Événements - Home Automation Montreal

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Événements - Home Automation Montreal
Volume 15, no 6 / décembre 2008-janvier 2009
Éditeur et directeur de la publication :
Franco Moggia
6 Éditorial
Co-éditrice et responsable des relations publiques :
Lucie Beauchamp
TED
Équipe de rédaction :
Pierre Caisse, Michel Dallaire, François Gagné,
Bruno Gosselin, Patrick Grenier, Jean-François Hamelin,
Debbie Houle, Jean Houle, Michel Laliberté, Emmanuel Lehuy,
François Lemieux, Alain Lévesque, Robert Lussier, Mario Poirier,
Georges Poulin, Richard Schneider, Pascal Tran et Leo Vildosola.
8 Plaisir champêtre
Conception de CinéConsulte
et installation de MonInstallateur.com
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Lecteur Blu-ray
BD-P1500 de Samsung
Équipe de rédaction actualités musicales :
Gilles Archambault, Nathalie Fredette, Alain Jardel,
Pierre Jobin, Richard Guay
16 La performance avant tout
Conception et installation de
La Gallerie Audio Vidéo
Représentants publicitaires :
Lucie Beauchamp, courriel : [email protected]
Guy St-Denis, courriel : [email protected]
Téléphone : 450 436-1777, télécopieur: 450 436-1730
Sans frais : 1888 490-0030
LECTEUR BLU-RAY
rencontre
24 Gilles Boisclair ou la passion du disquaire
44 BD-P1500 de Samsung
L’avenir est de plus en plus bleu !
PROJECTEUR CINÉMA MAISON
BANCS D’ESSAI
AMPLIFICATEUR INTÉGRÉ
26 Esoteric A-100 de TEAC
Le navire amiral de la flotte TEAC
ENCEINTES ACOUSTIQUES
32 Lyra 2 de Revelation
Une québécoise de souche
36 SA1 de Spendor
À la fois petite et grande
48 Kuro HD PRO-FPJ1 Élite de Pioneer
Le noir au bout du tunnel !
Infographie : Les Éditions Mizka Inc.
Photographes : Michel Dallaire, Robert Guèvremont,
Franco Moggia, Pierre Tison et Pascal Tran
ADRESSES INTERNET :
http://www.quebecaudio.com
Courriel : [email protected]
événements
52 - 58
QUOI DE NEUF ?
59 - 62
RYTHME & MUSIQUE
63
64
65
66
Révision des textes et traduction:
Nathalie Thériault
En jazzant
Rock progressif
Musique du monde
Les vinyles
ADMINISTRATION :
(Postes Canada : retourner toute correspondance
ne pouvant être livrée au Canada à l’adresse suivante : )
Québec Audio&Vidéo
Publié par : Les Éditions Mizka inc.
Casier postal 695
St-Jérôme QC Canada J7Z 5V4
Téléphone : 450 436-1777, Sans frais : 1 888 490-0030
Télécopieur : 450 436-1730
ABONNEMENTS PAR INTERNET :
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ABONNEMENTS / CHANGEMENT D’ADRESSE :
CDS Global Inc.
Téléphone : 514 721-9991, Télécopieur : 514 721-2555
Sans frais : 1 866 828-9878
DISTRIBUTION :
Messagerie de Presse Benjamin inc.
101, rue Henry-Bessemer, Bois-des-Filion QC J6Z 4S9
Téléphone: 4 50 621-8167 Sans frais : 1800 361-7379
48
Projecteur Kuro HD
PRO-FPJ1 Élite de Pioneer
Toute reproduction de textes, illustrations, photographies du magazine est
interdite. Le magazine ne s’engage pas à retourner les textes et les photos
non sollicités. Les prix indiqués dans les différents articles sont sujets à
changement. Les opinions, renseignements techniques, points de vue,
appréciations ou recommandations des journalistes de Québec Audio&Vidéo
ne reflètent pas nécessairement ceux de l’éditeur et du rédacteur en chef. De
plus, Québec Audio&Vidéo n’est pas responsable des déclarations
ni des affirmations des annonceurs.
CINÉMA MAISON
ENSEMBLE D’ENCEINTES ACOUSTIQUES
40 SCS4, caisson de grave SS1 et
filtre passif PX05 de Thiel
De petite taille avec beaucoup de caractère
4
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Amplificateur intégré
Esoteric A-100 de TEAC
26
DÉPÔT LÉGAL
Bibliothèque nationale du Québec, 1994
Bibliothèque nationale du Canada 994-6872 ISSN 1498-4318
LISTE D’ABONNÉ(E)S
Il nous arrive de mettre notre liste d’abonné(e)s à la disposition
d’entreprises ou d’organismes qui proposent des produits ou des services
qui pourraient vous intéresser.
Si vous ne voulez pas que votre nom y figure, faites-le nous savoir par écrit,
en joignant une étiquette d’envoi de votre magazine.
Les défis, au rendez-vous!
Dans quels temps vivons-nous ! Dès lors, on ne peut passer sous silence la victoire historique du nouveau président élu des États-Unis, monsieur Barack Obama. Pour ceux et celles qui ont suivi l’événement à
la télévision américaine, ils ont vu certains reportages fort émouvants — ces derniers empreints d’espoir,
d’enthousiasme, parfois mêlés de larmes sur les visages des supporteurs de Barack Obama, qui s’étaient
massés en grand nombre au parc Grant à Chicago. Devant la Maison Blanche à Washington DC, des centaines de jeunes gens se sont naturellement retrouvés là pour applaudir la victoire présidentielle. À Times
Square, New York, encore le même phénomène de regroupement, jeunes et moins jeunes, le tout se
déroulant dans la joie, l’enthousiasme et le calme. Ici, pas de casse, pas de vitrines fracassées, que des
gens heureux et joyeux !
Par ailleurs, est-ce que monsieur Obama peut relever tous les défis qui l’attendent ? Hum, difficile à
dire à ce moment-ci. Par contre, il a lui-même indiqué à plusieurs reprises, qu’à court terme, les temps
seraient difficiles mais non impossibles à survivre. Ceci se traduira, en prenant soin en premier lieu de
notre famille immédiate, ensuite de nos voisins et finalement de notre communauté. Allez faire un tour sur
son site Internet (www.barackobama.com) et lisez ce que l’homme et son équipe ont à dire et à proposer
aux Américains.
Avec l’effondrement de la confiance des gens face à la bourse, aux banques et autres institutions financières qui sont totalement coupables de cupidité et d’avidité et qui ont causé de toutes pièces le marasme
financier actuel qui se reflète sur la planète entière, il est certain qu’un homme seul ne peut logiquement y
arriver. Mais vous savez quoi, j’ai tout de même confiance en cet homme qui est de son temps et qui maîtrise les technologies nouvelles ; il a tout de même créé par l’entremise de l’Internet, un réseau humain
pour mieux y véhiculer une idée fondamentale : celle de l’espoir, du changement — oui, nous pouvons.
Ce slogan de campagne électorale aussi simpliste puisse-t-il sonner aux oreilles d’irréductibles cyniques, a tout de même réveillé l’espoir non pas seulement des américains mais de millions de gens autour
de la planète, avec un slogan basé sur des croyances profondes, lesquelles lui furent transmises par sa
mère et ses grands-parents qui l’ont élevé. Dieu merci ! Car c’est un vent nouveau, pour un monde qui
doit se changer radicalement. Nous n’avons pas seulement des droits mais également des obligations :
envers soi-même et envers ceux qui nous entourent et que nous côtoyons de part et d’autres. Loin de moi
l’idée d’inculquer à qui que ce soit des croyances religieuses. Non, je mise plutôt sur des valeurs humaines de base. C’est ainsi que l’on peut combattre non pas seulement le racisme, mais que nous pourrons
régler plusieurs autres conflits, avec de telles croyances. Je ne prône pas d’agir comme quelqu’un qui voit
la vie uniquement avec des lunettes roses ou de tous nous mettre la tête dans le sable comme une autruche, mais sans espoir, que nous reste-t-il ?
Savez-vous ce qui m’énerve réellement, dans les moments difficiles que nous vivons présentement, c’est
la manière flamboyante et irresponsable avec laquelle la presse électronique (voir la radio, la télévision,
l’Internet, etc.) ainsi que la presse écrite nous rapportent les soi- disant faits actuels. Cela dit, il ne s’agit
en fait que de prédictions, de sondages, de cris d’alarmes à droite et à gauche, bref, que de sensationnalisme. Oui, les temps sont difficiles. Et oui, il y a des pertes financières monstrueuses et des pertes d’emplois assez massives, mais peut-on, malgré tout, les vivre une journée à la fois seulement.
Arrêtez, messieurs les journalistes, de visionner la fin du monde dans votre boule de cristal. Sachez
que les meilleurs pronostiqueurs et spécialistes font parfois des erreurs. C’est certain que cela fera vendre
moins de journaux ou fera baisser la cote d’écoute mais, bon sang, revenons-en aux faits, surtout que toutes ces analyses doivent nous être présentées dans un laps de temps d’environ trois minutes d’antenne. À
force de se faire brandir le spectre de la fin du monde et bourrer le crâne de négativisme jour après jour,
on va finir par craquer. Laissez-nous le temps de respirer ! Et pour qu’il y ait de l’espoir, il faut tout de
même penser qu’ensemble, nous pouvons déplacer des montagnes. Encore faut-il pouvoir y croire…
Alors détendons-nous et écoutons notre musique favorite, regardons un film en famille, restons en
communication avec les membres éloignés qui nous sont chers par Internet et essayons d’éliminer toute
source négative dans notre entourage. Pouvons-nous y arriver ? Oui nous pouvons, même si nous ne sommes que québécois et canadiens. Oui nous pouvons ! Sur ce, passez de bonnes fêtes et démarrons l’année
2009 avec espoir, sérénité, paix et courage ! Ensemble, nous pouvons.
Co-éditrice et responsable des relations publiques
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Audioville
972, boul. St-Laurent, Montréal
(514)861-8050
Cora
131, 18e Rue, Québec
(418) 522-1397
Fillion Électronique
5690, rue Sherbrooke E., Montréal
(514) 254-6041
KébecSon
6555, rue St-Denis, Montréal
(514) 270 7900
Maison du Son Stéréo Plus
1112, rue Mont-Royal E., Montréal
(514) 523-1101
Multi Électronique
67, boul. Laurier, Beloeil
(450) 467-8273 1 800 690-8273
Stéréoplus
1 866 878-3736
Studio 1006
1394, rue Sauvé E., Montréal
(514) 384-2215
Tendances Électroniques & Design
Par PASCAL TRAN [email protected]
La région du Mont-Tremblant regorge de magnifiques lotissements, propices à l’établissement de luxueuses résidences,
mais peu se comparent au site en développement, sur lequel nous avons visité la première maison construite. Le domaine
s’étale sur plusieurs collines et comprend trois ou quatre lacs. Les heureux propriétaires sont donc parfaitement en
mesure de s’évader à l’extérieur, grâce au décor enchanteur des Laurentides, particulièrement plaisant durant notre visite
automnale, et également dans le confort de leur résidence grâce au système électronique conçu et installé par
Cinéconsulte, qui s’est associée à la compagnie Mon Installateur.
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Photos : Pierre Tison
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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a maison, de style champêtre, offre une vue
imprenable sur l’extérieur grâce à sa généreuse
fenestration. Le vertigineux toit cathédrale aux
poutres apparentes, crée une sensation d’espace
particulièrement impressionnante, lorsque vu de la
mezzanine. La finition rustique combinée à un ameublement parfois classique, parfois contemporain, produit un environnement de vie des plus agréables.
L’objectif de l’installation sur mesure est d’implanter de l’audio distribuée dans toutes les pièces, et d’intégrer la vidéo et l’éclairage à un contrôle central. Le
plus grand défi à surmonter pour l’équipe d’installation, a été de travailler avec un budget relativement restreint, si on tient compte de l’ampleur de la résidence.
Ainsi, plusieurs décisions ont résulté du désir de respecter le budget établi. Par exemple, l’utilisation et l’intégration de trois systèmes de contrôle a permis de
réduire le coût total. Le contrôleur principal, de marque AMX, est supplémenté par des écrans tactiles
Harmony One et des télécommandes Pronto de Philips,
car ceux-ci sont moins onéreux que l’ajout d’écrans
tactiles AMX, au système principal. Par contre, cette
architecture requiert une bonne planification et intégration des trois systèmes car le contrôleur AMX fonctionne par protocole RS-232 et infrarouge, tout
comme les Prontos, mais les Harmony One n’acceptent
que des commandes par infrarouge, ce qui a nécessité
l’installation d’un système de distribution et aiguillage
infrarouge, pour s’assurer que tous les contrôleurs puissent commander toute l’électronique et la domotique.
L
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Trois réseaux indépendants sans fil sont installés, dont un réservé pour les laptops, question
de sécurité informatique.
Le système d’enceintes encastrées au plafond Ci Soundlight de KEF est particulièrement bien adapté pour le contexte de la cuisine et de la salle à manger, car les petites
enceintes satellite du système peuvent être alignées avec l’éclairage encastré, pour s’effacer
presque complètement. Ainsi, chacune des
deux pièces comprend un tel système, commandé par une télécommande Pronto.
Au salon, on retrouve une paire d’enceintes
autoportantes XQ Series 30 de KEF, placée discrètement dans les coins. On y retrouve également le panneau de contrôle central, donnant accès à la totalité du système. Le système
comprend l’inclusion de caméras accessibles
par l’Internet, ce qui permet l’affichage de
l’image sur le panneau amovible. Ainsi, le propriétaire peut apporter le panneau avec lui
n’importe où dans la maison ou à l’extérieur,
et recevoir le signal que des visiteurs sont présents. Toutes les pièces sont munies d’un écran
tactile Metreau d’AMX pour un accès facile et
direct au système, sans la nécessité de passer
par les télécommandes ou le panneau princi-
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
pal de contrôle. Le contrôle d’éclairage à travers la demeure, s’effectue par un système
Lutron.
Dans la chambre des maîtres, la chambre
des enfants, celle pour les invités et la salle de
bain principale, on y a installé des enceintes
encastrées et un téléviseur, ce qui totalise
8 téléviseurs, à travers la résidence. Un serveur
musical de 80 Go Fireball d’Escient et la radio
Internet avec 50 chaînes spécialisées de musique en continu, sont accessibles dans toutes les
pièces.
La salle dédiée au cinéma maison au soussol, comprend un projecteur ACL PLV-Z2000
de Sanyo installé dans une alcôve sur le mur
arrière et un ensemble d’enceintes de la série
Studio de Paradigm. On y retrouve également
une unité de rangement d’équipement, intégrée au mur. Puisque la totalité de l’équipement requiérait un deuxième système, celui-ci
est complètement dissimulé et n’est pas directement accessible de la pièce.
Puisque la beauté naturelle du site est ce qui
a attiré les propriétaires en premier lieu,
l’équipe d’installation a aussi sonorisé l’extérieur autour du spa, afin que ceux-ci puissent
en profiter au maximum. La zone extérieure
donne également accès à toutes les fonctionnalités et sources disponibles aux zones intérieures de la demeure. Ainsi, les propriétaires
peuvent s’envelopper d’un environnement
sonore à la hauteur du panorama qui s’étale
sous leurs yeux. La demeure représente le
summum de l’évasion en campagne, tout en
conservant les agréments de la vie moderne.
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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Équipement installé :
• Téléviseur ACL de 32 po LC32D62U de Sharp
• Écran tactile Modero ViewPoint 8,4 d’AMX
• Écran tactile Metreau Keypad d’AMX (10x)
• Contrôleur Netlinx NI-4100 d’AMX
• Serveur musical Fireball 80 d’Escient
• Toile de projection fixe de 100 po GVPFF100HT de Grandview
• Télécommandes universelles Harmony One de Logitech (5x)
• Enceintes XQ Series 30 de KEF (2x)
• Système d’enceintes encastrées au plafond Ci Soundlight de KEF (2x)
• Enceintes ambiophoniques 5000 SERIES de KEF
• Récepteur ambiophonique SR-4002 de Marantz
• Enceintes encastrées CP-IC Gold de Monitor Audio (6x)
• Enceintes encastrées CP-IC Silver de Monitor Audio (4x)
• Enceinte encastrée Radius CP-IC de Monitor Audio
• Enceintes d’extérieur AW52-B de MTX (2x)
• Enceintes avant Studio 60 de Paradigm (2x)
• Enceinte centrale Studio CC de Paradigm
• Enceintes ambiophoniques Studio ADP590 de Paradigm (2x)
• Télécommandes universelles Pronto TSU9400 de Philips (2x)
• Télécommande universelle Pronto RFX9600 de Philips
• Lecteurs DVD DV-400V de Pioneer (4x)
• Lecteur Blu-ray BD-P1400AXC de Samsung
• Projecteur ACL PLV-Z2000 de Sanyo
• Téléviseurs ACL de 26 po LC26D43U de Sharp (x4)
• Téléviseur ACL de 52 po LC52D82U de Sharp
• Caisson de sous-graves 10 po de Snell Acoustics
• Enceinte encastrée Z8 Architectural de Sonance
• Console de jeu / lecteur Blu-ray PS3 de Sony
• Systèmes de distribution vidéo Matrice Video HD 4x4 de Xantech (2x)
• Amplificateur de contrôle à 8 zones 8 sources MRC88 de Xantech
• Récepteur ambiophonique RXV-1800 de Yamaha
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Tendances Électroniques & Design
La performance
avant tout
Par PASCAL TRAN [email protected]
Pour ce numéro, nous sommes gâtés par la possibilité de visiter deux installations superlatives aux contextes
contrastants. Alors que la première est sise dans la région des Laurentides, l’autre est inscrite en milieu urbain.
Alors que la première revêt des allures champêtres, la deuxième est résolument d’un style moderne et d’un
décor épuré. Lorsque l’on pénètre dans la demeure, nous sommes épris d’une sensation de grandeur, créée par
les espaces ouverts, tout de même démarqués, par le fait qu’ils sont à des niveaux légèrement différents. Ainsi,
ces dénivellations ajoutent beaucoup d’intérêt architectural, constituent une frontière, mais sans aucunement
obstruer la vue. Cette dernière se perd donc sur ces magnifiques pièces, soigneusement décorées par un
ameublement contemporain et centrées autour du superbe escalier, tout en courbes.
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Photos : Robert Guevremont
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es propriétaires ont confié le mandat à La Galerie
Audio Vidéo, d’ajouter à la demeure deux systèmes ambiophoniques, de l’audio distribuée dans
toutes les pièces ainsi que le contrôle de l’éclairage,
les rideaux motorisés, système d’alarme et de surveillance,
le chauffage et la climatisation, ainsi que la téléphonie.
L’équipe d’installation a pu profiter de rénovations partielles mais la majorité des travaux ont dû être effectués dans
les parties existantes et intouchées, avec les défis que cela
représente au niveau du câblage de tous les systèmes. En
plus des services de conception et d’installation du système, La Galerie Audio Vidéo a fourni les services de design
intérieur, ainsi que la totalité des meubles, fournitures et
revêtements.
