Expérience de l`endoscopie transaxillaire dans l`augmentation

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Expérience de l`endoscopie transaxillaire dans l`augmentation
Expérience de l’endoscopie transaxillaire
dans l’augmentation mammaire :
A propos d’une série de 306 patientes.
Choix de l’implant par un soutien-gorge de
mesure asymétrique, le Sizing Z bra®.
Ph.Giordano (Cannes), B. Laurent (Le Mans),
J.Mateu (Montpellier), M.Rouif (Tours)
« Club Villandry® »
avec le soutien du laboratoire Eurosilicone
52ème Congrès SOFCPRE, Paris, 27 novembre 2007
• Anatomie des régions axillaire et pectorale - Dr J. MATEU (Montpellier)
• Evaluation préopératoire par le Sizing Zbra® – résultats de l’enquête auprès des
membres de la SOFCPRE - Dr M. ROUIF (Tours)
• Technique opératoire endoscopique transaxillaire et analyse de notre série de 306
patientes - Dr PH GIORDANO (Cannes)
• Technique de repérage au bleu de méthylène _ Cas cliniques avec prothèses rondes
vs anatomiques – Dr B.LAURENT (Le Mans)
ANATOMIE CHIRURGICALE DE LA VOIE D’ABORD AXILLAIRE ET DE LA REGION
THORACIQUE ANTERIEURE (pectorale) DANS LE CADRE DE LA MISE EN PLACE DES IMPLANTS
MAMMAIRES D’AUGMENTATION.
Dr Jacques MATEU (Montpellier)
VOIE D’ABORD AXILLAIRE :
Le creux axillaire a la forme d’une pyramide quadrangulaire à sommet tronqué limité par :
¾ Paroi antérieure :
- Muscle Grand Pectoral.
- Complexe clavi-pectoro-axillaire avec ligament suspenseur de l’aisselle.
¾ Paroi postérieure :
- Face antérieure de l’omoplate tapissée par les muscles sous scapulaire, Grand Rond et
Grand Dorsal.
¾ Paroi interne :
- Grill costal recouvert du muscle Grand Dentelé.
¾ Base : voie d’abord chirurgicale :
- Peau
- Tissu cellulaire sous cutané
- Aponévrose superficielle et aponévrose profonde (émanation du ligament suspenseur)
¾ Contenu :
- Pédicule axillaire et troncs-secondaires du plexus brachial
- Branches artérielles et veineuses descendantes :
ƒ En avant : pédicule mammaire externe ou thoracique latéral
ƒ En arrière : pédicule scapulaire inférieur ou subscapulaire.
- Rameaux nerveux issus des TSPB
ƒ Nerf cutané médial du bras s’anastomosant avec la branche perforante latérale
du 2eme NIC
ƒ Nerfs du Grand Pectoral et du Petit Pectoral en avant
ƒ Nerfs du Sous Scapulaire, du Grand Rond et du Grand dorsal en arrière
ƒ Nerf du grand dentelé en dedans
ƒ Rameaux nerveux perforants latéraux du 1er NIC
ƒ Ganglions lymphatiques
Région Pectorale :
¾ Petit Pectoral
¾ Grand Pectoral : deux lignes d’insertions internes, parallèles, concaves :
Première ligne : la plus interne sur les deux tiers internes de la face antérieure de la clavicule, la moitié
homolatérale de la face antérieure du Sternum et de la partie haute de la gaine du muscle Grand Droit de
l’abdomen homolatéral.
Deuxième ligne plus externe : bandelettes musculo-tendineuses sur les 5 ou 6 premiers
cartilages costaux, les 4ème et 5ème digitations sont plus importantes, plus individualisées
s’étendant sur le segment costal.
¾ Glande mammaire se développant dans un dédoublement du fascia superficialis ; Adhérence de ce
dédoublement du fascia au plan aponévrotique sous jacent marquant le sillon sous mammaire.
EVALUATION PREOPERATOIRE AVANT L’AUGMENTATION MAMMAIRE PAR UN SYSTEME DE
MESURE FIABLE : LE SIZING ZBRA®
Dr Michel ROUIF (Tours)
Présenté à la SOFCEP, Lille,vendredi 2 Juin 2006. Mise à jour de l’enquête SOFCPRE Octobre 2006.
