Vos bijoux atti sent les appétits

Transcription

Vos bijoux atti sent les appétits
Point sur
La revente de vieux objets en or
Vos bijoux atti sent les appétits
s haut ?
L’or à son plu dépréciation, le métal
es
s anné de
Après de
erché.
uveau très rech
jaune est de no
cords… et
urse bat des re
Son cours en Bo
t qu’un début !
es
n’
ce
rent que
les experts assu
?P
à qui vendre ?
e
r se développ
Le rachat d’o
els
nn
sio
s profes
cture oblige, le
Conjon
r qui dort
ur rapatrier l’o
s’organisent po
même,
ut
pe
ce
go
. Ce né
dans les tiroirs
r Internet.
su
2010, s’exercer
r
ie
nv
ja
is
pu
de
uraliste ?
Bijoutier ou b ansaction menée
une tr
Qu’il s’agisse d’
stallé
nt ambulant in
cia
go
né
un
r
pa
tel, par
hô
d
ns un gran
pour 2 jours da
buraliste…,
un
r,
ie
ut
jo
bi
, un
un brocanteur
.
nt
lie
ires se multip
les intermédia
d. crété
“En 5 ans, les particuliers détenant de l’or
ont vu leur capital multiplié par trois”, s’exclame Patrick Schein, patron de goldbygold.
com, société de négoce et d’affinage de
métaux précieux sur Internet. En effet, l’or
à 750 millièmes (18 carats) est racheté par
certains repreneurs de 10 à 19 € le gramme,
contre de 3 à 7 € en 2005. Pour Cogedor,
qui rachète de l’or au comptoir (un guichet
à Paris, Lyon et Marseille) et via cashcontreor.fr, “cette envolée des cours s’explique
par les tensions politiques très vives entre
l’Iran et l’Occident, la faiblesse du dollar
américain, une hausse de la demande mondiale en or, notamment en bijouterie, une
extraction minière stable depuis 2001, car les
gisements présentent des filons de moins en
moins riches et les coûts d’extraction sont de
20 Le Particulier pratique • n° 364 • janvier 2011
plus en plus élevés”. La thésaurisation et la
spéculation font le reste : dans un contexte
d’instabilité monétaire, les épargnants perdent confiance dans les produits financiers
traditionnels et se tournent vers l’or, valeur
refuge par excellence.
?
Est-ce le moment
de vendre ?
E
n Bourse, le cours de l’or atteint des
niveaux historiques. Sachez que les
repreneurs ne sont pas tenus d’indexer leur
prix de rachat sur ce cours. Chacun le fixe
librement, ainsi que le montant de la commission destinée à couvrir les divers frais
supportés et la rémunération pour le service
rendu. Plus il y a d’intermédiaires impliqués
en amont et en aval de la transaction, plus la
commission est importante. Elle oscille, pour
l’or à 750 millièmes, entre 15 et 50 %, mais
peut atteindre 80 % chez certains repreneurs
peu scrupuleux. Il est donc capital de faire
jouer la concurrence et de bien comparer les
offres. Il faut également vérifier que le prix
de rachat annoncé s’entend commission et
taxe fiscale (de 8 %) déduites. Cette dernière
est due par le client, mais c’est au repreneur,
dès lors qu’il est fiscalement domicilié en
France, de la prélever et de la reverser au
Trésor public. Si le négociant est domicilié à
l’étranger, le client doit calculer lui-même le
montant de la taxe et s’en acquitter directement. Faute de quoi, il serait en infraction et
risquerait une amende.
as aux banques : aucune ne rachète l’or
transformé en bijou. Quant aux bijoutiers, la plupart n’offrent ce service que si
vous leur demandez de créer un nouveau
bijou avec l’or racheté. Adressez-vous plutôt
aux bureaux de change, aux officines spécialisées (à Paris, vous les trouverez principalement dans le quartier de la Bourse) et aux
dépôts-ventes qui rachètent cash. Parmi
ceux-ci, certains procèdent à des rachats
d’or en continu ; d’autres, seulement en
fin d’année, avant la fête des Mères ou lors
d’opérations spéciales. Par exemple, en septembre 2010, cinq patrons franchisés de La
Trocante ont loué une salle dans un casino
de Bretagne durant une semaine et invité
les particuliers des environs à venir vendre
leur or. “Les clients sont venus en nombre. La
Trocante est une enseigne connue, qui inspire
d’emblée confiance. Incontestablement plus
que des commerçants ambulants”, raconte le
Carcassonnais Florent Rousselot, qui a participé à cette opération.
?
Que penser des
repreneurs ambulants ?
