Atelier photo argentique - Site de l`IMP L`Espérel

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Atelier photo argentique - Site de l`IMP L`Espérel
I.M.P ESPEREL
27bis rue St Georges
25200 MONTBELIARD
Atelier photo argentique
Projet et perspectives 2011-2012
Projet présenté par Laurent Laplace
Préambule
Au moment de reconduire l’atelier photo argentique pour la quatrième année, il m’est
apparu indispensable de rédiger un nouveau projet afin de tenir compte des évolutions, des
réussites et également des limites de cette activité éducative un peu spéciale.
Dans un premier temps je m’attacherai à faire un bilan de cette activité en détaillant les
difficultés mais aussi les choses positives rencontrées en trois ans de pratique de la
photographie argentique avec les enfants accueillis à l’Espérel.
Par la suite je repréciserai le sens que je mets derrière mon projet et les orientations de mon
action éducative dont cet atelier est le support.
Pour ce faire, je déclinerai mon argumentaire en distinguant les apports généraux du projet
avant de préciser pour chaque enfant le sens de son adhésion à l’atelier en rapport avec des
éléments de son projet individuel éducatif.
Arrivé à ce stade, je vous dévoilerai mes projets précis pour cet atelier pour l’année en cours
avec des idées simples et réalistes dans leur mise en œuvre qui je l’espère, aideront le projet
à avancer vers les objectifs fixés.
Ce projet a un coût que je m’efforce de maitriser de plusieurs façons. La budgétisation de
cette activité sera évoquée avec précision dans une quatrième partie.
Je terminerai enfin cet écrit par une conclusion mettant en avant mes attentes et celles des
enfants qui me suivent dans ce projet un peu spécial.
PARTIE 1
Bilan 2010-2011 de l’activité
En 2010-2011, l’activité photo a concerné 12 enfants répartis en deux groupes, le lundi
après midi et le mercredi. L’atelier a apporté de bonnes choses mais a aussi de par certaines
lourdeurs, rencontré des limites et des inconvénients.
Ce qui a marché :
-
12 enfants se sont exprimés au travers de la photo et ont fait de leur mieux pour
apprendre à composer de belles images.
-
Sur l’année, 7 expositions valorisantes pour les enfants et pour l’établissement ont
été affichées sur le panneau à l’entrée.
-
Différents thèmes avec à chaque fois une ligne directrice ont été abordés
-
Cette activité a été une passerelle entre les enfants de l’Espérel, ceux de la Classe
Externée et les enfants de l’école de la citadelle où certaines de nos expositions ont
été aussi affichées.
-
Participation des enfants de l’atelier à un projet photo en commun avec les enfants
de l’école de la citadelle avec une exposition devant un large public.
Les limites :
-
Le groupe du lundi a été perturbé par les prises en charge multiples, aucune sortie ou
presque n’a été possible.
-
Un trop grand nombre d’enfant générant un trop grand nombre d’images
(12X36=432 photos). 432 images à scanner, traiter et trier pour chaque exposition, a
été un travail titanesque et chronophage effectué à mon domicile.
-
Un travail plus orienté vers la production d’une quantité d’image pour avoir plus de
chance d’en avoir quelques unes de bonnes, manque de temps pour privilégier une
approche vraiment pédagogique de la photo.
-
Peu de sensibilisation à la photo comme art.
-
Un travail important, un investissement formidable des enfants restant malgré tout
nos efforts assez peu partagé et donc peu valorisé.
PARTIE 2
Réaffirmation du sens du projet
L’atelier photo est une activité particulière dont la production de photo n’est que le
support et non la finalité. Il convient en outre de préciser que l’action éducative mise en
place à travers ce projet ne se limite pas à une simple valorisation d’un travail d’expression
des enfants qui y participent mais répond de façon plus large aux besoins des enfants que
nous accompagnons.
Nous verrons donc dans une première section quels sont les apports éducatifs généraux de
l’activité avant d’examiner ce que l’atelier apporte à chacun de ses sept participants.