Les propriétaires apprécient énormément la musique et
désirent une performance exceptionnelle, avant tout. De
plus, le système doit intégrer le plus de sous-systèmes possibles et être facile d’utilisation. Ainsi, l’équipe de conception a opté pour un ensemble d’enceintes de la série
Reference de KEF, alimenté par de l’amplification
Bryston, complété par un caisson DD-15 de Velodyne et
commandé par un processeur ambiophonique AV-9 de la
série FMJ d’Arcam. Donc, le résultat est une performance
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Audiolight
Multi Électronique
355, Marie de l'Incarnation
Québec QC G1N 3G9
Tél.: (418) 687-9252
67 boul. Sir Wilfrid-Laurier
Beloeil QC J3G 4G2
Tél : (450) 467 8273
audio sans compromis. La partie vidéo n’est
pas en reste, avec un projecteur à 3 puces DLP
Vidikron muni d’une lentille anamorphique,
pour projeter en format 2.35:1 sur une toile
courbe fixe de 126 po de diagonale, avec dispositif de masquage. Ce type de projection
avec masquage, permet vraiment de recréer
l’ambiance du visionnement au cinéma. Ce
système d’exception est installé dans une salle
au sous-sol, dédiée pour le cinéma maison. La
pièce est insonorisée jusqu’aux portes coulissantes, conçues pour absorber un maximum
de bruit. Chose intéressante à noter pour
inconditionnels du vinyle : les propriétaires
possèdent un platine tourne-disque Bang &
Olufsen, qui a été intégré au système.
Le deuxième système ambiophonique se
retrouve dans la salle familiale et est articulé
autour d’un appareil tout en un, Solo Movie
d’Arcam. L’axe avant est formé de trois
enceintes trois voies, avec transducteur de
203 mm (8 po) DSi495 de Boston Acoustics,
encastrés au plafond. De même, l’axe arrière
s’accompagne de deux enceintes deux voies,
avec transducteur de 165 mm (6,5 po) et deux
tweeters DSi465T2, également encastrés au plafond. On y retrouve un caisson de sous-graves
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
conventionnel et un téléviseur au plasma de
50 po de Vidikron.
Le salon, la salle à manger, la chambre des
maîtres, la salle de bain des maîtres, les chambres des enfants, le gymnase et l’extérieur sont
également sonorisés, par des enceintes encastrées au plafond DSi455 de Boston Acoustics.
On retrouve des téléviseurs ACL dans les
chambres. La portion audio distribuée et
contrôle de la domotique, est assurée par un
système Crestron, qui commande également
14 modules de 8 zones d’éclairage chacun, les
rideaux motorisés et le système de sécurité
comprenant 8 caméras à l’extérieur. Grâce au
cerveau du système, les propriétaires peuvent
répartir toutes les sources audio et vidéo, dont
un lecteur CD/DVD multidisque, la radio par
satellite XM, la télévision HD, un berceau
pour un appareil iPod, ainsi qu’un serveur
multimédia Escient contenant la musicothèque et vidéothèque, à travers la maison.
L’équipe d’installation a entièrement programmé différents scénarios d’éclairage, pouvant convenir à toutes situations. Elle a également installé un système de téléphonie et
d’intercom ainsi qu’un réseau sans fil. La commande de l’installation complète peut s’effectuer à travers l’écran tactile principal, une série
d’écrans tactiles installés à travers la maison ou
à travers tout poste de travail relié à l’Internet.
Donc, en plus de l’aspect performance,
l’équipe de conception s’est assurée d’une facilité d’accès à toute épreuve.
On peut voir que les systèmes de contrôle
haute performance permettent vraiment de
marier la convivialité et la pure performance
audio-vidéo, en intégrant tout ce qui est
contrôlable. Cela requiert évidemment une
planification serrée et un choix judicieux des
équipements, mais le résultat surpasse les
attentes des propriétaires comblés. Comment
quantifier l’ultime confort à la maison ?
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Équipement installé
• Projecteur à 3 puces DLP Model 90 de Vidikron
• Lentille anamorphique pour Model 90 de Vidikron
• Toile de projection Cinecurve CC117CFHG3WX de Stewart Filmscreen
• Processeur ambiophonique FMJ Series AV-9 d’Arcam
• Lecteur DVD DV-139 d’Arcam
• Amplificateurs monoblocs 7B-SST de Bryston (2x)
• Amplificateur 3 canaux 6B-SST de Bryston
• Enceintes autoportantes Reference 205.2 de KEF (2x)
• Enceintes moniteurs Reference 201.2 de KEF (2x)
• Enceinte centrale Reference 204.2 de KEF
• Caisson de sous-graves DD-15 de Velodyne
• Enregisteur personnel HD 8300HD d’Illico
• Récepteur HD Explorer 4250HD d’Illico
• Écran tactile TPMC-8X de Crestron
• Processeur audio CNX-PAD8A de Crestron
• Contrôleur / processeur AV2 de Crestron
• Amplificateur 16 canaux CNAMPXI-16X60 de Crestron
• Interface iPod CENIPOD de Crestron
• Syntoniseur radio satellite XM C2N-TXM de Crestron
• Enceintes encastrées au plafond DSxde Boston Acoustics (2x)
• Enceintes d’extérieurs Rock Speaker de Boston Acoustics (2x)
• Serveur musical MX-111 d’Escient
• Lecteur DVD multidisque DVPCX-777ES de Sony
• Combinaison récepteur 5.1 / lecteur DVD Solo Movie d’Arcam
• Enceintes encastrées au plafond DSI495 de Boston Acoustics (3x)
• Enceintes encastrées au plafond DSI465T2 de Boston Acoustics (3x)
• Caisson de sous-graves SPL-800 DSP de Velodyne
• Téléviseur plasma 50 po VP-5000 de Vidikron
• Téléviseurs ACL de 26 po LC26D4 Aquos de Sharp (2x)
• Téléviseur ACL de 32 po LC32GP Aquos de Sharp
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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Rencontre
Gilles Boisclair ou la passion d’un disquaire
Par GILLES ARCHAMBAULT
[email protected]
Serez-vous étonnés d’apprendre que je hante
régulièrement les magasins de disques ? Sitôt
arrivé dans une ville, je pars à la recherche de
boutiques spécialisées. À peu près comme un
ivrogne écume les bars.
Montréal, je dois bien l’avouer, ne regorge pas
d’endroits de ce genre. Ce qui ne m’empêche
pas de farfouiller comme un obsédé dans les
bacs que l’on met à la disposition des
amateurs. On ne sait jamais, me dis-je, je
pourrais tomber sur une perle rare.
Quand je me rends chez Archambault
Musique, rue Sainte-Catherine Est, angle
Berri, à Montréal, je ne manque jamais de
m’entretenir avec un disquaire que je dois bien
connaître depuis une bonne vingtaine
d’années. Gilles Boisclair a le sourire avenant.
Il taquine volontiers et accepte en parallèle
qu’on l’asticote sans méchanceté.
i j’ai choisi de vous le présenter, c’est
que l’homme me paraît posséder les
qualités essentielles à sa profession.
Mais justement, ces qualités quelles
sont-elles ? C’est ce que j’ai tenté d’apprendre
tout au long d’une conversation récente.
L’entretien se déroulait dans le hall d’un hôtel,
loin de ce lieu de travail où je le rencontre une
bonne douzaine de fois par année. Histoire au
fond de parler avec plus de liberté d’une occupation quotidienne mais néanmoins prenante,
celle de faire connaître la musique.
D’entrée, il me fait une confidence troublante. « Ce que j’aime dans mon métier, dit-il,
c’est qu’on propose de la beauté et de la détente ».
Rien ne lui plaît autant que de s’entendre dire
par un client que la plupart des morceaux qu’il
écoute proviennent de suggestions qu’il lui a
faites.
Le disquaire, selon Gilles Boisclair, est un
conseiller, un guide. Mais il faut la manière.
Pas question de s’imposer devant un client qui
de toute évidence n’a pas besoin qu’on l’aide.
Fureter, après tout, fait partie du plaisir qu’il y
a à entrer dans une échoppe. Surtout si dans
le cas qui nous occupe, il s’agit d’une grande
surface.
Disquaire depuis l’âge de 21 ans, il en a 55
aujourd’hui. Notre ami a déjà été limogé parce
qu’il consacrait trop de temps aux relations
S
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
humaines dans l’exercice de son travail. Dure
sanction pour un homme qui a toujours
considéré qu’un disquaire doit à la fois aimer
la musique et les gens.
Nourri par la lecture de magazines spécialisés, Jazz Man, Jazz Magazine, Vibrations,
entre autres, Gilles Boisclair consulte également Internet. Et ce, dans le but de suggérer
aux acheteurs de la maison des acquisitions
possibles. Dans le cas d’un disque dont la
vente est assurée, dans le cas aussi d’un CD
promu par une machine éditoriale sans failles,
un album de Diana Krall par exemple, nul
besoin d’être sur un pied de guerre. Les choses se déroulent sans ambages. Il en va tout
autrement d’une parution proposée par un
musicien peu connu. C’est là qu’entre en jeu
le travail du disquaire, il doit suggérer l’achat
d’un disque. S’il s’agit d’un produit canadien,
il y a possibilité de retourner des invendus.
Possibilité de consigne qui n’existe pratiquement pas dans le cas des disques importés.
D’où une prudence certaine.
À parler le moindrement longuement avec
ce disquaire de profession, on s’aperçoit rapidement qu’il doit jouer sur deux plans. Avoir
des goûts personnels, des passions même.
C’est l’essentiel. Car un disquaire qui n’aimerait pas la musique quitterait au bout de deux
ou trois mois. Cette passion toutefois doit
s’accommoder de la passion éventuelle du
client.
Il arrive fréquemment qu’un passionné de
jazz recherche en priorité les pianistes en trio
ou les trompettistes bop. Le disquaire a donc
pour tâche de devenir à son tour accro au trio
jazz ou aux émules de Miles Davis.
Pire encore, le conseiller qu’est Gilles
Boisclair doit en certaines circonstances faire
abstraction de ses goûts. Je me mets à sa place,
que ferais-je devant un amateur de Stan
Kenton ou de Maynard Ferguson, moi qui
les tolère à peine ? Je serais, de toute évidence,
un très mauvais vendeur. Car il ne faut pas
oublier que le disquaire, tout amateur de
musique qu’il est, doit aussi avoir en tête la
vente.
Il faut « pousser » la vente d’un CD auquel
on croit. De quelle façon ? Il y en a plusieurs.
D’abord en le diffusant en magasin, soit dans
les enceintes, soit à l’aide des postes d’écoute.
Mais il ne suffit pas de faire entendre un Zoot
Sims ou un Stan Getz, il faut savoir en parler. Pas trop longuement. Savoir jusqu’à quel
point on peut suggérer ses goûts. Gilles
Boisclair affirme qu’au moins une fois sur
deux, le client se déclare satisfait du choix proposé.
L’exemple idéal à ce sujet serait celui d’un
disque d’un flûtiste arménien appelé Levon
Minassian vendu à 800 exemplaires chez
Archambault. Évidemment, il s’agit là d’une
exception. Dans la majorité des cas, dès qu’on
cesse d’attirer l’attention sur un CD, l’intérêt
disparaît.
On vit actuellement des moments difficiles
dans le monde des disquaires. Gilles
Boisclair en est conscient. Le téléchargement
a modifié la donne. De plus en plus, on ne
s’attache plus à un album, à une œuvre. On
copie une chanson, pas un CD en entier. Estce à dire que le public est devenu casanier ?
Comment l’affirmer quand les salles de spectacle sont bondées, que les groupes parcourent
le monde à l’occasion de tournées qui engrangent des millions ? Pour notre disquaire, il
s’agit d’un changement de mentalités. Ce que
l’avenir lui réserve, il l’ignore, mais celui-ci
n’est pas inquiet outre mesure.
Lui reste la passion de la musique. Toutes
les musiques, jazz, blues, reggae et peut-être
aussi World Music. Il est tellement convaincu,
qu’il fait partie d’un groupe de mélomanes
qui, une fois par mois, se réunissent. Chaque
invité – ils sont six ou sept – apporte un CD
ou deux. Quinze minutes lui sont dévolues
pour faire entendre ce qu’il estime être digne
d’attention. Suivent des commentaires. Le
tout se termine vers minuit, au bout de quatre heures d’écoute commentée.
Ces dernières années, le DVD, déjà
menacé, s’est imposé aux dépens de la cassette
vidéo. Pour Gilles Boisclair, il s’agit d’une
excellente façon de voir en action des musiciens disparus ou non, de mettre en quelque
sorte une image sur une musique, de constater plus clairement l’impact qu’ont pu produire sur le public des artistes aimés.
De vivre en quelque sorte au milieu de CD,
d’en entendre à longueur de journée, n’a pas
rendu Gilles Boisclair étranger au disque
microsillon. Il possède encore des centaines de
galettes noires, qu’il pose régulièrement sur sa
table de lecture. Le 33 tours n’est pas qu’un
bel objet à son sens, il lui rappelle des découvertes, des plaisirs passés. La nostalgie, pour
peu qu’elle soit raisonnable, a sa place chez
l’amateur et le professionnel qu’est à la fois
notre disquaire.
Le CD va-t-il disparaître ? Nul ne peut le
prédire tout à fait. Puis-je avancer que je ne le
souhaite pas, ajouter que Montréal serait
moins Montréal sans ces lieux où l’on peut se
rendre certains jours pour parler un peu, écouter beaucoup et se regarder vieillir en se
demandant si on possède ou non un CD, s’il
vaut d’être acquis et si on l’écoutera vraiment
pour la peine. C’est tout bonnement que les
magasins de disques, et leurs disquaires, s’ils
sont compétents, nous rendent la vie plus
aisée. Et plus belle.
Les produits Aesthetix, récipiendaires du prestigieux prix
Golden Ear Award 2008 du
magazine The Absolute
Sound, sont maintenant
offerts chez Coup de Foudre
Audio Vidéo. Des mises à
jour telles que sur la série
Saturn Signature sont également disponibles pour les
électroniques Rhea, Janus et
Calypso.
Venez voir et surtout écouter
la toute nouvelle série 240
d’enceintes Elac, avec le
haut-parleur de graves taillé
au diamant. Vous comprendrez alors l’engouement et
l’enthousiasme des audiophiles concernant ces importants
progrès technologiques.
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
25
d’Banc
essai
L’amplificateur intégré Esoteric A-100 de TEAC
Le navire amiral
de la flotte TEAC
Par MICHEL DALLAIRE [email protected]
Le fabricant japonais TEAC a toujours été reconnu pour ses appareils d’enregistrement et son matériel de studio professionnel de la
série TASCAM. Avec l’apparition du CD au début des années 80, cette marque a développé une expertise dans les mécaniques de
lecture CD et c’est ainsi qu’est née la fameuse série VRDS qui fut employée par plusieurs fabricants haut de gamme, autant en Europe
qu’aux États-Unis. Depuis ce temps, la gamme de produits TEAC s’est considérablement diversifiée et les mécaniques de lecture VRDS
se sont adaptées aux nouveaux supports multi formats qui ont fait leurs apparitions entre-temps (DVD, DVD-A, SACD…).
La série ESOTERIC qui constitue le très haut de gamme de ce fabricant, a été revampée dernièrement et se compose de plusieurs
modèles de lecteurs pour toutes les applications ainsi que de quelques modèles d’amplificateurs utilisant les toutes dernières
technologies, telle que la classe D. Ce qui est surprenant pour ce fabricant, c’est de le voir se diriger vers les circuits à lampe, pour
élaborer son amplificateur intégré le plus évolué de la gamme ESOTERIC. Dans cet article, nous allons visiter et inspecter le navire
amiral de la flotte TEAC, soit l’A-100, qui constitue selon moi un très beau cuirassé.
26
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Nul n’est besoin de vous spécifier que tous les connecteurs
sont de la plus belle qualité et fournis par le fabricant WBT.
Ne serait-ce que pour la qualité de sa fabrication et de ses
composantes électroniques, l’A-100 vaut déjà son pesant d’or.
Bienvenue à bord
’A-100 est un amplificateur de puissance doté de quelques entrées de ligne
et d’un contrôle de volume. Donc, on
peut le considérer comme un amplificateur intégré, même si celui-ci peut être utilisé avec un préamplificateur externe de qualité. Mon premier contact visuel avec ce
magnifique navire remonte à janvier 2008, au
dernier CES (Consumer Electronic Show) de Las
Vegas. À cette époque, j’avais été très impressionné par sa prestance autant physique que
sonore. Quelles ne furent pas ma surprise et
ma joie, d’apprendre qu’un de ces rares vaisseaux avait jeté l’encre tout près de Montréal,
plus précisément à la boutique Multi Électronique de Beloeil. J’ai mis mon nom sur la
liste pour une visite guidée et on m’a même
donné la permission de tenir la barre de ce
beau navire pendant quelques jours, afin de
voir et sentir comment l’A-100 peut réagir
autant en eaux calmes qu’en mer agitée.
Commençons d’abord par l’état des lieux.
La salle des moteurs
L’A-100 (ne pas confondre avec le R-100,
dirigeable britannique conçu dans les
années 20) est un appareil utilisant des circuits
à lampes, mais il est aussi doté de circuits plus
modernes afin de contrôler certaines fonctions
et ajuster certains paramètres de filtration et
d’alimentation en courant, pour les différents
étages d’amplification. La salle des machines
est remplie à rebord de belles pièces « audiophiles » et les lampes utilisées en sortie sont au
nombre de 4, de type KT-88. Ce quatuor de
cylindres, pour demeurer dans mon analogie,
fonctionne en push/pull et offre une puissance
de 45 watts par canal. Par les temps qui courent et avec la venue récente des watts économiques de la classe D, cette puissance peut
paraître un peu faible surtout si l’on considère
son prix de 19 500 $, qui le place dans une
catégorie à part. Mais ne vous laissez pas
impressionner par les chiffres annoncés car cet
amplificateur est tout à fait compétitif dans sa
catégorie de prix et ce qui fait foi de sa qualité
sonore, ce n’est pas forcément sa puissance en
watts, mais plutôt la qualité de son montage
et l’attention portée à ses transformateurs de
sortie. Or, de ce côté, l’A-100 est très bien doté
et ses 40 kg en sont la preuve cinglante, du
moins pour mon pauvre dos de quinquagénaire.
Ses deux énormes transformateurs de sortie
ont été conçus spécifiquement pour lui et utilisent pour l’enroulement secondaire, un
L
ruban de cuivre pur, plaqué en surface d’une
couche d’argent. Chaque étage d’amplification, sauf celui des tubes KT-88, possède son
propre circuit d’alimentation entièrement stabilisé, ce qui réduit considérablement les
légers bruits de fond du genre « hum », souvent constatés dans les circuits à lampes. Nul
n’est besoin de vous spécifier que tous les
connecteurs sont de la plus belle qualité et
fournis par le fabricant WBT. Ne serait-ce
que pour la qualité de sa fabrication et de ses
composantes électroniques, l’A-100 vaut déjà
son pesant d’or. À ce propos, je vous invite à
vous rendre sur le site http://www.teac.com/esoteric/A-100.html pour de plus amples renseignements sur la qualité de sa construction
et de ses circuits.
Armature et armements
La coque de ce majestueux navire est fabriquée de plaques d’aluminium épaisses de
grade aéronautique qui constituent un bon
blindage contre toute forme d’agression. Son
armature en forme de « H » lui procure renfort et rigidité, tout en formant des cloisons
étanches aux interférences pouvant apparaître
entre des différents circuits et étages d’amplification. La qualité de sa construction et la
finition de ses matériaux est à couper le souf-
fle. À la salle des radios, vous avez un opérateur intelligent dont la fonction est de contrôler parfaitement la tension appliquée aux grilles des tubes. Pardonnez-moi ce néologisme
anglais (je n’ai pas encore trouvé d’équivalent
en français) mais ce circuit auto bias ajuste
automatiquement et continuellement la tension de polarisation des tubes de sortie afin
d’en assurer le rendement maximum, malgré
leur usure. Cette opération automatisée vous
évite d’avoir à faire ce type d’entretien régulier,
lequel est inhérent aux amplificateurs à lampes.
La figure de proue
À l’avant, vous avez un large panneau frontal biseauté et agrémenté d’un contrôle de
volume central. Ce dernier est une joie à utiliser car sa progression est lente et permet un
ajustement très précis du niveau d’écoute.