L
es professionnels qui sillonnent les campagnes peuvent être des indépendants,
mais souvent ce sont des salariés d’une
société spécialisée dans le rachat de métaux
Le Particulier pratique • n° 364 • janvier 2011 21
La revente de vieux objets en or
?
?
Des buralistes formés
au rachat d’or ?
b. bardinet
C
Le bijou est frotté sur une pierre spéciale, dite
“pierre de touche”, puis différents acides sont versés
sur la trace laissée sur cette pierre. Chaque acide
permet de déterminer une teneur en or précise.
précieux (en l’occurrence, le réseau Valeurs
précieuses & or – VPO). Ils reçoivent les
particuliers dans les tabacs-presse, les bars
ou les halls d’hôtels, où ils louent un emplacement, pour quelques heures ou quelques
jours, au propriétaire des lieux. Leur activité
n’a rien d’illégal puisque “la détention, le
transport et le commerce de l’or sont libres
sur le territoire français” (art. L. 426-1 du
Code monétaire et financier). Encore fautil que le commerçant indépendant, ou la
société qui l’emploie, soit inscrit au Registre
du commerce et des sociétés et au bureau de
garantie des métaux précieux dont il dépend
(art. 534 du Code général des impôts). Deux
points à vérifier soigneusement.
S’ils ne sont pas dûment enregistrés, la
plus grande prudence s’impose. “Les transactions à la sauvette se développent. C’est
un moyen rapide et discret pour des gens
peu recommandables de blanchir de l’argent sale, provenant du commerce de la
drogue, de la prostitution, etc., insiste un
agent du service de la Répression des fraudes à Paris. Gare, également, aux rendezvous guet-apens ! Vous risquez de vous faire
dépouiller de vos bijoux, avec coups et blessures en prime.”
22 Le Particulier pratique • n° 364 • janvier 2011
onscient de la méfiance spontanée
suscitée par les dépôts ambulants, le
réseau VPO tente, depuis 3 ou 4 ans, de
nouer des partenariats plus étroits avec
des buralistes. Au-delà de l’accueil ponctuel d’attachés commerciaux dans leurs
locaux, deux types d’intervention, et donc
de commissionnement, leur sont proposées.
Le buraliste peut se contenter de récupérer les bijoux et de les envoyer à la société
de négoce ; son établissement sert alors de
point-relais. S’il accepte de gérer lui-même
la transaction, il est formé et équipé en
conséquence : VPO lui fournit une balance
agréée, des lunettes grossissantes, une
pierre de touche et un coffret de six flacons
d’acide, plus une avance de trésorerie pour
démarrer l’activité. Le réseau revendique
quelque 1 200 buralistes partenaires sous
l’une ou l’autre forme. Ce circuit présente
la particularité de déterminer chaque mois
le prix de rachat de l’or, qui n’est donc pas
indexé sur le cours en Bourse du jour. De ce
fait, les tarifs pratiqués sont loin d’être les
plus avantageux.
?
S’adresser directement
à un fondeur ?
L
es fondeurs-affineurs de métaux précieux sont peu nombreux ; il n’en existe
qu’une poignée en France, regroupés au
sein d’une chambre syndicale. Peu connus
du grand public, ils sont pourtant bien
placés dans la filière puisque ce sont eux
qui rachètent aux autres repreneurs leurs
stocks destinés au recyclage. Ils fondent
l’or récupéré, l’affinent – opération qui
consiste à le laver des autres métaux composant l’alliage –, puis le revendent sous
diverses formes aux fabricants de bijoux,
de composants électroniques ou informati-
ques, etc. Cela dit, l’absence d’intermédiaires ne vous garantit pas nécessairement un
prix compétitif, comme en témoigne notre
comparatif (voir p. 25).
?
Tout confier à un réseau
en ligne ?
D
epuis le 1er janvier 2010, un autre circuit de rachat s’est considérablement
développé en France : celui du négoce sur
Internet. Profitant de l’assouplissement
de la réglementation relative à la vente de
métaux précieux à distance, de nombreuses sociétés se sont créées ou reconverties.
Toutes se targuent de racheter votre or au
meilleur prix, quels que soient sa quantité,
sa pureté et son état. Leurs maîtres mots :
simplicité, rapidité, confidentialité, fiabilité, liberté (d’engagement). Très agressives
commercialement, elles vantent ces multi-
1
ples atouts dans la presse, à la télévision, sur
Internet. C’est le cas, par exemple, de cashcontreor.fr, orpostal.fr, cvadirect.com, cash­
vsgold.com, acheter-or.com. Goldbygold.
com, quant à lui, est le seul fondeur-affineur
français, membre de la chambre syndicale,
à être présent auprès des particuliers sur le
créneau du rachat d’or en ligne : “À la différence de la plupart de nos concurrents (changeurs, grossistes, négociants, fondeurs),
l’or que nous rachetons est affiné dans nos
propres ateliers, puis revendu directement à
l’industrie bijoutière française.”