SECTION 1 : Les apports généraux du projet
L’apport principal du projet reste la valorisation d’un travail d’expression effectué par les
enfants de façon individuelle et autonome (l’enfant s’exprime librement et l’adulte ne fait
pas les photos à sa place). Les photos réalisées dans le cadre de l’atelier et exposées sur le
tableau reflètent une vision personnelle de son auteur, une mise en avant de sa sensibilité
propre débouchant au final sur une véritable communication idiosyncratique par l’image
bénéficiant au processus d’individuation de chacun des participants.
-
Je suis Emilyo, Laurent m’a emmené voir le port de Montbéliard, voici avec mes
photos ce que je veux partager avec vous de mon expérience unique et personnelle.
Le second apport du projet réside dans le cadre qui sous-tend sa mise en œuvre. Cet
atelier répond à des règles bien précises, il se déroule dans des lieux bien identifiés avec des
participants qui se sont engagés à aller jusqu’au bout de l’aventure. La relative complexité
des opérations menant à la production des images exige que les enfants restent attentifs à
mes explications détaillées. Chaque séance commence ainsi par une écoute attentive en
position assise de mes directives et des autres informations que je transmets à chaque
enfant. Au moment de prendre les appareils, chaque enfant doit respecter les consignes
relatives au respect du matériel (ne pas courir, rester attentif, ne pas gaspiller le film…)
Au moment de la prise de vue, le cadre est aussi posé par la pratique même de la photo qui
exige de l’enfant photographe qu’il soit à la fois concentré sur ce qu’il a dans son viseur tout
en restant éveillé et attentif à son environnement. La pratique de la photo est donc une
activité permettant d’aider chaque enfant à respecter la parole de l’adulte, à manifester une
attention et une vigilance accrue tout en adoptant un comportement calme et posé. La
motivation très forte de chaque enfant participant au projet l’entraîne à adhérer à ce cadre
ainsi posé par l’activité et l’adulte afin d’augmenter ses chances de faire de bonnes photos.
Le troisième apport de la pratique de la photo argentique se trouve être relativement
connexe au précédent, il s’agit de la responsabilisation de chaque enfant participant au
projet. Lors de la première séance chacun d’entre eux s’est vu confié un appareil dont il sera
responsable jusqu’au bout de cette activité. Cette tâche bien loin d’être un fardeau est un
message de confiance que l’adulte adresse à l’enfant.
-
Je te confie cet appareil, ce n’est pas un jouet mais un objet d’adulte fragile et
relativement couteux mais je sais que tu sauras en prendre soi, j’ai confiance.
Chacun des participants se retrouve donc investi d’une mission valorisante et ce avant même
d’avoir commencé d’exposer un film. Cette valorisation est réelle et continue vu qu’elle se
manifeste de façon répétitive et concrète du début à la fin de l’activité (aller chercher son
appareil, le vérifier, le nettoyer, le charger, l’utiliser, le ranger et tout cela de la façon la plus
autonome possible).
L’aspect responsabilité encourage en outre chaque enfant à adhérer au cadre posé par
l’activité et l’adulte afin de garantir le succès de sa propre mission de responsabilisation.
Le quatrième apport de cette activité particulière réside justement dans la spécificité de
la photo argentique et dans les valeurs liées à sa pratique. La production d‘une photo
argentique sur un support papier passe par plusieurs étapes parfois très étalées dans le
temps. Contrairement à la photo numérique qui offre un résultat visible sans attente et
réversible tout au long de son processus, la photographie argentique exige de ceux qui la
pratiquent une grande patience ainsi qu’une rigueur sans failles. Le choix de l’argentique ne
se résume pas à une question de budget. Le numérique est un outil intéressant pour les
adulte mais dans le cas des enfants que nous accompagnons, l’utilisation de ces outils ne
serait qu’un exutoire à des pulsions, appuyer cent fois sur le bouton n’importe comment
juste pour le plaisir de jouer avec un appareil.
