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1
LES
GENS
D’AIR
de Michel Pucheu
2
Scène 1 : Dans l’avion
Au proscenium, un commandant de bord et son second sont assis sur deux
chaises.
Le commandant Levrard : Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs.
Le second Bouquet : Ladies and gentlemen, chicas y chicos, Fräulein et machin
chouette.
Le commandant Levrard : Chiens et chats, carottes et petit pois.
Le second Bouquet : Bref, tout le monde.
Le commandant Levrard : Todo el mundo. All the people.
Le second Bouquet : Bienvenue sur notre vol ” Les gens d’air ”.
Levrard : Les gens d’air, ou encore les gens de l’air !
Bouquet : Notre long courrier, c’est comme ça qu’on dit …
Levrard : Oui, heu, ce n’est pas une longue lettre, c’est un vol avec un long
voyage quoi !
Bouquet : Notre long courrier va vous conduire entre le Paradis et l’Enfer.
Levrard : Certains appellent ça le purgatoire, mais nous, on l’appelle autrement.
Bouquet : Oui, nous sommes trop forts. D’après vous, comment on l’a appelé
hein, comment on l’a appelé ? Ils ne trouveront jamais ! Ils ne trouveront
jamais !
Levrard : Ils sont trop nuls ! Ils sont trop nuls !
Bouquet : Heu, Clément, on ne s’est même pas présentés !
Levrard : T’as raison Maurice, on manque à tous nos devoirs.
Bouquet : Oh, moi, les devoirs, je n’ai jamais aimé les faire alors !
Levrard : Donc, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, carottes et petit pois, je
suis le commandant Clément Levrard, Clem pour les intimes.
Bouquet : Et je suis le second, Maurice Bouquet, Momo pour les proches,
surtout toi, Solange la divine hôtesse de l’air si tu m’écoutes.
Levrard : Arrête de draguer, ce n’est pas le moment.
Bouquet : Donc, bienvenu dans notre vol ” Les gens d’air ”. Accrochez vos
ceintures, regardez par le hublot …
Levrard : Embrassez votre voisin.
Silence.
Bouquet : Vous avez entendu ce qu’a dit le commandant ? Embrassez votre
voisin.
Levrard : On ne décollera pas tant que vous n’aurez pas embrassé votre voisin.
On attend.
Les spectateurs doivent s’embrasser. Bouquet se lève.
Levrard : Tu vas où ?
Bouquet : Embrasser Solange. Toutes ces marques d’affection, ça m’a donné
envie.
3
Levrard : Vas- y, l’amour n’attend pas, lui (regard vers le public).
Bouquet s’en va.
Levrard : Bon, ben on va patienter.
Il sort un verre avec une paille et un magazine. On entend en coulisses ”
Solange ! Ma chérie ! Je suis là ! Solange ! Où es-tu ? ”.
Levrard : Une petite chanson pour patienter ? Oui ? Non ? Oui ? Ben allez-y, je
vous écoute ! Quoi , vous n’en connaissez pas ? Heu, attendez. Il fait mine de
parler à un micro caché dans son col. Roger, Roger, Roger, envoie la musique.
” Aller plus haut ”. Retour de Bouquet qui chante.
Bouquet : Prendre un râteau, prendre un râteau, oh oh, ne plus tenter de
l’approcher !
Levrard : Ah, te revoilà. Bon ben on va pouvoir décoller alors. Tiens bien le
manche …
Bouquet : Manche, râteau. Très drôle.
Levrard : On va décoller ! Hi ha !
Bouquet : Non, impossible. Pour le moment, on doit rester au sol. On a oublié de
faire le plein.
Levrard : Ça c’est balaud.
Bouquet : Mouais, on fait quoi alors ?
Levrard : Ben, on a déjà fait le coup des bisous, la chanson, je ne vois pas.
Bouquet : On n’a qu’à aller en salle d’embarquement.
Levrard : Ok, et on se retrouve plus tard.
Bouquet : Bisous bisous.
NOIR
4
Scène 2 : Salle d’embarquement
Salle d’embarquement. Un monticule de valises, des bagagistes font du jogging.
Chef : Une deux, une deux. On lève les bras, puis les jambes. Une deux !
A : Chef, oui chef ! Nous sommes prêts chef !
B : Prêts à prendre les bagages ! Prêts à écouter les ordres !
C : On prend quels bagages ?