Afin d’alléger mon texte, je vous évite une description fastidieuse des différentes entrées/sorties et interrupteurs qui ornent la proue et la
poupe de ce navire. Sachez simplement qu’ils
sont en nombre suffisant et de marque WBT
de la dernière génération, avec un choix d’impédance de 8 ohms ou 4 ohms pour les
connecteurs de haut-parleurs. Encore une fois,
je vous réfère au site Internet du fabricant,
QA&V-TED, déc. 2008 - jan. 2009
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d’Banc
essai
L’amplificateur intégré A-100 de TEAC (suite)
pour une description complète des différentes fonctions de
l’A-100.
Levons l’encre pour une petite croisière
Je m’installe à la barre qui, dans ce cas-ci est la télécommande,
et j’actionne la manette des gaz (le contrôle de volume) pour
atteindre la vitesse de croisière (un niveau sonore confortable).
Pour sortir du port, j’ai choisi une œuvre en eaux calmes, soit le
Canticum Canticorum qui est un oratorio écrit et arrangé par
Karen Young. Avec l’A-100, on peut différencier presque individuellement les voix de chaque choriste et l’on peut même ressentir toute la réverbération du lieu de l’enregistrement. La lucidité
et la transparence de cet appareil sont telles que vous êtes transporté sur les lieux de la performance. Je sais que cette affirmation
peut avoir l’air d’un cliché trop souvent utilisé mais l’image stéréo de l’A-100 est tridimensionnelle et hallucinante, un peu
comme lorsque l’on assiste à une projection IMAX. Chaque instrument et chaque soliste est placé de façon précise devant soi,
avec une aération que je n’ai pas encore rencontrée dans un amplificateur, qu’il soit à lampes ou à transistors.
La tenue du cap
Toute cette lucidité ne se fait pas au détriment d’une projection forcée ou d’une dureté agressive, dans le haut du spectre et
du médium. L’A-100 est peut-être construit comme un char d’assaut, mais il ne détruit pas tout sur son passage. Ce gros mastodonte est très agile sur ses pattes et est capable de faire preuve de
subtilité, de finesse, de légèreté et de fluidité, lorsque la musique
le demande. Avec le CD The Best Of du groupe de jazz fusion Four
Play, je passe à une vitesse de croisière un peu plus élevée et je
remarque que la dynamique est superbe, que le son est tendu,
nerveux et rapide comme l’éclair. La batterie est bien rendue avec
des coups de grosse caisse francs et contrôlés, comme si on avait
affaire à un amplificateur à transistors d’au moins 200 watts par
canal. Les basses fréquences sont profondes à souhait et sans
aucune exagération ou mollesse, souvent associées aux amplificateurs à lampes de « faible » puissance. Dans le cas de l’A-100, les
notions de puissance et de sonorité tube sont complètement
transcendées et ses 45 watts par canal ne sont d’aucune utilité
pour présager de sa sonorité. Subjectivement, la courbe de
réponse en fréquence de l’A-100 est ultra linéaire et avec une éten-
J’ai choisi une œuvre en eaux
calmes, soit le Canticum
Canticorum qui est un oratorio
écrit et arrangé par Karen Young.
Avec l’A-100, on peut différencier
presque individuellement les voix
de chaque choriste et l’on
peut même ressentir toute
la réverbération du lieu
de l’enregistrement. La lucidité
et la transparence de cet appareil
sont telles que vous êtes
transporté sur les lieux
de la performance.
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Avec le CD The Best Of du groupe de jazz
fusion Four Play, je passe à une vitesse de
croisière un peu plus élevée et je
remarque que la dynamique est superbe,
que le son est tendu, nerveux et rapide
comme l’éclair. La batterie est bien rendue
avec des coups de grosse caisse francs et
contrôlés, comme si on avait affaire à un
amplificateur à transistors d’au moins
200 watts par canal.
due dans les extrémités du spectre, que l’on
associe rarement à des circuits à lampes. De
plus, son fonctionnement est d’un silence qui
pourrait faire pâlir bien des amplificateurs à
transistors.
L’A-100 est doté d’un remarquable boîtier
qui cache tous ses organes et malgré cela, sa
température demeure raisonnable pour ne pas
dire confortable, comparé à d’autres réalisations du même type. J’enchaîne mes auditions
avec le CD Now du groupe Hadouk Trio et
les timbres sont de toute beauté. On distingue
facilement la tessiture de chacun des instruments exotiques de cet ensemble. Les percussions sont rendues avec brio et tous les instruments métalliques comme les cymbales, les
clochettes et le gong sont facilement identifiables, à leur résonnance particulière. À l’écoute
du CD ER de Nils Petter Molvaer, l’A-100 va
vous montrer jusqu’où peuvent aller vos
enceintes, dans les basses fréquences.
La fin de la croisière
Bref, vous l’aurez compris, vous obtenez
avec l’A-100, presque le meilleur des deux
mondes. Dans les hautes et le médium, il présente une sonorité presqu’aussi suave et transparente que certains modèles Single Ended
Triode à lampe, très recherchés pour ces caractéristiques. Par contre, ces derniers sont toujours de faible puissance et limitatifs, quant au
choix des enceintes. À ce sujet, l’A-100 possède
une rectitude et un contrôle dans le grave, se
rapprochant du transistor. Sa puissance vous
donne une bonne marge de manœuvre quant
au choix des enceintes, à condition bien sûr de
ne pas l’associer avec des haut-parleurs dont la
courbe d’impédance est torturée et avec des
valeurs bien en dessous de 4 ohms. Associé à
mon lecteur CD Exposure 3010s et mes
enceintes Harbeth SHL5, le mariage a été heureux et disons que je me suis rendu au sixième
ciel. Pour le septième ciel, il faudra l’associer
avec des composantes de même catégorie de
prix. Par exemple, lors de ma visite chez Multi
Électroniques de Beloeil, j’ai pu entendre
l’A-100 avec un lecteur CD/SACD Esoteric
X-01 D2 de Teac ainsi qu’une paire d’enceintes Electra 1037be de Focal et je vous jure que
le mariage était ma foi, divin. Je n’ai pas une
vaste expérience des amplificateurs à lampes,
mais je peux vous dire que jusqu’à maintenant, c’est le meilleur que j’ai eu l’occasion
d’évaluer. Malheureusement, son escale chez
moi est terminée et je dois parer ce beau navire
pour le faire rentrer à son port d’attache. Quel
dur métier que celui de chroniqueur audio !
Renseignements généraux
Prix : 19 500 $
Garantie : 2 ans, pièces et main-d’oeuvre. Une année
de plus s’ajoute, lorsque le distributeur et/ou le fabricant
reçoit le coupon d’enregistrement de la garantie,
dûment rempli de la part du consommateur.
Distributeur : TEAC Canada Ltée, tél. : 905 890-8008,
www.teac.com
Médiagraphie
Four Play, The Best Of, Warner Bros., CDW 46661
Hadouk Trio, Now, Celluloid, 67039-2
Nils Petter Molvaer, ER, Universal/Sula, 9874157
Souad Massi, Deb, Sony Music, 0772642
Karen Young, Canticum Canticorum, URCD, 2000
30
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Classé – La puissance derrière Bowers & Wilkins
En matière de performance audio, certaines synergies sont magiques.
Comme membre du groupe B&W, nous n’avons rien laissé au hasard pour que
Classé constitue le parfait complément aux enceintes B&W. Comptant sur
des décennies d’expérience et sur une expertise reconnue, nous avons relevé
le défi. Nous sommes ravis de constater que, partout dans le monde,
les professionnels, les consommateurs et les critiques de l’audio
reconnaissent la beauté de cette alliance.
Faites-en l’écoute chez un détaillant autorisé B&W et Classe
Classé — chaque détail compte.
d’Banc
essai
L’enceinte Lyra 2
du fabricant Revelation
Une québécoise
de souche
Par MICHEL DALLAIRE [email protected]
Le fabricant québécois d’enceintes acoustiques
Revelation existe depuis au moins une bonne dizaine
d’années mais n’a jamais bénéficié d’une grande
visibilité, contrairement aux grandes marques qui ont
des budgets faramineux pour la publicité. Le fondateur,
monsieur Alain Courteau, est plutôt un artisan passionné
de musique qui s’est investi dans la recherche,
le développement et la mise au point de ses produits
depuis 15 ou 20 ans. À première vue, les composantes
et les matériaux utilisés sont tous de très haut niveau,
l’ébénisterie et la finition sont dignes des meilleures
réalisations dans ce domaine. Dans ce banc d’essai,
nous allons pouvoir vérifier si la Lyra 2 est vraiment une
« révélation » et si elle peut soutenir la compétition dans
un marché déjà bien pourvu, pour ce type de produit.
a Lyra 2 se présente sous une esthétique élégante
et sa forme de colonne triangulaire élancée et
svelte nous séduit dès le départ. Cette configuration est devenue très populaire avec l’apparition
du cinéma maison, qui nécessite l’installation de plusieurs enceintes dans une seule et même pièce. Comme
les dimensions des pièces ont plutôt diminué avec le
temps et que les coûts de construction ne cessent d’augmenter, les colonnes avec un faible encombrement au sol
ont la cote, auprès des utilisateurs qui vivent en condominium ou en appartement. Les dimensions physiques
de la Lyra 2 sont d’une hauteur de presqu’un mètre, pour
une largeur de 13,5 cm par une profondeur de 19 cm.
Cette compacité lui permet de s’intégrer facilement dans
une installation de cinéma maison, mais nous
allons voir de plus, qu’elle excelle parfaitement en écoute musicale. C’est d’ailleurs dans
cette optique que je l’ai écoutée car selon moi,
si c’est bon pour la musique, c’est forcément bon
pour le cinéma maison.
On constate que les fabricants de ce genre d’enceinte ont souvent recours à des extrusions de tube
d’aluminium pour concevoir leurs cabinets. Cette tech-
L
32
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Chez Revelation, on a recours aux services d’une ébénisterie
professionnelle. L’assemblage des parois en panneau-particule de
fibre de bois à haute densité est soigneusement réalisé et le tout est
recouvert d’un placage en bois laqué du plus bel effet.
nique de fabrication peut être économique sur
une production à grande échelle mais en
contrepartie, elle peut engendrer des résonnances dures, type cloche de métal, qui doivent absolument être annulées. Chez
Revelation, on a recours aux services d’une
ébénisterie professionnelle. L’assemblage des
parois en panneau-particule de fibre de bois à
haute densité est soigneusement réalisé et le
tout est recouvert d’un placage en bois laqué
du plus bel effet. Sa forme triangulaire et la faible superficie de ses parois permettent d’éviter
la formation d’ondes stationnaires à l’intérieur
de l’enceinte, ce qui est très efficace pour lutter contre les colorations de coffret indésirables. L’enceinte repose sur un piétement de
forme irrégulière, bien agencé aux contours de
l’enceinte et qui permet une meilleure stabilité au sol. Ce socle est légèrement distancé du
dessous de la colonne par trois tiges qui servent à créer un espace, où débouche l’évent
accordé pour les basses fréquences. Cette
configuration fournit à la Lyra 2 une bonne
extension dans les basses fréquences tout en
permettant une certaine flexibilité quant à
l’emplacement de l’enceinte dans la salle
d’écoute. L’arrière de l’enceinte se termine par
une plaque d’identification dorée qui comprend des connecteurs en bi-câblage de bonne
qualité et une brève description des spécifications techniques.
Le cœur de la belle
La Lyra 2 est une deux voies comprenant un
transducteur de haute fréquence à dôme souple de 20 mm, accompagné de deux woofers/médium de 115 mm. Les cônes de ces
haut-parleurs de graves sont formés à partir
d’un alliage métallique comprenant de l’aluminium. Dans leurs cas, on devrait plutôt parler de dômes puisqu’ils sont de forme concave
et ne possèdent pas de cache-noyau central.
Ces haut-parleurs présentent un rapport
poids/rigidité excellent et leur suspension permet un long débattement, ce qui devrait se
traduire par une bonne rapidité dans les
moyennes fréquences et une extension surprenante dans le grave pour une enceinte de ce
gabarit. Les spécifications du fabricant indiquent une sensibilité de 86 db pour 1 watt de
puissance à 1 mètre de distance et dans une
impédance de 4 ohms nominale. Ces valeurs
peuvent donner l’impression que la Lyra 2 est
gourmande en puissance, mais disons que
dans une pièce normale, un bon amplificateur
de 50 watts par canal sera suffisant à la tâche
et si il est plus puissant, les watts supplémentaires ne feront que sublimer les qualités sonores de cette enceinte. Pour ma part, je n’ai
éprouvé aucun problème d’alimentation avec
mon fidèle Sugden A21 SE de 30 watts/canal
fonctionnant en pure classe A.
Please, sing for me
Maintenant que nous avons fait connaissance, il est temps de me montrer ce que tu
sais faire, ma belle. J’ai utilisé le mono câblage
pour brancher les enceintes et je les ai posi-
tionnées relativement éloignées des murs pour
qu’elles puissent bien respirer. La première
impression d’écoute en est une de clarté, de
limpidité et de précision du message sonore.
En général, les petites enceintes constituent
une source émissive plus ponctuelle que les
enceintes de fort volume, ce qui leur donne
l’avantage d’avoir une meilleure dispersion
sonore et une image stéréo plus cohérente, par
rapport à des concepts plus volumineux. Dans
le cas de la Lyra 2, ce phénomène est directe-
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
33
d’Banc
essai
L’enceinte Lyra 2 du fabricant Revelation (suite)
ment vérifiable par sa sonorité qui est ample
et qui ne nous donne pas l’impression d’écouter une petite enceinte. On identifie facilement l’emplacement des instruments et des
voix dans l’image stéréo. Cette sensation de
précision peut se décrire un peu à la manière
d’une image cadrée à travers le viseur d’un
appareil photo, où le focus est effectué de
façon précise avec l’objectif. Rien n’est laissé
au hasard ni entouré d’un flou artistique,
adoucissant ainsi le contour des instruments.
Par contre, cette précision ne se fait pas au
détriment d’une hyper définition qui durcit
ou rend inécoutables certains enregistrements,
trop axés sur les hautes fréquences et le hautmédium. Le tweeter à dôme souple de la Lyra 2
sait se montrer lumineux et soyeux à la fois.
Dans le médium, les deux woofers métalliques
font montre d’une bonne vivacité ainsi que
d’une remarquable rapidité, et leur intégration
avec le tweeter n’entache nullement la transparence et l’aération du message sonore. Dans ce
sens, les timbres des instruments sont bien respectés et nous offrent une belle présence dans
la pièce d’écoute. Avec l’album Celtic Colours
volume VII et plus particulièrement sur la
pièce gaélique Am Bràighe, interprétée par
Mary Jane Lamond, la Lyra 2 nous permet
de discerner aisément la signature sonore de
chaque instrument et la voix suave de
madame Lamond nous est livrée de façon
remarquable. Sur d’autres pièces, la harpe celtique, le piano et le violon sont bien représentés dans tous leurs harmoniques. Étant donné
que ce CD est une compilation faite dans le
cadre du Festival International du Cape
Breton, la Lyra 2 nous laisse entrevoir distinctement les différences de qualité pour chaque
enregistrement.
Pour chanter à voix basse
Dans les basses fréquences, les notes sont
parfaitement intelligibles grâce à un coffret
rigide qui n’offre aucune prise à l’embonpoint
ou à des vibrations parasites, qui pourraient
exagérer la perception des basses. À l’écoute du
disque intitulé Now du groupe de jazz fusion
Hadouck Trio, on peut entendre sur la pièce
Le petit cheval Mopse, un instrument nommé
Hajouj. C’est un luth basse à 3 cordes, appartenant à la confrérie des Gnawa du Maroc.
Cet instrument peut descendre très bas en fréquence et la Lyra 2 en reproduit toutes les
nuances, malgré sa petite taille. Évidemment,
comme toutes les enceintes de faible volume
34
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Ces valeurs peuvent donner l’impression
que la Lyra 2 est gourmande en puissance,
mais disons que dans une pièce normale,
un bon amplificateur de 50 watts par
canal sera suffisant à la tâche et si il est
plus puissant, les watts supplémentaires
ne feront que sublimer les qualités
sonores de cette enceinte.
écoutées dans une grande pièce à aire ouverte
comme la mienne, l’étendue dans le bas du
spectre peut paraître un peu tronquée, mais
dans une salle fermée de moyennes à petites
dimensions, ce trait de caractère s’estompe
rapidement. En jouant avec l’emplacement de
la Lyra 2 par rapport au mur arrière, on peut
bénéficier d’un renforcement dans les basses,
sans toutefois tomber dans l’excès. D’ailleurs,
je crois qu’elle a été conçue spécifiquement à
cet effet, afin d’obtenir une balance tonale
tout à fait satisfaisante, sans nécessiter l’ajout
d’un caisson de grave. Parlant de caisson grave
ou si vous préférez de subwoofer, le fabricant
Revelation en propose deux, le REV-1 et le
REV-3, dont la construction semble être étudiée pour obtenir un très bon rapport qualité/prix. Je n’ai pas essayé la Lyra 2 associée à
un caisson de grave, mais j’imagine fort bien
que dans une grande pièce, cette combinaison
pourrait constituer une excellente solution
pour les utilisateurs qui n’aiment pas les
enceintes imposantes qui semblent dominer
tout l’espace intérieur.
La note finale
Que dire de plus en guise de conclusion
sinon que la Lyra 2 est une enceinte éminemment désirable, dont les performances sont
parfaitement compétitives et en ligne, avec les
meilleures réalisations dans cette catégorie de
prix, autant sur le marché national qu’international. Offrez-lui une bonne électronique
douce d’au moins 50 watts par canal avec un
peu d’espace autour d’elle afin qu’elle puisse
respirer, et vous serez enchanté par sa prestance. À 1 900 $ la paire, elle offre l’avantage
d’être fabriquée au Québec, ce qui présage un
service après vente sans problème. Son esthétique et son faible encombrement au sol la
rendent accessible à tout type de décor, d’autant plus qu’elle est disponible en 4 finitions
différentes soit le cerisier naturel, le cerisier
rouge, le makore africain et le noir. Pour ce qui
est de son esthétique sonore, hé bien je peux
vous affirmer que dans ce cas-ci, le ramage se
rapporte vraiment au plumage.
La rédaction tient à remercier la boutique
Le Studio 1006 pour le prêt des enceintes
Lyra 2 pour la durée du banc d’essai. Le propriétaire, monsieur Pierre Sweeney, nous
mentionnait que la gamme des enceintes
Revelation est vraiment complète avec des
modèles allant d’aussi peu que 800 $ la paire
jusqu’à leur modèle haut de gamme se détaillant environ 8 000 $ la paire.
Renseignements généraux
Prix : 1 950 $ la paire
Garantie : 5 ans, pièces et main-d’oeuvre
En exclusivité chez : Studio 1006, tél. : 514 384-2215,
www.studio1006.com
Médiagraphie
Celtic Colours, volume VII, ORCD 1055
Dorian Recordings, Sampler Volume II, DOR 90002
Feist, The Reminder, Arts and Crafts, A&C023
Hadouk Trio, Now, Celluloid 67039-2
John McLaughlin and the London Symphony Orchestra,
“The Mediterranean”
Concerto for guitar and orchestra, CBS MK 45578
d’Banc
essai
Enceintes SA1 de Spendor
À la fois petite
et grande
Par FRANÇOIS GAGNÉ, ing. [email protected]
Voilà un moment que je n’ai pas eu la chance d’auditionner sérieusement un produit de la marque Britannique Spendor
Audio Systems. En fait, cela remonte à l’édition d’août-septembre 2004 (volume 11, numéro 4) alors que j’évaluais les
excellentes enceintes S3e de la même compagnie. Cette fois-ci, le plaisir est renouvelé avec la dernière création Anglaise,
soit les mini-moniteurs SA1. En termes de moniteur, la réputation de Spendor n’est plus à faire comme vous vous en
doutez, mais ont-ils une fois de plus élevé la barre de l’industrie ?
