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Michel
Fournier
28 rue du General de Gaulle
52300 Thonnance les Joinville
Tel : 06.31.69.54.48 Mail :
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Site : michelauteur.over-blog.com
Texte déposé a la SACD
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Rappel
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L’escarpin
L’escarpin raconte la rencontre de deux jeunes femmes, une cliente et une vendeuse. Un regard, un
frôlement, un sourire crée le trouble. Des sentiments naîtront… Vont-ils s’exprimer ? Mais bientôt, il
va falloir se séparer, se quitter, ne plus se retrouver… Chacune pense que la vie est belle, mais aussi
moche… Pourquoi est-ce arrivé ce matin… pourtant cela aurait pu être une journée comme les autres.
Les rôles :
Valérie : Vendeuse de chaussures, mariée à un routier international
Irène : La cliente, mariée à un chirurgien qui la trompe sans se cacher.
Voix off : Voix d’homme et de femmes. Plus des bruitages.
L’époque : De nos jours
Acte I
Scène I – L’arrivée.
La lumière monte sur un magasin de chaussures. Une banquette rouge pour les essayages, tabouret,
boites, chaussures. Le lieu a du confort, du charme. Il est intimiste. On entend un bruit de tiroir
caisse, une voix « Au revoir, Madame, bonne journée et à bientôt ». Un claquement de porte. La voix «
Bonjour Madame ». Une dame en robe assez légère, entre à petits pas dans la boutique et contemple
quelques chaussures. Elle cherche du regard, prend son temps. Elle touche, effleure et semble
caresser les cuirs. La voix …. « Valérie, occupez vous de Madame ».
VALERIE : Entrée de Valérie. Bonjour Madame, puis je vous aider ?
IRENE : Oui bien sur ! Bonjour ! Je recherche une paire d’escarpins.
VALERIE : Et vous avez une idée ? C’est pour mettre avec… une robe particulière. Pour
un événement…
IRENE : Non, je ne sais pas encore, je fonctionne un peu à l’envers en ce moment. J’ai envie
de changer de look, de me renouveler.
VALERIE : C’est très bien, vous avez raison. Il ne suffit pas d’aller chez le coiffeur pour changer de
tête, il faut aussi se maquiller, se travailler les yeux…Elle est dynamique, mime le maquillage. Un
regard, c’est important… Dans son dynamisme elle s’aperçoit qu’elle vient d’aller trop loin et
surtout trop près des yeux de la cliente. Excusez-moi madame, mais je ne sais pourquoi aujourd’hui
je suis toute folle.
IRENE : Ne vous excusez pas, cela fait du bien de voir des jeunes femmes dynamiques, pleines de
vie comme vous. En ce moment moi c’est le contraire depuis quelques temps. Elle se reprend. Alors
ces escarpins... Vous me conseillez quoi ?
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VALERIE : Elle tourne autour de la cliente, la regarde, la jauge. Regarde ses pieds, remonte son
regard, découvre le corps, s’arrête puis réfléchi. Vous êtes très belle… êtes vous pressée
madame ?
IRENE : Pressée ? Non pas vraiment ! Enfin, j’ai du temps, je ne travaille pas…. Enfin oui, non, je
ne suis pas pressée…Avec humour. Pourquoi, vos escarpins ne sont pas fabriqués ?
VALERIE : Non, il ne s’agit pas de cela, mais vous avez quelque chose… Vous avez un petit plus
et je ne voudrais pas me tromper dans le choix. Elle réfléchi. Surtout que le choix sera difficile, si
vous ne savez pas avec quoi vous allez les mettre ces escarpins.
IRENE : Oui, je vous ai dis que je souhaite changer de look… Je voudrais du moderne… Pour
pouvoir plaire de nouveau… Voilà ! Vous savez tout… Mais pourquoi vous dis-je cela ?... A vous ?...
Je ne l’ai même pas dit à ma meilleure amie… Vous me comprenez ?
VALERIE : Je crois comprendre, mais une jeune femme comme vous,… Si… Si…Elégante,
vous devez avoir les hommes à vos pieds dans les soirées ?
IRENE : Eclate de rire. Vous êtes formidable ! Je change de chaussures pour avoir les hommes à
mes pieds !… Elle s’assombrit. Un homme me suffit, le mien, mon mari… et là, il va falloir que je
vous achète le fond du magasin.
VALERIE : Vous exagérez, votre mari doit être fier à votre bras, que tous les hommes se
retournent sur vous…
IRENE : Très triste. C’est surtout mon mari qui se retourne.
VALERIE : Sur les hommes ?
IRENE : Surtout sur les femmes, les hommes je ne pense pas encore… Mon mari est coureur… !
