Piano français des années 1870 Résumés des
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Piano français des années 1870 Résumés des
UNIVERSITE PARIS-SORBONNE Observatoire musical français 14 et 15 mars 2013 en Sorbonne, salle J 326 PIANO FRANÇAIS DES ANNÉES 1870 Comité scientifique : Paul Bempéchat (Harvard), Rémy Campos (CNSMDP), Zélia Chueke (Curitiba), Sylvie Douche (Paris-Sorbonne), Michel Duchesneau (Montréal), Michel Fischer (Paris-Sorbonne), Emmanuel Reibel (Paris-Nanterre), Cécile Reynaud (BnF/EPHE), Renata Suchowiejo (Cracovie), Jean-Claude Yon (Versailles-Saint-Quentin) Comité d’organisation : Jean-Michel Mahé, Juliana Pimentel, Danièle Pistone, Yasushi Ueda Jeudi 14 mars 14 heures - Présidence : Sylvie Douche (Paris-Sorbonne) Ziad KREIDY, Situation du piano français des années 1870 : esthétique, enjeu, concurrence « Ce qui étonne tout d’abord quand on examine l’intérieur des pianos de Steinway, c’est l’énorme quantité de fer employé », affirme en 1867 Oscar Comettant qui se voit revenu à l’âge de fer. Cette attitude ironique est en réalité prophétique. La facture française dans les années 1870, sûre de son héritage, va rester fidèle à elle-même face à la montée des factures allemandes et américaines. Comme le note Josiane BranRicci, les facteurs français de l’ère industrielle étaient, ainsi que leurs ouvriers, trop attachés à d’anciennes coutumes, remontant à l’Ancien Régime. Les méthodes de travail qui avaient fait leurs preuves pendant des siècles se transmettaient, comme le travail du bois plutôt que celui du métal. Ziad Kreidy, pianiste et musicologue franco-libanais, chargé de cours à l’université de FrancheComté, professeur titulaire de culture musicale au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Ville d’Avray. Auteur de Takemitsu à l’écoute de l’inaudible (L’Harmattan) et des Avatars du piano (Beauchesne). 2 Danièle PISTONE, Le piano, miroir de la vie française au début de la Troisième République Vu à travers l’édition musicale contemporaine, le piano des années 1870 semble un bon reflet de certains aspects de la vie française (tendances, actualités …). Nous verrons quand, par qui et comment s’effectuent les choix le concernant dans les cadres familiers ou plus solennels, en fonction de la spécificité de ce temps. Professeur à l’université Paris-Sorbonne, Danièle Pistone consacre ses travaux à la musique des et XXe siècles, notamment aux questions de réception, au piano et à la voix. Responsable de la Revue internationale de musique française (1980-1999) et de l’Observatoire musical français (depuis 1989), elle dirige, aux Editions Champion, la collection « Musique-Musicologie ». XIX e Raffaele D’EREDITÀ, Le piano, lieu d’inspiration pour le compositeur d’opéras. Autour des œuvres pour piano de Jules Massenet Dans sa contribution critique au nouvel enregistrement des œuvres pianistiques de Massenet (Stefan Irmer, DHM), Sylviane Falcinelli nous livre une clé de lecture inédite sur la présence d'un langage déjà mélodramatique dans la production instrumentale du jeune Massenet. Dans le sillage de cette lecture, et en fixant notre attention sur les années 1871 et 1875, nous chercherons à replacer ces compositions pianistiques de Massenet dans l’ensemble de son œuvre, afin de mettre en évidence l’éventuel apport du piano (via Mendelssohn, Schumann et surtout Liszt) au langage lyrique du compositeur. Raffaele D’Eredità est né à Palerme (Italie). Étudiant, il a collaboré aux activités de recherche du département d'études musicales Aglaia de Palerme où il a obtenu une Laurea. En Italie, il a entrepris une activité de ténor lyrique et d'écrivain, y publiant en 2008 un premier recueil de poèmes (Sulfurèa, Rome, Il Filo). Il vit à présent à Paris, où il prépare une thèse sur Le dernier Massenet à l'université ParisSorbonne et poursuit sa carrière de chanteur. En 2012 il a publié dans la revue Tempus Perfectum (Lyon, Symétrie), un article consacré à « Panurge de Jules Massenet : un regard sur le comique rabelaisien à la Belle Époque ». Jean-Michel MAHE, Le piano de Benjamin Godard dans les années 1870 : la technique romantique au service d’une inspiration renouvelée