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
En tant que passionné par la construction d’enceintes acoustiques,
je ne peux que saluer les efforts mis à la fabrication et la sélection
des composants, réalisés par la compagnie. Ce n’est certes pas un
gage de succès au point de vue musical me direz-vous, mais
c’est tout de même un bon départ.
es mensurations des SA1 sont d’aussi peu que 30 cm de
haut, 16 cm de large et de 19 cm de profond, faisant osciller la balance à un 5,4 kg, bien compté. La version qui
m’a été livrée était plaquée de bois exotique persillé wenge,
de couleur brune satinée. Aussi disponible, le plaquage brillant
Zebrano ainsi que le très classique fini piano noir. Il est également
possible de se procurer en option, les supports spécifiquement
conçus pour les enceintes, mais malheureusement, je n’ai pu mettre la main dessus. Je me suis donc tourné vers ma paire personnelle qui est ajustable et non idéale, mais nécessaire pour mes
nombreux bancs d’essais.
La construction des cabinets Spendor est souvent faite sans
compromis et j’en ai encore la preuve aujourd’hui, suite à mon
inspection minutieuse. Tout d’abord, l’ébénisterie est de très
grande qualité. Les joints sont parfaits, l’application du vernis irréprochable. Mais tout cela est futile, si les composants ne sont pas
de la même trempe. Nous avons droit à une connectique réputée, un bornier à quatre possibilités signé WBT, dont la réputation n’est plus à faire. L’enceinte de type deux voies utilise un
accord scellé, chose plus rare pour ce produit, qui compromet la
réponse en basse fréquence pour améliorer les transitoires. Les
transducteurs utilisés sont fabriqués par la maison, selon des spécifications bien précises. Le médium-bas est assuré par un hautparleur de 15 cm avec un cône semi-transparent, fabriqué de
polymère. Le haut du spectre quant à lui, est assuré par un dôme
de 22 mm à suspension large et refroidi avec un liquide (n’ayez
crainte, vous n’êtes pas en train de lire un magazine spécialisé de
voitures).
La qualité de construction se retrouve tout autant à l’intérieur
du boîtier. Un renfort découpe l’intérieur en deux parties et chaque paroi est recouverte de matériel d’absorption rigide puis de
mousse absorbante. Cette dernière permet notamment d’augmenter le volume apparent vu par le transducteur médium-bas.
Vissée solidement au fond du cabinet, la carte du filtre fait très
bonne figure. Les composants utilisés sont supérieurs à la
moyenne et l’assemblage est méticuleux. Ce filtre sépare les fréquences à 4,8 kHz et achemine le signal sonore via un câble sans
oxygène de bonne qualité. Les spécifications de l’enceinte sont très
bonnes, quoique la plus faible sensibilité (85 dB) nécessite une
amplification plus solide. La réponse en fréquence à partir de
75 Hz sera sans nul doute renforcée par les effets de la salle, ce
qui donnera des basses perçues assurément plus profondes. En
tant que passionné par la construction d’enceintes acoustiques, je
ne peux que saluer les efforts mis à la fabrication et la sélection
des composants, réalisés par la compagnie. Ce n’est certes pas un
gage de succès au point de vue musical me direz-vous, mais c’est
tout de même un bon départ. Allons donc voir la performance
auditive.
Les apparences sont trompeuses
Les petites enceintes font souvent l’objet de déni d’une certaine
partie de la communauté audiophile, de par leur manque de prestige ou bien par certaines lacunes sonores. Par contre, ce qu’ils ne
savent peut-être pas, c’est ce qu’elles peuvent reproduire de différent par rapport aux enceintes pleines grandeurs. Les apparences
sont parfois trompeuses et c’est ce que Spendor tâche de vous
L
démontrer, via une large gamme de moniteurs, telle la série R classique.
Les deux caractéristiques les plus flagrantes dès la mise en route
du système, sont assurément l’image stéréophonique large ainsi
que la neutralité de la reproduction. J’ai constaté facilement à quel
point, lorsque les enceintes correctement disposées, l’image projetée était large, stable et uniforme. Les deux sources sonores semblaient littéralement venir d’un seul point, lequel était impossible
à identifier les yeux fermés. Les pièces d’introduction de l’album
The Magic Hour de Wynton Marsalis, soit Feeling of Jazz ainsi que
You and Me nous donnent l’impression d’être très près de la scène,
où s’expriment le trompettiste et ses acolytes. La proximité ressentie ne fait qu’être accentuée par l’étendue sonore dans ma salle
sans pour autant diminuer l’apport subtil de la transparence et de
la neutralité, si essentiel à une reproduction fidèle à l’enregistrement. La savante intégration des deux transducteurs et du filtre
s’efface complètement de notre esprit et donne toute la place à la
musique. Lors de l’écoute de ce même disque, j’ai aussi réalisé que,
contrairement à certains autres Spendor plus autoritaires, ces
petits moniteurs sont étonnamment musicaux. Ils donnent vie à
la musique par leur rythme et leur dynamisme, faisant taire les
spéculations de certains, qui les considèreraient trop « britanniques » et austères. La musique jazzée plaisait tout particulièrement
à ces enceintes. D’ailleurs, à l’écoute de la voix de Madeleine
Peyroux, j’ai constaté qu’elles étaient de solides performeurs,
dans le médium et les voix. L’effet d’avoir une fréquence de filtration plus élevée, laisse toute la place au cône des médium-bas pour
reproduire une plus grande plage. L’impact sur la chanson J’ai deux
amours, est tout à fait saisissant de réaliste et de prestance. La voix
de Madeleine tout en avant-plan, prend alors toute la place dans
ma salle, d’où l’idée du titre de ce texte, d’être à la fois petite et
grande. J’ai vraiment trouvé que la grandeur de la restitution
musicale allait au-delà de la dimension des enceintes, avec l’apport imposant de voix féminines. L’impression était presque plus
grande que nature !
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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d’Banc
essai
Enceintes SA1 de Spendor (suite)
j’irais presqu’à dire qu’elle semble être plus musicale et moins analytique que la S3e, donc plus permissive pour les enregistrements. Par
contre, l’étendue dans les basses fréquences n’est pas l’une de ses forces premières alors dépendamment de votre style musical, cela aura
une influence sur votre choix final. Chez moi, elles ont excellé tout
particulièrement sur de la musique jazz instrumentale et vocale, dans
une salle de grandeur moyenne.
Équipements associés
Lecteur CD : CD168 de Raysonic
Préamplificateur : X1 de Pass Labs
Amplificateur : Zen de Pass Labs
Renseignements généraux
Prix : 2 395 $ la paire
Garantie : 5 ans, pièces et main-d’oeuvre
Distributeur : BlueBird Music Ltée, tél. : 416 638-8890 ; au Québec, tél. : 450 508-4200,
www.bluebirdmusic.com
Médiagraphie
Les pièces d’introduction de l’album The Magic Hour de
Wynton Marsalis, soit Feeling of Jazz ainsi que You and
Me nous donnent l’impression d’être très près de la
scène, où s’expriment le trompettiste et ses acolytes.
Maintenant, permettez-moi de passer d’une ambiance relativement
calme, à celle d’un club de nuit enfumé rempli d’une faune dansante,
au rythme du très connu D.J. Moby. Son dernier album fait contraste
avec les précédents, en nous présentant des sonorités connues certes,
mais à saveur dance et disco, arrangé comme seul Moby peut le faire.
L’idée était de voir ce que les SA1 étaient capables de faire avec des enregistrements électroniques hauts en couleur, dynamiques à souhait et
surtout ayant beaucoup de contenus en basses fréquences.
L’expérience a été somme toute positive, mais ce n’est assurément pas
la force de ces enceintes. Elles m’offraient clarté et précision chirurgicale dans la trame complexe du D.J., mais malheureusement avec un
manque dans les très basses fréquences, évidemment. Personne ne s’en
serait surpris ! Par exemple, la plage 257.zero manque nettement de ce
petit quelque chose, que l’on retrouve sur des enceintes ayant plus de
coffre. Par contre, les choses s’améliorent nettement sur Everyday It’s
1989, comme quoi cela dépend aussi de l’enregistrement musical et de
l’impact qu’on voulait lui donner. Les amateurs de Moby sont servis
avec cet album léger et très entraînant, sans pour autant être dénudé
de recherche et d’innovation. La majorité des quatorze chansons sont
très bien construites et arrangées avec sa touche caractéristique qui le
suit depuis ses premiers succès.
Plus grande que nature
Certains trouveront que la Spendor SA1 est une petite enceinte,
mais après en avoir fait l’audition, ils la considéreront assurément
comme une grande, de par sa prestation musicale très juste et qui remplit facilement une salle de taille normale. Une image stéréophonique,
caractéristique intrinsèque des moniteurs, d’une excellente qualité et
une sonorité neutre, sans coloration, complètent ce tableau. Enfin,
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Wynton Marsalis, The Magic Hour, Blue Note, 243-5-97903-2
Madeleine Peyoux, Careless Love, Rounder, 11661-3192-2
Moby, Last Night, EMI, 099951 830724
Les minicomposantes haute-fidélité de la série Référence
Découvrez les minicomposantes haute-fidélité de la série Référence de TEAC. Sélectionnez à partir de quatre composantes de format compact incluant un lecteur CD, un syntoniseur stéréophonique AM/FM, un récepteur DVD et une
minichaîne haute-fidélité. La série Référence a été conçue pour offrir un son net et détaillé sans occuper beaucoup
d’espace. Jumelez ces composantes à des enceintes TEAC assorties ou autres enceintes de votre choix.
Avec son design « style de vie sophistiqué », la nouvelle série Référence peut facilement
s’intégrer dans presque n’importe quel décor.
TEAC Canada Ltée
5939, rue Wallace, Mississauga, Ontario, L4Z 1Z8
Tél. : 905-890-8008 Fax : 905-890-9888
Site Internet : www.teac.com
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essai
Ensemble d’enceintes cinéma maison SCS4
avec caisson de grave SS1 et filtre passif PX05 de Thiel
petite taille avec
beaucoup de caractère
De
Par EMMANUEL LEHUY [email protected]
Les premières enceintes de Thiel virent le jour en 1978. Il s'agit manifestement d'une compagnie avec une certaine
expérience. Elle est située à Lexington dans le Kentucky et Jim Thiel en est le copropriétaire, cofondateur et l'ingénieur de
conception. Il me semble avoir aperçu les enceintes Thiel à Montréal, il y a plusieurs années, mais j'ai surtout un clair
souvenir de les avoir souvent vu passer dans différents magazines américains. La force de notre dollar dans la dernière
année, a sans doute contribué à la résurgence de plusieurs compagnies américaines, dont Thiel, sur notre marché. La
marque de commerce de ces fameuses enceintes est une façade inclinée (vers l'arrière). J'ai droit ici à un ensemble qui
vise le cinéma maison avec cinq enceintes deux voies SCS4 et un caisson de grave SS1. Cet ensemble n'est peut-être
pas constitué avec la caractéristique mentionnée ci-dessus pour témoigner de leur origine, mais il n'en reste pas moins
qu'elles proviennent d'un manufacturier ayant bonne réputation chez les audiophiles et en ce qui concerne les enceintes,
j'ai un préjugé favorable. Voyons tout de même en détail ce que cet ensemble est capable de fournir.
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Il est important que le plus discret des criquets se fasse entendre,
et que le plus gros des missiles, lui éclatant dessus, puisse le faire
sans restriction, sans aucune compression. À mes oreilles, cela
exclut bon nombre de petites enceintes sexy adhérant à la philosophie
Life Style, style de vie en français. Les SCS4 peuvent jouer fort
et la précision est au rendez-vous.
Un tas de boîtes
es enceintes Thiel SCS4 sont du genre universel, elles peuvent occuper la position avant, centre, arrière ou de côté.
Ce n'est donc pas une surprise, si chaque enceinte est livrée
dans un emballage individuel. J'ai reçu un ensemble 5.1,
mais j'aurais préféré en recevoir deux de plus, pour conserver ma
bulle sonore plus robuste en 7.1. L'homme à tout faire du magazine, m'a donc livré sept boîtes. Oui, sept ! La septième m'a immédiatement intriguée. J'ai donc cinq enceintes identiques SCS4 et un
caisson de grave SS1. La boîte supplémentaire est un filtre passif
externe, un PX05, et je reviendrai sur son utilité en détail, plus loin.
Les SCS4 sont disponibles en trois finitions : Natural Cherry, Dark
Cherry et Black Ash. Les caissons de grave Thiel possèdent une plus
grande variété de finis et il est même possible d'en avoir un sur
mesure, monnayant bien sûr quelques frais.
L'ensemble complet qui me fut livré est Natural Cherry. Les SCS4
sont de type moniteur de taille moyenne (21,3 cm de large,
44,7 cm de haut et 27,5 cm de profond). Les angles de la face avant
sont arrondis et la grille métallique (fixation magnétique) occupe
presque la totalité de la surface. La grille est très serrée et plutôt
difficile à installer. Elle ne me semble pas être une option, car son
absence procure à la caisse une drôle d'allure, avec ses évents noirs,
sa façade grise et le transducteur pâle. Parlant de ce dernier, il est
de type coaxial, c'est-à-dire un transducteur avec une membrane
en aluminium de 6,5 po, accompagné d’un dôme d'aigus en aluminium de 1 po en son centre. Thiel conçoit ses transducteurs et
dénomme cette configuration par le terme Coherent Source. L'arrière
abrite une paire de bornes géantes, également conçues par la compagnie. J'ai placé les deux avant sur des pieds à hauteur ajustable
pour placer le centre du transducteur coaxial au niveau des oreilles. Le centre est également placé sur un pied, mais plus bas, à un
peu plus de 30 cm du sol avec une légère inclinaison vers le haut.
Les deux enceintes ambiophoniques sont situées à l'arrière, également sur des pieds. Dans une configuration 5.1, je privilégie un
placement arrière plutôt que latéral lorsque c'est possible : la bulle
sonore est plus robuste, surtout lorsque celui-ci jouit de plusieurs
spectateurs. Le caisson de grave est placé entre le centre et l'avant
gauche, pour des raisons pratiques plutôt que techniques. Les
enceintes SCS4 ont une impédance nominale de 4 ohms (minimum
3 ohms) avec une sensibilité de 88 dB. Attention de ne pas les
agencer, toutefois, avec un ampli ou un récepteur anémique.
L
Plusieurs récepteurs cinéma maison ne peuvent même pas officiellement prendre en charge des enceintes de 4 ohms et une plus faible sensibilité se traduit alors, par un besoin de puissance accrue.
Rien qui ne puisse stresser mes amplis Bryston et mon processeur
D2 d'Anthem qui effectue la gestion des basses fréquences. Elles
sont redirigées au caisson SS1 et les SCS4 ne reçoivent que les fréquences supérieures.
Il est toutefois possible, en utilisant le filtre passif PX05, de ne
pas avoir à effectuer la gestion au niveau du processeur ou du
récepteur cinéma maison. Le PX05 se situe aux bornes de l'ampli
avec les enceintes et il possède une sortie balancée XLR, pour être
relié directement au caisson de grave de la série SS (SS pour
SmartSub), à l'entrée Normal Input. L'aspect Smart est intéressant :
il y a deux ajustements supplémentaires, en plus du volume (qui
est uniquement pour le LFE input) pour la position du caisson dans
la pièce ; un pour la distance par rapport au mur arrière et un autre
pour la distance par rapport au mur latéral. La grille métallique est
similaire aux enceintes, à l'exception qu'elle fait partie intégrante
de la façade en bois qui est vissée au boîtier. Le caisson est sur
4 pointes métalliques de gros calibre, facilement ajustable.
Le caisson SS1 est le plus petit d'une famille de quatre enfants.
Il est construit autour d'un transducteur de 10 po et d'un ampli
de 500 W de classe AB. Bien qu'étant le plus petit de ses frères, il
n'est pas ce qu'on appelle un caisson miniature. Il est mince et
élancé, avec ses 50,8 cm (20 po) de haut, 26,7 cm (10,5 po) de
large et 38,1 cm (15 po) de profond (à titre de référence, le SS4 est
129,5 cm de haut (51 po) avec deux transducteurs de 15 po).
Quelques tests et mesures
Immédiatement après l'installation, j'ai fait jouer un SACD
multicanaux de Depeche Mode en continu. Après un certain
temps, avec la conviction que le rodage initial était complété, j'ai
sérieusement commencé mes tests. Le premier que j'affectionne
pour un ensemble multicanaux, est la transition entre les enceintes, surtout avec le centre qui est souvent différent. Rien de mieux
qu'une voix qui fait le tour de la pièce, comme sur le DVD Video
Essential (ne pas confondre l’ancienne édition avec la nouvelle :
Digital Video Essential) au chapitre 8, index 6 : Walk Around the Room.
Sans surprise, les transitions sont excellentes, dû au fait que les
enceintes sont identiques à toutes les positions. La configuration
coaxiale des deux voies de l'enceinte fait également en sorte que le
Bien qu'offrant une performance respectable pour
leur taille, avec des basses creusant uniformément
jusqu'à 40 Hz, il manque ce punch que j'affectionne
(surtout avec du Depeche Mode). En stéréo branché,
avec le caisson à l'aide du filtre passif PX05,
un simple terme : Wow !
Filtre passif externe.
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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d’Banc
essai
Ensemble d’enceintes
cinéma maison SCS4
avec caisson de grave
SS1 et filtre passif
PX05 de Thiel (suite)
centre, peu importe son orientation,
offrira la même performance aux différentes positions d'écoute. Initialement, les
SCS4 performent sans l'assistance du caisson.
Bien qu'offrant une performance respectable pour
leur taille, avec des basses creusant uniformément jusqu'à
40 Hz, il manque ce punch que j'affectionne (surtout avec du
Depeche Mode). En stéréo branché, avec le caisson à l'aide du
filtre passif PX05, un simple terme : Wow ! J'obtiens dans ma pièce
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
une réponse en basse fréquence uniforme jusqu'à au moins 20 Hz.
Je n'ai pas effectué de mesure plus précise, uniquement un simple
balayage de fréquence et une analyse spectrale car de toute façon,
le résultat n'est pas absolu, il est intimement lié à ma salle. Je suis
tout de même surpris de ce qu'un « petit » 10 po peut faire ici, en
donnant plus de vitalité aux moniteurs SCS4. Mais je m'écarte de
mon Wow !, l'intégration (selon mes mesures et la perception subjective) entre le SS1 et les deux SCS4 semble parfaite, en plus d'être
extrêmement facile. Branché avec le filtre sur l'entrée balancée
(Normal Input), le volume n'a aucun impact, tout est déjà au bon
niveau. Thiel permet donc à sa clientèle plus audiophile d’opérer
deux canaux, une façon simple et efficace d'intégrer un caisson
avec toutes ses enceintes. Une petite note : le PX05 fourni, est spécifiquement construit pour accompagner les SCS4. Il faut donc préciser avec quelles enceintes il sera marié, avant d'en faire la commande. Bien que je puisse utiliser le PX05 pour l'ensemble complet,
le reste de mes essais est achevé, en laissant le D2 maître du filtrage.
Un filtre PX02 est également disponible. Je trouve particulièrement
difficile de qualifier avec précision, une enceinte au niveau de sa
sonorité, indépendamment du moins, d’avec l'aspect vidéo du
cinéma maison qui est quant à lui, beaucoup plus rationnel. C'est
sans doute ce mystère qui fait le charme audio et qui génère autant
de passion. Il n'est donc pas surprenant de souvent lire en conclusion, d'aller faire sa propre écoute.
