wilco prins ceo rip curl la generation perdue des boardsports focus

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wilco prins ceo rip curl la generation perdue des boardsports focus
#078. AOÛT/ SEPTEMBRE 2015. €5
WILCO PRINS CEO RIP CURL
LA GENERATION PERDUE DES BOARDSPORTS
FOCUS SUR LE SUP
PRESENTATION DES MARQUES, SCIENCE DES ACHATS
& BEAUCOUP PLUS...
TREND REPORTS: ACTION CAMS & ACCESSOIRES, ACTIVEWEAR, LONGBOARDS, BAGAGERIE,
SOLAIRES, SUP, SURFWEAR, MONTRES, WETSUITS.
NOUS
Rédacteur en Chef Harry Mitchell Thompson
[email protected]
Rédacteur Français et Surf Iker Aguirre
[email protected]
Rédacteur Snowboard Rémi Forsans
[email protected]
Rédacteur Skate Dirk Vogel
[email protected]
Rédactrice Allemand Anna Langer
[email protected]
Rédacteur SUP Robert Etienne
[email protected]
Design Graphique Séréna Lutton
[email protected]
Manager Medias Numériques Denis Houillé
[email protected]
Correcteurs
Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant
Collaborateurs
Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way,
Fabien Grisel, Franz Holler, Adam Rowlands,
Robert Etienne, Anna Langer, Emma
Humphreys, Sam Grant, David Bianic, Robbie
Morgan, Francois Applagnat, Siana Ivanova.
BONJOUR #78
L’industrie des boardsports a vécu une période
de changement et de renouvellement depuis
la crise financière mondiale alors que les
marques réalisaient que le volume de produits
fabriqués était trop important pour la capacité
d’absorption du marché en mutation.
Le défi, pendant ces années, aura été de
naviguer dans la tourmente du changement.
Survivre ou couler. Rip Curl est une marque
qui a su tenir le cap et la tête hors de l’eau, en
dépit de revers et de vicissitudes conjoncturels.
Dans ce numéro de SOURCE, son CEO Europe,
Wilco Prins, nous parle des choix stratégiques,
de la réduction de l’offre de 50 %, des choix
de segmentation, d’innovation, de qualité et de
succès. Dit autrement, il décrit un exemple à
suivre.
Dans nos rapports de tendances Printemps/
Eté 16, les marques optent pour une approche
technique et premium qui se traduit par une
pléthore d’innovations technologiques qui
justifient des prix plus élevés.
Ceci ouvre le marché et les marques gagnent
de nouveaux clients. Ainsi, leur choix se porte
moins vers du volume à tout prix et plus vers de
la qualité, car qualité + technicité = fidélité.
La question de la fidélisation touche aussi le
commerce du détail où la satisfaction d’un
détaillant avec un produit et un service, quels
qu’ils soient, équivaut à des commandes
récurrentes puis une relation stable et durable
avec son fournisseur.
Dans les rapports de tendances de ce numéro,
nos experts décortiquent l’information produit
et soulignent ce qui mérite votre attention, que
ce soit dans le marché du wetsuit, du longboard,
des solaires, des action cams, du surfwear ou
des montres. Nous étudions aussi deux autres
catégories, nouvelles : l’activewear féminin et
la bagagerie. Nous parlons aussi de SUP avec
un rapport de tendances dédié et une interview
avec John Hibbard, cofondateur de Red Paddle
Co.
Toujours de côté,
Alors qu’à une époque un consommateur
s’habillait d’une seule marque de la tête aux
pieds, aujourd’hui ses choix sont pluriels.
Harry Mitchell Thompson
Editeur
SOMMAIRE
09 EDITO
59 LE SKATE AUX J.O. 2020: POUR OU CONTRE?
11 NEWS
62 TENDANCES PE16: SURFWEAR FÉMININ
14 BILAN DES SALONS PROFESSIONNELS
65 TENDANCES PE16: SURFWEAR MASCULIN
17 DÉTAILLANT DU MOIS – NOMAD SURFSHOP
69 TENDENCES PE16: BAGAGERIE
18 TENDANCES PE16 : ACTIVEWEAR
72 INTERVIEW SUP
Abonnements
www.boardsportsource.com
[email protected]
21 TENDANCES PE16 : SUP
75 TENDANCES PE16: WETSUITS
27 TENDANCES PE16 : SOLAIRES
80 SCIENCE DES ACHATS: IVO NISA, 58 SURF
33 GALERIE SOLAIRES
83 PRESENTATION DE MARQUE: MAUI AND SONS
Directeur de Publication
[email protected]
36 INTERVIEW GRAND PONTE: WILCO PRINS, CEO
84 PRESENTATION DE MARQUE: NICE SKATEBOARD
RIPCURL
86 PRESENTATION DE MARQUE: KORUA SHAPES
Une publication
ESB
22 Friars Street, Sudbury
Suffolk, CO10 2AA. UK
39 TENDANCES PE16: ACTION CAMS & ACCESSOIRES 88 GREENROOMVOICE: OUTERKNOWN
Boardsport SOURCE est une publication
bimestrielle ©ESB. Tous droits réservés.
www.boardsportsource.com
Publicité et Marketing
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Comptabilité
[email protected]
42 TENDANCES PE16: MONTRES
90 NOUVEAUX PRODUITS
45 RIDE O’METER
93 ZOOM SUR LES MARCHÉS
49 GÉNÉRATION PERDUE
104 EVENEMENT
53 TENDANCES PE16: LONGBOARDS
107 L’OEIL DU CYCLOPE
Sur la couverture : François Liets, Billabong Brand Manager surfant Mullaghmore, en Irlande.
Photo: Laurent Pujol.
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magazine ne sont pas forcement ceux du Directeur de Publication et de l’Editeur. ISSN # 1478 -4777
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#78
EN BREF
14ÈME ÉDITION DE L’EUROSIMA
SURF SUMMIT - 8-9 OCTOBRE 2015
LE SWATCH FREERIDE WORLD TOUR
PUBLIE LE CALENDRIER 2016
Le Surf Summit EuroSIMA a confirmé les dates de sa 14ème édition.
Comme le Quiksilver Pro a décalé ses dates légèrement plus tard dans
le mois, le Surf Summit fait de même. Il aura lieu au Belambra des
Estagnots, à Seignosse, les 8 et 9 octobre. Le Surfing Lounge revient
au Surf Summit EuroSIMA et les marques pourront présenter leurs
dernières innovations à l’ensemble de l’industrie du surf. Parmi les
intervenants : Renaud Vaschalde, analyste chez NPD Group ; le surfeur
Dave Rastovich ; le voyageur et photographe Maurice Rebeix ; Frédéric
Beuvry, Senior VP Brand, Design & Ergonomy chez Schneider Electric;
Jacques Paget, LIBRA Conseil, expert en négociations et illusionniste;
Charlotte Cochaud, Brand Content Manager chez Michel et Augustin.
Organisée par ISPO, une table ronde réunira des détaillants européens
de l’industrie des action sports.
Le Waterman’s Ball aura lieu au même endroit que l’an dernier, le
vendredi 9 octobre 2015 à partir de 20h00, sur le thème “Hot Rod” et un
dress code consacré au denim. Comme toujours, cet événement offre
un moment privilégié aux entreprises du surf business européen pour
se retrouver et renforcer les liens qui les unissent. Au plaisir de vous
y rencontrer.
Le Freeride World Tour 2016 a des dates officielles. Il commencera
avec la crème de la crème du freeride mondial, à Vallnord Arcalis, en
Andorre, avant de mettre le cap sur Chamonix. Le tour ira ensuite à
Fieberbrunn avant le “cut” final ; puis à Haines, en Alaska, avant le
deuxième et dernier “cut”, qui réduira à 6 hommes et 4 femmes le
nombre de concurrents en lisse pour le titre de Champion du Monde de
Freeride 2016, qui sera décerné à Verbier.
LA RÉINVENTION
DE BRUNOTTI
Brunotti complète la réinvention de l’entreprise qui aboutira avec le
lancement des 180 produits de leur collection RDP (Rider Developped
Product). L’entreprise, fondée en 1979, a aussi lancé une collection
fashion, NMTC, qui sera destinée à d’autres canaux de distribution mais
fidèle à leurs valeurs “All Boardsports” et ayant pour objectif d’attirer
de nouveaux adeptes à nos sports.
OAKLEY FERME SON QG EUROPÉEN, LE
PERSONNEL SE DÉPLACE DANS
LES BUREAUX DE LUXOTTICA
Luxottica a fermé le QG d’Oakley à Zurich et le personnel se déplace
dans les locaux ce Luxottica, à Milan, Londres ou ailleurs, en Italie. C’est
le résultat du processus de restructuration d’Oakley qui économisera
100 millions d’euros, répartis entre opportunités de croissance et
économies de structure et de fonctionnement. Oakley anticipe 50
millions d’Euros de résultat de cette intégration et une économie de 50
millions par an. La marque a été rachetée par Luxottica en 2007 et elle
a évolué comme une entité à part jusqu’à aujourd’hui.
PENNY LANCE DES LONGBOARDS
Penny skateboards a annoncé le lancement d’une nouvelle catégorie
de longboards. Disponibles en 6 combinaisons de couleurs classiques,
les nouveaux longboards Penny 36’’ offrent un style de ride agréable
et complètent l’offre de cruisers et de sacs à dos.
PATAGONIA NOMME ALEX BEASLEY
COUNTRY MANAGER - GB & IRLANDE
Patagonia a nommé Alex Beasley nouveau Country Manager GrandeBretagne et Irlande. C’est la dernière recrue d’une vague d’embauches
de la marque, qui continue sa restructuration européenne. Beasley a été
responsable de The North Face Grande-Bretagne et Irlande, avant de
lancer sa propre agence de conseil en marketing digital, en avril 2014.
ISPO BEIJING : MESSE MÜNCHEN RENOUVELLE
L’ACCORD AVEC ALPITEC CHINA
Le 31 juillet, Pékin a été nommée ville d’accueil des J.O. 2022 d’Hiver,
une nouvelle qui a suivi l’annonce de Messe München (propriétaire
d’ISPO) du renouvellement du partenariat avec Alpitec China, le salon
international des technologies de montagne et d’hiver de Fiera Bolzano.
SUPERBRAND APPROVISIONNE L’EUROPE
AVEC DES BOARDS AUSTRALIENNES
Après avoir développé au Portugal et pendant 5 ans des boards pour le
marché européen (shapées par Nuno Matta), SUPERbrand fabriquera
ses planches sur la Gold Coast australienne, dans les ateliers d’Adam
“Sparrow” Fletcher.
SURFERS AGAINST SEWAGE PRÉSENTE
LA GLOBAL WAVE CONFERENCE,
CORNOUAILLES & LONDRES, EN OCTOBRE
Surfers Against Sewage a présenté la Global Wave Conference, un
événement international majeur autour de la protection des vagues, des
océans, des plages et des habitats surf du monde entier et qui aura lieu
aux Cornouailles, Angleterre, les 12 et 13 octobre, puis dans la capitale
du pays, au Palais de Westminster, le 14 octobre.
FREEZE BIG AIR 2015, OLYMPIC PARK
DE LONDRES, 14 NOVEMBRE 2015
Le Freeze Big Air accueillera les meilleurs rideurs au monde dans la
capitale de la Grande-Bretagne, pour ce FIS Snowboard World Cup Big
Air and International Ski Invitational. Il aura lieu au Parc Olympique
Reine Elizabeth, à Londres, dans un jump de neige naturelle de 120 x
41 m. All Conditions Media, l’agence RP action sports basée à Londres,
sera responsable de la promotion de l’événement, avec le concours des
ambassadeurs olympiques Jenny Jones (médaillée de bronze) et Jamie
Nicholls.
YOUR PEOPLE RÉCUPÈRE LA DISTRIBUTION
ANIMAL EN ALLEMAGNE
Animal sera distribuée par Your People en Allemagne. La marque rejoint
un portefeuille de la société de Stuttgart composé des marques Smith
Optics, Rome SDS, Holden Outerwear, Spacecraft, Foolmoon et Maui
and Sons.
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EN BREF
LE J-BAY OPEN SUSPENDU
APRÈS UNE ATTAQUE DE DEUX REQUINS
EN PLEINE FINALE
L’étape sud-africaine du World Surf League Championship Tour a
été suspendue peu de temps après le lancement de la finale, quand
l’Australien Mick Fanning a subi l’attaque de deux requins blancs.
Fanning est sorti indemne de l’attaque et la World Surf League a décidé
de suspendre la compétition et d’honorer les deux surfeurs finalistes
avec une deuxième place et le partage du prix et des points.
PREMIUM GROUP RACHÈTE
LE SALON BRIGHT
Premium Group (propriétaire des salons Premium et Seek) a racheté le
salon berlinois Bright, avec un accord sur cinq ans. Bright a beaucoup
attiré l’intérêt de tiers mais c’est le groupe Premium qui a été le plus
convainquant dans son approche de rachat. Premium Group a racheté
les parts des fondateurs de Bright, Thomas Martini et Marco Asli, mais
ceux-ci resteront fidèles aux postes de manager et de direction de
création de Bright.
JOFFREY DELFGAAUW NOMMÉ
HEAD OF DESIGN CHEZ BRUNOTTI
Joffrey Delfgaauw a été nommé nouveau Head of Design Brunotti.
Delfgaauw a été Design Manager chez Protest pendant 14 ans, à
l’époque où la marque ne comptait que 16 personnes. Chez Brunotti, il
sera responsable du design et de l’ensemble des collections.
SUPERBRAND NOMMÉ DOUBLE OVERHEAD
DISTRIBUTEUR POUR LA GB
Double Overhead sera le distributeur exclusif de SUPERbrand
(surfboards et textile) pour la Grande-Bretagne. Double Overhead
est aussi responsable des marques Santa Cruz, Carve Eyewear et
Independent Skate Trucks.
L’ANCIEN PRO NUNO MATTA
PRÉSENTE MATTASHAPES
Nuno Matta était l’un des meilleurs surfeurs portugais des années 90,
plusieurs fois Champion National et classé dans le top 16 européen.
Nuno était le seul surfeur du tour qui shapait ses propres planches.
Aujourd’hui, Matta, après avoir mené d’autres projets de front pendant
20 ans, lance enfin les boards MATTAshapes.
THE TELEGRAPH SKI AND SNOWBOARD
SHOW DÉMÉNAGE À BATTERSEA PARK
L’édition 2015 du Telegraph Ski and Snowboard Show London déménage
à Battersea Park. L’événement aura lieu en partenariat avec l’Altitude
Comedy Festival, qui sera responsable de spectacles comiques. Le show
aura lieu à Londres, du 5 au 8 novembre, et son équivalent en Angleterre
du Nord aura lieu à Manchester du 30 octobre au 1er novembre.
WAVEGARDEN SIGNE UN PARTENARIAT
AVEC LEITNER
Le fabricant de vagues artificielles Wavegarden a annoné un partenariat
stratégique avec Leitner, le spécialiste des remontées mécaniques. Le
DirectDrive de Leitner offre un système à traction directe qui tractera le
“wavefoil” de Wavegarden d’un côté à l’autre du lagon pour générer des
vagues de 0,5 à 1,9 m et durant jusqu’à 35 secondes.
THE RIDERS LOUNGE NOUVEAU
DISTRIBUTEUR SANDBOX
POUR LA GB ET L’IRLANDE
L’entreprise britannique The Riders Lounge sera le nouveau distributeur
de Sandbox en Grande-Bretagne et en Irlande. Rich Wilder sera le Brand
Manager de la marque de protections qui rejoint un portefeuille de
marques constitué de Capita Snowboards, Union Bindings, 686 Apparel,
DeeLuxe Boots et Coal Headwear.
ION CAMERAS & CONTOUR
ANNONCENT UNE FUSION
OCEAN AND EARTH RESTRUCTURE SA
DISTRIBUTION EN ALLEMAGNE
ET AUTRICHE
iON Cameras et Contour fusionnent pour représenter un réseau de 10
000 comptes dans 40 pays. Ensemble, les deux entreprises investiront
en innovation pour le développement d’action cams et solutions software
qui aident les consommateurs à filmer, éditer, partager, diffuser en
direct et stocker leur contenu photo/vidéo dans le cloud avec toute la
simplicité du monde. Le Fondateur et CEO d’iON Cameras, Giovanni
Tomaselli, sera le nouveau CEO de l’entreprise. L’actuel CEO, James
Harrison, sera Président.
Ocean and Earth restructure sa distribution en Allemagne et Autriche.
La nouvelle structure sera sous la tutelle de Nuno Amado, de Surfcloud
Portugal, qui récupère ainsi les droits de distribution pour l’Allemagne
et l’Autriche. Toby Hammer Products sera l’agent Surflcloud dans les
deux pays. Nuno Amado, de Surfcloud travaille les produits Ocean
and Earth au Portugal depuis plus de huit ans. Il a fait de la marque
australienne une des premières marques de hardware surf du pays et il
a obtenu le Prix de la Meilleure Croissance d’Ocean Earth.
PROTEST NOMME DE NOUVEAUX MANAGERS ARC’TERYX OUVRE
UN MAGASIN-ENSEIGNE À LONDRES
Protest Sportswear a nommé Ine Wouters et Ingrid Kalma comme
nouveaux Design Managers de la marque. Après le départ de Joffrey
Delfgaauw, Protest a décidé de promouvoir les deux femmes au poste
de Design Manager. Ine Wouters sera responsable des aspects créatifs
et Ingrid Kalma des aspects organisationnels du département design. En
plus, Anjet Wesselink sera le nouveau responsable marketing.
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Arc’teryx ouvre son premier magasin-enseigne dans le West End
londonien. Le shop fera partie des projets développement de The Crown
Estate et The Healthcare of Ontario Pension Plan pour Eagle Place,
entre Piccadilly et Jermyn Street. Les portes ouvriront en août.
SALONS PROFESSIONNELS
BRIGHT, BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET
Le Bright est devenu un salon à part entière dans son nouveau lieu
d’accueil, au Berlin Arena. Le nouveau concept, qui sera sur un seul
niveau, permettra aux visiteurs de voir le salon entier d’un bout à
l’autre et ils pourront bouger plus facilement. Le Bright a annoncé
20 % de croissance de l’espace d’exposition mais l’ensemble donne
l’impression d’être encore plus grand. Les stands varient en taille
mais il n’y en a pas qui soient gigantesques et tous ceux placés au
centre sont à hauteur d’épaule pour donner ce ressenti d’ouverture.
Le bâtiment en soi est la continuité de zones désindustrialisées et
s’adapte parfaitement à la variété de designs des stands. La première
journée attirera beaucoup de visiteurs qui profiteront de la proximité
du Bright et du Seek. Cette combinaison fera de la Berlin Arena un
des points d’attraction majeurs de la Fashion Week berlinoise. Les
marques qui exposeront au Bright et au Seek décrivent les nouveaux
types de détaillants qu’elles ont pu rencontrer, comment ils ont
découvert leurs produits, grâce à ce rapprochement des deux salons.
En fait, beaucoup de marques que vous auriez imaginées au Seek
étaient au Bright à la recherche de nouveaux détaillants, et vice-versa.
Le dernier jour du salon, il a été annoncé que The Premium Group,
propriétaire du Seek, avait racheté 100 % du Bright. Ces derniers
mois, un certain nombre d’offres avait été fait pour le salon mais les
synergies et le désir de maintenir l’événement à Berlin ont fait que
celle de Premium soit la plus intéressante. Marco Aslim, du Bright, et
Thomas Martini, resteront Managing Directors et aideront à maintenir
l’ADN du Bright. Il sera intéressant de voir comment se développe
l’identité des deux salons, surtout l’hiver prochain. Il n’y a aucun doute
que la combinaison Bright-Seek, avec ses plus de 600 marques, sera
une force de frappe pour les années à venir.
SEEK, BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET
Le Seek a eu lieu au même endroit que l’édition hivernale. Le salon de
début d’année a été très fréquenté et son succès a attiré des marques
et des visiteurs qui, traditionnellement, se concentraient sur le BBB. La
popularité s’est poursuivie cet été avec 5 % d’augmentation du nombre
de visiteurs. L’espace d’exposition était sur un seul étage, et les stands
standard affichaient un design minimaliste où seuls la marque et les
produits étaient mis en avant. Toute autre réclame marketing est réduite
à son strict minimum à l’intérieur du hall. Ce qui donne aux marques
une opportunité égale d’attirer du monde. Avec le déplacement des
stands de catering à l’extérieur de l’enceinte, les organisateurs avaient
plus d’espace pour davantage d’exposants. Le Hoppetosse Boat/Club,
à côté du salon, sur le fleuve Spree, était le lieu d’accueil de la soirée
officielle conjointe Bright/Seek.
SHITFOOT MONGOLAND (SFML), BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET
Les temps et les salons changent et le skate a maintenant sont
propre rendez-vous core pendant la Fashion Week berlinoise, grâce
aux vétérans de l’industrie Alex Irvine, copropriétaire de Witchcraft
Hardware et Sean James, de Perus. Le SFML était installé à Neue
Heimat, sur la rive en face du Bright et du Seek, dans Urban Spree,
une galerie d’art et musicale ouverte à l’industrie et au public. Les
teams skate qui étaient à Berlin ont visité le salon pour rider la rampe.
Le tout a attiré des centaines de skateurs, certains ayant fait des
centaines de kilomètres pour participer à l’événement. Les marques
avaient des espaces d’exposition réduits, divisés par des palettes
en bois ; elles suspendaient les plateaux sur les murs et décoraient
leurs stands comme bon leur semblait pour donner un style ghetto à
l’ensemble. Les soirées étaient égayées par la Lousy One Up Party
et le lancement du livre Dirt to Dusk, avec Carhart, Free Skate Mag x
Sour Skateboards. Le SFML a trouvé un espace vide et l’a bien rempli.
Attendez-vous à davantage de développement pour cet hiver.
JACKET REQUIRED, LONDRE, GB, 29-30 JUILLET
Le Jacket Required est revenu au East End londonien pour la
présentation des collections Printemps/Eté 2016. La première chose
qui a attiré notre attention est le changement d’entrée. Les visiteurs
entraient par Hanbury Street. L’espace a été augmenté et les visiteurs
découvraient un nouveau hall avant de se retrouver dans l’enceinte
traditionnelle pour découvrir le reste du salon. La zone “action sports”
était au même endroit voire légèrement décalée à gauche pour laisser
la place à Out Of Step Agency, qui occupait beaucoup d’espace pour
présenter ses marques Brixton, HUF et The Hundreds. Dans le hall
principal, The Critical Slide Society a déménagé de son habituel
emplacement “action sports” pour se mélanger à d’autres, alors que
Lightning Bolt et Eastpak y revenaient.
Les organisateurs avaient installé un énorme système d’air
conditionné dans le hall principal suite aux plaintes des visiteurs
de l’an dernier qui avaient souffert de la chaleur. Pourtant, cette
14
année, avec les températures exceptionnellement basses de Londres
à cette époque, beaucoup d’exposants ont dû se réchauffer avec les
échantillons de sweats.
Comme détaillé dans nos rapports de tendances, les marques textiles
parient pour la performance ou le premium, ce qui signifie des
produits pleins de détails techniques pour justifier leur prix.
Les motifs restent très présents pour le PE16 et les marques surf et
outdoor avec le plus fort héritage racontent des histoires à travers
des designs colorés et des imprimés incluant tout type de sources
d’inspiration, depuis des tigres et des requins jusqu’à des tranches de
pastèque ou des designs vintage des années 70 et 80.
Les marques avec un look plus “décalé” ont revu les coach jackets et
les chemises en flanelle, avec des touches “workwear”, des denims et
des pantalons de skate. Le salon continue à grandir et souligne ainsi
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détaillant du mois
NOMAD, HENDAYE, FRANCE
Nomad Surf Shop, à Hendaye, a commencé avec le rêve de cibler une niche au Pays Basque, avec conseils d’expert,
passion et connaissances techniques dans un spot réputé pour débutants. Huit ans plus tard, s’étant spécialisé
dans le surf et le skate, les affaires se portent à merveille et nous avons parlé avec Jeremy Jouhaud
pour en savoir plus sur leur succès.
Quelle est l’histoire de votre magasin, qui l’a créé, qui sont les
propriétaires et ses acteurs-clefs ?
J’ai créé Nomad Surf Shop en 2006. Après avoir été sur la route
pendant 6 ans (je travaillais en station de ski en hiver et je surfais la
Côte Atlantique le restant de l’année), j’ai décidé qu’il était temps de
m’établir et de faire de mon rêve une réalité. Alors j’ai ouvert un surf
shop. Mon meilleur ami vivait à Hendaye, dans le Pays Basque, et il m’a
dit que c’était le lieu idéal pour ouvrir un shop car il y avait une grande
population de surfeurs et pas un seul surf shop, seuls deux grands
shapeurs et deux écoles de surf. Les gens m’ont dit que j’étais fou parce
que je voulais un shop technique (pas une autre boutique de fringues)
et Hendaye est un spot réputé pour débutants. Après deux ans, il était
évident que j’avais fait le bon choix.
Quels sont les avantages d’avoir un shop en dur plutôt qu’un site
e-commerce ?
Il est primordial d’avoir un contact réel avec le client, pour l’aider
à prendre les bonnes décisions lorsqu’il s’agit d’acheter du matos
technique. Pour le client, avoir un bon conseil au bon moment peut faire
la différence entre laisser tomber le sport, car il sent qu’il ne progresse
pas, ou entamer une relation à vie avec ce dernier. Parler à des skateurs
et surfeurs passionnés, quand j’avais 10 à 12 ans, m’a changé la vie. Les
shops en ligne ne pourront jamais faire ça pour personne. Ils vendent de
l’équipement, pas une passion.
Quelles tendances avez-vous identifiées pour l’été 2016 ?
Les ventes de longboard changent un peu cette année. Les ventes de
marques haut de gamme baissent tout comme les marques premier prix
mais le moyen de gamme augmente fortement. Les planches de surf
deviennent plus courtes et plus larges d’année en année, ce qui est bon,
car les gens veulent toujours des boards plus courtes que celles qu’ils
sont capables de surfer. Avec ce genre de planches, il est plus facile de
trouver l’équilibre entre ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin.
Quelle est votre politique de soldes ?
Nous ne sommes pas des discounters. Ceci veut dire que, si vous savez
de quoi vous parlez (c’est-à-dire que vous connaissez tous les détails
techniques, l’histoire de la marque et les dernières innovations), vous
n’avez pas besoin d’être un bon vendeur. Les gens vous font confiance et
les produits partent tout seuls.
Quels produits/marques voudrez-vous stocker pour le Printemps/Eté
2016 ?
J’ai lancé ma propre marque de skate/longboard il y a trois ans – Eat
The Beatume – et elle progresse d’année en année. Chaque hiver,
je m’impose le challenge de trouver de nouveaux designs et de
nouveaux détails techniques pour les boards, tout en travaillant avec un
fournisseur local pour assurer des prix concurrentiels (les boards sont
fabriquées au Pays Basque). C’est un projet qui m’occupe beaucoup et,
chaque fois qu’une nouvelle collection arrive, je suis aux anges.
Avez-vous une stratégie spéciale pour gérer les réseaux sociaux ?
Je ne suis pas un grand fan de réseaux sociaux. J’essaye de tenir à jour
le site du magasin aussi souvent que possible mais nous ne postons pas
d’images ou de vidéos à longueur de journée sur les réseaux sociaux.
L’objectif de notre site est de donner à nos clients toute l’information
dont ils ont besoin pour qu’ils viennent en magasin échanger davantage
sur la question.
Quel conseil(s) donneriez-vous à d’autres shops indépendants qui
essayent de survivre face aux grandes chaines ?
L’idée que se font les gens sur les mégastores et les grandes chaines
change. Les gens veulent des magasins plus petits, des entreprises
locales, des produits de qualité et des EXPERTS pour les vendre. Les
détaillants indépendants doivent choisir leurs fournisseurs avec attention
et être des spécialistes de tout ce qu’ils vendent. C’est ce qui marque la
différence entre eux et nous. Mais n’oubliez pas que chaque fois qu’un
mégastore vend une board à un débutant, il pourrait devenir notre client
dans le futur ! Beaucoup achètent le premier skate ou planche de surf
là-bas…et ça crée de nouveaux rideurs qui pourront aller un jour dans un
vrai boardshop, pour s’acheter une board de qualité.
WWW.NOMADSURFSHOP.FR
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tendances
tendances
photos: Bench / Burton
Sa collection printemps-été 2016 marquera l’arrivée de la première
ligne fitness de CLWR, même si son brand manager international,
Neil Slinger, fait remarquer que “le côté outdoor a toujours fait partie
intégrante de la gamme printemps de CLWR”, puisant ainsi dans
son expertise sur les collections hivernales pour élaborer celles de
l’été. Cette gamme CLWR sera présentée sous le slogan “l’outdoor
au quotidien”, préférant ne pas se restreindre au running ou au yoga,
pour davantage envisager leur ligne comme des vêtements pratiques
destinés à une population de personnes créatives qui a opté pour
un mode de vie en extérieur, “qu’il s’agisse de trail running dans
les bois, de vélo pour se rendre au bureau ou de checker les vagues
sur les côtes du nord de l’Europe, ou encore simplement de rester
au sec lors d’un festival de musique en plein air”, explique Neil. Et
cette collection reste fidèle à leur stylisme très scandinave aux lignes
éprouvées, revisitant leurs motifs à succès des collections hivernales,
comme le Pink Leo ou le Camouflage Suédois. Les tissus proviennent
également des vêtements techniques de la gamme hiver de CLWR,
avec notamment “des membranes imperméables d’indice 20 000 mm
baptisées Pintech, ou encore le polyester Swiftdry à séchage ultrarapide que l’on retrouve sur nos polaires, shorts de running et t-shirts
de sport par exemple, le tout associé à des pièces respirantes en
mesh.”
VÊTEMENTS FITNESS FEMME PRINTEMPS/ÉTÉ 2016
Selon le site digiday.com, le “mot le plus sexy de 2015” est “athleisure”. En français, cela donne quelque chose comme “sportloisir”. Moins sexy, n’est-ce pas ? Ce néologisme anglais fait référence à une fusion des vêtements de fitness et de détente, dont
le succès du pantalon de yoga, déjà évoqué ici, est le plus bel exemple à ce jour. Les plus cyniques diront que ces vêtements sont
destinés à des fainéants qui souhaitent tout simplement ne pas quitter leur bas de jogging… Mais cette vision est réductrice
alors que, au sein de notre société, ce phénomène illustre un désir d’adopter une hygiène de vie plus saine et, par conséquent,
d’opter pour des habits qui accompagnent ce mouvement. Pour parvenir à glisser des séances de fitness au milieu d’une journée
de travail, “le legging a remplacé le jean” racontait le PDG de Nike Mark Parker lors du Women’s Innovation Summit à New York
l’automne dernier. Même Wikipedia s’est fendu d’une entrée pour le terme “athleisure”, c’est dire. Déjà présentes sur ce créneau
sportif, les marques affiliées aux boardsports n’ont pas tardé à investir cette mouvance, intégrant des collections de fitness à
leurs gammes, voire en créant des lignes capsules dédiées. Tendances par Anna Langer.
Une des premières à flairer le phénomène, la marque Roxy “a
commencé à travailler sur une gamme sport spécifique il y a de
cela trois ans”, rappelle Marie Lauga, responsable du design, avant
d’ajouter, “c’est encore tout frais, mais les premiers retours de la
clientèle se révèlent positifs, ce qui est toujours encourageant”. La
marque a concentré ses efforts sur trois activités, le running, le yoga
et l’eau (“ce qui correspond à l’identité de la marque”), et ambitionne
d’associer caractéristiques techniques et style, tout en améliorant
le confort lors de la pratique. “La majorité de nos produits sont en
polyester/lycra et présentent des caractéristiques spécifiques”,
telles que l’évacuation de la transpiration, le séchage rapide ou la
compressibilité, “pour plus de maintien sur les bas”. Le côté mode est
également très important sur ces gammes, alors que de nombreuses
pièces “peuvent être portées hors pratique sportive”. Voilà qui résume
à merveille la nature de ces vêtements fitness : “des vêtements que
l’on peut porter avant, pendant et après le sport, faisant entrer le
sportswear dans le quotidien”, explique Marie Lauga.
Bench mise également sur le côté pratique pour sa cible principale,
“les animaux urbains”, intégrant “des tissus coupe-vent, respirants
et capables d’évacuer l’humidité, avec des éléments réfléchissants
et la possibilité d’être facilement rangés”, évoque Sebastian Streck,
chef de produit pour la marque, à propos de ces “vêtements conçus
pour s’amuser puis travailler, ou inversement”. C’est en 2011 que
Bench présenta ce premier type de pantalon, “seulement disponible
sur le marché nord-américain, là où la tendance a pris en premier”, se
souvient Sebastian. La première collection commercialisée en Europe
date de l’hiver 2014 et, depuis, l’offre s’est considérablement étoffée.
Pour l’an prochain, l’inspiration est à chercher “dans l’atmosphère
festive nocturne de la ville”, retranscrite à travers une palette de
couleurs “intenses et sombres, associées à des néons flashy”, sans
négliger des tons plus nuancés, “pour les séances de fitness du petit
matin, qu’il s’agisse de courir dans un parc ou de faire quelques
brasses dans une piscine à ciel ouvert.”