Chef : Attendez, je consulte ma fiche.
A : On embarque tout ! Tout dans la soute !
B : Direction un autre Paradis !
C : De toute manière, ce n’est pas nous qui décidons
Chef : Exact. C’est parti, allez, du nerf, du nerf.
Les bagagistes se saisissent des valises et font des va et vient dans le hall.
Plus la musique s’accélère, plus ils vont vite.
Chef : Parfait, c’est du bon boulot.
A : Mission accomplie ! Valises chargées !
B : Et dans un temps record ! Et sans rien casser !
C : Enfin, presque.
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Scène 3 : Les hôtesses
Au proscenium, 3 hôtesses de l’air.
Hôtesse Solange : Bon, vérifions la liste des passagers.
Hôtesse Camille : Waouh ! Y’a du lourd !
Hôtesse Mathilde : Comme d’hab ! Nous sommes habituées !
Solange : A mon avis, certains ne pourront jamais intégrer l’autre paradis !
Camille : Quoi ? Quel autre paradis ? De quoi tu parles ?
Mathilde : Ecoute-moi bien la nouvelle. Ici, on embarque les gens d’air pour les
emmener vers un paradis particulier.
Solange : En bref, notre avion est très spécial et s’envole vers un endroit unique.
Camille : Je me doute ! Quand je vois le nom des passagers !
Mathilde : Et encore, ils sont triés minutieusement !
Solange : Seuls les gens d’air peuvent intégrer notre vol !
Camille : Ah d’accord, tout s’explique ! Comment les sélectionnez-vous ?
Mathilde : Ce n’est pas nous. Ce sont les 4 chefs tout là-haut !
Camille : Les 4 chefs ?
Solange : Oui, Joseph et Etienne, les frères Montgolfier, Roland-Garros,
Mermoz. Les gens d’air légendaires !
Mathilde : T’as saisi ? Eux ce sont les boss ! Ils choisissent qui peut rentrer dans
le paradis spécifique.
Camille : Sur quoi se basent-ils ? Sur quels critères ?
Solange : Il faut avoir un rapport avec l’air, le vol sous toutes ses formes.
Mathilde : Mais aussi être légendaire, avoir créé une légende.
Camille : C’est compliqué votre truc. Je ne comprends pas tout.
Solange : Pas grave. Contente-toi de m’énumérer la liste des noms.
Mathilde : On vérifiera s’ils ont embarqué.
Camille : Ok. C’est parti. Dumbo, Aladin, Superman, Mary Poppins.
Solange : Je les ai, allée personnages dessins animés.
Mathilde : Rang Capable de s’envoler.
Camille : Les Winx.
Solange : J’ai. Allée héros imaginaires.
Mathilde : Catégorie pétasses.
Camille : Ali baba, Chiper le renard, les Rapetout, Arsène Lupin.
Solange : C’est bon. Allée des dérobateurs.
Mathilde : Catégorie Waouh, ils sont trop beaux !
Camille : Heu Chiper le renard, pas sûr.
Solange : Ne nous éparpillons pas. Pas de place pour les sentiments amoureux.
Mathilde : Oui, on sait. Boulot, boulot, boulot. C’est d’un ennui !
Camille : Pourtant, Solange, toi tu as une touche avec le second Maurice.
Solange : Pas pendant le travail. On continue !
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Mathilde : On continue.
Camille : Hibou, aigle, Vautour, pigeon, la liste est longue là !
Solange : Allée des oiseaux.
Mathilde : Catégorie ” ça va, je force pas trop, j’ai des ailes et j’en profite ”
Camille : Le Père Noel, La petite souris, le marchand de sable, le lapin de
Pâques.
Solange : Allée des légendes enfantines.
Mathilde : Catégorie ” Je kiffe les cadeaux ”.
Camille : Ah d’accord ! Les gens d’air, légendaires. Vous jouez sur les mots.
Solange : Oui, après ce sont les boss qui trient.
Mathilde : Et ils sont super objectifs ! Qui d’autres ?
Camille : Toujours dans le même registre. Les Légendaires.
Solange : Danael, Gryf, Shimy, Razzia, Jadina.
Mathilde : Les héros bizarres.
Camille : Et pour finir, 3 épées. Là je ne comprends pas.
Solange : Fais voir ! Ah oui. Bizarre. On les mettra avec les bagages.