VALERIE : Voitures… Vélo… à Pieds ?
IRENE : Non… Jupons !
VALERIE : Ah !
IRENE : Oui
VALERIE : Très vite. Moi le mien, il est routier… Il court un peu aussi !
IRENE : Ah !
VALERIE : Oui
IRENE : Mais on les aime quand même !
VALERIE : Le mien, il est routier international, alors il part plusieurs semaines. C’est sur, les
soirées ne sont pas faciles pour lui. Se retrouver dans des pays lointains tout seul, sans sa femme…
IRENE : C’est ce qui les aide…
VALERIE : Quoi ?
IRENE : Que leur femme ne soit pas là ! Ils préfèrent !
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VALERIE : Comment cela, ils préfèrent ? Si on était là, ils ne nous tromperaient pas ! On pourrait
les cajoler, les aimer.
IRENE : Ce n’est pas sur qu’ils restent fidèles !... Même près de nous, ils se lassent vite. C’est
comme ça. Nous, les femmes, sommes trop sentimentales. Se ressaisi. Bon alors ces pieds on les
habille comment ?
VALERIE : Se met à rire. Cuir de vachette à poils courts, nature ou imprimé léopard ?
IRENE : Une vachette léopard ou un léopard vache ? Elle rit aussi.
VALERIE : Et bien voilà, votre sourire est revenu, c’est mieux, ça m’aide !
IRENE : Alors rions si ça vous aide, vous allez me trouver des chaussures merveilleuses, très gaies.
VALERIE : J’ai quoi d’autre ? Avec franges et nœuds fantaisies… Non, festonnées… Non, à
boucles et anneaux métalliques… Asseyez-vous madame, je vais chercher quelques modèles à
essayer. Elle sort.
IRENE : Merci ! Elle s’assied, prend une revue de mode et tourne les pages.
Acte I
Scène II (La passion)
Retour de Valérie avec trois boites de chaussures. Elle s’agenouille devant Irène. Lui prend un
pied encore chaussé.
VALERIE : C’est un moment… que j’aime beaucoup, un moment unique pour moi. Je suis comme
un homme, devant une femme dans ces moments là. Irène se raidi un peu et affiche un soupçon
d’inquiétude. N’ayez pas peur madame, je suis ni folle, ni brute. J’aime mon métier tout simplement !
IRENE : Je n’ai pas peur… Mais vos propos sont… Etranges, ils sont…
VALERIE : Passionnels, tout simplement passionnels. Oui ! J’aime énormément ce moment ou le
pied va devenir nu. Elle prend le pied d’une main, caresse la chaussure… Un moment intense et
fusionnel entre la vendeuse, le pied et la chaussure. Elle vit ce moment. Oui, comme un homme qui
déshabille une femme,… comme un homme qui s’apprête à découvrir un corps, une peau… Une
chaleur m’envahie ! J’aime ce moment ou le pied va se découvrir… ou je vais pouvoir… toucher la
peau, la caresser, la sentir vivre sous mes doigts. Oui, se sont des moments intenses, uniques ! Bien
sur, ce n’est pas toujours ainsi. Souvent je suis déçue ! Le pied est vilain… Il est tordu, déformé…
Parfois… non souvent… il sent ! Mais il y a des jours, comme aujourd’hui, ou la journée s’annonce
radieuse et ou je vais découvrir de jolis pieds que je devrais habiller pour les rendre plus beaux encore.
IRENE : C’est beau ce que vous me dites. Mais peut être que vous allez être déçue par mes pieds.
Je ne pense pas qu’ils sentent… non pas encore ! Elle rit.
VALERIE : Oh non madame, je suis sur que je ne me trompe pas, vous devez avoir de jolis
pieds. Bien formés, agréables au toucher. Pas trop chauds, pas trop froids…. Doux et satinés. Une
jolie femme comme vous avec des pieds crochus, je ne pense pas. Je vais enlever délicatement
votre chaussure et je saurais si je me suis trompée.
IRENE : Avec un grand sourire, sérieuse. Mes pieds vont être rouges de honte de se retrouver
nus après tant de compliments sur eux.