En 1870, Benjamin Godard n’a que vingt et un ans et compose, en l’espace de dix ans, des œuvres qui se signalent par leur titre évocateur ou leur source d’inspiration inédite tels La Lanterne Magique ou les Fragments poétiques. Les 12 Études artistiques sont à ce titre révélatrices du respect de la tradition d’un genre marqué par les compositions de F. Liszt et F. Chopin que B. Godard se propose de réévaluer comme le suggère le titre de chaque étude et leur caractère programmatique, miroir d’une inspiration plurielle et originale. À travers l’analyse de ce recueil, nous dégagerons les spécificités de la technique pianistique du musicien et ses emprunts aux figures tutélaires de F. Chopin et F. Liszt. Quelques œuvres au titre suggestif composées dans la décennie permettront de préciser les modèles, les contours expressifs et l’imaginaire déjà très riche du compositeur de Jocelyn. Jean-Michel Mahé est professeur agrégé de musique. Il obtient au CRR de Versailles un prix de piano et de musique de chambre ainsi qu’un grade 3 à la Yamaha Music Foundation où il réalise une méthode pour les enfants. Il achève actuellement un Master de Musique et Musicologie à l’université Paris-Sorbonne sous la direction de Danièle Pistone (avec la collaboration de Mikhail 3 Malt, IRCAM) – son mémoire de recherche concerne l’interprétation pianistique – et une formation à la direction de chœur auprès de Didier Louis au CRD de Gennevilliers. 16 h 30 – Présidence Ziad Kreidy Sylvie DOUCHE, Les scènes pour piano en France dans les années 1870 Depuis les premières décennies du XIXe siècle, les pièces pour piano sous-titrées "scènes" se font de plus en plus présentes, les éditions en témoignent. Que traduisentelles ? Et quelles influences trahissent-elles ? A la lumière de près de quarante pièces pianistiques des années 1870 dont le titre (ou le sous-titre) indiquait qu'il s'agissait d'une scène, nous interrogerons l'écriture pour piano induite par une telle destination et nous nous demanderons en quoi celle-ci diffère ou non de ce qui constitue les poncifs de l'époque. Après des études de Musicologie à la Sorbonne et au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Sylvie Douche obtient un diplôme de troisième cycle en Histoire de l’art (Paris I) et en Littérature comparée (Paris IV). Pianiste, agrégée, docteur et Maître de Conférences habilitée en Musicologie à l’université de Paris-Sorbonne, elle s’intéresse aux liens unissant musique et texte littéraire ; elle publie essentiellement sur la musique française des XIXe et XXe siècles. Elisabeth MISSAOUI, Aspects de l’évolution des formes pianistiques : Elie-Miriam Delaborde et Léon Delahaye Si Elie-Miriam Delaborde (1839-1913), pianiste virtuose et pédagogue, fut reconnu en son temps et par la postérité, en témoignent certains écrits et notices d’ouvrages de référence, il n’en va pas de même pour Léon Delahaye (1844-1896) qui reste très largement oublié des bibliographies. Pourtant il obtint des premiers prix des classes nobles du Conservatoire, en Piano, en Ecriture, pour devenir à son tour, professeur dans la grande maison. Tous deux composent presque exclusivement pour l’instrument roi ; leurs œuvres, écrites à la même époque, ont su avantager un certain goût prisé dans le cadre domestique et tirer profit d’autres attentes, celles des salons et des concerts. Seront privilégiées ici les pièces musicales en vogue depuis le Second Empire, comme les fantaisies sur les airs d’opéra ; mais d’autres semblent s’épanouir, souvent dans le sillage lisztien. Abandonnant un temps les formes de danse, ces deux compositeurs ont fait la part belle aux formes libres dédiées au piano par le grand répertoire et ont peutêtre consolidé un certain style français de la Troisième république naissante. Elisabeth Missaoui est ingénieur au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France, chargée de collections pour le XIXe siècle (musique pour piano), et du traitement des manuscrits autographes de Debussy, en vue de leur numérisation. Elle est également responsable du RILM (Répertoire International de la Littérature Musicale) pour les publications françaises. Xavier