Mathilde : Les patrons verront ce qu’ils en font.
Camille : Allez hop, on embarque !
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Scène 4 : Les Gens d’air
Etienne : Mon bien cher frère Joseph, Roland, Jean, nous voici confrontés
aujourd’hui à l’heure du choix.
Joseph : Tu as raison Etienne mon frère, l’heure est venue aujourd’hui
d’accueillir de nouveaux arrivants dans notre paradis ”Les gens d’air”.
Jean : Après avoir traversé tous les cieux, bravé tous les orages, nous avons
réussi à nous poser.
Roland : Mais ce paradis est immense, et on s’ennuie fermement.
Etienne : C’est vrai qu’on se fait ch…
Joseph : Mais grave ! J’en ai marre de voir vos têtes d’abrutis !
Jean: Pareil ! Vos tronches à longueur de journée, j’en peux plus !
Roland : Se raconter nos super exploits d’avion, et de ballons volants, ça lasse !
Etienne : Mongolfières ! En notre nom !
Joseph : Etienne, arrête de te la péter. Ah non, t’as raison, continue.
Jean : Bref, on n’a fait le tour de nos exploits, passons à autre chose.
Roland : Ouais. Un petit tennis sur terre battue ?
Etienne : Non merci Roland, t’es gentil. Ça va aller.
Joseph : A chaque fois qu’on joue, il nous faut une centaine de balles !
Jean : Et pour cent balles, t’as plus rien.
Roland : On en fait rentrer combien alors ?
Etienne : Quoi ? Des balles ?
Joseph : Non Etienne, des arrivants !
Jean : Moi, je propose qu’on y aille doucement. On commence par qui ?
Roland : Les personnages de dessin animés.
Etienne : Alors, il y a Dumbo, Aladin, Superman, Mary Poppins.
Jean : Pour faire d’une pierre deux coups, on va observer aussi les Winx.
Roland : Voici les prénoms : Bloom, Stella, Tecna, Flora , Musa, Layla, Roxy et
Daphné.
Etienne : Pfff, ça me saoule déjà. On est obligé de tous les entendre ?
Joseph : Ouais, c’est vrai, les Winx, sous prétexte qu’elles savent voler, on est
vraiment obligé de se les farcir.
Jean : Ce sont des fées. T’en vois d’autres ?
Roland : Ben oui, Clochette. La fée Tarde, la fée Line …
Etienne : Roland, t’es lourd même quand tu ne voles pas.
Joseph : Et crois bien que nous les frères Montgolfier, on en connait un rayon
sur le poids, le lest.
Jean : Allez, à la guerre, comme à la guerre. Je ne dis pas ça pour toi bien sûr
Roland.
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Roland : Merci Jean. De biens mauvais souvenirs. Enfin, tu ne peux pas
comprendre toi, trop jeune lors de la première guerre mondiale et mort avant la
deuxième.
Etienne : Hé ! On est au paradis là ! On est là pour se détendre, se marrer !
Bonjour l’ambiance !
Joseph : Etienne a raison. Partons à la découverte de ces héros de dessins
animés.
Jean : Et voyons s’ils méritent de nous rejoindre.
Roland : En avant le casting !
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Scène 5 : Les héros volants
Superman : Non mais franchement, on va attendre encore longtemps avant de
décoller !
Dumbo : C’est vrai parce que nous n’avons pas besoin d’un avion pour ça !
Aladin : Exact ! Un tapis et hop, l’affaire est arrangée !
Mary Poppins : Ou un parapluie. Oh non, voilà les autres.
Bloom : Salut les ringards ! Nous sommes les Winx !
Stella : Prêtes à rejoindre un univers que nous méritons !
Tecna : Nous correspondons parfaitement aux Gens d’Air !
Flora : Belles, intelligentes et sachant voler, nous sommes des fées !
Musa : N’entendez-vous pas les filles le son de la réussite ?
Layla : Pour le moment, je ne vois que quatre ringards qui osent nous prendre
notre place !
Roxy : Et vous avez vu leur tenue ? Heureusement que là-haut, ils ne jugent pas
l’apparence !
Daphné : Dommage. Nous aurions été prises d’office.
Superman : Quoi ? Je me trouve qu’il me va très bien ce petit collant. Ça
m’affine ma silhouette.
Dumbo : Heu, tu dis ça pour moi ? Tu me traites de gros c’est ça ?
