Rapport de séjour en université à Londres

Transcription

Rapport de séjour en université à Londres
Rapport de séjour en
université à Londres
Anatole Baboukhian
Master Recherche Droit Public Comparé
Promotion Kelsen (2009-2010)
Université Paris 1 Panthéon-La Sorbonne
1 « Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il
se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais
bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait »
Nicolas Bouvier, L’usage du monde (1963)
L’objectif de ce rapport est de présenter, avec la plus grande franchise
possible, les différentes étapes de mon séjour en université à Londres durant le
premier semestre, en vue d’être de la plus grande utilité pour les futurs étudiants
chercheurs qui souhaiteraient entreprendre un parcours comparable. Seront ainsi
présentées les différentes difficultés comme les multiples satisfactions que j’ai pu
rencontrer au cours de cette expérience.
Ayant pour finalité souhaitée la plus grande clairette possible, je présenterai
donc chronologiquement les étapes suivantes : le projet de départ (I), les recherches
de stages en institution et en université (II), les questions pratiques relatives à
l’installation à Londres (III), le séjour en lui-même (IV), et enfin le bilan de ce séjour
(V).
I – Mon projet de départ
Mon dossier de candidature pour l’admission au Master 2 DPCE dirigé par
Monsieur le Professeur Pfersmann et par Madame le Professeur ChristopheTchakaloff, a été l’occasion de formuler un projet initial de recherche. Si celui-ci a
considérablement évolué au cours de l’année qui a suivie, j’ai toujours conserver mon
idée de travailler sur les questions juridiques relatives aux activités culturelles gérées
par les organes publics.
2 Par mon expérience extra-universitaire antérieure, j’ai développé vif intérêt
pour la culture et plus particulièrement la musique. Ayant une formation musicale
classique d’une dizaine d’années et exerçant toujours une activité de composition, il
avait été jusqu’à cette année de Master 2 relativement peu aisé d’entreprendre un
quelconque rapprochement entre cette discipline et mes études universitaires. Ainsi,
notamment sur les conseils avisés de mon ancien chargé de TD de droit administratif
en L2 et de droit des collectivités locales en M1, M. Jean-Philippe Derosier1, j’ai
commencé à réfléchir au domaine de recherche juridique qui me « passionnerait » le
plus.
Cette délicate réflexion, si elle s’avéra a priori quelque peu abstraite, a été le
point de départ de mon travail de (jeune) chercheur. Pour la première depuis le début
de mes études, mon domaine de travail n’était non seulement plus imposé par un
programme prédéterminé, mais soumis à mon choix propre, sous réserve – faut-il le
préciser - de sa pertinence scientifique au regard du programme du M2. Ainsi, j’ai
finalement décidé d’orienter le champ de mes recherches sur le rapport entre les
activités culturelles et l’intervention des organes chargés de la production normative,
conformément à mon souhait d’envisager un rapprochement entre ces disciplines
(relativement opposées certes) que j’exerce depuis plusieurs années maintenant.
Comme je l’ai indiqué ci-dessus, la liberté de choix du domaine de recherche
n’est évidemment pas absolue. L’un des éléments déterminants à prendre
impérativement en compte est la dimension de droit comparé de ce M2. Il a donc fallu
établir un projet de recherche dans une perspective comparatiste. À cet égard, le
Professeur Pfersmann nous a très tôt indiqué l’exigence de connaissance linguistique
propre au système juridique étudié, inhérente à toute étude comparative pertinente.
N’ayant ainsi pas eu la possibilité d’approfondir cette connaissance au-delà de
l’anglais, j’ai du envisager mon champ de recherche aux systèmes anglophones. Le
choix d’une comparaison entre la France et le Royaume-Uni s’est dès lors imposé
comme étant le plus intéressant à mes yeux : tant du point de vue de l’ordre juridique
que de l’intervention des organes dans les activités culturelles. Les différences m’ont
semblé - à première vue - notables, et par conséquent pertinentes pour faire l’objet
d’une étude comparative.
1
Doctorant et ATER à l’Université
[email protected]
Paris
1
La
Sorbonne-Panthéon.
Contact :
jean-
3 II – Les investigations antérieures à mon départ : la recherche d’un
stage ou d’un séjour de recherche en université
Une fois la notification de mon admission au Master 2 DPCE reçue, il a fallu
immédiatement amorcer les recherches de stage ou de séjour dans une université dans
un pays étranger, afin de consacrer le premier semestre de l’année universitaire à
l’étude du système choisi. Si la phase d’élaboration de mon projet de recherche avait
une dimension quelque peu abstraite, celle de la recherche d’un stage ou d’une
université a quant à elle représenté une première difficulté matérielle et concrète.
Comment orienté ses recherches ? Par où commencer ? Je dois admettre, que les
quelques jours qui ont suivi mon admission n’ont pas été très fructueux, tant la tâche
me semblait difficile. J’ai donc envisagé de faire des recherches de stages en
institution (A) et, parallèlement, en université (B).