CANIN, Approche de la musique pour piano sous la IIIe République par un spécialiste du divertissement Reconnu pour ses qualités de cornettiste, chef d’orchestre et compositeur de musique de divertissement, Jean-Baptiste Arban fut une figure incontournable des bals 4 parisiens de la seconde moitié du XIXe siècle. Son œuvre pour piano, composée quasi exclusivement de quadrilles, polkas et autres danses en usage dans les salles de bal, est également complétée par quelques exceptions concertantes. En replaçant ces partitions dans le reste de son œuvre comme dans les pratiques musicales de ce temps, nous pourrons observer comment un compositeur issu de la famille des vents appréhende la musique pour piano dans les années 1870. Après sa formation de trompettiste reçue au Conservatoire de Bordeaux, au CEFEDEM Aquitaine, puis au CNSMDP, Xavier Canin obtient un poste de cornettiste à l’orchestre de cuivres de la Musique de l’Air de Paris (Armée de l’Air). Parallèlement à son activité d’interprète, tant en soliste qu’en orchestre, il s’oriente vers la recherche musicologique à l’université Paris-Sorbonne. Doctorant membre de l’OMF, sa thèse dirigée par Danièle Pistone a pour sujet la biographie du cornettiste, chef d’orchestre et compositeur Jean-Baptiste Arban (1825-1889) ; la musique de danse, ainsi que la facture et le répertoire des cuivres au XIXe siècle en constituent les principaux axes de recherche. 18 heures - Table ronde Emprunts, hommages, modèles (posters de 10 min) Modération : Jean-Michel Mahé Nancy HACHEM, La redécouverte des danses de la Renaissance dans le piano des années 1870 : l'exemple de la pavane. En examinant le répertoire de la musique pour piano des années 1870, le chercheur découvre quelques compositions se rattachant aux danses de la Renaissance : gavottes, pavanes, musettes et autres chansons du XVIe siècle se multiplient et agrémentent le paysage musical de l’époque. En approfondissant cette observation, il s'avère que vers cette fin de XIXe siècle, la pavane est particulièrement à l'honneur et que cette résurrection des danses anciennes connaît un véritable essor. Comment, avec qui, et pourquoi le piano des années 1870 s'intéresse-t-il à ce répertoire, délaissé depuis plusieurs décennies ? Étudiante en Master 1 de Musicologie à l’Université Paris-Sorbonne, Nancy Hachem prépare actuellement un dossier de recherche consacré aux archives juridiques et musicales du Parlement de Paris au XVIe siècle, sous la direction d'Alice Tacaille. Elle est licenciée en Musique et Musicologie (Paris-Sorbonne) et Droit (Paris V-René Descartes). Parallèlement à ses études en musicologie, elle travaille en tant que professeur de piano à l'Institut de Culture Musicale depuis trois ans. Elle possède également une pratique récente de l'accordéon. Elle s'intéresse à la peinture et a déjà organisé plusieurs expositions personnelles à l'étranger, en Europe de l'Est et MoyenOrient. Anne-Sophie VULLIET, Les hommages à Chopin à travers le prisme des compositeurs français Frédéric Chopin marqua ses contemporains et fascina les générations suivantes. Nous verrons quels hommages les compositeurs français ont conçus pour ce Maître : œuvres s'inspirant de son style, dédicaces, titres évocateurs…, les hommages à Chopin se manifestent sous de nombreuses formes. Titulaire d’une Licence de Musique et Musicologie à l’Université Paris-Sorbonne, Anne-Sophie Vulliet poursuit sa formation en Master 2 « Recherche » de Musicologie, sous la direction de Danièle Pistone. Parallèlement, elle étudie l'Analyse Musicale et l'Histoire de la Musique au CRR de Paris et le violon au CRD d'Aulnay-sous-bois. Débat sur les Marseillaise pour piano éditées en France de 1830 à 1879 5 Vendredi 15 mars 14 heures - Présidence : Emmanuel Reibel (Paris-Ouest) Laurence LE DIAGON-JACQUIN, Une mine d’or pianistique pour jeunes filles et femmes de bonne famille : Le Maître de Musique (1869-1881) Le Maître de Musique, cours pratique de piano, est un journal bimensuel, placé « sous la direction de Madame Emmeline Raymond avec le concours de Mademoiselle Charpentier ». Sa publication s’étend de 1869 à 1881 chez Firmin Didot Frères à Paris. Les