Aladin : Hé, restons soudés tous les quatre. Il n’y aura pas de la place pour tout
le monde là-haut.
Mary Poppins : Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que les Légendaires Gens d’air
sauront faire le bon choix.
Bloom : Par la flamme du dragon, tu nous lances un défi ?
Stella : Par la lune et le soleil, nous allons te montrer que nous sommes les plus
fortes.
Tecna : Même pas besoin d’user de mon pouvoir de la technologie.
Flora : Arrêtons de nous jeter de fleurs. Oh c’est moi qui dis ça, la fée des
fleurs ?
Musa : Nous connaissons la musique, surtout moi, nous volons à l’unisson !
Layla : Tout est fluide, comme moi, nous serons sélectionnées !
Roxy : Le seul qui peut peut-être nous accompagner c’est Dumbo.
Daphné : Normal, t’adore les animaux.
Superman : Non, ce sera vous ou nous. Et je propose de faire une course, on
verra qui sera le meilleur.
Dumbo : Ouais, ben alors, c’est toi qui nous porte, parce que moi, je suis crevé.
Aladin : J’adhère à la proposition. Et mon tapis ne devrait pas supporter le
voyage.
Mary Poppins : Non. On attend, on décolle tous ensemble. Oh, il pleut ?
Bloom : Je veux rendre fière mon amoureux Sky. Et Sky, ça veut dire ciel !
Stella : Et moi Brandon. Je décrocherai la lune pour lui !
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Tecna : Moi, je n’ai pas trop envie de laisser Timy. Bon, je ferai des allersretours !
Flora : Ah non, si on y part on y reste. J’ai prévenu Hélia, mon chéri.
Musa : Hé les filles, faudrait s’accorder les violons, je n’ai rien dit à Riven !
Layla : Moi, mon cœur est triste depuis la disparition de Nabu. Je m’en moque.
Roxy : Woo, woo, woo. Les filles, moi je cherche l’amour je vous rappelle.
Daphné : Bon, réunion, les winx. Faut qu’on se mette d’accord.
Superman : Alors les fées, on renonce ? La course aura été vite pliée, je vois !
Dumbo : A bon entendeur, et avec mes oreilles, je sais de quoi je parle, salut !
Aladin : Bien, nous voilà débarrassés de ces impostures, la voie est libre.
Mary Poppins : Ne nous enflammons pas, ce sont des filles, elles vont sûrement
changer d’avis !
Bloom : Nous avons décidé de ne rien décider. On verra bien ce qui va se passer.
Stella : Nous laissons les astres décider de notre destin. Mais nous sommes
confiantes.
Tecna : Entre vous et nous, y’a pas photo. Nous sommes les meilleures !
Flora : Regardez un peu ces corps et ces belles frimousses !
Musa : Les 4 patrons ne sauront nous résister. Ils vont kiffer grave !
Layla : De véritables déesses, ils ne peuvent que nous garder !
Roxy : Nous sommes douces comme des agneaux, belles comme des
hirondelles.
Daphné : Envoyez le verdict. Les gens d’air, décidez !
Coup de tonnerre. Les Winx tombent à terre.
Superman : Bon, ben, apparemment, les patrons ont eu un mauvais coup de
foudre.
Dumbo : Ou un éclair de génie. En tout cas, c’est du tonnerre. Nous sommes
pris !
Aladin : Madame Mary, Messieurs, permettez que je vous déroule le tapis …
rouge !
Mary : Partons sur le toit … du monde. Qui m’aime me suit. Suie, cheminée, oh
je suis trop drôle.
Les 4 sortent. Les Winx se relèvent.
Bloom : Ce n’est pas vrai, dites-moi que ce n’est pas vrai !
Stella : Ils ne nous ont pas pris nom d’un astéroïde !
Tecna : Bon ben, retour à notre combat contre les Trix !
Flora : Et en plus ma belle tenue en a pris un coup !
Musa : Ben moi, c’est plutôt le moral qui en a pris un coup.
Layla : Bon on prendra le prochain vol. Rien n’est perdu.
Roxy : Je pense qu’il va falloir penser à accepter notre sort.
Daphné : Et la prochaine fois, faire preuve d’un peu plus d’humilité.
Toutes : Humili quoi ?
NOIR
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Scène 6 : Dans l’avion
Clément : Momo ? T’as entendu le coup de tonnerre ? Ça veut dire quoi ?