A l’inverse, la limites de la photo argentique dans le cadre de l’atelier leur apprend à
prendre du temps pour réfléchir (il n’y a que 24 poses), composer une image, gérer la saine
frustration née de l’attente du développement du négatif, choisir les photos à présenter et
au bout de ce long processus obtenir des photos valorisantes récompensant son travail, son
application et son attente. Dans une société fonctionnant trop souvent dans l’immédiateté,
la pratique de la photo argentique se retrouve donc porteuse de valeurs éducatives mettant
en avant les mérites cumulés de l’attente, la patience et l’application.
Sur un plan plus psychologique, j’oserai avancer que la pratique de la photo argentique
permet à chaque enfant de se saisir d’une pulsion (envie de faire une photo) et de la faire
passer par le filtre de la loi posée à la fois par la nature de la photographie argentique et par
l’attente de l’enfant, du groupe, et de l’adulte qui supervise le tout.
En clair, le travail réalisé au sein de l’atelier permet à chaque enfant de passer de la pulsion
(envie de faire une photo) au désir (faire la plus belle photo possible).
Le cinquième apport de l’activité repose sur les bénéfices apportés par une vraie
pédagogie de la photo argentique. Au labo noir et blanc, à travers l’expérience concrète du
processus transformant une surface photosensible (la pellicule) en une photo sur papier,
chaque enfant est amené selon ses capacités intellectuelles à comprendre des notions telles
que la vitesse, l’exposition voire certains processus chimiques.
L’intérêt que ces apprentis photographes prêtent à cette activité un peu magique, les pousse
à faire des effort pour réfléchir, comprendre et mettre en relation certaines notions afin de
démystifier les processus (c’est quoi le truc ?, j’ai compris ! c’est la lumière qui…)
Ce faisant, chaque participant à l’atelier met en œuvre ses capacités intellectuelles réveillant
des processus cognitifs et suscitant une bonne et saine curiosité qui est le vrai moteur des
acquisitions présentes et futures et ce, bien au-delà de la pratique de la photo.
Le sixième apport de la pratique de la photo, l’ouverture au monde extérieur et aux
autres, se rencontre plus spécifiquement au moment de la prise de vue. D’une façon
générale une sortie photo est une occasion pour découvrir d’autres lieux (en septembre
découverte de la ville d’Audincourt), d’autres personnes, pour réviser les règles de vigilance
en milieu urbain, la bonne attitude à avoir vis-à-vis des personnes rencontrées (Monsieur, je
peux photographier votre chien ?) et se comporter correctement dans l’espace public.
Plus spécifiquement, il convient de comprendre que l’appareil photo utilisé de façon libre et
autonome par l’enfant devient un objet tiers lui permettant d’interroger et de réinterpréter
le réel du monde qui l’entoure par la médiation d’une image qui laisse une trace tangible et
reproductible de ce cheminement intellectuel.
Le rôle médiateur de l’appareil photo ne se limite pas à la relation que l’enfant tisse par son
biais avec le monde qui l’entoure mais peut aussi être utilisée dans sa relation vis-à-vis des
autres personnes.
La pratique du portrait en photo est en effet une façon merveilleuse d’entrer en relation
avec une personne en créant un lien de confiance avec son modèle et en composant une
image chargée d’un message personnel, la photographie étant un langage universel
surmontant les barrières linguistiques et dans notre cadre, les handicaps.
La joie sincère et spontanée que manifestent les enfants les plus en difficulté lorsque je les
photographie et que je leur montre leurs portraits tend à prouver.
Au niveau des enfants, la pratique du portrait est donc un moyen qui leur est offert pour
communiquer et entrer en relation d’une façon différente et plus personnelle avec leurs
camarades tout en surmontant les inhibitions. (Je t’ai choisi comme modèle, cela veut dire
que tu es important pour moi et que je veux entrer en relation avec toi. Je te montre ma
photo pour te dire que c’est comme ça que moi je te vois).
Le septième et dernier apport fondamental que j’évoquerai (il en existe bien d’autres
mais ils ne sont pas forcément pertinents vis-à-vis du public concerné par l’activité) repose
quant à lui sur la notion de groupe.