De nombreux protocoles préopératoires ont permis d’aider le chirurgien et la patiente à définir ensemble les
modalités précises de l’augmentation mammaire. Les choix retenus sont en fait souvent un compromis entre les
contraintes techniques et le désir de la patiente fréquemment inquiète et embarassée dans sa décision.
Les taux de ré-intervention présentés dans les séries les plus récentes sont parfois très différents. Les
cohortes réalisées par Inamed et Mentor pour répondre aux exigences de la FDA annoncent depuis 5 à 6 ans des
taux de 15 à 20% de réintervention dans les augmentations mammaires primaires dont plus de 30% pour
coque (soit 5% des opérées) mais aussi d’environ 30% (soit 5 à 6% des opérées) pour changement de taille.
Handel confirme ces chiffres en 2005 dans le PRS. D’autres séries comme celles de Tebbets et Adams ou de Laurie
Casas grâce à des règles péri opératoires strictes présentent des résultats de 3 à 4,8% de réintervention toutes causes
confondues, le changement de taille ne représentant que 0,2% pour Tebbets (donc 25 fois moins).
Pour diminuer ces taux de réintervention, John Tebbetts propose le recueil de mesures précises
préopératoires de façon à choisir l’implant le mieux adapté pour la patiente. Le choix du volume de l’implant
occupe la 2° étape dans un arbre décision simplifié qui en compte 5. Le principe est de déterminer l’implant qui
respectera le mieux les caractéristiques morphologiques de la patiente. Il s’agit toujours d’un compromis entre les
contraintes techniques et le désir de la patiente.
Un temps incontournable de la consultation est de recueillir le désir de la patiente.
L’aide d’une base de donnée comme « morphosein® » proposée par
J.P.Chavoin permet d’approcher l’adéquation entre les mensurations de la
patiente et le choix de l’implant par la présentation de résultats proches de la
situation de la patiente.
Malgré ces outils, il nous a semblé important de proposer un outil
d’aide au chirurgien pour permettre à la patiente de formaliser plus facilement
ses souhaits. Il s’agit d’un soutien gorge de mesure le Sizing Z Bra®.
Mais comment bon nombre d’entre nous évaluent le volume en préopératoire ?
Nous avons mené une enquête auprès des membres de la SOFCPRE. Nous avons recueilli 128 réponses
dont le profil moyen est un chirurgien de 48,5 ans opérant 49 patientes par an pour augmentation mammaire depuis
16,4 ans.
Le taux de reintervention global est considéré en moyenne de 3,5% et le taux de réintervention pour
changement de taille dans les augmentations mammaires primaires de moins de 0,85%.
43% des opérateurs s’aident de mesures comme celles de Tebbetts, 83% utilisent des implants classiques
ou des sizers comme ceux proposés par Eurosilicone. 28% des opérateurs utilisent régulièrement ou parfois des
prothèses d’essai peropératoires. 17% emploient un logiciel de base de donnée type « morphosein » et 9% disent ne
faire aucun essai ni mesure. Tableau 1.
Tableau 1. Méthodes d’évaluation du volume pour le choix de l’implant - Résultats d’une enquête auprès de 128 membres de la SOFCPRE (octobre
2006). Issu d’un poster présenté au 51° congrès de la SOFCPRE, Marseille 2006.
Base de données informatique type Morphosein©
17%
Soutien gorge simple
22%
Implants classiques avec un soutien gorge simple
55%
Implants Externes “Sizers” type Eurosilicone avec un
soutien gorge simple
Prothèses d’essai peropératoire (systematique
ou
occasionnelle)
Mesures selon Tebbetts ou équivalent
Photo magazine
Morphing
Aucune évaluation preopératoire du volume
40%
83% des chirurgiens utilisent l’un ou
l’autre de ces deux procédés
(implants standards ou sizers avec
soutien gorge simple)
28%
43%
17%
2%
9%
Dans l’esprit d’améliorer cette approche d’évaluation du volume désiré par la patiente et donc de mieux
discuter des choix d’implant, nous avons développé depuis une dizaine d’année un soutien gorge de mesure très
®
fiable à bonnets asymétriques progressivement amélioré par les 4 opérateurs: le Sizing Zbra .
®
Cet outil simple breveté depuis deux ans est fabriqué par Médical Z et dérivé du Zbra .
Lors de la consultation, nous recueillons les mesures habituelles en
particulier les distances FM, IM la base mammaire préopératoire, la base
mammaire désirée, l’espace iinter-mammaire, l’épaisseur tissulaire peau et
parenchyme.
