but déclarée de l’intervention etait donc d’analyser le
fonctionnement du service afin de cerner et d’alléger les tensions éventuelles parmi le
personnels.
• L’analyse des entretiens mettait en évidence qu’il y avait deux logiques prédominantes
qui guidaient les relations entre les personnels.
• La première était une vision technique qui avaient pour conséquence que la
coopération entre le personnel fonctionnait selon une logique rationelle.
• La deuxième logique était d’une manière plutôt familiale et se montrait dans le
contexte des moments spécifiques comme par exemple des anniversaires ou d’un
décès dans le service.
Dans ce contexte, il paraît moins étonnant, que les sociologues n’ont pas pu retrouver ce que
le médecin chef perçevait comme « malaise dans son équipe ». En contraire : la relation entre
les deux groupes des professionels n’était jamais mauvaise.
Grace à la differenciation des deux logiques, ils se reconnaissaient dans leurs rôles differents
envers des malades sans hiérachiser ses rôles mutuellement.
• Le résultat concrèt de l’intervention était donc dévoiler ses structures et d’ailleurs de
mettre le doigt sur le raisonnement spéculatif du médecin chef, qui considerait la
relation entre les deux groupes comme problématique.
Ce résultat est un bon exemple pour les avantages de la démarche clinique nonthérapeutique ou bien « maïeutique »: Prace que - si les sociologues avaient posée la
question : « comment résoudre les problèmes entre les deux groupes », ils auraient peut-être
même induit un problème là ou il n’en existait aucun.
La maïeutique
L’Idée centrale de la démarche proposée par Gilles Herreros consiste en la collaboration entre
les chercheurs et les acteurs lors de de la « production » et l’analyse des donées. Pour préciser
la signification de cette collaboration et le rapport entre chercheurs et acteurs, Herreros utilise
la notion de la « maïeutique » :
La maïeutique est :
Terme grec, (maieutike techne), signifie « l’art de la sage-femme »
Socrate qui en a fait une technique de dialogue
But : rendre possible la découverte un savoir latent
Donc : « d’accoucher de ce que savent les interlocuteurs »
Le rôle de l’intellectuel est, comme on l’a vu avant, celui de l’animateur. Le fonctionnement
de ce processus de la « maïeutique » dépend fortement de la relation entre le chercheur et les
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acteurs qui devrait être une relation d’échange. Cela implique aussi une relation entre le savoir
dit « scientifique » et les experiences propres des acteurs sociaux. On reconnaît ici l’impureté
de la métis de laquelle on a parlé avant.
L’objet de l’étude, ce ne sont pas seulement les expériences des interlocuteurs ni simplement
les conaissances du sociologue. Ce qui mêne finalement a un résultat, c’est la confrontation
des deux et l’analyse de cette confrontation.
Dans l’exemple qu’on a vu avant, la notion de la maïeutique se montre dans le fait qu’à la fin,
les sociologues n’ont pas présenté une solution nouvelle, mais qu’ils ont pu dévoiler un savoir
qui existait déjà au sein des employés.
Conclusion
Si l’on souligne encore une fois les aspects principaux de la démarche clinique maïeutique de
la sociologie de l’intervention, on pourrait nommer ces points
• la proximité entre chercheurs et acteurs,
• la prise en compte de la subjectivité des deux
• le refus d’une pensée déterministe.
Tous ces points sont en commun avec le concept de clinique dans les domaines de la
médecine ou de la psychologie. La plus grande difference consiste dans le fait, que la clinique
dit « socratique » ou non-thérapeutique n’a pas des finalités curatives.
En general, la sociologie de l’intervention ne dispose pas d’une méthodologie qui propose une
liste des procédures dans un ordre chronologique, ni d’outils concrèts.
Citation Herreros :
« Pratiquer l’intervention avec méthode revient, pour le sociologue, à opter pour des
postures, un style, à préférer des inclinations plutôt que des choix fermés. »
Selon le texte de Herreros, ce « style » qu’il mentionne, ça signifie donc d’agir
• avec une intelligence métis,
• entrer dans une relation proche, donc clinique avec son objet d’étude…
• sans fins curatives et surtout…
• avec une vigilance qui est inévitable à cause de la position du chercheur qu’on pourrait
comparer a celle de Hèrmes.
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