A – Recherche de stage en institution
Après multiples réflexions, je me suis finalement fixé comme objectif
principal de trouver un stage soit à la Chambres des Communes au sein du Culture,
Media and Sports Committee (CMSCOM), soit au sein de l’organe gouvernemental
Departement for Culture, Media and Sports (DCMS). Non sans peine, la tâche a été
néanmoins couronnée d’un échec. Voici comment les choses se sont déroulées :
-
J’ai sollicité d’abord l’aide de M. Derosier pour me recommander un contact
utile à cette fin. J’ai ainsi contacté le Professeur Didier Maus qui avait un
certain nombre de contacts institutionnels en Grande-Bretagne. Après
multiples tentatives, celui-ci m’a finalement répondu et recommander de
solliciter l’aide du Professeur David Feldman de l’Université de Cambridge.
Outre les mêmes difficultés pour obtenir une réponse à mes mails, j’ai
finalement une aimable réponse m’indiquant qu’il ne travaillait plus avec la
Chambres des Communes et qu’il était désolé de ne pas pouvoir m’aider
davantage dans la réalisation de mes objectifs de stage.
-
Une fois cette piste épuisée, j’ai pu, par une coïncidence assez heureuse
rencontrer Monsieur Bernard Stirn, alors Président de la Section du
4 Contentieux du Conseil d’État. Celui-ci m’a lui-même recommandé auprès du
Professeur Duncan Fairgrieve, notamment membre du British Institute of
International and Comparative Law (BIICL). Mais, encore une fois, celui-ci
n’a pas pu m’aider dans cette tâche. En revanche, il m’a proposé que nous
nous rencontrions quand je serai de passage à Londres, afin de lui parler de
mon projet de recherche.
Ainsi, en dépit des efforts déployés pour obtenir un contact direct dans les
institutions de mon choix et des candidatures spontanées que j’avais évidemment
envoyé en parallèle, j’ai reçu deux réponses négatives. Pour le DCMS, la réponse fut
expéditive car ils m’ont tout de suite indiqué qu’il ne prenait jamais de stagiaire. Pour
le CMSCOM, l’attente fut beaucoup plus longue, car un mois et demi après avoir
envoyé ma candidature, le rejet de cette dernière m’a finalement été notifié, sans autre
motif que celle de la surabondance de candidatures qui leur étaient envoyées.
Concomitamment, j’ai entrepris des recherches de stages au sein d’institutions
culturelles, telles que des musées ou des centres d’art, mais également auprès des
départements chargés des affaires culturelles des différents Borough londoniens
(équivalent à des mairies d’arrondissements à Paris). J’ai également reçu un ensemble
de réponse négative, et cela même si la plupart des personnes que j’ai pu rencontrer
étaient très aimable et semblaient vouloir sincèrement m’aider. Mais, il n’était sans
doute pas très judicieux d’envisager de faire un stage dans une institution publique à
cette période, où la dette publique du Royaume-Uni était colossale, comme l’attestait
d’ailleurs la restriction drastique du budget attribué à ces entités. C’est d’ailleurs l’une
des principales raisons que l’on m’a avancé pour me justifier le rejet de mes
candidatures.
B – Recherche de stage en université
En outre, il me restait donc la voie universitaire, et celle-ci s’est avérée
beaucoup plus ouverte. J’étais tout à fait conscient que passer par les services
administratifs des différentes universités était une tâche herculéenne tant le statut
auquel j’aspirais au sein de ces institutions était peu commun : un jeune chercheur
souhaitant suivre certains cours et séminaires de son choix, tout en accédant à
5 l’ensemble des ressources documentaires, sans toutefois payer les frais d’inscription
(fort élevés au Royaume-Uni en comparaison avec ceux requis dans les universités
françaises). J’ai donc pris l’initiative de prendre directement contact avec les
enseignants dont les cours m’intéressaient.
Je dois admettre que j’ai été très surpris par la rapidité des échanges entrepris
avec certains d’entre eux. Je formulais mes messages toujours de la manière la plus
polie et respectueuse possible, et cela porta apparemment ses fruits, même si le
respect d’un tel formalisme n’était pas toujours observé de leur part, leurs réponses
étant souvent d’emblée cordiales et amicales. C’est un élément qu’il faut noter à
propos des usages universitaires anglo-saxons, il est peu courant qu’un professeur ne
s’adresse à un étudiant autrement que par son prénom. Il faut néanmoins préciser que
cela ne veut toutefois pas dire pour autant que l’on peut se permettre d’être soi-même
aussi peu formel, même si notre interlocuteur de ne l’est absolument pas ! Ce sont des
questions subtiles, voire peut-être superflues, mais il m’a semblé important de
toujours respecter une certaine tenue dans la manière de s’adresser à ces différents
professeurs, car l’admission dans leurs cours était une certaine « faveur » qu’ils
daignaient accorder.