Puis nous évaluons avec la patiente le volume désiré avec le Sizing Z
Bra®. Ce vêtement a l’avantage d’être très précis et couvrant bien le sein. Un
réglage postérieur permet d’être exactement adapté au tour de thorax. Une fois
le tour de thorax choisi, la patiente peut essayer par exemple un 85B/C puis un
90C/D.
Les « sizers » produits par Eurosilicone sont glissés dans le soutien
gorge le plus volumineux toujours à gauche où le bonnet est plus grand. Ces
sizers ont des volumes de 160, 200, 240, 300, 375 et 425, respectant la règle
des 20% d’augmentation. Ils se galbent parfaitement à la surface du sein et
doivent permettre un remplissage très homogène du bonnet qui garantit à la
patiente le volume.
Cela évite le caractère peu plaisant des implants classiques dont le
volume est mal réparti.
La patiente revêt ensuite un vêtement de couleur claire, blanc par exemple, moulant qui lui donne la
possibilité de comparer devant la glace l’effet de l’augmentation proposée. Cette possibilité de comparer des
volumes précis est très rassurante. On peut ensuite prendre le soutien gorge de la taille de bonnets supérieurs pour
tester des volumes plus importants. Au final, le volume désiré est choisi en fonction de ses propres remarques.
Cette consultation peut être renouvelée avec l’assistante quelques jours plus tard en cas de doute.
Les prothèses à implanter seront choisies en prenant en compte le volume retenu et les mensurations
thoraciques aux vues des caractéristiques des implants données par le fabricant. Le choix de l’implant peut alors
être facilité, une fois le volume défini par l’utilisation d’un tableau à double entrée avec en abscisse la base, en
ordonnée la projection, une couleur par fabriquant. Il s’agit là de la représentation d’un stock disponible au bloc
opératoire. Les cercles correspondent aux 300cc. Tableau 2
Tableau 2. Stock d’implant. En
abscisse la base des prothèses, en
ordonnées la projection. Une couleur par
fabricant. Dans chaque case le volume de
l’implant et, entre parenthèses, le nombre
disponible.
Afin de valider l’usage du Sizing Zbra®, nous avons réalisé une étude rétrospective parmi nos patientes.
La population étudiée est composée de 192 augmentations primaires de plus de 6 mois de recul réparties de
façon très homogène entre des techniques avec contrôle endoscopique trans-axillaire et des techniques classiques,
par toutes voies d’abord.
Le taux de réintervention global est en moyenne de 6,8%, et de 1% pour changement de taille.
L’évaluation des résultats de l’utilisation du sizing Zbra® sur 88 patientes opérées en 2005 par 2 opérateurs
a été effectuée sur des patientes consécutives et concerne une population agée en moyenne de 40,5 ans avec un
volume moyen des implants de 292cc tous en gel de silicone. Le recul moyen est de 10,7 mois. Les patientes
apprécient beaucoup cet essai. Une sur 2 revient essayer avec l’assistante.
Les principaux critères morphologiques sont considérés par la patiente satisfaisants ou très satisfaisants
dans 95,5% des cas pour le volume, 93,2% des cas pour la forme et 97,3% des cas pour la symétrie. Il existait
dans la population étudiée 7 cas asymétriques dont la différence maximale de volume des implants était de 20%.
L’utilisation du Sizing Zbra® reste une méthode très simple d’aide à la décision avec un aspect harmonieux
du sein par rapport à un soutien-gorge mal adapté avec des implants classiques. Il est peu coûteux et constitue un
très bon support de discussion avec la patiente pour mieux appréhender ses souhaits. La comparaison droite gauche
simultanée est très efficace permettant une implication responsable de la patiente. Enfin l’indication d’un bonnet
référant est très utile. La reproductiblité permet à la patiente de refaire des essais facilement.
Les cas asymétriques peuvent également être pris en charge et permettre de définir en préopératoire la
différence de volume en s’aidant cette fois d’un soutien-gorge Zbra® classique symétrique une fois le volume de
référence défini. L’adjonction d’un sizer de petite taille pourrait permettre d’affiner l’évaluation.