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VALERIE : Alors, attendons encore un peu. Reculons l’instant. II ne sera que plus intense. Je vous
montre les escarpins que je leurs ai choisi pour les habiller… Elle ouvre les boites et sort trois modèles
(le choix reste au metteur en scène qui devra adapter le dialogue aux chaussures) Voici le premier,…
un modèle très fin et très pointu avec un joli talon mais pas très haut. Nous l’avons en trois teintes de
cuir. Elle sort une deuxième paire. Celui là, est ouvert en bout de pied et assez échancré à l’avant. On
le trouve en quatre variantes dans la collection de cette année. Ma préférence irait plutôt sur le
troisième, vu votre silhouette, cela vous grandira encore et donnera une jolie cambrure à vos reins. Elle
sort la dernière paire. La caresse. Il est très haut de talon, quinze centimètres, une boucle discrète sur
le devant et la finesse de l’attache le rend sensuel…
IRENE : Vos choix sont très bien. Vous avez vraiment du gout et savez ce qui plaira à vos
clientes. Mais il y a problème !
VALERIE : Se relève rapidement. Un problème ?
IRENE : Lui prend la main doucement pour la faire se mettre à genoux. Pas un gros problème…
Juste un petit, mais important…
VALERIE : Dites ?
IRENE : J’aime les trois !
VALERIE : Oh ! Vous m’avez fait peur madame, à un moment j’ai pensé qu’aucun ne vous plaisait
! Si ce n’est que cela ce n’est pas grave. On va prendre le temps de les essayer, de marcher, de leur
donner vie et là après vous pourrez choisir.
IRENE : Oui bien sur, mais souvent ! On à un coup de cœur… Une préférence sur laquelle on
revient, malgré tout les essayages. Et là, mon choix est sur les trois… Mais vous avez raison
essayons… essayons !
VALERIE : Prend le pied et doucement retire doucement la chaussure. Voilà, il se découvre… le
cou de pied, est fier, racé… L’attache sera bien en place. La chaussure est retirée, elle découvre le
pied complètement. Le dessus est souple… Il faudra le montrer ! Les orteils sont élancés, droits
comme des i… C’est assez rare ! Vous êtes vraiment très belle ! De la tête aux pieds ! L’expression
n’est pas usurpée…
IRENE : Arrêtez, vous allez me faire rougir complètement. Je suis gênée… Heureusement que
vous n’êtes pas un homme…
VALERIE : Pourquoi ?
IRENE : Parce que je croirais que vous essayez de me draguer ! Elle rie, et clame. Je suis
mariée, monsieur !
VALERIE : Entre dans le jeu. Moi aussi madame… A un routier ! Elles se mettent à rire toutes
les deux. C’est bon de rire, d’être heureuse…
IRENE : S’assombrie. De sembler heureuse ! Se ressaisie. De toute façon, vous n’êtes pas
un homme… je ne suis pas un cœur à prendre… Je viens juste pour des escarpins.
VALERIE : Prend la dernière paire. Je vous propose d’essayer en premier ma préférence. Je pense
que ce sera la paire qui vous ira le mieux. Qui fera plus ressortir votre caractère… Votre
sensualité…
IRENE : Si vous croyez que j’ai tout cela… Allons-y ! Essayons !
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VALERIE : Doucement ! Il ne faut pas les brusquer. Je découvre l’autre ! Elle retire délicatement la
deuxième chaussure. Mettez vos pieds cote à cote. Oui… Je ne me suis pas trompée. Ils sont parfaits
pour ces escarpins. Elle prend les escarpins et les posent de chaque coté des pieds. Ils vont vraiment
aller ensemble. Elle prend chaque pied et enfile les escarpins. Les regardent aux pieds, Admirative.
Voyez madame, comme ils sont bien sur vous ? Ils vous ont déjà adopté ! Marchez pour leur donner
vie. Irène se lève et commence à marcher doucement. Marchez normalement,… plus vite ou comme
cela, comme si vous alliez à un rendez vous. Le pas alerte, la cambrure haute, fière de vous montrer.
Irène marche fait des allers et venues. Marcher encore… Vous êtes vraiment parfaite… Tiens, il y a
déjà un homme qui vous suit ! Arrêt brusque d’Irène qui se retourne.
IRENE : Un homme ? Ou ça ?
VALERIE : Montre un point. Là, derrière vous !
IRENE : Tourne sur elle-même. Mais non, il n’y a pas d’homme…Déçue. Il n’y a personne
d’ailleurs qui me suive !
VALERIE : Se lève et se place derrière Irène. Si, il y a moi… Je vous trouve très élégante et je
vous suis ! Marchez… Irène marche. Valérie la suit. Vous voyez, moi… Je vous suis !
IRENE : Oui mais… Vous n’êtes pas un homme… Juste une vendeuse d’escarpins !
VALERIE : S’affale sur la banquette. Oui, juste une vendeuse d’escarpins ! Une femme de
routier… Une femme tout court… Sans amour… Sans envie… Sans passion.
IRENE : S’approche, lui prend les mains. Oui… Vous êtes une femme ! Pleine d’amour, de passion.