articles consacrés à des pièces de piano à deux ou quatre mains sont signés par Adeline Charpentier dont une Méthode de piano sort en 1875 chez le même éditeur. L’aspect didactique et technique est souligné à travers un large répertoire choisi à ces fins, principalement du XVIIIe au XIXe siècles. Des notices souvent illustrées d’exemples musicaux visent à donner des conseils aux pianistes amateurs. Le fait que ces volumes soient placés sous le parrainage d’Emmeline Raymond, créatrice et rédactrice en chef de La Mode illustrée, ancêtre des périodiques de mode féminins, tend à faire penser qu’ils s’adressaient aux jeunes filles et femmes d'une certaine bourgeoisie dont elle resta le mentor de 1860 à 1902. Laurence Le Diagon-Jacquin est maître de conférences HDR à l’université Rennes 2 (EA 1279) et chercheur associé au C.P.T.C. (EA 4178) à l’université de Bourgogne. Outre plusieurs ouvrages sur Liszt (La Musique de Liszt et les Arts visuels ; Liszt, Guide pratique du mélomane, Hermann ; Liszt en Bourgogne, EUD), elle travaille sur les relations inter-artistiques et a créé Le Paon d’Héra/Hera’s Peacock, gazette thématique interdisciplinaire internationale (Éd. du Murmure) dont le 9e numéro (« Ulysse », 1re partie) est sorti en décembre 2012. Par ailleurs, elle fait partie du comité de lecture et de rédaction de la revue Analyse musicale. Juliana PIMENTEL, Gondoles et mandolines sur les claviers français Qu’ils séjournent à la Villa Médicis ou soient simplement attirés par l’Italie, les compositeurs français manifestent, au début de la IIIe République, un intérêt constant pour cette source d’inspiration. La production de partitions pour piano évoquant l’Italie se trouve alimentée à la fois par un besoin d’exotisme qui ne tarit pas, comme par une matière musicale propre à éveiller la curiosité du public français. Nous nous proposons dans cette communication d’examiner des répertoires pianistiques peu étudiés jusqu'ici (A. Jaëll, E. Paladilhe…) bien qu’ils semblent avoir joués un rôle important aussi bien dans la vie musicale que dans l’évolution de la perception de l’Italie en France au lendemain de la défaite de 1870. L’analyse de quelques partitions et la mise en regard de leur réception devraient contribuer à une meilleure compréhension des enjeux esthétiques et artistiques de l’époque. Formée au Brésil, en Allemagne et en France, au piano, en histoire de l’art et en musicologie, Juliana Pimentel achève actuellement à l’université Paris-Sorbonne une thèse portant sur les relations franco-italiennes dans la musique du XIXe siècle. Elle a publié plusieurs articles de musicologie en français comme en allemand et a co-dirigé en 2009 une journée d’étude intitulée Piano et musique de danse au XIXe siècle en France, ainsi que l’édition de ses actes à l’OMF en 2010. 6 Zélia CHUEKE, Quand le Brésil inspire la France : regard d’une pianiste Trois compositeurs français du XIXe siècle (Jules Danbé, Henry Duvernoy et Léon Dufils) ont choisi des événements musicaux dont les titres (Marche Brésilienne, Chants brésiliens…) et les allusions rythmiques nous transportent de l’autre côté de l’Atlantique. Une dédicace (Hommage à S.M. l’Empereur du Brésil), un arrangement – polka brésilienne sur les motifs français – et quelques sous-titres notés même en portugais (inspirés par les modinhas) constituent les indices précieux d’un autre type d’histoire, notamment celle des compositeurs : leurs rêves, leurs voyages, leur imaginaire. Cette musique est à l'origine d’un projet de recherche qui engage plusieurs domaines d’étude – musique et musicologie, histoire, sociologie, voire phonétique – autour des influences et confluences, dont les premiers pas seront présentés dans cette intervention. Pianiste et musicologue, active entre l'Amérique et l'Europe, Zélia Chueke a été professeur à l’université de Miami et à l’université de Floride. Elle occupe depuis 2005 un poste de Professeur à l’université fédérale du Paraná, où elle est responsable du groupe de recherche Musica20et21. Membre permanent de l'OMF depuis 2008, elle y a fondé le Groupe de recherche de musique brésilienne (GRMB). Elle consacre une grande part de son activité à la musique des e e XX et XXI siècles, ainsi qu’aux études des processus de lecture, d’écoute et d’interprétation concernant de ce répertoire. 