L’activité photo repose sur une grande importance du groupe, les enfants ne sont pas une
juxtaposition d’apprentis photographes mais forment un collectif où chacun d’entre eux est
amené à découvrir ses camarades par le biais d’un but commun.
C’est pour cela que je tiens au terme atelier pour son sens qui se retrouve dans son
homonyme. Tu fais partie d’un «a-te-lier » qui va t’aider à te lier.
Pour que ce groupe fonctionne et remplisse sa mission, l’atelier photo doit devenir un
espace serein où les enfants font l’apprentissage du respect de l’autre et de sa parole, ceci
les amenant au final à construire une relation plus harmonieuse avec leurs camarades.
Cet apprentissage de la démocratie dans cet espace de socialisation secondaire qu’est
l’atelier, se construit de façon concrète tout au long du travail effectué par les enfants.
Avant de commencer, chaque enfant propose ses idées de thème ou de sortie qui sont
ensuite soumises au vote du groupe. Sur place lors des prises de vue les enfants sont
amenés à être attentifs aux propositions de chacun pouvant leur donner des idées ou
orienter les leurs et enfin lors du vote déterminant la meilleure photo de la session.
Ce faisant chaque enfant est amené à exprimer une opinion propre et à respecter celles
émises par les autres notamment lors des jugements de photo. Là encore cela exige de
chaque enfant une capacité à accepter une frustration et à gérer un ressenti en apprenant à
dédramatiser. Ces quelques années de pratique de la photo avec les enfants et en club
photo pour adultes m’ont permis de comprendre que contrairement aux « vrais »
photographes, les enfants acceptent facilement de se remettre en question et ne rattachent
pas des considérations d’amour propre en cas d’échec de l’une de leur photo.
Le groupe de l’atelier photo est ainsi amené à vivre des choses très personnelles à travers
une activité privilégiant un apprentissage du respect de l’autre et la création de liens
d’amitiés encouragés par une mission commune et par la fonction langage de la photo.
Nous avons vu sept grands apports relatifs à la pratique de la photographie argentique
par les enfants. Chaque enfant inscrit à l’atelier est ainsi susceptible de bénéficier de chacun
de ces sept apports. Cependant chacun d’entre eux étant unique, certains de ses apports
doivent être mis en avant par rapport à d’autres à travers une individualisation de l’activité.
L’atelier photo comme chaque activité, présente un lien direct avec le projet individuel
éducatif de chaque enfant y participant. Il convient donc de préciser pour chacun d’entre
eux quels sont les objectifs éducatifs précis que je cherche à atteindre à travers la pratique
de cette activité particulière qu’est la photographie argentique.
SECTION 2 : Les objectifs individualisés de l’atelier photo
Ahmet fait partie de l’atelier photo depuis deux ans, cette année encore il a demandé à en
faire partie ce à quoi j’ai très vite acquiescé. En effet pour ce jeune garçon souvent en
difficulté dans le groupe, la pratique de la photo devient une opportunité de se mettre en
avant de façon positive. Ahmet est en capacité de réaliser des photos très valorisantes mais
doit aussi apprendre à respecter les autres en refoulant son besoin de taquiner ses
camarades. La photo est aussi une ouverture vers le monde extérieur salutaire pour ce jeune
garçon qui a une vie sociale plutôt réduite.
Allan est également un ancien de l’atelier, le sens de sa participation à cette activité réside
d’une part dans son besoin perpétuel de découvertes de toutes sortes mais aussi dans sa
difficulté à utiliser un objet de façon calme et appropriée. En manipulant l’appareil photo
Allan a appris successivement à ne pas ouvrir le dos pour voiler le film. Il lui reste encore à
apprendre à ne pas appuyer sans cesse sur le bouton pour faire dix fois la même photo et au
final ne pas avoir de photos correctes à présenter au jury.
