Rapport de fin de séjour Bourse Explo`ra Sup
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Rapport de fin de séjour Bourse Explo`ra Sup
MOLOZAY Pauline Rapport de fin de séjour Bourse Explo’ra Sup Stage de fin d’études au sein de l’Association Atz’anem K’oj Lieu du stage : Quetzaltenango, Guatemala. A. Vie pratique - Logement A Quetzaltenango, dans la zone 1 (au centre ville), il est possible de trouver facilement une chambre à louer dans des grandes maisons de 5 à 10 chambres. Ce sont des maisons très jolies, anciennes et typiques, avec un grand patio et des portes donnant sur différentes chambres autour. A mon arrivée, j’ai demandé conseils sur les chambres à louer et je suis allée visiter plusieurs chambres (Casa N’oj, Infinito, Yoga House). Elles sont connues et l’agence de tourisme m’a très bien renseignée. J’ai opté pour une chambre que j’ai visité grâce à un contact que j’avais sur place. Je payais 1100 quetzal la chambre (environ 120 euros), pour environ 15 m2 avec une salle de bain privée. Je n’ai pas déposé de caution car ce s’est fait de manière informelle. - Argent La monnaie du Guatemala est le quetzal. Le maximum que l’on puisse retirer est 2 000 quetzal, soit environ 230 euros. Mais le cout de la vie est faible par rapport à la France. Je suis à la BNP et il n’y a pas de banque partenaire. De fait, je payais des commissions sur chaque retrait. Il y a des distributeurs un peu partout dans la ville, mais il est conseillé de retirer de l’argent dans des banques plutôt que dans les supermarchés, afin d’éviter les vols. - Santé Avant de partir, je me suis rendue à la LMDE afin de prendre une couverture sociale internationale ainsi qu’une assurance rapatriement. Je n’ai pas été malade au Guatemala à part une fois où je me suis rendue dans une clinique privée où j’ai payé 60 quetzal la consultation (7 euros). Il vaut mieux être sûr de là où on va pour se faire soigner et se renseigner auprès de la population locale. - Télécommunications La première semaine, j’ai acheté une SIM vide Movistar que j’ai mise dans mon portable (qui était débloquée). Il y a deux grands opérateurs au Guatemala : Movistar et Claro. Après achat d’une SIM, il suffit d’acheter d’acheter du crédit dans n’importe quelle petite superette. C’est d’ailleurs possible lorsqu’il y a un panneau movistar ou claro à l’extérieur des superettes. - Stage Trouver un stage en Amérique Latine n’est pas si simple, surtout si l’on veut aller dans une petite ONG. Pour ma part, je regardais sur les sites d’offres de stage (profil culture, pages facebook) mais le réseau Sciences Po nous permettait d’accéder à des offres que notre professeur nous transmettait par mails. Nous avions également une base de données de beaucoup d’ong dans tous les pays. Mais la recherche prenait du temps… J’ai répondu à une offre de stage au Guatemala, j’ai réalisé un entretien et ai été prise. Je n’étais pas rémunéré, comme la plupart des stages en Amérique Latine mais j’arrivais à vivre avec la bourse Explo’ra Sup ainsi que ma bourse de l’enseignement supérieur. Au Guatemala, il est possible de vivre avec 400 euros par mois, logement compris. Étant dans une petite ONG (nous étions 6 dans l’équipe) et travaillant avec des personnes géniales, il n’y avait pas de rapports hiérarchiques. Ainsi, nous décidions de nos horaires de travail, de nos temps de pause, du moment que le travail était fait. J’arrivais le matin à 10h et je partais le soir à 19h généralement. Quand nous allions en déplacement le week-end, je prenais souvent mon Lundi. J’organisais mon temps comme je voulais. Mes maitres de stage étaient devenus mes amis, ce qui nous a permis de grandir et d’avancer ensemble. Nous partagions tellement. Je pense que ce type de relation de travail est favorable à bien-être au travail, à une meilleure motivation. - Vie quotidienne Le climat est divisé en 2 saisons : une saison des pluies et une saison sèche. Mais il fait relativement chaud tout au long de l’année au Guatemala. La température descend très rarement en dessous de 0. J’y étais pendant la saison sèche, il ne pleuvait presque jamais et le soleil était intense. Le soleil se lève très tôt (autour de 5h30) et se couche tôt (vers 18h), ainsi le rythme de vie des guatémaltèques s’y adapte. La vie commence très tôt dans la rue, sur les marchés et vers 21h 22h, les rues se vident, aussi parce que la nuit l’ambiance est moins rassurante et les habitants retrouvent leurs cocons. Concernant les transports, il ne faut pas être pressé ni être trop attaché au confort. Au Guatemala, il est possible de voyager en bus avec des petits bus où le nombre de places n’est jamais limité (« chicken bus ») ou bien des bus plus grands et confortables mais qui coutent plus chers. Monter dans un bus au Guatemala, c’est déjà entrer dans un espace à part, vivant. Vendeuses et vendeurs de noix de coco, papayes, bananes séchées, plantes médicinales, ou autres montent et descendent des bus à tour de rôle. Il faut cependant