Résumé Mythe du cow-boy - Université Paris

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Résumé Mythe du cow-boy - Université Paris
SERVICE DES EXAMENS DE LANGUE FRANÇAISE RÉSERVÉS AUX ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
CENTRE DE DURBAN - SESSION DU 28 SEPTEMBRE 2012
D I P L ÔM E D E L A N G U E E T L I T T É R A T U R E F R A N Ç A I S E S
Paris-Sorbonne C2
RÉSUMÉ et COMMENTAIRE
Note sur 20 – Durée : 2h30
1. Vous proposerez de ce texte un résumé en 170 mots (tolérance ± 10%).
Vous indiquerez le nombre de mots utilisés.
2. Proposez ensuite à votre choix :
- soit un commentaire libre de l’ensemble du texte (± 300 mots) ;
- soit un commentaire de la phrase suivante : « Aucun mythe n’est plus répandu,
intégré dans la fibre culturelle contemporaine que celui du Western » (± 300 mots).
Indiquez obligatoirement quel commentaire vous choisissez, le premier ou le second.
LA FIN DU MYTHE DU COW-BOY
Aucun mythe n’est plus répandu, intégré dans la fibre culturelle contemporaine que celui du
western. A l’aube du vingt et unième siècle, il est fascinant qu’un contexte historique plus que
centenaire conserve une telle actualité, une telle vitalité. Par les comportements et les
aspirations, la mode vestimentaire et même le type d’alimentation qu’il diffuse, le western est
devenu une référence mondiale, l’étoffe d’un rêve omniprésent.
Le vêtement le plus populaire de la planète est le blue-jean, image de marque du cow-boy.
Et le vêtement n’est-il pas le signe le plus manifeste de l’image que l’on désire projeter ? Avec
la popularité du jean, les émules des cow-boys se comptent par centaines de millions.
Comment expliquer cette emprise universelle ?
Le cow-boy est en fait l’héritier démocratique de la figure mythique du chevalier. Il évoque
les innombrables légendes qui ont suivi de tout temps et en tout lieu la domestication du cheval,
mais en les adaptant au grand public moderne.
Le chevalier est celui qui maîtrise sa nature animale. Par là, il s’élève au-dessus des autres
hommes, jouit d’une puissance, d’une mobilité, d’une liberté supérieures. C’est à lui qu’incombe
la haute responsabilité de rétablir la justice, de défendre le faible et l’opprimé. Mais il est
vulnérable, car s’il vacille il tombe de haut, et solitaire, car n’est pas chevalier qui veut. L’attrait
du mythe chevaleresque vient de ce qu’il y a en chaque homme un double de rêve de maîtrise
de soi et de prolongation de la justice. Pendant longtemps ce rêve est resté inaccessible au
plus grand nombre.
…/…
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Université Paris-Sorbonne – SELFEE – 28 septembre 2012 - C2
Avec les révolutions américaine et française, le grand principe de l’égalité des hommes
va s’imposer partout, transformant les mentalités. L’idéal romanesque du western vient à point
nommé se substituer à un mythe par trop (1) élitiste. La dignité et la liberté du cavalier sont
désormais à la portée de l’imaginaire de chacun, hors de toute distinction de caste ou de rang
social. Un personnage du Nouveau Monde, le cow-boy, se greffe ainsi sur un mythe ancien et
s’apprête à fasciner la terre entière. (...)
Mais il va se produire peu à peu comme une inversion des valeurs qui ont fait la trame du
mythe. Sous la forme qui demeure, le fond va changer : l’idéal n’est plus le héros, mais
l’antihéros. La quête d’individualité, de liberté ou la rébellion que symbolise le western va se
poursuivre, mais en s’accompagnant du glissement d’une de ses valeurs fondamentales : la
croyance en une justice divine.
Jusque-là, cette notion était intégrée au scénario (la cavalerie qui arrive toujours au bon
moment) ou le sous-tendait logiquement (le crime ne paie pas). Tout comme le chevalier
défendant la juste cause sortait immanquablement victorieux du « jugement de Dieu » (2), il
était impossible que le « méchant » puisse dégainer son pistolet plus vite que le « bon » dans
leur duel rituel ; l’idée que les forces du bien finissent toujours par triompher donnait au mythe
sa dimension transcendante (3). Ce n’est pas un hasard si l’insigne du shérif est une étoile à six
branches, comme le sceau de Salomon, symbole d’équilibre et de sagesse.
