Du bois dont on se chauffe
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Du bois dont on se chauffe
CHUCHOTEMENTS LUNDI11MAI2015 P PARLEMENT EUROPÉEN La « récréation » strasbourgeoise Dans son livre de souvenirs qui vient de paraître chez Flammarion (La petite fille de la Ve), Roselyne Bachelot évoque son mandat de députée européenne de juin 2004 à mai 2007. L’élue de la région Grand Ouest reconnaît d’abord qu’il s’agissait d’un « lot de consolation » que lui avaient offert un Jacques Chirac et un Jean-Pierre Raffarin « pas très à l’aise après [son] départ du gouvernement ». L’ancienne ministre raconte ensuite qu’elle passait « vraiment quatre jours par semaine » à Bruxelles et que « tous les mois, c’était la vraie récréation d’aller à Strasbourg pour la session plénière ». 16 Du bois dont on se chauffe La réforme des collèges voulue par l’Élysée et le ministère de l’Éducation nationale provoque un tollé en Alsace. Outre les inquiétudes sur les langues anciennes, c’est le destin des classes bi-langues et de l’allemand en collège qui mobilise notamment les élus de la région. (Dessin de Yannick Lefrançois) SINGULIER Le Goncourt rapatrié Le prix Goncourt de la nouvelle, qui, depuis quinze ans, était remis à Strasbourg, est revenu à Paris au nom d’une prétendue « visibilité nationale ». Il a été remis mardi à Patrice Franceschi pour Première personne du singulier (éditions Points). Voilà de quoi ravir Robert Grossmann, qui a tempêté dans les DNA contre le départ de ce prix dans une vigoureuse lettre ouverte à Bernard Pivot, lettre écrite justement à la première personne. Son style est ainsi salué, mais ses arguments ignorés. UMP/RÉPUBLICAINS Christ refuse le baptême L’UMP a aussi ses frondeurs. On connaissait la franc-tireuse Arlette Grosskost, députée de Mulhouse, voici Jean-Louis Christ. Adversaire acharné de Philippe Richert, le député-maire de Ribeauvillé critique aujourd’hui férocement « la fausse-bonne idée » de Nicolas Sarkozy de rebaptiser l’UMP en Républicains. L’élu dit défendre « les valeurs humanistes libres et indépendantes qui caractérisent bien le peuple français » et n’accepte pas « la référence aux Républicains américains dirigés il y a quelques années par Georges Bush à l’esprit ultra-conservateur et va-t-en-guerre ». « L’ancien président de la République est-il obnubilé à ce point par le modèle Bush pour s’approprier le nom de son parti ? », s’interroge Jean-Louis Christ qui regrette l’absence de choix lors du vote interne : « La démocratie version Nicolas Sarkozy se limite donc à enfiler les godillots ou aller à la pêche. » Robert Grossmann. PHOTO DNA – LAURENT RÉA ÉDITION Indignations alsaciennes POSTURES MURMURES Station debout Le choix de la femme LAURENT JACOBELLI, 45 ans, SANDRINE BÉLIER sera la tête de liste régionale pour les écologistes producteur de télévision, secrétaire général adjoint du mouvement « Debout la France ! », a été intronisé tête de liste pour les régionales en Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine. DLF, anciennement « Debout la République » avait recueilli 2,25 % en Lorraine, mais n’avait pas été présent en Alsace aux régionales de 2010. En revanche DLF avait été très actif pour le « non » au référendum de 2013. en Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine. Ainsi en a décidé le conseil fédéral d’Europe Écologie les Verts ce dimanche. La règle de parité entre les 13 têtes de listes a joué, ainsi que le fait que l’ancienne députée européenne a déjà mené deux campagnes électorales dans le Grand Est. Jacques Fernique, président sortant du groupe écologiste au conseil régional d’Alsace, qui avait été présélectionné dans le collège « hommes », pourrait donc être le n° 2 de la section de liste basrhinoise. RÉFORME DU COLLÈGE Une ministre cavalière Dimanches mosellans PATRICK WEITEN, président Jean-Louis Christ. ARCHIVES DNA RÉGIONALES Déjà en campagne Plusieurs indices montrent ces derniers jours que la campagne des régionales a bel et bien démarré : Armand Jung, le député PS de Strasbourg, demandant à l’État et aux futurs responsables de la nouvelle grande région de lutter contre le chômage ; la tête de liste PS, Jean-Pierre Masseret, demandant au préfet « préfigurateur » Stéphane Bouillon de « maintenir le même niveau d’emplois publics qu’aujourd’hui dans les trois régions » ; la lettre ouverte « en faveur de l’allemand » des parlementaires de la droite alsacienne au Premier ministre… DÉPARTEMENTS Classement bouleversé Le conseil départemental du Bas-Rhin a fait passer son taux de la taxe sur le foncier bâti de 11,6 % à 13,18 % pour 2015 ; celui du Haut-Rhin est passé de 12,35 % à 12,47 %. Si le HautRhin reste au 8e rang des Départements ayant le taux de foncier le plus faible (y compris Paris et la région parisienne), le Bas-Rhin passe en revanche de la 6e à la 13e place, compte tenu de la progression de son taux et de la relative stabilité des taux des autres collectivités en tête de tableau. RUBRIQUE DE FRANCK BUCHY ET JACQUES FORTIER (UDI) du conseil départemental de Moselle, a lancé une consultation pour tenter de régler l’épineux problème de l’ouverture des commerces le dimanche dans le cadre du droit local d’Alsace-Moselle. On sait que le tribunal administratif de Strasbourg a annulé l’arrêté préfectoral de 1956. Le MEDEF mosellan réclame six dimanches d’ouverture par an. Tourisme