Maurice : Ce doit être le signal pour décoller je pense. Ou alors c’est Solange
qui a eu le coup de foudre.
Clément : Comme ça, en un éclair ? Non, pour moi, c’est que le voyage est
reporté. De toutes manières, je ne le sentais pas aujourd’hui.
Maurice : Oh t’as la trouille, les jetons, t’as fait dans ta culotte ?
Clément : Non, je ne le sens pas parce que je suis enrhumé.
Maurice : Ah, ben attends. Je vais te chercher de l’aspirine.
Clément : Merci. Je suis sûr qu’ils doivent en avoir dans le public.
Maurice fait semblant d’aller dans le public.
Maurice : Vous avez cru que j’allais venir hein. Et ben non !
Clément : Bon, Maurice, on fait quoi alors, on décolle ou pas ?
Maurice : Oh oui, ça serait drôle ! T’imagine, on prévient personne, on envoie
les réacteurs, et y’a personne qui a embarqué.
Clément : Oh la panique, je vois déjà ça d’ici. Tout le monde court partout, les
bagagistes ne savent plus où donner de la tête, les hôtesses hurlent …
Maurice : Ah non, on ne peut pas faire ça à Solange. Ou alors on attend.
Clément : Ok. On joue à Chifumi ?
Maurice : Ok. Chifumi !
Arrivée de Solange.
Solange : Heu, ça va, je ne vous dérange pas trop ?
Clément : Heu non, on étudie les cartes.
Maurice : Oh Solange ! Coucou ma princesse ! Coucou !
Solange : Arrête de prendre ton air débile. Je suis venu vous dire que nous avons
un léger contretemps et que vous devez prendre le micro pour l’annoncer.
Clément : Roger, Roger, Roger. On n’est dans le caca, faut faire une annonce.
Maurice : Laisse, je m’en charge. Mesdames, messieurs, princes et princesses,
héros et héroïnes …
Solange : Heu, t’en fais pas un peu trop là ?
Maurice : Oui, t’as raison. Comme toujours mon ange. Salut, c’est Momo, alors
on c’est la galère, on peut pas décoller, vas falloir patienter !
Clément : Et si quelqu’un a une aspirine, je suis preneur !
Solange : Mais quels boulets ! Ce n’est pas une annonce ça ! Je vais vous
montrer. Chers passagers, un empêchement de dernière minute nous contraint à
rester au sol. La compagnie vous invite à patienter auprès du bar-restaurant.
Encore toutes nos excuses.
Maurice : Comme elle assure ! Je suis son plus grand fan ! Clément s’en va.
Mais où tu vas ?
Clément : Ben, elle vient de dire que le bar était ouvert, j’ai soif !
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Solange : Stop ! Il fait demi-tour le faux commandant ! C’est pour les
passagers !
Maurice : Pfou, on n’a jamais droit à rien nous !
Clément : Allez, juste un petit verre de Coca !
Solange : Pas de marques !
Maurice : Et ça va prendre combien de temps l’attente ?
Solange : Le temps qu’il faudra.
Clément : J’aime ton sens de la précision.
Maurice : Et moi, j’aime autre chose …
Solange : Moi, j’aime quand tu te tais. Aurevoir.
Maurice et Clément : Bon, ben, attendons !
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Scène 7 : Les voleurs
Ali baba : Bon quelle heure il est ? Hé où est ma montre ?
Arsène Lupin : Chiper, arrête de chiper !
Chiper : Je viens de te chiper ta montre et tu n’es pas prêt de la retrouver
hahaha !
Rapetout 1 : Mais t’es un gamin ! Un véritable gamin !
Rapetout 2 : Et en plus tu t’es même pas aperçu qu’on t’a volé tes pompes.
Ali baba : Ah ce n’est pas moi ! Il n’y a que l’argent et les bijoux qui
m’intéressent !
Arsène Lupin : Pour ma part, j’ai un peu plus de style que ça. Et puis je
collectionne les objets d’arts !
Chiper : Ahahahahaha ! Je n’ai pas besoin de chaussures, je suis un renard.
Rapetout 1 : Pas faux. Bon, vous savez pourquoi on attend au juste ?
Rapetout 2 : Il paraît que l’avion n’a pas de kérosène et que quelqu’un a fauché
un réacteur.