“Des vêtements que l’on peut porter avant, pendant et après le sport, faisant entrer le
sportswear dans le quotidien” Marie Lauga, responsable du design Roxy
18
Tous ces vêtements fitness possèdent un trait commun, à savoir des
propriétés respirantes, à l’image de la matière SUPPLEX développée
par Billabong. “Ce tissu ne se froisse pas et est extrêmement
résistant, tout en offrant la liberté de mouvement nécessaire
pour l’activité sportive. Quelles que soient vos formes ou la façon
dont vous envisager l’exercice physique, ces matières hautement
techniques tiendront plus longtemps que vous”, affirme Virginie
Medel, développeuse stylisme et produit chez Billabong. En cherchant
l’inspiration dans les tropiques, cette collection “incarne véritablement
notre identité, l’esprit plage”, poursuit Virginie. “Cela permet aux filles
sportives de se sentir en connexion avec l’océan, évoquant un jogging
sur la plage ou une séance de yoga au coucher de soleil.” L’idée étant
de répondre au rêve de vie en bord de mer de leur clientèle, “que
celle-ci vive en ville ou sur le littoral.”
En “revisitant le style marin”, Finisterre tire également son inspiration
de sa passion première - le surf - mais avec une approche “moins
flashy que les vêtements classiques de sport”, à travers notamment
“des textures matifiées”, évoque la directrice produit, Debbie Luffman.
À travers l’emploi de coton bio, de laine mérinos, de fibre Tencel, de
modal ou encore de nylon et polyester recyclés, comme des filets
de pêche et bouteilles en plastique, “nous mettons l’accent sur la
façon dont notre gamme fitness est orientée autour du choix et de la
technicité des matières”, poursuit Debbie, sans pour autant “donner
dans le trop technique.”
Loin de leurs racines aquatiques, la ligne fitness 2016 de ION est
consacrée aux VTTistes féminines, couvrant tous leurs besoins
en termes de longévité, de fonctionnalité et de légèreté, tout en
conservant “un look sport et casual qui fonctionne aussi sans être sur
un vélo”, explique Andi Lipp, directeur marketing international chez
ION. Parmi les matières utilisées, on retient le Drirelease, le Coolmax,
le polyester et le polyamide, ainsi que des “matières softshell
élastiques sur les shorts de cyclisme, et une combinaison de polyester
et de coton sur les chemises, dans des coloris discrets avec quelques
touches vives”.
Le vétéran de l’outdoor, Patagonia, “commercialise des lignes fitness
depuis des années”, sans pour autant en avoir fait une catégorie
distincte. “Notre clientèle est à la recherche de vies actives qui
ont du sens, ce qui passe par une responsabilité environnementale
et sociale”, affirme Helena Barbour, directrice senior pour le
Sportswear. Forte de son éthique s’agissant d’industrie durable
et de produits responsables, Patagonia souhaite que “les femmes
soient en mesure d’utiliser et de mixer ces pièces, aussi bien pour
du yoga ou de l’escalade”, mais surtout “qu’elles aient le choix, le
choix d’une responsabilité écologique et sociale.” Ceci passe par
l’utilisation de “tissus qui remplissent des critères de technicité
comme de confort : séchage rapide, stretch, entretien facile, anti-UV,
anti-odeurs, légèreté et polyvalence” tout en étant issus d’un cycle
de production responsable, à savoir répondant à des standards de
commerce équitable, de certification bio du coton, à la norme Bluesign
ou provenant de produits recyclés. “Le choix des coloris et imprimés,
qui ne vieilliront pas dans le temps, entre en ligne de compte lorsqu’il
s’agit de minimiser son impact et sa consommation.”
Avec sa propre interprétation, Burton a développé une ligne fitness
et pratique, “conçue autour du concept d’un sac à dos unique pour
stocker son nécessaire lors d’un week-end”, et ceci en s’appuyant
sur trois thématiques : facilité de rangement, légèreté et longévité.
“Nous avons concentré nos efforts sur une association de matières
techniques et de silhouettes lifestyle, afin de permettre aux femmes
de porter leurs vêtements préférés en toute occasion”, explique
Stéphanie Renaud, responsable PLM monde pour le textile. Elle ne
manque pas de citer le legging réversible Plasma, parfait exemple,
avec “des imprimés d’un côté et uni de l’autre, afin de le porter dans la
rue puis en randonnée, et inversement”. Pour parfaire encore l’aspect
pratique, un soin particulier a été porté au rangement, capable “de se
replier facilement dans l’une des poches pour ne plus former qu’une
petite boule.”
Également issue du monde des sports d’hiver, la marque Eivy a,
depuis 2009, implémenté “les premières couches multifonctions”
dans ses vêtements et va désormais plus loin : “Nos clients utilisent
nos premières couches depuis longtemps pour la pratique sportive”,
raconte la fondatrice et styliste Anna Vister, “et nous souhaitons leur
offrir le même degré pratique sur des tissus plus légers destinés à
l’été ou à la salle.” Pour ce faire, Eivy a traduit “son style street et hiphop” sur une collection estivale, mélangeant “des tissus techniques
destinés au sport, à la fois confortables et respirants, avec un look
très street”, comme “des imprimés à fleurs et marbrés, associés à des
couleurs vives, des empiècements et des logos bien visibles.”
“Mons Royale a toujours mis en avant la polyvalence de ses produits.
Dès nos débuts, nous avons essayé de concevoir des vêtements qui
soient aussi à l’aise en montagne qu’ailleurs”, affirme Hamish Acland,
fondateur de la marque, avant d’être complété par la directrice de la
création, Hannah Aubrey : “La polyvalence est notre maître-mot, par
exemple notre Cap Tee possède un dos rallongé. C’est parfait pour le
VTT ou encore par dessus un legging sport.” Ce t-shirt léger de 170 g
en mérinos est respirant, évacue la transpiration et sèche rapidement,
tout en étant “chaud quand le temps est frais, et frais lorsqu’il fait
chaud”. Toute la gamme d’ailleurs est “coupée de façon à favoriser
les mouvements ; la plupart des vêtements sont ainsi plus longs au
niveau du tronc en vue d’une pratique à vélo.” Les couleurs retenues
sont principalement primaires, venant contraster avec des pièces en
mesh couleur charbon, là où le besoin de respirabilité se fait le plus
ressentir. Enfin, la source d’inspiration des imprimés provient de
Wanaka en Nouvelle-Zélande, où est installée la marque.
S’il faut bien reconnaître que les acteurs de l’industrie suent sang
et eau pour livrer des collections fitness, reste encore à savoir si la
clientèle transpirera effectivement dans ces jolies tenues…
CE QU’IL FAUT RETENIR
Pratique et confortable
Des matières techniques
Des coupes tendance
Des éléments réfléchissants
Des imprimés très colorés
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photos: Starboard
tendances
LE SUP À L’ÂGE ADULTE
Cet été 2015 restera dans les annales comme le plus gros succès du SUP à ce jour, et ce, grâce à une combinaison de trois
facteurs : 1. Multiplication des réseaux de distribution 2. Une météo particulièrement chaude en Europe près des villes en front
de mer. 3. Des écoles de SUP (avec moniteurs diplômés) et des locations en augmentation.
La convergence de ces trois éléments a favorisé l’explosion de la demande et a obligé de nombreuses marques de boardsports à
reconsidérer leur positionnement pour satisfaire ce marché en pleine émergence. Par Robert Étienne.
Les années de persévérance des premiers amoureux du SUP portent
leurs fruits, alors que, désormais, le SUP est présent sur à peu près
tous les plans d’eau - salée ou douce - en Europe, en faisant un must
des activités estivales. Ce phénomène sans précédent n’est pas sans
faire des envieux, devenu le sport aquatique affichant le plus fort
développement depuis plusieurs années déjà. Qui dit sport jeune,
dit erreurs de jeunesse, mais de par son approche grand public, son
accessibilité et un côté fun indéniable, le secteur du SUP conservera
une certaine fraîcheur pour les années à venir et, de fait, se montrera
lucratif pour les intéressés.
Alors que les commandes pour 2016 sont lancées, les spécialistes
du SUP comme les acheteurs plus grand public doivent se montrer
malins pour se fournir en vue de la prochaine saison. Ainsi, il s’agira
notamment de bien évaluer leurs précommandes 2016, afin de ne pas
passer à côté des clients les plus motivés quand les premiers rayons de
soleil inonderont le littoral à la sortie de l’hiver…
TAILLES, SHAPES ET CARACTÉRISTIQUES
Pour les modèles débutants, la plupart de la production 2016 conservera
des largeurs généreuses (dans les 32”/34”, jusqu’à 36”), affichant des
volumes compris entre 240 et 300 litres. Les chefs de produits SUP
l’ont bien compris, favoriser la facilité et la largeur sur des modèles dits
all-round de 11’ est primordial. En outre, l’intérêt grandissant pour le
touring oblige à développer des modèles à étraves accessibles à tous,
combinant stabilité, performance et vitesse. Steve West, brand manager
chez Mistral, affirme ainsi : “Les magasins restent axés sur des modèles
plus petits et larges, de l’ordre de 10’ x 36”, tandis que les écoles
penchent désormais davantage vers des planches de 11”. Les gérants de
petites écoles préfèrent investir dans des marques haut de gamme et ne
sont pas effrayés par les tarifs élevés, car ils savent que les planches
seront vite amorties.”
Où que l’on se trouve en Europe, une autre tendance se dégage
clairement, comme l’évoque Sylvain Aurenche de Lokahi : “Les planches
de touring sont devenues une catégorie importante en Europe ; les
modèles de 12’6’’ par 30” de large connaissent un grand succès, surtout
avec des tails larges pour plus de confort.”
Ce besoin de volume et de glisse apparaît également très clairement
dans la catégorie SUP race, comme nous l’explique Benoît Brecq,
directeur marketing chez Hoff : “En raison de la nouvelle réglementation
en race, nous avons assisté à un fort engouement pour les planches
de race de 14’, avec des largeurs comprises entre 26” et 27”, ainsi que
pour les 14” de downwind. Les modèles all-round de 10’6’’, 11” ou 10’2”
(larges) demeurent recherchés, convenant mieux à Monsieur Tout le
Monde.”
“Nous avons enregistré une nouvelle année exceptionnelle en SUP, désormais envisagé comme
une activité à l’année, ce qui laisse présager de nouvelles perspectives de croissance.”
Scott Warren de Starboard
21
tendances
LE GONFLABLE SOUS PRESSION
L’an passé, dans notre précédent bilan sur les tendances SUP, nous
avions identifié le SUP gonflable comme la catégorie affichant la plus
grosse croissance, au point d’être devenue majoritaire sur le marché.
Un an plus tard, ce même marché est désormais parasité par un grand
nombre de planches bas de gamme, orientant les clients vers des
produits de piètre qualité.
Heureusement, des marques telles que Red Paddle Co., dédiées à 100%
au gonflable, ont su innover, comme nous le raconte son responsable
médias, Luke Green : “Notre mission a toujours été de proposer des
planches qui offrent quelque chose de différent. Pour ce faire, la
seconde couche de stratification était posée à la main, ce qui permettait
d’accroître la rigidité ainsi que la longévité. Bien sûr, il nous fallait
employer davantage de colle et matériaux, et nous nous exposions à des
erreurs humaines. C’est pourquoi nous avons travaillé ces 18 derniers
mois sur un système automatisé, capable de fusionner dès le départ
cette seconde couche avec le cœur de la planche en drop stitch, plutôt
que lors du processus d’assemblage. Cette opération est effectuée par
machine et donc parfaitement contrôlée et quantifiable. Nous avons
appelé ce procédé MSL Fusion (Monocoque Structural Laminate). Le
résultat, ce sont des planches à la finition plus soignée et qui pèsent
jusqu’à deux kilos de moins tout en se montrant plus rigides à une
pression inférieure.”
Nous ne saurions trop insister sur le fait de vous pencher avec
insistance sur la configuration du noyau en drop stitch car, en cas
de défaillance, la planche ne pourra pas supporter des pressions
supérieures à 17-20 Psi. Chez Starboard, Scott Warren confirme
également que “les matériaux ont fait un nouveau bond technologique,
donnant naissance à des SUPs plus légers, plus rigides et plus
résistants, qui offrent une bien meilleure glisse que par le passé”.
de patience : “Nous pensons que le marché va se stabiliser d’ici peu”,
tandis qu’Helgo Laas de SIC mise tout sur le gonflable : “Le chiffre se
rapprochera de 90 % dans certains pays européens.”
Karin Gertenbach, directrice marketing chez Fanatic International, voit
dans le gonflable un produit d’appel formidable : “Beaucoup optent pour
un SUP gonflable lorsqu’ils débutent, car ce type de planche solutionne
les problèmes d’encombrement, de rangement et de transport d’un SUP.
Puis, après quelques saisons, beaucoup de ces pratiquants, devenus
accros au SUP, migrent vers des planches en composite, ou complètent
leur quiver avec ce type de planche.”
Chez Bic Sport, c’est un tout autre choix qui est fait, alors que leur
usine de Vannes ne produit que des planches en dur.
Nous avons respecté nos objectifs de croissance
et nous attendons des chiffres du même ordre à
l’avenir, soit 30 % de croissance annuelle.” Luke
Green at Red Paddle Co.
Leur responsable marketing et communication, Benoît Tréguilly,
constate ainsi une stabilisation ou une croissance plus faible sur cette
famille de produits. Si le gonflable a le vent en poupe depuis plusieurs
années, Scott Warren de Starboard ne voit pas la tendance s’estomper
prochainement : “En 2016, nous nous attendons à une nouvelle hausse
alors que le SUP gagne encore en couverture dans les médias.” Même
Brunotti, une marque pourtant connue pour ses vêtements, vient de
s’attaquer au marché du SUP, non sans ambition, comme nous l’explique
Casper Bleijenberg, directeur commercial : “Le phénomène du SUP
connaît une croissance rapide sur une toute nouvelle cible commerciale
et continuera à croître dans les années à venir.”
photos: Fanatic
Le rapport entre SUPs gonflables et rigides s’est donc totalement
inversé en peu de temps, générant une base de clientèle toujours plus
large : “Désormais, il existe des planches pour tous les rameurs, que ce
soient des écoles, des familles ou des personnes à la recherche d’une
solution pratique. Si cette tendance se poursuit, après cinq années déjà,
nous pouvons nous attendre à une adoption encore plus large de la
technologie gonflable.”
L’AVENIR DU GONFLABLE EN CHIFFRES
Pour les marques leaders, il devient de plus en plus difficile de
conserver leurs parts de marché alors que de nouveaux arrivants
s’engouffrent dans la brèche. Ainsi en Allemagne, le distributeur de Red
Paddle Co., Markus Schörling, nous affirmait à la Paddle Expo l’an passé
que le marché allemand reposait à 90 % sur le SUP gonflable !
Chez Lokahi, Sylvain Aurence confirme ce phénomène, en le nuançant :
“Tout dépend d’où l’on parle. Si en Allemagne, 98 % des SUPs sont des
gonflables, dans d’autres pays comme la France, l’Espagne, le Portugal
ou les pays scandinaves, nous continuons à vendre une majorité de
planches en dur.” Pour Antoine Delpero de Bonz, tout est une affaire
22
ÉTAT DES VENTES EN 2015
De fait, les ventes sont excellentes au vu de ces renseignements. Seuls
les agents commerciaux ont perdu des ventes de par leur absence
de stock, tandis que les marques fonctionnant avec des distributeurs
structurés ne peuvent que constater la bonne santé du marché : “Nous
avons respecté nos objectifs de croissance et nous attendons des
chiffres du même ordre à l’avenir, soit 30 % de croissance annuelle.
Sur les nouveaux marché SUP, le potentiel est énorme et on constate
d’excellents résultats un peu partout dans le monde”, déclare Luke
Green de Red Paddle Co. “C’est la beauté du SUP : il s’agit du seul sport
de planche que l’on peut pratiquer dans n’importe quel pays !”
Mais que représente le SUP chez d’autres marques qui se consacrent
à plusieurs sports aquatiques ? Chez RRD, Jacopo Giusti estime
que “le SUP est passé de 18 à 25 % du chiffre d’affaires global de la
marque, faisant du SUP un marché chaque année plus important à côté
des activités windsurf, kitesurf, combinaisons et accessoires”. Pour
Starboard, l’été 2015 s’achève en beauté, confirme Scott Warren : “Nous
avons enregistré une nouvelle année exceptionnelle en SUP, désormais
envisagé comme une activité à l’année, ce qui laisse présager de
nouvelles perspectives de croissance.”
tendances
PETITS PRIX, GROS SUCCÈS
Cet été, le succès des kits complets (planche, rame, pompe) à 400 ¤ a
été d’autant plus déstabilisant que ce tarif est deux fois inférieur à celui
des planches gonflables classiques de type all-round. Ce positionnement
low-cost envoie un mauvais message aux clients : si ce type de kit leur
permet de découvrir les joies du SUP, ils ont davantage l’impression de
ramer sur un matelas gonflable que sur un vrai SUP technique. Résultat:
un premier achat synonyme de déception (pression insuffisante,
shape raté, fabrication défectueuse, rame fébrile, etc.). Si jamais ces
débutants n’associent pas ces mauvaises sensations au fait que leur
matériel était de mauvaise qualité, le risque qu’ils s’écartent du SUP est
grand.
Helgo Laas de SIC jette un œil avisé sur ces productions venues d’Asie
du sud-est : “Le marché du gonflable est sous pression au niveau du
prix et ce, partout dans le monde. Pour lutter contre la hausse du coût
de la main d’œuvre en Asie ainsi que celle du dollar américain, il a fallu
rogner sur les autres coûts. En comparaison, le marché des planches
rigides a été moins affecté, mais tout dépend encore des procédés
de fabrication retenus.” Pour les rares marques à produire encore en
Europe, cette hausse du dollar a été vécue comme une aubaine.
BILAN
Tous les intervenants se rejoignent sur les efforts réalisés afin de
rendre le SUP encore plus accessible auprès des débutants. Cela ne
dispense pas ceux-ci de faire des choix avisés s’agissant de matériel,
comme pour la pagaie, une pièce maîtresse dont la qualité doit être
irréprochable et où les différences de flexibilité sont cruciales.
photo: Red Paddle Co
Au niveau de la répartition géographique, la SUPIA (SUP Industry
Association) fait état d’une croissance rapide aux États-Unis ; là-bas,
le SUP est représenté à trois reprises dans l’année sur les salons
professionnels : les deux éditions annuelles de Surf Expo à Orlando
et l’Outdoor Retailer à Salt Lake City. En Europe, la Paddle Expo en
Allemagne génère un intérêt grandissant, se plaçant comme le salon
SUP de référence sur le Vieux Continent.
NOUVELLES TECHNOLOGIES 2016
Désormais, les marques optent pour une plus grande vulgarisation
des technologies employées, alors que leur cible est principalement
constituée de novices. Cette communication tranche avec les exemples
du passé, comme lorsque le marché du windsurf s’était effondré en
raison de l’abondance de produits destinés à une élite de pratiquants.
Mais, à l’intérieur comme à l’extérieur, les planches redoublent bel
et bien d’innovations. Les matériaux à base de carbone connaissent
ainsi un grand succès pour leurs propriétés de rigidité et de légèreté,
notamment sur les coques de planches de race. “Pour les planches en
composite, nous faisons confiance à notre unité de production de qualité
chez Cobra, qui réalise 95 % de ces planches, et nous optons toujours
pour des stratifications de qualité”, évoque Karin Gertenbach de Fanatic.
Alors que le SUP a dépassé les dix années d’existence, nous pouvons
clairement avancer que le marché a franchi le cap de la petite enfance
pour entrer dans une phase plus adulte. Soyons confiants et espérons
que les leçons du passé aient été retenues : manque de vision et
approche extrémiste ont eu raison d’autres secteurs par le passé.
Le SUP possède un avenir reluisant et prospère, si tant est que les
acteurs du secteur partagent un même objectif, à savoir faire de chaque
nouveau pratiquant un SUPer heureux.
À l’image de la technologie MSL de Red Paddle Co., des matériaux
spécial SUP sont de plus en plus fréquemment développés : “Grâce à
cette nouvelle stratification, nous avons réussi à rendre les planches
plus équilibrées et plus réactives sous les pieds. Pour nous, il s’agit de
la plus grande avancée en termes de fabrication”, lance Luke Green.
Une croissance du gonflable supérieur à 30 %
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Des matériaux plus légers et rigides sur les SUPs gonflables
Des modèles débutants toujours plus accessibles
Bonne santé des planches fabriquées en Europe
Une part de marché de 80 % pour le gonflable
“Beaucoup optent pour un SUP gonflable lorsqu’ils débutent, car ce type de planche
solutionne les problèmes d’encombrement, de rangement et de transport d’un SUP. Puis,
après quelques saisons, beaucoup de ces pratiquants, devenus accros au SUP, migrent vers
des planches en composite, ou complètent leur quiver avec ce type de planche.”
Karin Gertenbach, directrice marketing chez Fanatic International
24
50 NUANCES DE TENDANCES
photo: Melon
tendances
Après deux saisons rythmées par une foultitude d’innovations et de choix stylistiques osés, le secteur de l’optique solaire
s’assagit quelque peu. Il faut parfois laisser le temps de s’exprimer à ces nouvelles tendances avant qu’elles ne s’installent et
touchent un maximum de personnes, laissant par la même occasion l’opportunité aux marques de consolider leur offre.
Par Anna Langer.
Alors que ces deux dernières années, chaque marque inaugurait entre
une et deux nouvelles tendances, cette fois, en 2016, le mot d’ordre est
“simplement de simplifier !”, comme le met en forme James Robinson,
directeur artistique et brand manager chez Carve. “Les dernières saisons
étaient celles des couleurs vives, des fluos et d’un style voyant”, poursuitil, “mais les lunettes ne doivent pas être la pièce maîtresse d’un look,
seulement une partie.”
“ATHLEISURE”
“Le phénomène “athleisure” (lire en p.42, Tendances vêtement fitness
femmes) a eu un gros impact sur tout le monde de la mode et des
accessoires. Le résultat est que les consommateurs sont à la recherche
de produits qui présentent bien, tout en offrant une certaine technicité,
à l’image des verres polarisés ou des montures en thermoplastique
HytrelTM”, affirme Juliette Koh, chef de produit pour Happy Eyewear
chez Spy. Dragon avait anticipé ce virage dès l’an dernier, en lançant
ses verres XP Performance : “Cette nouvelle collection est des plus
complètes, allant de designs lifestyle à d’autres modèles supertechniques, le tout rendu cohérent à travers un discours visuel fidèle à
la marque”, explique Mike Tobia, chef de produit. Electric suit la même
voie avec sa nouvelle gamme S-Line, “un mix de nos stylismes à succès,
améliorés du point de vue technique”, font remarquer Mike Nelson et
Thom Moran du service Product & Design pour l’international.
Shred fait également référence à “ce désir des consommateurs de
disposer de l’association parfaite entre style et performance sur des
lunettes”. Cette tendance revient aussi chez Animal alors que “les
lunettes sport s’inspirent de plus en plus des modèles lifestyle”. Chez
Zeal, c’est une technologie déjà existante sur les écrans de masque
qui apparaît en solaires, à savoir une lentille à teinte automatique, “afin
d’offrir une transition naturelle, quelles que soient les conditions météo”,
fait remarquer Nate Hrivnak du service marketing.
De leur côté, Roxy et Quiksilver conservent une double segmentation
au sein de leurs collections solaires, “performance & lifestyle” chez les
filles, et “performance & modern original” pour les garçons. “Les produits
disposent de détails et d’innovations pensés pour le sport (surf, snow).
Notre travail principal s’est concentré sur les technologies au niveau des
verres et sur les détails de montures”, explique Jean-Pierre Bonnemason,
chef de produit optique. “Notre collection lifestyle / modern original s’est
forgée sur la mode existante au sein de notre marché core ainsi que sur
les tendances dans l’optique.”
Parmi les caractéristiques primordiales, un port ajusté sur le visage
arrive en haut de la liste ; les lunettes doivent reposer avec précision sur
le nez, sans pincer ni glisser. Pour répondre à ce problème, Smith utilise
des revêtements en élastomère Megol au niveau du nez et des tempes,
ainsi qu’un cordon amovible ; une nouveauté. Sur les modèles en métal,
“les plaquettes au niveau du nez disposent de deux positons, afin de
trouver le maintien idéal selon les morphologies, et ont été conçues pour
éviter aux cheveux de s’y emmêler lorsque les lunettes sont portées sur
le crâne”, détaille Joe Snyder, responsable optique chez Smith.
27
tendances
Cette tendance ne sera pas pour déplaire à celles qui préfèrent des
lunettes unisexes, même si Electric, Shred et Animal proposent encore
davantage de modèles féminins désormais.
PLUS LIGHT, PLUS VERT
Parmi les tendances pour les solaires pour femmes, la réduction du
poids fait partie des gros enjeux et, même si Dirty Dog n’y remédie pas
avec de nouveaux matériaux, “des options plus légères sont à l’étude,
et seront extrêmement flexibles et confortables à la fois”, assure Martin
Jones, directeur général de la marque. Sur ses modèles plus sport,
VonZipper utilise un thermoplastique Grilamid, capable “de garantir
robustesse et légèreté”, fait remarquer Aecio Flavio Costa, brand &
marketing manager pour l’Europe. Pour Shred, la cure d’amaigrissement
passe par l’emploi de leur formule déposée baptisée NOWEIGHTTM. Le
métal peut également s’avérer une option afin de réduire le poids des
branches, comme chez Animal par exemple, ou encore Spy, qui “explore
davantage cette piste” tout en essayant de ne pas toujours reproduire
le modèle Aviateur, préférant proposer “des profils de métaux, des
tailles et des formes différentes”. Carve lance de son côté des branches
aluminium, mais aussi “le plastique Grilamid TR90, pour sa mémoire
de forme et son extrême flexibilité ; certains modèles comme les DC
pouvant être aplatis avant de reprendre leur forme initiale”, affirme
James Robinson. Chez Sinner, c’est principalement sur la collection
enfants que l’on retrouve ce matériau, afin de limiter la casse.
photo: Von Zipper
Posséder des lunettes insubmersibles fait également partie des musts,
notamment chez les pratiquants de sports aquatiques, et la pionnière
de cette tendance, Dragon, vient ajouter de nouveaux modèles à sa
collection H2O, “désormais disponible avec des montures en couleur
injectée”. Dirty Dog continue de “développer des montures flottantes
pour les secteurs de l’outdoor et des sports extrêmes”.
Chez Electric, on opte pour “des plaquettes antidérapantes et des
manchons sur les branches pour éviter tout mouvement lors des
activités intenses ou lorsque l’utilisateur transpire” ; tout comme Neff
qui met en avant les inserts souples au niveau du nez sur ses modèles
les plus populaires.
RÉTRO-VISEURS
Lifestyle, sport, mode, urbain : quel que soit le style adopté, les formes
rétro ont toujours le vent en poupe. Pour le directeur marketing de
Sinner, Dennis van de Ven, “les montures rondes cartonnent”, ce que
confirme Neff, avec son modèle Oswald, “une silhouette arrondie qui
mélange moderne et rétro”, pour en faire un de ses modèles-phares de
l’année prochaine. Chez Raen, on parle de “style vintage, mais sur des
lunettes modernes en acétate”, alors que Carve confirme également
“le gros retour vers des styles du passé, façon Wayfarer et Aviateur”.
D’ailleurs, Glorify y va de sa “réinterprétation du style Wayfarer”, remis
au goût du jour avec “une construction incassable et un design maison;
la finition mate et les verres miroirs lui procurent un look unique !”,
affirme Claudio Blassnig, responsable du marketing.
De son côté, Dirty Dog s’attend à un retour des modèles enveloppants
type wrap, sans pour autant négliger cet attrait récent pour “des designs
légers et plus minimalistes”. Ce type de lunettes plus fines, moins
trapues, est notamment illustré par les nouvelles Cameo de Spy, “à
l’esthétique à la fois subtile et prononcée”, ou encore par les modèles
Raen “à montures métalliques ultrafines, entourées d’acétate, qui leur
donnent un côté 3D incroyable”, avance Rob Fairweather, responsable
des ventes pour le Royaume-Uni.
28
Si les solaires eco-friendly demeurent en minorité, la catégorie connaît
une croissance régulière. Depuis un certain temps, Smith travaille
ainsi avec de l’Evolve, une matière “d’origine bio à 53 %”, faisant de
sa gamme “la plus grande collection de solaires respectueuses de
l’environnement au monde”, affirme Joe Snyder. “Il est possible de
fabriquer des lunettes à la fois responsables et stylées”, affirme Nate à
propos de la philosophie de Zeal. “Nous fonctionnons avec les meilleurs
du secteur afin de proposer des montures fabriquées en Italie à partir
d’un dérivé de M49, un acétate de coton biologique qui offre un confort
et un feeling que savent apprécier les amateurs de solaires. Les lunettes
sont montées à la main, robustes, et biodégradables en milieu anaérobie
en tout juste 18 mois.” Sinner introduit également un nouveau matériau
écologiquement responsable en 2016 sur des “solaires faites-main en
bambou écologique, dans la nouvelle collection CX Eco Friendly. Ces
modèles sont 100 % recyclables et issus d’une production respectueuse
de l’environnement”, assure Dennis van de Ven.
DES VERRES INTELLIGENTS
Chez POC, on n’hésite pas à avancer que “la mission est de sauver des
vies et de réduire les risques d’accident, à travers une collaboration
avec Carl Zeiss Vision qui nous permet d’améliorer la vision et de
réduire le temps de réaction en toute situation”, explique Tove Fritzell,
développeur produit. “Les verres teintés possèdent des courbes
spéciales qui améliorent le contraste là où c’est nécessaire.” Des
contrastes plus marqués et par conséquent une meilleure vision font
aussi partie des enjeux de Smith avec sa technologie ChromaPop,
conçue pour “booster les couleurs et apporter une clarté maximale”.
Quant à la Happy Lens Technologie de Spy, ou encore les verres
polarisés SINTEC® et les verres photochromiques TRANS+® de Sinner,
ainsi que les verres No Distorsion de Shred, ils sont “testés dans
les pires conditions par l’US Air Force”. Zeal y va également de son
“verre automatique” sur les modèles Big Timber et Decoy, dont le taux
d’absorption de la lumière visible va de 15 à 28 %, “afin de pouvoir se
concentrer sur le chemin devant soi, du lever au coucher du soleil, sans
devoir changer de lunettes.”
29
tendances
“Pour nous, des lunettes de soleil doivent être produites en gardant à l’esprit que leur
empreinte sur l’environnement doit être la plus faible possible, et ainsi de démontrer qu’il est
possible de fabriquer des lunettes à la fois responsables et stylées.”
Nate Hrivnak, Zeal
MIROIR, MIROIR
Les verres miroir, ou “Revo”, sont également à l’ordre du jour en 2016,
que ce soit dans des teintes classiques ou dans des déclinaisons plus
douces, comme un bronze léger avec verres argentés ou un vert polaire
sur verres bleus chez Spy. Electric ose l’argent métallisé avec des
teintes roses et Animal tente un verre arc-en-ciel en quadrichromie !
“Offrir un grand nombre de déclinaisons fait partie de nos points forts
et nous proposons ainsi huit teintes différentes pour convenir à tous
les goûts, ainsi qu’une large sélection de verres Revo”, détaille James
Pointer, cofondateur de Melon Optics, avant d’ajouter que “nous avons
également amélioré les propriétés hydrophobes des lunettes, ainsi que
les revêtements anti-rayures ou encore des couches antireflets côté
intérieur des verres.”
de couleurs ou de nouveaux concepts”. Pour VonZipper, “le marché
ophtalmologique est un axe vital de croissance”, un marché sur lequel
ils font leur retour après deux ans d’absence. Laissons Zeal conclure en
résumant ce marché de la lunette de vue comme “une partie intégrante
de leur mission, afin de se positionner en leader au sein du secteur de
l’optique.” Car s’il s’agit de ne retenir qu’une seule tendance, c’est bien
que les lunettes proposées par le monde des boardsports ne cessent de
gagner en qualité d’année en année.
Du côté de Dirty Dog, le verre miroir argent est associé à une monture
noir mat, un style que l’on retrouve également chez Spy : “Suite au
succès immédiat de la collection Soft Matte Black, nous avons étendu ce
mat doux à des modèles écailles, du classique marron à des violets et
verts plus vifs”, évoque Juliette Koh.
Les plaquettes au niveau du nez disposent de deux
positons, afin de trouver le maintien idéal selon les
morphologies, et elles ont été conçues pour éviter
aux cheveux de s’ y emmêler lorsque les lunettes sont
portées sur le crâne. Joe Snyder,Smith
TOUTES LES COULEURS DE L’ARC-EN-CIEL
Les coloris les plus traditionnels sont également de la partie, en
particulier sur les modèles non-techniques de Roxy et Quiksilver ou
Carve. Electric aussi explore cette piste “à travers des tons automnaux
plus sombres, aux verts profonds venant contraster avec du noir.”