?
Comment comparer
les tarifs ?
I
l est vivement conseillé de comparer les
offres d’une enseigne et d’un circuit de
rachat à l’autre. Ce qui est moins évident
à faire qu’il n’y paraît. En effet, certaines
Sept étapes pour une transaction en ligne
3
• Vérifiez que vos bijoux
sont bien en or : approchez
un aimant de votre bague
ou de votre chaîne , l’or
n’étant pas magnétique, elles
ne doivent pas être attirées ;
recherchez le poinçon de
garantie ; pesez vos bijoux
par lots (un lot pour
chaque type de poinçon).
• Commandez le kit d’envoi
postal en “valeur déclarée”
(il est gratuit sur les sites
de transactions, mais pas
l’affranchissement – sauf sur
orpostal.fr et cvadirect.com).
En pratique
4
2 7
• Remplissez le formulaire de
simulation sur le site Internet
de la société choisie ; assurezvous que la commission et
la taxe d’État sont bien incluses
dans le montant prévisionnel
de la transaction.
• Placez vos bijoux dans le kit
et postez-les. Une fois
que la société de négoce
les a reçus, un expertévaluateur les pèse et contrôle
leur teneur en or.
• Étudiez l’offre de rachat
qui vous est adressée
par e-mail. Elle peut différer
par rapport à l’estimation
5
faite à domicile, parfois
en votre faveur, plus souvent
en votre défaveur à cause,
notamment, de l’imprécision
des balances ménagères.
Or, quelques grammes d’écart
modifient notablement
le montant de la transaction.
6
• Si vous déclinez l’offre
de rachat, vos bijoux vous
sont retournés, sans frais
supplémentaires en général.
• Si vous l’acceptez, vous
recevez, sous quelques jours,
la somme convenue, par chèque
ou par virement bancaire.
Le Particulier pratique • n° 364 • janvier 2011 23
La revente de vieux objets en or
enseignes n’affichent pas de prix de rachat
prévisionnel sur leur site et refusent de le
communiquer par téléphone. Il faut donc
envoyer ses bijoux à l’aveuglette. C’est
notamment le cas sur orpostal.fr et cvadirect.
com. D’autres donnent un prix prévisionnel indexé sur le cours en Bourse du jour et
proposent un simulateur. Mais toutes n’indiquent pas clairement si ce tarif s’entend
avant ou après déduction de la commission
et de la taxe d’État (voir p. 20). Par exemple, gold.fr, filiale du Comptoir national de
l’or, annonce un montant brut (commission
et taxe en sus), et cela n’est absolument pas
mentionné. Il faut donc bien vérifier qu’il
s’agit d’un prix net ou, à défaut, le calculer
soi-même, avant de comparer les offres. Plus
ennuyeux encore, “des enseignes domiciliées
fiscalement à l’étranger (la société britannique orpostal.fr et l’espagnole cvadirect.com,
notamment) ne précisent pas à leurs clients
que c’est à eux de payer la taxe au fisc. Du
coup, ils se retrouvent en infraction, sans
même le savoir”, avertit Patrick Schein.
Sachez, enfin, que l’expédition de vos
bijoux ne grèvera pas votre budget. “La
Poste propose, en effet, un service, baptisé
“valeur déclarée”, très bon marché. Expédier 50 g de bijoux en or à 750 millièmes,
assurés à hauteur de 900 €, ne coûte que
14,50 €, poursuit Patrick Schein. Un service
ultrafiable, utilisé par les banques, les bijoutiers et autres professionnels pour envoyer
des espèces ou des objets de valeur. En plus,
il est rapide : le pli est délivré dans les 48 h
au maximum.”
?
Doit-on attester de
la propriété des bijoux ?