16 h 30 – Présidence : Laurence Le Diagon-Jacquin Catherine AUBRIOT, Hommes et femmes au piano dans les tableaux des années 1870 : une vision sexuée de la musique ? La représentation du piano et des pianistes par les peintres au cours du XIXe siècle est riche d’enseignements sur la vision sociétale de la musique, en particulier sur les pratiques féminines et masculines. A partir d’un important corpus, les tableaux français de la décennie 1870 ont été recensés et analysés. Si les archétypes demeurent importants (le piano féminin dans la sphère intime, le piano masculin réservé aux professionnels de la musique), une évolution est perceptible, dans les sujets traités comme dans la rhétorique picturale. Ainsi, le piano accompagne l’émancipation féminine et devient l’emblème de son individualité, induisant une utilisation de plus en plus fréquente de la posture verticale de la pianiste. Par ailleurs, le pianiste amateur commence à être représenté, le plus souvent en compagnie d'autres hommes. Enfin, la différenciation sexuée des représentations tend à s’estomper, comme en témoigne la comparaison d’un même sujet traité au masculin et au féminin. Catherine Aubriot est pianiste et musicologue, spécialiste des relations entre musique, peinture et littérature dans la période 1848-1918, en France. Ses travaux de recherche, menés à l'université Paris-Sorbonne, portent sur la représentation de la musicienne par les peintres et les écrivains. Elle enseigne le piano et la culture musicale à Rueil-Malmaison et présente régulièrement des conférences dans des musées et institutions culturelles ; elle se produit par ailleurs dans des concerts de musique de chambre et des programmes associant musique et poésie. 7 Damien ETCHEGORRY, L’œuvre originale pour piano de Renaud de Vilbac dans les années 1870 Renaud de Vilbac (1829-1884) est sans nul doute l’un des compositeurs les plus prolifiques du XIXe siècle. Totalement méconnu de nos jours, il fut célèbre de son vivant notamment pour ses talents d’organiste et surtout pour ses innombrables arrangements d’œuvres à succès du répertoire. Si ses arrangements représentent la grande majorité de sa production, il a toutefois composé plus de 380 œuvres originales, parmi lesquelles l’on compte une grande majorité de pièces pour piano. Les œuvres qu’il composa dans les années 1870 représentent près de 40 % de sa production globale connue à ce jour. Après quelques repères biographiques nécessaires, cette communication exposera tout d’abord la place du piano dans l’œuvre originale de Renaud de Vilbac, avant d’évoquer plus en détail les œuvres composées dans les années 1870 et de proposer quelques analyses succinctes d’œuvres représentatives de ses compositions datant de cette époque. Seront également proposées des comparaisons avec des œuvres musicales contemporaines de référence, de façon à mettre en évidence les caractéristiques de son style. En filigrane de cet exposé, seront enfin apportés des éclairages sur l’hétérogénéité apparente de l’œuvre pour piano de Renaud de Vilbac dans les années 1870, comprenant à la fois des danses (valses, polkas, mazurkas, …) et des compositions de genre plus noble (nocturne, caprice, madrigal…). Chanteur, chef de chœur et trompettiste, Damien Etchegorry poursuit actuellement ses études au CNSMDP. Titulaire d'une Licence de musique de l'université de Pau et des Pays de l'Adour, il a rédigé, dans le cadre d’un Master de Musique et Musicologie de l’université Paris-Sorbonne, un Catalogue des œuvres originales de Renaud de Vilbac. Auteur de plusieurs arrangements, il a également composé un Requiem destiné à commémorer le 400e anniversaire de la mort d'Henri IV (commande du CRD de Pau, créée le 9 décembre 2010). Jairo CORONADO-VARGAS (Bucaramanga, Colombie/Paris-Sorbonne), L’exotisme hispano-américain en France : la musique de piano des années 1870 En 1869 le pianiste et compositeur Louis Moreau Gottschalk, qui fit ses études de musique en France et conquit par son jeu les théâtres d’Europe, meurt