LUNETTES DE VUE
Sur les modèles à verres correcteurs, la couleur sera aussi un enjeu,
assure Spy, alors que “même si le noir demeure un bestseller, les
clients se lâchent de plus en plus sur les lunettes de vue. Nous
proposons de nouveaux coloris tels que le Green Smoke ou le Sépia
translucide.” Dragon élargit également son offre de lunettes de vue
“avec trois nouvelles collections ciblant sa clientèle plus jeune. La
collection Detail fait le pont entre solaires et lunettes de vue, reprenant
le pont spécifique des premières citées”. Roxy et Quiksilver misent de
même sur les ados et les enfants, “leur meilleure cible de par le côté
fun apporté à un appareil médical à la base, grâce à l’emploi de logos,
30
photo: Electric
Shred incorpore “des effets bois et des textures”, avec des finitions
brossées et de nombreux imprimés au choix sur les montures. Quant
à Melon, la marque “se concentre sur une diversification des coloris
sur les collections Premium et Original, à savoir des montures acétate
personnalisées et autres séries limitées”, tout comme Neff, qui travaille
sur “des motifs de saison”. Dirty Dog croit également fort que “la
couleur sera un point très important en 2016, que ce soient sur les
montures ou les verres.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES
SIM-PLI-FIER
Des verres de plus en plus techniques et pratiques
Un style plus “sport-loisirs”
Finesse et légèr
pictorial
SUNGLASSES PICTORIAL
ANIMAL / Line
ANIMAL / Slip
ANIMAL / Rip
CARVE / Porto
CARVE / Crew
CARVE / Hot hot
DIRTY DOG / Vango
DIRTY DOG / Primp
DIRTY DOG / Beast
DRAGON / Watermanx
DRAGON / Roadblock
DRAGON / Monarch
ELECTRIC / Riot
ELECTRIC / Leadfoot
ELECTRIC / Knoxville
GLORIFY / Moonshiner
GLORIFY / Deja Vu
GLORIFY / Bon Voyage
MELON / Anvil
MELON / Tripper
MELON / Layback
NECTAR / Roscoe
NECTAR / Freeport
NECTAR / Tahoe
NEFF / Zero
NEFF / Brodie
NEFF / Jillian
pictorial
POC / Did glacier Jeremy Jones
POC / Crave Molybdenite
POC / Aspire Uranium
QUIKSILVER / Chaser
QUIKSILVER / The ferris
QUIKSILVER / Django
ROXY / Joplin
ROXY / Mellow
ROXY / Bridget
SHRED / Lance
SHRED / Belu$ski
SHRED / Axe
SINNER / Santos
SINNER / Red Forrest cx
SINNER / Beech
SMITH / Rockford
SMITH / Ramona
SMITH / Guide choice
URBAN BEACH / Tron wayfarer
URBAN BEACH / Kyle retro cat eye
URBAN BEACH / Hank wayfarer
VON ZIPPER / Plimpton
VON ZIPPER / Howl
VON ZIPPER / Buelah
ZEAL / Cascade
ZEAL / Carson
ZEAL / Big Timber
interview grand ponte
interview grand ponte
La première chose à faire était de tout simplifier. L’Europe est très
compliquée : différents pays, langues, goûts, devises… Il faut se
concentrer sur la bonne stratégie et, pour nous, c’est d’être “l’Ultimate
Surfing Company”. Si nous y arrivons, nous construirons sur de
bonnes bases et nous aurons une croissance organique plutôt que
forcée.
Nous nous concentrons sur nos produits-clés : wetsuits, swimwear,
boardshorts, montres et, en hiver, wear technique pour la montagne.
Aujourd’hui, nous avons 50 % de produits en moins qu’auparavant.
L’une des valeurs-clés de la marque est la technologie, alors nous
l’utilisons dans nos produits pour nous assurer d’avoir des arguments
de vente uniques. Vous pouvez raconter une histoire autour du produit
avec de véritables avantages consommateur. Nous avons aussi
travaillé la qualité. Nous voulions nous assurer que, si quelqu’un
achetait un produit Rip Curl, il sache qu’il va durer.
WILCO PRINS,
PDG RIP CURL EUROPE
Rip Curl a été fondée en 1969 par deux surfeurs passionnés de Torquay, Australie : Doug Warbrick et Brian Singer.
A l’origine, c’était une marque de planches de surf qui, rapidement, est devenue un marque de combinaisons pour
aider les surfeurs à prolonger leurs sessions à Bell’s Beach. Au gré des décennies, Rip Curl est devenue une marque
de surf innovante avec un des meilleurs teams professionnels au monde.
Wilco Prins a commencé chez Rip Curl en 1997, comme stagiaire. Il est revenu en CDI à partir de 2000. Il sert
l’entreprise comme CEO depuis avril 2014. Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, François Applagnat a
rencontré Wilco dans le QG Europe de la marque, à Soorts-Hossegor, pour parler innovation, segmentation
nouveaux produits et stratégie.
Pouvez-vous nous décrire l’histoire de Rip Curl Europe, son
fonctionnement et votre nouvelle stratégie de segmentation ?
Rip Curl a été fondée en 1969, par Brian Singer et Claw Warbrick, à
Torquay (Australie). Ils ont commencé comme marque de boards et, un
jour où ils mangeaient une boite de beans à Bell’s Beach, Claw, avec
un peignoir blanc et transit de froid, a dit : “Pourquoi ne ferions-nous
pas une marque de wetsuits ?”
Pendant leurs trips, les gens étaient facilement attirés par Brian
et Claw, le surf et Rip Curl. Rapidement, la marque commença à se
développer dans de nombreuses régions.
En 1983, Rip Curl fut implantée en France. Maurice Cole, le fameux
shapeur australien, était basé en Europe, avec une licence Rip Curl
Surfboards. Il rencontra François Payot qui, avec Fred Basse, fonda
Rip Curl Europe en 1983.
Rip Curl développa ses produits dans différentes régions du monde,
toujours dans des spots de surf emblématiques : Torquay, Hossegor,
Newquay, Peniche, Trestles, Bali et Brésil. La vision de Rip Curl est
celle de “l’Ultimate Surfing Company” et nous avons une philosophie :
“The Search”. Nous fabriquons les meilleurs produits pour que les
36
gens puissent vivre The Search et pour que ceux qui travaillent chez
Rip Curl puissent le faire aussi, car c’est la seule raison qui fait que
nous soyons là : surfer autant que possible. Les propriétaires ont
formalisé les “principes et valeurs de l’entreprise” pour que dans le
monde entier Rip Curl ait toujours le même ton et le même message.
La croissance de Rip Curl dans les différentes régions a été variable
et l’Europe très particulièrement. Nous avons peu de capitales ou
de grandes villes qui soient côtières. La question était : comment
développer la marque pour qu’elle parle aussi à des gens qui vivent à
l’intérieur des terres ? Il y a eu une courbe d’apprentissage, où nous
avons fait de bons et de mauvais choix. Nous avons eu une très bonne
croissance jusqu’en 2008 et nous nous sommes pris un mur : la crise
financière mondiale.
En même temps, une nouvelle génération de consommateurs, plus
critique, arrivait sur le marché. Aujourd’hui, un jeune achète les
meilleurs produits qu’il peut. Nous avons traversé des temps très
difficiles, jusqu’au point où nous nous sommes dits : “Concentronsnous sur ce qu’est réellement Rip Curl “. C’est à dire “l’Ultimate
Surfing Company”.
Et qu’en est-il de vos réseaux de distribution ?
Nous ne sommes plus dans un monde où l’on pense volume. Nous
vendons de la qualité. Maintenant, tout est question de faire des
produits de qualité et d’être profitable. Nous travaillons les bases.
La première décision a été de devenir plus efficaces. Nous avions
moins de produits alors nous pouvions être plus efficients dans nos
achats. C’est devenu possible aussi parce que nous avons travaillé
avec moins d’outlets et nous n’avons plus utilisé internet comme
moyen pour nous débarrasser des surplus de stock.
Nous avons aussi travaillé notre base de clientèle et nous avons pensé
à ce que nous pouvions faire pour améliorer la situation avec nos
meilleurs clients. Nous avons étudié les endroits où nous avions des
difficultés, en termes de rentabilité, tant pour nos clients que pour
nous. Et nous avons arrêté de travailler avec certains clients.
Le troisième point a été : que voulons-nous vendre ?
Nous essayons fermement d’avoir un fil rouge technologique qui tisse
l’ensemble de nos gammes. Par exemple, des wetsuits au swimwear.
Commencez par la collection G-Bomb pour femme : vous avez les
wetsuits Bombshell, Bomb Bikini et Mirage en swimwear. Vous avez
une segmentation claire mais aussi une transition transparente du
produit technique jusqu’aux produits plus “lifestyle”. Tout est question
d’arguments de vente uniques.
Actuellement, les produits techniques représentent plus de 50 % de
notre CA et vous pouvez y inclure le swimwear, les boardshorts, les
wetsuits, les montres et le mountain life.
Dans quelle direction emmenez-vous les wetsuits ?
Avec nos investissements R&D dans le wetsuit, nous nous sommes
toujours concentrés sur des produits plus chauds et plus stretch. Il y a
cinq ans, à Torquay, je travaillais encore dans le wetsuit et nous avons
eu une très bonne idée. Pourquoi ne pas faire un wetsuit qui permette
de faire une deuxième session avec la combi sèche ? C’est là que nous
avons conçu la Flash Bomb.
Quelle est la clef pour le futur du wetsuit ?
Nous avons différents projets : des projets avec une date butoir et un
rétro-planning. Nous avons des produits pour lesquels nous disons :
“nous pourrions faire ça dans cinq ans”. Nous avons aussi des
produits sur lesquels nous travaillons pour voir ce que ça donne. Il y
a des projets où vous restez aux aguets, pour voir ce qu’il se passe,
et vous finissez avec des produits comme les combis chauffantes,
la Flash Bomb ou la montre GPS puis vous les sortez quand ils sont
prêts.
Quelle sera la prochaine étape ?
Si un jour nous pouvions trouver un vrai remplacement au néoprène,
Nous nous concentrons sur nos produits-clés : wetsuits, swimwear,
boardshorts, montres et, en hiver, wear technique pour la montagne.
Aujourd’hui, nous avons 50 % de produits en moins qu’auparavant.
Le futur de la marque n’est pas nécessairement dans le nouveau
produit. Notre bataille est plutôt : comment pouvons-nous vendre
des produits de qualité avec une belle histoire, au lieu de vendre du
volume et du prix ?
Nous avons nos propres magasins-enseigne, concentrés sur la
côte atlantique. Nous avons ouvert des magasins comme les shops
techniques à Hossegor et à Bidart. Nous avons ouvert un pop-up
store à Peniche et nous construisons un shop permanent de 300 m2 à
Peniche aussi. Tous ces magasins sont là où le tourisme et le surf font
bon ménage. Nous nous concentrons sur des spots-clés, sur la côte ou
dans les stations de ski comme Chamonix, l’Alpe d’Huez ou Annecy, où
nous sommes près du lac.
Nos magasins-enseigne représentent 15 % de notre chiffre. Après,
nous avons le réseau core, la distribution sport, qui représentent près
de 40 %. Puis nous avons internet. Le net est difficile à déterminer
car nous avons beaucoup de clients en dur qui font aussi de la vente
en ligne. Nos clients-clés sur le net sont Blue Tomato, Surfdome et
Junkyard. Nous avons beaucoup de clients en Grande-Bretagne, par
exemple, qui ont un magasin et un site de vente en ligne.
Le wetsuit représente 15 % de notre CA mais 25 % de notre
investissement. C’est un produit que nous avons décidé de fabriquer
dans nos propres usines. Nous avons des centres de service dans le
monde entier et nous faisons beaucoup de R&D dans la catégorie. Le
service est très important aussi. Si vous avez un produit Rip Curl, en
cas de besoin la garantie assure un service de réparation en 48h.
qui soit chaud, flexible, plus fin et écologique, ce serait super.
Aujourd’hui, ce produit n’existe pas. Nous avons beaucoup travaillé
avec des partenaires différents pour trouver des solutions. Soit
vous dépendez des progrès de l’armée, soit de ceux l’industrie
aéronautique. Nous avons des demandes pour fabriquer des combis
pour le secours en mer ou pour l’armée. Le néoprène reste le matériau
utilisé parce qu’il offre le meilleur ratio isolation/flexibilité. C’est
aussi parce qu’il n’existe pas beaucoup de cadres qui exigent une telle
combinaison. Si vous regardez l’industrie de l’automobile, vous avez
besoin d’isolation mais pas de flexibilité.
Pouvez-vous développer davantage votre mention aux équipes Rip
Curl ?
Le senior management de Rip Curl est dans l’entreprise depuis 10 à 15
ans, en moyenne. C’est un groupe très soudé. Je pense que c’est aussi
la clef du succès de Rip Curl, car nous savons exactement ce qu’est la
marque.
Comme nous disons ici : Disney a Mickey Mouse, Rip Curl a son crew.
Rip Curl n’est rien d’autre que la somme de l’histoire, des émotions et
du travail de son crew. De Mick Fanning à Gabriel Medina en passant
par nos vendeurs, les bureaux et le gars du dépôt.
C’est la passion et l’engagement d’une équipe qui est là depuis très
longtemps mais aussi une nouvelle génération de nouvelles stars
qui feront le futur de Rip Curl. C’est le partage de cette histoire, des
connaissances de Rip Curl et d’une vision nouvelle du marché actuel.
37
photo: Section Pole
tendances
ACTION CAMS
POUR ACTION MEN
Dans cette ère moderne de Facebook, Instragram et Twitter, avoir une caméra à tout moment est plus que recommandable.
Sinon, comment feriez-vous pour rendre jaloux chacun de vos fans ? Dans le monde des sports d’action où, à chaque
milliseconde, vous ratez des faits et gestes, il est primordial d’immortaliser chaque instant. Les caméras d’action et toute leur
ribambelle d’accessoires représentent aujourd’hui un pourcentage important de la dépense des consommateurs actifs.
Anna Langer décrit les nouveautés du moment.
TENDANCES
“Plus précis, plus robuste, plus stable, plus sharp”. Rajoutez tous les
superlatifs qui vous viennent à l’esprit et vous aurez le leitmotiv de
l’industrie des action cams. La nouvelle GoPro Session est réduite
à la taille de son objectif mais la qualité de ses images reste aussi
bonne que vous ne pourriez l’imaginer. “Le hardware devient de
plus en plus petit mais la qualité et la résolution augmentent”, nous
explique Isabelle Pakowski, European Senior Media Relations Manager
chez GoPro. Garmin rajoute des infos sur la vitesse et la localisation
grâce aux fonctions G-Metrix et Sab Jhooti. Le fondateur de Drift
cite comme innovations principales de la marque pour 2015 “un live
streaming mobile, de meilleures résolutions vidéo, des ratios d’image
supplémentaires et de plus petites tailles”. TomTom facilite le partage
des vidéos avec des interfaces plus intuitives, des télécommandes LED
et des écrans LCD.
HIGH TECH
Les images en HD sont désormais un standard, que vous regardiez
les modèles d’entrée de gamme ou haut de gamme, tous offrent des
résolutions 4K, certains, comme la GoPro Hero4, sont même capables
de filmer à 30 fps. Pour une résolution de 1080, Sony offre une vitesse
de 120 fps, à 720 une de 240 fps ce qui permet “à l’usager de faire des
images ultra-ralenties qui ont toujours un effet très impactant”, explique
Alexandre Devulder, Product Manager of Cameras Europe chez Sony.
Garmin va encore plus loin et rajoute des données GPS à ses images
grâce à la technologie G-Metrix qui emploie un senseur (G-Sensor), un
altimètre barométrique et un récepteur GPS pour collecter des données
sur la vitesse et la hauteur, les forces gravitationnelles affectant le
geste, et bien davantage. L’interface ANT+ permet même une connexion
avec des senseurs additionnels qui mesurent le rythme cardiaque, la
fréquence de pédalage, etc. “Toutes ces données peuvent être vues sur
la vidéo grâce à différents widgets”, explique Markus Müller, du service
client CRAFT-GARMIN.
Mais les images les plus impressionnantes en termes de qualité ne
servent à rien si l’image tremble à l’écran. La stabilisation d’image
est devenue une question clef que vous pouvez résoudre avec une
pléthore d’accessoires dont nous vous parlerons plus loin. Par contre,
Sony a une approche plus directe : “Nos avancées technologiques
avec Steadyshot sont très importantes pour les pratiquants qui filment
à grande vitesse et qui courent le risque qu’un mouvement parasite
rende inexploitable une superbe séquence”, décrit Alexandre avant
d’ajouter : “La qualité de l’image et la facilité d’utilisation sont les
premières exigences des utilisateurs. Avec nos nouveaux modèles, nous
avons porté une attention très spéciale à la technologie de stabilisation
d’image pour aider les usagers à obtenir des résultats qu’ils soient fiers
de partager.”
39
tendances
“Plus précis, plus robuste, plus stable, plus sharp”. Rajoutez tous les superlatifs qui vous
viennent à l’esprit et vous aurez le leitmotiv de l’industrie des action cams.
ECRANS & TELECOMMANDES
Les écrans et les télécommandes peuvent jouer un rôle important
quand il s’agit de produire des images que vous serez heureux de
partager. Les écrans facilitent la navigation et l’ajustement de la
caméra suivant les conditions. “La TomTom Bandit Action Camera a
un écran très économe en énergie qui maximise la durée de vie de
la batterie et permet aux utilisateurs de configurer facilement leur
caméra.” Si l’écran offre la possibilité d’avoir un aperçu d’image,
comme le LCD couleur de la Drift Ghost-S, vous pouvez l’utiliser pour
cadrer et obtenir des images encore meilleures. Les propriétaires
de caméras sans écran ne doivent pas s’en vouloir pour autant car
c’est quelque chose que vous pouvez résoudre via des apps mobiles
(pour les caméras compatibles). Ce sera le cas de la Garmin VIRB
App ou de la GoPro Mobile App. Ces apps fonctionnent aussi comme
télécommande mais la plupart des marques ne réservent ces extras
que pour leurs modèles haut-de-gamme. Rayen, la nouvelle marque
de caméras d’action, offre aussi “un software d’édition d’image de
premier ordre offert avec chaque camera vendue.” C’est un des grands
arguments qui accompagnent la sortie de leur nouvelle Gold Edition
Camera.
EXPERIENCE UTILISATEUR
Les écrans et les télécommandes améliorent beaucoup l’expérience
utilisateur en permettant de changer la configuration simplement.
TomTom va encore plus loin et offre “la façon la plus simple d’éditer et
de partager ses meilleures séquences”. En détail, ils expliquent : “Il y
a quelques années, les action cams étaient surtout pour des rideurs
professionnels, mais maintenant le marché s’ouvre à un nouveau
public. Et c’est là que nous pensons que nous pouvons marquer la
différence : avec les gens qui ne veulent pas passer des heures et des
heures à éditer des vidéos avec un ordinateur haut-de-gamme mais
simplement partager leurs aventures en quelques minutes.”
Drift s’attend aussi à une “baisse de la popularité des vidéos POV
only”, avec l’arrivée en force des drones, des monopodes et autres
accessoires. Rayen répond à cette tendance avec sa nouvelle Gold
Edition qui offre “une télécommande RF résistante à l’eau, un
clip mount 360º, un écran LCD 1.5’’ et 50 dollars supplémentaires
d’accessoires haut-de-gamme pour offrir le meilleur rapport qualité/
prix.”
ACCESSOIRES
On dirait que le nombre d’options des caméras ne cesse d’augmenter
mais, quelles que soient les caractéristiques, aucune n’aura pas le
même effet sans la possibilité de varier ses angles et perspectives.
La SP Smart Mount offre une myriade de possibilités pour faire ce que
vous voudrez avec votre caméra. Pour ceux qui vont à l’eau avec la
caméra, ils ont développé le Floating Section System qui, comme son
nom l’indique, flotte. “Les deux sont des systèmes modulaires uniques
qui peuvent s’adapter aux besoins des consommateurs. Nous allons
adapter toute la gamme aux deux systèmes dans les mois qui suivent”,
explique Rob Mathera, Marketing & Communication Manager chez SP.
D’autres bons exemples ? Les sangles néoprène pour épaule
ou poignet de Jivo GoGear, avec système Velcro rotatif 360º, le
nouveau système Garmin pour monter caméra et GPS sur le vélo,
le quadcopter GoPro, attendu pour 2016, ou le TomTom 360 Pitch
Mount qui “positionne l’objectif de façon unique, au plus près de la
40
surface de montage, pour minimiser les vibrations”. “Le marché de
l’accessoire tend vers des produits multifonctions”, explique Keith
Bannon, Business Development Manager chez Jivo, “et vers plus de
confort pour assurer la meilleure expérience utilisateur possible”.
Jivo répond à ce besoin avec le GoGear Cuff, à la vente depuis août
2015, et qui n’est pas “qu’une sangle de poignet mais aussi un système
rotatif blocable à 360º”.
Chez Xsories, les vétérans de l’accessoire et leaders français de
la vente de perches, d’après Ryan Roberts, leur Global Marketing
Manager, on répond au problème de la stabilisation d’image avec
le nouveau X-Steady Electro 1 Axis, un stabilisateur électronique
qui marche aussi avec le téléphone portable. “Notre Horizon Drive
s’assure que la ligne d’horizon reste là où elle doit être, réduisant
en grande partie les vibrations pour pouvoir suivre des objets
dynamiques sans avoir à se préoccuper de l’orientation de la caméra.
Le meilleur de tout : un produit sans câbles, très facile à configurer,
testé par nos soins dans la vraie vie et pas par un âne en roller”.
“Les caméras du futur seront résistantes à l’eau et
n’auront pas besoin de caisson de protection. La qualité
d’enregistrement du son sera améliorée et la
diffusion en direct sera un standard.”
Donovan Marais, Managing Director Rayen
La qualité des caméras ne cesse d’augmenter mais les téléphones
portables deviennent de plus en plus des action cams et ils offrent
en plus l’avantage d’être tout le temps dans notre poche. SP travaille
la question avec “l’intégration de téléphones portables dans notre
gamme”, explique Rob. “Nous croyons que les systèmes modulaires
comme le nôtre seront le futur”. La nouvelle marque d’accessoires,
BlackEye, répond directement la question avec son Twister+, “un
super objectif fisheye avec une attache à vis, pensé pour filmer du
skate, du snowboard, etc.”, explique Joni Granath, Marketing Manager.
ET DEMAIN ?
Avec la grande quantité de gadgets high tech à sa disposition, le
consommateur aura l’impression que le futur se conjugue au présent.
D’une certaine façon, c’est le cas, comme le prouve la GoPro Hero4
Session : “Elle offre un design résistant à l’eau très robuste qui
élimine le besoin de caissons séparés. Elle a un bouton unique de
contrôle pour rendre la prise d’image plus rapide et confortable”,
explique Isabel, confirmant l’opinion de Donovan, de Rayen : “Les
caméras du futur seront résistantes à l’eau et n’auront pas besoin
de caisson de protection. La qualité d’enregistrement du son sera
améliorée et la diffusion en direct sera un standard.”
LE MEILLEUR
Petit et léger
Haute Résolution
Edition Facile
Stabilisateur d’image
ride o’meter
ride o’meter
SOCIAL / RIDERS
MATCHUP
Le 19 Juillet 2015, Mick Fanning était victime d’une attaque de requin lors du Jbay Open; c’est la première
fois dans l’histoire de la World Surf League/Asp qu’un tel évenement se produit. Dans les minutes qui suivent
cette vision d’horreur, le buzz s’étend sur la toile et la video de l’incident atteint 19 millions de vues dans les
deux jours qui suivent (exclusivement les videos de la WSL). Côté réseaux sociaux, Mick Fanning fait l’objet
d’une augmentation considérable de son nombre de followers (30% sur Facebook et Instagram ainsi que 19%
sur Twitter) quelques jours seulement après l’incident. L’attaque devient le plus important “buzz social” de
l’année avec 3 millions d’intéractions cumulées sur les posts liés à Fanning à travers la scène surf, incluant
VS
SURF MEDIA ANALYTICS
RIDE O’METER
TOP 5
RANKING
EVENT
1
Quiksilver Pro Goldcoast 2015
361 785 ¤
1 380
2
Volcom Pipe Pro 2015
241 995 ¤
759
3
Hurley Australian Open of Surfing 2015
229 965 ¤
469
4
Winter Session 2014/2015
159 096 ¤
129
5
Surfest Burton Automotive Pro 2015
104 238 ¤
321
EXPOSURE VALUE CLIPPINGS
Periode analysée: 1/1/2015 - 31/3/2015
1 010 318 likes
56 958 partages
28 148 commentaires
THE
SHARK
10 JOURS AVANT
48 HEURES SUIVANTES
10 JOURS APRES
337 818
Total Related interactions
2 939 238
725 023
20 150
Fanning own interactions
105 583
255 829
904 K
Total Fans
Gabriel MEDINA
Ce tableau montre l’exposition médiatique des évènements
de la scène surf à travers notre panel media composé de 50
sites web spécialisés au niveau international. On retrouve
à la première place de ce classement deux des évènements
les plus attendus de ce début de saison, le Quiksilver Pro
Goldcoast qui illustre le lancement du dream tour, suivi
du challenging Volcom Pipe Pro. En réalisant ce focus en
début de saison, on trouve naturellement deux évenements
australiens dans le top 4. La surprise de ce classement reste
le Winter Session, une compétition en ligne (en association
avec Nixon et Monster Energy) qui justifie sa présence grace
à un partenariat stratégique avec le site Magicseaweed (159
K¤ d’exposition).
VIDEOS / BRAND RELATED
De la disparition brutale de Ricardo
Dos Santos à la naissance du fils de
Béthany Hamilton, voici les posts
les plus suivis depuis Janvier.
Bethany HAMILTON
MICK
FANNING
RIDE O’METER effectue une veille media au niveau international à travers la presse écrite, presse internet, les videos en
ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants du début de la saison surf 2015 illustrés par une sélection de données
analytiques. Présenté par RIDE O’METER.COM
WEB / EVENT RANKING
TOP POSTS RIDERS
TOP 5
299 802 likes
3 436 commentaires
1 211 K
Bethany HAMILTON
PRINT / COVER RANKING
TOP 5
RANKING
BRAND
TOTAL EXPOSURE
NB OF COVERS
1
Hurley
68 166 ¤
4
2
Redbull
47 180 ¤
2
3
Oakley
43 496 ¤
2
4
Lost
25 746 ¤
2
5
Monster Energy
24 746 ¤
2
8 278 likes
3 424 partages
Voici les 5 marques qui ont “scorés” le plus de couvertures de magazine de surf
(en valeur et nombre) dans le monde, à travers leurs riders en début de saison.
Hurley mène la course grâce au style aérien de Kolohe Andino et de Julian Wilson
qui s’affichent à la une de Surfing magazine, mais aussi grâce à Filipe Toledo, et
son début de saison tonitruant, logiquement en couverture du magazine Hardcore
(Brésil). On retrouve également RedBull (2nd), Oakley (3rd) et Monster Energy
(5th), experts du placement logo sur les planches de surf. La marque californienne
Lost fait son apparition dans le classement grâce à une rencontre créative entre
le magazine australien Stab et le surfer hawaiien Mason Ho, deux acteurs du surf
contemporain!
Periode analysée : 1/1/2015 - 31/3/2015
VIEWS
NB OF WEEKS ONLINE
MAIN BRANDS FEATURED
21 926 521
37
SAMSUNG
4 722 771
30
SAMSUNG
2 595 310
196
GOPRO
Who is JOB 3.0 - EP 6
1 020 669
157
REDBULL
Pipe Master 2014 - Jamie O’Brien
1 008 299
35
GOPRO, BILLABONG, REDBULL
RANKING
VIDEO NAME
1
La maniobra: Bob Burnquist vs Gabriel Medina
2
El Desafío: Bob Burnquist vs. Gabriel Medina
3
Garrett McNamara rides 90 Foot Wave
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Periode analysée: 1/1/2015 - 31/3/2015
Ce ranking met en avant les videos de surf les plus vues, en cumulant le nombre de vues sur 6 plateformes (Youtube, Vimeo, DailyMotion, Surfline,
Mpora & Epic TV) entre le 1er Janvier et le 31 Mars 2015. De la publicité hollywoodienne Samsung aux vertigineuses sessions de Garett McNamamra,
cela montre à quel point les videos de surf peuvent fasciner un public bien au delà de sa propre communauté et audience “core”. Jamie O’Brien
trouve quant à lui un bel echo auprès des internautes en proposant une alternative déjantée, version “jack-ass” aux vidéos classiques de surf.
Envie d’en savoir plus ? Écrivez nous à [email protected]
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photo: Rip Curl
tendances
TENDANCES MONTRES
Les smartwatch sont-elles en passe de conquérir le secteur des boardsports ou bien les montres sport ont-elle encore un avenir ?
Éléments de réponse avec Dirk Vogel.
Lors du lancement en grande pompe de l’Apple Watch au mois
d’avril dernier, le marché de la montre se préparait lui aussi à subir
une révolution numérique comme bien d’autres. La Silicon Valley
n’allait pas laisser passer une telle aubaine. Il était annoncé que les
consommateurs ne jureraient plus que par des montres estampillées
du label “smart” et sa cohorte d’apps, notifications et messages
délivrés à même le poignet. Du point de vue des industriels, une
question se posait alors : pourquoi les enseignes d’horlogerie établies
et reconnues devraient encore se donner du mal à produire des
montres “classiques”, à l’esthétique et à la précision si soignées ?
Le fait est que tout le monde n’a pas forcément envie de jeter un œil à
sa montre plutôt qu’à son téléphone. Du moins pas encore…
“$150 to $250 is a sweet spot and $500 to $750 is
the ceiling right now.” Joe Babcock, Nixon Category
Manager for Technical Products.
L’intérêt porté à l’Apple Watch connaît déjà un sérieux déclin, alors
que les ventes ont chuté de 90 % en l’espace de trois mois (source
CNN datée de juillet) et que les marques de montres sport continuent
à faire confiance à leurs modèles testés et éprouvés. “En interrogeant
quelque 7000 personnes du secteur et autres amateurs d’outdoor,
nous avons appris que 50 % d’entre eux ne souhaitaient pas investir
dans un appareil devant être rechargé fréquemment tel qu’une
smartwatch”, révèle Ian Elliot, cofondateur de la marque britannique
Elliot Brown Watches. Il n’est pas le seul à abonder dans ce sens :
“Nous ne considérons pas les smartwatch comme des concurrents”,
affirme Caroline Piechaud d’Electric.
N’oublions pas non plus que, dans le secteur des boardsports, la
clientèle possède des exigences bien spécifiques lorsqu’il s’agit de
fonctionnalités chez une montre. “Je suis convaincu que ce type
d’appareil est formidable pour certaines utilisations mais pas pour
le surf, car il n’est pas étanche”, fait simplement remarquer Borja
Torres de Rip Curl Europe. Ces exigences techniques reviennent chez
d’autres également, à l’image de Christian Dittrich, directeur junior
grands comptes pour les montres G-Shock de Casio : “Peu importe
qu’il s’agisse d’un skateur, d’un surfeur ou d’un snowboardeur, tous
se rejoignent sur un point. Les montres doivent être à la fois étanches,
à l’épreuve des chocs et confortables. Ce n’est pas un souci sur nos
modèles G-Shock.”
TARIFS : PRIX PSYCHOLOGIQUE ET HAUT DE GAMME
Au fil des ans, les montres typées boardsports ont réalisé de gros
efforts en termes de qualité et de fiabilité. Heureusement, car les
attentes des consommateurs sont grandes sur ce marché, à la
différence par exemple des lunettes de soleil, un segment où les
marques peuvent encore se permettre de proposer des solaires
bon marché et interchangeables, le tout enveloppé dans un joli
message marketing. Parmi les montres boardsports, la plupart sont
de fabrication suisse et assurent une garantie de cinq ans, affichant
un taux de retour en deçà de 1 %. Bardées de fonctionnalités, elles
s’échangent en outre à des tarifs dépassant la centaine d’euros. “Il est
difficile d’aller au-delà des 100 $ pour des montres basiques qui ne
proposent pas de technologies particulières”, avance Kirsten Taylor,
directrice marketing monde pour Neff.
45
tendances
Au détail, la plupart des marques semblent s’accorder sur un “juste
prix” en termes de marges et de volumes, tout en signalant l’existence
d’un créneau viable pour les modèles haut de gamme et exclusifs.
“Actuellement, le bon prix se situe dans les 150 à 250 $ et le maximum
entre 500 et 750 $”, précise Joe Babock, chef de produit pour le
segment technique chez Nixon. La seconde tranche de prix peut
sembler très élevée, mais Christian de G-Shock nous confirme sa
vitalité : “Le bon positionnement pour des produits premier prix et
moyenne gamme va de 89,90 à 149 ¤. Mais les sportifs professionnels
et les collectionneurs de G-Shock n’hésitent pas à débourser 500 ¤ et
plus pour une montre à la hauteur de leurs attentes.”
ASPECTS PRATIQUES : AMÉLIORER L’EXPÉRIENCE AU QUOTIDIEN
Même si elles ne disposent pas de dizaines d’apps comme leurs
cousines dites “smart”, les montres boardsports sont loin d’être
larguées. “Nous avions anticipé cet essor des montres intelligentes et
connectées dès 2010. Et en 2015, nous avons ainsi lancé l’Ultratide,
la première vraie montre capable de fournir un surf report en temps
réel”, raconte Joe de Nixon. De son côté, la marque californienne
Electric concentre ses efforts sur “le style et la technicité dans toutes
les situations, ce qui passe par des fonctionnalités indispensables
telles que l’affichage clair de l’heure et de la date, l’étanchéité,
mais aussi les horaires de marée ou un chronomètre”, détaille la
responsable des RP Caroline Piechaud.