Ali Baba : Chiper ! Tu n’as pas fait ça quand même !
Arsène Lupin : On fait comment pour rejoindre Les Gens d’air ?
Chiper : Mais je n’y suis pour rien. Et si c’était un de vous ? Vous êtes quand
même de sacrés voleurs vous aussi !
Rapetout 1 : Et on le mettrait où ton réacteur ? Tu le vois là ?
Rapetout 2 : Réfléchis un peu dans ta petite tête d’animal !
Ali Baba : On va trouver une solution. En attendant, vous savez que tout le
monde ne sera pas choisi.
Arsène Lupin : Je ne me fais pas trop de souci pour moi. Les patrons savent
qu’Arsène Lupin peut améliorer leur quotidien.
Chiper : Je suis mal, je suis mal, je suis mal. Ils ne me prendront jamais !
Rapetout 1 : Ben, nous, pour avoir plus d’être pris, on s’est séparé de notre
frangin.
Rapetout 2 : Ouais, parce qu’à la base on est trois. Paix à son âme.
Ali baba : Pareil pour moi, mes quarante voleurs, ziiip, zigouillés !
Arsène Lupin : Moi, je travaille en solo. Je n’ai confiance en personne.
Chiper : T’as trop la classe Arsène ! Même sans ton nœud papillon !
Rapetout 1 : Chiper, rends son nœud pap à Arsène.
Chiper fait tête basse et rend le nœud papillon.
Rapetout 2 : Allez, c’est bien. On trinque.
Il sort du champagne de son sac.
Ali Baba : Waouh du champagne ! Où t’as piqué ça ?
Arsène Lupin : Oh, et une bonne marque en plus. Bon choix !
Chiper : Bon ben trinquons à nos vols et au prochain !
Rapetout 1 : Oui, trin… trin… Mais que m’arrive-t-il ?
Rapetout 2 : Adieu cher frangin. Et un concurrent en moins, un ?
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Rapetout 1 s’écroule. Les 3 autres voleurs recrachent leur boisson.
Ali baba : On ne peut faire confiance à personne décidément.
Arsène Lupin : Bien, attendons le coup de tonnerre pour connaître la décision.
Coup de tonnerre très faible.
Chiper : Je vous jure que ce n’est pas moi qui aie piqué le son !
Rapetout 2 : Ben c’est qui alors ?
Ali Baba : Désolé. Je le remets. Il sort une télécommande.
Arsène Lupin : C’est bon, vous pouvez envoyer !
Coup de tonnerre. Ali, Chiper et Rapetout 2 tombent.
Arsène Lupin : Ah, tout de même. Arsène Lupin, Gentleman cambrioleur, pour
vous servir.
Il sort. Les 4 autres se relèvent.
Ali baba : Ça a marché. Il y a cru. Bien joué les frangins !
Chiper : Héhéhé ! Nous pouvons remettre le vrai tonnerre !
Rapetout 1 : Si tu veux. Mais où sont les piles ?
Rapetout 2 : Désolé.
Ali Baba : Allez, cette fois-ci c’est la bonne. Envoyez !
Coup de tonnerre. Ali et les Rapetout tombent.
Chiper : Héhéhéhé, j’ai gagné ! J’ai gagné !
Ali et les Rapetout : Bon vol !
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Scène 8 : Les Gens d’air
Etienne : Non, je me suis planté ! Pas Chiper !
Joseph : Ah, ça ne va pas être triste ! Dumbo, Superman, Aladin, Mary Poppins,
Chiper !
Jean : Ah non, autant rester tous les 4.
Roland : Je ne vais pas les supporter. Je vais prendre mon avion et me barrer
d’ici !
Etienne : Roland, arrête de prendre des grands airs !
Joseph : Oui, c’est un comble pour aviateur !
Jean : N’empêche, vas falloir être plus vigilant pour le casting.
Roland : C’est clair, je ne tiens pas à accueillir n’importe qui.
Etienne : Quoi, vous vous êtes jamais trompés vous ?
Joseph : Nous on a tâtonné un moment avant de réussir notre chef-d’œuvre de
ballon dirigeable.
Jean : Mais ça c’était avant. Maintenant, il ne s’agit pas de trouver le bon
chemin mais les bons compagnons de route.
Roland : Il ne faut pas prendre de décision à la légère. Ou alors, il faut que ce
soit un éclair … de génie.