En somme, je fus formellement admis au cours de Cultural Policy du Dr. HyeKyung Lee au King’s College of London, ainsi qu’aux séminaires de Cultural
Porperty and Heritage Law du Dr. Tatianna Flessas, et de Comparative Law: Theory
and Pratice du Dr. Igor Stramignoni à la London School of Economics (LSE).
III – Les questions pratiques majeures : le logement et le financement
À côté des investigations en rapport direct avec l’objet de mes recherches, des
questions pratiques comme le logement ou le financement se sont vite posées. La
dimension pratique de ce semestre à l’étranger est non négligeable, d’autant plus que
la vie à Londres est, comme chacun le sait, toute spécialement onéreuse.
6 A – Le financement
Toute recherche de logement nécessite d’établir en premier chef un budget
approximatif. Sur la base de plusieurs conseils d’amis vivant sur place et de
recherches préliminaires, j’ai établi un budget de 600 euros par mois pour le logement
(toutes charges comprises) et de 500 euros par mois pour le autres commodités,
comme l’alimentation et les transports (environ £100 par mois, ayant prévu de ne pas
vivre plus loin que la zone 2 car la LSE et le King’s College sont situés dans le centre
de Londres, en zone 1). Mon budget mensuel2 s’élevait donc environ à 1100 euros.
Étant déjà bénéficiaire d’une bourse délivrée sur critères sociaux par le
CROUS, il était donc prévu que je sois doté d’une ressource d’environ 450 euros par
mois. Néanmoins, en dépit de certaines raisons conjoncturelles, la délivrance de ces
bourses a été considérablement ralentie pour tous ses attributaires, si bien que le
premier virement de 450 euros sur mon propre compte n’eut lieu que fin décembre
2009.
Par ailleurs, j’ai candidater à la bourse de mobilité de la Région Ile-de-France
ouverte, en principe, à tous les étudiants de Paris 1 devant effectuer un stage ou un
séjour de recherche à l’étranger dans le cadre d’une L3, d’un Master ou d’un
Doctorat. Ma candidature fut rejetée car, comme on me l’avait indiqué la Maison
Internationale de l’université3, il existait nul accord de partenariat ou de quelconque
convention conclue entre Paris 1 et des universités britannique portant sur une
possibilité d’échange d’étudiants. En dépit de toutes mes contestations, la décision de
la commission a été maintenue. Même si l’idée de former un recours contre cette
décision - qui me paraissait toute à fait contestable - m’a traversé l’esprit, j’ai
finalement dû me résoudre à m’en passer, n’ayant eu guère le temps de me consacrer
à une telle entreprise.
En outre, au début du mois de septembre je ne disposais de nulle autre ressource
que celle de ma famille. Ceci a été le point le plus incommodant de ce séjour.
Heureusement toutefois que le cours de la Livre Sterling par rapport à l’Euro était à
2
3
Inutile de préciser davantage que ceci n’était qu’une prévision.
http://www.univ-paris1.fr/universite/campus/maison-internationale/
7 cette période très favorable4, ce qui fut un élément déterminant de l’aspect financier
de mon séjour de recherches.
B – Le logement
Une fois un budget prévisionnel et approximatif déterminé, la tâche fut de
trouver un logement à Londres en zone 1 ou zone 2. Souligner que le prix des loyers à
Londres est particulièrement élevé relève presque du pléonasme. Au regard de mon
expérience personnelle, il s’est avéré que dans une telle tâche, il fallait alors compter
sur une forte « dose de chance », tout en étant tenace pour trouver quelque chose de
(relativement) décent et de (relativement) abordable financièrement.
Plusieurs sites web gratuits sont consacrés aux différentes offres et demandes en
matière de location ou de colocation d’appartement à Londres. Sans doute le plus
célèbre est Gumtree5, car il offre une très large gamme de qualité et sa présentation
est relativement claire. Un autre site est Craiglist6 qui est un site non exclusivement
consacré à Londres et au Royaume-Uni. Malheureusement une certaine vigilance est
requise envers ce site car les fausses annonces et les arnaques y sont nombreuses, j’en
ai fait moi-même l’expérience… Finalement, j’ai pu trouver mon logement via le site
Moveflat7, qui, comme Gumtree, possède une interface assez claire avec son système
de présentation géographique des annonces sur une carte interactive de type Google
Maps8.
J’ai décidé de me rendre à Londres durant quelques jours en septembre, avant
mon départ définitif, dans le but de visiter des appartements à louer. C’est sans aucun
doute le plus précautionneux à faire pour ne pas avoir de mauvaise surprise une fois
arrivée sur place. J’ai donc visité plus d’une dizaine de colocations, dont l’insalubrité
de quelques unes m’a fait fortement douter sur le choix de cette ville pour mon séjour
de recherche. Mais une heure avant le départ de mon train de retour pour Paris, après
ces quelques jours de recherches infructueuses (sous une pluie battante), la dernière
4
Autour de £1 = 1,12 €
www.gumtree.com
6
www.craiglist.org
7
www.moveflat.com
8
maps.google.com
5
8 visite fut la bonne. Il s’agissait d’une colocation dans une petite maison habitée par
une néozélandaise et un français, dans le quartier résidentiel, mais très agréable, de
West Hampstead (ce qui signifiait en matière de transport d’être en zone 2, mais très
proche de la zone 1). Le loyer y étant relativement abordable, j’ai gardé ce logement
durant tout mon séjour et j’en fus pleinement satisfait.