Emilyo que je suis depuis trois ans comme éducateur référent n’a jamais eu de demandes
personnelles, l’atelier photo qui lui permet d’être dans une démarche personnelle tout en
étant intégré à un groupe lui a tant plu que pour la première fois depuis que je le connais, ce
jeune garçon a été capable de me dire d’une voix pleine d’assurance qu’il désirait continuer
de participer à l’atelier. Répondre à cette demande pourrait être la seule raison de sa
présence dans cet atelier mais le fait de lui permettre de s’exprimer par la photo et par la
parole lors des jugements de photos ainsi que de surmonter ses inhibitions en utilisant
l’appareil photo comme objet tiers sont aussi des raisons très valables à sa présence.
Lucas commence lui aussi sa seconde année au sein de l’atelier photo. Les objectifs de sa
participation sont d’une part la pratique d’une activité valorisante, intellectuellement
stimulante, demandant des efforts physiques limités et procurant une ouverture vers
l’extérieur pour répondre à sa soif de découvrir le monde qui l’entoure. Il s’agit d’autre part
d’apprendre à attendre et à travailler sur la durée en respectant les étapes ce qui est encore
difficile pour Lucas qui dans d’autres activités a tendance à bâcler son travail.
Mélissa est nouvelle dans ce groupe de garçon mais avait déjà fait des intégrations lors des
années précédentes. J’ai été surpris par sa capacité à accepter le cadre de l’activité, par sa
motivation et (même si cela n’a pas vraiment d’importance vu que la production de photos
n’est pas une fin en soi), par son sens quasi inné de la composition des photos. Le but pour
Mélissa est donc de répondre à cette demande personnelle qui est très importante au vu de
sa problématique tout en lui permettant de redécouvrir et se réapproprier le réel du monde
qui l’entoure par le biais de la production de photos personnelles qu’elle peut conserver.
Ryan continue lui aussi l’atelier photo, pour ce garçon qui est de loin le plus jeune de sa
classe, participer à cette activité de grand lui permet de prouver sa place dans le groupe. Sur
un plan plus éducatif, il s’agit pour lui d’apprendre à gérer la frustration qui se présente de
différentes façons dans cette activité de photo argentique (apprendre à supporter l’attente,
suivre les choix du groupe, supporter les taquineries des uns et des autres…) L’autre objectif
tout aussi important est d’utiliser le cadre posé par l’atelier photo pour justement l’aider à
trouver la force en lui de gérer ces frustrations et les émotions en découlant mais aussi pour
apprendre à se comporter de façon plus posée et moins précipitée et maladroite.
Samir continue lui aussi de participer à l’atelier photo argentique d’une part pour avoir une
opportunité de pratiquer une activité responsabilisante mais surtout et avant tout pour être
amené à faire des choix individuels (Il lui est impossible de copier la photo d’un autre et il n’a
pas envie de le faire) débouchant sur des photos personnelles pour lesquelles il va chercher
une valorisation et ainsi une confirmation d’un élément de sa personnalité qu’il peine tant à
construire. Le sens de l’atelier photo pour Samir réside ainsi en premier lieu dans un soutien
à son processus d’individuation.
Nous avons vu les apports généraux de l’activité avant de préciser pour chaque enfant
quels étaient les objectifs éducatifs prioritaires qui devaient être mis en avant par le biais
d’une individualisation de cette activité.
Arrivé à ce stade de mon écrit et avant de détailler l’organisation matérielle de l’atelier, il me
semble important de repréciser mes conceptions et mes attentes autour de cette activité.
-
L’atelier photo argentique est une activité qui est le support d’une action éducative
plus large, la production de photos n’est pas une fin en soi.
-
Il n’en reste pas moins que cet atelier met en place un contenu pédagogique ayant
entre autres pour but d’apprendre aux enfants à faire de bonnes photos vraiment
valorisantes et non des images expérimentales dont ils ne pourraient tirer aucun
compliment vraiment sincère des adultes autour d’eux.