Il convient bien entendu de limiter cet outil au souhait de la patiente. Ce volume devra être modifié en
fonction des contraintes morphologiques. L’adjonction de sizers est indispensable. Enfin il est nécessaire de
disposer de 3 modèles pour couvrir l’essentiel des indications habituelles
L’évaluation volumique de l’augmentation mammaire par le Sizing Zbra® nous a permis d’enrichir
considérablement l’échange avec la patiente sur ses souhaits en terme de volume. Cette information mise en
parallèle avec les mensurations prises nous a permis de choisir à chaque fois en préopératoire la référence précise
des implants réduisant ainsi les hésitations peropératoires et rendant quasi inutile l’usage de gabarit. L’implication
de la patiente dans son choix participe sans doute au très haut niveau de satisfaction retrouvé dans notre série.
Nous voulons remercier infiniment les membres de la SOFCPRE ayant répondu à notre enquête.
ENDOSCOPIE AXILLAIRE POUR L’AUGMENTATION MAMMAIRE : MODALITES
OPERATOIRES.
Dr Philippe GIORDANO (Cannes)
INSTALLATION :
- Décubitus dorsal, léger proclive, abduction des bras à 90°.
- Anesthésie générale, antibioprophylaxie.
- Champage latéral en deux couches (champs bordants).
- Champage supérieur retombant derrière chaque bras.
- Champage inférieur solidaire d’une table pont.
- Colonne d’endoscopie derrière la table pont en position médiane.
- Câblage vidéo et électrique en 1 faisceau passant au milieu de la table pont.
INSTRUMENTATION :
- 1 colonne d’endoscopique
- 1 boite ouverture-fermeture
- 1 optique 10 mm à 30 °.
- 1 valve spécifique.
- Plusieurs électrodes à dissection.
- 1 aspiration standard
- 1 longuette porte tampon.
TECHNIQUE CHIRURGICALE :
Voie d’abord :
-
-
Axillaire haute (zone d’implantation pilleuse), antéro-postérieure et curviligne selon le pli.
Utilisation de la commissure antérieure de l’incision pour repérer d’emblée le bord inféro-externe du
muscle Grand Pectoral et aborder sa face superficielle ou profonde selon les besoins. Reconnaître la
branche de l’Anse des pectoraux vers le Grand Pectoral accompagnée de ses vaisseaux, parfois lier une
des branches de la mammaire Externe qui croise la voie d’abord.
Pour une loge pré musculaire, isoler le fascia suivant l’intention de développer une loge pré ou rétro
fasciale et aller au doigt en douceur aussi loin que possible.
Pour une loge rétro musculaire, repérer le Petit pectoral pour initier le développement de la loge entre
les deux muscles et non pas sous le Petit Pectoral, ce qui augmente singulièrement les difficultés. De
même, aller au doigt en douceur aussi loin que possible sans chercher à diviser les éléments qui
résistent (facteur hémorragique surajouté).
Phase endoscopique :
Introduire la valve, porteuse de la vidéo, de la lumière froide et de l’aspiration d’une main et l’électrode à
disséquer de l’autre. L’électro dissection se fait en mode coagulation et l’hémostase est autant que faire se peut
préventive (implique une image de bonne qualité).Pendant cette phase, l’aide tracte délicatement le mamelon
au zénith afin d’amplifier le volume de la loge. Tous moyens destinés à rendre cette dissection plus précise
sont employés : dessins pré opératoires, injections de bleu de méthylène, trans illumination, trans palpation
etc.…
Les électrodes se terminant selon une angulation de doivent pas voir leur pointe tournée vers la
profondeur (diminution du risque de brèche pleurale).
Une hémostase à la demande nécessite éventuellement : le tampon monté, l’aspiration, de nombreuses
sorties de l’optique en vue de nettoyage et enfin l’irrigation de la loge pour éliminer les caillots les plus
petits.
Phase d’introduction de la prothèse :
Ne pas hésiter à la ressortir si un doute persiste, que ce soit une question de position, de symétrie ou encore,
et à plus forte raison, d’hémostase. S’il n’a pas été laissé de drain aspiratif, exprimer l’air accumuler
pendant les phases précédentes (diminution des espaces morts et des emphysèmes sous cutanés). Fermeture
et pansement moulant le creux axillaire.
COUT DU MATERIEL (en dehors de la colonne et à titre indicatif hors TVA 19,60%)
- Electrode à disséquer : 190 € l’unité
- Câble de raccordement au bistouri électrique : 65 € l’unité.
- Valve spécifique : 400€ (Snowdenpencer, Storz).
- Optique de 10mm : 4 à 5000 € à négocier (reprise, occasion …) (Snowdenpencer, Storz).