IV – Le séjour
Une fois installé, j’ai pu débuter mes travaux de recherche. Mon programme
était d’abord de poursuivre les divers enseignements dont l’accès m’avait été offert et
qui me semblaient, à première vue, intéressant pour mon sujet, dans deux excellents
établissements universitaires londoniens. Par ailleurs, comme ces séminaires
n’allaient pas occuper tout mon temps, j’ai consacré une grande partie de mon séjour
à l’étude en bibliothèque. Enfin, la grande souplesse de mon emploi du temps, m’a
permis d’assister à certains nombres de conférences fort intéressantes.
A – Le King’s College
Le King’s College of London est une université londonienne instituée par
Charte royale de 1829 du roi George IV et du duc de Wellington. Le Strand campus
est le bâtiment principal de l’université, dont l’entrée donne sur la célèbre avenue
Strand, à deux pas de la Tamise. Le King’s College, au même titre que la LSE ou que
l’University College of London (UCL), fait partie de l’University of London,
fédération londonienne de 19 Colleges et Instituts. Une fois admis dans cette glorieuse
institution, j’ai d’abord du formaliser mon accès aux différents bâtiments, pour
pouvoir ensuite suivre le cours du Dr Lee.
1 – Les questions pratiques telles que l’accès aux différents
bâtiments
La première étape pratique fut l’obtention d’un moyen d’accès aux différents
bâtiments qui pourraient présenter un intérêt pour moi. Cette question n’était à
9 première vue pas évidente, car si j’avais l’accord des différents professeurs pour
assister à leur séminaire tant au King’s College qu’à la LSE d’ailleurs, j’avais jusque
là eu très peu de contacts, voire aucun, avec les services administratifs de ces
établissements. Je me suis rendu au bâtiment principal de l’université le jour du
premier cours de Cultural Policy du Dr. Lee. La question de l’accès fut rapidement
résolue car celui-ci était parfaitement libre.
Si l’entrée du bâtiment principal du King’s College n’était pas soumise à un
contrôle, celle de la bibliothèque l’était. La bibliothèque du King’s College, the
Maughan Library, est un bâtiment magnifique et immense, à l’architecture gothique,
sur Chancery Lane, à deux pas de la Royal Court of Justice. Les ressources y sont
colossales, l’accès à cette bibliothèque présentait ainsi un intérêt tout particulier pour
moi, même si, comme j’ai pu le constater par la suite, la compréhension de la
classification des documents n’y est pas tout à fait aisée. J’ai pu y être admis juste
pour la journée grâce à la lettre d’admission du Dr Lee et au prix de quelques
négociations courtoises avec l’agent de sécurité à l’entrée. En dépit de la sympathie
dudit agent, cette situation était quelque peu précaire, ainsi il apparaissait tout à fait
primordiale de se procurer rapidement un carte d’accès. Or, l’exigence de nombreux
documents administratifs ainsi que la complexité de la procédure à suivre étant donné
mon statut particulier m’ont vite découragé dans cette tâche9. Par conséquent, j’ai
limité ma fréquentation du King’s College à la stricte poursuite du séminaire du Dr
Lee.
2 – Le cours de Cultural Policy du Dr Lee
Ces lectures10 s’échelonnent sur dix semaines par deux heures de cours
hebdomadaires chaque lundi matin. Le cours était dispensé par le Dr Hye-Kyung Lee,
titulaire d’un PhD de l’Université de Warwick, et spécialisé dans les politiques et les
industries culturelles11. Ce cours, destiné aux étudiants de licences (undergraduate)
consistait en la présentation des différents aspects propres aux politiques culturelles
au Royaume-Uni. Il s’agissait d’un cours essentiellement descriptif ; les acteurs
9
Ce découragement se justifie, peut-on dire, par le fait que parallèlement l’administration de LSE s’est
trouvé nettement plus ouverte et flexible vis-à-vis de mes requêtes, comme je vais l’expliquer plus bas.
10
Cours
11
Contact : [email protected]
10 comme les problématiques afférentes au domaine des politiques culturelles y furent
présentés de la manière la plus pédagogique possible. Cette expérience fut très
intéressante car elle fut l’occasion d’apprécier un nouveau système éducatif où la
place de l’autorité est fortement relativisée, au profit d’une plus grande
responsabilisation des étudiants. En revanche, j’exprimerais quelques réserves sur le
contenu même des enseignements, qui ont parfois tendance à occulter certaines
questions dites « théoriques », au nom d’une approche résolument orientée vers le
pragmatisme.