Vous êtes débordante de vie et d’envies. Avec vous on oublie… nos soucis, nos désespoirs. Vous êtes
une femme, c’est vrai ! J’aurai aimé moi aussi être un homme, pour vous aimer. Elle se redresse lâche
les mains. Mais on est des femmes… Se remet à marcher. C’est vrai que je me sens bien, très bien
dans ces escarpins. Je peux encore marcher ?… Pour les sentir s’assouplir sous mes pieds ? Ils
donnent envie de se promener !… Vous avez vraiment trouvé ce qu’il me fallait… Merci de ce
moment de bonheur !
VALERIE : Non… Pas de merci, je ne fais que mon métier de vendeuse de chaussures. J’essaie de
le faire bien, c’est tout. Mais avec des clientes comme vous, c’est beaucoup plus facile et surtout très
agréable. Et maintenant j’ai l’impression que vous allez commencer à aimer vos chaussures.
IRENE : Oui regardez, je n’arrête pas de marcher. J’ai l’impression que mes pieds ont envie de
partir courir dans la rue… Allez c’est d’accord, je les achète !
VALERIE : Déjà, vous ne voulez pas essayer les autres. S’empresse. J’ai du temps, nous n’avons
pas trop de client ce matin…
IRENE : Il y a ce monsieur qui tourne depuis un quart d’heure dans les rayons. Je ne voudrais
pas vous monopoliser. Que va dire votre patronne ?
VALERIE : Rien, j’essaie de vous vendre un modèle très classe… Et puis le monsieur, n’a pas
de beaux pieds !
IRENE : Ah, vous le connaissez ?
VALERIE : Non, mais… Je suis sur que ses pieds sont tordus, violacés…
IRENE : …Avec un œil de perdrix !
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VALERIE : et des vilaines chaussettes !
IRENE : Oui, avec un Snoopy sur le coté.
VALERIE : Ou des chaussettes de tennis… Regardez… Il a des mocassins ! C’est incroyable
le mauvais gout des hommes pour leurs sous vêtements et leurs chaussettes !
IRENE : Ce ne sont pas les hommes qui ont mauvais gout. Ce sont leur femme qui achète
leurs dessous !
VALERIE : Vous voulez dire que nous avons mauvais gout ?
IRENE : Oui et non ! On leur achète des trucs atroces qui n’ont rien d’excitants pour nous… garder
nos hommes !
VALERIE : Je ne comprends pas bien ?
IRENE : Si, ça diminue leur sexe appeal… S’ils sont volages… Imaginez… Elle regarde autour
d’elle et montre un spectateur. Ce monsieur… Vous êtes avec lui dans une chambre…
VALERIE : Avec lui, je n’arrive même pas à m’imaginer me promener dans la rue !
IRENE : Imaginez en un autre… Il se déshabille… Vous le voyez avec son caleçon à pois,
ses chaussettes avec snoopy et son marcel…
VALERIE : Fixe un spectateur, et se met à rire. Oui je me l’imagine.
IRENE : Vous faites quoi ?
VALERIE : Je lui éclate de rire au nez. Je simule la jouissance dès le début et je me tire.
IRENE : Et voilà !… l’astuce. Alors que, s’il est bien mis dessous… Vous allez prendre votre temps
et surement le revoir… Alors, inconsciemment, on leur achète n’importe quoi… On leur dit que c’est à
la mode et ça marche…
VALERIE : Vous faites comme ça vous ?
IRENE : Non, le mien… Il les achète lui-même, c’est pour ça que je suis souvent trompée !
VALERIE : C’est moche les hommes !
IRENE : Les femmes aussi… Parce que si les hommes trouvent des femmes, c’est que nous ne
sommes pas toutes claires non plus. Elle vient se rassoir. Je prends donc ces escarpins ! Elle se
penche pour les retirer. Valérie se précipite.
VALERIE : Non laissez moi les retirer, j’aime tellement le contact de votre peau. Je les retire
doucement. Je les mets dans la boite…. Et voilà… elle met la boite dans un sac. Tend le paquet. Je
vous laisse allez en caisse. Je suis vraiment contente de vous avoir rencontré…
IRENE : Emue, elles se regardent dans les yeux, assez proche. Moi aussi, vous m’avez fait
beaucoup de bien. Je penserai à vous quand je mettrais ces escarpins !
VALERIE : Merci madame, moi aussi… Je penserai… souvent à vous !
IRENE : Part vers la sortie, se retourne. Je m’appelle Irène ! Puis sort rapidement.
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VALERIE : Le son se perd dans la gorge. Moi c’est Valérie, adieu Irène !