Offrir un meilleur service aux surfeurs en leur proposant de retrouver
des horaires de marée en temps réel faisait également partie du
cahier des charges de la montre Search GPS de Rip Curl : “Même si
ce modèle est sur le marché depuis plus d’un an, nous continuons
à le mettre en avant, car il s’agit de la seule et unique montre sur le
marché capable d’enregistrer les données de vos sessions”, insiste
Borja Torres. Cette montre Search GPS et son application permettent
aux utilisateurs de connaître le nombre de vagues prises, la vitesse
maximale atteinte, la longueur d’une vague et le temps total passé à
l’eau. “Pour nous, il s’agit d’un appareil électronique et plus seulement
une montre.” Et même hors de l’eau, ce ne sont pas les fonctions
qui manquent sur ces montres boardsports. “G-Shock propose un
indicateur de marée (surf), un baromètre (snowboard) et il existe
une demande de montres Bluetooth pouvant gérer les morceaux de
musique ainsi que les appels ou SMS”, explique Christian Dittrich.
46
avec des cuirs pleine fleur de grande qualité et, dans certains cas, des
cuirs Horween made in USA.” Pour ne rien sacrifier à la technicité, le
modèle Carroway Automatic de Electric est proposé avec “un bracelet
en cuir tanné italien réalisé sur mesure, au fermoir en acier inoxydable
lui aussi sur mesure, ou encore avec un bracelet polyester et fermoir
spécifique.”
COLORIS : UNE ÉLÉGANCE EFFACÉE
Là encore, deux styles se distinguent : d’un côté, les modèles haut
de gamme aux boitiers polis et bracelets cuir, de l’autre les montres
plastique qui rivalisent de couleurs différentes. “Les grosses
tendances actuelles vont vers des montres discrètes avec quelques
détails de finition marqués, et de l’autre des montres colorées aux
motifs stylés comme le camouflage, le marbre polarisé ou les fleurs.
Mais nous portons également nos efforts sur la couleur préférée,
le noir ! Nous avons ainsi sorti une collection Mission Black.”
Tous proposent du “noir sur noir”, comme sur le modèle Carroway
Automatic de Electric.
DIFFÉRENTES MONTRES POUR DIFFÉRENTS USAGES
Aujourd’hui, la clientèle considère la montre comme un accessoire
et possède par conséquent différents modèles à porter selon les
situations. “Nos recherches ont démontré qu’il y avait une fracture
entre ceux qui adorent la technologie dans une montre et ceux qui
désirent simplement porter un objet fiable et robuste capable de
donner l’heure. Ce sont deux visions radicalement différentes : d’un
côté, un simple appareil et de l’autre un objet qui crée du lien affectif”,
schématise Elliot Brown.
Quand il s’agit de se la jouer mode, les propositions les plus
intéressantes proviennent évidemment des marques dont c’est
l’identité même : “La Time de Neff doit être vue comme un bijou.
Nos montres sont des accessoires de mode. C’est dans notre nature
d’ajouter des coloris, des détails sympas et des matériaux différents”,
explique Kirsten Taylor à propos notamment du modèle Esteban PU
avec boitier en acier inoxydable et bracelet NATO en tissu. Si vous
cherchez une montre à tout faire, Joe de Nixon suggère la Ranger,
“une collection phare de 2015-2016. Il s’agit d’une montre sport,
robuste et facile à personnaliser grâce à différentes tailles de boitiers
et autres options, avec ou sans chronomètre.”
MATÉRIAUX : SOLIDE ET ÉPURÉ
Deux camps s’opposent en termes de boitier, le plastique et le métal.
Sur les modèles haut de gamme, l’emploi du titane et de l’acier
inoxydable est de rigueur, tandis que le silicone et la résine siéent
davantage aux boitiers sport, à l’image de ceux de G-Shock : “Notre
succès sur les boitiers et bracelets en résine ne se dément pas, mais
vous trouverez également des propositions en acier inoxydable sur
nos modèles haut de gamme.”
De Nixon à Electric, en passant par Elliot Brown ou Rip Curl, tous
offrent des boitiers en acier inoxydable et titane. Les modèles
“plastique” sont à chercher davantage au sein d’une catégorie dite
fun, avec notamment des affichages digitaux façon années 80, comme
sur le modèle Odyssey de Neff avec son boitier ABS/silicone et son
bracelet silicone. Chez Electric, on trouve également une jolie montre
à affichage digital baptisée The Prime et qui répond au mantra suivant:
“Se tourner vers le passé pour entrevoir l’avenir. Clin d’œil aux 80’s
avec sa forme géométrique, la Prime dispose de matériaux modernes
et high-tech”, fait remarquer Caroline.
PERSPECTIVES
Plastique vs. Métal, style vs. technicité, lifestyle vs. sport… Vous
voilà à l’heure concernant l’offre de montres dans le secteur des
boardsports. Mais attention, ne minimisez pas l’émergence inévitable
des modèles “smart”. “Casio développe un appareil pour le poignet
qui sera présenté au salon CES en 2016. La marque veut marketer cet
appareil en mettant en avant la robustesse des montres Casio, afin de
le différencier des autres smartwatch”, explique Christian Dittrich.
D’autres suivront, ils nous l’ont confirmé, mais d’ici là, profitez encore
un peu d’une ère où le surf constitue une véritable déconnexion de
vos emails, notifications et autres nouveaux statuts, ne serait-ce que
l’espace de quelques minutes.
S’agissant de bracelets, une tendance se dégage, à savoir des modèles
en cuir haut de gamme. “En cherchant de nouveaux matériaux, nous
avons produit de petites quantités de bracelets faits-main en cuir mat.
Sur la durée, la matière se révèle douce à porter et s’embellit avec
l’âge comme une ceinture en cuir”, explique Ian Elliott. Joe de Nixon
confirme cette tendance avec “des versions cuir du modèle Ranger,
Des bracelets haut de gamme en cuir et des boitiers en titane.
HIGHLIGHTS
La révolution “smart” n’est pas (encore) à l’ordre du jour.
Des montres “surf-tech” qui affichent les marées, donnent les prévisions
de vagues et enregistrent vos données (sans oublier le Bluetooth).
Le noir, de loin la couleur favorite.
Un affichage digital gros comme en 1985.
Plusieurs montres selon les situations (ex. sport ou détente).
aide au détaillant
LA GÉNÉRATION PERDUE
Le concept de “Génération Perdue” a déjà été traité dans le nº15 de Source, il y a fort longtemps, je vous l’accorde !
Aujourd’hui, avec la richesse des études de marché, l’EuroSIMA permet de corroborer cette théorie et de comprendre un
phénomène qui serait venu s’ajouter à la crise pour rendre la reprise encore plus difficile.
Rapport par Iker Aguirre (www.ikeraguirre.com).
UNE QUESTION DE GÉNÉRATIONS
Soyez attentifs, car c’est ici que se tout se joue ! L’humain évolue
par cycles de 7 ans. A un instant T, dans les années 80, il existe trois
individus : un nouveau-né (0 an), un enfant (7 ans) et un adolescent
(14 ans).
A 0 an, le bébé manque de recul sur la vie. A 7 ans, l’enfant est sous
la tutelle des parents, ses modèles omniscients et tout-puissants.
A 14 ans, l’ado est en rébellion, contre ses parents et la société.
Il s’affirme et cherche à assouvir trois besoins fondamentaux :
différenciation, appartenance et réalisation de soi. Rien ne vaut le
skate pour les remplir ! Des codes qui sortent du cadre, un clan
fermé et identitaire, un sport exigeant et technique qui paye ses dus
immédiatement, tout y est.
A 3 ans, bébé apprend encore le monde. L’enfant, à 10 ans, joue et
regarde de loin ces “grands”, souvent perçus comme des vandales
en patinette qui font peur à maman (je parle du skate des années
80, ne l’oubliez pas). L’ado a 17 ans. Il vit le skate à fond. Il assouvit
pleinement ses besoins mais il commence à souffrir les premières
grandes blessures (entorses, chevilles, genoux, poignets, traumas…).
LA GÉNÉRATION PERDUE Quatre ans plus tard, notre skateur a 21 ans et ses priorités ont
changé. Ses bases autonomes sont construites et son adolescence
est finie. Ses besoins identitaires ne sont plus les mêmes. Le
skate perd de son attrait. Trop complexe, exigeant en temps et
physiquement brutal, il est délaissé pour d’autres centres d’intérêt,
dont les études, une carrière professionnelle et les premières
relations sérieuses. Le skate perd la bataille de l’âge.
L’enfant, qui entre dans l’adolescence, se tourne vers l’extérieur pour
trouver des sources d’inspiration, des héros et une identité nouvelle,
différente de celle de ses parents. En face, les “grands”, qui mènent
la charge de l’influence, quittent le skate. Ses trois besoins d’ado
restent les mêmes. Il entend toutes ces excuses que les skateurs
hardcore de jadis professent pour justifier de quitter leur église: “je
suis obligé d‘arrêter”, “je suis cassé de partout”, “c’est trop cher”,
“ça fait trop mal”, “j’ai des choses plus importantes à faire…”. Bref,
faute d’inspiration, s’il veut être cool, il faudra qu’il trouve autre
chose que le skate. Il se construira loin du skate et deviendra le
porte-étendard d’une “Génération Perdue”.
LA DEMANDE INCOMPRESSIBLE
A côté de ce beau monde, une poignée d’irréductibles ne vit que
pour le skate. Des puristes. Des inconditionnels. Les garants de la
pérennité de la culture skate et de ses codes. Quel que soit l’état
du marché, quel que soit leur âge, ils seront skateurs à vie. Ils
représentent une demande incompressible et durable. Ils sont les
garants de la pérennité d’une industrie. Or, si leur nombre n’est pas
suffisant, comme ce fut le cas fin 80 et début 90, leur demande ne
garantira pas les volumes minima nécessaires pour assurer la survie
de l’industrie. Défaut de demande, défaut d’offre : la chute du skate
s’accélère.
Nous avons vécu cette débâcle début 90. Au zénith du succès du
skate, la société Hoff, revendeur en France de la marque leader
Powell Peralta, importait un container 40+ de plateaux par semaine.
Quelques années plus tard, elle avait du mal à écouler des quantités
dérisoires. Le skate était mort, condamné, pendant 7 ans, par une
“Génération Perdue” qui a refusé de prendre les rênes.
LE RENOUVEAU
Il faudra attendre que bébé devienne adolescent pour qu’il
redécouvre le skate. Pratique underground, son facteur “coolness” a
été gardé intact par les inconditionnels. Le cycle repart. Croissance,
succès et une base de demande incompressible qui grandit et
dépasse le seuil critique de survie de l’industrie. La pratique et le
commerce se pérennisent, au delà des cycles de marché.
“Une poignée d’irréductibles ne vit que pour le skate. Des puristes. Des inconditionnels. Les garants de la
pérennité de la culture skate et de ses codes. Quel que soit l’état du marché, quel que soit leur âge, ils seront
skateurs à vie. Ils représentent une demande incompressible et durable.
Ils sont les garants de la pérennité d’une industrie.”
49
aide au détaillant
LES CHIFFRES
Pendant près de 20 ans, j’ai joué des différentes théories des
cycles qui touchent notre industrie pour adapter mes stratégies
aux marchés et pays auxquels j’avais affaire. La pratique empirique
et les résultats obtenus m’ont prouvé leur bienfondé. Or, quelle
fut ma satisfaction quand les chiffres des études de marché NPD,
commandées par l’EuroSIMA, m’ont permis de corroborer cette
théorie.
Le “Pool Benchmark” concerne le marché du sport en général, dont
les données peuvent être comparées, ici, à celles du marché des
boardsports. Sur ce graphique vous pouvez tracer clairement le
phénomène de “Génération Perdue” représenté par la chute des ventes
aux 15-35 ans, une chute accentuée par l’effet de la crise de 2008
sur le pouvoir d’achat. Quand vous comparez avec le Benchmark, vos
facteur devient presque impossible ;
- La modélisation d’une théorie exige des découpages clairs pour
isoler un phénomène théorique. Dans la réalité les choses sont plus
diffuses.
Toute prudence gardée, si cette théorie est juste, elle nous
permet d’anticiper :
- Une reprise des ventes dans nos marchés, avec l’arrivée, durable,
d’une nouvelle génération de pratiquants passionnés ;
- Une évolution positive de nos indicateurs de marché pendant les 7
prochaines années ;
- La préparation de la relève pour minimiser l’effet de la prochaine
“Génération Perdue”, à l’horizon 2020-2025, via, entre autres,
l’étendue de notre ciblage au-delà des 15-25.
- Le renforcement de la base incompressible d’adeptes aux
boardsports qui assurera une demande durable aux entreprises
endémiques et la pérennité de la culture boardsports ;
- Un possible renouveau du phénomène de “mode” des boardsports ;
- Des périodes futures de vaches maigres où il conviendra de rester
prudent sur ses investissements et de vivre sur ses acquis.
Si le marché des boardsports repart “de plus belle” certains auront
tendance à vouloir oublier les traumatismes des années 2008-2015
pour repartir “comme si de rien n’était”. Si c’est le cas, attention !
Nous avons appris des leçons très importantes que nous devons
avoir la maturité d’appliquer. Dans quel paradigme allons-nous nous
inscrire ? Porterons-nous des lunettes vertes (Cf. Source 77) ? Ou
allons-nous nous enfoncer dans une fuite avant qui nous éloignera
encore des racines, “nouveau paradigme” de notre ADN boardsports ?
C’est un défi dont l’issue fera des 3S des pratiques tout venant,
comme le foot, ou des passions enracinées capables de changer
une vie. A nous d’assumer la responsabilité de maintenir le rêve des
boardsports en vie, ce rêve que nous aimons tant.
Après tout, depuis le début, cette industrie est une histoire de cœur.
Tableau : Tendance des ventes par classe d’âge de 2008 à 2011(indice 100 = 2008), en %
Source: EuroSIMA - NPD
voyez que le phénomène est propre aux boardsports. Notez aussi, dès
2010, la reprise en force (plus importante que pour le Benchmark) de
la génération suivante, les 0-14 ans. Un bon signe pour la santé future
de notre industrie !
100
%
6,5
%
6,2
%
Ici, la marque de la “Génération Perdue”, de 2008 à 2013, avec
une chute des ventes puis une stabilisation. Si la théorie est juste,
à compter de 2014/15, elles devraient reprendre à la hausse. Les
oscillations de 2012/2013 pourraient être le signe annonciateur d’un
changement de tendance.
6,0
%
6,1
5,6
%
77
2012
2013
%
%
15
Reste à garder une certaine prudence dans l’interprétation des
%
données :
- La crise pourrait être la seule responsable de ces variations de la
demande et non pas la “Génération Perdue” ;
- Les marchés se sont beaucoup complexifiés depuis les années 80 et
il existe des interactions externes multiples. Isoler aujourd’hui un seul
2008
2009
2010
2011
Tableau : Part de marché des 15-35 ans, pool boardsports de 2008-2013
Source: NPD Consumer Tracking Panel - EuroSIMA
Si la théorie est juste, à compter de 2014/15, les ventes devraient reprendre à la hausse.
Les oscillations de 2012/2013 pourraient être le signe annonciateur d’un changement de
tendance.
50
photo: Loaded / Duster
tendances
TENDANCES PE16 : LE MARCHÉ DU LONGBOARD
Le marché du longboard ne cesse de mûrir et les marques trouvent des opportunités de croissance dans les produits de
niche et premium, incluant le “flat ground dancing”. Avec une pléthore de marques et de fabricants qui arrivent sur le
marché (Bonjour, Penny Longboards !), notre rapport de tendances SOURCE vous raconte ça dans le moindre détail.
Par Dirk Vogel.
Le génie de l’informatique Bill Gates a dit un jour : “Nous surestimons
toujours le changement qui va avoir lieu dans les deux années à
suivre et nous sous-estimons celui qui aura lieu dans dix”. Si nous
appliquons ces mots au marché du longboard, il est évident qu’il a
radicalement changé en dix ans, quand le longboard n’était qu’un détail
dans certains skate shops. Ces deux dernières années, les produits
ont beaucoup évolué et sont devenus le centre d’attraction des
dynamiques de croissance et des générateurs de revenu de beaucoup
de magasins.
Mais si nous observons les dix prochaines années, que reste-t-il au
longboard pour le long terme ?
La plupart des responsables de marque sont optimistes, comme Shane
Maloney, de Madrid Skateboards. “Le longboard, ou plus généralement
le soft-wheel skate, attire de plus en plus de monde dans les skate
shops qui ne s’identifiait pas aux codes du skate street, qui a dominé
l’industrie pendant des décennies. Le skate, ce n’est pas que sauter
20 marches, plaquer des 1080 dans une méga-rampe ou arpenter
des virages à 100 km/h. Le soft-wheel skate a rappelé à beaucoup
le plaisir de cruiser et de carver simplement. Beaucoup peuvent
s’identifier à cette approche du skate.”
L’optimisme est poussé par des résultats prometteurs et la plupart
des marques enregistrent des augmentations de CA d’année en
année. Steve Douglas, de la marque Dusters California, de Dwindle,
détaille : “Nos ventes longboard ont augmenté de 50 % l’an dernier
et nos cruisers ont évolué de 13 % en EMEA et de 26 % dans le
monde”. Pour 2015, Andy King, de Mindless Longboards, rapporte 5 5%
d’augmentation de son CA à date, mais il note aussi une spécialisation
croissante du segment : “Il existe encore de la place pour des plateaux
premier prix qui attireront de nouveaux pratiquants mais les rideurs
poussent les limites du sport et exigent de plus en plus de technicité
et de détails de niche dans les boards. Nous pensons que le longboard
connaitra une bonne année 2016 avec une croissance des nouveaux
marchés et des stabilisations des marchés établis”.
“Le skate, ce n’est pas que sauter 20 marches, plaquer des 1080 dans une méga-rampe ou
arpenter des virages à 100 km/h. Le soft-wheel skate a rappelé à beaucoup le plaisir de cruiser
et de carver simplement. Beaucoup peuvent s’identifier à cette approche du skate.”
Shane Maloney de Madrid Skateboards
53
tendances
“Le marché européen est, de loin, moins saturé que l’américain, et il continue de grandir alors que le marché US a
atteint un plateau dans certains segments.” Mike Jucker, de Jucker Hawaii Longboards.
ATTENTION !
En dépit de ce vent d’optimisme, le fantôme de la saturation de
marché montre ses dents aux US, où les tendances traditionnelles
ont un an d’avance sur le reste de l’Europe. Plusieurs marques
ont répondu comme Mike Jucker, co-fondateur de Jucker Hawaii
Longboards : “Le marché européen est, de loin, moins saturé que
l’américain et il continue de grandir alors que le marché US a
atteint un plateau dans certains segments.” Marin McGinnis, de
Rayne Longboards, partage cette opinion, et parle de “croissance à
l’international et ralentissement aux US”.
Le regard rivé sur ce qui se passe dans la rue, Steve Douglas, de
Dusters, confirme : “Nous espérons davantage de croissance pour
Dusters en EMEA. Aux US, après avoir parlé avec certains détaillantsclefs, nous voyons que la croissance exponentielle s’est ralentie.
Mais, après des années et des années de croissance, c’est normal que
les choses se calment”. Reste à voir si ceci signale ou pas un point
d’inflexion pour les prochaines années en Europe mais soulignons le
encore : les tendances suivent celles du marché US avec un décalage.
DU SANG NEUF : MARQUES ET CONSOMMATEURS
Attirées par la croissance, de nouvelles marques arrivent sur le
marché, comme Brunotti, qui mise sur “la facilité d’accès des boards
dropthrough, qui collent avec notre mission #getonboard, avec
laquelle nous voulons faire que tout le monde ride”, explique Frank
Uyt de Bogaard, Creative Marketing Director Brunotti. La nouvelle
marque de Shiner Distribution, D Street, se porte très bien, comme le
confirme Karl Martinez : “Nous avons une année exceptionnelle avec
une augmentation des ventes de 92 % à date. Nous sommes encore
une entreprise récente mais nous gagnons des parts de marché en
Europe”. Parmi les nouveaux arrivants vous avez aussi OBFIVE,
décrite par Kris O’Brien, son Brand Directore, comme : “une marque
surf/skate/lifestyle. En 2015, nous livrons notre message à un marché
plus large”.
Basée à Frankfort, “Nice Skateboards connaît développement et
croissance rapides. Avec un début fulgurant en 2014, la marque se
lance dans la quatrième production de nos 20 premiers modèles
et elle est sur le point de lancer 28 nouveaux modèles début 2016.
En premier lieu nous nous sommes concentrés sur tout type de
longboards dropthrough”, nous explique Gerd Weisner, General
Manager.
Même Penny Australia fait partie du mouvement avec son premier
longboard en plastique, proposé dans une grande variété de couleurs
et des roues trucks assorties. Le fondateur de Penny Skateboards,
Ben Mackay explique : “En tant que skateur, je veux rider un longboard
unique, qui agisse différemment que les autres. Nous ne pouvions pas
non plus ignorer la communauté croissante Penny, qui le demande
depuis un bon moment”.
Avec son arrivée dans le segment du longboard, Penny partage
certaines données de son étude consommateurs auprès de 7966
fans : “44,8 % de ceux qui ont un deuxième skate font du longboard
pour cruiser, alors que 22,5 % rident un longboard pour faire
du downhill.” Chez Dwindle, Steve Dougals a aussi des données
intéressantes : “Notre cible principale sont des hommes de 18 à 24 ans
mais nous avons été témoins d’une grande croissance parmi les kids
de 13 à 17 ans et davantage parmi les femmes. En 2016, nous allons
investir beaucoup dans ces segments, alors nous anticipons encore
plus de croissance !”
LE MARCHE EUROPEEN
En général, d’après Marin, de Rayne Longboards, le marché européen
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est plus varié : “Le marché européen est plus divers que le nordaméricain. Nous sommes témoins de beaucoup plus de tendances
régionales qu’aux US.” En même temps, Andreas “Maui” Maurmeir, de
Sector 9 Europe, voit que le milieu se diversifie en termes de styles
de ride et de produits : “L’Europe est de plus en plus ouverte à des
niches traditionnellement US comme les plateaux mini freeride ou les
modèles de park, plus longs et sophistiqués. Il aura fallu beaucoup de
temps pour ça !”
En segmentant les préférences européennes par territoire, Don
Tashman, de Loaded, explique : “Le dancing et le freestyle sont
plus populaires en Europe du Nord, avec des communautés et
des évènements plus importants. Les grandes villes européennes
s’associent mieux au skate comme mode de transport que les villes US
et nous avons enregistré une forte croissance de nos gammes carving
et commuting grâce à ça”.
Avec une note positive, Matt Wong, President of Product Division
chez Globe, souligne : “En Europe, nous avons eu de bons résultats
avec des boards en bois haut de gamme et des détails design, dont le
prix moyen est plus élevé. Par exemple, nos Cabin Series, avec des
modèles comme The Cutler, ont enregistré de très bons résultats. Ces
boards combinent très bien des placages bois sur les ply extérieurs
avec des incrustations nacrées uniques qui offrent une touche très
haut de gamme.”
PREMIERS PRIX POUR 2016
Une finition haut-de-gamme et des constructions premium sont les
arguments principaux pour justifier des prix dans la fourchette haute
des skates montés. Mike Jucker ajoute : “Payer cher un skate monté
c’est bien si la qualité est au rendez-vous. Nous avons vu que le
consommateur moyen est prêt à dépenser +/- 200¤ pour des boards
de qualité. Après ça, le marché devient plus petit”.
Chris Brunstetter, Marketing Director de Goldcoast Skateboard
Co., segmente ainsi les prix pour 2016 : “Le sweet spot du prix des
longboards semble être autour de 190¤, les trucks 50¤ par paire et
les roues 35-40¤”. A long terme, une politique de prix intelligente est
le seul moyen de perdurer, d’après Maui, de Sector 9 : “Occupez-vous
bien de votre client et vous n’aurez qu’a fixer le prix. Nous ne sommes
pas des discounters. C’est une stratégie tue-tout !”
LES 7 GRANDES TENDANCES DU MARCHE DU LONGBOARD
Suite à l’observation secrète des nouveautés des marques leaders,
nous pouvons isoler les sept tendances émergentes du marché du
longboard :
1. Spécialisation et sous-sections. L’Europe a parcouru un long
chemin depuis l’époque des boards premier prix “one-size-fits-all”
et les détaillants ont besoin de connaître leur clientèle pour ajuster
l’offre en conséquence. “Le marché du longboard est plus mature en
Europe qu’il ne l’est en Australie. Nous pensons que l’Europe a un
penchant beaucoup plus downhill que dropthrough et, par conséquent,
l’offre de shapes et de tailles est très variée”, explique Kris O’Brien,
Brand Director OBFIVE. Deux des nouvelles tendances incluent le
dancing et les commuter boards avec techno incorporée.
range.”
2. Ma deuxième board est une carver. Les consommateurs tendent
de plus en plus à constituer des quivers de boards adaptées à toutes
les situations. Nate, de Landyachtz le confirme : “Les consommateurs
commencent à collectionner les longboards et choisissent des shapes
spécifiques pour des styles de ride particuliers. C’est une très bonne
nouvelle pour 2016 car l’ensemble du marché mute du pratiquant
occasionnel qui cruise pour le fun au commuter puis au freerider
downhill”. Mindless Longboards suit cette
tendance : “Nos premiers prix pour les plateaux
twin tip, dropthrough et freeride sont plus
abordables qu’avant pour aider les consommateurs
à changer de board plus fréquemment et ajouter
des modèles à leur quiver personnel”.
3. Shapes : Drop-Thru is king! Alors que la
diversité ne cesse de grandir en termes de styles
de ride (voir 1.), il semblerait qu’il y ait un leader
incontestable des shapes, comme l’explique
Chris, de GoldCoast : “Chez nous, l’Europe vend
beaucoup plus de dropthrougths que les US !
L’impression générale est que nos ventes vont
glisser vers les modèles dropthrough et améliorer
notre prix de vente moyen.” Ce shape prend la
vedette à d’autres shapes jadis plus populaires,
nous dit Nathan Pauli, VP Sales chez Origin
Distribution (DB Longboards) : “Les shapes
twin tip dropthrough ont continué à gagner en
popularité et semblent attirer un nombre croissant
de nouveaux acheteurs qui, avant, auraient opté
pour une pintail”.
4. Détails élaborés dans le segment haut de gamme. La tendance
des laminés bois élaborés se poursuit, avec des finitions et des
impressions très soignées. Ross Bradley, International Sales Manager
Osprey, nous dit : “Pour 2016, nous avons introduit un mix encore plus
varié de styles et palettes couleur, incluant des motifs tie-dye et des
designs photographiques qui intéressent une clientèle longboard plus
large comme, par exemple, la demande croissante du marché féminin.
Nous avons une belle board découpée au laser dans nos modèles
premium, qui est très différente de tout ce qui se fait aujourd’hui”.
Pendant ce temps, Jucker Hawaii “travaille sur les matériaux écoconçus”.
Andreas “Maui” Maurmeir, de Sector 9 Europe,
voit que le milieu se diversifie en termes de styles
de ride et de produits : “L’Europe est de plus en plus
ouverte à des niches traditionnellement US comme
les plateaux mini freeride ou les modèles de park,
plus longs et sophistiqués. Il aura fallu beaucoup de
temps pour ça !”
“Nous n’aimons pas le plastique, même si dans certains segments la
tendance semble aller dans ce sens.” Chez Brunotti, les “matériaux
principaux sont le bois laminé 8 ply et la nouvelle construction
sandwich en fibre de bambou”.
5. La technologie est le futur. Dans la course à la R&D, Don, de
Loaded Longboards, observe avec le sourire : “La construction
thermoplastique, comme celle de Bustin, pourrait devenir le futur de
la construction composite. La construction hollowtech, comme celle
de Landyachtz, est superbe. L’utilisation de plastiques recyclés à
base de filets de pêche, comme ceux de Bureo, est inspirante. Et les
constructions de type ‘flat-bottom’, comme celles de Rayne et Icône,
sont ingénieuses. Chez Loaded, toutes nos boards sont frabiquées
avec une construction à base de taurine de mastodonte cloné croisé
avec une matrice nano-technologique en toile d’araignée”.
Marin, chez Rayne, est ravi car “notre base de clientèle perd toujours
la tête quand nous présentons les versions Dee-lite de nos boards, qui
sont aussi résistantes que les standard mais 15 % plus légères”.
56
photo: Landyachtz
tendances
6. Accessoires originaux. La couleur des roues apporte une touche
très 80’s et celles des skates montés sont souvent coordonnées.
Maui, de Sector 9, le confirme : “La couleur est de plus en plus
demandée. Les roues doivent avoir la même couleur que la board, etc.
Ceci en particulier dans les gammes classiques comme le carving ou
le cruising”. En même temps, Sector 9 “tue tout avec ses gants de
downhill et sliding”, nous assure Griffin Halpern, International Sales
Manager Sector 9. Et si les détaillants font le stock de gants, Nathan,
chez Origin, nous parle de la dernière technologie Atlas : “Le gant
Atlas Touch est compatible avec les écrans tactiles, c’est une première
dans les gants de downhill. Plus besoin de les enlever pour faires des
photos ou envoyer des sms !”
7. Eviter de tout faire. Pour les détaillants, le mantra à retenir pour
2016 est : “Connais-toi toi-même et tiens bien la ligne, au lieu de
vouloir tout faire”. Shane Maloney, de Madrid, le confirme : “Les
détaillants établis auront toujours un avantage, mais ceux qui ne font
pas attention au marché et à ses tendances pour ajuster leur approche
seront en danger de rater les ventes aux nouveaux arrivants qui
s’intéressent au sport”.
Avec le bon fit marques/détaillants, les dix prochaines années, dans
le marché du longboard, sont plutôt prometteuses. Maui, de Sector 9,
conclut : “Les gens ne veulent plus une seule board. Si vous arrivez
à les contenter avec leur premier achat, ils reviendront pour un
deuxième, puis un troisième. C’est ce qui fait qu’il soit aussi cool
de travailler avec des produits excellents et un bon marketing. Vous
vous identifiez à votre cible et vous faites que vos clients deviennent
fidèles.”
À RETENIR
25 % de croissance des ventes à date
PVP premium autour des 200¤
Saturation du marché US, l’Europe suivra-t-elle ?
Arrivée du public féminin sur le marché du longboard
Domination des shapes drop-thru
Coordination des couleurs
Beaucoup de mouvement dans le segment gants !
le skate aux J.O.
LE SKATE AUX J.O. 2020.
POUR OU CONTRE ?
La planche à roulettes deviendra-t-elle un sport olympique ? Et quel serait l’avantage pour les marques de skate ?
Rapport de Dirk Vogel.
Croyez-le ou pas mais la question d’inclure le skate aux J.O. est presque
aussi vieille que le sport en question. En 1965, John Severson, dans le
premier numéro de The Quarterly Skateboarder Magazine, a dit : “Nous
prévoyons un grand futur pour le sport, un futur qui pourrait aller jusqu’aux
J.O. C’est un sport beaucoup plus mesurable que le surf et, par conséquent,
il se prête mieux à la compétition”. Défendant le skate comme un “vrai sport”,
le rédacteur concluait : “La compétition devrait être un facteur très important
dans le skate mais il faudra de l’organisation et le support des participants”.
Ces deux composantes-clefs, organisation et support des participants,
sont les raisons principales qui expliquent que le skate ne soit pas sport
olympique, 50 ans plus tard. Au gré des années, les efforts organisationnels
n’ont pas porté leurs fruits alors que le ressenti des participants a oscillé
entre une opposition ferme et une indifférence totale, comme l’explique le
fondateur de MOB Skateboards, Christian Roth : “Aussi loin que je puisse
m’en souvenir, je n’ai jamais regardé les J.O. Je ne suis PAS DU TOUT
intéressé et je ne me rendrais même pas compte si le cirque complet venait
à disparaître.” Mais dernièrement, tous n’ont pas l’air aussi décontractés sur
la question…
Le nombre de voix contre les J.O. a augmenté depuis mai 2015, quand la
World Skateboarding Federation (WSF) a organisé le Global Skateboarding
Summit, à Istambul, Turquie, pour traiter des détails de l’inclusion du skate
aux J.O. avec des représentants du COI. Le 22 Juin, ce dernier a répliqué
avec l’inclusion des “sports à roulettes” dans la shortlist des nouvelles
disciplines pour Tokyo 2020.
Immédiatement, le net a pris feu face à l’outrage : “Les J.O. vont détruire le
skate !” commentait l’internaute Mei Phuk alors que les skateurs du monde
entier levaient les boucliers. Sur le site Care2, un activiste nommé “Clarky”
a lancé une pétition pour que notre passion reste en marge des J.O., parce
que “le skate n’est pas un sport”. Pour ajouter de l’huile sur le feu, la WSF
a publié en juillet un classement des meilleurs skateurs en street, vert, DH,
freestyle et slalom. Les réactions ne se sont pas fait attendre : “Slalom ? Mais
à quoi pensent-ils ?” ou, dit à l’anglaise : “WTF?” puis “WTF is the WSF?”
LES ACTEURS CACHES DERRIERE LES ACRONYMES
La WSF, fondée par l’ancien arbitre officiel de basket et organisateur
du World Skateboarding Grand Prix, Tim McFerran, est l’un des trois
grands acteurs qui luttent pour être reconnus Fédération Internationale
(FI) de Skate. C’est LE prérequis principal : tout sport a besoin d’un FI
pour s’occuper, en tant que corps gouvernant officiel et face au COI, des
vicissitudes organisationnelles comme les règles, les formats, le jugement
et les qualifications. Mais le terrain est glissant, comme l’explique Jörg
Ludewig, d’Urban Supplies : “Dans le snowboard, aux J.O., l’association des
snowboardeurs (ISF) a été supplantée par la FIS et ça n’a pas vraiment aidé
le sport”.