N’ayant jamais poursuivi de cours fondé sur le système britannique tant sur la
forme que sur le fond, cette expérience fut très enrichissante. L’utilisation
systématique du logiciel PowerPoint en support de « la parole du maître », ainsi que
l’absence de plan de cours au profit d’une organisation fondée sur un découpage par
thème furent les deux différences formelles et notables pour l’étudiant bercé depuis de
longues années par le système français que j’étais. Par ailleurs, le contenu des cours
portait notamment sur la description des institutions compétentes en matière de
politique culturelles, ou encore sur des questions socio-économiques comme ledit
phénomène de « marketisation » de la culture.
Avec le recul, ce cours m’a d’abord apporté une vision plus claire de la
dimension institutionnelle de l’intervention des organes publics dans le domaine de la
culture au Royaume-Uni. Cet enseignement m’a également éclairé sur les nombreuses
questions sociologiques et politiques qui se posent ce domaine d’intervention. Si ce
n’était pas un cours qui abordait ce domaine sous un angle strictement juridique, il a
pu me fournir un certain de nombre de références pertinentes en matière de sciences
politiques et sociologiques pour comprendre la matière.
B – LSE
La London School of Economy and Political Science (LSE) se trouve à deux
pas du King’s College, sur Houghton Street. Cette université également prestigieuse a
été fondée en 1895, non pas sur initiative royale, mais par des particuliers, Sidney et
Beatrice Webb, Graham Wallas et George Bernard Shaw, sur la base de donations
11 privées. A la différence du King’s College, j’ai pu assez facilement obtenir l’accès
aux différents bâtiments nécessaires pour mes recherches. C’est l’institution qui m’a
offert le plus de résultats pour mes recherches notamment par la fréquentation assidue
de son extraordinaire bibliothèque.
1 – Les questions pratiques comme l’accès aux différents bâtiments
L’accès au bâtiment dans lequel mes cours se déroulaient a pu se faire grâce à
la lettre d’admission du Dr Tatiana Flessas et de quelques négociations (également)
auprès de l’agent de sécurité. J’ai par la suite réussi à obtenir, grâce à l’appui précieux
du Dr Flessas12 et de son assistant Bradley Bradlow13, une carte d’étudiant m’offrant
l’accès au New Building (celui dans lequel mes cours se déroulaient, sur Lincoln’s
Inn Fields) et à la bibliothèque (sur Portugal Street).
J’ai donc bénéficié d’un statut de visiting student pendant toute la durée de
mon séjour, et même davantage car ma carte s’expirera au mois de décembre
prochain, sans pour autant avoir dépenser un seul penny. L’accès à cette bibliothèque
fut un élément déterminant de mon séjour. Il est important de préciser que la British
Library of Political Science and Economic Science est la plus grande bibliothèque des
sciences sociales du monde, ayant un fond documentaire de quatre millions de
volumes imprimés. Par ailleurs, cette bibliothèque, qui est dotée d’une architecture
ultra moderne et de grands espaces de travail, possède l’inestimable avantage de ne
jamais fermer ses portes, elle est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Toutefois, ne
bénéficiant pas de statut propre d’étudiant de LSE, je ne pouvais rester que jusqu’à
minuit. Ces détails ont une grande importance, car comme ce type de séjour impose
une auto-organisation rigoureuse de son temps, n’ayant aucune personne pour
m’encadrer sur place, l’accès à cette bibliothèque aux horaires pour le moins souples
et aux ressources quasi infinies fut une véritable aubaine.
2 – Les séminaires et les recherches documentaires
12
13
Contact : [email protected]
Contact : [email protected]
12 Le séminaire que j’ai pu poursuivre assidument fut celui de Cultural Property
and Heritage Law portant sur le droit du patrimoine culturel et historique, à partir
d’une approche internationaliste. Il était assuré par le Dr Tatiana Flessas, titulaire
d’un PhD à la LSE, qui concentre ses recherches sur le droit du patrimoine culturel,
mais aussi sur le rapport entre droit et théories sociologiques, ainsi que sur le rapport
entre droit et littérature. Il s’agissait d’un séminaire de deux heures s’inscrivant dans
le cadre d’un programme LLM, ainsi le niveau des étudiants ayant choisi cette option
était largement supérieur à ceux du cours que je suivais au King’s College. Il se
découpait en deux thèmes principaux : Legal Regulation and Case studies pour le
premier semestre (le Fall Term) et Current Issues and Emerging Areas of Practice
pour le second semestre (le Spring Term)14.