-
Le coût de cette activité et son organisation lourde fait que l’atelier ne doit être
ouvert qu’à un nombre limité d’enfants et se dérouler sur une demie matinée entière
sans interruptions (piscine, spécialistes…)
Voyons à présent dans une troisième partie quelle sera l’organisation de cette activité qui
se déroulera jusqu’à la reprise du cycle piscine ainsi que les projets à mettre en œuvre pour
que cet atelier soit encore plus au service des besoins des enfants et de l’établissement.
PARTIE 3
Méthode de travail,
agenda et projets pour l’atelier photo
Le travail au sein de l’atelier se fait tous les mercredis matins à l’Espérel dans la salle
éducative de la Classe externée. Ce travail prend la forme de sessions mensuelles dont je vais
détailler l’organisation avant de présenter l’agenda de l’atelier et les idées nouvelles pour
valoriser davantage le travail des enfants ainsi que l’établissement.
SECTION 1 : Le déroulement d’une session
Au début de l’année après quelques séances dédiées à la révision des règles de la photo,
des consignes et à des exercices avec mon appareil photo numérique, Les enfants sont
consultés afin de trouver des idées, des thèmes pour chaque session mensuelle. Leurs idées
sont soumises au vote du groupe et les meilleures sont retenues et inscrites sur l’agenda de
l’atelier. Chaque mercredi matin les enfants se retrouvent dans la salle et écoutent les
consignes du jour. La session commence par la sortie photo où chaque enfant doit réaliser
ses prises de vue en pensant au thème retenu par le groupe mais aussi en utilisant le reste
de sa pellicule pour faire des photos de façon plus libre. Par la suite, la séance suivante est
consacrée aux retours sur les photos prises. Chaque photo est examinée par le groupe afin
de voir ce qui a marché et ce qui doit être amélioré. La troisième séance est celle du tri des
photos, chaque enfant devant présenter cinq photos pour le jury, à ce stade les photos ne
sont toujours pas imprimées et sont montrées sur l’écran d’un ordinateur.
La dernière séance est celle du jury. Chaque enfant choisit deux photos qui seront tirées au
format 13X18 et montrées au groupe qui votera pour désigner la photo du mois qui sera
mise à l’honneur par un tirage de plus grande taille sur le panneau d’exposition.
Cette année encore, chaque participant se voit remettre un classeur dans lequel des petits
cours de photos sont insérés sous la forme de petits pense-bêtes iconographiques. Cet outil
permet aux enfants de garder une trace de mes conseils en matière de composition et
autres et de les consulter de façon régulière. Cette année une planche contact sera réalisée
avec les moyens de l’Espérel afin que chaque enfant puisse avoir accès à l’intégralité des 24
photos qu’il aura prises à chaque session.
Ce classeur sera bien sûr remis à l’enfant pour qu’il puisse le montrer à ses parents et à ses
proches aux vacances scolaires de la Toussaint et de noël.
SECTION 2 : L’agenda de l’atelier
Voici les différents thèmes retenus par le groupe pour les cinq sessions programmées.
-
Août 2011 : Bienvenue à nos nouveaux camarades
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Septembre 2011 : Audincourt (découverte par la photo d’une autre ville)
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Octobre 2011 : L’automne
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Novembre 2011 : Les animaux en noir et blanc
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Décembre 2011 : Noël en ville
SECTION 3 : Les projets et idées pour valoriser le travail de l’atelier
-
Le tableau d’exposition : Le résultat de la session est affiché sur le panneau
d’affichage, à partir de janvier les activités du club étant terminées, le panneau
servira de fenêtre à la vie de l’établissement. Des photos numériques des grands
événements annuels faites par les enfants du groupe si cela est possible, seront ainsi
affichées à tour de rôle. Le programme d’affichage sera donc le suivant : la fête de
noël, carnaval, le tournoi du foot, les transferts…
-
L’utilisation du site Internet de l’Espérel : Création d’une page spéciale pour l’atelier
photo avec un livre d’or géré par mes soins permettant aux visiteurs de laisser leurs
impressions sur le travail des enfants.
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La mise sous cadre : Chaque photo du mois sera imprimée ou tirée au format A4.