L’exemple du snowboard a été une sonnette d’alarme pour l’industrie du
skate : “La leçon principale est que nous avons été très patients et que nous
ne nous sommes pas pliés aux règles d’un organe gouvernant qui ne soit
pas en adéquation avec notre vision, à l’inverse de ce qui s’est passé avec le
snowboard et le ski. 20 ans se sont écoulés depuis et il a fallu beaucoup de
temps à l’industrie du snowboard pour changer le format et qu’il devienne
ce qu’elle aurait imaginé”, explique M. Vans, Steve Van Doren, avant
d’ajouter : “Il sera crucial de s’assurer que chaque composante du skate de
compétition ait des racines authentiques. Sans cette approche, nous risquons
notre réputation vis-à-vis de nos fans et notre légitimité en tant que sport
professionnel”.
‘ Mr. Vans’, Steve Van Doren : “Il sera crucial de s’assurer que chaque composante du skate
de compétition ait des racines authentiques. Sans cette approche, nous risquons notre
réputation vis-à-vis de nos fans et notre légitimité en tant que sport professionnel.”
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le skate aux J.O.
Jörg Ludewig, Urban Supplies : “Dans l’ensemble, on surestime les J.O. Le windsurf est, ou était,
aux J.O. et où est-il aujourd’hui ? Disparu ! Le skate, tout comme le snow et le surf, a grandi
grâce au feeling unique et fun qu’ils procurent, pas par leur présence à la télé.”
Face à la WSF, l’autre grand acteur est l’International Skateboarding
Federation (ISF), dirigée par Gary Ream et ayant le support d’une
grande partie de l’industrie. Grâce à un partenariat stratégique avec
la Street League Skateboarding (SLS), l’ISF propose à la SLS des
systèmes de notation instantanée pour le skate aux J.O. et suggère
que les SLS Super Crown World Championships deviennent le
système global de classification. Le troisième acteur est la Fédération
International de Sports à Roulettes (FIRS), l’ancienne IF officielle
pour le hockey à roulettes (c’est sûr qu’à côté la SLS devient
immédiatement plus attrayante !).
Mais rien n’est encore dit et, comme l’explique Kelly Bird, Global Brand
Manager Nike SB et membre du board de l’International Association
of Skateboard Companies (IASC) : “Ce que vous avez vu en Turquie
n’est qu’une partie d’un processus compliqué et très politisé pour
déterminer quel sera l’organe de gouvernance du skate une fois
prononcée son inclusion aux J.O. Je peux vous dire avec certitude que
ce ne sera pas le groupe que vous avez vu en Turquie”. Ceci étant dit,
voyons ce que les J.O. pourraient apporter à l’industrie du skate.
LES ARGUMENTS : POUR
Négocier depuis une position de force. Désespéré face au besoin
d’attirer une audience jeune, comme celle qui suit le skate (l’âge
moyen d’un téléspectateur des J.O. 2012 était de 49,4 ans – Nielsen
Data), le COI est prêt à écouter. “Je suis convaincu que les J.O.
ont besoin du skate. J’ai été engagé pendant près de dix ans dans
l’accompagnement de membres de l’industrie du skate pour qu’ils
comprennent notre vision de l’intégration du skate aux J.O.”, assure
Steve Van Doren.
Plus d’acceptation, plus de skateparks. Les J.O. pourraient augmenter
l’acceptation du skate par le grand public, qui ne le verrait plus
comme une tendance ou un jouet, nous dit Veith Kilberth, cofondateur
de Fine Lines Marketing : “Bien établir le skate peut être utile pour
créer de nouvelles infrastructures et attirer de nouveaux pratiquants.
L’acceptation peut marquer une différence décisive quand il s’agit de
mobiliser des investissements publics pour des projets liés au skate”.
Et le snowboard l’a déjà fait ! “Depuis que le snowboard est devenu
une pièce aussi importante des J.O., il n’était plus question de savoir
si, oui ou non, le skate en ferait partie, mais plutôt quand ce serait le
cas”, nous dit Kelly Bird. Antoine Soule, de DC, explique alors : “Le COI
reluque le skate depuis des années et a besoin de l’effet fraîcheur qu’a
apporté le snowboard aux J.O. d’hiver”.
Couverture médiatique massive. “L’évènement apporterait une
couverture médiatique massive sur tous les fronts : des pros, de la
performance sportive et des produits hardware et textile qui font vivre
l’industrie”, souligne Steve Van Doren, de Vans. Puis, Veith Kilberth,
de Fine Lines Marketing, souligne : “L’augmentation de la couverture
multiplie le potentiel marketing et l’intérêt voué au sport par les
grandes marques extra-sportives qui voudront s’engager dans le sport.
Ceci veut dire plus de budgets et plus de fonds investis dans le skate
business”.
LES ARGUMENTS : CONTRE
Plus de public ne veut pas dire plus de pratiquants. “Le snowboard
a gagné une très grande quantité de suiveurs pendant les J.O.
mais rien n’a changé en termes de participation active. Le nombre
de snowboardeurs ne cesse de décliner depuis des années”, nous
dit Jörg Ludewig d’Urban Supplies, pour ajouter ensuite : “Dans
l’ensemble, on surestime les J.O. Le windsurf est, ou était, aux J.O. et
où en est-il aujourd’hui ? Disparu ! Le skate, tout comme le snow et le
surf, a grandi grâce au feeling unique et fun qu’ils procurent, pas par
leur présence à la télé”.
Le branding est très délicat. Comme le souligne Franz Josef Hoeller de
Fresco Distribution, la question du branding peut être compliquée “à
cause des règles strictes de mise en avant des marques pendant
les J.O.”. Antoine, de D.C., le confirme : “En ce qui concerne les
marques, tout sera question de comment s’assurer une bonne visibilité
pendant les évènements en sachant que le COI a des règles drastiques
concernant la taille et le positionnement des logos. Nous pouvons
imaginer que le hardware et les chaussures ne pourront pas être
modifiés et resteront visibles”.
Choisir les bons formats. La télévision nationale a ses propres règles
quand il s’agit de sport et Christian Roth, de MOB Skateboards, se
soucie des formats : “Si vous voulez attirer une audience plus large,
vous devez réduire le skate à ses disciplines les plus spectaculaires
car la plupart des spectateurs sont passifs et ne pourront jamais
comprendre la technicité des tricks de skate. Il faudra donc une mégarampe et des compétitions de type Street League”.
Les majors en profiteront davantage. “Dans un certain sens, les
marques bénéficieront de la dynamique car le sport aura une
acceptation de masse, mais ce sera surtout une opportunité pour les
grandes marques plutôt que pour les petites marques de niche”, nous
explique F.J. Hoeller. Sur le même ton, Jörg Ludewig dit : “Bogner fait
des combinaisons de ski pour l’équipe allemande de ski depuis des
années, mais ils souffrent encore pour survivre. Je pense que les J.O.
peuvent renforcer quelque chose qui est déjà fort en soi mais je doute
qu’ils puissent renforcer quelque chose de fragile”.
LE FIN MOT DE L’HISTOIRE
Le COI va annoncer sa décision finale peu avant les J.O. de Rio de
Janeiro 2016. Indépendamment du résultat, il convient que nous
gardions un œil bien posé sur nos attentes, nous conseille Kelly Bird :
“Je ne vois pas trop d’inconvénients à l’entrée du skate aux J.O. mais
je pense que les effets collatéraux seront marginaux, dans le meilleur
des cas”.
En même temps, la culture skate core ne sera pas affectée non plus :
“Les J.O. ne changeront pas du tout l’aspect essentiel du skate. Si les
médias grand public poussent le skate avec la Street League et les
J.O. dans le sens de la progression, du sport et de la performance,
certains pans de notre communauté core seront attirés dans la
direction opposée, vers des aspects moins mesurables comme la
créativité et l’attitude anti-establishment. C’est la loi de la nature
dans le monde du skate et elle se conjugue au présent”, conclut Veith
Kilberth.
Veith Kilberth, cofondateur de Fine Lines Marketing : “Bien établir le skate peut être utile
pour créer de nouvelles infrastructures et attirer de nouveaux pratiquants. L’acceptation peut
marquer une différence décisive quand il s’agit de mobiliser des investissements publics pour
des projets liés au skate.”
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tendances
tendances
photos: Billabong
UN SOUFFLE RÉTRO
Ne serait-ce que par la tendance bohème, l’esprit des 70’s est à
l’œuvre dans ces collections 2016. On parle ainsi d’invitation à “un
voyage vers une époque où avoir l’air cool ne demandait pas d’efforts,
et dont le style est indémodable”, promet Kristy de Volcom, oui mais
“un esprit rétro et moderne, fait pour la plage comme le bitume”. Selon
Valérie de Rip Curl, “la jupe longue façon gitane” sera le must-have
de la saison, toute droit descendue des podiums des derniers défilés
de mode. Billabong penche davantage vers “la surf culture des années
80”, avec des “styles tropicaux vintage et intégraux, à base d’hibiscus
et d’imprimés géométriques en N&B”, des pièces confortables
adaptées “à une vie sur le littoral et faciles à porter”. Même clin
d’œil rétro chez Animal, dont les pièces en tricot à grosse maille et
autres franges viennent illustrer leur thématique Sunday Festival.
Chez les Californiens de Baja, l’inspiration sur les pulls provient
“de la Basse-Californie des années 70”, un côté rétro et naturel, en
un mot indémodable : “Le soir après une session de surf ou sur un
trottoir, vous avez besoin d’un pull confortable au look frais, c’est
ce qu’incarne le pull à capuche Baja”, fait remarquer Janne Karjula,
fondateur de la marque.
SUMMER, SUNSHINE, SURFING VIBES !
Tout semble couler plus facilement en été avec ces journées plus longues qui laissent le temps de travailler avant de s’adonner
à ses passions. Ce sont aussi plus d’opportunités de passer du temps en extérieur, avec des amis, ou encore des températures
plus chaudes qui permettent de se balader sans grand chose sur le dos. D’autant plus appréciable quand on est une
demoiselle… Et quelles tenues représentent mieux l’été que celles que l’on porte à la plage ? Rien ne vaut le surfwear pour vous
mettre automatiquement en mode vacances, surtout que ce n’est pas le choix qui manque !
Par Anna Langer
Qui dit moins de vêtements sur le dos en été, devrait dire également
un choix plus facile… Sauf que non. L’étendue de l’offre, des styles,
silhouettes et tendances différentes, transforme cette séance
d’habillage en véritable mission. Entre les nostalgiques des seventies
(Volcom), “les garçons manqués relax avec une touche tropicale”
(Animal), l’esprit voyage (Roxy), road trip (Urban Beach) ou encore
“rebelle” en noir et blanc chez Protest et Billabong, le choix semble
infini.
BEACH STYLE
Avec des collections pensées pour passer du temps sur le sable, les
stylismes s’inspirent sans surprise de la plage, à l’image de Rip Curl,
dont les créatifs se sont rendus au Mexique pour trouver l’esprit d’une
collection reflétant “la jungle sauvage et la vie hippie”, résume Valérie
Wieser, responsable du design pour les femmes. Urban Beach nous
embarque également sur “une aventure surf exotique, une plongée
dans les rivages tropicaux et sauvages de Copacabana”.
Bien entendu, cet esprit passe par toute une palette d’imprimés
et coloris tropicaux, une thématique récurrente dans toutes les
collections de l’an prochain. “Nous avons rendu hommage aux motifs
à fleurs, présents sur toutes les pièces de la collection, à travers
un style vintage hawaïen, aux verts puissants et autres imprimés de
plantes exotiques”, détaille Anjet Wesselink, responsable marketing
chez Protest. À la tête du design de Roxy, Marie Lauga ajoute que “les
motifs hawaïens et à fleurs font depuis toujours partie de l’ADN de
Roxy, et qu’ils seront donc présents sur cette prochaine collection”.
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Urban Beach a travaillé de son côté sur des “couleurs fortes et
saturées, ainsi que sur des graphismes foisonnants tirés tout droit
d’une jungle tropicale”, incorporant “des orchidées, la fleur nationale
du Brésil”. Même son de cloche chez Brunotti, où “les imprimés
tropicaux et vifs sont cruciaux pour un côté plus estival”, même si du
côté de Billabong, les palmiers sont revus en noir et blanc sur leur
collection capsule, à côté de “motifs à fleurs légèrement usés par le
soleil pour un look plus romantique.” Volcom revisite ce classique en
lui injectant le grain de folie qui caractérise la marque : “Les imprimés
tropiques classiques ont été découpés en morceaux et rassemblés à la
manière d’un puzzle géométrique”, explique Kristy Michaels, chef du
design féminin.
L’ESPRIT BOHÈME
De par la dimension voyage du surf, l’ambiance bohème, présente
depuis quelques saisons déjà, se marie plutôt bien à cette tendance
tropiques de 2016. Billabong injecte ainsi “des imprimés à fleurs vert
jade, pour le côté bohémien” sur sa collection Mystic Mama, tandis
que Rhythm cherche l’inspiration du côté de la Perse, avec des “des
textures ethniques à carreaux”. Roxy a retravaillé ses vêtements
les plus sport en pensant “aux caftans et tissus de la beach culture
des années 70”. Protest invite d’ailleurs ses clientes “à voyager
sur l’ancienne Route de la Soie en découvrant leur thématique
Caravanserai, inspirée par les grands rassemblements de marchands
qui avaient lieu jadis le long de cette fameuse route commerciale”,
décrypte pour nous Anjet Wesselink. Animal propose également de
photos: Brunotti
vivre “le rêve bohémien”, à travers des vêtements “monochromes
rehaussés d’éclairs fluo et de graphismes inspirés, le tout lorgnant
vers le vintage”, évoque Lucy Seaman, responsable du design femmes
et filles. Chez Urban Beach, on opte pour “une gamme de pièces au
style traditionnel bohémien, avec des détails de finition rétro”, résume
Emma Watkiss.
et les robes”, ajoutant qu’une nouvelle “polaire en viscose était en
développement, afin d’apporter un toucher plus doux et une fluidité
des plus féminines”, explique Valérie Wieser. Billabong a aussi recours
à “la viscose et au coton pour la fluidité qu’ils apportent”, tout comme
Rhythm avec “une grande variété de cotons légers et doux, ainsi que
des mélanges de coton sur les pièces tissés et les jerseys”, précise
Danielle Ciano, brand manager Girls. Enfin, Animal a retenu “des
polaires brossées très légères, des tissus au relief irrégulier, ainsi que
des fibres en modal et des mélanges coton/acrylique sur les tricots”.
“Nous avons rendu hommage aux motifs à fleurs, présents sur toutes les pièces de la
collection, à travers un style vintage hawaïen, aux verts puissants et
autres imprimés de plantes exotiques.”
Anjet Wesselink, Protest
DES SILHOUETTES EN MOUVEMENT
Pour un côté plage et confortable à la fois, les silhouettes se veulent
“flottantes” (Nikita), “relax et en drapés, envolées et féminines”
(Brunotti) ou encore “élaborées” (Roxy). Les robes tiennent une place
de choix chez toutes les marques et vont de la mini (Volcom) aux
coupes asymétriques (Billabong), en passant par les déclinaisons
longues mentionnées plus haut.
À ces tendances viennent s’ajouter “des débardeurs qui peuvent être
portés comme de simples tops ou par dessus d’autres hauts” (Nikita)
ou encore des “dos nu et pantalons pattes d’eph” (Volcom), “des
bermudas courts” (Rip Curl) et des grenouillères adultes à foison, sans
oublier “des blouses amples” et “des vestes aux nombreux détails
de finition” (Rhythm). Chez Roxy, Marie précise qu’ils ont assisté à
“une évolution sur le marché, avec l’emploi de codes issus du sport
sur tous les produits féminins” et, de ce fait, la marque n’hésite pas
à “mixer un haut très élaboré en tissu très léger avec un pantalon de
plage très casual et un joli sac ou bien une jolie grenouillère avec un
cardigan lâche et un chapeau en paille.”
TISSUS : UNE AFFAIRE DE TEXTURE
Cette tendance bohème se décline en “tissus au crochet très
romantiques et en dentelles” (Volcom), mais aussi en jacquard,
chambray et batiste, ainsi que gaze de coton, qui viennent donner
de la texture. Roxy consacre même une partie de sa collection à ces
textures, “tout en matières douces et tissées, en imprimés jacquard et
rayures, au côté très artisanal”, souligne Marie Lauga.
À côté de ces matières très “estivales”, on retrouve des “coton/
polyester et de la soie de bambou ultra-douce” chez Nikita, tandis que
Rip Curl mise sur la viscose “pour un tissu plus fluide sur les t-shirts
AVOIR VIVE ALLURE
Les couleurs seront vives ou ne seront pas, alors que les marques
n’hésitent pas à miser sur des “couleurs corail, orange pastel et rouge
vif” (Rip Curl), “des coloris pêche évoquant un lever de soleil ou
encore du lilas” (Rhythm), “des hibiscus éclatants et chauds, des verts
jade puissants ainsi que des couleurs rétro comme l’or, le doré rose”
(Billabong), ou d’autres nuances “de rose léger, de gris et de fruits
rouges” (Nikita).
S’agissant de surfwear, les allusions à l’eau ne sont jamais très loin,
et le turquoise est décliné sous toutes ses formes, voire associé à
d’autres coloris. “L’ocre, les beiges et le turquoise délavé viennent
compléter des couleurs plus fortes comme le rouge feu, le bleu cyan
ou un orange éclatant”, explique Kristy de Volcom. Marie de Roxy
confirme l’importance “du bleu marine et autres nuances de verts
pastels, contrebalancés par des éclats orange et tomate”. Le bleu se
décline en indigo (Rhythm) ou simplement en “différents bleus aux
touches fraîches” (Protest), tandis que Brunotti le transforme en “tiedye intégral”, quand il ne se retrouve pas sur “des pièces tropicales
multi-couleurs” et “des tons plus surf aux verts lagune et roses fluo.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Des silhouettes décontractées et des drapés
Des couleurs gorgées de soleil et des nuances de bleu mer
Un style bohème-gitane
Des imprimés à fleurs
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photos: T.C.S.S / Billabong
tendances
TENDANCES PE2016 : SURFWEAR POUR HOMMES
Alors que les marques de surf endémiques se lancent sur les chapeaux de roues dans la préparation du printemps/été 2016,
les premiers aperçus des collections révèlent une offre éclectique, avec de plus en plus de goût et qui se montre de plus en plus
fashion et cosmopolite. Sommes-nous en train d’entrer dans l’ère de la haute couture dans le surf ?
Compte-rendu des tendances par Dirk Vogel.
Quelle que soit la manière dont on l’approche, la mode pour hommes
est sous les projecteurs. Les hommes dépensent aujourd’hui
officiellement plus d’argent dans les vêtements que les femmes et,
selon les projections de FashionUnited, le prêt-à-porter pour hommes
contribuera pour près de 40 milliards de dollars dans les ventes
annuelles du marché international du vêtement en 2019.
Et, pour des raisons qui sont bien en dehors du spectre de cet
article, les hommes, de manière générale, développent leur goût pour
des vêtements plus raffinés et plus matures. Le streetwear a été le
premier à “grandir”, atteignant dorénavant un tel niveau que la scène
hip-hop abandonne les vêtements urbains en faveur d’articles de luxe
comme des vestes de moto vieillies à 1500 $, par des marques haut
de gamme comme Balmain. En conséquence, la scène streetwear est
actuellement en train de faire l’expérience de ce que le blog mode
“Business of Fashion” appelle le “Rise of Rap Couture”.
Surfant aussi cette vague de la haute couture, les vêtements de surf
pour hommes sont loin de la saison précédente en termes de coupe,
de matériaux et de style. La nouvelle barre se place très haut, avec
des niveaux de prix plus élevés, comme avec la marque de vêtements
de surf de Kelly Slater, Outerknown, qui a été lancée par le groupe
Kering : raffinée et cosmopolite, la première collection d’Outerknown
présente des chinos éthiques (185 $), des sweats en maille souple
(385 $), des sweats à capuche avec des motifs géométriques (425 $)
et des cabans à carreaux avec une coupe enveloppante (545 $). D’ores
et déjà, des magazines masculins comme GQ chantent les louanges
de la nouvelle collection qui, selon eux, rend le surf un peu moins
blaireau et cible un look qui “fonctionne à peu près partout”.
THEMES
Bien qu’il soit trop tôt pour proclamer la nouvelle ère de la “surf
coutures”, et que les sweats à capuche à 400 $ soient encore loin
d’un jean délavé à 1500 $ avec plein de trous, l’article de GQ tape dans
le mile : on s’attend à ce que le vêtement de surf fonctionne “à peu
près partout”, aujourd’hui, et pas seulement à la plage. Ce qui nous
amène sur la tendance principale de la saison : les vêtements de surf,
comme le formule très bien Urban Beach, “sont supposés s’adapter à
l’usage que l’on en fait, que ce soit du surf, de la détente sur la plage
ou un petit tour au bar plus tard dans la soirée”. Du point de vue des
collections, ce thème “jour et nuit” se manifeste dans des pièces
polyvalentes qui peuvent aller de la plage à la vie nocturne.
“Le tissu du T-shirt Hyperdry en fil bionique est fabriqué à partir de coton, de polyester et
de plastique recyclé à partir des déchets de l’océan. C’est un tissu Hyperdry qui sèche donc
extrêmement rapidement. Parfait pour un usage quotidien, mais aussi pour surfer ou pour
d’autres sports.” Jan Lindeboom,O’Neill.
65
tendances
tendances
photo: T.C.C.S
INFLUENCES
En termes d’influences, les marques de vêtements de surf s’inspirent
d’une grande diversité de styles différents. Dans sa nouvelle gamme
Surf Plus, Billabong “emprunte les coupes aux vêtements militaires et
marins, et les cuirs, les délavages et les textiles sont fabriqués dans
un esprit de résistance et pour un confort léger et fluide”. La musique
sera pour toujours une influence dans le monde des vêtements de
surf et The Critical Slide Society (TCSS) prend la voie subversive :
“La chanson de Serge Gainsbourg Sea, Sex & Sun est vraiment le
catalyseur de la collection cette saison. Cela reflète bien l’état d’esprit
de TCSS pendant les mois d’été. La gamme s’appelle effectivement
Hotel Particular.” Chaud hein !
Les marques trouvent une bonne partie de leur inspiration dans la
Beach Life californienne : celle d’avant comme celle d’aujourd’hui.
Juliana Dantas, directrice de la fabrication et de la distribution de
vêtements chez SUPERbrand : “Le thème principal de la collection
s’appelle Sea Culture, ce qui incarne la beach vibe moderne de la
Californie du Sud, avec une notion de fun beach cruising ramenée à
aujourd’hui”. En se retournant vers le passé, l’inspiration initiale de
Baja Clothing pour ses pull-overs s’est faite dans l’esprit de la Baja
California des années 70. Par exemple, dans une soirée, après un surf
ou en ville, un pull-over au look sympa et confortable est toujours
bienvenu, et c’est là où excellent les sweats à capuche Baja.
Afin de vous garder vêtu 24 heures sur 24, la Critical Slide Society a
créé la veste Jumble Jacket et le Cotton Gauze à manches courtes qui
“peuvent se porter la nuit ou peuvent s’enfiler rapidement pour aller
à la plage”. Baja Clothing, en Finlande, suggère leur sweat à capuche
appelée Baja comme compagnon de toujours : “C’est un article pour
de nombreuses situations, parce qu’il offre une grande capuche, une
poche kangourou et des couleurs très fraîches.
C’est la veste idéale pour les festivals, pour les nuits de printemps et
d’été, pour la plage et même pour la vie urbaine !”
En parlant de vie urbaine, Quiksilver segmente sa collection Stay High
selon les deux moitiés de la journée, avec les divisions AM et PM :
“A travers la division AM, nous proposons des vêtements de plage
avec des couleurs plus légères et atténuées, des délavages sympas,
des graphismes un peu plus enjoués et colorés, ainsi qu’une gamme
très spécifique de boardshorts. La partie PM se tourne vers une
direction plus créative et nous permet de taper dans du streetwear et
de commencer à injecter un peu les tendances sur lesquelles on ne
capitalisait pas auparavant.”
COULEURS
La tendance en termes de coloris pour 2016 couvre trois différentes
zones, que le directeur du design chez Brunotti, Joffrey Delfgaauw, a
justement divisé en trois collections : “Blu Italiani incarne les racines
italiennes associées à la couleur bleue de la mer, que nous adorons.
La Giungle Surf représente la jungle près des plages avec de vifs
imprimés tropicaux pour une ambiance estivale. Enfin, Spiaggia Della
Sardegna présente des classiques de plage avec des couleurs surf
estompées par le soleil”.
Ces tendances de couleurs sont reprises par les autres marques, on
trouve par exemple des couleurs primaires blanchies par le soleil
et des couleurs néon chez Billabong, ou une palette de couleurs
océaniques dans la nouvelle gamme de Protest : “de beaux bleus
lagons très profonds, des oiseaux tropicaux ainsi que des coquillages,
le paradis d’une île déserte, la collection Marooned introduit la notion
de naufrage dans la gamme avec des graphismes esthétiques, ainsi
que des imprimés sur le thème”.
Toujours fidèle au penchant du surf pour donner un peu de piment à
toute l’histoire, une touche de couleurs pop est toujours d’actualité.
Adam, chez Dakine, nous éclaire à ce sujet : “Les couleurs pour le
printemps été 2016 sont un mélange de neutres très faciles à porter
avec des couleurs vives athlétiques comme le Souffre et le Bleu
Néon”. Juliana, chez SUPERbrand, nous fait part de la couleur qui
sort son épingle du lot : “Je vois beaucoup de nuances d’orange dans
les collection printemps été 2016, dans les coloris chauds comme
dans les plus froids”. Attention à l’orange donc ! De manière plus
subtile, les marques de surf s’inspirent du mouvement “street goth”
avec des imprimés noirs sur des T-shirts blancs. Nicholas Perceval
chez Billabong le confirme : “Le T-shirt Rapture SS dans la gamme
Garage s’inspire du punk free surfeur Creed McTaggart, avec des
formes géométriques qui impriment le noir et le blanc d’illusions
psychédéliques”.
“Inspirée par les cultures skate et le milieu de la moto café-racer, c’est une gamme qui
est principalement noire et blanche, avec un sens de la symbolique et
une attitude des rues de Los Angeles.”
Anjet Wesselink chez Protest.
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“La chanson de Serge Gainsbourg Sea, Sex & Sun est vraiment le catalyseur de la collection
cette saison. Cela reflète bien l’état d’esprit de TCSS pendant les mois d’été. La gamme
s’appelle effectivement Hotel Particular.” The Critical Slide Society.
MATERIAUX
Au final, rien ne justifie plus le prix et la qualité d’un vêtement que
ses matériaux. Les trois tendances principales pour le printemps été
2016 sont les matériaux techniques pour la performance active, les
tissus éco-responsables et les matériaux haut de gamme, ou encore les
mélanges de matériaux, pour un look plus riche. Pour la marque O’Neill,
innovatrice de tout temps, les matériaux techniques sont une évidence.
Jan Lindeboom, Category Manager pour le surf, les vêtements et les
chaussures pour hommes chez O’Neill, est à fond sur la “technologie
Hyperdry en collaboration avec le LIQUIPEL, un tissu qui sèche super
vite avec des nanotechnologies. Le tissu du T-shirt Hyperdry en fil
bionique est fabriqué à partir de coton, de polyester et de plastique
recyclé à partir des déchets de l’océan. C’est un tissu Hyperdry qui
sèche extrêmement rapidement. Parfait pour un usage quotidien, mais
aussi pour surfer ou pour d’autres sports”.
En parlant de plastique recyclé, les tissus réutilisés et éco-responsables
trouvent leur place dans de nombreuses collections. Les matériaux écoresponsables étaient, il y a encore peu de temps, réservés au très haut
de gamme mais, aujourd’hui c’est du mainstream dans les collections
de surf. Baja Clothing, basée en Finlande, va encore plus loin et indique
qu’ils n’utilisent “que des matériaux éco friendly”.
La troisième tendance majeure dans les matériaux se résume bien
par le mot “fabrication”, qui décrit une manière d’utiliser les tissus
et les textures pour une finition qui permet aux clients de “sentir la
différence”. La fabrication est une tendance cruciale chez The Critical
Slide Society : “Nous utilisons une grande diversité de cotons et de
mélanges, avec différentes densités et fabrications afin de garantir que
la sensation au toucher soit parfaite sur toute la collection. Le lavage ou
le délavage jouent aussi un rôle important dans la fabrication, il s’agit
de la qualité du lavage et de l’effet que l’on peut en tirer”.
COUPES ET SILHOUETTES
Maintenant que les vêtements de surf peuvent se porter de manière
continue entre la plage et la soirée, les coupes et les silhouettes
se voient tout de même légèrement modifiées dans de nombreuses
gammes. (Et c’est d’ailleurs une très bonne nouvelle pour les
revendeurs, parce que le fait d’essayer les vêtements va ainsi devenir
une étape nécessaire pour trouver la coupe idéale. Il ne reste plus qu’à
s’assurer qu’ils achètent ce qu’ils essayent !) Iron & Resin a trouvé
le bon filon dans le segment des pantalons : “Notre pantalon Chino
Engineer et notre short sont vraiment tout-terrain ! Ils peuvent se porter
autour du feu de camp où sont suffisamment habillés pour sortir un soir
avec votre partenaire. La toile en tissu brossé de 8,5 oz s’améliore avec
les lavages et l’utilisation”.
Même l’humble T-shirt se voit entièrement revisité, avec de nouvelles
coupes, et des couleurs fidèles aux tendances. Chez Protest, la
directrice du marketing, Anjet Wesselink, explique la mouvance actuelle:
“Aujourd’hui, nous observons une grande diversité de T-shirts, en
conséquence nous avons revisité les nôtres : nous avons un petit peu
rehaussé et étendu la gamme avec des variations du col, des délavages
et des fils différents, avec des imprimés colorés sur l’ensemble, même
sur les poches, des rayures, le look vieilli ou le look à l’envers. Il y en a
pour tous les goûts”.
Finalement, il ne faut jamais oublier de faire ses étirements après
une journée intense. Le nouveau mélange de tissus stretchs et actifs
avec une coupe très contemporaine se retrouve dans la gamme Street
Trunks de Quiksilver : “Par exemple, le short Yoke Cracked présente une
couleur unie et une coupe droite, avec un imprimé sur la taille, ainsi que
tout ce qu’il faut pour un bermuda : des poches multifonctions dans une
coupe décontractée, un sergé coton stretch et un style streetwear relax
qui s’inspire du surf”.
IMPRIMES ET MOTIFS
Les imprimés à fleurs et les imprimés hawaïens continuent de fleurir un
peu partout, avec des touches subtiles. Chez Brunotti, ces motifs aident
à exprimer les racines italiennes de la marque, comme Joffrey l’explique
: “Les imprimés et les motifs sont très importants. Un des imprimés
principaux que l’on utilise est un imprimé tropical avec des feuilles
d’olivier et de basilic. C’est un imprimé tropical italien !” Chez Protest,
l’imprimé Jungle “injecte une sensation vintage et hawaïenne, avec de
la verdure et des imprimés photographiques de plantes, de feuilles et de
fleurs exotiques.”
Pour rappeler un peu ce que l’on a dit sur la tendance noir et blanc, la
collection Rebel Pack de Protest, présente des graphismes “inspirés par
les cultures skate et le milieu de la moto café-racer. C’est une gamme
qui est principalement noire et blanche avec un sens de la symbolique
et une attitude des rues de Los Angeles”, nous explique Anjet
Wesselink. Les imprimés géométriques, principalement des triangles, se
voient de plus en plus dans les collections, comme la gamme Garage de
chez Billabong.
Mais, en dépit de coloris subtils et de design assez matures, le T-shirt
très classique avec un message fort inscrit dessus est toujours en
vogue pour les collections de vêtements de surf printemps/été 2016. On
remarque le slogan emblématique Live Fast Die Shredding sur le T-shirt
de TCSS et la collaboration artistique de Billabong avec Ornamental
Conifer, l’artiste Nicolai Sclater, qui présente des slogans comme Shape
Up or Ship Out! pour une bonne dose de surf attitude.
Donc voilà, attitude et surf style jour et nuit, sont toujours plus
importants que de jouer le jeu de la haute couture. Ce qu’il y a d’encore
plus rassurant, c’est que les marques se targuent d’offrir une véritable
valeur pour l’argent que l’on paye. Donc non, pas de jeans à 1500 $ de
sitôt. Chris chez Iron & Resin conclut : “Les tissus que nous utilisons,
que ce soit la toile du Union Work Pant, le jean de la veste Scout,
jusqu’aux toiles de batiste et aux sergés des pantalons, et la liste
continue, sont des tissus de bien meilleure qualité que nos concurrents
pour des niveaux de prix similaires”. Sur cette note finale, le surf est
bien loin de la Rap Couture, où les choses sont jolies parce qu’elles sont
très chères, et pas l’inverse.
HIGHLIGHTS
Taillé pour les journées comme pour les soirées
Le voyage, la mer et la culture plage de la Californie des années 70
Matériaux “pour sentir la différence”
Blanchi par le soleil et délavé
Des silhouettes matures et près du corps avec du stretch
Des imprimés géométriques en noir et blanc
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photo: Burton / Eastpak
tendances
SACS À DOS URBAINS & BAGAGES DE VOYAGE
TENDANCES PRINTEMPS-ÉTÉ 2016
Nous souhaiterions tous passer davantage de temps bercés par les vagues en Indonésie ou dévalant des pentes
fraîchement enneigées en Alaska. Malheureusement, la grande majorité d’entre nous passe ses journées au travail, ou
à s’y rendre. Et, quand enfin l’heure du voyage sonne, le trajet en lui-même devient une aventure. Dans tous les cas de
figure, voyager fait partie intégrante de la pratique des boardsports.