Je n’ai pu assister qu’au premier semestre. Le déroulement habituel du
séminaire était souvent ponctué par quelques propos introductifs de l’enseignant sur
les différents cas (le plus fréquemment jurisprudentiels), pour laisser à une discussion
jusqu’à la fin. Il faut reconnaître qu’en dépit de mon niveau correct en anglais, je n’ai
pas pu particulièrement brillé dans la finesse des débats et des arguments déployés sur
des questions juridiques précises et inconnues pour moi. En revanche, j’ai pu, au
cours des différents séminaires, acquérir l’approche critique de la matière que le Dr
Flessas tendait à nous enseigner. Ainsi, ce séminaire fut l’occasion de saisir certaines
problématiques attenantes au droit du patrimoine culturel comme les contradictions
qu’il peut exister entre les textes d’ordres juridiques internes et les textes de droit
international. Cet enseignement dépassait souvent le cadre des questions strictement
juridiques, pour s’intéresser également aux enjeux symboliques et philosophiques
relatifs au patrimoine culturel des États. En somme, ce séminaire était précis et
s’intéressait à un domaine du droit que je n’avais jamais exploré, en cela se fut une
expérience très enrichissante. En revanche, le lien direct avec mes recherches n’était
pas évident, s’intéressant le plus souvent à des problématiques de droit international
privé et parfois de droit international public, mais jamais directement à l’intervention
des organes publics dans la gestion du patrimoine culturel national par exemple.
14
Voir annexe…
13 En parallèle, je suis parvenu à rentrer en contact durant mon séjour avec le Dr
Igor Stramignoni15, en vue de poursuivre son séminaire de Comparative Law. Celui-ci
m’a indiqué quelques ressources documentaires à consulter, dont trois de ses propres
articles16. Il voulait savoir ce que je comprenais de ces différents textes avant de me
permettre d’intégrer son séminaire. La lecture de ces articles fut une tâche très ardue,
d’abord parce que je n’avais jusque là jamais étudié le droit comparé. Par ailleurs, ce
qui redoubla la difficulté de la tâche est que le Dr Stramignoni aborde certaines
problématiques du droit comparé à la lumière de la philosophie du langage, et
notamment des travaux de Martin Heidegger (que j’avais déjà peine à lire en
français). Au terme de plusieurs heures de travail, je lui ai envoyé un mail pour lui
résumer ce que j’avais compris, tout en occultant nullement les points qui me
paraissaient encore obscurs.
Ma courte synthèse, bien qu’incomplète selon moi, parut le convaincre de me
laisser assister à son séminaire. Or, lorsqu’il m’annonça l’horaire et le jour du cours,
je fus au regret de constater qu’il se déroulait en même temps que le séminaire du Dr
Flessas. Mon désarroi fut grand, et l’idée de ne plus suivre les séminaires de Heritage
Law était tout à fait exclue tant le Dr Flessas s’était investie pour me procurer un
accès aux différents locaux de la LSE (comme je l’ai indiqué plus haut). Je n’ai donc
pu assister au séminaire de Comparative Law pour de simples raisons matérielles,
c’est qui fut fort regrettable. En dépit de cela, les efforts déployés dans la
compréhension des travaux du Dr Stramignoni ont permis de m’ouvrir un champ de
réflexion original que je ne soupçonnais guère jusqu’alors, notamment à propos d’une
lecture dite « poétique » du droit comparé.
Enfin, concernant le fruit de mes recherches au sein de la bibliothèque de la LSE,
il fut assez épars. La première raison à cela est que je n’avais aucune méthodologie
précise concernant l’organisation d’un travail de recherche, en dépit d’un seul
séminaire introductif dispensé par le Pr Pfersmann en septembre avant le début de nos
15
Contact : [email protected]
Igor STRAMIGNONI, « The King’s One Too Many Eyes: Language, Thought, and Comparative
Law », Utah Law Review, 2002, n° 2, personne publique 2-35 ; Igor STRAMIGNONI, « Fransesco’s
Devilish Venus: Notations On The Matter Of Legal Space », California Western Law Review, vol. 41,
2004, pp. 147-240 ; Igor STRAMIGNONI, « Meditating Comparisons, or the Question of
Comparative Law», San Diego International Law Journal, 2005, vol. 4, pp. 57-90
16
14 séjours respectifs. L’autre raison est que je fus confronté à la surabondance des
ouvrages que cette bibliothèque offrait. En effet, au sein d’un établissement de cette
ampleur et n’ayant jamais eu à conduire une recherche aussi approfondie sur une telle
durée, le risque d’être désorienté et quelque peu désorganisé est important (pour peu
que l’on soit en plus d’un caractère curieux et que l’on s’aventure dans les dédales de
livres, qui nous paraissent tous autant passionnant les uns que les autres…). Il s’agit là
peut-être de mon plus grand regret à l’égard de l’organisation de ce Master, étant
persuadé qu’avec davantage de précisions méthodologiques antérieures, les
recherches entreprises durant le séjour auraient été très probablement plus
fructueuses.