Etienne : D’accord, prochaine étape, sélection des volatiles, des oiseaux.
Joseph : La liste est aussi longue que variée ! Chouette, Hibou, Pigeon, Poussin
…
Jean : Canard, Cygne, Vautour, Aigle
Roland : Pie, Corbeau, Cigogne et Perroquet !
Etienne : Ne soyons pas des oiseaux de mauvaise augure !
Joseph : Laissons –leur une chance ! Surtout que nous ne sommes pas des anges.
Jean : Vous le faites exprès, je ne vois que ça !
Roland : Les anges, les anges, quand on voit ceux qui sont nos voisins ici !
Etienne : Ah oui, nos voisins les anges ! De sacrés phénomènes !
Joseph : Bon récapitulons, chaque chose en son temps.
Jean : On fait d’abord le point sur les anges et après on s’occupe des oiseaux.
Roland : Génial, ça promet !
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Scène 9 : Les Anges
Ange A : Ah, ça c’est coton ! On nous accuse !
Ange B : On ne choisit pas ses voisins !
Ange C : Et en plus, on va en avoir de nouveaux !
Ange D : C’est le défilé depuis le début de la journée !
Ange A : N’importe quoi ! C’est du grand n’importe quoi !
Ange B : Ça va être l’enfer ici !
Ange C : Si c’est comme ça, je vais me transformer en diable !
Ange D : Je laisse tomber mes ailes et mon auréole !
Ange A : Moi aussi, marre d’être gentil.
Ange B : On va leur faire peur aux nouveaux.
Ange C : On va se transformer en petits diables.
Ange D : Vous avez raison ! Transformation !
Musique du diable et chorégraphie. Les anges sont mauvais dans leur
méchanceté.
Ange A : Bon, heu, je crois qu’il vaut mieux rester des anges.
Ange B : Oui, méchant, on ne sait pas faire. Et puis mes ailes me manquent.
Ange C : Voilà, attendons la suite, patiemment. Peut-être que les prochains
voisins seront sympas.
Ange D : On verra bien. Ce sont les oiseaux.
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Scène 10 : Les oiseaux
Aigle : Bon, en tant que chef des oiseaux, il est évident que je vais être pris.
Canard : Et moi on va me mettre au coin coin.
Chouette : Chouette ! Il y aura plus de place pour moi.
Cigogne : Comptez pas sur moi pour vous transportez, vous n’êtes plus des
bébés.
Poussin : Ben oui, moi ! Oh Les gens d’air vont craquer sur moi, je suis
tellement mignon.
Cygne : Mignon ? Regarde-moi plus tôt, cette élégance, cette classe !
Corbeau : Mais le blanc, c’est d’un classique ! Non, le corbeau ténébreux c’est
mieux.
Hibou : Moi, je vais les hypnotiser avec mes grands yeux !
Pie : Alors moi, je vais vous dire, parce que je ne vous ai pas dit mais alors moi,
si vous voulez, je peux …
Vautour : Mais tu vas te taire ! Je suis sûr que même morte, tu parlerais. Morte ?
Miam Miam !
Perroquet : Pris, Coin coin, bébés, Miam Miam ! Coco le plus beau !
Pigeon : Moi, je ne dis rien, je vais encore me faire pigeonner alors !
Aigle : Là-bas, ça va être royal, pas comme Ségolène. Comme moi.
Canard : Oui, faut que je les vois, faut que je me confie … de canard.
Chouette : Moi, je suis une solitaire et j’espère qu’il n’y a pas trop de lumière làhaut !
Cigogne : On verra bien, la route est encore longue !
Poussin : Surtout pour un petit être si fragile comme moi.
Cygne : Le souci, c’est qu’il n’y a pas de lac là-bas, ou alors artificiel.
Corbeau : Tu CROIS ? Bon on va en faire tout un fromage !
Hibou : Mais que vous êtes impatients ! Tu crois que là-haut, ils bouent ?
Pie : Non mais il doit avoir plein de bijoux. Parce que je ne sais pas si je vous ai
dit, mais j’adore …
Vautour : La ferme ! Moi, je ce que je sais c’est qu’on doit avoir une vue de làhaut !
Perroquet : Faut pas voler à ras ! Ara, le perroquet ! Coco le plus rigolo !
Pigeon : Et si je suis pris, on me fera une statue, et je me ferai caca dessus !