En vue de la saison printemps-été 2016, SOURCE s’est penché sur une catégorie en pleine explosion chez de nombreuses
marques, alors que celles-ci considèrent l’importance de la bagagerie aux yeux de leur clientèle.
Par Harry Mitchell Thompson.
PRÉSENTATION DU MARCHÉ
Marc-Alexandre Ducoté, chef de produit monde pour les accessoires
chez Quiksilver, identifie sa clientèle comme des “surfeurs, skateurs
et snowboardeurs en mouvement permanent, pour qui les allersretours maison-boulot sont comme une seconde nature. Cela
correspond à leur mode de vie. Posséder un sac à dos de qualité
supérieure, tout comme pour les bagages de voyage, fait partie de
leurs besoins au quotidien, et par conséquent, nous nous devons
d’exceller dans cette catégorie.”
Pour Billabong, cette catégorie justement leur permet de “démontrer
tout le savoir-faire en matière de produits techniques, alors que la
marque est déjà réputée pour ses combinaisons”, explique Alexandre
Berthonneau, chef de produit Outerwear et Accessoires. Pour d’autres
comme Dakine, cela fait même partie de leur ADN : “Au fil des ans,
Dakine s’est imposé en leader sur les sacs techniques urbains ; c’est
notre identité et là où nous faisons la différence par rapport aux autres
marques.”
Nixon considère cette catégorie comme un prolongement de leur
activité montres, “en traduisant l’histoire de Nixon et son ADN dans
les designs de bagagerie”, affirme le chef de produit accessoires, Ryan
Martinez. Pour Burton, ce segment est tout simplement “une évidence
et une partie très concrète en snowboard, un besoin pour grimper sur
les sommets : le voyage est inhérent à la pratique du snowboard.”
SEGMENTATION DES GAMMES
Les Suédois de Douchebags par exemple font la différence entre
les sacs à dos et ceux à roulettes, tandis que Nixon différencie ses
bagages entre ceux destinés “aux voyages au long cours, aux voyages
d’une semaine et aux escapades d’un week-end”. Chez Dakine,
la collection se divise entre les bagages à main et ceux de plus
grand volume, alors que Quiksilver fait le distinguo entre “produits
techniques et loisirs”, eux-mêmes séparés par une échelle qualitative
“bon/mieux/excellent”.
Quant à Poler Stuff, la marque voit les choses un peu différemment:
“Nous n’essayons pas tant de segmenter notre offre de sacs, mais
davantage de combler ce fossé entre eux, en proposant des sacs
multifonctions, inspirés par les modèles outdoor, et transposés sur
des sacs modernes pour le quotidien.” Heimplanet va encore plus
loin : plutôt que de proposer différents sacs pour différents usages
(montagne, camping, voyage, trajets urbains), ils ont opté pour une
gamme offrant plus de flexibilité, sachant que lors d’un seul et même
voyage, les utilisations peuvent varier.
Ainsi les sacs se font modulables, capables d’embarquer des espaces
de rangements supplémentaires.
“surfeurs, skateurs et snowboardeurs en mouvement permanent, pour qui les allers-retours maison-boulot sont
comme une seconde nature. Cela correspond à leur mode de vie. Posséder un sac à dos de qualité supérieure,
tout comme pour les bagages de voyage, fait partie de leurs besoins au quotidien,
et par conséquent, nous nous devons d’exceller dans cette catégorie.”
Marc-Alexandre Ducoté, chef de produit monde pour les accessoires chez Quiksilver
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tendances
SACS URBAINS
La majorité des marques proposent des housses pour ordinateur
portable afin que les utilisateurs puissent transporter leur outil de
travail en toute sécurité, à l’image de Nixon et de son sac Shadow dont
le compartiment principal est en néoprène afin de “donner au sac une
capacité de compression/extension, et ainsi de maximiser le volume
utile sans faire porter plus de pression sur les fermetures éclair du
compartiment principal et éviter qu’elles n’explosent, assurant une
meilleure durée de vie au sac.”
Quant à Burton, la marque a combiné les besoins du trajet urbain à
ceux du snowboard, avec “des sangles de portage pour une planche
sur les sacs de snow, et des housses d’ordinateur sur certains
des sacs scolaires et sacs de voyage. Les nouveaux sacs urbains
disposent d’espaces de rangement pour antivol en U, des poches
bâchées pour une meilleure étanchéité, ainsi que d’autres tissus de
type imperméable.”
Pour Poler Stuff, la facilité de rangement est primordiale : “L’accès à
vos affaires se fait par le haut ou via le large zip situé sur le devant du
sac, afin de ne pas avoir à tout vider pour attraper les objets logés au
fond du sac.”
La plupart des marques optent également pour des sangles d’épaules
ergonomiques, voire des sangles frontales additionnelles au niveau
du sternum chez Quiksilver, “pour soulager une partie du poids sur
les épaules”. À cela viennent s’ajouter des poches doublées pour les
effets de valeur et des micro-compartiments intérieurs pour organiser
le rangement des petits objets. Quant à Billabong, son sac Apex Boa
lui a même valu une récompense lors des ISPO Awards. Ce produit
sorti de leur Adventure Division s’appuie sur le système de fermeture
Boa au niveau des sangles et le sac dispose en outre d’un dispositif
d’évacuation de l’eau pour les combinaisons : une fois la combinaison
logée dans sa poche amovible, il suffit d’ouvrir le bouchon pour vider
l’eau restant au fond du sac.
Beaucoup y vont de leur petite valeur ajoutée, quand il ne s’agit pas
de les cumuler, à l’exemple de Dakine : “Housse rembourrée pour
ordinateur (aux normes américaines TSA), housse pour iPad (Mini et
Classic), poches accessoires (mobile, stylos, cartes professionnelles),
poche pour bidon/bouteille, poche doublée pour lunettes, etc. Sur son
offre haut de gamme (Network II), on trouve également un nouveau
dossier de sac en matière respirante.” Electric quant à elle propose un
étui compressible pour masque de snow, des sangles renforcées pour
porter un skate et une fermeture de type roll-top pour l’étanchéité.
Chez Douchebags, on se félicite de la légèreté des produits et de leur
niveau de protection : “Nous travaillons avec les meilleures usines
en termes de sacs à dos et, en plus du niveau de qualité, on retrouve
ce design très scandinave auquel nous tenons tant”, raconte Truls
Brataas, fondateur et PDG de la marque.
VOS BAGAGES SONT AVANCÉS, MONSIEUR !
En matière de bagagerie de voyage, personne n’ose prétendre
réinventer la roue et les marques préfèrent revisiter leurs succès
passés et peaufiner leur offre à travers de subtils détails. Ainsi,
Billabong mise sur la manœuvrabilité en vue des voyages de longue
durée : “Les sangles de compression et de multiples poignées
permettent d’attraper le sac de n’importe quel côté, sans oublier la
présence de compartiments intérieurs, de sac à linge amovible, de
poches extérieures, dont une pour papiers d’identité.” Chez Quiksilver,
le discours mise sur “une gamme lifestyle et légère, disponible dans
trois volumes différents, et qui se distingue par des caractéristiques
haut de gamme telles qu’un fond de sac moulé et léger ou encore des
roues de skate.”
Poids lourd de la catégorie, Dakine met l’accent sur la robustesse
et le côté pratique de sa gamme. Son “split design”, à savoir un sac
qui s’ouvre sur deux compartiments distincts, est désormais devenu
un standard chez de nombreuses autres marques et Dakine continue
à le proposer, ainsi que des roues de premier choix et une poignée
télescopique. Nixon aussi met en avant la robustesse de sa bagagerie
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à travers “des poignées rétractables en aluminium pour la mobilité
et la légèreté, et des roulements ABEC 5 sur toutes les roues de la
gamme, pour un transport en toute facilité.”
Douchebags et Eastpak proposent toutes deux une nouvelle génération
de coques sur leurs bagages afin d’apporter davantage de protection
aux affaires de leurs clients. Pour Burton, la meilleure façon de
démontrer sa confiance dans sa bagagerie est d’y apporter une
garantie à vie. Quant à Eastpak, la marque s’embourgeoise en 2016:
“Nous proposons désormais des modèles à deux et quatre roues, à
un ou deux étages, des sacs marin type duffel bags ou façon chariot
rigide, dont nous avons également décliné le style sur des cabas et
accessoires.”
ESTHÉTIQUE
Les marques de boardsports savent aussi se faire remarquer sur
d’autres marchés, comme le décrit Ryan de Nixon : “Nous rencontrons
un certain succès sur des marchés hors action sports, tout en
connaissant une croissance interrompue sur notre cœur de cible.”
Pour ce faire, la marque utilise “des coloris noirs feutrés pour le
corps principal des bagages, relevés par des touches colorées,
permettant ainsi à la collection de créer un certain effet de surprise
qui correspond à l’image de Nixon.”
Du côté de Billabong, on opte pour des tons plus en douceur, plus
automnaux, sur leurs modèles les plus techniques/pratiques, qui
viennent s’ajouter à un stylisme d’inspiration plutôt vintage. Chez
Burton, on mise sur la multiplicité, avec “de nombreux types différents
de fabrication, des designs surprenants et des coloris rafraîchissants,
le tout venant illustrer l’idée d’un mode de vie actif et flexible.”
Eastpak mise sur ses grands classiques, remis en scène à travers un
grand nombre de nouveaux coloris et imprimés.
Alors que Quiksilver prend un nouveau virage au niveau créatif, c’est
du côté du Brésil que sa gamme de bagages lorgne pour le printempsété 2016, multipliant les clins d’œil au street art et au graffiti
brésiliens, tout en jouant sur ce pays de contrastes, entre vie diurne et
nocturne, plages et favelas.
DES BAGAGES POUR QUELLE CLIENTÈLE ?
Chez Quiksilver, le cœur de cible se situe dans la tranche d’âge
18-25 ans, comme chez Dakine ou presque, cette dernière visant les
15-25 ans tout en faisant remarquer qu’elle propose des produits
pour les 7 à 77 ans. Nixon se positionne sur les 18-50 ans, c’est-àdire des lycéens aux adultes actifs, alors que Poler Stuff préfère se
concentrer sur les 18-35 ans et plus, là où l’on trouverait “de jeunes
hommes et femmes ambitieux à la recherche d’aventures”. Avec le
recul, Burton s’est aperçue que “l’âge de ses clients n’a pas beaucoup
évolué, mais que les goûts en général s’orientent vers des choix plus
adultes”. Douchebags fait part du même sentiment, visant “le voyageur
moderne”.
Pour Heimplanet, l’âge n’est qu’un nombre, préférant “se concentrer
sur le mode de vie et la mentalité” de son cœur de cible. Enfin,
Eastpak ajoute sur le même ton que l’on ne devient vieux que dans
sa tête, alors que la marque cible “les jeunes urbains actifs ou les
universitaires, même si nous serions ravis d’élargir cette cible à tous
ceux qui ont conservé l’esprit jeune ! “
CE QU’IL FAUT RETENIR
Des étuis rembourrés pour ordinateurs portables
Des roues de skate et poignées télescopiques
Des produits destinés au “voyageur moderne”
Les 18-25 ans comme cœur de cible
tendances
tendances
Nous produisons des boards gonflables qui donnent au rideur une expérience unique. Nous le faisons en nous
concentrant sur tous les aspects du design et de la construction. Nous ne nous laissons pas distraire par d’autres
technologies ni par le besoin de fabriquer pour d’autres sports.
photo: Red Paddle
Que peut apprendre le SUP des autres boardsports ?
Maintenir le sport à la portée de tout le monde est notre principal
intérêt et c’est ce que le SUP peut apprendre de beaucoup d’autres
sports. Souvent, on a tendance a vouloir conduire le développement
d’un sport vers sa pratique haut niveau et on tend à négliger le rideur
qui n’est là que pour s’amuser. Nous aimerions continuer à parler au
paddler qui aime le sport pour toutes les expériences positives qu’il lui
procure, plutôt qu’à la minorité qui se concentre sur les aspects les plus
extrêmes de la pratique.
SUP FOCUS
JOHN HIBBARD,
COFONDATEUR DE RED PADDLE CO.
Quand vous pensez aux poids lourds de l’industrie du SUP, peu de marques viennent à l’esprit, mais quand vous posez
le regard sur les innovations de ces dernières années, peu de noms surgissent qui soient plus adaptés à cette première
interview SUP de John Hibbard. C’est est un grand visionnaire qui, en plus d’être le fondateur de Red Paddle Co., est aussi
un développeur produit de grand talent. Il a aidé l’industrie à progresser grâce à des innovations intelligentes. La première
est la pompe SUP la plus recherchée : la Titam Pump à deux chambres. Une autre innovation de Hibbard a été le système
patenté Rocker Stiffening System. Deux batteries en fibre de verre glissent dans une poche spéciale en PVC et augment la
rigidité longitudinale de la planche. L’an dernier, cette invention
lui a valu le prix “Coolest Gear of the Show”, au Paddle Expo de Nuremberg.
Hibbard confie à SOURCE comment ils supportent le marché, sa vison sur le futur du sport et sur l’importance des
ressources à disposition représentées par l’ouverture de nombreux centres SUP dans tous les environnements aquatiques.
Interview de Robert Etienne.
SVP, présentez votre parcours professionnel et dans les boardsports.
Mon engagement dans les boardsports remonte à mon plus jeune âge,
quand je ridais des planches “maison” avec mon père pendant les
vacances d’été. Au début de mon adolescence, j’ai commencé à surfer
de “vraies” planches de surf et j’ai commencé le windsurf. A la fin
de mon adolescence, j’ai obtenu le plus haut degré de BE Windsurf
et je passais les journées “sans vent” à gérer une école de wind et à
travailler dans le shop du coin. A 20 ans, je suis devenu windsurfeur
professionnel pour suivre le Tour PWA et le tour national. J’ai été
Champion de Grande-Bretagne de vagues, en 2007. C’était le moment
idéal pour arrêter la compétition. J’ai alors créé Red Paddle Co. en
2008 et je ne me suis jamais retourné depuis !
En quoi votre marque est-elle différente sur le marché du SUP ?
Nous ne vendons que des boards gonflables. Ceci fait que nous
soyons assez uniques car nous sommes une de rares marques qui se
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concentrent sur cette technologie. Il y a des “marques” qui ne font que
du gonflable mais il s’agit juste de fabricants qui apposent leur logo
sur des produits développés pour le compte d’autres marques.
Nous produisons des boards gonflables qui donnent au rideur une
expérience unique. Nous le faisons en nous concentrant sur tous les
aspects du design et de la construction. Nous ne nous laissons pas
distraire par d’autres technologies ni par le besoin de fabriquer pour
d’autres sports.
Ça, c’est une première raison.
L’autre, c’est que nous avons une approche différente du SUP. Nous
l’avons toujours vu comme un sport de masse, et notre gamme de
produits et notre marketing se sont toujours adressés à ce type de
clientèle. Notre ressenti a toujours été que trop d’entreprises ont une
approche performance du SUP, quelque chose qui ne veut rien dire
pour le client moyen.
Que doit faire l’industrie du SUP pour faire grandir le marché ?
Continuer à éduquer les gens à tous les niveaux. Vous n’avez pas besoin
de vivre dans un paradis pour faire du SUP. Il faut encourager les gens
à accéder aux étendues d’eau locales et leur montrer que l’on peut
faire du SUP partout. Le SUP est le vélo de l’eau. La plupart des gens
vivent près de bonnes zones de SUP et ne le savent même pas. Il y a
trop d’images de spots idylliques et d’action extrême qui ne donnent pas
aux gens le bon message ni la bonne compréhension des endroits où ils
peuvent pratiquer.
Quelle est votre idée d’un shop spécialisé ?
Ces gars sont des bons et la plupart connait très bien son marché.
Souvent ils sont passionnés de SUP et ils seront souvent le meilleur
endroit pour trouver de bons conseils. Le seul risque que je vois avec
eux, c’est s’ils se lancent dans le SUP trop tôt, avant qu’il ne prenne.
Nous en avons vu pas mal venir et repartir car le volume de ventes
n’était pas ce qu’ils avaient attendu, mais ceux qui ont tenu sont
maintenant capables de toucher des bases de clientèle plus larges. Il
est évident que ne vendre que du SUP suppose que vous ne pouvez pas
vous endormir. Vous devez être connecté en permanence aux nouveaux
clients et organiser sans cesse des choses comme des sorties
nocturnes pour attirer de nouveaux clients.
Les shops de vente en ligne sont-ils une menace pour les magasins
spécialisés ?
A moins qu’un site de vente en ligne ne fasse que du prix, pour vendre
le moins cher, je pense que pour survivre il faut être expert en SUP. Je
pense que vous allez trouver beaucoup de shops de vente en ligne qui
passent beaucoup de temps à discuter avec leurs clients potentiels, que
ce soit au téléphone ou par mail, pour leur donner des conseils sur ce
qu’ils peuvent acheter.
Le commerce en ligne est là et il a aussi ses défis, comme les shops
en dur. Comme ils ne peuvent pas emmener les gens faire du SUP, ils
seront jugés sur leurs connaissances et leur expertise. C’est là qu’ils
auront du succès ou pas.
Si acheter un SUP était une décision simple, il est évident que les
détaillants en ligne auraient leur mot à dire mais, comme ça exige
beaucoup de recherches de la part des consommateurs, la donne est
assez équilibrée. Les magasins en dur ont souvent une bonne présence
en ligne aussi. Le conseil que les gens trouvent en ligne, sur leur site,
c’est ce qui les incite à leur rendre visite sur place, pour avoir plus de
conseils et d’expérience sur le sport.
Tout le monde a besoin d’un site et tout le monde a besoin de
promouvoir les bénéfices de la vente en ligne. Les spécialistes et les
shops en dur ont beaucoup à offrir en termes de service client et, s’ils
savent le promouvoir comme il faut, ils auront une grande valeur ajoutée
à leur actif.
Que faites-vous pour aider les magasins en dur ?
Nous encourageons tous nos distributeurs à offrir des services de démo
aux détaillants en dur pour les aider à organiser des sorties nocturnes
et des évènements. Nous travaillons aussi sur un pack de formation
pour shops physiques qui leur permettra d’apprendre davantage sur
Red, à mieux se préparer et à vendre nos produits plus facilement.
Nous avons beaucoup plus de magasins en dur que de purs players de
la vente en ligne qui vendent nos produits. Nous nous assurons que les
shops physiques ont toutes les connaissances nécessaires pour vendre
correctement. Nous allons investir beaucoup de ressources dans ce
programme de formation.
Quelle décision avez-vous prise qui ait eu le plus grand impact dans
votre entreprise ?
Nous avons toujours voulu gérer le design et la fabrication. Nous
n’avons jamais voulu être un fabriquant de produits standard,
génériques. Depuis le premier jour, nous voulions développer des
boards, des pompes, des housses, etc. pour créer des produits qui
nous satisfaisaient pleinement. Récemment, nous avons gravi un
nouvel échelon dans ce sens et nous avons créé notre propre usine de
fabrication.
Comme la demande de nos produits augmente, il nous faut l’attention de
tous et ceci inclut l’équipe qui fabrique nos planches. Dans la plupart
des usines, les travailleurs font des boards un jour puis autre chose
le lendemain. Dans ces conditions, garantir la finition, la qualité et les
délais est un véritable défi.
Pour 2016, nous avons fait un grand pas en créant une ligne de
production spécialisée. Ça veut dire qu’elle tourne en permanence et
que les travailleurs ne font que nos boards. Ceci nous donne un grand
niveau de contrôle sur toutes les variables et nous permet de garder les
portes fermées à double tour pour nos projets d’innovation.
Où voyez-vous le SUP dans les 5 prochaines années ?
Le futur est très excitant. Je ne crois pas que nous ayons encore sondé
le véritable potentiel du sport. Je vois le SUP devenir de plus en plus
grand public, pour aider les gens à profiter de l’air pur. Ce sera comme
prendre son vélo pour faire un tour dans la campagne mais, à la place,
sur un SUP. Et il est fort probable que tous ces gens ignorent toujours
qu’il soit possible d’être Champion du Monde de SUP ! D’ailleurs, il faut
que je vous laisse, je dois rencontrer un ami pour traverser la baie en
SUP et aller boire une bière au bar de l’autre côté. Mon pote, d’ailleurs,
n’aurait jamais l’idée de faire une race en SUP…sauf si on lui dit qu’il y a
une bière au bout !
Je vois le SUP devenir de plus en plus grand public, pour aider les gens à profiter de l’air pur.
Ce sera comme prendre son vélo pour faire un tour dans la campagne mais,
à la place, sur un SUP.
73
photo: O’neill
tendances
TENDANCES PE16 : WETSUITS
Les hivers européens sont longs et nous sommes toujours contents de reprendre nos combis 3/2 ou 2/2 quand le beau temps
arrive. Comme toujours, les fabricants débordent de créativité et d’innovations techniques pour l’été prochain et François
Applagnat vous en dit davantage sur la question.
LES NOUVEAUTES PE16
L’histoire du wetsuit est longue et c’est aussi pour cette raison
que le consommateur est devenu très exigeant avec les années. Le
marché déborde d’innovations et chaque marque suit de très près
l’évolution du sport avec une R&D intelligente et bien huilée. De plus
en plus de marques considèrent les produits en néoprène comme une
extension de leurs gammes, en particulier les bikinis, comme c’est le
cas de la collection Alana Blanchard, de Rip Curl. Maintenant que la
technologie numérique permet d’imprimer sur tout type de matériaux,
les opportunités pour croiser design textile et design néoprène sont
légion.
“Le marché Printemps/Eté du wetsuit est beaucoup plus grand que
celui de l’Automne/Hiver et il est important d’avoir des produits qui
intéressent un ensemble plus vaste de goûts et de besoins”, explique
Joe Turnull, d’O’Neill Wetsuits.
Les combis zipless sont une constante de la collection Ion Wetsuits
et la marque présente aussi des produits plus tendance, comme sa
collection Muse, dont le look va “de sport à sexy”, nous détaille Carlo
Rauen, Responsable Développement Produit. Les wetsuits sans zip
sont très en vogue mais le back-zip est courant dans les produits
entrée de gamme. L’épaisseur la plus commune oscille entre 3/2
et 2/2 pour le PE16 mais Donovan Marais, Chief Executive Derevko
Wetsuits, brise le moule avec une version plus versatile de 2,5 mm,
même s’il admet que “le principal de notre marché est en automne/
hiver, et représente 80 % de notre CA”.
Franck Uyt den Bogaard, Marketing Director Brunotti, ajoute : “Cette
année Brunotti lance une nouvelle gamme de hardware et de textile,
la Brunotti RDP Collection”. Franck explique que la collection RDP
(Rider Developed Product) prend une place prépondérante alors que
l’an dernier il n’y avait que deux produits à la vente. Aujourd’hui,
il est possible de choisir parmi 10 produits différents. Chez Tiki
International, les tendances pèsent moins que la fonctionnalité et leurs
consommateurs recherchent surtout les mêmes produits que les pros
du team. Onda Wetsuits travaille aussi main dans la main avec ses
rideurs pour améliorer ses gammes de produits.
Benoit Brecq, de Madness, travaille en étroite collaboration avec des
écoles de surf et offre des wetsuits Evolution avec un fit très adapté
en entrée de gamme.
MATERIAUX ET INNOVATION
Chaque marque a une interprétation différente de l’innovation. Alors
que certains travaillent sur des tendances fashion, d’autres se
concentrent surtout sur de nouveaux matériaux avec l’aide de leurs
fournisseurs (asiatiques en majorité). Les solutions aux challenges de
l’innovation sont multiples.
75
tendances
photo: Brunotti
Joe, d’O’Neill Wetsuits, détaille les propriétés du Technobutter2,
un néoprène ultraléger qui absorbe un minimum d’eau. La première
version de Technobutter avait été un très grand succès commercial et
la deuxième aura permis de nouvelles améliorations.
Rip Curl est le fabricant du E4, “le matériau le plus léger et le plus
stretch du marché”, comme aime à le souligner Borja Torres, Wetsuits
Product Manager Rip Curl. Chez Brunotti, la réduction du prix est
l’objectif numéro un.
Carlo, d’Ion Wetsuits, nous présente un nouveau type de coutures
appelé Maki qui améliore le stretch. Par contre, Patricia Siepel,
Product Designer Jobe, nous dit “suivre beaucoup de tendances
fashion car la mode devient très importante pour nous”.
Le Yulex de Patagonia nous a prouvé que la question de l’écologie
devient très importante. Phil Bridges, de Tiki International, est “fier
de présenter un néoprène sans HAP, de base calcaire, avec des colles
laminées aqueuses. C’est un grand pas vers un néoprène écologique,
responsable et à un prix raisonnable”. Il ajoute qu’ils vendent aussi
un modèle zipless, à séchage rapide, testé et approuvé par Andrew
Cotton, l’emblématique pro de gros surf.
L’innovation principale Madness pour le PE16 est la collection
Unlimited. Leur système Donut Cuff évite que l’eau ne pénètre par
les poignets. François Liets, Brand Manager Billabong, nous parle de
Furnace, une technologie utilisée dans toute la collection Automne/
Hiver, qui sèche très rapidement et qui permet aux surfeurs de
profiter de plusieurs sessions par jour.
Pour James, de Circle One, les nouveaux matériaux développés sont le
SCR et le Xtend, un revêtement intérieur haut-de-gamme au séchage
rapide. Chez Quiksilver, nous retrouvons le revêtement DryFlight, avec
le néoprène FN Lite, la technologie Red Seal et les coutures flush lock
qui drainent le wetsuit par les poignets. Une autre innovation digne
d’être citée est le Flexor, de Gul, avec son H10, qui assure un grip et
un stretch optimaux. Pour finir, n’oublions pas le matériau ultraléger
d’Onda, le RS et leur 3/2 d’à peine 1 kg.
Quand la température de l’eau augmente, au printemps et en été,
c’est un plaisir de pouvoir passer plus de temps à l’eau et de profiter
de plusieurs sessions. Les journées sont plus longues et toutes les
opportunités comptent pour surfer autant que possible. Comme cité
antérieurement, les fabricants ont pris ce détail important en compte.
Le designer doit aussi trouver le bon équilibre entre flexibilité et
durabilité. Les coutures sont moins importantes qu’en automne/
hiver, quand l’eau est plus froide. Par contre, les produits doivent être
stretch et résistants.
Carlo, d’Ion Wetsuits, recommande la doublure Plush pour des
sessions multiples et un séchage rapide. Pour Patricia, chez Jobe, et
Phil, chez Tiki International, le séchage rapide est aussi très important
et ils ont amélioré cette propriété pour l’an prochain. Dans la
collection O’Neill, vous pouvez choisir entre le Freeflex et l’E4, suivant
leur ratio flexibilité/durabilité. Brunotti préfère absorber un minimum
d’eau, tout comme le Technobutter2 d’O’Neill, qui absorbe 30 % d’eau
en moins, ce qui lui permet de sécher plus rapidement pour profiter
d’un maximum de sessions.
Moins vous vous fatiguez, plus vous surfez et le fit parfait est
primordial pour des marques comme O’Neill, Rip Curl et Madness.
Il est très important aussi d’éviter les irritations. “Nous apportons
une attention particulière à la facilité de mouvement dans les
zones stratégiques de rame”, nous dit James, de Circle One. “Un
emplacement intelligent des coutures permet au néoprène d’être le
plus stretch possible là où vous en avez le plus besoin (aisselles et
épaules).”
STRETCH VS DURABILITE
Quand vous utilisez un néoprène léger, il est important de trouver un
bon équilibre entre stretch et durabilité car le matériau a tendance
à s’user plus rapidement. Les consommateurs sont toujours à la
recherche du meilleur plan et, avec la concurrence accrue, la pression
sur les prix est importante. Ion Wetsuits, utilise les Ninja_knees et
le Ninja_spine pour plus de stretch au niveau des genoux et dans le
dos. Patricia, de Jobe, utilise “à l’intérieur des coutures des points
spéciaux pour libérer la tension là où elle est maximale”.
Phil, de Tiki International, explique que la durabilité est un des
critères-clefs de leur contrôle de qualité, en particulier dans certaines
zones et points de tension-clefs. Joe, chez O’Neill Wetsuits, a une
solution adaptée avec les coutures S Seams qui renforcent les
jonctions des panneaux et améliorent le stretch. Le stretch est
d’ailleurs le point de départ du confort, d’après Benoit, de Madness,
qui pense qu’il devrait être maximal pour que la combi soit la plus
confortable possible.
“Pour améliorer la durabilité, nous avons rajouté des renforcements
en caoutchouc sur les points de tension maximale afin d’offrir encore
plus de durabilité à nos clients”, explique Abby Millar, d’Osprey.
“Je suis fier de présenter un néoprène sans HAP, de base calcaire, avec des colles laminées aqueuses.
C’est un grand pas vers un néoprène écologique, responsable et à un prix raisonnable.”
Phil Bridges, Tiki International.
76
tendances
photo: Roxy
Pour Derevko, Donovan explique que la simplicité est clef : “Nous
avons un minimum de coutures, avec seulement quatre panneaux
principaux : moins de panneaux = moins de coutures et plus de
stretch ! Pour la durabilité, nous utilisons du néoprène G5, qui a
prouvé être le compromis idéal entre stretch et durabilité”.
COULEURS
Alors qu’en Automne/Hiver les couleurs restent sombres, les
collections de l’été prochain sont plus colorées et fluo. “Ces dernières
années nous avons été témoins de grands changements, avec des
panneaux plus colorés, plus brillants et fluo”, explique Abby, d’Osprey.
Le vert flashy de Derevko est connu partout, des plages d’Australie à
celles d’Afrique du Sud, c’est leur marque de fabrique.
Ion Wetsuits et Circle One ont subtilement modifié leur palette entre
l’hiver et l’été et optent pour un gris obscur, du rouge et de l’orange.
Circle One modifie aussi son Pacific Blue et son rouge feu. Patricia,
de Jobe, a recours à des couleurs vives et des prints numériques de
photographies pour donner un look unique aux combis. Le wetsuit pour
femme est un marché croissant et vous pouvez trouver des pièces
coordonnées à des bikinis, comme c’est le cas chez Rip Curl et O’Neill.
Benoit, chez Madness, sait que les consommateurs recherchent des
combis noires avec des touches de couleurs flashy comme le jaune, un
ton qu’ils poussent cette saison. Paolo, d’Onda Wetsuits, reste sur le
noir alors que Brunotti parie pour le rouge et le bleu obscurs.
François Liets, de Billabong, opte pour des couleurs vives comme
l’orange et le jaune pour le modèle Furnace mais il choisit aussi des
couleurs tendance et des motifs comme “des prints Marrakesh, qui
sont plus vifs pour les kids, avec du orange, de la couleur mangue et
lime fluo. Pour les femmes, nous avons des prints superbes avec des
fleurs”.
PRODUITS STARS
Toutes les marques ont beau offrir un ensemble très complet de
références pour tout type de watermen, chacune a un produit-phare
ou une collection qui fait sa fierté. Ion Wetsuits met en avant sa combi
zipless avec des coutures Ninja et souligne les améliorations du poids
et du stretch.
“L’Honolulu Patina 2 mm est la combi la plus féminine qui existe.
Un design court, sexy, avec des manches longues”, qui est l’orgueil
de Jobe. Pour Tiki International, la Zepha ZP combine un maximum
de stretch avec la chaleur d’un lining à séchage rapide, zipless, tout
comme la Zepha 2, dont la qualité première est la flexibilité.
Entre le PsychoOne, le PsychoFreak et le PsychoTech, O’Neill Wetsuits
a de quoi s’enorgueillir de son Technobutter2 qui offre un stretch
suprême et une légèreté hors normes.
Pour Madness Wetsuits, la pièce maitresse est le shorty Unlimited
pour femme, avec une coupe svelte et des couleurs vives. Ils ont aussi
développé des shorties lycra pour kids aux couleurs éclatantes pour
que les parents puissent les reconnaître depuis la plage. François
Liets, de Billabong, choisit le Furnace Pro 302 et le Spring Salty Days,
comme produits-clefs pour le PE16.
L’Eleven8 Frontal Zip et l’Icon mènent la charge chez Circle One, avec
le tout dernier matériau super-stretch, le SCR (4-way stretch), les
coutures Ultraseal et LGS pour un drainage rapide de l’eau. L’Oracle,
pour homme, et l’Omnitron, pour femme, avec un camouflage rose,
reviennent toujours aussi forts pour le PE16. Ces wetsuits combinent
des adhésifs très durables, des coutures invisibles et une technologie
quickdry.
Chez Quiksilver, l’AG47 est le joyau de la collection homme et le XY
celui de la collection femme. Le haut-de-gamme Gul est fabriqué avec
le néoprène Gul X Flex, qui offre 150 % de stretch en plus, d’après le
Directeur Commercial de la marque, Mike Pickering.
UN PEU D’ALTITUDE
Le marché du néoprène Printemps/Eté explose et les marques ne
cessent de rajouter et d’améliorer des fonctionnalités et des détails
techniques. Les néoprènes zipless sont une tendance majeure chez la
plupart des marques et toutes travaillent sur de nouveaux matériaux.
Pour permettre de multiples sessions par jour, les marques offrent
des produits stretch et durables, avec des doublures à séchage rapide.
Le placement des coutures et la coupe s’améliorent d’année en année
et apportent plus de confort et de durabilité. Le prix est devenu un
facteur concurrentiel très important et chaque marque doit trouver le
meilleur compromis entre prix et durabilité.