Mais, il est toutefois possible d’appréhender cette absence de méthodologie
comme une première expérience de recherche enrichissante, dans la mesure où nous
sommes livrés à nous-mêmes dans l’immensité des connaissances que contiennent les
bibliothèques universitaires, et qu’il faut à tout prix en sélectionner les informations
pertinentes. Ainsi, dépourvu de réflexes méthodologiques aiguisés, je parvins tout de
même à cadrer mon sujet (même si celui-ci restait encore trop large). Il fut par
exemple assez clair, qu’au terme des longues heures de lecture de nombreux ouvrages
de sciences politiques et de sociologie sur mon domaine de recherche initial - les
politiques culturelles -, j’ai pu réaliser à quel point le caractère véritablement
scientifique de certains travaux était difficile à identifier. C’est notamment grâce à
cette expérience que je fus convaincu, en fin de séjour seulement, d’axer davantage
mes recherches sur les normes pertinentes pour mon sujet, ce qui restreignit
conséquemment mon champ d’investigation.
C – Autres expériences académiques
L’avantage d’avoir choisi Londres pour poursuivre ce séjour de recherche,
c’est qu’il s’agit d’une ville animée par une activité universitaire intense. En dehors
du King’s College et de la LSE, il existe également un certain nombre
d’établissements de qualité comme l’UCL, le Queen Mary College, ou encore
l’Imperial College. Par conséquent, de nombreux colloques et conférences sont
fréquemment organisés. La meilleure façon d’être au courant de ces évènements est
15 sans doute de s’abonner aux « newsletters » des différentes universités. C’est ce que
je fis avec le King’s College, la LSE et l’UCL.
La première conférence à laquelle j’ai pu assister fut au King’s College le 30
novembre 2009. C’était un événement organisé par le Dr Lee sur le thème : « Urban
Regeneration and Culture ». L’intervenante était Lia Ghilardi, directrice générale de
Noema Ltd17, une société d’étude et de planification en matière de politiques
culturelles. Cette conférence fut particulièrement intéressante car elle présentait
différents cas concrets de mise en place, par des autorités publiques locales, de plans
d’action coordonnant des enjeux à la fois urbanistiques et culturels.
Toujours concernant des questions relatives à la culture, j’ai assisté à un
colloque à la LSE autour du thème : « Who Owns Culture ? ». Cet évènement fut
organisé par le Dr Tiffany Jenkins et se déroula dans le Thai Theatre le 17 novembre.
Les différents intervenants étaient à la fois des universitaires juristes, tels que le Dr
Tatiania Flessas, mais aussi des professionnels du secteur muséal, tel que Dr James
Cuno, directeur de l’Art Institute of Chicago. Il fut notamment question du concept de
patrimoine culturel commun, ou encore du problème de l’acquisition et de la propriété
des musées occidentaux d’œuvres antiques provenant du monde entier. Encore une
fois, il ne fut pas directement question de mon domaine de recherche, mais cette
conférence s’inscrivait en ligne directe avec l’enseignement du Dr Flessas que je
poursuivais.
J’ai également eu l’occasion de me rendre à une conférence organisée par la
LES, le 1er décembre, autour du thème : « The Influence of Leon Duguit on England
and America ». La conférencière était un éminent professeur émérite de droit public
anglais à la LSE, le Pr Carol Harlow. Sans grandes surprises, ce thème n’a pas attiré
un grand nombre d’étudiant. En dépit du nombre restreint que nous étions, la
conférence fut assez animée. Le Professeur Carol Harlow, notamment spécialiste de
droit administratif français, esquissa d’abord le portrait de la pensée de Léon Duguit
et de son influence en France. Par la suite, elle nous exposa les différentes influences
qu’a pu avoir cet auteur dans les systèmes anglo-saxons. Ainsi, elle remarqua
qu’autant le théoricien politique anglais Harold Laski que l’école américaine de
« sociological jurisprudence » née dans les années 60 aux Etats-Unis avec des auteurs
17
www.noema.org.uk
16 tels que Taclott Parsons ou Philip Selznick ont chacun cités à de nombreuses reprises
les travaux de Léon Duguit. C’est l’idée de l’existence de « droit objectif » et celle
d’Etat « au service de la collectivité » qui a suscité un vif intérêt chez les auteurs
anglo-saxons, comme l’a-t-elle très justement souligné dans son exposé. Cette
conférence fut l’occasion de réaliser, certes de manière relativement succincte, que les
travaux de la doctrine française n’étaient pas non seulement ignorés par les auteurs
anglais et américains, mais aussi parfois influents. Toutefois, à ma question
certainement emprunte d’une certaine naïveté, qui était de savoir si « le concept de
service public avait donc aujourd’hui une existence concrète dans le système juridique
anglais », un murmure parcouru la petite assemblée. Le Professeur Harlow,
légèrement amusée, répondit alors que ce n’était pas le cas en l’état actuel du système
britannique, en dépit d’évolutions notables en matière d’intervention étatique depuis
la fin du mandat de John Major… Je fus surpris par cette réponse, m’imaginant que la
doctrine actuelle des « public services » au Royaume-Uni se reposait davantage sur
les théories administrativistes françaises.