à Tijuca, près de Rio de Janeiro au Brésil. Son œuvre, caractérisée par la virtuosité et les parfums créoles, va ouvrir en France les portes d’un exotisme musical venu du Nouveau Monde, et favoriser chez les compositeurs français la naissance d’un imaginaire hispanoaméricain. Cet imaginaire se traduit, pour la période choisie, par un nombre non négligeable de compositions pour piano qui font surgir plusieurs questions. Comment se dessine cet imaginaire dans ces compositions ? Pourquoi le choix du piano ? Quelle importance prend l’exotisme hispano-américain pendant cette décennie ? Diplômé en Musique de l’Universidad Autónoma de Bucaramanga (UNAB) en Colombie, Jairo Coronado intègre pendant quatre ans l’orchestre symphonique de cette institution, et participe à de nombreux concerts avec l’Orquesta Sinfónica Nacional de Colombia. Il fait partie de divers groupes de musique folklorique et populaire latino-américaine (tels le duo Las Zurronas et la Charanga Tumacuba). Actuellement, il poursuit ses études en Analyse musicale au CRR de Paris dans la classe d’Anthony Girard, et travaille sur les symphonies du compositeur Guillermo Uribe Holguín dans le cadre du Master en Musicologie de Paris-Sorbonne, sous la direction de Jean-Jacques Velly. 8 18 heures - Table ronde Musique, nationalisme, exotisme (posters de 10 min) Modération : Juliana Pimentel Farah DHIB, Contribution à l’étude de l’orientalisme français : La Mitidja, valse arabe de Charles-René La Mitidja, œuvre de jeunesse du compositeur et pédagogue français Charles-René, composée en 1879, est-elle vraiment une valse arabe, comme l’indique le titre ? A travers le paradoxe de cet intitulé, cette œuvre reflète l’intérêt de la France pour l’Orient et l’orientalisme dans le domaine artistique. Elle nous permettra aussi d’évoquer son rapport à la musique arabe. Violoniste de formation, Farah Dhib a obtenu à l’Institut supérieur de Musique de Tunis un diplôme de Musique arabe, puis une maîtrise de Musique et Musicologie (spécialité Arts lyriques et scéniques). Elle a chanté pendant deux ans dans le chœur de l’Opéra de Tunis et participé à plusieurs projets de comédie musicale et théâtre vocal. Actuellement, elle termine un Master recherche à Paris-Sorbonne sous la direction de Jean-Jacques Velly ; elle suit en outre des cours de formation musicale et des cours de chant au conservatoire Darius Milhaud. Laura GAYA, Felipe Pedrell à Paris Felipe Pedrell est un compositeur et pédagogue catalan, né en 1841 à Tortosa et mort en 1922 à Barcelone. Il est considéré comme le père de la musicologie et de l'ethnomusicologie moderne en Espagne, spécialiste du nationalisme musical espagnol inspiré principalement par le flamenco. Au début de la Troisième République, il effectue un séjour de deux ans à Paris (1877-1878) au cours duquel il fréquentera les sociétés d'artistes espagnols qui auront une réelle influence sur les compositeurs français de la fin du XIXe siècle. Il a écrit un manifeste nationaliste et son Cancionero (recueil de quatre volumes de chansons populaires espagnoles publié en 1922) connaîtra une large diffusion en France. Violoniste et musicologue, formée à l’ESMuC de Barcelone, à la Schola Cantorum de Paris (avec Patrice Fontanarosa) et à l’université Paris-Sorbonne, Laura Gaya y termine sous la direction de Danièle Pistone un Master Recherche concernant Joan Massià, violoniste catalan à Paris. Elle a donné de nombreux concerts en Europe et en Amérique, notamment au Palais de la Musique de Catalogne et au Théâtre National de Costa Rica Iryna KORNEEVA, La musique russe et les Français Cette intervention se fonde sur l’analyse et la comparaison de partitions pianistiques relatives à la Russie, éditées en France dans les années 1870 et mises en rapport avec celles des deux décennies précédentes, comme avec les événements du temps. Chanteuse de formation, titulaire d’une Licence de Musique et Musicologie obtenu en 2010 à université de Strasbourg, Iryna Korneeva poursuit sa formation en Master 2 Recherche de Musicologie, sous la direction de Michel Fischer à Paris-Sorbonne. Parallèlement, elle étudie le cymbalum au Conservatoire de Strasbourg