A la fin de l’exposition sur le panneau, ces photos seront par la suite encadrées dans
le réfectoire de l’Espérel. Les cadres sont déjà achetés.
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Un diaporama : Lors du spectacle de noël un diaporama présentant les meilleures
photos des enfants sera présenté aux parents.
-
Et toujours dans les cartons : l’idée d’une vraie exposition photo organisée à
l’extérieur de l’établissement. Je me suis rapproché de mon ancien club photo
justement dans ce but en espérant pouvoir bénéficier de leurs expériences et
logistiques afin de pouvoir monter une vraie exposition ouverte au public.
PARTIE 4
Le budget de l’activité
L’atelier photo fait l’objet de certaines demandes que je cherche à satisfaire tout
en maîtrisant au plus près le budget.
SECTION 1 : Mes demandes
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Un film par enfant et par session.
-
Trois sessions couleur avec pour chacune de ces sessions et pour chaque enfant deux
photos imprimées par le magasin LORIUS.
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Sept films noir et blanc pour la session de novembre et des feuilles pour les tirages.
SECTION 2 : Le budget chiffré
La première session a été réalisée avec le matériel disponible, il reste donc trois sessions en
couleur et une en noir et blanc. Voici les besoins précis et chiffrés qui tiennent compte des
stocks déjà disponibles. 38 euros ont déjà été dépensés pour acheter dix films chez Lorius.
-
Budget pour le matériel acheté sur la boutique en ligne caddy Photo où nous avons
déjà un compte client :
AGFA VISTA PLUS 400 135-36 - 10 films : 27
ILFORD HP5 PLUS 400 135-24 - 5 films : 19,50 euros
ILFORD MULTIGRADE IV RC DeLuxe PERLE 13X18 : 34,60 euros
TOTAL : 81,10 euros plus 9 euros de frais de port : 90,10 euros +38 euros = 128,10 euros
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Budget des services du magasin Lorius pour les trois sessions couleur
(développement et tirages 13X18) Après négociations le tarif pour chaque
développement est de 3 euros auquel s’ajoute le prix des tirages.
21 développements à 3 euros = 63 euros
42 tirages à 1,30 euros = 56.60 euros
BUDGET TOTAL FOURNITURES ET SERVICES : 128,10 + 63 + 56,60 = 247,70 euros
247, 70 euros pour les quatre expositions prévues
CONCLUSION
L’atelier photo est une activité lourde qui représente un important investissement
financier et humain (scanner les négatifs est un travail très long).
En dépit d’un climat budgétaire tendu, nous avons cependant décidé de reconduire cette
expérience afin de préserver cet espace unique qui permet à sept enfants de pratiquer une
activité intéressante et valorisante tout en bénéficiant des autres apports de l’atelier qui
comme nous l’avons vu se situent dans la continuité de leurs projets éducatif individualisés.
Les enfants attendent de moi et de notre équipe que l’on leur donne encore plus de retours
par rapport au travail qu’ils fournissent dans le cadre de l’atelier photo. Les nouveaux
moyens que je vais mettre en œuvre cette année iront donc dans ce sens.
Cette activité très spécifique est également une formidable opportunité pour l’établissement
de mettre en valeur un travail réalisé par les enfants dans le cadre d’un atelier structuré et
porteur de sens qui se veut l’emblème de la qualité de notre accompagnement.
La publicité de ce travail se fera par le biais du site Internet de l’école dopant ainsi les visites
de nos pages et plus tard si cela est possible par une vraie exposition ouverte au public.
A titre personnel, je souhaite que cette nouvelle période de l’atelier photo soit une
opportunité de travailler plus en avant les apports de l’outil photographie à travers une
pédagogie plus présente et plus individualisée. J’aimerai aussi permettre aux enfants de
s’ouvrir aux aspects culturels de la photo afin de les aider à enrichir leur travail et à accéder
à une forme de culture dont ils peuvent devenir à leur tour les acteurs.
J’espère enfin par-dessus tout que cet espace convivial et vivant puisse rester un lieu de
plaisir et de découvertes pour chacun y compris moi-même.

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