Jusqu’aux années 70, donc, les spectateurs se sont réjouis de la victoire de l’ordre, qui
réaffirmait leur foi en la justice, l’honnêteté, en somme dans toutes les grandes valeurs morales.
Puis les mentalités ont changé et la contestation s’est installée. Tout a été remis en cause,
même les mythes.
Cette morale systématique et parfois naïve prônée par le cinéma américain, notamment
dans le western, n’était plus en phase avec l’état d’esprit contemporain. Il était inévitable qu’il y
eût une réaction. Justice divine et stéréotypes se brouillèrent. La plupart des westerns, ces
dernières années, ont été des pastiches ou des entreprises de démystification. On se met à
défendre et même à glorifier le hors-la-loi – une certaine prise de conscience interdisant
désormais de considérer les autres adversaires traditionnels, les Indiens, comme les
« méchants ». On recherche le réalisme, pour tomber dans le sordide. La solitude du cow-boy
se mue en égoïsme, sa dignité en provocation. Le cow-boy de la légende n’est plus. Il est mort,
par une curieuse coïncidence, à peu près en même temps que John Wayne.
G. N. GRANVILLE. Article du Courrier de l’Unesco, septembre 1989.
(1) Par trop : vraiment trop.
(2) Jugement de Dieu : au Moyen Age, un accusé pouvait prouver son innocence dans un combat
singulier ; s’il en sortait vainqueur, c’est que Dieu garantissait son innocence.
(3) Sa dimension transcendante : donnait au mythe une signification universelle.
Nombre de mots : 697
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Littérature
Note sur 20 - Durée : 2 heures
QUESTIONS DE RÉFLEXION
Traitez en 30 lignes environ l’une des deux questions suivantes, en
présentant un développement bien construit et illustré d’exemples :
1.
Patrick MODIANO, La ronde de nuit.
Le Khédive est un personnage étrange. Essayez de faire son portrait en
expliquant comment et pourquoi il est différent du cercle des gens qui l’entourent.
2.
Marguerite YOURCENAR, Les Mémoires d’Hadrien.
En quoi « Mémoires d’Hadrien » est-il une méditation toujours recommencée sur
la mort ?
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TRADUCTION- ANGLAIS
Note sur 10 - Durée 1h00
Version /5 : Traduisez le passage suivant en anglais. (5 points)
Le lendemain de cette découverte, le comte trouva que, malgré les affaires qui
l’appelaient à Milan, la journée était d’une longueur énorme ; il ne pouvait tenir en place ; il
fatigua les chevaux de sa voiture. Vers les six heures, il monta à cheval pour aller au Corso ; il
avait quelque espoir d’y rencontrer Mme. Pietranera ; ne l’y ayant pas vue, il se rappela qu’à
huit heures le théâtre de la Scala ouvrait ; il y rentra et ne vit que dix personnes dans cette salle
immense. Il eut quelque pudeur de se trouver là. « Est-il possible, dit-il, qu’à quarante-cinq ans
sonnés je fasse des folies dont rougirait un sous-lieutenant ! Par bonheur personne ne les
soupçonne. » Il s’enfuit et essaya d’user le temps en se promenant dans ces rues si jolies qui
entourent le théâtre de la Scala. Elles sont occupées par des cafés qui, à cette heure, regorgent
de monde.
STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839.
Thème /5 : Traduisez en langue française les phrases suivantes. (5 points)
1. It was daring of him, but he knew himself to be a daring fellow.
2. His voice died away as he escorted the two ladies over the smooth lawn and up the
stone steps to the terrace.
3. It does not pay. It was not intended to pay anyway.
4. Owing to lack of patronage the Company is regretfully compelled to suspend the hourly
service.
5. I always make a point of behaving pleasantly to people, however little they may deserve
it.
Les candidats doivent donner seulement une traduction d’un mot, d’une expression ou d’une phrase
(traduire le titre et transcrire le nom de l’auteur).
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