Voix off d’homme : J’aurais voulu des chaussures de marche pour la montagne.
VALERIE : Moi je ne fais pas dans les croquenots. Voyez ma collègue au sous sol.
Acte I
Scène III (L’attente)
La boutique de chaussures doit être éteinte. On retrouve Irène dans son salon. Elle est dans un fauteuil
en train de lire. Elle semble agitée. Se lève, boit un verre d’eau, s’assied, reprend le livre.
IRENE : Je n’arrive plus à me concentrer sur ma lecture… Pourtant ce livre me plaisait beaucoup…
J’ai la gorge sèche… Cette jeune femme m’a troublé… C’est vrai qu’elle est douce, gentille… Elle ne
m’a fait que des compliments. Elle se lève. Se regarde dans un miroir. Parle à son image.
- Il y a bien longtemps que l’on ne m’avait dis que j’étais jolie… Toi, tu ne me parles plus, tu es
là à refléter mon image qui, je trouve, s’attriste de jour en jour. Avant tu étais sourire, tes yeux
brillaient et maintenant plus rien… Il faut que ce soit une jeune femme qui me dise que je suis
jolie… S’approche plus près du miroir.
- Elle exagère un peu ! Toi tu ne fais que refléter mon image… Tu n’as pas ce regard extérieur !
Elle aussi est jolie…
- Et puis ce regard… Si tu avais vu ce regard, il y avait plein de paillettes étoilées dans ces
yeux… Comme un regard amoureux ! Oui, on aurait dit qu’elle était tombée amoureuse de
moi… Amoureuse ? Je dis n’importe quoi.
- C’est une femme mariée… !
- Mais moi aussi je suis mariée !...
- Et alors on à le droit d’être amoureuse.
- Mais je ne suis pas amoureuse de cette vendeuse de chaussures !
- Non, d’escarpins !
- C’est pareil… Tiens au faîte, je les avais complètement oubliés sur la table. Elle tire la boite du
sac. Retire le couvercle. Regarde les escarpins. C’est vrai qu’ils sont beaux. Elle sort les
escarpins et les pose sur la table.
Allumer la boutique et mettre l’appartement dans la pénombre. Dans la boutique Valérie est assise sur
la banquette. Elle semble songeuse.
La voix femme off : Valérie, apporter moi la boite de la 747B.
VALERIE : Voilà Madame. Elle prend une boite et sort.
La voix femme off : 747B pas A. Entrée de Valérie qui prend une autre boite et sort. On entend sa voix
« Voilà madame ». Entrée de Valérie.
VALERIE : Vivement ce soir… J’ai un de ces bourdon aujourd’hui. Elle se met à ranger des boites.
En ouvre une. Tiens ! C’est un des modèles de ce matin avec la dame… Irène !... J’aime bien ce
prénom, ça fait classe. Une bien belle femme… avec des pieds superbes… des pieds pour toutes mes
chaussures. Elle regarde la paire d’escarpins. Je n’ai pas eu le temps de vous essayer… Elle a craqué
sur la plus jolie. Vous êtes jolis aussi, mais les autres avaient quelque chose de plus. Quelque chose qui
lui soulignait bien la silhouette. Elle s’assied en serrant les escarpins sur sa poitrine. Un dialogue
s’instaure entre Valérie et les chaussures.
- Irène… Je crois que je vous aime ! Regarde les escarpins devant ses yeux. Mais tu es folle ma
fille. Tu aimes les femmes maintenant. Toi qui as choisi un routier pour sa force…
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- Sa force… Sa force… il est comme les autres… Ni plus, ni moins ! Et puis il est toujours
absent… Et depuis qu’Irène m’a raconté l’histoire des sous-vêtements, mon regard sur les
hommes va changer. Quand je vais voir un bel homme dans la rue, il ne faudra surtout pas que je
pense à ses sous- vêtements sinon… Alors les hommes !
- Alors tu t’intéresses aux femmes ?
- Mais non, pas du tout ! Il ne faut pas exagérer !
- Alors pourquoi tu penses à elle ? Depuis ce matin tu n’es plus la même… Tu es là à tourner en
rond… même ton travail tu l’oublies !
- Tu crois ?
- Je ne crois pas, j’en suis sur ! Tu es amoureuse d’Irène !
- Arrête !... tu me fais peur !... Moi la femme de routier !... Je ne suis pas lesbienne !
- Tu n’es pas lesbienne, tu es amoureuse ! Ce n’est pas pareil !
- Je ne pense qu’à elle !... C’est vrai !... Mais de là à être amoureuse !... En plus d’une femme !...
- Non tu dis n’importe quoi, tiens je te déteste ! Elle jette les escarpins dans la boite et ferme le
couvercle.
