Ne pas tomber dans le piège de la surprotection avec nos enfants
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Ne pas tomber dans le piège de la surprotection avec nos enfants
Ne pas tomber dans le piège de la surprotection avec nos enfants L'angoisse ou le manque d'expérience peuvent amener certains parents à surprotéger leurs enfants. Selon certains auteurs, les mères seraient plus sujettes à agir de la sorte, les pères étant réputés pour contrebalancer ce comportement. Bien sûr, ces parents ne désirent que le bien de leurs chers trésors mais il faut bien départager les choses. Selon Germain Duclos, psychoéducateur, orthopédagogue et conférencier de renom, «protéger un enfant», c’est adopter des attitudes éducatives adéquates et aménager des conditions de vie susceptibles de répondre à ses besoins de développement. En fait, il s’agit de la base et un parent qui ne remplit pas cette responsabilité auprès de son enfant ferait alors preuve de négligence. À l’opposé, le fait de surprotéger son enfant ou de constamment faire les choses à sa place ne favorise pas non plus son développement; cela le maintient plutôt dans un état de dépendance face à l’adulte. Cette attitude surprotectrice nuit à l'estime de soi et à l’autonomie de l'enfant. On lui envoie le message qu’il est incapable de faire les choses par lui-même. Voici un tableau d’exemples concrets pour vous aider à bien faire la distinction : Attitudes protectrices Vérifier qu’il n’y ait pas d’objets dangereux à sa portée Attitudes surprotectrices Accourir dès les premiers pleurs de l’enfant Vérifier qu’il ait des vêtements propres et adaptés pour la température, à mettre à chaque jour Éviter de changer trop fréquemment sa routine pour lui assurer une stabilité Lorsqu’il joue dehors, garder toujours un œil sur l’enfant au cas où surviendrait un accident Consulter un médecin si l’enfant se plaint d’avoir mal à quelque part Tenir la main de son enfant pour traverser la rue Exiger qu’il nous avertisse s’il va jouer chez un ami Éviter de sortir en couple pour ne pas avoir à le faire garder Interdire à notre enfant de grimper ou d’explorer la maison Répondre aux besoins de notre enfant avant même qu’il ne les exprime Donner à notre enfant tout ce qu’il demande pour éviter qu’il fasse une crise Refuser constamment qu’il aille chez des amis Refuser que l’enfant participe à une activité (sportive ou autre) par crainte qu’il ne se blesse ** Il faut, bien sûr, user de notre bon jugement, une attitude peut être considérée comme protectrice à 5 ans et devenir surprotectrice si elle est poursuivie et que l’enfant a maintenant 10 ans par exemple ** Vous vous doutez sûrement que le fait de surprotéger un enfant a des impacts sur son développement personnel. Entre autres, nous observerons une : - Perte d’autonomie : ils risquent de devenir des enfants plus craintifs face aux situations qui peuvent survenir dans leur vie. Ils n’oseront pas toujours aller vers les autres. Cela peut leur causer problème jusqu’à l’âge adulte. - Perte de confiance en eux et estime de soi : un enfant qui entend souvent des avertissements (« attention, tu vas tomber! », « laisse-moi faire, tu ne vas pas y arriver », « tu devrais choisir autre chose parce que cela sera trop difficile pour toi ») sont des paroles qui reflèteront à l’enfant qu’il n’est pas capable, qu’il n’est pas bon. - Difficultés dans le futur à identifier les réels dangers : personne ne leur aura appris à distinguer les réels dangers et à réagir adéquatement face à ceux-ci. Ils seront aussi plus anxieux face à l’inconnu. Source : www.canalvie.com – Quand on surprotège trop nos enfants Pascale Contreras-Paradis Conseillère en rééducation