Aigle : Stop ! Là-haut, dans les nuages, nous aurons un nouveau nid, enfin, ceux
qui seront pris.
Canard : Moi, j’irai, bon gré, magret. Et j’y serai à point.
Chouette : A moins qu’une méchante et vilaine chouette t’effraie !
Cigogne : Mais arrêtez de vous bouffer le bec ! Ce n’est pas vous qui
choisissez !
Poussin : Ce sont les légendaires. Ils vont faire des groupes. Pareil y’aura un
tournoi avec des poules !
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Cygne : Nous n’avons plus qu’à attendre le signal, qu’ils nous fassent un signe.
Corbeau : Ils choisiront sur le physique c’est sûr. Ils veulent un corps beau.
Hibou : Ils veulent surtout du calme, du repos, de la sérénité.
Pie : Ouais, ben alors moi je suis mal barrée parce que je ne sais pas si je vous
l’ai dit, mais je ne peux pas m’empêcher de parl…
Vautour : Il paraît que le temps est long là-bas. Tu passes et tu rapace.
Perroquet : Comme un oiseau en cage ! Coco, toujours le mot qu’il faut !
Pigeon : Ils ne devraient plus tarder à se manifester, j’entends du bruit !
Coup de tonnerre. Le pigeon, le vautour, le corbeau, le poussin, la cigogne et le
perroquet et la pie tombent.
Aigle : Bon, pas de surprise, le meilleur, moi, a été sélectionné.
Canard : Oh, y’en a marre au canard. Ils m’ont grillé une aile !
Chouette : Chouette, je suis prise ! Et cette lueur, éblouissante !
Cygne : Je constate que la beauté a fini par payer !
Hibou : Ayez confiance ! Je vous avais prévenu !
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Scène 11: Dans l’avion
Le commandant Levrard : Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs.
Le second Bouquet : Ladies and gentlemen, chicas y chicos, Fräulein et machin
chouette.
Le commandant Levrard : Chiens et chats, carottes et petit pois.
Le second Bouquet : Bref, tout le monde.
Le commandant Levrard : Todo el mundo. All the people.
Le second Bouquet : Bienvenue sur notre vol ” Les gens d’air ”.
Levrard : Les gens d’air, ou encore les gens de l’air !
Bouquet : Notre long courrier, c’est comme ça qu’on dit …
Levrard : Oui, heu, ce n’est pas une longue lettre, c’est un vol avec un long
voyage quoi !
Solange : Hé les gars ! Vous radotez ! Vous l’avez déjà dit ça !
Clément : Oh c’est vrai ? Je pense que nous avons été touchés pendant l’éclair.
Maurice : Nous revivons éternellement cette journée. Nous sommes dans la
quatrième dimension.
Solange : Ah, ça pour être sur une autre planète, je confirme. Vous êtes
complétement tarés !
Clément : Houston, houston, nous avons un problème on a perdu Whitney !
Musique Whitney Houston.
Maurice : Tu danses chérie ?
Solange : Heu …. non. Tu crois que c’est le moment ?
Clément : Ça aussi j’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Maurice, tu veux changer
de métier ?
Maurice : Quoi ? Pourquoi tu dis ça ?
Solange : Oui, là je ne vois pas.
Clément : Ben il pourrait vendre du matériel de jardinage à force de prendre des
râteaux !
Maurice : Ben toi tu devrais faire balayeur, vu qu’en tant que pilote, tu t’y
prends comme un manche.
Solange : Heu, le manche, c’est le terme qu’on emploie pour le levier de
décollage et d’atterrissage.
Clément : Merci ! Tu vois Maurice, elle prend ma défense.
Maurice : Hou toi, je vais te …
Solange : Stop ! Arrêtez de faire les enfants !
Clément : Heu j’ai 11 ans je te rappelle.
Maurice : Le rôle, c’est juste pour aujourd’hui.
Solange : Messieurs, vous avez une mission à accomplir. Faire décoller cet
avion !
Clément : Mais c’est pour de faux ! Moi on m’a dit, prend ta casquette et fais
l’idiot !
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Maurice : (clin d’œil insistant) Ok parez au décollage ! Direction les gens d’air !
Solange : Très bien. Et n’oubliez pas, prochaine sélection les légendes
enfantines.
Clément : On leur ferait croire à n’importe quoi à ces gamins.
Maurice : Voyons qui sera pris !
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