1 Parler à des chaussures, il faut être folle…Allez oublions cela, il faut que je finisse de ranger.
Elle prend deux boites et les pose sur une étagère. Elle ramasse la boite aux escarpins, arrive près de
l’étagère et au moment de la poser.
2 Non je ne peux pas les ranger sans les écouter une dernière fois. Elle ouvre le couvercle et sort
les escarpins. Oh Irène comme je pense à vous ! Comme j’aimerais vous revoir !...
Allumer l’appartement et mettre la boutique dans la pénombre. Dans l’appartement on retrouve Irène.
Elle s’assied, retire ses chaussures et met doucement les escarpins. Elle se relève, se regarde, Tourne.
Fait comme dans la boutique. Elle marche vite, circule.
IRENE : Marcher normalement… Plus vite, oui comme ça, comme si vous alliez à un rendez vous…
Le pas alerte, la cambrure haute, fière de vous montrer ! Elle s’arrête près du miroir. C’est elle qui me
l’a dit… Elle m’a dit de marcher… Alors je marche…
- Elle.
- Je dis elle, parce que je ne connais pas son prénom. Et puis arrête de m’interrompre sans cesse
Contente-toi de ton travail de miroir… Reflète !... Quoi ?
- Non je ne suis pas amoureuse… Du moins je ne le pense pas !
- Et puis être amoureuse n’a jamais fait de mal à personne !
- Mon mari ?
- Il ne se préoccupe pas de savoir si je suis amoureuse, il ne se pose même pas la question !
- Et puis cette femme est mariée ! Elle m’a dit des mots gentils et moi j’ ai pris plaisir à les
entendre. Ca m’a remonté le moral. D’ailleurs à cette heure, elle est surement en train de dire la
même chose à une autre cliente… Il faut que je me calme. Je ne suis plus une jeune étudiante
amoureuse de son professeur… Non ! C’était une vendeuse sympathique et commerçante c’est
tout. Allez, je vais me préparer un plateau froid, pour me changer les idées !
Allumer la boutique et mettre l’appartement dans la pénombre. On retrouve Valérie qui fini de servir
une cliente.
VALERIE : Au revoir madame et bonne journée !... Encore une de servie. Elle tombe sur la
banquette. Tu parles d’un métier, c’est vraiment pas le pied.
- Il me faut des chaussures souples qui me fassent pas mal aux pieds.
- J’ai les pieds fragiles.
- J’ai les pieds forts.
- Je sens des pieds – Merci je l’ai remarqué !
- Attention Mademoiselle j’ai des corps !
Texte déposé a la SACD
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Et c’est comme ça toute la sainte journée. Que les clients sont difficiles. Et encore si on débouche sur
un achat, c’est bien, mais le nombre de fois, ou il a fallu sortir dix paires de chaussures des boites pour
les rentrer ensuite. Trop cher, trop lourd, pas assez souple… La même mais en rouge, non en fin de
compte je préfère les bleus…
Elle range ses boites. Tiens vous êtes encore là, vous les escarpins, vous attendez peut être Irène. Ah
Irène vos yeux, votre sourire… Je ne pense qu’à vous ! Ce sera dur ce soir d’affronter mon routier qui
arrive après trois semaines d’absence. Sa brutalité, sa force, sa puissance tout ce que j’aimais en lui…
je n’en ai plus envie.
Je rêve de douceur de câlin, de souplesse, de regard, de sourire. Et pourtant ce soir, il faudra que je
fasse bonne figure… Je penserais à Irène… Pourtant elle ne m’a pas remarqué… Elle était trop
préoccupée par son achat… Elle n’a pas vu mes yeux brillants devant elle… Normal, je vends des
escarpins, je ne suis pas de son monde… Peut être même que je l’ai ennuyé avec mes propos et qu’elle
ne reviendra jamais dans cette boutique…
On retrouve l’appartement d’Irène. Elle est en train de manger un frugal plateau repas. Les escarpins
sont posés près du plateau. Entre les deux dernières tranches de tomates et feuilles de salade…Elle est
au téléphone.
IRENE : Non, je vous assure Mélanie, je vais très bien… juste un coup de blues ! Cela ira mieux
demain… Oui bien sur que l’on ira faire les magasins… promis… Non, les escarpins ? J’ai déjà
trouvé… Ils sont magnifiques, ils me vont à ravir… Il faut que je vous laisse Mélanie, on a sonné à la
porte… encore merci pour votre invitation à déjeuner, mais ma salade me suffit aujourd’hui… Non, je
ne commence pas un régime, je suis juste un tantinet barbouillée… Allez, je vous laisse, on a sonné de
nouveau, il faut que j’aille ouvrir… Bien sur que peux aller ouvrir en téléphonant… Elle s’énerve.