Les couleurs fluo et vives sont des tendances fortes. Le néoprène pour
femme sera accompagné d’accessoires complémentaires, tendance,
avec un large choix de prints tout en étant fonctionnel et “sexy”.
A RETENIR
Combis Zipless
Couleurs fluo et vives
Plusieurs sessions par jour
Placement intelligent des coutures
“Nous avons un minimum de coutures, avec seulement quatre panneaux principaux : moins
de panneaux = moins de coutures et plus de stretch ! Pour la durabilité, nous utilisons du
néoprène G5, qui a prouvé être le compromis idéal entre stretch et durabilité.”
Donovan Marais, Derevko
78
science des achats
SCIENCE DES ACHATS
Le surfeur et artiste Ivo Nisa a ouvert le premier magasin
58 Surf, à Peniche, en 2001. Encore de nos jours, Nisa est
l’acheteur principal du shop, qui compte une deuxième
adresse, au sud d’Ericeira, en plus d’un e-commerce
florissant. Propriété de Despomar, 58 Surf offre une gamme
très large de surfboards, de matériel technique et de textile.
SOURCE s’est entretenu avec Ivo pour en savoir plus sur sa
science et ses techniques d’achat après 15 ans d’expérience.
Depuis combien de temps êtes-vous acheteur chez Despomar? Et
comment avez-vous obtenu ce poste ?
Je suis acheteur chez Despomar depuis trois ans et demi. L’évolution
a été naturelle car mon ancien employeur avait une très bonne relation
avec l’entreprise et une bonne réputation dans les hardgoods. J’ai
ouvert le premier magasin 58 Surf à Baleal, Peniche, en 2001.
Pendant toutes ces années comme acheteur, quelles ont été les leçons
les plus importantes que vous ayez apprises sur le métier ?
Etre honnête et clair avec les clients sur tout ce que vous avez à leur
offrir. 58 Surf n’est pas un shop qui pousse des produits premier prix
ou de mauvaise qualité.
Quel est votre processus de choix de marques?
Nous gardons toujours les yeux ouverts à la nouveauté. Nous
compilons toute l’information possible sur les nouvelles marques,
nous les comparons pour choisir ce qui sera le mieux pour nous, nos
clients et nos magasins.
Avez-vous des stratégies différentes pour acheter les produits vendus
en ligne que pour les produits vendus en magasin ?
Oui, bien sûr, mais il y a des traits communs. Les points communs
que vous retrouverez partout chez nous sont : les tendances de
consommation, la lifestyle plage et un certain buzz urbain. A part ça,
les chiffres sont clef. Nous devons garder un équilibre savant entre
produits nouveaux et habituels. Nous aimons rester positifs mais
nous sommes aussi très prudents quand il s’agit d’investir dans de
nouveaux projets d’achat.
Quelles marques font les choses correctement?
Vous avez toujours des marques qui sont très populaires et qui
bougent rapidement mais, au bout du compte, je pense qu’il faut un
équilibre entre marques grandes, petites et moyennes. Elles ont toutes
besoin d’exister pour que le marché garde son intérêt. Toutes les
marques avec lesquelles nous travaillons font les choses correctement
à leur manière. Comme je le disais, cet équilibre est nécessaire.
Si une petite marque grandit sera-t-elle meilleure ? Ou sa croissance
l’empêchera-t-elle d’être aussi bien ? Si une grande marque devient
plus petite, sera-t-elle meilleure, plus cool ? Le tout définit une
industrie bien équilibrée.
Qu’est ce qui fait la popularité de vos magasins d’après vous ?
Beaucoup d’engagement, de travail et d’attention de la part de toute
l’équipe. Et de beaucoup de nos amis.
Comment adaptez-vous vos stratégies aux difficultés de taux de
change actuelles?
J’ajuste mes achats et je planifie beaucoup plus à l’avance et en
estimant finement l’achat de produits saisonniers.
A quels salons participez-vous et quelle importance ont-ils dans
votre processus d’achat?
Je ne vais pas sur beaucoup de salons. La plupart de mes recherches
passe par l’observation des gens. C’est ce que je fais aussi quand
je voyage durant l’année. J’aime visiter les QG des marques et
comprendre les processus de production. J’aime regarder tout ça avec
des yeux d’adolescent mais avec une conscience de vieux de 35 ans
pour pouvoir transférer ce rêve aux étagères.
Quelles tendances voyez-vous avec le crossover streetwear/outdoor?
Les goûts du public changent très vite avec la quantité d’information
qui est à leur disposition. Les tendances changent aussi en
permanence et il n’est pas agréable de scotcher à un endroit.
L’outdoor et le streetwear se mélangent naturellement. Nous voulons
un bon look et être à l’aise au travail, à la plage, en courant, dans le
skatepark, sur la piste de dance, etc. Tout le monde fait de tout de nos
jours. Je pense que la tendance est d’être confortable quels que soient
le besoin et le moment de la journée.
Avez-vous un conseil à donner aux marques pour attirer l’attention
des acheteurs?
Soyez surprenants. Ayez du personnel passionné et qui se préoccupe
de la marque, mais aussi sur la route, avec de très bons commerciaux,
et sur les évènements.
J’aime regarder tout ça avec des yeux d’adolescent mais avec une conscience de vieux de 35 ans pour pouvoir
transférer ce rêve aux étagères.
80
profil de marque
MAUI AND SONS
Maui and Sons est une marque de surfwear née en Californie. Le Cookie Logo, qui décorait la poche arrière de leurs shorts, est
devenu une icône de la mode surf et, pendant 30 ans, la marque n’a rien perdu de sa fraicheur. Dirigée par Nuno Fonseca, en
Europe, elle offre une multitude de produits boardsports, depuis des SUPs et des cruisers, en passant par des boardshorts et
même un lait de coco ! Maui and Sons a quelque chose pour tous…
Parlez-nous de l’histoire de la marque depuis
ses débuts dans les années 80.
En 1980, trois jeunes surfeurs californiens ont
décidé de créer une usine de cookies appelée
Maui’s Chocolate Chip Cookies. Ils ont liquidé
leur première fournée de cookies et se sont
concentrés sur la mode surf. Les cookies sont
devenus l’emblème du logo Maui and Sons.
Inspirée par le génie créatif de l’un de
ses fondateurs, Rick Rietveld, la nouvelle
affaire, baptisée Maui and Sons, est née avec
beaucoup de bonnes idées, quelques milliers
de dollars et deux boardshorts. La marque a
promu très agressivement ses designs auprès
de la communauté surf de Californie du Sud.
La gestion de la croissance a été difficile
pour les fondateurs et ils ont enrôlé Richard
Harrington, un businessman à grand succès
qui racheta l’entreprise en 1989. Richard
comprit le potentiel global de la marque et
transforma l’entreprise en société de licence
pour développer sa présence dans le monde
entier.
Maui and Sons est devenue l’une des marques
action sports les plus populaires au monde.
Aujourd’hui, ses produits sont vendus dans
plus de 100 pays. Pendant plus de 30 ans,
Maui and Sons a créé des produits qui
représentent une image et un style de vie qui
attirent ceux qui aspirent à vivre la culture
surf à fond.
Qui est dans l’équipe de direction et quel est
leur parcours ?
La société est encore sous la direction de
Richard Harrington, qui contrôle l’ensemble
de la structure avec l’aide du Président, Jim
Demet, qui fait partie de l’aventure depuis 10
ans. En Europe, il s’agit de moi-même et de
Blake Harrington, le fils de Richard. Notre rôle
est de développer l’affaire et les gammes de
produits. Nous avons tous des parcours très
différents. Jim est juriste et moi je viens du
marketing action sports, ayant travaillé pour
des marques comme Nike ou Adidas.
En quoi êtes-vous différents de vos
concurrents ?
Notre Sharkman, nos designs et nos couleurs
néon sont un facteur différentiateur clef.
Notre attitude sort du lot aussi parce que nous
sommes probablement la seule marque surf et
lifestyle qui s’adresse au très grand public et
qui fait des collaborations avec les détaillants
de distribution de masse. Ces dernières
années, nous avons fait des collaborations
avec H&M, Pull and Bear, OVS et même
Primark mais, en même temps, nous avons
une stratégie de segmentation forte pour offrir
une gamme core aux shops et aux grands
magasins.
Quel futur pour votre entreprise ?
En Europe, nous reprenons le positionnement
fort que nous avions dans les années 80 et 90.
Nous avons étudié le marché et nous avons
observé que les consommateurs apprécient
notre marque ; alors nous avons défini des
stratégies de distribution pour leur donner
les produits qu’ils recherchent. Nous nous
développons dans beaucoup de secteurs mais
les sports à roues sont un grand accélérateur
de croissance. Nous aspirons à un leadership
dans de nombreuses catégories de ce marché.
Comment voyez-vous le développement du
marché du textile boardsports ?
Les marchés changent. Si nous regardons
l’Europe, nous voyons un marché britannique
très différent de celui de l’Allemagne/ Suisse/
Autriche (ASA). Personnellement, je divise
l’Europe en plusieurs marchés et nous devons
ajuster les produits que nous faisons pour
chacun d’entre eux. En ASA, le consommateur
recherche qualité, nouvelles technologies et
des tendances plus conservatrices. Dans les
pays Decathlon, comme je les appelle (ces
pays où Decathlon a un très fort impact, avec
beaucoup de magasins et des politiques de
prix très agressives), nous avons besoin de
gammes avec de bons designs mais aussi
des appels premier prix et une bonne relation
qualité-prix. Le facteur important est que
tous les consommateurs veulent un style de
vie plus sain, alors l’industrie du sport a tout
à gagner de cette tendance et nos marchés
vont grandir. Les boardsports, surtout les
longboards et les cruisers, jouent un autre
rôle important dans cette croissance car ils
sont de plus en plus utilisés comme moyens
de locomotion.
WWW.MAUIANDSONS.COM
83
profil de marque
NICE SKATEBOARD
Nice Skateboard est une marque de skate basée à Frankfort et qui grandit rapidement depuis sa naissance en 2014. La
société s’engage dans sa quatrième production de ses 20 premiers modèles de plateaux de longboard et, dans les prochains
mois, elle présentera 28 nouveautés. Gerd Weisner, General Manager, nous explique comment ils sont devenus la marque à
suivre en 2016 grâce à leurs longboards dropthrough, cruisers et autres modèles de park.
Comment est née Nice Skateboard ?
GTA Distribution est un acteur de longue date
de l’industrie des action sports. Pendant les
20 dernières années, nous avons géré de
nombreuses marques de surf, snow voire de
skate. Tous nos salariés ont grandi dans les
rues de Frankfort et le skate est l’ADN de
l’entreprise. Il y a deux ans, la ville a construit
un skatepark incroyable entre le fleuve et
la nouvelle tour de la Banque Européenne.
C’est l’un des meilleurs du pays, dessiné par
les légendes du club de skate local. Notre
entreprise est basée à côté de la rivière, à
500 m du park. Au début nous nous sommes
concentrés sur les longboards dropthrough.
Cet automne, nous lançons des modèles
cruiser et park en plus de Porter, notre
marque de roues et de trucks.
Quelles sont les valeurs importantes pour
Nice Skateboard ?
Nice ne se limite pas au longboard et nous
sommes une marque de skate nouvelle
génération. Nous avons un esprit ouvert
avec une attention particulière au design et
à la qualité. Nos amis, staff et team rideurs
utilisent des longboards pour faire des
déplacements de longue distance ou des trips
downhill, et des cruisers pour le park ou le
bowl. La fonctionnalité et la qualité sont très
importantes dans toutes les catégories. Le
design graphique est primordial aussi si vous
voulez vendre des produits mais, la première
chose est de nous mettre d’accord sur des
shapes fonctionnels et les standards de
qualité de la marque Nice Skateboard.
En quoi êtes-vous différents de vos
concurrents ? Pourquoi un détaillant devraitil vendre vos produits ?
Energie, vitesse dans la prise de décisions,
capacité d’investissement dans le produit et
possibilité d’ignorer les politiques de marge
fixe. Si nous fabriquons un meilleur skate
nous accordons encore plus de ressources,
d’argent et d’attention à la production. Nous
voulons être une référence en termes de
design et de ratio qualité/prix dans toutes les
gammes de prix. Nous avons une stratégie
de distribution très claire : quoi que nous
fassions, nous pensons long terme.
Quelles sont vos ambitions pour le
développement de l’entreprise ?
Le lancement a été fulgurant et nous avons
lancé 20 premiers modèles. Maintenant,
huit mois plus tard, nous entamons notre
quatrième production, la plus importante en
volume. Nous allons présenter 14 nouveaux
modèles en automne et 14 autres début
2016, avec de nouveaux plateaux cruiser et
park. Nice Skateboard offrira un rendement
produit exceptionnel et des designs fabuleux
qui assureront la croissance organique de la
marque.
Que pensez-vous du marché européen et de
son évolution générale ?
Le marché est très large, avec des cultures
différentes et c’est ce qui le rend tellement
intéressant. Développer une marque de skate
européenne et en faire une marque mondiale
est loin d’être ennuyeux. Nous adorons les
vrais shops, sous la tutelle de personnes
WWW.NICESKATEBOARD.COM
84
entières, avec un caractère différent. Nous
voyons les chaines prendre des parts de
marché, la “corporatocratie” du e-commerce
qui s’intéresse aux produits de niche, nous
voyons des marques de textile qui vendent
des longboards, nous voyons des marques
qui vendent à des consommateurs… C’est
une jungle moderne. Quoi qu’il en soit,
nous croyons aux stratégies claires et en la
compréhension des règles de marché. Nous
savons que les meilleures marques, les
meilleurs produits et les meilleurs détaillants
trouveront le moyen de se rencontrer.
Utilisez-vous des produits durables dans vos
produits ?
L’érable canadien est un bois assez
durable. Le bambou est très durable aussi.
Combinés avec de la colle époxy, l’aspect
environnemental est aussi bon que possible.
Supportez-vous des rideurs ? Si oui,
comment ?
Nous avons commencé avec un certain
nombre de rideurs grassroots et d’amis qui
nous accordent leur confiance. Nous leurs
offrons notre support avec des boards, des
fringues et, toujours, avec une bonne bière
chaque fois qu’ils viennent nous voir.
Avez-vous d’autres projets marketing en
cours ? Si oui, lesquels ?
En 2016, nous avons prévu une compétition
de flowrider mais ce ne sera pas tout… Et
nous allons continuer à faire grandir la famille
“THIS IS NICE”.
profil de marque
KORUA
Avec ses shapes peu conventionnels, la marque allemande de snowboard, Korua Shapes, offre une expérience snowboard
alternative. Inspirée par le snow-surfing et fondée par les pros Nicholas Wolken et Stephan Maurer, Korua a pour objectif de
ramener un peu de fun à la montagne avec des boards développées pour différents types de conditions.
Quelle est l’histoire de l’entreprise ?
Pendant un temps, j’ai eu du mal à m’identifier
au snowboard. Je pense que je devais
accepter le fait que je vieillisse. Lors de mon
premier trip au Japon, avec True Colors,
j’ai vu et j’ai pu apprendre à faire du snowsurfing, grâce à la crew Car Danchi. Les
Japonais se concentrent sur des virages
parfaitement exécutés et leur inspiration surf
était exactement ce que je recherchais. Je
me suis à nouveau senti comme à la maison.
Pendant ce temps, je développais des boards
pour mon sponsor de l’époque. Je poussais
vers des shapes nouveaux et expérimentaux
et je ne cessais de leur dire à quel point il
serait cool de créer une nouvelle marque
européenne de snowboard. Au mois de
juillet suivant j’ai reçu un appel de Jerry, le
responsable produit avec qui je travaillais, qui
me disait qu’il avait trouvé le moyen de faire
de ce rêve une réalité.
J’ai intégré Stephan Maurer, qui venait de
finaliser son contrat avec Burton, et Alvaro
Vogel, de True Color Films, dans le projet.
J’étais sûr que nous avions une idée similaire
de ce qu’est le snowboard ou de ce qu’il
pourrait être. Ensemble nous avons pensé
et travaillé pour profiler la marque et la
présenter à un investisseur (Winckler&Co.,
Ltd.). Pour le moment il s’agit de moi-même
(Nicholas Wolken), Brand Manager, rideur,
développement produit et distribution
en Suisse), Stephan Maurer (rideur,
développement produit, design et réseaux
sociaux), Jerry Niedermeier (développement
produit, budgets, distribution Europe) et
Winckler&Co, Ltd. (distribution Asie). Le tout
sans oublier nos amis et ambassadeurs !
Vous mélangez des shapes à l’ancienne
avec des coupes plus modernes tout en
rajoutant de nouveaux détails à chaque
planche. Pourquoi avez-vous décidé de
vous concentrer sur des shapes si peu
conventionnels ?
C’est assez simple : elles sont beaucoup plus
fun à rider, en particulier dans les conditions
pour lesquelles elles ont été pensées, de la
même façon qu’il est plus amusant de rider
un longboard dans des vagues de 50 cm et
un shortboard dans des vagues creuses.
Toutes les boards ont un caractère différent
et offrent des expériences nouvelles.
Apprendre à connaître une board et à sentir
ses préférences est quelque chose de très
agréable.
La plupart de nos boards carvent très bien sur
les pistes, elles sont directionnelles et offrent
des variantes de swallowtails car la majorité
des snowboardeurs rident surtout des pistes
damées, de la peuf occasionnellement et
presque jamais en Switch. Pour les rares
qui plaquent des tricks énormes les jours de
poudreuse, nous avons la Trannyfinder. Mon
expérience me dit que nos shapes rendent le
ride plus facile et, plus une planche est facile
à rider, plus vous vous amusez avec, n’est-ce
pas ?
WWW.KORUA-SHAPES.COM
86
Quel est le processus de fabrication d’une
board Korua, depuis l’idée du shape jusqu’au
choix des matériaux utilisés, etc. ?
D’abord, nous développons un concept
pour chaque board de la gamme. Nous
commençons par noter leurs but et
caractéristiques. Bien sûr, les opinions
et expériences varient sur l’influence de
certains traits dans la performance d’une
board. C’est pour ça que nous (rideurs et
développeurs produit) faisons équipe pour
définir les caractéristiques techniques et les
matériaux les plus appropriés. Après, Jerry
fait les premiers croquis sur ordinateur et
nous lui donnons notre opinion. Il aboutit
alors à une deuxième série de croquis.
Le processus se poursuit jusqu’à ce que
nous soyons tous contents. Après, nous
produisons et testons les prototypes pour voir
comment s’appliquent nos concepts et s’il
est nécessaire d’y apporter des changements
additionnels. Le processus exige plusieurs
mois…
Pour qui produisez-vous et quelle est la cible
de Korua ?
Nous faisons des boards que nous voudrions
tous rider personnellement, alors je pense
que la cible est un homme de 28 à 40 ans.
Après cette première saison, nous avons eu
de la demande pour des modèles féminins
et pour une clientèle japonaise. Nous allons
le prendre en compte dans nos prochains
développements.
green page
OUTERKNOWN
MÈNE LA CHARGE
Kelly Slater a lancé aux Etats-Unis la marque très exclusive Outerknown, de textile masculin. Avec sa
sélection de matériaux “best practice”, le 11 fois Champion du Monde établit une nouvelle donne, en
particulier de nos jours, où l’industrie du surf traîne derrière les géants de l’outdoor et les plus petites
marques, plus innovantes, quand il s’agit de stratégies durables et de mutation vers une économie circulaire.
Cira Riedel, de GreenroomVoice vous en dit plus.
Kelly et John Moore (considéré comme le meilleur designer homme
des US par le magazine GQ) s’accordent sur le fait qu’il n’est pas
nécessaire d’avoir des produits bruts et vierges pour faire du textile
de qualité. Ils ont opté pour le polyamide “Econyl” du fabriquant
italien Aquafil, un produit recyclé issu de filets de pêche. Qui plus est,
Outerknown est labellisée bluesign®, ce qui veut dire que tout élément
chimique nocif a été éliminé du processus de fabrication grâce à une
liste stricte de substances interdites et des directives sur les éléments
chimiques qui peuvent être utilisés sans danger. Une fois que les
produits répondent aux exigences bluesign®, Kelly peut les sigler
avec le tag “bluesign® approved product”. Qui plus est, Kelly utilise de
la laine régénérée et du coton bio dans des produits au design simple
et intemporel : couleurs discrètes, petits accessoires, petits détails de
reconnaissance et grande qualité.
La laine régénérée d’origine italienne, que nous retrouvons par
exemple dans le produit Hemisphere Peacoat, n’est pas un nouveau
concept. Au contraire. Le fait que la clientèle de Kelly considère
les matériaux recyclés comme une amélioration de gamme est
révolutionnaire dans une industrie où, jusqu’à il n’y pas si longtemps,
seule la nouveauté créait la valeur. La légende du surf préfère la laine,
COMMENT L’HUMANITÉ A-T-ELLE CRÉÉ DES ECONOMIES
LINÉAIRES?
Actuellement, la solution la plus populaire pour la plupart des produits
est chimique et elle existe depuis près de 150 ans. Elle a commencé
avec la fascination des chimistes pour les déchets de l’industrie de
l’acier et elle a généré la naissance d’une pléthore de produits. En peu
de temps, on fabriquait des teintures synthétiques, des médicaments
et des plastiques. C’était révolutionnaire. Un nouveau système
scientifique a été créé, avec une industrie chimique concentrée au
début dans la gestion des déchets de l’acier puis, par la suite, dans
les combustibles fossiles. Les matériaux bruts étaient bon marché
et, grâce à ça, de grandes fortunes ont été amassées en très peu de
temps. Ainsi commençait l’ère de la société poubelle. La production de
teintures synthétiques et la mode ont entrainé le besoin d’une grande
rotation de produits. Ainsi naissait l’obsolescence programmée.
Pourtant, la rareté des ressources et l’augmentation associée du
coût des matières premières rendent impérative la mutation d’une
logique linéaire vers une logique circulaire avec des alternatives aux
énergies fossiles. C’est vital pour l’agriculture, la chimie et l’économie
de remettre de nouveau l’économie dans une logique circulaire et de
“Tout le monde rêve de vivre comme sur la côte - ce que représente le mode de vie du surf - mais ça ne signifie pas
s’habiller de la tête aux pieds comme un surfeur.” John Moore, Designer Outerknown
comme clin d’œil à la nouvelle donne de sa génération. Déjà il y a 50
ans, ce choix était considéré comme peu progressiste et c’est pour
cette raison que fut créé le label “Wool Mark”, pour distinguer la laine
fraichement tondue.
Quand les matériaux recyclés deviennent le noyau dur de la
philosophie produit des marques comme Outerknown, nous entrons
dans une logique “d’économie circulaire”. Le recours à des matériaux
issus d’une autre vie produit fait partie de la démarche. Le fait que ces
valeurs soient associées à la qualité, à une clientèle haut-de-gamme
et à des prix élevés nous pousse à saluer ce changement de mentalité
dans la société.
L’idée de la circularité n’a rien de nouveau non plus. Dans la nature,
tous les matériaux évoluent de façon circulaire et tout déchet donne
naissance à autre chose. Ce n’est que pendant les deux siècles
derniers que nous avons créé des processus linéaires en dépit du fait
qu’ils ne puissent pas se poursuivre indéfiniment.
quitter les sentiers actuels en cul-de-sac.
Ce que nous montre Outerknown est un exemple de bonnes pratiques.
Il faut dire, quand même, que le prix que vous payez est en relation
avec le positionnement de la marque, le design et la qualité, plutôt que
l’éco-conception, même si elle joue un rôle clef dans le processus
de conception produit et dans le choix de matériaux. Il existe
d’autres exemples de marques qui offrent aussi des produits écoconçus, à des prix très raisonnables et avec une vraie conscience de
l’environnement.
Outerknown se démarque particulièrement dans l’aspect qualitatif de
ses produits. La qualité dure, surtout quand le design crée une pièce
qui sera le coup de cœur de son propriétaire pendant des années.
Espérons que la collection femmes aura droit à la même attention.
Mettre de côté la “fast fashion” pour des produits “à garder” serait un
véritable cadeau.
WWW.GREENROOMVOICE.COM
88
NOUVEAUX PRODUITS
01-PENNY - LONGBOARD
Penny Skateboards rajoute des longboards à une
gamme extensive de skateboards premium en
plastique. Le nouveau Penny Longboard 36’’ offre un
style de ride agréable qui saura satisfaire tous les
fans de Penny Skateboards. Le but de la marque est
de rendre le skate accessible à tous, et le Longboard
36’’ offre un bon condensé de style Penny.
www.pennyskateboardsonline.com
01
02-FREEWATERS - SKY TRAINER
La Sky Trainer est une chaussure lifestyle légère et
discrète qui peu s’adapter à toutes les situations.
Une paire en taille 9 pèse 370 grammes, soit
l’équivalent d’une sandale. Elle est en Smartsuede,
une micro-suédine hautement respirante et
végétale, avec un minimum de coutures et un fit
custom très doux. La semelle intérieure Super
Pillow est deux fois plus épaisse qu’une semelle
standard.
www.freewaters.com
03-URBAN BEACH - CLOUD NINE 4 WAY
STRETCH BOARDSHORT
Le premier pro-boardshort signé Tom Butler
s’inspire de sa personnalité et de ses exploits de
surfeur de gros. Fabriqué dans un tissu 4 waystretch en polyester et élasthanne, ce boardshort
offre une liberté totale de mouvement. Les
drainages sur le côté et la poche zippée ajoutent
une touche technique à ce boardshort premium.
www.urbanbeachclothing.com
03
04
04-EASTPAK - SAC À DOS WYOMING INTO
OLDIES
Certains grands classiques doivent rester tels
quels, comme cette réplique “Into oldies” qui vient
directement du catalogue 1987 de la marque. Il a
été reproduit pour la collection Into The Out et ce
sac à dos ramène à la vie le milieu underground des
années 80, avec ses prints colorés et audacieux.
www.eastpak.com/eu-en/
05-SANUK - BIANCA
Partie intégrante de la collection Alphie, ce produit
présente une semelle et des inserts incroyablement
légers et très flexibles. Suédine très douce, lacés
oxford et logo en cuir, elle a en plus une semelle
super confortable, un support de voute plantaire et
un traitement antimicrobien. Le même confort que la
Yoga Mat Sandal mais en chaussure. www.sanuk.com
06-OSPREY - CHECKERS LONGBOARD
Cette board twin tip dropthrough a été découpée au
laser et présente un design à carreaux. Les détails
techniques attirent aussi le regard : 35” x 9”, érable
canadien 7 ply et 1 ply en fibre de verre, roulements
chromés ABEC 9, roues en PU SHR 82A et Ground
Edges.
www.osprey-surf.co.uk
90
02
05
06
zoom sur les marchés
ZOOM SUR LES MARCHÉS ROYAUME-UNI
par Gordon
Je vous écris en état de choc, pour des raisons pro et perso. J’ai
perdu quelqu’un qui m’était très proche, un revers trop inattendu qui
arrive trop tôt. Le genre de situation qui t’oblige à réévaluer ta vie
et, plus important encore, ton style de vie. Bien sûr, la vie suit son
cours. Nous arrêtons, nous évaluons et repensons l’avenir. Espérons
que le bilan dira que nous faisons certaines choses correctement et
qu’avant de reprendre la vie courante quelque chose aura vraiment
changé dans le fond.
L’autre choc : un ex-président de la SIGB, Paul Halinan, a perdu une
jambe suite à un cancer. C’est un des types les plus affables et actifs
de plus de 50 ans que je n’aie jamais rencontré. Il est évident que lui
aussi devra réévaluer sa vie, mais une chose est sûre : sa vision, sa
motivation et sa passion pour la vie ne seront pas affectées.
Ok, nous voici…apparemment à la fin de la récession, apparemment
avec une économie britannique florissante, apparemment avec
une augmentation de la dépense des ménages. L’endettement des
ménages reprend, la livre sterling se renforce mais je dois continuer
à dire “apparemment” car il y a aussi beaucoup de mauvaises
nouvelles.
Le nombre de détaillants incapables de payer leurs factures atteint
des records et certains détaillants-clefs souffrent sérieusement
car l’été, pour certains, peine à arriver. Le SUP se porte très bien,
c’est sûr, avec plus de marques et de marketing que jamais, mais
ce n’est pas sans effet sur d’autres segments du marché, comme le
kayak et le surf. Les ventes de planches de surf sont en baisse et
le marché ne semble pas être sorti des starting blocks. Beaucoup
de détaillants, début août, parlent déjà de déstockage et de “fin de
saison”. Les distributeurs essayent d’égayer la table mais il suffit de
visiter certains dépôts pour voir que l’histoire est différente entre
les lignes. Et le cycle continue.
On dirait que la fin de la récession arrive mais tenez bon. Je
suis assez vieux pour me rappeler de la dernière récession. Je
me rappelle que je pensais que notre marché était à l’épreuve
des récessions car, même si le monde de l’économie s’écroulait
autour de nous, nous avions toujours le vent en poupe. Quand cette
récession a été finie, nous avons pensé que nous allions profiter
de la reprise avec des résultats encore plus encourageants. Mais
ce ne fut pas le cas…nous étions la dernière partie de l’économie à
récupérer. Pourquoi ? Je n’en sais rien mais mes tripes me disent
que nous sommes dans une situation très similaire aujourd’hui.
Les voitures de luxe atteignent des chiffres record depuis huit ans
et les gens rachètent des maisons mais l’industrie britannique des
boardsports ne semble pas vouloir réagir dans le bon sens…encore.
Mais tout n’est pas sombre même si je dois faire des efforts pour
rester optimiste.
Ian, de Boardshop / Hard Cloud, a de bons résultats dans certains
registres, mais pas partout : “Le hardware se porte à merveille, nous
avons eu deux très bons mois. Mais, en même temps, le textile est
une horreur…deux mois terribles”.
Concernant les premières bonnes nouvelles, j’ai demandé à Ian
pourquoi le technique performait aussi bien : “Je ne suis pas sûr de
connaître la réponse. Nous avons une approche très commerciale ici
et un très bon service client alors que les concurrents ne sont pas
aussi professionnels. Nous transformons beaucoup de demandes en
ventes, nous sommes enthousiastes et passionnés et nous parlons
tous le même langage avec nos clients. C’est ce qui nous fait
vendre”.
Quant aux moins bonnes nouvelles sur le textile, Ian a une
explication : “Il n’y a pas de fidélité pour les marques de textile et
le prix est roi. Sitôt quelqu’un baisse les prix, ne serait-ce qu’une
fraction, le client va acheter ailleurs. Nos marges s’évaporent
dans le textile et, c’est normal, notre attention va ailleurs. Tant
que les fournisseurs ne comprendront pas ça, le phénomène va se
poursuivre”.
Pour l’hiver, Ian revient au service client : “Avec le taux de change
GBP/EUR, l’hiver va être difficile, c’est sûr. La question des prix va
être plus sensible que jamais mais nous allons lutter avec un bon
service client. Nos clients savent qu’ils peuvent compter sur nous,
quoi qu’il arrive et où qu’ils soient. Je ne pense pas que beaucoup
des détaillants européens, qui ciblent les clients britanniques,
considèrent le service avec autant d’importance dans leur business
planning”.
Le kitesurf est encore un sport très pointu et ce n’est pas une
pratique qui intéresse beaucoup de détaillants boardsports. Mais il
existe un marché qui, jusqu’à cette année, explose. Tris Cawte est
un des associés de The Kitesurf Centre, à Camber Sands : “L’année
a été mitigée mais dans l’ensemble je pense que le kite a atteint
un plateau. Le meilleur que je puisse dire c’est qu’il se porte bien.
Rien de plus. Ceci dit, notre affaire a été positivement affectée par
la construction de nouveaux murs brise-lames qui calment les eaux,
alors je suis assez optimiste pour le futur. Bien sûr, comme pour
tous les autres boardsports, le kite dépend beaucoup de la météo
mais c’est encore plus compliqué dans ce cas car, en plus du beau
temps qui attire les touristes, il faut du vent pour pouvoir donner des
cours et générer des ventes. C’est plus compliqué”.
Après je me suis tourné vers PC (Peter Caldwell, de Hectic et
O’Neill Wetsuit) qui, non seulement gère O’Neill Wetsuits pour
l’Europe depuis la Grande-Bretagne, mais est aussi distributeur
de nombreuses marques de surf, hiver et outdoor. “Les boards se
portent bien”, dit-il en parlant de Firewire. “Le rachat de la marque
par Kelly Slater a aidé et la marque ne cesse de se renforcer.”
On dirait que cette partie du business se porte à merveille. Sur
O’Neill il est aussi optimiste: “Nous devrions nous rapprocher d’une
croissance à deux chiffres pour cette année, en dépit de l’agressivité
marketing de certains de nos concurrents. Tous les secteurs se
portent bien mais, pour nous, le SUP concentre le plus gros de la
croissance, en particulier dans le segment Lycra où les gens utilisent
des tops pour se protéger du soleil.”
Et qu’en est-il de l’hiver ? “Nous avons Stance qui se porte aussi à
merveille. C’est triste mais c’est vrai : ta journée dépend beaucoup
des chaussettes que tu mets le matin ! Une nouvelle paire ou ta paire
favorite peuvent te changer la journée.” Ce sont les paroles de PC, je
vous promets. Je dois le citer tel quel. Vendeur jusqu’à la moelle.
L’été est fini (ou le sera bientôt), vive l’hiver !
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zoom sur les marchés
ZOOM SUR LES MARCHÉS FRANCE
Par Benoît Brecq
L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au
premier trimestre 2015, soit la progression la plus forte depuis le
printemps 2013. Ce rebond s’explique notamment par la chute des prix
du pétrole et une forte hausse de la consommation des ménages (+
0,8 %).