Contrôle des limites du décollement endoscopique
par des injections au bleu de méthylène per-opératoire
Dr Bruno LAURENT (Le Mans)
But :
Visualiser directement dans le plan de dissection les limites du décollement prévu.
Evite de contrôler en permanence les marques sur la peau pendant la dissection,
Apporte une plus grande fiabilité sur les limites du décollement car
- les marques sur la peau peuvent se déplacer par rapport au plan profond
- si l’aide tire sur la peau
- si l’épaisseur de la graisse est importante ( 1 à 2 cm)
- l’on s’arrête au bleu (suivant le coté on peut être « emporté » par son élan
suivant son coté dominant droitier ou gaucher.
Matériel et méthode :
Bleu de méthylène (ampoules de 1 à 2 cc) transféré dans une seringue à insuline
Injection de 0,5 à 1 cc par point le long du sillon sous-mammaire ou la limite du décollement voulu
Dans la grande majorité des cas, il faut injecter au niveau du sillon ( ce qui correspond à 1 ou 2 cm au dessous par
rapport au repère cutané (cf épaisseur de la graisse)
Le bleu est éliminé très vite et commence à disparaître une demi-heure après, si l’on opère doucement (au début) il
est souhaitable d’injecter un coté, le disséquer, et injecter le coté controlatéral juste avant la dissection. Le bleu est
éliminé dans les urines dans les heures qui suivent (urines vertes).
Une infiltration à la xylocaïne-adrénalinée, à visée hémostatique et antalgique, ne gène pas les repères au bleu.
Aucun cas de tatouage secondaire
La dissection sous endoscopie est faite jusqu’au bleu, en externe il faut toutefois compléter par une expansion au
doigt pour étaler la glande et rompre le fascia des attaches du pectoral, sinon risque de méplat inféro-externe (la
glande est bridée)
Utilisations
- prothèses mammaires par voie endoscopique +++,
- prothèses mammaires par autre voie d’abord
- mise en place de prothèse d’expansion cutanée
ANALYSE D’UNE SERIE DE 306 PATIENTES SUR UNE PERIODE DE 9 ANS (Ã)
Dr Philippe Giordano (Cannes)
De novembre 1996 à décembre 2005, 306 patientes d’un age moyen de 38 ans ont été opérées d’une
augmentation mammaire par voie axillaire sous assistance endoscopique. Cela représente 47 % du total des
augmentations sur la même période. Jusqu’en 2001 tous les implants étaient au sérum physiologique. Le suivi
s’échelonne de 6mois à 9 ans, les patientes étant vues à 1semaine, 2mois, 6mois puis une fois par an. La taille
moyenne des implants a été de 290cc et 60% furent posés en sous musculofascial.
Les complications sont présentées au tableau 1. Sur 306 patientes il y a eu 3 hématomes expansifs opérés
en urgence. Neuf patientes ont été réopérées pour malposition. L’une d’entre elles avait une malposition
consécutive à un problème de matériel. Cette patiente a été réopérée de façon appropriée par voie sous-mammaire
et vision directe. Dans deux cas de malpositions hautes, l’endoscopie a permis de localiser des fibres musculaires
pectorales au pôle inférieur et de les sectionner pour résoudre le problème. Dans quatre autres cas de malpositions
hautes une simple capsulotomie sous endoscopie a permis de résoudre le problème. Dans un cas de malposition
basse une capsulotomie sous endoscopie a été associée à une capsulorraphie externe. Dans l’autre cas de
malposition basse, la solution a été donnée par une capsulorraphie sous endoscopie.
Cinq cas de coques Baker IV ont étés opérés par voie non endoscopique.
Il y a eu un cas d’infection traité par explantation et antibiothérapie adaptée. Six mois plus tard la patiente a
été réimplantée endoscopiquement.
Chez une patiente une brèche pleurale sans conséquence clinique ou radiologique a été surveillée. Quelques
cas de syndrome de Mondor axillaire se sont présentés. Enfin, deux brûlures superficielles ont été constatées au site
d’incision et en rapport avec une défectuosité du matériel. Ces complications ont abouti à un taux de réintervention
de 6,3%.
Le tableau 2 compare 96 patientes par endoscopie à 96 patientes non endoscopiques. Les taux de
réintervention sont respectivement 5,2% en endoscopie contre 4,1% sans endoscopie.