Excusez moi Mélanie mais à demain !... Au revoir ! Elle raccroche agacée.
1 C’est toujours pareil, tu souhaites être seule et c’est là que l’on t’invite, et quand tu es seule…
le téléphone ne sonne jamais ! Elle regarde les escarpins.
2 Vous ! Vous m’énervez ! Chaque fois que je vous regarde je pense à elle...
3 Allez la voir ?
4 N’importe quoi ! Elle va me prendre pour une folle…
5 Et je lui dirais quoi ? Je n’ai rien à lui dire !
6 Si… Que je pense à elle ! Qu’elle m’apporte le calme, la sérénité…
7 Et puis arrêtez de me torturer, sinon je vous remets dans votre boite. Je ne suis pas amoureuse
! Elle se remet à manger sa salade, sans un mot. Prend un magazine et lit en mangeant. Elle lit
fort
8 Mangez des crudités c’est bon pour la santé… Elle s’apprête à manger une feuille de salade.
Et si la salade rendait amoureuse ! Elle repose la feuille. Manquait plus que ça ! Elle regarde les
escarpins. Oh ça va vous deux, pas de réflexion !
9 Non ! Je n’irais pas ! De colère elle chasse les escarpins d’un revers de la main, qui s’étalent
sur le sol.
Noir
Acte II
Scène I (Le retour)
Lumières sur la boutique, il n’y à personne.
La voix femme off : Oui… re-bonjour madame… Des escarpins ? Bien sur ! Je vous appelle la
responsable mode ! Valérie ! Une cliente pour vous ! Entrée de Valérie, désabusée, molle, triste, sans
envie, le regard sur le dossier qu’elle tient en main.
VALERIE : Oui, vous cherchez quoi ?
La voix d’Irène : Des escarpins !
Texte déposé a la SACD
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VALERIE : Quel genre ? Apparition d’Irène.
IRENE : Votre choix sera le mien ! Valérie s’arrête, relève les yeux, s’accroche à son dossier.
La moue se transforme en un large sourire.
VALERIE : Oh Irène !... Elle semble s’ébrouer comme un jeune chien mouillé. Excusez-moi ?
IRENE : Vous excusez ? Mais de quoi mon dieu ?
VALERIE : Heu !... de ma tenue. De ne pas vous avoir reçu comme ce matin par exemple !
IRENE : Oui, c’est vrai que ce matin, vous étiez d’une énergie à refaire le monde. Mais je suppose
que votre journée a été difficile ?
VALERIE : Oui difficile… très difficile… Toutes les clientes ne sont pas comme vous
! Heureusement d’ailleurs, car c’est épuisant aussi !
IRENE : Ah bon ? Je suis épuisante ?
VALERIE : S’embrouille. Non ce n’est pas ce que je voulais dire. Avec vous… c’était bien…
Avec vous, je me sens bien !... Je dis n’importe quoi… Comme je suis contente de vous revoir…
IRENE : Oui, mais j’arrive un peu tard. Vous allez bientôt fermer…et je ne voudrais pas
vous ennuyer.
VALERIE : Non, Irène ! Vous ne m’ennuyez pas du tout ! Elle la prend par la main. Venez-vous
asseoir. Que je suis contente de vous revoir… Je me répète ! Mais c’est vrai. J’ai pensé à vous toute
la journée… Valérie s’agenouille par terre près d’Irène.
IRENE : Penser à moi toute la journée… Mais qu’ai-je fait pour mériter cela ?
VALERIE : Votre présence, votre douceur, la chaleur et l’amour que vous dégagez !
IRENE : Arrêtez, vous allez me faire rougir !
VALERIE : Oui rougissez, vous serez encore plus belle… Vous savez aujourd’hui, je n’ai pas eu
de chaussettes Snoopy, mais un Donald !
IRENE : Ce n’est pas mal non plus les Donald. Il était comment ?
VALERIE : En bleu avec un béret de marin et un bec jaune !
IRENE : Non pas le Donald, le monsieur qui le portait ?
VALERIE : Vous allez rire ! C’était une femme !
IRENE : Une femme ? Vieille alors ?
VALERIE : Non ! Votre âge ! Fière d’allure. En pantalon… Et dessous en chaussettes. Elle a
essayé les escarpins avec les chaussettes… Je lui avais demandé de les ôter pour mieux se rendre
compte. Elle n’a pas voulu. Elle avait froid aux pieds ! Mon œil ! Sur qu’elle avait de sales pieds….