J'ai ici un ensemble multicanaux, je ne vous parlerai donc pas
d'image stéréophonique, de largeur et de profondeur de scène, car
plusieurs canaux servent justement à recréer très efficacement, tout
cela. Un aspect important dans cette optique est une enceinte précise et détaillée, analytique dans le jargon. Ajouté à cela un minimum d'enveloppement, pour perdre un peu l'impression d'une
source ponctuelle, question d'obtenir une bulle où les enceintes se
fondent, et vous avez là un excellent point de départ. Il faut également pouvoir atteindre un bon niveau sonore. Il est important
que le plus discret des criquets se fasse entendre, et que le plus gros
des missiles, lui éclatant dessus, puisse le faire sans restriction, sans
aucune compression. À mes oreilles, cela exclut bon nombre de
petites enceintes sexy adhérant à la philosophie Life Style, style de
vie en français. Les SCS4 peuvent jouer fort et la précision est au
rendez-vous. J'utilise souvent la pièce Da Funk du duo français
Daft Punk (sur l'album Homework), car au début se trouve un
léger bruit de friture sur le canal gauche. Il n'est pas rare que ce
petit frétillement soit perdu dans le rendu d'une enceinte, ce qui
n'est pas le cas ici. Concernant ce que j'ai défini comme l'enveloppement, j'ai la plupart du temps l'impression que c'est un peu
mutuellement exclusif avec la précision, à moins d'y mettre le gros
prix. L'enveloppement des SCS4 n'est pas défaillant, mais il ne me
permet cependant pas d'oublier que je ne suis plus en 7.1. Dans
mon installation, en effet, les transitions de l'arrière sont plus difficiles et ici, je ne peux éliminer une légère déficience. Le panoramique arrière semble trop rapide, moins présent. En plaçant les
enceintes sur le côté, cette perception change, au prix de la profondeur de la bulle. Deux enceintes de plus la prochaine fois, SVP !
Pour se faire plaisir …
Quoi de mieux que le film The Matrix en Blu-ray, avec une trame
sans perte Dolby TrueHD, pour évaluer des enceintes ? J'ai refusé
d'acheter ce coffret en HD-DVD, ayant (judicieusement) misé sur
le Blu-ray, lors de la guerre HD. J'ai doublement bien fait car
maintenant en plus des trois films, le titre Animatrix est inclus avec
un transfert HD 1080p, contrairement à un transfert régulier (SD)
pour le coffret HD-DVD. The Matrix a redéfini le film d'action en
1999 et m'a laissé avec autant de mot que Keanu Reaves : Whoa !
La scène en Bullet Time, où Neo se laisse tomber en évitant plusieurs projectiles d'arme à feu, est devenue un classique. Ce ralenti
extrême agrémenté d'une rotation autour de Neo modifie l'origine
du tireur et la précision de l'ensemble SCS4 nous permet de bien
localiser chaque coup de feu. La scène du Lobby est un autre bon
exemple où les enceintes Thiel sont sollicitées simultanément,
avec une musique abrasive et une symphonie d'arme à feu de tout
genre. Les cinq SCS4 agencés avec le SS1 n'ont aucun problème à
remplir efficacement à fort volume ma pièce (environ 2 500 pieds
cube ou 70 m3). Iron Man, toujours en Blu-ray avec une trame
Dolby TrueHD, fait honneur à l'ensemble Thiel. La génèse du héros
dans une grotte perdue au Moyen-Orient (et qui fait paraître
McGuyver comme un adolescent dépourvu, face à un lave-vaisselle plein) est forte en basses fréquences. Chaque pas de la version 1, la grosse boîte de conserve, nous fait vibrer sans subtilité.
La version 2, rouge et or, également plus raffinée et agile, est tout
aussi capable de solliciter « subtilement » l'ensemble. Les dialogues
restent très clairs et intelligibles ; bien qu'on puisse attribuer cela
en partie à la trame elle-même, la transparence des SCS4 ne voile en
rien cette qualité. J'ai bien sûr fait l'écoute du SACD de Depeche
Mode, qui a servi au rodage. L'album Music for the Masses est un
classique de ma jeunesse qui me transporte à la fin du secondaire.
Ce fut le premier CD que je me suis procuré, pour user l'humble
système complet Sony de mes parents. Le mixage multicanaux est
sublime. La musique électronique se prête à merveille à ce format,
maintenant un créneau pointu qui, malheureusement, cible
aujourd’hui plus le jazz et le classique. L'immersion est totale sur
une pièce éthérée comme The Things You Said et la basse est sèche et
La scène du Lobby est un autre bon exemple où les
enceintes Thiel sont sollicitées simultanément, avec
une musique abrasive et une symphonie d'arme à feu
de tout genre. Les cinq SCS4 agencés avec le SS1 n'ont
aucun problème à remplir efficacement à fort volume
ma pièce (environ 2 500 pieds cube ou 70 m3).
précise, pour la pièce Behind the Wheel. L'ensemble démontre tout
au long de cet album, sa précision et sa finesse. Il est vrai que mon
choix musical est discutable, ou peu audiophile, mais reste qu'une
telle musique synthétique couvre une bonne portion du spectre et
les enceintes ambiophoniques ne servent pas uniquement à recréer
les caractéristiques acoustiques lors de l'enregistrement.
J'apprécierais sans doute encore plus les grands frères du SS1, avec
ce genre de musique.
Et puis cette réputation ?
Les enceintes SCS4 de Thiel offrent une solide homogénéité de
la bulle sonore entre autres, par leur conception coaxiale (Coherent
Source) et par le principe que chaque position est assurée par le
même modèle. Le caisson SS1 en soi, offre une performance surprenante pour un 10 po, mais c'est surtout sa facilité d'intégration
avec les enceintes via le filtre passif PX05 (ou PX02) pour donner
une vigueur supplémentaire à une configuration style Hi-Fi, qui
attire l'attention. Comme je le disais, rien ne remplace une écoute
et ne vous gênez pas pour mettre le volume un cran ou deux plus
haut, question de vous amuser ! Au moment de finaliser ces lignes,
le dollar canadien plonge sous la barre des 80 cents US. En espérant que la chute ne perdure et ne nuise pas trop à la présence de
produits de qualité américains, tel que cet ensemble Thiel.
Renseignements généraux
Enceintes SCS4
Prix : 1 325 $, chacune
Caisson de grave SS1
Prix : 3 900 $
Filtre passif PX05
Prix : 699 $
Garantie : 10 ans, pièces et main-d’oeuvre
Distributeur : SF Marketing Inc., tél. : 514 780-2070,
www.sfm.ca ou www.thielaudio.com
Médiagraphie
Daft Punk, Homework, CD
Depeche Mode, Music for the Masses, Mute, SACD
Video Essential, Joe Kane Production, DVD
The Matrix, Warner, Blu-ray
Iron-Man, Paramount, Blu-ray
SPÉCIALISTE EN PROJETS RÉSIDENTIELS HAUT DE GAMME
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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d’Banc
essai
Lecteur Blu-ray BD-P1500 de Samsung
L’avenir est de plus
en
plus
bleu!
Par FRANÇOIS LEMIEUX [email protected]
Les canons se sont tus soudainement. Le Blu-ray a gagné la bataille mais non la
guerre de la vidéo haute définition. Il lui reste des adversaires de taille s'il veut
conquérir le cœur des vidéophiles et surtout le portefeuille du commun des
mortels. Le bon vieux DVD standard, les services de vidéo sur demande et les
téléchargements de films en haute définition ne sont pas encore défaits. Pour ce
faire, il faut au moins deux ingrédients primordiaux : un vaste choix de films en
BD, une baisse radicale du prix des disques et des lecteurs comportant les
dernières fonctionnalités à prix abordable. Samsung a été le premier
manufacturier à présenter un lecteur Blu-ray et a fait plus que sa part pour établir
le nouveau format. Le BD-P1500 représente la 4e génération de lecteurs de
Samsung et comme vous le verrez, les améliorations apportées sont plus
qu'intéressantes, tout comme le prix d'ailleurs.
Bleu et noir…
omme plusieurs produits issus des usines de Samsung,
le BD-P1500 présente un beau design, aux lignes épurées
et sobres. La façade plastique au fini laqué noir est lisse
comme un miroir et ne comporte que quelques petits
boutons, en plus du tiroir de chargement et d'un affichage très
discret de couleur….bleue ! La face arrière, présente de gauche
à droite : une prise Ethernet (requise pour le profil 2.0, nous
C
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
en reparlerons plus loin), une prise USB pour mémoire flash
externe et les mises à jour, la sortie HDMI 1.3a supportant des
résolutions de sorties de 480p, 720p, 1080i et 1080p ainsi
qu'une cadence de 1080p/24ips permettant de transmettre
directement le signal vidéo d'un disque, à un affichage pouvant
accepter cette cadence. À noter qu'il faut que l'affichage en
question préserve la cadence 24ips sans la transformer en 60ips,
Tourné en 1080p, le disque encodé en VC-1 est une merveille et je suis très surpris qu'on
ne l'utilise pas plus comme matériel de démonstration : Céline pourrait, tout comme
Samsung, collaborer au succès du Blu-ray ! La qualité d'image de ce spectacle est très
élevée ; sur les plans rapprochés, on peut facilement discerner les démarcations du
maquillage sur les joues roses de Céline ainsi que les petits brillants sur ses paupières.
si on veut profiter de ses avantages. Une sortie audionumérique
optique, des sorties vidéo analogique à composantes et composite
accompagnées des sorties audio gauche et droite, complètent le
portrait. Le poids du lecteur est plutôt élevé et très caractéristique
d'un bon lecteur DVD, de prix comparable.
La télécommande effilée est bien conçue, doublée d’une bonne
logique, mais comporte des boutons assez restreints et aucune
forme d'éclairage. On ne s'étonnera pas outre mesure de cette
caractéristique, vu le prix relativement abordable d’un appareil
somme toute, à la fine pointe de la technologie.
Montre-moi ton profil et je te dirai qui tu es…
Un aspect où le clan BD n'a pas tout à fait effectué ses devoirs
est le type de profil des lecteurs. D'abord la version 1.0, pour les
modèles de lancement qui n'offraient pas toutes les fonctionnalités promises avec le nouveau format, contrairement aux premiers
lecteurs HD DVD, par exemple.
Puis, le profil 1.1 (Bonus View) qui permet alors l'affichage
d'image sur l'image (PiP) pour visionner les bonus en superposition avec le film en temps réel. Cette version demande aussi la présence d'un décodeur audio interne pour les formats sans perte, afin
de pouvoir superposer des commentaires, également en temps réel.
Enfin, le dernier profil à ce jour, le 2.0 (BD-Live) qui ajoute une
connexion Ethernet et une mémoire interne, afin d'accéder à des
bonus et autres fonctions par Internet, aussi en temps réel, avec la
présentation du film. Les grands studios commencent à peine à
développer des bonus exploitant les possibilités étendues du profil 2.0. Par exemple, Disney offrira un lien direct sur son BD de
La belle au bois dormant, qui promet d'être très sophistiqué. On
pourrait, entre autres, avoir un menu principal adapté aux conditions atmosphériques, de l'endroit où le lecteur se trouve !
Et le Samsung dans tout ça ? Et bien ce n'est pas très évident
au premier coup d'œil. Au sortir de la boîte, le profil du BD-P1500
est 1.1, mais il ne décode pas à l'interne et ne transmet pas en PCM
la bande sonore dts Master Audio, seulement le Dolby True HD.
Cependant, une mise à jour est promise pour rectifier cette
« lacune ». Pour le moment, on ne peut donc pas profiter pleinement du format Master Audio et en même temps de toutes les possibilités du Bonus View. Il passe cependant les deux formats HD en
bitstream pour être décodé à l'externe, par un récepteur incorporant les codecs requis. Par ailleurs, bien qu'il possède une prise
Ethernet, celle-ci n'est pas totalement fonctionnelle et une mise à
jour est disponible sur le site de Samsung, pour faire passer le lecteur au profil 2.0. Une dernière petite note au dossier du profil 2.0 :
une mémoire locale de 1 Go est nécessaire, pour accommoder le
téléchargement de données et permettre au lecteur de profiter pleinement du BD-Live. Or, le BD-P1500 ne possède que 256 Mo de
mémoire interne et l'utilisateur doit alors ajouter de la mémoire
supplémentaire par l'entrée USB avec par exemple, une clé de
mémoire. Ces différents compromis ont probablement été nécessaires, afin d’offrir un lecteur BD à un prix quand même abordable à ce stade-ci de son développement ; alors, soyons un peu
indulgents…
Passons à l'acte…
L'installation et la configuration du Samsung s'effectue en un
tournemain, surtout grâce à des menus très faciles à naviguer, dotés
d'une architecture logique et d'un graphisme agréable, le tout sans
avoir besoin de consulter le manuel. Chapeau ! J'ai sélectionné une
résolution de sortie de 1080p, le mode 24ips (mon écran plasma
1080p supportant cette cadence à 48ips) ainsi que le format PCM,
pour la section audio.
J'ai rapidement évalué les performances du BD-P1500 en reproduction DVD, par la sortie HDMI, avec le Benchmark de Silicon
Optix. Le circuit de mise à l'échelle (scaler) et de dé-entrelacement
est performant et compétitif avec des lecteurs d'une centaine de
dollars, ce qui est quand même intéressant pour un lecteur qui
ajoute la véritable haute L'installation et la configuration du
définition, pour à peine Samsung s'effectue en un tournemain,
deux cents autres ! Le seul surtout grâce à des menus très faciles
point faible est au niveau
à naviguer, dotés d'une architecture
de la conversion en progressif d'un signal d'origine logique et d'un graphisme agréable,
vidéo ou 2-2 : les artéfacts le tout sans avoir besoin de consulter
du type escalier montrent le manuel. Chapeau !
le bout de leur nez comme en témoigne le spectacle d'adieu de
Phil Collins sur DVD standard. Le Samsung initie la lecture
Blu-ray très rapidement ; environ 30 secondes. C'est un peu plus
lent que ma PS3, mais une nette amélioration avec les lecteurs précédents.
La conversion du matériel 1080i à 1080p n'est pas parfaite,
celle-ci affichant une perte de résolution, autant avec du vidéo que
du film ; le Samsung ne semble pas détecter la cadence 2-3, présente sur le matériel cinématographique en 1080i, ni traiter correctement la cadence 2-2, comme ce fut le cas avec les DVD 480i.
Si vous affectionnez du matériel de ce type (concerts ou documentaires), il serait bon de vérifier si votre affichage ne serait pas plus
performant de ce côté. Avec un signal natif 1080p comme le DVE
HD Basics, la pleine résolution verticale est préservée. Le Samsung
ne passe pas le signal « plus noir que noir » (BTB), mais passe le
« plus blanc que blanc » et n'affiche aucune perte d'information
due à un sur-balayage (Over scan).
Avis à tous ceux qui croient qu'un lecteur avec mise à l'échelle
ascendante donne une image quasi haute définition ; il faut voir
les textures des vêtements d'époque et les détails de la chevelure de
Nicole Kidman sur le disque Blu-ray, Le compas d'or, pour réali-
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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d’Banc
essai
Lecteur Blu-ray BD-P1500
de Samsung (suite)
ser que c'est loin d'être le cas ! Les petits détails, comme les briques sur les anciens bâtiments et aussi sur les plans éloignés, sont
extraordinaires. La luminescence de l'image, en particulier celle des
vitraux multicolores éclairés par l'arrière, est d'une réalité palpable,
presqu'en trois dimensions ! Le contraste entre les zones claires et
obscures de l'image est aussi très prononcé, renforçant le sentiment
de dimensionnalité de la reproduction. Le rendu des nombreuses
surfaces métalliques dorées est vraiment impressionnant et démontre clairement la supériorité à tous les points de vue du BD, sur le
bon vieux DVD. Les couleurs, telles que reproduites par le
Samsung, sont dotées d'un naturel superbe sans aucunes sursaturations et aucuns artéfacts de compression, sur ce disque encodé
en VC-1. Bien que l'histoire soit un drôle de mélange entre Harry
Potter, Stardust et Narnia avec un résultat moyennement divertissant et un peu trop sérieux à mon goût, il reste que la qualité du
transfert est incroyable et prouve que ce ne sont pas tous les BD
qui sont nés égaux. La trame sonore uniquement en anglais et en
dts Master Audio se retrouva
Les petits détails, comme les briques
reproduite
en dts régulier,
sur les anciens bâtiments et aussi
grâce à la capacité du
sur les plans éloignés, sont
BD-P1500 à extraire l'encoextraordinaires. La luminescence de
dage standard dts (core
l'image, en particulier celle des vitraux stream) et à le transmettre en
multicolores éclairés par l'arrière, est PCM et fut bien représentad'une réalité palpable, presqu'en trois tive de ce que nous a habidimensions !
tué ce format audio. Mais
comparativement à un signal sans perte, on reste un peu sur notre
faim comme quoi, on s'habitue rapidement à une alimentation de
qualité supérieure.
Sur notre faim, on ne peut pas dire que notre Céline nationale
nous y laisse ! ! ! Sur une mise en scène époustouflante de Franco
Moggia, oups ! de Franco Dragone, qu’elle nous fait vivre au
rythme de Las Vegas et de sa démesure, l'espace d'une heure et
demie. Mais quelle heure et demie ! Tourné en 1080p, le disque
encodé en VC-1 est une merveille et je suis très surpris qu'on ne
l'utilise pas plus comme matériel de démonstration : Céline pourrait, tout comme Samsung, collaborer au succès du Blu-ray ! La
qualité d'image de ce spectacle est très élevée ; sur les plans rapprochés, on peut facilement discerner les démarcations du maquillage
sur les joues roses de Céline ainsi que les petits brillants sur ses
paupières. Sur la pièce I surrender, la mise en scène est flamboyante,
sans jeu de mots, et l'effet des énormes flammes sur l'écran géant
situé au fond de la gigantesque scène, est on ne peut plus impressionnant. De ma position d'écoute, on ne discerne aucun bruit
vidéo ou signe de compression. Seulement en position rapprochée,
peut-on percevoir un peu de bruit dans les parties très sombres de
l'image. La définition est exceptionnelle, avec légèrement un peu
moins de piqué que sur ma PS3. Aucun effet de moiré n'est perceptible, que ce soit dans les instruments de musique ou dans les
structures métalliques du décor.
La navigation à travers le disque s’avère très rapide et précise de
la part du Samsung, comparable à celle qu'on retrouve généralement sur un bon lecteur DVD standard. Les basses sont vigoureuses et extrêmement définies, comme le démontre l'intro de My
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Heart Will Go On, alors qu'une énorme lune défile sur l'écran…. Des
basses dignes d'un film d'action à gros budget ! Céline est très en
forme malgré une diction parfois discutable et sa voix ne présente
aucune granularité ni restriction dynamique, caractéristiques des
bandes sonores sans perte. On aime ou on n’aime pas, mais sans
être chauvin, ce BD est un must pour tous les amateurs de concert.
Céline est toute une performer et elle semble tellement s'amuser.
Si le BD-P1500 excelle à reproduire des couleurs naturelles
comme sur Live in Vegas, il peut aussi donner dans l'excès comme
avec les Transformers, également en 1080p. Les couleurs sont sursaturées à souhait et le contraste, un peu hot, est bien respecté par
le Samsung. L'image y est tridimensionnelle et hyper découpée,
presque trop par moments. Le grain de la pellicule fait son apparition ici et là, comme dans les scènes à bas contraste et de combats intenses, et est rendu dans le plus pur style de Michael Bay.
Le son en TrueHD 7.1, tant qu'à lui, est superlatif et se passe aisément de commentaires…
Conclusion
Depuis le début, Samsung apporte son support indéfectible au
format Blu-ray. Avec son lecteur BD-P1500, il présente un produit
très bien conçu, évolutif et dénué de défauts majeurs, en plus d'être
l'un des moins chers sur le marché présent. Qu'on se le dise, pour
moins de 300 $, il fait mordre la poussière à n'importe quel lecteur de DVD standard, même à 1 000 $... Et ne serait-ce que seulement pour la qualité sonore des formats Lossless, il vaut chaque
dollar investi. La possibilité de le faire passer au profil 2.0 et d'ajouter prochainement le support interne pour le dts Master Audio, en
fait un candidat des plus intéressants, pour qui veut faire le saut
dans la véritable haute définition. Alors, recyclez votre lecteur
DVD dans votre chambre ou au chalet : l'avenir est de plus en plus
bleu.