En dehors de la LSE et du King’s College, j’eus l’occasion de rencontrer le Pr
Duncan Fairgrieve, notamment membre du British Institute of International and
Comparative Law (BIICL). Celui-ci étant très occupé, me proposa de venir assister à
une conférence qu’il organisait à l’institut sur l’intitulé suivant « A Model Civil Code
for Europe » et de le rencontrer un moment avant pour discuter de mon projet,
conformément à mon souhait. La conférence qui était présidée par le Très Honorable
Lord Justice Rix, Lord Justice of Appeal avait notamment pour invité le Pr Christian
von Bar, qui venait présenter le projet de code civil pour l’Union Européenne qu’il
avait rédigé. Si certaines éminences du monde juridique britannique et européen
étaient donc présentes à cette conférence, le sujet ne me passionna guère, n’ayant pas
de souvenirs suffisamment précis de mes cours de droit civil pour apprécier et
comprendre les enjeux discutés. Ma déception fut double car le Professeur Fairgrieve
m’annonça, quand je vins à l’heure convenue avant la conférence, qu’il était trop
débordé pour me recevoir, et qu’après quelques tentatives vaines pour le revoir après
cet événement, je me suis donc résolu à ne pas recueillir ses conseils concernant ma
recherche.
Enfin, peu avant mon retour en France, j’ai pu assister à une conférence
organisée par l’UCL en hommage à feu le Professeur Jerry Cohen. L’un des
17 intervenants était le Pr Ronald Dworkin. N’étant pas spécialement un fervent adepte
de sa théorie des principes, j’étais simplement curieux d’assister à une conférence
animée par un professeur de cette renommée. Je transmis à cet égard les informations
concernant cet événement à mes camarades qui étaient également à Londres à cette
période. Je fus ainsi accompagné par Mlle Gren et M. Zandi. Le but de cette
conférence était d’inviter des spécialistes de la pensée de Karl Marx, de Robert
Nozick, de John Rawls et de Ronald Dworkin pour souligner le rapport entre les
théories de ces différents auteurs avec les travaux de Jerry Cohen. C’est évidemment
le Pr Dworkin qui aborda le thème « Cohen on Dworkin ». La notoriété de celui-ci fut
à la mesure de la foule d’étudiants qui assista à cet événement. Les différentes
interventions furent néanmoins assez peu concentrées sur la science stricte du droit,
mais davantage sur des phénomènes sociologiques, ce que nous ne fumes pas, mes
camarades et moi-même, en pleine mesure d’apprécier compte tenu de notre manque
de connaissance en la matière.
V – Bilan
Ce séjour à Londres a été une expérience enrichissante à bien des égards. Ce fut
d’abord l’occasion de développer toute l’acuité nécessaire pour mener seul un projet
de recherche dans un pays étranger, « se débrouiller » dans un système avec lequel on
n’est peu familier. Par ailleurs, ce séjour en université m’a initié au système juridique
britannique, et aussi à la façon dont le droit est enseigné dans ce pays qui diffère
grandement avec le modèle français.
En revanche, si mes recherches en bibliothèque m’ont permis de m’intéresser à de
multiples domaines, aussi bien en matière de théorie générale du droit qu’en sciences
politiques, leur utilité est toutefois mitigée aujourd’hui, à l’heure où j’écrit mon
mémoire. Comme je l’ai indiqué dans ce rapport, n’ayant pas une maîtrise suffisante
de la méthodologie requise pour un tel exercice, je dirais que je me suis trop dispersé
et que l’apport de mes recherches à Londres pour mon projet final de recherche est
relativement limité. À l’inverse, il est tout à fait possible de retourner cette critique en
soulignant que sans cette expérience je n’aurais probablement pas eu le recul
18 nécessaire pour prendre conscience des véritables enjeux juridiques de ma recherche,
en éludant toutes les problématiques extra juridiques si aisément rattachables à mon
sujet, mais non pertinentes au regard d’un exercice scientifique digne de ce nom. Au
final, je suis allé à Londres avec certaines certitudes sur mon projet de recherche, et je
suis revenu avec de doutes, ce qui me semble essentiel au stade de l’entreprise d’un
travail de réflexion. « Être dans la doute, c’est déjà être résolu » disait William
Shakespeare.
À côté des remarques sur les acquis académiques et documentaires que j’ai pu
recueillir lors de mon séjour à Londres, il faut noter que cette expérience m’a
grandement apporté sur le plan personnel. N’ayant jamais vécu sur une longue durée
hors de mon foyer familial d’une part, et en dehors de Paris d’autre part, ce semestre
fut l’occasion d’être confronté à des situations inhabituelles et formatrices pour moi.
Ainsi, plus qu’un séjour de recherche, cette expérience fut une étape importante de ma
vie, tant sur le plan personnel que sur le plan universitaire. C’est donc la raison pour
laquelle j’envisage de retourner étudier et travailler à Londres l’an prochain, afin
d’approfondir mes connaissances en matière d’institutions culturelles avec un Master
à l’Université Goldsmiths spécialisées en la matière, et de faire un stage en cabinet
d’avocat pour me familiariser avec le système juridique britannique.
19 

Documents pareils