E
n tout cas, l’anonymat n’est pas de
mise. Quel que soit le circuit de rachat
emprunté, vous devez fournir une copie
recto verso de votre carte d’identité et
un justificatif de domicile de moins de
3 mois. Un document attestant que vous
24 Le Particulier pratique • n° 364 • janvier 2011
En pratique
24, 18, 14 ou 9 carats,
la pureté fait la valeur
L’or est un métal naturellement mou et
difficile à travailler. Les bijoutiers l’utilisent donc allié à d’autres métaux : cuivre
et argent (donnant un or jaune ou rose en
fonction du pourcentage de cuivre) ; nickel,
zinc et cuivre ou palladium et argent (or
blanc ou gris). L’harmonisation européenne
oblige à exprimer la teneur en or dans un
mélange en millièmes, la correspondance
en carats, elle, est facultative. Un bijou en
or fin contient 1 000 millièmes d’or, ou
24 carats. L’or à 750 millièmes, ou 18 carats,
alliage le plus répandu en bijouterie française, contient 75 % d’or, teneur attestée
par un poinçon à tête d’aigle. Mais vous
pouvez aussi posséder de l’or à 585 millièmes, ou 14 carats, certifié par une coquille
Saint-Jacques (très usité aux États-Unis),
ou à 375 millièmes (9 carats), arborant une
feuille de trèfle (on le rencontre plutôt en
Grande-Bretagne et en Allemagne). En
toute logique, à poids égal, plus la teneur en
or est faible, moins le bijou racheté au poids
pour être recyclé a de valeur.
Pour connaître le poids d’un bijou en or,
il est indispensable d’utiliser une balance
ultraprécise. Le poinçon de garantie ne suffit pas à déterminer sa teneur en or. Il faut
procéder à une vérification chimique (voir
l’illustration p. 22).
êtes bien le propriétaire des bijoux peut,
en outre, vous être demandé, mais ce cas
de figure est rare. Et pour cause : il s’agit
souvent de vieux bijoux de famille et/ou
de cadeaux. Le repreneur a, pour sa part,
obligation de consigner chaque transaction
effectuée (avec description précise du ou
Votre or au meilleur prix : les circuits de rachat comparés
Enquête réalisée le 2 décembre, sur la base des prix de reprise net* de l’or à 750 millièmes (18 carats)
annoncés par téléphone ou via les simulateurs sur Internet pour un lot de moins de 20 g.
Cash Converters
(Melun)
10 €/g
Dépôt-vente généraliste pratiquant l’achat cash
10 à 12 €/g
Société de transactions ambulantes (un commercial de la société tenait une
permanence ce jour-là à l’hôtel Mercure de Carcassonne)
14,72 €/g
Négociant indépendant, une boutique à Paris
16 €/g
Bijouterie vendant des bijoux neufs et
d’occasion, et rachetant de l’or à recycler
Cookson-Clal (Paris)
16,50 €/g
Fondeur-affineur, comptoirs à Lyon,
Marseille et Paris
Eve Cazes & Mikaël
Dan (Paris)
17 €/g
Dépôt-vente de bijoux pratiquant l’achat
cash, une boutique à Paris
La Trocante (Brive)
15 €/g
Dépôt-vente généraliste pratiquant l’achat cash
15 €/g (en novembre et décembre 2010) ; de 10 à 12 € hors période promotionnelle
Dépôt-vente généraliste pratiquant l’achat cash
18 €/g
Négociant indépendant, une boutique à Paris
Cashcontreor.fr
18,05 €/g**
Société de transactions en ligne
Cashvsgold.com
18,22 €/g**
Société de transactions en ligne
Goldbygold.com
18,40 €/g**
Société de transactions en ligne
19 €/g
Négociant indépendant, deux boutiques à
Paris, une à Marseille et une à Avignon
19,56 €/g**
Société de transactions en ligne
VPO
Comptoir français
des métaux
précieux (Paris)
Bijouterie John
Nathan (Lyon)
Cash Converters
(Toulouse)
Comptoir européen
de l’or (Paris)
Les Comptoirs
d’achat d’or
Or-a-vendre.com
*Commission et taxe d’État déduites, mais pour des envois inférieurs à 10 g (20 g dans certaines enseignes), des frais
supplémentaires ou un prix de rachat minoré peuvent s’appliquer.
**Hors frais d’expédition.
des objets, identité du vendeur, montant
de la transaction, etc.) dans un registre de
police, tenu à la disposition des douanes et
des autorités judiciaires. Moyennant quoi,
votre or pourra, en toute légalité, rejoindre le grand circuit de l’or transformé. Ce
précieux métal, indestructible, inoxydable,
inaltérable, circule ainsi indéfiniment :
“Depuis 6 000 ans, l’homme a extrait quelque 160 000 tonnes d’or. Cet or a été transformé, mais il existe toujours ; pour plus de
la moitié, sous forme de bijoux détenus par
les particuliers”, relate Patrick Schein.
Sylvie Francisco
Le Particulier pratique • n° 364 • janvier 2011 25