Attention… Je n’ai pas dit pieds sales ! Mais c’est un peu pareil.
IRENE : Et vous avez fait quoi d’autre aujourd’hui ? Racontez-moi votre journée ?
Texte déposé a la SACD
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VALERIE : Oh ! Vous savez les journées de vendeuses d’escarpins, ne sont pas très
intéressantes. Entre les Snoopy et les Donald, il y a les collants percés… C’est fou le nombre de
femmes qui négligent leurs pieds ! Alors, entre les durillons et les ongles incarnés, ma journée
d’aujourd’hui aurait été triste si je ne vous avais pas eu ce matin. Mais maintenant que vous êtes
là, elle va se terminer comme elle a commencé… par un rayon de soleil !
IRENE : Vous êtes vraiment gentille !
VALERIE : Et vous ? Votre journée… bonne ! Comment votre mari, a trouvé vos escarpins ?
Jolis, j’espère ? Il vous à complimenté ?
IRENE : Oh vous savez mon mari regarde rarement mes tenues, il préfère celle de ses infirmières.
De toute façon, il est parti tôt et rentrera tard comme d’habitude… Il prendra un Whisky qu’il ne
finira pas… Il dira qu’il a déjà mangé en bas de son club avec son ami Paul… Il prendra une
douche… Se dira fatigué… Et il ronflera… Moi, je me relèverais… Doucement pour ne pas le
réveiller et j’irai lire au salon… Voilà comment va se passer ma soirée !
VALERIE : Oui je comprends ! Il est là, mais vous êtes seule… Un peu comme moi ! Sauf que moi,
je ne l’entends ronfler que toutes les trois semaines…
IRENE : Oui mais vous, il ronfle après vous avoir fait l’amour ?
VALERIE : Le premier soir oui… Enfin c’est la vie !
IRENE : C’est la vie… Je peux vous demandez quelque chose ?
VALERIE : Bien sur !
IRENE : J’aimerai connaître votre prénom ?
VALERIE : Si ce n’est que cela. Valérie… Tout simplement !
IRENE : Merci Valérie… Plus nous nous connaissons et plus je me sens bien près de vous… J’ai
passé une journée à ne penser qu’à vous… Votre présence, votre sourire et surtout votre prénom…
Tout me manquait.
Je ne sais se qui c’est passé ce matin… Je ne suis plus la même depuis que je vous connais…
J’ai l’impression de vouloir vivre une autre vie… Que ces escarpins sont un peu comme la lampe
d’Aladin… Ils sont magiques… ils parlent…
Cet après midi, j’ai cru être Cendrillon… Que les escarpins étaient des pantoufles de verres et que
le Prince charmant allait arriver… Et puis… ne voyant rien venir… Je me suis endormie sur mon
canapé… C’est la première fois que je m’endors ainsi…
Et puis une voix m’a réveillée… Une toute petite voix…. Au fond de mon cœur…
VALERIE : Relève la tête. Et elle vous disait quoi cette voix ?
IRENE : Réveilles-toi ? Ton cœur est lourd… Vas la voir… Elle t’attend ?
VALERIE : Et vous êtes allée la voir ?
IRENE : C’était difficile, je n’osais pas… Et si je m’étais trompée?… Si je m’étais faite des idées ?
VALERIE : Alors vous n’y êtes pas allée ?
IRENE : Si ?
Texte déposé a la SACD
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VALERIE : Rêveuse. Et le Prince Charmant vous attendait sur son beau cheval blanc !
IRENE : Elle la regarde, lui touche la joue… Non, il n’y avait pas de Prince, ni de cheval juste une
jeune femme qui se jeta à mes pieds. Une jeune femme qui m’a dit qu’elle avait pensé à moi toute la
journée… Une jeune femme au regard tendre et dynamique…
VALERIE : Tristement. Vous avez de la chance !
IRENE : De la chance ?
VALERIE : Elle regarde le sol, abattue. D’avoir trouvé une nouvelle amie, j’aurais aimé être moi
aussi votre amie.
IRENE : La relève contre elle. Mais Valérie, c’est de vous que je parle. C’est vous cette jeune
femme à mes pieds… C’est vous que je suis revenue voir !
VALERIE : Se met debout, se recule. Vous n’êtes pas venue pour des escarpins ? Mais juste
pour moi ?
IRENE : Juste pour vous et vous demandez si on peut se revoir ! J’ai envie de vous connaître mieux,
vous découvrir… Etre plus que votre amie… Etre…
VALERIE : Perdue. Mais je ne suis qu’une femme de routier, responsable d’un rayon mode dans
une boutique de chaussures. Et vous… Vous avez tout !
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