A la mi-avril, le FMI avait revu à la hausse les prévisions de
croissance pour la France, à 1,2 % pour 2015, contre 0,9 % auparavant.
Le rebond de la croissance française s’accompagne néanmoins d’une
nouvelle baisse de l’investissement total, qui recule de 0,2 %.
La progression du PIB au premier trimestre atteste en revanche de
l’embellie déjà annoncée par les chiffres de la production industrielle et
de la consommation des ménages publiés ces derniers jours, qui
connaissent les plus fortes hausses depuis 4 et 6 ans respectivement.
Ces indicateurs s’accompagnent d’une prévision des investissements
de +7 % pour 2015, selon l’INSEE. De quoi rompre avec l’atonie
constatée en 2014.
Cependant, l’emploi reste le point noir : +0,7 % de chômeurs en avril
2015, soit 26 000 personnes.
Le gouvernement a annoncé la création de 100 000 contrats aidés
supplémentaires. Manuel Valls a fermé la porte à un assouplissement
du CDI, mesure réclamée par le patronat. L’exécutif est persuadé que
sa politique va inverser la tendance et François Rebsamen, Ministre du
Travail a expliqué qu’avec la reprise de la croissance, les embauches
suivront… mais il peine à convaincre.
Du côté des détaillants, si les mois de février et de mars ont
été plus calmes cette année par rapport à l’an dernier, les mois d’avril
et de mai sont légèrement en hausse, essentiellement sur le matériel
technique et tout le surf.
Les ventes se sont réactivées mais elles se sont vite tassées.
C’est donc un début de saison un peu poussif. Les mentalités des
clients changent et, de nos jours, il semble de plus en plus difficile
de vendre. La conjoncture économique actuelle, la guerre entre les
shops physiques et les sites internet plus les augmentations des prix
sont autant de facteurs limitants de ces débuts timides. Le taux de
renouvellement semble diminuer aussi.
Les sources de frein en ce tout début de saison semblent
nombreuses : les dates tardives des vacances scolaires, la météo pas
toujours clémente, le nombre de ponts peu propices aux ventes, etc. ;
autant de facteurs à prendre en compte pour expliquer ce début de
saison qui a du mal à se lancer. Sans parler de la hausse générale des
prix due au taux historique de change $/€ !
C’est pourquoi certaines activités et marques font l’objet d’un léger
manque d’activité en ce début d’été. Hervé, de chez Massilia Surf
Shop, à Marseille, et Grégory Pastusiak, de Point Break Surf Shop,
à Saint Gilles Croix de Vie, citent Vans et Volcom dans ce cas-là, un
ralentissement à priori passager mais à surveiller. Benjamin Costa, de
Flysurf.com, évoque le KiteSurf comme sport attrayant mais trop peu
accessible, ce qui freine considérablement le client dans ces achats.
Les ventes de produits été s’effectuent, pour la grande majorité, en
juillet/août. Cependant, vu le manque de vagues en début de saison, le
taux de sortie du matériel de surf a baissé par rapport à l’an dernier à la
même époque.
94
Certains shops comme Flysurf s’appuient sur leur site
internet pour couvrir les “4 coins de la France voire du monde” et ainsi
moins dépendre des contraintes météorologiques de certaines régions.
Par ailleurs, aujourd’hui, la gamme des magasins est souvent adaptée
à tout type de saison, ce qui peut causer des problèmes au niveau des
stocks et de la trésorerie mais permet d’essuyer plus facilement les
dérèglements climatiques au fil des saisons.
Le monde du surf n’est pas le plus affecté. Les équipements
homme de ont un bon taux de sortie en ce début de saison. Cependant,
le produit le plus en vue semble être le SUP. Le SUP est à la mode,
notamment le SUP gonflable, plus accessibles et moins contraignant en
terme de pratique, avec un excellent rapport qualité/prix.
Continuons sur les tendances du moment. A l’unanimité, les
nouveaux entrants et les petites marques core sont assez actifs,
comme Vissla par exemple. Cependant, les grosses écuries comme
Hurley (surfwear) ou NSP (SUP) restent en tête des ventes. Au niveau
du textile, Gregory constate une migration vers les marques plus
généralistes comme Nike ou Adidas, aux dépens des marques plus
spécialisées.
Selon Hervé, “les lunettes en bois”, comme Ozed ou Santa
Cruz, seront les produits-phares de l’été. Les planches de surf plus
accessibles et grand public comme Bic ou NSP seront également
les plus en vue cette saison. Benjamin de chez Flysurf mise sur les
produits connectés “high-tech” qui commencent à avoir un beau taux
de sortie en magasin. Quant à Grégory Pastusiak, il insiste sur le
boardshort qui reste une valeur sure chaque saison.
En termes d’activité, comme nous l’avons vu précédemment, le SUP
est très tendance sur le marché, notamment auprès du grand public.
Cependant, le wakeboard revient également avec l’instauration de
“nombreux CableParks en France”. Moins cher qu’une session tractée
par un bateau, l’activité semble beaucoup plaire et faire de nouveaux
adeptes qu’il faut équiper. Les clients cherchent un renouveau ludique
et accessible sur le plan économique.
Cependant, les tendances ne sont pas les seuls moteurs de vente en
magasin. En effet, le haut de gamme ne semble pas directement touché
par la crise, c’est pourquoi ces produits perdurent et ne sont que peu
affectés par la conjoncture actuelle. Le critère de qualité reste ancré
dans l’esprit du consommateur, la qualité étant directement liée à la
longévité du produit dans la tête des clients. Ces derniers recherchent
en effet un produit qu’ils pourront garder longtemps, peu importe la
catégorie.
La situation économique fait que les produits “entrée de gamme”
et “les petits prix” sont également bien en vogue. C’est donc plus
globalement le rapport qualité/prix qui touche principalement le client.
Viennent ensuite l’aspect esthétique du produit et l’image de la marque
comme critères de décision dans l’achat d’un produit.
Finalement, les clients attendent, de plus en plus, les soldes
et les promotions en ce début de saison. Même si les “coups de cœur”
(surtout de pièces spécifiques) sont toujours d’actualité, selon Grégory
Pastusiak.
zoom sur les marchés
ZOOM SUR LES MARCHÉS ALLEMAGNE
By Anna Langer
La chanson folk “City of New Orleans” est plus connue en
Allemagne sous la version portant le titre
“When are we gonna have a real summer again?”, du comédien
hollandais Rudi Carrell et ce n’est pas seulement un des meilleurs
tubes de tous les temps pour les Allemands, c’est aussi une de leurs
phrases favorites. Cette année encore, nous avons été bénis par un
été plus que généreux, du soleil et du beau temps. Du coup, comment
s’est portée notre industrie ?
Nous avons fait une liquidation au printemps 2015 qui a été mieux
acceptée que nous ne le croyions. Nous avons pu nous débarrasser
de beaucoup de choses, avec des réductions de 40 à 70 %.” En
retour, ils ont étendu leur offre de hardware skate et le changement,
couplé avec la chaussure, a contribué à une forte reprise des ventes
du deuxième semestre. “Avec plus de 150 skates et 130 longboards
plus une offre très complète dans les deux catégories, nos cœurs
battent à nouveau d’excitation !”
Chez Your People Distribution, à Stuttgart, au sud du pays,
on se porte très bien. Son propriétaire, Kolja, souligne 20 % de
croissance par rapport à l’an dernier. Il explique ce succès avec de
nouvelles marques “été” comme Maui and Sons Longboards, Animal
et Foolmoon SUP. “Bien sûr, le marché du surf n’est pas énorme
ici, par rapport au nord du pays, mais le SUP se développe très
bien. En Bavière, il est beaucoup plus fort que dans notre région de
Baden-Württemberg, tout comme dans un ensemble de villes du nord,
comme Hambourg ou Berlin”, explique-t-il. Le longboard est toujours
très demandé, “en particulier les boards Penny, autant les originales
que les versions moins chères, qui sauvent les ventes estivales des
détaillants”, continue Kolja. Il était surpris par la performance de
Sector 9, une marque qui n’a pas profité de la tendance comme il
l’espérait. “Du moins en Allemagne, où elle a laissé d’autres marques
comme Madrid prendre les devants.”
Parfois, il peut être bon de passer à autre chose, même pour
certaines marques, comme l’a fait 5ive avec Naketano. “Nous n’étions
plus d’accord avec leurs politiques de vente et de distribution”,
explique Boogie. DC, Element, Volcom et Brixton génèrent encore du
profit et leur autre magasin, Hice Ladiesstore, enregistre aussi de
bons résultats. “Hice profite d’un bon mix de marques, incluant des
majors comme Vans, Irie Daily et Gang, mais aussi des marques plus
petites comme Toms et Satorisan, qui partent très bien aussi.”
Le shop Santo Loco, à Munich, a aussi ajusté son offre de
longboards et cruisers à la demande croissante, comme l’explique
Roman, son responsable : “Nous avons beaucoup étendu le choix et
nous allons continuer à supporter le skate et le longboard dans le
futur. Globe et Never Summer jouent un rôle important pour nous
dans le segment.” La compétence core du shop, situé dans le secteur
piétonnier du centre-ville, reste le surf, un segment qui s’est encore
développé ce printemps. Et ce n’est pas une surprise car, après
tout, la capitale allemande du river surfing permet la pratique du
surf à toute heure du jour ou de la nuit. En plus, vous avez le fait
que la communauté grandit depuis de nombreuses années. Pour ces
raisons, Santo Loco stocke surtout du néoprène et des accessoires.
“Des marques comme Patagonia, Rip Curl et O’Neill travaillent main
dans la main avec nous, merci à eux pour ça !” Un Surf Café a été
intégré dans le shop et sa fréquentation est aussi très bonne. “Nous
voulions offrir à nos clients autre chose à voir et rien de mieux que
d’offrir un bon café aux personnes qui s’intéressent à vous et à
votre style de vie.” Faire de l’idée une réalité a été beaucoup plus
dur qu’ils ne le pensaient mais l’effort à valu la peine : “La beauté de
ce café-concept est que même les personnes qui normalement n’ont
rien à voir avec les boardsports profitent d’une immersion dans le
monde du surf le temps d’une pause-café.”
A Kempten, cette année “tout était au top”, comme le dit Bernhard
“Boogie”, son propriétaire : “Nous avons dû lutter contre des
conditions difficiles en hiver, pour la quatrième année consécutive, et
nous avons pris la décision de mettre un terme à notre histoire avec
le hardware et l’outerwear snowboard après 19 ans dans le milieu.
96
Après “deux aventures e-commerce”, comme Boogie les appelle,
ils ne se concentrent plus que dans les magasins en dur. Tout
comme Santo Loco. “La concurrence online est massive”, confirme
Roman. “Nous développons toujours notre présence en ligne et nous
allons rendre notre home encore plus intuitive mais, au contraire
de la plupart des autres shops, nous ne nous concentrons pas sur
l’e-commerce.” Le passionné qu’il est continue : “Nous aimons le
contact personnel avec nos clients et partager nos expériences avec
eux. Nous voulons “donner un foyer à nos clients” où ils pourront se
sentir à l’aise et trouver toute notre aide.”
C’est une stratégie très prometteuse, comme a pu l’observer
Kolja avec YourPeople Distribution. “Sur les évènements que nous
organisons, nous pouvons voir que les clients continuent à préférer
un bon conseil et une bonne expérience d’achat.” En particulier
dans le segment snowboard, nous constatons que “beaucoup des
anciens snowboardeurs ne peuvent même plus trouver un shop
où ils puissent se sentir à l’aise. Du coup, ils passent au ski ou ils
commencent à acheter en ligne.” Et 5ive n’est pas le seul shop qui
a tourné le dos au snowboard, nous dit Kolja. “Plusieurs détaillants
du sport ont pris la même décision tout comme certains shops
skate et snowboard qui ne veulent plus courir de risques car le
coût des produits est trop élevé.” Les détaillants qui s’engagent
activement dans le milieu, avec des trips en montagne, des cours
ou des évènements, continuent à tirer leur épingle du jeu. Santo
Loco a développé son offre snowboard avec un ensemble d’offres de
services complémentaires et alternatifs qui a aidé à compenser le
démarrage au ralenti de l’hiver dernier. “Le snowboard dépend trop
de la météo. Quand il n’y a pas de neige dans les zones urbaines,
la demande chute. En plus, on dirait que le snowboard manque de
souffle en ce moment !” Roman souligne qu’il ne sert à rien de se
plaindre d’un problème météo que personne ne peut résoudre mais,
heureusement, cet été nous aura épargné de souffrir pour cette
même raison !
zoom sur les marchés
ESPAGNE
Par Jokin Arroyo Uriarte
Durant le premier semestre 2015, l’économie espagnole s’est
encore renforcée. Après 0,9 % de croissance du PIB, de janvier à
mars, les données à court terme indiquent que l’activité pourrait
expérimenter une légère accélération pendant le deuxième trimestre,
jusqu’à 1% par rapport au même trimestre l’an dernier, ce qui
établirait le taux de croissance annuel autour de 3,1 %.
La consommation des ménages a été entrainée par la reprise de
la confiance et par l’impact positif de l’évolution du revenu du travail,
de la baisse des prix du carburant et de la réforme des impôts et son
effet sur l’IR.
Sur le marché des sports d’action, la tendance est positive, avec
une augmentation globale des achats d’équipement technique et une
récupération timide des ventes de textile et de chaussures, même
si ces produits souffrent d’une concurrence très forte des marques
fashion qui produisent des collections avec des touches surf et skate
à des prix très bas.
Chez Caribbean Surf &Skate Shop, un des shops les plus
emblématiques de Madrid (110 Calle Ayala), ils nous informent:
“Le secteur de la glisse a atteint un pallier. Le skate et le
longboard stagnent et les ventes ont arrêté de progresser de façon
exponentielle, comme ce fut le cas les années précédentes. Pour
le surf, le nombre de pratiquants a légèrement augmenté, avec une
présence notoire de plus de femmes. Le surfskate connaît une bonne
progression dans les villes comme Madrid. Il y a de plus en plus de
fans de ce type de boards, qui parcourent la ville à la recherche de
spots qu’ils rident comme s’il s’agissait de vagues.”
“Le textile et la chaussure sont au plus bas, malheureusement, en
dépit de l’émergence de nouvelles marques qui essayent d’apporter
un peu de fraicheur. De nos jours, il est impossible de concurrencer
les grandes multinationales comme Inditex.”
“Pour ce qui est de la vente en ligne, l’Espagne ne s’est pas
encore totalement habituée à l’achat dématérialisé. La concurrence
est rude aussi et, dans la plupart des cas, le consommateur utilise le
net pour faire la chasse aux prix. Il est important d’être présent sur
internet mais ce n’est pas la panacée…”
Plus près du marché du surf, Santi Zaldua, de Next Surfing
Company et Premium Wetsuits nous explique : “Heureusement, le
surf ne souffre pas de la crise comme les autres sports. L’ouverture
de nouvelles écoles aide les gens à accéder au sport et nous
avons davantage de surfeurs qui fréquentent les spots, ce qui
aide l’industrie du surf en général (shops, écoles, distributeurs et
marques). A ce jour, les ventes ont augmenté de 30 %. Il faudra voir
l’impact des prix sur la demande, l’an prochain, étant donné le recul
de l’euro face au dollar.”
“En tant que marque et distributeur, nous avons enregistré de
bonnes ventes de nos produits (wetsuits, boards, softboards, softSUPs, accessoires…), tant dans les écoles que dans les shops. Nous
avons bien positionné nos produits sur le marché et nous avons aussi
ouvert les marchés français et portugais.
Comme résultat de la crise, ces nouveaux surfeurs qui ont
découvert le sport à travers les écoles, tout comme les surfeurs de
toujours, recherchent de nouvelles marques qui offrent des produits
de qualité à des prix concurrentiels. Pour résumer, nous pouvons
dire que le matériel technique surf a le vent en poupe.”
98
ITALIE
Par Franz Josef Holler
L’état de l’économie est décent mais ce printemps 2015 n’a pas
été florissant pour les industries des boardsports et du streetwear.
Les propriétaires de magasin se sont plaints d’un sell-out au ralenti
par rapport aux saisons précédentes, en particulier dans le segment
textile. Les shoes, en comparaison, se sont mieux vendues et
demeurent le moteur des ventes. Les hardgoods restent stables, en
particulier les cruisers et les longboards, une tendance qui semble
se poursuivre. Le surf se porte bien mais les surf shops souffrent
davantage que l’an dernier.
Les soldes ont été une période importante, voire cruciale, pour
les détaillants. Les premiers jours ont été assez mous à cause d’un
épisode caniculaire qui a poussé le public à se réfugier à la plage ou
en montagne plutôt que dans les magasins mais, au bout du compte,
les résultats ont été satisfaisants.
Nous avons eu un printemps et un été de grande qualité, avec du
soleil à longueur de journée et beaucoup de temps pour aller surfer,
skater, cruiser ou faire du longboard. Les boardsports sont dans la
tendance et beaucoup de shops non endémiques essayent de profiter
de l’inertie pour vendre du textile et des chaussures aux clients
“boardsports” ou “action sports”, une concurrence que les shops core
ressentent. La concurrence a aussi grandi car beaucoup de grandes
marques vendent aux chaines et compliquent la survie des magasins
indépendants qui doivent concurrencer les géants du net et les
chaines.
Le longboard s’est frayé un chemin sur les étagères de nombreux
skateshops, tout comme les cruisers l’ont fait il y a deux ans.
Beaucoup de clients cruisers passent au longboard, au cruiser midsize voire au skate !
Les chaussures de running sont là pour rester mais, heureusement,
l’offre de la plupart des shops est bien équilibrée. Fabio Degasperi,
de 1000NE, à Rovereto, nous explique : “Le marché potentiel en Italie,
pour la vente de produits boardsports, est énorme et les opportunités
sont nombreuses, il y a juste trop de jeunes qui ne peuvent pas se
permettre le style de vie et ce détail rend les choses difficiles pour
notre industrie.”
Mais il s’agit là d’un problème économique plutôt que de quelque
chose à notre portée. Etre un propriétaire de magasin dynamique est
devenu un autre grand sujet et beaucoup de shops le réalisent. Laisser
les clients interagir avec vous dans des évènements organisés par
le shop, sur Instagram, Twitter et Facebook est devenu un facteurclef de la construction d’une base solide de clientèle fidèle. Etre très
passionné est quelque chose que l’argent ne peut pas acheter non
plus et vous aide à sortir du lot, un point important que les clients
apprécient.
Comme les produits sont faciles à trouver, le facteur “coolness”
d’un shop peut transformer l’expérience d’achat et les clients
l’apprécient. Quand le produit devient le même dans la plupart des
magasins, vous devez vous démarquer et les produits en série limitée
ne suffisent pas à marquer la différence si le client recherche quand
même les produits de large diffusion.
Du côté des évènements, le Championnat d’Italie de Skate aura lieu
une fois de plus à Bolzano, les 5 et 6 septembre, avec l’appui de DVS
Shoes comme sponsor principal.
L’été est encore là alors sortons nos boards et allons profiter du
soleil !
zoom sur les marchés
SUISSE
AUTRICHE
Par Fabien Grisel / David Lambert
Par Anna Langer
Enfin un été, un vrai. Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait
pas bénéficié d’une météo aussi clémente pendant plusieurs semaines.
Les gens vivent dehors et profitent des belles soirées. Le printemps
malheureusement n’était pas du même accabit et l’on sait très bien que
c’est cette période qui est déterminante pour le bon fonctionnement de
nos commerces puisque que, pour une grande partie du matériel, c’est
le moment où ils vendent au prix plein.
En résumé, on observe un printemps en demi-teinte, avec des
ventes et une fréquentation correctes mais un CA en légère baisse,
cette dernière étant principalement due à l’adaptation des prix résultant
de l’abandon du taux plancher EUR/CHF. Cette baisse de prix a été
demandée aux fournisseurs puis répercutée sur le prix de vente final,
ainsi on garde du mieux que l’on peut notre clientèle mais en gagnant
clairement moins d’argent.
Voici désormais la problématique à laquelle doit faire face le
commerce du détail suisse. Cependant, ce n’est pas le seul problème.
En effet, pour tout produit sujet à l’obsolescence des collections
(streetwear, chaussures), il est important de vendre avant les soldes
qui, pourtant, sous la pression des grandes chaines, arrivent de plus en
plus tôt et beaucoup se voient contraints de baisser les prix au début
du mois de juin alors que le beau temps ne s’est pas encore installé.
Rappelons qu’en Suisse, il n’existe plus de cadre légal strict depuis
novembre 1995. Il n’y a donc pas de dates officielles imposées pour les
commerçants suisses. Le début et la fin des soldes sont des périodes
qui durent plusieurs semaines. Les réductions varient de 50 à 70 %
dès la première démarque, dans les magasins des grandes villes et sur
internet.
Cependant et par chance, cela ne concerne pas tous les produits,
tout ce qui concerne les “hardgoods” été comme le skate et le nautique
peut continuer à se vendre au prix plein jusqu’au début de l’automne,
voire toute l’année. La météo de juillet a été très bénéfique, et
spécialement propice aux sports nautiques qui connaissent un essor
considérable. Cela inclut aussi le Kite Surf, mais surtout l’explosion du
Stand Up Paddle gonflable (le marché du SUP “dur” ne représentant que
20 % environ) dont le développement semble étonnement plus rapide
en Suisse romande qu’en Suisse alémanique où les ventes ne sont pas
encore aussi importantes. Les vendeurs de SUP romands sont très
satisfaits car le prix de vente reste élevé et le volume est en constante
augmentation. Celui-ci aurait pratiquement doublé en trois ans, d’après
Yan Bosson, de SB Sport, à Gland. La popularité est telle que même
les grandes surfaces veulent surfer sur cette vague et offrent des
SUP gonflables à très bas prix dans leurs rayons. Migros, par exemple,
propose un kit à 399 CHF. Les spécialistes comme SB Sport ne se
font pas trop de soucis et sont persuadés que le public continuera à
s’adresser à eux pour bénéficier d’un service de qualité et bon nombre
des consommateurs ayant choisi le produit bon marché reviendront
chez eux acheter des alternatives de qualité le jour où ils ne seront
plus satisfaits ou voudront remplacer leur SUP d’entrée de gamme. Les
marques les plus présentes sont Hobie, RED et Nidecker.
On notera également que l’essor de ce marché favorise la vente
de swimwear, wetsuits, lunettes de soleils, sacs étanches et autres
produits associés. En résumé, le secteur nautique apporte aujourd’hui
un peu de beurre dans les épinards des revendeurs suisses pour qui la
saison estivale devenait de plus en plus compliquée.
100
Nous avons déjà dit que les choses fonctionnement différemment
ici que chez nos “grands” voisins et un événement charitable comme le
Lake of Charity, à Saalbach Hinterglemm ne serait sûrement pas possible
ailleurs. Toute une vallée unie pour organiser un événement familial,
incluant des water slides, du winch wakeboard et une mini-rampe pour
supporter une bonne cause. Avec beaucoup de prix à gagner aussi, entre
autres des bons d’achat et des goodies du shop La Resistance, à Zell
am See, qui ont rempli de bonheur les participants après qu’un géant de
la vente en ligne n’abandonne son sponsoring en dernier recours. “Ce
sont ces petites victoires qui font que tout vaille la peine”, sourit Peter,
propriétaire du shop, qui décrit, dans l’ensemble, une année positive mais
compliquée. “La scène est secouée en permanence par les géants de la
vente en ligne. Nous sommes l’un des derniers shops core autrichiens
et nous résistons encore, comme David contre Goliath ou Astérix contre
les Romains… Notre année s’est déroulée correctement parce que nous
sommes restés fidèles à nous-mêmes, avec des racines profondément
ancrées dans notre milieu.” Un point très palpable dans tout le magasin.
“Les petites marques fonctionnent beaucoup mieux que les grandes,
surtout parce que nous y mettons tout notre cœur”, nous explique-t-il,
puis il cite la marque Woodybunch comme exemple : “Nous aimons ce
qu’ils font alors leurs produits partent vite”. C’est un fait qui s’accentue si
les produits sont disponibles en quantité limitée, à l’inverse des stratégies
des majors. “Qui veut porter le même t-shirt que 50 000 autres mecs?
Personne ! Pour nous, c’est encore plus facile de bien vendre parce
que nous ne stockons que de petites quantités de t-shirts, des volumes
qu’aucun major ne voudrait nous vendre.” Cette stratégie a même attiré
d’anciens clients qui s’étaient “laissés tenter par les sites e-commerce”.
Le dumping des prix et d’autres problèmes sont aussi bien connus
des marques, comme l’explique Hans Doblhammer, de Völkl : “C’est
un problème compliqué qu’il n’est pas facile de contrôler. Mais,
malheureusement, le problème vient du net la plupart du temps. Si une
gamme courante est discountée en ligne, il reste peu d’autres options aux
magasins en dur que de suivre la tendance. Et c’est une fuite en avant
de chute des prix.” Mais il est impossible de réguler aussi les prix. “Nous
essayons de porter une attention très particulière à notre sélection de
détaillants pour filtrer ceux qui ont des politiques de prix floues ou peu
consistantes. C’est la seule possibilité que nous avons.”
Mais il voit aussi un autre facteur important dans le choix des gammes
de produits et la formation du staff des magasins. “Chez Völkl, nous
constatons que la technologie redevient de plus en plus importante”,
pour le consommateur final comme pour les détaillants. C’est quelque
chose que les détaillants peuvent utiliser à leur avantage - s’ils en ont la
connaissance, nous dit Hans : “Si un détaillant est capable de donner des
explications détaillées sur une board technique, il a un grand avantage
pour se différencier. C’est une chose que vous ne pourrez pas faire
en ligne, ou du moins pas de la même façon.” Pour pouvoir profiter de
cet avantage, la marque offre des stages de formation aux détaillants.
“Ceux qui sont vraiment intéressés en sortent gagnants car ils peuvent
transmettre les connaissances acquises aux clients finaux.” D’après lui,
ceux qui ne pensent qu’aux prix et qui stockent des produits bon marché
perdront la bataille face à ceux qui stockeront des produits de meilleure
qualité. Peter le confirme : “Si nos experts voient juste, l’hiver prochain
sera très bon, en particulier pour ceux qui travaillent durablement et sont
à 100 % convaincus de ce qu’ils font, pas que pour gagner de l’argent.
CQFD !”
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Reference Number: 10082015
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Key Responsabilities :
-
Key Accounts relationship :
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Provide high quality, professional and consistent service to our Key Accounts;
Sales analysis & sales follow-up reports ;
Stock analysis ;
Monitor the merchandising plan;
Support with marketing campaigns;
Support in selling Women/Kids categories for KA;
Collaborate in the staff training;
Management of POS.
-
Back Office support :
•
•
•
•
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Assist the Country Managers;
Trade show support ;
Showroom management (calendar) ;
Samples management ;
Different administrative tasks.
Skills :
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University diploma/College degree in Business Administration;
Minimum 2 years of experience in sales in Action Sports/Lifestyle environment;
Strong Excel knowledge ;
Fluent in German and English, French is a plus;
Based in Munich.
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Type of contract: Unlimited-in-time ; full-time.
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Date of start : September 1st 2015.
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To apply please send your CV and Cover Letter to Poliana SILVA COUTO ([email protected]) before
August 22nd 2015.
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SURF
WWW.SKIANDSNOWBOARDSHOW.CO.UK
WWW.FREEZEFESTIVAL.COM
WWW.PLEASUREJAM.COM
WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM
DECEMBRE
4-5
AIR & STYLEBEIJINGCHINASNOWWWW.AIR-STYLE.COM
8-20
BILLABONG PIPE MASTERS OAHUHAWAIISURFWWW.WORLDSURFLEAGUE.COM
10-13
DEW TOURBRECKENRIDGE
USASNOWWWW.DEWTOUR.COM
20
WORLD SNOWBOARD DAYWORLDWIDE
SNOW WWW.WORLD-SNOWBOARD-DAY.COM
JANVIER
7-8
AGENDA LONG BEACH
USATRADEWWW.AGENDASHOW.COM
10-11
FUTURE TRYDAVOSSWISSTRADEWWW.SNOWBOARDBOX.CH
10-12
SNOW AVANT PREMIERE
LAS CLUSAZ
FRANCE
TRADE
WWW.SPORTAIR.FR
11-12 ANNECY SHOWROOMANNECYFRANCEWWW.SPORTAIR.FR
18-24
LAAX OPENLAAXSWISSSNOWWWW.LAAX.COM
19-21
BRIGHTBERLINGERMANYTRADEWWW.BRIGHTTRADESHOW.COM
19-21
SLIDETELFORDUKTRADEWWW.SLIDEUK.CO.UK
24-27
ISPO MUNICHGERMANYTRADEWWW.ISPO.COM
28-31
SIADENVER, COLORADO
USATRADEWWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG
31-2
PRO SHOP TESTBARDONECCHIA
ITALYTRADEWWW.SNOWSHOPTEST.COM
FEVRIER
3-4
JACKET REQUIREDLONDONUKTRADEWWW.JACKET-REQUIRED.COM
5-6
AIR + STYLEINNSBRUCKAUSTRIA SNOWWWW.AIR-STYLE.COM
15-17
AGENDA LAS VEGASUSATRADEWWW.AGENDASHOW.COM
20-21
AIR + STYLE
LOS ANGELES
USA
SNOW
WWW.AIR-STYLE.COM
104
L’ŒIL DU CYCLOPE
#78
MUTE FILM PREMIERE, WASTED TALENT BOUTIQUE, HOSSEGOR
Kyle Lochhead, Ambassador of Fun regales rolling projection’s Tristian Sandbrook a funny tale
Mute European Film Premiere - Wasted Talent
Boutique, Hossegor
Pro surfer and model Victoria Vergera and pro
surfer Tristian Guilbaud
Andrea Tiling (K2 Ski) & Friend
A man and his Hammer! Wolfgang Buchwieser
(Ride)
Andi Threimer (K2)
Brixton - Out of Step Agency’s Hannah with
Brixton’s The Conway hat
Electric’s European Sales Manager Etienne
Pinon holding their Bengal with added top wire
for SS16
Globe’s Josh Barrow with the Tribe shirt
RVCA’s Matt Bryer with their Brush Black short
sleeve shirts
Iron and Resin’s UK Account Manager Joe Scott
with the Nationals jersey and the Rambler jacket
HUF - Out of Step Agency’s Adam Scotland wth
the Pyramid logo tee and HUF’s fleece coach’s
jacket
Lightning Bolt’s International Sales Manager for
Europe, Sergio Santos with their cotton nylon
boardshorts - either with, or without elastic
waste.
Ally Barr showing Ridgemont Outfitters Monty
and Outback shoes
Nixon are telling a road trip story from their HQ
in Encinitas, California south to BAJA.
Etnies Country Manager Scott Wayman with
the Jamieson vulc in Nick Garcia’s colourway
and the high end skate performance shoe The
Marana XT
Element’s Tony Wood (S.East England Sales
Agent)
Deus ex Machina’s Joel Fairweather with the
Surfing Cup tee and Tugu Banana boardshort
The exterior, with benches for visitors to eat
and drink
Couches looking back to the main entrance as
SFML’s Alex gives SOURCE’s Clive the lowdown
Shitfoot Mongoland, Core Skate Gathering
Debuts In Berlin
DJ Clement Frossiart formerly of Concorde
band
K2/RIDE EUROPEAN HQ RENOVATION PARTY
Muck Müller (munchie Konsilium) & Bene
Heimstaedt (Pleasure Mag)
JACKET REQUIERED
SHITFOOT MONGOLAND
The popup skate ramp, built by organisers and
anyone who had spare time earlier in the week
107
BRIGHT
108
Electric booth party - Electric’s Trade Marketing
Manager Maite Duport and PR & Web Communications Manager Caroline Piechaud
Black Eye Lens’ Marketing Manager Joni
Gramath, Partner Kalle Suhanen, Arto Ekman
(CEO & Founder) and Sales Manager Matti
Karjanlahti
Maui and Sons European Director Nuno Fonseca
with the Madras boardshorts
DC - Dennis McGrath signing his new book
HEAVEN
Zimtstern’s Rafael Knupp (Marketing) and Thomas ‘Lou’ Triet (CEO)
Vans turn 50 in 2016 and are rolling out the
checkered line to celebrate
Vans - Pro Classics stronger than ever
The Hundred’s Patrick Hill (Creative Director)
with the Cruiser Annorak
Templeton’s Klaus Zenker and Marinus Schuster
with their pirate mascot
SEEK entrance from Bright
Neff’s Cope & International Marketing Manager
Kirsten Taylor with the Simpsons collab
Kone of actionsportjob.com and one half of the
happy Bright boys
Globe’s Marketing Manager Jessica Lanzi
Element’s VP Global Marketing Julien Duval
repping the Westgate collab deck
Electric booth party - Bright’s Thomas Martini
and DC’s Emmanuel Labadie
Electric - skate pro Madars Aps getting to grips
with some Electric shades
DC’s Smoke On The Water skate event - the
official Bright Opening party
DC - Dennis McGrath hanging some of his photography from his book HEAVEN on the walls
Circa’s EMEA Sales Director Peter Frericks
Bright’s new home on the River Spree
BAJA’s Heidi Sipla (Designer) and Janne Karjula
(Founder) with the Baja Barbados Ecomex
Pullover
Antonio Melero European Marketing Operations
Manager for Sole Tech
Adrien Waller Brand Manager at Vissla in Europe
Dan Dougherty International sales director and
Hanus from Horsefeathers