Renseignements généraux
Prix : 299,99 $
Garantie : 1 an pour les pièces et 90 jours pour la main-d'œuvre
Distributeur : Samsung Canada, tél. : 1 800 SAMSUNG, www.samsung.ca
Médiagraphie
HQV Benchmark DVD, Silicon Optix Version 1.4 NTSC
Finally…The First Farewell Tour, Phil Collins, DD/dts, Warner Music Vision, R2 970397
HQV Benchmark Blu-ray, Silicon Optix Version 1
DVE HD Basics, Blu-ray DVDI 6004
Le compas d'or, dts HD 7.1 Master Audio, New Line Home Entertainment 38168
Céline Dion: A New Day...Live in Las Vegas, Blu-ray Dolby TrueHD, Columbia Music Video
88697 22068 9
Transformers, Dolby TrueHD, Dreamworks Home Entertainment 13124
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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d’Banc
essai
Kuro HD PRO-FPJ1 Elite
Le noir au bout
du tunnel !
Par BRUNO GOSSELIN [email protected]
Dans un domaine aussi compétitif que l’audio-vidéo, il n’est pas toujours facile de tirer son épingle du jeu. Pioneer, avec sa gamme de
téléviseurs Kuro, a pris un tournant décisif en s’assurant que ses produits aient un avantage concurrentiel facilement identifiable, soit les
meilleurs noirs de l’industrie. Ce n’est pas par hasard que cette ligne est connue sous le nom Kuro, qui signifie « noir » en Japonais.
Suivant la même logique, je n’ai donc pas été surpris lorsque les rumeurs d’un projecteur avant, vendu par Pioneer, utiliserait la
technologie LCOS. Cette technologie fut surtout popularisée par JVC sous le nom de D-ILA (Digital Direct Drive Image Light Amplifier)
dès 1998 et par Sony à partir de 2005, sous le nom de SXRD. JVC a, en 2007, perfectionné sa technologie à un point tel qu’aucune
autre technologie numérique (DLP ou ACL) ne peut se vanter d’avoir un rapport de contraste natif supérieur. C’est ce même procédé
qu’utilise le FPJ1. Est-ce que ce premier projecteur cinéma maison mérite lui aussi le nom « KURO » ?
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Le zoom et le focus sont motorisés. Ce petit
luxe facilite grandement l’installation et
permet d’ajuster la précision de l’image en
étant directement à côté de l’image. La plage
du zoom est considérable et en gardant
l’exemple cité plus haut en tête, le projecteur
pourrait se situer n’importe où entre 10 et
20 pieds de l’écran. Une excellente décision
de la part de Pioneer.
out de noir vêtu, le projecteur Kuro
fait honneur à sa famille. Son fini
piano noir laqué possède la même
allure que les téléviseurs plasma de la
gamme. Le boîtier me donne une impression
de déjà vu avec sa lentille centrée, bordée
d’une entrée d’air d’un côté et d’une sortie de
l’autre. Les connexions sont situées derrière
l’appareil. Celles-ci sont de base, mais l’essentiel est présent. On y retrouve deux ports
HDMI, un port RS-232, une entrée composante, une composite et une S-vidéo. Il ne possède malheureusement pas un déclencheur
12 volt pour contrôler un écran rétractable.
L’image s’ajuste aussi bien verticalement
qu’horizontalement, par l’entremise de petites
roulettes situées sur le bas du boîtier, à proximité de l’objectif. Le projecteur peut être situé
à 30 % de la hauteur d’image au-dessus de
celle-ci ou encore à 34 % de la largeur de
l’écran. Par exemple, sur un écran de 100 pouces de diagonale (87,2 x 49), le centre de la
lentille peut s’étaler jusqu’à 15 pouces en haut
ou en bas de l’écran et à 29 pouces à droite ou
gauche du centre. Le zoom et le focus sont
motorisés. Ce petit luxe facilite grandement
l’installation et permet d’ajuster la précision de
l’image en étant directement à côté de l’image.
La plage du zoom est considérable et en gardant l’exemple cité plus haut en tête, le projecteur pourrait se situer n’importe où entre
10 et 20 pieds de l’écran. Une excellente décision de la part de Pioneer. Un projecteur
aussi versatile assure une base de clientèle très
étendue.
Le projecteur utilise 3 panneaux LCOS d’une
dimension de 0,7 pouces d’une résolution
native de 1 920 x 1 080 pixels. Le minimum
nécessaire pour tirer le maximum de satisfaction de vos films Blu-ray ou d’un signal satellite 1080i. Chaque panneau filtre une lumière
primaire différente (rouge, vert, bleu), avec un
principe similaire à un panneau ACL (polarisation de la lumière). Par contre, dans le cas
du LCOS, ce panneau est collé sur un miroir. La
lumière est donc filtrée deux fois, permettant
des rapports de contraste élevés. Il existe une
fonction pour ajuster la convergence permet-
T
tant d’obtenir des résultats, à moins d’un pixel
de la perfection. L’appareil que j’avais en essai
après ajustement, était presque parfait. J’ai vu
des mono DLP reconnus pour leur précision
qui ne donnaient pas une image plus précise,
parce que ceux-ci n’utilisaient pas des lentilles
d’assez bonne qualité. L’aberration chromatique peut souvent donner une impression de
mauvaise convergence.
Calibration et mesure
L’installation au plafond de ma salle de
cinéma maison fut très rapide et dans la même
soirée, j’ai réussi à faire une calibration complète de l’appareil. Il faut dire que les mesures
par défaut étaient très respectables. L’utili-
sation de HD DVE (Digital Video Essential)
et de mon système de calibration CA6X de
Progressive Labs a permis d’obtenir une
échelle de gris à moins de 1 dE de variation,
pour toute la plage de 10 IRE à 100 IRE. Les
ajustements de température (High, Middle et
Low) mesuraient 7 300 Kelvin, 6 500 Kelvin
et 6 100 Kelvin, respectivement. L’ajustement
Middle est donc la valeur de choix.
Dans mon cas, j’ai utilisé Memory 1 pour
avoir accès à tous les contrôles de calibration
possibles donc l’ajustement par point de la
courbe gamma, pour chacune des couleurs
primaires (rouge, bleu, vert). Si vous n’avez
pas d’appareil de mesure, je déconseille l’utili-
Performances hors pair
HL P3ES-2
Compact 7 ES-3
Super HL5
“Peu de compagnies
ont des produits si
unanimement
acclamés à travers
le monde entier”
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de la savanne
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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d’Banc
essai
Kuro HD PRO-FPJ1 Elite (suite)
sation des modes de couleur Memory 1 ou
encore Memory 2 parce que par défaut, la température est plus près de la température High,
beaucoup trop forte en bleu. Il existe quatre
courbes gamma prédéfinies (Normal, Theater 1,
Theater 2 et Dynamic). Sans entrer dans les
détails, le mode Normal est le plus approprié
et mesure tout près de 2:2.
Les mesures de contrastes sont tout simplement étonnantes, mais varient toutefois considérablement avec l’utilisation du zoom. C’est
toujours le cas, mais l’effet est plus prononcé
ici, parce que l’étendue du zoom est plus
grande que la majorité des projecteurs. J’ai
mesuré près de 24 000:1 avec le zoom au
minimum et 17 000:1 avec le zoom au maximum. La luminosité varie également selon
l’utilisation du zoom. Vous devez donc choisir entre de meilleurs contrastes, mais moins
de luminosité ou l’inverse.
Avec la lampe à sa plus faible puissance et
l’appareil le plus près possible de l’écran de
80 pouces de largeur, j’ai mesuré 325 lumens.
En maximisant le rapport de contraste et en
mettant le projecteur au plus loin, je n’obtenais plus que 210 lumens. La lampe en pleine
puissance augmente les lumens de 20 %, ce
qui nous donne tout près de 400 lumens. Il
est normal que la luminosité obtenue après
calibration, ne soit pas en ligne avec les données du manufacturier. En effet, ceux-ci ont
tendance à prendre la mesure avec un ajustement de température plus froide, ce qui améliore grandement les lumens. Les mesures du
vert, bleu et rouge sont toutes à l’extérieur du
triangle de colorimétrie standard REC709.
Cette haute saturation des couleurs est de plus
L’effet trois dimensions
dans cette scène est très
bonne sur le Pioneer et
rivalise très bien avec les
meilleurs DLP, que j’ai eu
la chance de tester. Les
détails des parois dans la
grotte sont excellents et
démontrent sans
équivoque la grande
qualité du HD FPJ1.
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
en plus à la mode chez les manufacturiers
parce qu’elle semble plaire à la majorité des
vidéophiles. Comme le FPJ1 ne possède pas de
CMS (Colors Management System), il est impossible d’ajuster ceux-ci près du standard. Je suis
ambivalent envers cette pratique. Il existe
beaucoup de transferts cinématographiques
qui à mon avis, bénéficient de cette haute
saturation. Par contre dans d’autre cas, les
résultats sont moins convaincants. J’aborderai
ce sujet un peu plus loin.
Performance du Scaler Gennum
Il est de plus en plus commun de voir des
processeurs de mise à l’échelle ultra performants, dans nos appareils électroniques.
Gennum fait partie de cette petite liste de
processeurs qui excellent normalement dans le
traitement vidéo. Le Kuro se débrouille très
bien pour le traitement de tous les signaux
HD. Par contre, le désentrelacement d’un
signal 480i est décevant et on note des effets
escaliers pour certaines scènes. Le chapitre 4,
de la saga de la Guerre des étoiles, A new Hope,
exhibait cette lacune sur le texte jaune sur fond
étoilé, au début de la présentation. Mon lecteur HD DVD (1080i) HD A1 de Toshiba
offre une meilleure performance et c’est lui
que j’ai utilisé pour mes visionnements de
DVD. Le FPJ1 n’a aucun problème avec les
signaux 1080p24 en provenance de mon PS3
et donne la possibilité d’étirer l’image verticalement, élément essentiel pour l’utilisation
d’une lentille anamorphique, dans un set-up
ultra large 2.35:1. Malheureusement, ils n’ont
pas jugé bon de donner accès à ce contrôle
directement, par un bouton situé sur la télé-
commande. L’utilisation de cette fonction
devient donc fastidieuse.
Qualité d’image
J’utilise des films que je connais bien, pour
comparer la performance de différents projecteurs. The Chronicle of Riddick demeure un de
mes films favoris, pour tester la profondeur
d’image et les détails dans les scènes sombres.
Dans le deuxième chapitre, Riddick, qui est
poursuivi par des chasseurs de têtes, court à
vive allure sur une surface crevassée sur la planète 6. L’effet trois dimensions dans cette scène
est très bonne sur le Pioneer et rivalise très
bien avec les meilleurs DLP, que j’ai eu la
chance de tester. Les détails des parois dans la
grotte sont excellents et démontrent sans équivoque la grande qualité du HD FPJ1. J’ai aussi
grandement apprécié la scène sur fond de voie
lactée, où Riddick après avoir « amicalement »
emprunté le vaisseau de Toombs pour retrouver ceux qui ont mis sa tête à prix, plonge dans
un coma contrôlé. Nous y voyons le vaisseau
tourbillonner dans l’espace. La multitude
d’étoiles présentes, ainsi que les nuances de
bleu et rouge qui se dégagent de cette scène,
sont tout à fait spectaculaires sur le FPJ1. Aucun
des projecteurs de mes bancs d’essai, ne réussit
à représenter cette scène avec autant de nuance
de couleurs. Cette capacité est propre à la technologie utilisée par le FPJ1. Les appareils avec
iris dynamique ne réussissent tout simplement
pas à avoir une performance aussi solide, pour
ce type de scène. Aeon Flux provoque une série
d’onomatopées, à mesure que les scènes défilent devant mes yeux. Les couleurs sortent littéralement de l’écran et ce ne sont que quel-
ques rouges qui à l’occasion, me semblent un
peu trop poussés.
Je m’étonne à chaque fois de la beauté de la
réalisation de Karyn Kusama, qui m’était à ce
jour une totale inconnue. Le film King Kong est
lui aussi des plus impressionnants, visionné sur
le projecteur de Pioneer. Cette scène au début
du chapitre 45, où Naomi Watts, qui interprète la belle Ann, marche tel un ange entouré
du chaos laissé par notre sympathique géant
noir, est ahurissante. La réunion entre la belle
et la bête a un côté magique encore plus évident, sur ce projecteur LCOS. Le niveau du
détail du nez de Kong est excellent et nous fait
oublier qu’il s’agit en fait, d’images de synthèse.
Les taxis de NY sont par contre mal reproduits,
avec un jaune un peu trop fluo. Un problème
semblable fait surface, dans le film Nim’s Island.
Une des scènes en question démontre clairement les problèmes que l’on peut éprouver,
avec un projecteur aux couleurs sursaturées.
Lorsque Nim essaie et réussit à faire fuir ces
hordes de touristes qui ont le culot d’envahir
son île. Le petit Edmond, qui est le seul à
connaître l’existence de la petite fille, n’entend
pas les cris de sa mère qui s’inquiète de la santé
de son fiston. Le costume et chapeau rouge de
celle-ci sont tous simplement trop éclatants,
pour faire naturels. Le reste du film passe par
contre très bien.
En conclusion, le projecteur Pioneer est
extrêmement impressionnant. Son haut niveau de contraste natif et ses couleurs prononcées produit des images tout simplement fantastiques. Malgré que certains projecteurs
affichent sur papier des contrastes plus élevés
grâce à leur iris dynamique, ceux-ci ne peuvent
reproduire les scènes sombres avec autant de
richesse, qu’un projecteur doté d’un haut
niveau de contraste natif. Certes, le nouveau
Kuro n’est pas parfait et certaines images
démontrent la faiblesse de ses ajustements de
couleur, mais on a tôt fait de l’oublier, lorsque
nos yeux en redemandent dans les scènes subséquentes. Les films de science fiction, avec
leurs paysages fantastiques, sont reproduits
avec encore plus de force sur le FPJ1 et s’avèrent, à mon avis, la façon la plus facile d’épater la galerie. Le projecteur de cinéma maison
Pioneer, mérite donc bel et bien son nom
Kuro. Et je suis des plus heureux, que le monde
des projecteurs numériques peut maintenant
se vanter de voir le noir au bout du tunnel.
Renseignements généraux
Prix : 7 999 $
Garantie : 3 ans, pièces et main-d’oeuvre
Distributeur : Pioneer Électroniques du Canada inc., tél. : 905
479-4411, www.pioneerusa.com
Médiagraphie
Aeon Flux, HD DVD
The Chronicle of Riddick, HD DVD
King Kong, HD DVD
Nim’s Island, Blu-ray
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
51
Événements
L’ouverture officielle de la nouvelle
boutique d’Hudson, À temps perdu
Par LUCIE BEAUCHAMP [email protected]
Une toute nouvelle boutique, À temps perdu, vient de faire son
ouverture officielle samedi, le 8 novembre 2008. Nos hôtes, Talkèna
Wasungu et sa compagne, Camille Leduc, ont su rendre leur boutique totalement agréable et conviviale. Un endroit simple et élégamment décoré sait accueillir les visiteurs qui peuvent s’asseoir et choisir
un bouquin qui leur plaît (le choix est très bien car il y a un peu de
tout, et ce, pour tous les âges et intérêts variés), tout en écoutant un
CD sur l’un des deux systèmes audio, dans les espacements prévus à
cet effet.
Quoi de mieux que de vous commander un bon thé ou café, afin
de profiter pleinement de votre temps de détente. Et pour « prolonger » ce moment d’évasion, on vous invite à admirer et surtout apprécier les tableaux d’artistes locaux, en exposition et en vente sur les
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
lieux. Il se pourrait qu’un tableau vous plaise suffisamment, pour que
vous le rapportiez dans votre demeure afin d’y compléter votre décor.
Certains meubles de collections canadiennes et européennes sont également en démonstration dont une chaise au design fort ingénieux, la
Clip Chair, de la marque Moooi, qui a su retenir notre attention !
Outre le plaisir des yeux, votre sens auditif se trouve également sollicité. En effet, c’est dans un décor invitant que vous est offerte une
large sélection de disques aux univers musicaux diversifiés, où vous
pourrez y faire l’écoute de CD, sur les différents systèmes qui les
accompagnent. L’endroit idéal pour une détente hors de l’ordinaire,
où plusieurs de vos passions risquent d’y faire bon ménage ! Une boutique tout à fait charmante, qui invite à s’accorder un temps de pause
et à se faire doublement plaisir, par la même occasion. Une visite s’impose car cet endroit unique vaut vraiment le détour !
LINN MAJIK
LINN vous présente son nouvel amplificateur intégré. Le Majik I qui est capable de fournir une performance
stupéfiante lorsqu’il est utilisé avec une source appropriée tel que le Majik CD ou Akurate Tuner.
L’illusion qu’un orchestre symphonique ou une formation de jazz joue dans votre salon ne peut être rendue
possible qu’à la condition de reproduire fidèlement la performance originale captée au moment de l’enregistrement.
Depuis 1972, LINN accumule les éloges des critiques et audiophiles de par le monde entier grâce à son expertise, la qualité de son ingénierie et la priorité accordée à la reproduction haute-fidélité de la musique à la maison.
Le créateur du préamplificateur LINN Klimax Kontrol nous propose l’intégration d’un préampli et d’un ampli
qui forment une synergie plus grande que la somme de ses composants: le Majik I. Une démonstration de cet
appareil chez votre revendeur Linn risque de vous surprendre agréablement, oserions-nous ici l’utilisation du mot «magique»? Oui, sans
aucun doute mais les mots peuvent difficilement décrire la palette
des émotions transposées par la musique c’est pourquoi nous
vous invitons à en faire l’expérience par vous-mêmes.
Afin de compléter ce système et révéler tous les secrets
de la musique nous vous suggérons d’auditionner les nouvelles enceintes Majik 140. Voici quelques explications qui
font que les Majik 140 vont complémenter à merveille la
précision des électroniques Majik : le système de transducteurs d’aigu «2 K Array» breveté par LINN, des boîtiers extrêmement rigides renforcis par des cloisons et tasseaux internes et recouverts de placages en bois naturel,
des filtres de grande précision qui permettent le multicâblage ainsi que l’opération AKTIV. L’historique des
enceintes LINN est enrichi de concepts innovateurs qui ont
élargi les possibilités de reproduction musicale.
Chez LINN, nos références musicales sont souvent puisées à
partir de nos propres studios d’enregistrement ou de notre catalogue d’artistes qui ont raflé de nombreux prix que ce soit pour la
musique classique, le jazz ou le folk.
Demandez à votre détaillant LINN de vous expliquer notre méthode
d’évaluation musicale appelée le «Tune Dem» et découvrez pourquoi la
musique et les Majik vont si bien ensemble!
Montréal : Audio Club 514 526-4496
AudioShop 514 871-0091
Québec : Audiolight 418 687-9252
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Événements
Nouveautés LG pour la saison des festivités
Par MICHEL DALLAIRE
[email protected]
Le 2 octobre dernier, la presse spécialisée
était invitée à une présentation privée des nouveautés LG, pour la rentrée 2008. Cette présentation avait pour thème « Le Festin
Technologique des Fêtes ». Comme nous sommes
effectivement à l’approche de la période des
fêtes, voici donc une sélection d’appareils qui
pourront faire l’objet de votre liste de cadeaux
à offrir ou pour vous personnellement.