Le taux de ré intervention pour raison esthétique est dans les deux séries de 2,1%.
L’usage de l’endoscopie a augmenté pour tous les auteurs avec 218 implantations endoscopiques pour 458
patientes implantées sur la même période soit 47%.
Le principal inconvénient de la technique est l’utilisation du matériel d’endoscopie imposant une vision
monoculaire et une observation de l’écran par le chirurgien. La technique est inévitablement soumise au risque de
défaillances techniques diverses. L’installation est au départ plus longue et nécessite un apprentissage de l’équipe
chirurgicale et en particulier de l’aide opératoire et du personnel en salle.
La courbe d’apprentissage est de 10 à 20 interventions en particulier pour le côté non dominant.
L’utilisation de prothèses anatomiques nous semble risquée en raison du risque d’une mise en place
imparfaite. Elle est possible cependant dans certains cas à condition de disposer de repères palpables sur
l’enveloppe des implants.
(Ã)
Giordano Ph., Rouif M., Laurent B., Mateu J.
Endoscopic transaxillary breast augmentation : clinical evaluation of a series of 306 patients over a 9-year period.riod over a 9-year period
Aesthetic Surgery Journal, Jan fev 2007, 27(1):47-54
Les avantages de la technique sont pour la patiente le confort post opératoire. La majorité des patientes n’a
eu que des antalgiques courants et n’a été très gênée que les premières 24h.
Le contrôle précis de la section des insertions pectorales basses et inféro-internes est un avantage majeur
pour minimiser le risque de désinsertions soit trop agressives soit
insuffisantes. Le décollement de la loge et le contrôle de l’hémostase
minimisent le risque de malpositions et permettent de respecter au mieux les
tissus cutanés et glandulaires en particulier dans la région du sillon sous
mammaire. Le drainage devient progressivement inutile.
Les révisions chirurgicales sont rendues possibles dans d’excellentes
conditions en particulier lors de malpositions hautes. La coque péri
prothétique peut facilement et délicatement être ré incisée en particulier vers
le bas et le dedans à condition qu’elle soit de stade 1 ou 2. Nous avons dans
certains cas constaté la persistance de fibres pectorales non sectionnées audelà de la loge.
La cicatrice est située au plus haut dans le creux axillaire et donc très cosmétique.
L’augmentation mammaire transaxillaire par assistance endoscopique redonne à la voie axillaire ses lettres
de noblesse par un excellent contrôle visuel de la dissection et de l’hémostase. Elle minimise ainsi les risques de
malposition et permet leur traitement chirurgical secondaire. Malgré une courbe d’apprentissage un peu longue ,
l’endoscopie transaxillaire aboutit ainsi à la même fiabilité et au même confort que ceux obtenus par les voies
28 ans
pré pectoral
265 cc - gel de silicone
j+ 18 mois
d’abord sous mammaire et aréolaire avec une cicatrice extrêmement cosmétique.
.
Tableau 1
Complications in the endoscopic series of 306
patients (n= 20)
Malposition
Capsular contracture
(Baker III,IV)
Hematoma
(Required evacuation)
Infection
Pneumothorax*
Hypertrophic scar*
Total
* not reoperated
n
(complication rates)
9
5
(3%)
(1.6%)
3
(1%)
1
1
1
(0.3%)
(0.3%)
(0.3%)
20
(6.5%)
Tableau2
Distribution of complications and reoperations in 192 patients operated during
the same period of time.
Endoscopic group: Non endoscopic
96 patients
Group: 96 patients
Malposition
Capsular contracture
(Baker III,IV)
Hematoma
(Required evacuation)
Infection
Pneumothorax
Hypertrophic scar
Total
n
6
2
Reoperation
3
1
n
6
1
Reoperation
3
1
1
1
1
1
0
1
1
0
0
0
0
0
1
0
0
0
11 (11.4%)
5 (5.2%)
9 (9.3%)
5 (5.2%)
Tableau comparatif des complications après augmentation mammaire dans plusieurs séries de la littérature
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Chirurgie d’augmentation mammaire - Rapport du congrès 2005 de la SOFCPRE
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Contacts :
Dr Philippe Giordano
9 rd-pt Duboys d’Angers 06400 Cannes
Tel : 04 93 39 18 61 Fax : 04 92 98 65 50
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www.chirurgie-esthetique-giordano.fr
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Tel : 02 43 87 86 88 Fax : 02 43 24 73 11
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