faire attention à ne pas se balader avec des objets de valeur soi, évidemment tous ces vendeuses-vendeurs vivent avec quelques quetzal par jour et les vols sont courants. Attention également à ne pas monter dans un bus sans être certain de se destination. A côté du chauffeur, il y a un homme qui est chargé de faire monter les gens dans le bus, ils commencent souvent par vous demander où vous allez afin de remplir le bus mais ce ne sera parfois pas la bonne destination (ou alors il faudra prendre 2 ou 3 bus pour arriver à bon port). La nourriture est délicieuse, les marchés abondent de fruits et légumes, dont certains que vous n’aurez encore jamais vu ! Sinon, les guatémaltèques se nourrissent essentiellement de mais, haricots et mangent également beaucoup de poulets (de mauvais qualité). Il est possible de manger dans les stands des rues ou dans des comedors mais assez difficile de trouver de la nourriture végétarienne (quoique pas mal de restaurants se développent dans la zone1). Vaut mieux faire ses courses et marché et cuisiner soi-même ! Loisirs : si vous aimez la nature et les randonnées, c’est la pays rêvé ! Depuis Quetzaltenango, il est très facile de se retrouver en pleine nature. sources d’eau chaude, saunas, balades, lacs… B. Bilan et suggestions Ce stage a bouleversé ma vie C’était une aventure humaine incroyable. J’en ressors grandi. Le bilan que j’en fais est que les inégalités sociales abondent et que nous vivons dans un monde où quelques-uns dirigent et dominent la majorité des personnes. Mais il y a aussi chaque jour des gens qui luttent, qui résistent et qui petit à petit, changent ce monde. Les principales difficultés pendant mon séjour étaient liées à la situation des femmes au Guatemala. Être femme dans un système patriarcale dans un pays où le viol est quotidien n’est pas facile tous les jours. Le harcèlement de rue a pour moi été l’une des choses difficiles à gérer. Il est constant, violent, sans filtre et impuni. Il faut apprendre à répondre sans se mettre en danger. Mon projet professionnel s’est éclairci pendant le séjour. J’étais au sein d’un projet qui s’appelle METOCA, ce qui veut dire multiplication et exploration du théâtre de l’opprimé-e en Amérique Centrale. C’est un projet qui utilise l’art comme outil de transformation sociale. Nous travaillions avec des populations vulnérables du Guatemala. Je sais désormais que mon projet professionnel se tournera vers la lutte pour les droits de la personne et je trouve que l’art est un outil incroyable, laissant les corps parler, pour jouer, s’exprimer, pour que la lutte ne se résume pas aux mots et un message imposé. Je n’ai pas vraiment été encadre pendant mon séjour. J’ai simplement été en contact avec ma maitre de stage avant mon arrivée, qui m’a informé sur la manière de vivre au Guatemala. Je savais également que je pouvais compter sur Jacky Buffet, mon maitre de master qui était présent dès qu’on lui écrivait. Peu de personnes étaient partis au Guatemala avant moi alors je suis rentrée en contact avec personne, c’était aussi agréable d’arriver sur un territoire en ayant presque aucune images, ni discours en tête. J’ai développé mon propre avis et mes propres ressentis. De plus, j’étais déjà parti un an au Chili en troisième année, je savais donc déjà parler espagnol et j’avais beaucoup moins peur de l’inconnu. Le Guatemala est un pays peu connu, je ne connaissais presque rien de son histoire, de sa culture. Si c’était à refaire, peut-être que je lierai davantage avant d’y aller, afin d’avoir des clés de lecture de ce qui nous entourent. Pour celles et ceux qui comptent y aller, déjà je le conseille car c’est pays magnifique. Je conseillerai une fois sur place, d’aller à la rencontre de l’autre, de ne pas être envahi par la peur. Le Guatemala est composé de 60% des populations indigènes, vivant surtout dans des communautés rurales. Il faut aller à leur rencontre, partager, échanger. Je conseillerai également de faire attention à la manière dont nous nous comportons en voyage. Si vous êtes de couleur blanche et de nationalité européenne, vous serez rapidement catégorisé et certains vous verrons comme un moyen d’obtenir de l’argent. Et c’est normal, nous avons des privilèges qu’il faut apprendre à questionner. A Quetzaltenango tout comme à la capitale, il est très facile de vivre dans un microcosme, dans la zone 1, avec tous les étrangers. Moi la première c’est un peu la vie que je menais. Mais le projet m’a permis d’aller voir une autre réalité. Je conseille de sortir de la zone de confort et d’aller découvrir les milliers de richesses dont jouit le pays. Concernant les échanges internationaux, je ne sais pas comment, mais j’aimerais que les étudiants des pays dits « en développement » puissent plus facilement voyager dans d’autres pays. Au Guatemala, seuls quelques étudiants ont la chance de pouvoir découvrir les pays voisins. J’aimerais également que les stages dans des petites ONGs soient davantage diffusées.