Du côté des téléviseurs, LG nous présente
la série 60, ultra-mince avec une finition noire
à l’avant et rouge à l’arrière. Les deux nouveaux modèles sont le Scarlett 42 po à cristaux
liquides (42LG60) et le plasma Renaissance
Dans l’ordre habituel : Richard Zidel et Michael Novosad
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
50 po (50PG60). Les prix de détails sont de
2 299 $ et de 2 499 $, respectivement.
La chambre à coucher n’est pas en reste avec
un téléviseur à cristaux liquides de 32 po,
incluant un lecteur DVD. Le modèle
(32LG40) possède un lecteur interne à chargement latéral caché et 3 prises HDMI supplémentaires, pouvant accommoder d’autres
sources externes. Son prix de détail est de
999 $. Si vous préférez un appareil plus petit
ou plus portatif, LG vous propose son lecteur
DVD/cadre numérique (DP392-N). Ce petit
écran ACL de 8 po est un cadre photographique qui permet la présentation de diaporamas
ainsi que le visionnement de films, par l’intermédiaire de son lecteur DVD incorporé. Son
dos ultra-mince s’ouvre, pour vous donner
accès au lecteur. Son prix de détail est de
249 $.
Du côté des électroniques, vous avez un
ensemble de cinéma maison sans fil
13 pouces, disponible en noir, rose et vert
lime ; le S900 est quant à lui, dédié pour le
bureau, avec son écran de 19 pouces. Ces
deux derniers modèles se détaillent à un prix
identique de 949 $. Un graveur Blu-ray BD-R
4X (GBW-H10N) vient compléter l’offre informatique, au prix de 699 $. Deux nouveaux
moniteurs ACL sont également au catalogue,
le modèle 22 po (W2242TQ-BF) à 249 $ et le
20 po (W2042TQ-BF) à 219 $.
On ne peut parachever cette liste de
cadeaux, sans parler des incontournables téléphones cellulaires. Commençons par le LG
Wine disponible en noir et or, dont le prix de
détail suggéré est de 79 $, avec un contrat de
3 ans chez Bell. Le Keybo est quant à lui disponible à 299 $ ou 49 $, avec un contrat de
3 ans chez Telus. Finalement, le Rumour est
livrable en noir et blanc à 249 $, ou gratuit,
avec un contrat de 3 ans chez Bell.
Les fiches techniques de tous ces appareils
sont disponibles sur le site http://ca.lge.com
/fr/index.jhtml.
(HT762TZW) incluant un lecteur DVD,
4 enceintes acoustiques en forme de flûte à
champagne et une amplification totale de
700 watts, pour alimenter le tout. Son prix de
détail est de 599 $. Un lecteur Blu-ray nommé
HD Super Blu (BD300) fait son entrée, avec un
prix de détail de 399 $. Une élégante mini
chaîne stéréo (FB163) à 279 $, peut également
s’ajouter à votre liste de cadeaux.
Pour ce qui est de l’informatique, LG nous
présente pas moins de 3 nouveaux ordinateurs
du type bloc-notes, dont le superbe P300
ultramince et ultraportatif avec une finition
zébrée du plus bel effet. Ce modèle possède
toute la puissance nécessaire pour le traitement multimédia, avec sa carte graphique
dédiée NVIDIA et son écran de 13 pouces.
Son prix de détail se situe à 1 799 $. Les deux
autres modèles sont le E300 avec un écran de
Service courtois
et satisfaction GARANTIE
Cinéma maison sur mesure
Distribution Audio-vidéo
Contrôle d’éclairage et Domotique
Caméra de sécurité et système d’alarme
Conception Acoustique pour cinéma maison
● Control4 ● Yamaha ● B&K ● Vidikron ● InFocus
● LG ● Sharp ● Energy ● Definitive
● Mirage ● Cambridge
Technology
Audio ● Front Row Seating ● D-BOX
#8, 940, Michelin, Laval ( Québec ) Téléphone (450 ) 629 - 8405
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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Événements
Un mardi d’Automne, le 4 novembre 2008
Par LUCIE BEAUCHAMP
[email protected]
La boutique par excellence de Beloeil,
Multi Electronique, et le distributeur canadien des produits Focal.JMlab avaient convié
leurs clientèles ainsi que tous les amateurs de
musique à venir découvrir en grande primeur,
certains nouveaux modèles de la série Grande
Utopia EM, mardi, le 4 novembre 2008, journée qui s’est avérée mémorable pour plusieurs
d’entre nous. Malgré tout le brouhaha de
l’élection américaine, que l’on peut facilement
qualifier d’historique, plusieurs personnes
étaient au rendez-vous.
Le propriétaire, Philippe Renaud, son
équipe ainsi que le représentant du distributeur canadien des produits Focal.JMLab,
monsieur Guy Saint-Denis, nous ont entretenu avec entrain sur les nouvelles découvertes et les améliorations, que le service d’ingénierie de Focal.JMLab a su incorporer à cette
nouvelle série. Notons entre autres nouveau-
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
De gauche à droite : Philippe Renaud et Guy St-Denis
tés, le transducteur électro magnétique
(Electro-Magnet Woofer) employé dans cette
série, dont la technologie nous fut savamment
expliquée par monsieur Saint-Denis.
Avec un nom tel que Grande Utopia EM, il
est certain que l’esthétisme et la sophistication
sont deux mots qui nous viennent immédiatement à l’esprit, lors du tout premier regard
porté sur ces appareils. Par contre, comme
pourront vous le dire les participants à cette
soirée, la performance s’avère également un
atout de taille pour ces enceintes. Quelques
pièces de musique fort intéressantes avaient
été mises à notre disposition, pour une écoute
initiale sur les deux modèles disponibles ce
soir-là, soit une enceinte trois voies, la Scala
Utopia, ainsi que le modèle plus compact, la
Diablo Utopia. Il semble que la présentation de
la Grande Utopia EM devrait se dérouler à
Montréal, au tout début du deuxième quart
de 2009. Restez attentifs pour de plus amples
précisions, lesquelles ne sauraient tarder.
Suite à une brève pause sous le signe du
chocolat, tous et chacun pouvaient faire jouer
à tour de rôle, leur propre choix de pièces
musicales.
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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Événements
La 21e vente Oktoberfest chez Sensation Musicale Hi-Fi
À l’avant-plan, de gauche à droite : Jordan Hébert, Gerry et Francine Poulin. En
arrière-plan : Jonathan St-Denis, Gilbert Guimond, Jacques Raymond ainsi que
Gaétan Lavoie.
Par FRANCO MOGGIA
La belle saison automnale nous apporte
plusieurs activités annuelles et entre autres, la
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
De gauche à droite : Gerry Poulin et Mario Cadoret discutant avec un client de la
boutique.
vente annuelle de la boutique Sensation
Musicale Hi-Fi sous le thème Oktoberfest.
Cette charmante boutique d’audio-vidéo et de
domotique est située dans la région de l’Estrie,
plus précisément dans la belle ville de Granby,
à quelques quarante-cinq minutes de
Montréal. C’était l’occasion idéale de faire de
bonnes aubaines sur quelques produits de
marques diverses, dont entre autres : Arcam,
BDI, Cambridge Audio, DVDO, Front
Row Seats, Mitsubishi, Monitor Audio,
Nevo, Nuvo, Tangent, pour n’en nommer
que quelques-unes.
Le couple Francine et Gerry Poulin, propriétaires de la boutique, était au rendez-vous,
tout en étant secondé par leur équipe de
conseillers ainsi que certains représentants des
diverses marques offertes à la boutique. Deux
jours réservés à cette vente n’étaient pas de
trop, car plusieurs fidèles clients et nouveaux
prospects s’y sont présentés et ont pu faire
l’écoute et l’essai de plusieurs produits, hautement convoités.
L’automne signifie couramment le retour
d’activités se déroulant à l’intérieur de chez soi
et est l’occasion toute trouvée pour décorer ou
terminer l’agencement d’une salle familiale ou
du coin cinéma maison. De par le vaste choix
qui leur est proposé, les consommateurs de la
région de l’Estrie sont quasi assurés de dénicher l’électronique qui leur manque chez
Sensation Musicale Hi-Fi, où les conseillers
sauront bien leur répondre, peu importe la
grandeur du projet. Allez y faire un tour et
vous pourrez constater avec quelle courtoisie
et quel enthousiasme, vous y serez accueilli.
Merci à nouveau à toute l’équipe de
Sensation Musicale Hi-Fi pour cette visite
fort agréable — une tradition annuelle qui
perdure !
Quoi2
9?
Par ROGER ARCHAMBAULT
[email protected]
Système tout-en-un HT-S9100THX d’Onkyo
et lecteur Blu-ray DBS-6.9 d’Integra
C’est officiel. On peut maintenant
s’offrir un système de cinéma
maison certifié THX tout-enun (in a box) ! Onkyo a
amorcé l’expédition de son
deuxième système intégral qui
compte sept haut-parleurs, plus
un caisson de sous-graves avec
un récepteur audio-vidéo, avec
une puissance de 130 watts par
canal.
Le HT-S9100THX offre non seulement tous les modes d’ambiophonie autorisés pour le format
Blu-ray mais aussi le mode THX
Loudness Plus, des prises HDMI
1.3, et le suréchelonnage des sources vidéo jusqu'à 1080i. Il est également équipé du système d’étalonnage automatique de pièce Audessey 2, avec égalisateur dynamique.
Jusqu'à présent, seulement Onkyo offre un tel système certifié THX.
Avec le support Deep Colour et un logiciel Faroudja DCDi pour hausser la définition native des sources de vidéo composé, S-vidéo et vidéo
par composantes par sa sortie HDMI, le HT-S9100THX saura répondre
à toutes vos attentes. On y retrouve aussi la technologie Music Optimizer
qui augmente la qualité de la musique comprimée (tel MP3 etc.) que
l’on garde jalousement sur nos iPod, entre autres.
Le programme de certification THX est basé sur le design et la performance de l’ensemble du système, puisque toutes les composantes
du système sont optimisées pour travailler à l’unisson.
Passons à Integra maintenant !
La série haut-de-gamme d’Onkyo, Integra, a présenté son premier
lecteur de disques Blu-ray, le DBS-6.9, qui suit la norme du profile
BD 1.1, tout en offrant une sortie 1080p avec le mode Deep Colour et
un débit binaire des derniers codecs ambiophoniques. Capable de faire
la lecture et le transfert des films avec une cadence de 24 images par
seconde, ce dernier est également en mesure d’effectuer la surconversion des DVD jusqu'à 1080p. Avec le support du Deep Colour et
x.v.Color, le DBS-6.9 offre aussi une prise pour une puce SD et aussi des
décodeurs Dolby Digital et dts.
La sortie HDMI du lecteur permet le débit binaire de tous les
codecs autorisés pour les disques BD pour le traitement, par un récepteur audio-vidéo.
En plus des codecs vidéo, le lecteur supporte aussi les CD, CD-V,
CD-R/RW, DVD±R/RW, DivX, WMA, JPG et MP3.
Pour parfaire ce tableau, on y retrouve aussi une prise pour les puces
SD, nécessaire pour prendre avantage du Bonus View et du mode
image-en-image du profile 1.1, donnant ainsi au consommateur l’accès au contenu interactif disponible sur plusieurs disques BD.
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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Quoi2
9?
Station de jeux PS-3000
et projecteurs VPL-VW70
et VPL-HW10 de Sony
Une nouvelle version du PSP nous est
offerte par Sony, juste à temps pour les fêtes.
La société s’attend d’augmenter ses ventes du
PS-3000, par un million d’unités pour l’année.
Le nouveau PS-3000 propose une forme compacte et légère, significativement réduite du
modèle précédent, mais il ajoute cependant
un microphone incorporé et un écran à résolution améliorée, qui, d’après Sony, produit
une gamme de couleurs plus étendue, un taux
de contraste élevé et une technologie antiréflective.
En magasin depuis le mois d’octobre, le
système inclut une version de couleur argent
de l’unité et une copie du jeu Ratchet & Clank :
Size Matters, une copie du film Trésor National 2
mettant en vedette Nicholas Cage (version
UMD), un coupon pour télécharger
EchoChrome du magasin PlayStation, et une
puce 1 Go Memory Stick Pro Duo. Plus tard dans
son évolution, Sony nous offrira le système de
jeux par lui-même (le prix de l’unité n’a pas
encore été annoncé).
Le taux de ventes anticipé de 15 millions
d’unités, a été augmenté à une nouvelle projection de 16 millions.
Côté projecteurs
En mode publicitaire signé Sony, une nouvelle paire de projecteurs SXRD a été annoncée
à l’exposition CEDIA, cette année. Les deux
projecteurs offrent une résolution de 1080p et
portent l’étiquette BRAVIA. Les modèles
VPL-VW70 et VPL-HW10 démontrent tous deux
une compatibilité avec une cadence de
24 images par seconde, et le VPL-VW70 poste un
taux de contraste dynamique de 60 000:1 et
une luminosité de 800 lumens. Ce modèle
peut aussi être adapté à une lentille anamor-
phique (vendue séparément) qui, lorsque
jumelée au mode Zoom Anamorphique, permet
à l’utilisateur de prendre avantage de la pleine
résolution des puces-image, tout en visionnant un film avec un aspect natif de 2.35:1.
Le VPL-HW10 présente un taux de contraste
dynamique de 30 000:1 et une luminosité de
1 000 lumens. Les deux modèles sont équipés
de réglages des panneaux qui alignent chacun
des pixels rouge, vert, et bleu, pour des images précises. La marge de réglage est de +/2 pixels en étapes de 1/10 de pixel. Le
VPL-VW70 apporte cette technologie plus loin
avec un alignement de zone des panneaux,
permettant à l’utilisateur de mieux étalonner
l’image. On y retrouve aussi un couvre-lentille
unique automatique, qui aide à protéger la
lentille contre la poussière.
« ABSOLUMENT MAGNIFIQUE...
Sa musicalité et sa synchronisation sont sans reproches et, de surplus,
c’est probablement l’un des amplificateurs les plus transparents que j’ai
écoutés à n’importe quel prix… L’Exposure 2010S est un ampli super et…
une aubaine équivalant au prix d’un bras de lecture de Rega ou des hautparleurs d’entrée de gamme de Spendor.
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Je connais et j’aime bien les gens dont les produits font concurrence
directement avec l’Exposure 2010S, mais ils devront travailler d’arrachepied pour vaincre celui-ci.»
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
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Quoi2
9?
Lecteur Blu-ray
BD-S2900
de Yamaha
Yamaha nous annonce un nouvel appareil
Blu-ray, qui offrirait aux consommateurs une
performance de couleur à 12 bits et une reproduction audio améliorée. Le tout nouveau
BD-S2900 saura offrir le mode Bonus View ainsi
qu’un jeu de sorties audio analogiques 5.1.
Avec une palette de couleurs à 12 bits, on
peut créer 4 096 variations de chaque couleur
primaire (pour la télévision, le rouge, vert et
bleu), ce qui se traduit en une possibilité de
68,7 milliards de couleurs. Le lecteur se voit
aussi capable de produire un débit binaire pour
les nouveaux encodages audio à haute définition, tel le Dolby Digital True HD et le dts HD
Master Audio. Les modes d’interactivité incluent
le Bonus View et le commentaire actif avec
image-en-image (PiP). De plus, un lecteur pour
carte-mémoire SD permettra à l’utilisateur de
télécharger du contenu interactif via un PC sur
une puce SD, qui pourra par la suite être jouée
sur le lecteur. Puisque le BD-S2900 n’est pas
équipé d’une prise Ethernet, il n’est pas compatible avec la norme BD Live.
Le design du châssis a été conçu pour s’harmoniser aux récepteurs haut de gamme de la
société.
Le processeur vidéo comporte également un
suréchantillonneur pour chroma, un détecteur
de pixels et un détecteur de mouvements à
16 étapes. En plus d’offrir une sortie 1080p
pour les disques Blu-ray, le BD-S2900 permet
aussi le suréchantillonnage à 1080p pour les
disques DVD, les photos, et les vidéos personnels, délivrant ainsi une expérience haute définition d’une gamme étendue, des sources de
contenus populaires. Les capacités audio du
BD-S2900 incluent la compatibilité avec les
signaux à débits binaires élevés qui sont acheminés directement du lecteur au récepteur, par
l’intermédiaire de sa sortie HDMI, sans conversion à la norme PCM. Étant muni d’un
convertisseur N/A qui opère à 192 kHz /
24 bits, ce lecteur offre aussi une sortie audio
analogique de haute qualité.
À ces nombreux critères s’ajoute une interface RS-232C pour faciliter l’intégration du
lecteur avec les contrôleurs externes, ainsi que
des prises d’entrée et de sortie pour infrarouge,
pour l’intégration aux systèmes de cinéma maison.
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QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
Avec GILLES ARCHAMBAULT
[email protected]
CHANTEUSES VARIÉES
Women of Jazz
PUTUMAYO 286 – 2
Chanter en jazz est presque devenu l’apanage exclusif des
femmes. Il ne se passe pas un mois, sans qu’une nouvelle
vocaliste apparaisse. Ce disque au contenu plus qu’enviable,
nous propose de découvrir le talent de dix chanteuses différentes. On y entend Melody Gardot, Madeleine Peyroux,
Cassandra Wilson mais aussi Stacey Kent et Etta Jones, entre
autres. En somme, un excellent aperçu de ce que peuvent
donner des voix féminines qui ne sont pas celles d’Ella, de
Billie ou de Sarah. Rien de vraiment transcendant, mais un
Cd qui se laisse écouter sans déplaisir. Note : les notes du livret
sont rédigées en anglais, en français et en espagnol.
KENNY GARRETT
Sketches of MD
MACK AVENUE 1042
KARL JANUSKA
Thinking in Colors
EFFENDI FND 083
Il est consolant de constater que malgré les difficultés que
connaît l’industrie du disque, Effendi continue de produire
des sessions stimulantes. Enregistré en France, à Rochefort,
avec la complicité de musiciens de l’Hexagone, le disque se
déploie dans une ambiance musicale qui n’est pas sans rappeler les réalisations de Bernard Primeau. Est-ce parce que
Januska est aussi un batteur ? Pas uniquement. Il y a avant
tout le ton, qui est celui de l’unité et de la mesure. Notre batteur résiste à la tentation d’être omniprésent. Il sait même
s’effacer, quitte à assurer un soutien rythmique indéfectible,
quitte aussi à animer sans faille des compositions dont il est
l’auteur. Soulignons la contribution de Steve Kaldestad au
saxo ténor et d’Olivier Zanot aux saxophones alto et soprano.
DON THOMPSON
For Kenny Wheeler
SACKVILLE SKCD 2 – 2078
Originaire de Détroit, Kenny Garrett a connu très tôt une carrière internationale. Saxophoniste alto dont le dynamisme est
la caractéristique principale, il a joué avec Miles Davis et Art
Blakey et a participé à l’orchestre de Duke Ellinton, alors
dirigé par Mercer Ellington. Ce Sketches of MD nous le
présente en concert à l’Iridium, boîte de New York, en compagnie de Pharoah Sanders. Rien d’étonnant alors, à ce que
le jazz modal soit de la partie. Le quintette comprend également le pianiste Benito Gonzales, le batteur Jamire Williams
et le contrebassiste Nat Reeves. Il y a de bons moments dans
ce qui nous est offert ici, aucun standard, que des compositions originales. À remarquer particulièrement la pièce
éponyme. Que Pharoah Sanders soit présent, ajoute évidemment à l’intérêt de la performance, le saxo ténor se faisant
plutôt rare ces années-ci.
Que Don Thompson tienne depuis longtemps dans la vie jazzistique de Toronto un rôle prédominant, ne fait aucun doute.
