Fiche étude et analyse
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Fiche étude et analyse
Période : 21e siècle Domaines artistiques : Arts du visuel et Arts de l’espace thématique : arts et engagement classe de 3e Problématique : Comment l’art peut-il être un acte engagé ? 1) Présentation de l’artiste Nom : Banksy (pseudo) en utilisant pochoir et bombes de peinture. Date de naissance supposée : 1974 Ville d’origine : Banksy serait originaire de Bristol en Angleterre Art : Street art (graffiti) Technique artistique : pour ses graffitis, il combine pochoir à la bombe et écrits. Date de ses débuts : entre 1992 et 1994 Raison de son anonymat : Qui est Banksy ? On ne le sait pas; l’artiste tient à rester anonyme et refuse la célébrité. Une attitude qui correspond à l’esprit du graffiti (réaliser des œuvres incognito) et permet d’échapper à la justice. Un artiste engagé : Artiste sensible, Banksy réagit fortement à ce qui le touche ou le blesse dans le monde. Engagé politiquement et socialement (il dénonce les injustices, la guerre, la famine et défend la liberté, la justice, les opprimés). Il créé des images choc pour faire réagir et réfléchir. Sa maitrise de l’image, un esprit contestataire sont sa marque de fabrique Cependant, ses images sont aussi empreintes d'humour, de poésie et d'espoir. 2) Présentation des 2 œuvres de Banksy -Nature : graffiti Projet « Santa's Ghetto »– réalisation de 9 graffitis -Titres : « Windows on West Bank » et « Unwelcome intervention » ( Autres œuvres de la série : Stable Conditions », « Cut it out », « Balloon debate - Fillette aux ballons », « Window on the West Bank », « Escapism ») -Date : juillet 2005 -Technique : pochoir et affiche en trompe l’œil. -Lieu d’exécution : mur de Gaza (séparation marquant palestinienne).Palestine. Cisjordanie « West Bank » (rive ouest). la frontière israélo- 3) contexte de création des deux graffitis : Depuis 1948 et la création de l’état d’Israël, de nombreuses guerres ont opposé les israéliens aux palestiniens. Depuis 2002, afin de se protéger des attaques palestiniennes, l’état d’Israël a décidé de construire un mur de béton le long de la frontière avec la Cisjordanie (Palestine). Elle doit aboutir à une séparation physique entre les deux populations palestinienne et israélienne. Ce mur est le symbole d’une frontière fermée et militarisée.. Banksy s’est rendu à la frontière Israélo-palestinienne en 2005, afin de peindre sur le mur de Gaza, séparant Israéliens et Palestiniens. Il réalise neuf peintures : Enfants qui font des châteaux de sable, petite fille qui se laisse porter par des ballons…. 4) Description des œuvres : Banksy représente dans ses œuvres réalisées à la frontière israélo-palestinienne des petits coins de paradis. Graffiti 1 : le premier graffiti représente un homme en noir et blanc, debout sur la gauche de l’image. Il tire un rideau sur le mur qui s’ouvre et laisse entrevoir un paysage paradisiaque tout en couleur. Le personnage est un homme habillé tout en noir, comme un policier ou un gardien de prison. Son visage n’est pas reconnaissable mais il semble avoir un képi et une matraque. Le paysage paradisiaque s’ouvre sur une mer bleue. On devine sur la gauche quelques branches d’arbres qui viennent ajouter de la profondeur à l’image. Graffiti 2 : ce graffiti représente des enfants qui jouent comme si ils étaient sur le sable d’une plage avec des seaux et une pelle. Juste au-dessus d’eux un trou dans le mur donne une vue sur un paysage de mer et de cocotiers. Les deux personnages sont des enfants qui semblent jouer sur le sable. Ils ont des visages souriants qui n’expriment pas la peur. Alors qu’ils sont en noir et blanc, un de leur seau est jaune (contraste coloré). Ils sont torses nus, mais on ne sait pas si c’est pour exprimer la chaleur ou la pauvreté. On distingue enfin tous les éléments qui composent le paysage parfait d’une plage paradisiaque 5) Interprétation -Banksy perce le mur séparant les deux territoires en offrant au regard des paysages de paix. Ses œuvres sont en étroite relation avec le site : on voit sur les photographies, un grillage et des barbelés qui donnent un effet dramatique à la scène. -Il crée forts des contrastes entre les personnages réalisés en aplat noir et blanc, au pochoir avec les paysages en trompe-l’œil situés à arrière-plan (contraste espace plan/espace illusionniste = effet de profondeur). -Banksy tente de condamner dans son travail ce qu’il considère comme la bêtise de la guerre. Il a choisi d’aller peindre sur un mur qui symbolise l’affrontement