VINCENT DEBES, nouveau conseiller départemental – élu sans l’investiture UMP –, succède à Bernard Fischer à la présidence de l’agence de développement touristique du Bas-Rhin. Pas sûr que ce soit un cadeau pour le maire de Hoenheim alors que personne ne sait très bien comment va s’organiser la promotion du tourisme dans la future grande région. Sandrine Bélier. PHOTO DNA – LAURENT RÉA Quand les sangliers remercient François Hollande LES SANGLIERS peuvent se réjouir des visites présidentielles. Celle de François Hollande, dimanche 26 avril au Struthof, a provoqué un arrêté préfectoral « interdisant temporairement l’acte de chasse et de destruction des animaux classés nuisibles » dans les lots de chasse situés dans un rayon de 2,5 km autour du camp. Signé le 23 avril, applicable le seul dimanche 26, cet arrêté visait plus probablement les éventuels coups de feu dans la zone que la protection des animaux en question… Un vide à combler LES GÉOGRAPHES ET DÉMOGRAPHES relèvent que la région Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine est coupée en deux par « la diagonale du vide ». Ce terme, inventé par l’ex-Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale, désigne une bande allant de la Meuse aux Landes où les densités de population sont plus faibles qu’ailleurs sur le territoire. L’ACAL est coupée par la Meuse (31 habitants/km²) et la Haute-Marne (30 hab./km²). L’Alsace compte 226 hab./km². RÉÉCRITURES ■ Paul Mumbach, le président de la Fédéra- tion alsacienne démocrate (FDA), a écrit à chacun des conseillers régionaux alsaciens pour qu’ils se « rassemblent en nombre suffisant (1/3 des conseillers) pour réclamer l’inscription à l’ordre du jour de la prochaine séance d’un point demandant une consultation des Alsaciens sur l’avenir de leur région ». Jean-Marie Belliard a déjà répondu qu’il ne voulait « pas suivre des gesticulations stériles de matamore ». Patrick Binder devrait évoquer le sujet lors de la commission permanente du 18 mai. ■ Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées étaient jusqu’ici les deux plus grandes régions françaises, avec huit départements chacune. Les partisans de Strasbourg font remarquer que Lyon et Toulouse en concentraient les insti- Après Le nouveau malaise alsacien de Pierre Kretz – dont plus de 2000 exemplaires se sont vendus en quinze jours – c’est l’Initiative citoyenne alsacienne (ICA) de Pierre Klein qui publie un livre sur la réforme régionale. Mais dans ce cas, il s’agit d’un ouvrage collectif où interviennent notamment Marc Chaudeur, Patrick Kintz, Alain Howiller, Jean-Pierre Berg, etc. Titre : Indignations alsaciennes, identité, démocratie, économie (Éditions Allewil). Il sera présenté ce lundi. tutions, avec à la fois la préfecture de région et le conseil régional… ■ Frédéric Bierry, dans la revue du conseil départemental du Bas-Rhin, annonce que dès juin, il fera du porte-à-porte dans son grand canton de Mutzig. Il encourage ses collègues à faire de même. Curieux : le porte-à-porte, d’ordinaire, c’est avant le scrutin, pas après. ■ Le même Frédéric Bierry devrait prendre, mercredi, la présidence de la toute nouvelle commission chargée des politiques sociales à l’assemblée des départements de France (ADF). Il sera vraisemblablement seul candidat. Pour la présidence de l’ADF, c’est Dominique Bussereau (Charente-Maritime) qui tient la corde pour succéder à Claudy Lebreton (Côtes-d’Armor). ■ Philippe Richert interviendra sur « La réforme territoriale et ses conséquences pour l’Alsace » le 23 mai devant les maires du Haut-Rhin réunis pour leur traditionnelle journée à la Foire internationale de Mulhouse. Les échanges risquent d’être animés. ■ Le livre Pilleurs d’État de Philippe Pascot (éditions Max Milo, 19,90 €) inventorie tous les petits et gros avantages de certains élus de la République. Plusieurs Alsaciens y sont cités : Roland Ries pour sa période (terminée) de cumul, Patrick Hetzel pour son traitement (légal) de prof de fac, Laurent Furst et Arlette Grosskost parce qu’ils ont signé une proposition de loi d’amnistie pour les exilés fiscaux. Rien que les lecteurs des DNA ne sachent déjà. Mais le chapitre sur la retraite des élus est, il est vrai, assez savoureux… Le groupe d’amitié France-Allemagne de l’Assemblée nationale n’a pas apprécié. Il devait être reçu la semaine dernière par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Objectif : parler de la réforme du collège et notamment de la place de l’allemand. La rencontre a été annulée in extremis et reportée en fin de journée mercredi prochain, juste avant l’Ascension. « La ministre n’a pas l’air d’avoir très envie de nous voir », commente un député alsacien membre du groupe. TRANSPORT Débats entre Alsaciens Le conseil national de la sécurité routière, que préside le député (PS) alsacien Armand Jung, se réunira ce lundi à Paris. À l’ordre du jour notamment, l’idée d’obliger les entreprises à désigner le salarié fautif quand un véhicule d’entreprise est « flashé » au radar. D’ores et déjà, l’Automobile club, par la voix de son président (alsacien) Didier Bollecker, estime ce dispositif « inapplicable ». Roger Braun, qui siège au titre de l’Automobile club au comité des experts du CNSR, l’a sans doute déjà dit, en interne. Pourquoi, au fond, le CNSR ne siégerait-il pas à Strasbourg ? Armand Jung. PHOTO DNA – MARC ROLLMANN TTE-RTE 04