Pianiste et vibraphoniste, il a fréquemment accompagné des
musiciens américains de passage dans la ville reine. Il formait alors avec le batteur Terry Clarke un soutien rythmique,
que recherchaient les plus grands. Ce CD lui donne l’occasion
de présenter des compositions originales qu’il dédie à Kenny
Wheeler, trompettiste canadien connu un peu partout dans
l’univers du jazz. Il en résulte un disque d’un intérêt certain.
La présence de Phil Dwyer au piano, au saxo soprano et au
saxo ténor, y est pour quelque chose. Qu’il est réconfortant,
comme pour le Januska, de constater que parfois en 2008, on
puisse écouter un disque que ne gâte pas le désir d’épater ni
la course effrénée vers le succès, aussi populaire que rentable
financièrement.
MARTY GROSZ
FRANÇOIS CARRIER
Acoustic Heat
SACKVILLE SKCD 2 – 2071
Affirmons d’entrée que les amateurs de Kenny Garrett
n’aimeront pas nécessairement la démonstration que nous
font Marty Grosz et Mike Peters de leur méfiance de l’amplification. Les deux guitaristes s’en donnent à cœur joie dans
l’interprétation de standards éculés, à qui ils donnent une
nouvelle vie. Dans l’une des pièces du CD, Ken Peplowski à la
clarinette, dans une autre, David Boeddinghaus au piano,
apportent leur soutien. Enregistrées entre 1998 et 2005, mais
inédites à ce jour, ces pièces plairont à ceux d’entre nous qui
font leur miel du répertoire de Django Reinhardt ou de
Stéphane Grappelli. En somme, un jazz joyeux, sans complication, qui prouve que Marty Grosz, qui a une longue carrière
derrière lui, peut encore jouer avec une étonnante fraîcheur.
On est loin du répertoire dixieland qu’il a parfois exploré et
qui paraît souvent si dépassé. Une heureuse découverte. Un
rappel que la nouveauté n’est pas tout.
Within
LEP RECORDS CD LR 512
Depuis plusieurs années maintenant, François Carrier poursuit une carrière placée sous le signe de l’exigence. Se réclamant de Sun Ra, qui exhortait les musiciens à jouer ce qu’ils
ignoraient, c’est-à-dire de partir à la recherche de l’inconnu,
François Carrier favorise l’improvisation totale. Ce n’est donc
pas chez lui que l’on trouverait l’exécution de standards connus. Au contraire, fort de la collaboration exemplaire de
Michel Lambert à la batterie et de Jean-Jacques Avenel à la
contrebasse, il propose des excursions qui, pour n’être pas à
coup sûr réussies, ont au moins le mérite de faire apercevoir
à l’auditeur que la musique est aussi une aventure.
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
63
Avec RICHARD GUAY
[email protected]
MARILLION
Happiness is the Road
WWW.MARILLION.COM, WWW.MYSPACE.COM/MARILLION
La vie nous réserve parfois des surprises. Cela arrive aussi
dans le petit monde du rock progressif, notamment quand un
artiste ou un groupe, devenu au fil du temps l’ombre de luimême, nous offre, contre toute attente, un album exceptionnel. Marillion trôna jadis parmi mes groupes favoris. Cet
amour inconditionnel se poursuivit bien au-delà du départ de
Fish et c’est avec enthousiasme que j’avais salué dans ces
lignes, la sortie de marillion.com en 1999. Par contre, les
essais subséquents m’ont laissé de glace et après la sortie du
sinistre Somewhere Else, l’an dernier, je pensais bien qu’il
fallait maintenant parler de cette formation au passé. Si l’annonce de Happiness is the Road m’a soutiré un sourire narquois, l’écoute des ses premières mesures a tôt fait de me
ramener à la réalité : on est bel et bien en présence d’un
grand Marillion, comme on en n’avait pas connu depuis belle
lurette ! Il s’agit d’un retour aux sources qui nous ramène à
l’époque bénie de Misplaced Childhood, Brave ou de Easters
End. On y retrouve donc de belles pièces complexes à
plusieurs étages, des variations prenantes et déroutantes, des
refrains entraînants, des partitions envoûtantes à la guitare et
aux claviers et une bonne dose de surprises. Les ballades
insipides et les chansons rock’n roll prévisibles des derniers
disques ont pratiquement toutes été abandonnées. C’est une
réconciliation avec le rock progressif, celui-là même des
belles années. Happiness is the Road marque aussi le premier « véritable » album double du groupe. Cette dimension
rend possible le développement d’un solide concept, axé sur la
joie de vivre et l’existence. La voix profonde, modulée et
nuancée de Hogarth se sent très à l’aise dans ce contexte riche
en émotions, particulièrement dans les nombreux passages
feutrés et introspectifs. Des pièces comme This Train is my
Life, Essence, The Man from the Planet Marzipan, et
surtout, la pièce titre avec ses clins d’œil aux Moody Blues
nous rappellent avec force de quoi cette formation est capable. Happiness is the Road nous redonne enfin le Marillion
que l’on avait perdu. Définitivement le meilleur essai depuis
très très longtemps…
OVERHEAD
And we’re not here after all
MUSEA RECORDS FGBG 4787,
WWW.OVERHEAD-BAND.COM ;
WWW.MYSPACE.COM/OVERHEADBAND
Les groupes scandinaves ont la cote en ce moment et les
meilleurs crus de rock progressif viennent majoritairement de
cette partie du monde. Nous avions déjà remarqué Overhead,
jeune formation finlandaise qui fit son entrée en scène au
début de la décennie. Son deuxième album, Metaepitome,
avait alors retenu notre attention, il y a trois ans (voir le
numéro d’août 2005). And we’re not here after all, très
attendu, vient confirmer la place de choix qu’occupe ce quintette parmi les plus beaux espoirs du rock progressif. Par
ailleurs, si l’équipe reste inchangée depuis le dernier essai, le
style lui, a subi de profondes mutations et son contenu plutôt
classique et réservé fait place à un ensemble beaucoup plus
64
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
hard et fortement inspiré de la nouvelle génération de
groupes polonais, qui favorise les passages musclés et
glaciaux ainsi que les développements de guitares rapides aux
parfums orientaux, dans lesquels justement Jaakko Kettunen
excelle. La structure harmonique, toujours irréprochable,
accueille des mélodies accrocheuses et des variations recherchées mais accessibles. La voix d’Alex Keskitalo, d’habitude si
feutrée, sait se métamorphoser si une dose d’adrénaline supplémentaire est nécessaire. And we’re not here after all marque une étape importante pour Overhead qui se tourne résolument vers un rock progressif plus jeune et plus dérangeant.
UNIVERSAL TOTEM
ORCHESTRA
The Magus
BLACK WIDOW BWRCD 106-2,
WWW.UNIVERSAL-TOTEM-ORCHESTRA.COM ;
WWW.MYSPACE.COM/UNIVERSALTOTEMORCHESTRA
Universal Totem Orchestra est né à la fin des années 1990,
suite à un schisme du groupe Runaway Totem, bien connu
des lecteurs de cette chronique. Son bassiste, Giuseppe
Buttiglione, quitta ce dernier pour former un ensemble dont
la musique s’y apparente étrangement. Le premier essai,
Rituale Alieno, paru en 1999, souffrit d’une production
anémique et trop artisanale, pour se tailler une place importante sur la scène progressive de l’époque. Pendant ce temps,
Roberto Gottardi restructura son « totem à lui » et proposa, à
ce jour, rien de moins que six albums. Alors que l’on croyait
bien qu’Universal Totem Orchestra n’ait été qu’un feu de
paille, voilà que le batteur et la chanteuse d’origine, Uto Golin
et Ana Torres Fraile, redonnent vie à ce projet bizarre en proposant un deuxième opus, The Magus. D’entrée de jeu, on
remarque très rapidement, malgré de nouveaux musiciens
plus jeunes et surtout, la période écoulée depuis le premier
essai, que l’héritage caractéristique de Runaway Totem y est
préservé. On y retrouve avec bonheur les partitions de guitare
fuzzée qui suivent inévitablement les passages lents et feutrés,
les sombres atmosphères gothiques ainsi que les changements
brusques de tempos et d’accords qui nous bousculent frénétiquement. On peut penser que la présence de deux « exRunaway » influents, Giuseppe Buttiglione et Rene Modena,
dans la liste des remerciements, n’est pas étrangère à la
chose ! Les longues suites sont privilégiées et les plus déconcertantes sont sans doute De Astrologia avec son côté baroque
et ses réparties d’opérette ou Les Plantes Magiques avec ses
paroles françaises ! Toutefois, ce sont la complexité des structures mélodiques et surtout, les dialogues de voix masculine
et féminine qui étonnent ; celle d’Ana Torres est simplement
fabuleuse et vient nous chercher au plus profond de nousmêmes. Raffiné à l’extrême, cérébral et d’un esthétisme à
couper le souffle, The Magus s’inscrit dans la lignée des
albums italiens authentiques et d’exception qui savent
combler de bonheur les mélomanes les plus exigeants !
Avec NATHALIE FREDETTE
[email protected]
OMARA PORTUONDO
Gracias
WORLD VILLAGE / FUSION 3, WVF001
On savait déjà que le nouveau disque de la grande dame de
la chanson cubaine serait excellent. D’abord, parce que voilà
des années et des années qu’Omara Portuondo brille tant en
solo, qu’au sein du fameux Buena Vista Social Club, sur scène
comme sur disque. Ensuite, parce que la prestation de la
chanteuse au Festival de Jazz de Montréal l’été dernier, occasion pour elle de présenter en primeur les pièces de ce Gracias,
était des plus concluantes. Entourée ici de musiciens talentueux (parmi lesquels Chico Buarque, Cachaíto López,
Chicho Valdés, Richard Bona, Roberto Fonseca et Trilok
Gurtu, rien de moins), elle nous offre un disque somptueux,
élégant et moderne à la fois par ses arrangements. À 78 ans,
après 60 ans de carrière, la chanteuse force l’admiration. Sa
voix vibrante d’émotion, jamais poussée, comme une douce
caresse, une douce respiration où l’âge pourtant s’entend,
nous touche à coup sûr. Gracieux.
KOâANI ORKESTAR
The Ravished Bride
CRAMMED DISCS / FUSION 3, Craw 46-P
Danger ! Ce disque peut créer rapidement l’accoutumance.
Une seule écoute a suffit en ce qui me concerne, il pourrait en
être de même pour vous. Les raisons en sont multiples. Parmi
elles, la voix envoûtante du jeune chanteur Ajnur Azizov
(dont le vibrato rappelle parfois le chanteur de raï algérien
Khaled, le chanteur corse Petro Guelfucci, voire Dan
Gharibian, du groupe Bratsch). Autres raisons : la rigueur de
la section rythmique de cette fanfare macédonienne à nul
autre pareille, assurée par les percussions et quatre tubas ; les
envolées mélodiques et virtuoses du saxophone, de la clarinette, de la trompette et de l’accordéon. À ses arabesques
dessinées de main de maître dans l’espace sonore, il faut
ajouter les clins d’œil amusés en direction de musiques de
toutes sortes. En témoignent l’inusitée pièce éponyme « psychédélisée » par Uri Kinrot, le guitariste du groupe Balkan
Beat Box, et cette étonnante reprise à la bavaroise de la mexicaine La Llorona ! Coproduit par Stéphane Karo (qui travaille
avec Taraf de Haïdouks et Mahala Raï Banda) et Vincent
Kenis (producteur de Zap Mama et de Konono N° 1), The
Ravished Bride ne ravit pas que la mariée, tant s’en faut.
LILA DOWNS
Shake Away
MANHATTAN RECORDS / EMI, 0946 3 92437 2 3
La chanteuse d’origine américano-mexicaine ne fait jamais
dans la demi-mesure. L’ensemble de son œuvre est coloré,
métissé, intense. Sur chacun de ses disques, elle dénonce sans
détour les injustices sociales, pousse parfois le sentimiento
jusqu’à la caricature, amène la musique traditionnelle
américaine ou mexicaine dans des régions insolites aussi
bien funk, rock, blues, jazz ou hip-hop. Le registre de sa voix
est à l’avenant : étonnamment grave, mais pouvant monter
jusqu’à l’aigu. Son Shake Away, dont le but avoué est d’extraire tous ces démons qui mordent l’âme et de se défaire de
la colère et de la haine par une sorte de catharsis musicale, n’y
fait pas exception. On aimera ou non le genre. Les aficionados de mon espèce en redemanderont, s’estimant particulièrement choyés par ce disque généreux, extrême, où se côtoient
des versions étonnantes de pièces connues (comme Black
Magic Woman et I Envy the Wind, en anglais et en espagnol), des compositions originales de même que des chansons
issues du folklore mexicain. Sans parler de la performance
hors pair des musiciens accompagnant habituellement Lila
Downs comme des artistes invités pour l’occasion, en particulier Mercedes Sosa, La Mari de Chambao et Raul Midón.
Magnifiquement déconcertant.
ENSEMBLE
MONTRÉAL TANGO
Enamorada
VICTOR SIMON MUSIC, VS01001
Sous la direction musicale du pianiste et compositeur d’origine argentine, Victor Simon, l’Ensemble Montréal Tango
présente son premier disque enregistré en studio, une belle
façon de célébrer le 10e anniversaire de cette formation. Tout
du long, Enamorada fait entendre un tango classique, élégant
et expressif, finement rendu par des interprètes de talent.
Violons, violoncelle et contrebasse, piano et bandonéon se
répondent bellement, tant sur les pièces composées et
arrangées par Simon, que sur les morceaux signés Astor
Piazzolla. L’ensemble montréalais, qui sonne souvent comme
une formation de musique de chambre classique, offre un
disque sensible et raffiné qui aura l’heure de plaire aux amateurs de ce style traditionnel argentin. Un disque hautement
inspiré, en même temps que fidèle.
LES AMAZONES
DE GUINÉE
Wamato
STERNES MUSIC / SRI, STCD1106
L’ancien Orchestre féminin de la Gendarmerie de Guinée propose aujourd’hui son deuxième disque, après 46 ans d’existence. On ne peut parler ici d’abus. Wamato distille une
musique contagieuse, simple et enthousiaste, caractérisée par
des cuivres rutilants, des guitares électriques fluides, soutenue
par des voix joyeusement émancipées et convaincues. Quinze
femmes réunies pour jouer de la musique, attention ça
chauffe !
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
65
Avec ALAIN JARDEL
[email protected]
JIMI HENDRIX
CLASSIC RECORDS, RTH2006 – 200 g
Presque 40 ans après sa mort, Jimi Hendrix est toujours aussi
vivant pour les amateurs de rock, et pareillement pour les
amateurs de blues comme moi. Celui que plusieurs considèrent comme le plus grand guitariste du rock (et moi de
même) a découvert le blues vers l’âge de 12 ans en écoutant
T. Bone Walker, Muddy Waters, Albert King et Leadbelly.
En 1994, la compagnie MCA a eu la bonne idée de lancer, en
disque compact, une compilation des meilleurs blues de
Hendrix. Qui plus est, le choix des pièces est excellent. Et que
dire du son impeccable de cette réédition en vinyle ? Pas facile
de choisir les meilleurs blues de Hendrix pour un album double avec une superbe pochette garnie de photos des idoles de
Jimi. Parmi les morceaux incontournables, soulignons un
des classiques de ce virtuose, Red House, bien entendu, que
Stevie Ray Vaughan a repris avec brio dans les années 1980.
Notons encore Hear My Train A Comin, composition de
Hendrix, version acoustique, ainsi que Born Under A Bad Sign
et Mannish Boy, de grands classiques joués de façon magistrale, juste pour nous rappeler qu’il est et sera toujours le
numéro 1. Un must pour les amateurs de blues et de Jimi. Le
volume 2, c’est pour quand ?
ART BLAKEY
The Big Beat
MUSIC MATTERS, 45 RPM, BST-84029
Qui est le plus grand batteur de jazz ? Pas facile comme question quand on a à choisir entre Max Roach, Elvin Jones,
Buddy Rich, et j’en passe. Une chose est certaine, Art Blakey
faisait partie de la catégorie des plus grands.
The Big Beat a paru en 1960 sur l’étiquette Blue Note et d’aucuns le considèrent comme un des meilleurs enregistrements
d’Art Blakey and The Jazz Messengers. Pour cet album, Blakey
s’était entouré de plusieurs excellents musiciens de l’époque
et du grand producteur Albert Lion. Parmi les musiciens, le
super saxophoniste alto Wayne Shorter, le sublime Lee
Morgan à la trompette, Bobby Timmons au piano et, pour
finir, Jymie Merritt à la contrebasse. Bien des pièces retiennent
l’attention sur ce disque. La première est une composition de
Shorter intitulée Lester Left Town, du be-bop de haute voltige,
avec un Art Blakey déchaîné. La seconde, c’est Dat Dere, composée par Timmons, elle aussi remarquablement jouée, avec
un Shorter en feu. La performance de Lee Morgan, très fluide
dans son jeu, propulse The Big Beat dans une dimension
unique. Et le son, quel travail, surtout la batterie ! Eh oui, un
autre essentiel du catalogue Blue Note.
66
QA&V-TED, décembre 2008 - janvier 2009
JONI MITCHELL
Ladies Of The Canyon
WARNER, 6376 – H.Q., 180 g
Née en Alberta en 1943, cette chanteuse, guitariste, pianiste,
compositrice, poète et peintre, aux talents plus que multiples,
est surtout connue pour les albums Blue et Court and Spark
qui ont marqué l’histoire du rock dans les années 1970. Voici
donc l’occasion de redécouvrir un disque quelque peu oublié
de sa prolifique discographie.
Sorti sur étiquette Reprise en avril 1970, cet album annonce
un certain changement dans la direction musicale de
madame Mitchell, avec quelques chansons grandement
influencées par le jazz et le classique. Le jazz, à cause de l’utilisation des cuivres sur quelques plages, et le classique, pour
le violoncelle surtout. Parmi les jazzmen, notons la présence
de Paul Horn et son excellente prestation à la clarinette et à la
flûte traversière, ainsi que Milt Holland aux percussions. Le
résultat est tout simplement fabuleux ! Chaque chanson
(toutes des compositions originales) a ce petit côté Laid Back,
ce qui rend cet album si envoûtant. De plus, on y retrouve le
succès Woodstock (seul grand festival où elle ne se produisit
pas), ainsi que Big Yellow Taxi. Rien à dire sur le son. Et quel
grand album à redécouvrir !
STEELY DAN
Aja
IMPORTATION JAPONAISE CAT, ULJY-9010
Formé à New York en 1972 par Donald Fagen (claviers et voix)
et Walter Becker (guitares et voix), Steely Dan déménage en
Californie pour y perfectionner des sons nouveaux. Après
quelques albums aussi bons les uns que les autres, le groupe
s’enferme en studio avec les meilleurs musiciens de studio de
l’époque pour enregistrer leur classique : Aja. Sept compositions ; sept perles. Vous aimez le jazz ? Le blues ? La pop ? Tout
y est, et que du magistral : les paroles, la musique ou la production ! Chaque pièce a sa propre texture complexe en ce qui
a trait aux arrangements et aux harmonies vocales. Comment
résister à l’écoute de Peg, Deacon Blues ou Black Cow, des
morceaux de bravoure interprétés par des musiciens aussi
chevronnés que Steve Gadd (batterie), Michael McDonald
(voix), Chuck Rawey (basse), Wayne Shorter (saxophone) et
Tom Scott (flûtes)? La liste est trop longue… À la production,
le troisième membre de Steely Dan, Gary Katz, se mérite tous
nos éloges.
Procurez-vous ce disque sans tarder car les rééditions du Japon
sont des tirages limités. Le moins que je puisse dire, c’est
qu’Aja fait partie de mon palmarès des dix meilleurs albums
de tous les temps. Et quelle magnifique pochette ! Le seul
défaut de ce chef d’œuvre… C’est qu’il n’a pas de défaut !

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