entre deux peuples : les israéliens et les palestiniens. Les paysages paradisiaques veulent peut être nous montrer que de l’autre côté du mur ce n’est pas l’enfer peuplé d’ennemis, voire qu’ il peut être attirant Banksy a fondé le projet « Santa’s Ghetto » en réalisant des peintures sur le mur de Gaza afin de redonner espoir aux habitants palestiniens. Le projet "Santa’s Ghetto" est un message d'espoir dédié aux populations civiles. Les œuvres, bien que provocantes ne sont pas directement sujet à polémique car non-violentes et hymne à la paix. Banksy raconte dans son livre Wall & Piece, qu’un jour, alors qu’il peignait sur le mur de séparation, un habitant est venu lui dire : « vous embellissez le mur ». Banksy, flatté : « Merci, c’est gentil », fut aussitôt coupé par le vieil homme : « On ne veut pas que ce mur soit beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous ». 6) Conclusion : « le STREET ART » Le graffiti fait partie du Street art : C’est un mouvement artistique contemporain apparu il y a une trentaine d’années. Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue, ou dans des endroits publics. Il se manifeste par des interventions sur les bâtiments, les façades, ou encore les panneaux de signalisation des espaces publics, sous formes de pochoirs, de graffitis, de gravures, d'affiches de projections sur les bâtiments, de mosaïques… Le tag, acte de vandalisme (affirmation de soi, sans message artistique) en est exclu. L’atelier c’est la rue, le musée c’est la ville, la culture est accessible à tous. Cet art gratuit, éphémère et le plus souvent anonyme est une réaction au trop plein d'images commerciales qui nous envahissent. L'art "illicite" ne s'achète pas, mais manipule les images afin de tout envahir à la manière de la publicité. C’est un art contestataire, il mène de multiples combats et revendique la liberté d’expression. Par exemple il lutte contre l’invasion de la publicité sur les murs et reprend possession de l’espace urbain. (Ex « Tesco » de Banksy, 2008 ; un enfant hisse un sac Tesco tel un drapeau ; deux enfants sont au garde à vous, soumis aux ordres du Commerce. Dénonciation de l’asservissement des enfants consommateurs). Art éphémère : Exposées dans la rue, non protégées, les œuvres ont une durée de vie limitées (intempérie, dégradations, censure, destruction du support..) ; la photographie permet de garder une trace de l’œuvre avant sa disparition.). Art ou vandalisme ? Sans autorisation il est interdit de modifier durablement l’espace public. Les Street artistes revendiquent leur liberté d’expression et transgresse cet interdit. Ils risquent de lourdes sanctions : amendes, arrestations…. si l’on considère qu’ils dégradent nos villes. C’est pour cela qu’ils travaillent souvent la nuit, incognito, sans autorisation. 7) Œuvres engagées de Banksy et autres street artistes. Deux œuvres de Banksy : « Napalm » 1994, pochoir d’après une photographie datant de la guerre du Vietnam. La célèbre petite cambodgienne brulée au napalm est accompagnée par Mickey et Ronald Mac Donald : image gaie et décalée, provocatrice, cela créant un malaise, fait réfléchir aux atrocités de la guerre. « Le manifestant » : pochoir réalisé à Bethleem : symbole du manifestant opprimé qui se bat pour défendre sa cause. Il surgit, visage caché, dans un mouvement à la fois agressif et bienveillant. Un bouquet coloré remplaçant le pavé. Message plein d’espoir. « Ernest pignon Ernest » : né en 1942 ; précurseur du street art, il colle depuis plus de 30 ans ses dessins de corps grandeur nature sur les murs de différentes villes. Ses œuvres sont dites « in situ » (créées pour un lieu en particulier) et s’intègrent parfaitement au décor ; Ses images très esthétiques rappellent l’histoire du lieu d’intervention. Il appose des images (sérigraphies sur du papier fragile) de personnes dans le désarroi, des chômeurs,…sur les murs des cités ; ces images se marient bien à l’architecture urbaine et sont acceptées par les populations qui les défendent même de leur dégradation lente (Naples). Ernest Pignon-Ernest dénonce l’art construit pour les musées et les expositions ; ex « Les expulsés » sérigraphie 1977 « JR »: né en 1983, c’est un photographe engagé qui s’intéresse aux gens et à leur histoire. Il incite les gens à participer à l’exposition des œuvres (projet participatif) ; faire grand pour susciter l’intérêt, l’étonnement, être vue au maximum « women are Heroes » 2008 photos immenses de visages de femmes vivant dans des zone violentes du monde entier. JR Ernest pignon ernest