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L’Encéphale (2013) 39, S134-S138 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP États mixtes. Évolution des classiÀcations Mixed states: Evolution of classiÀcations D. Pringueya,*, F. Cherikha, B. Giordanaa, E. Fakrab, D. Dassac, M. Cermolacceb, R. Belzeauxb, M. Maurelb, J.-M. Azorinb aClinique de psychiatrie et de psychologie médicale, CHU Pasteur, 06002 Nice Cedex, France psychiatrie adultes – pavillon Solaris, Hôpital Sainte-Marguerite, 13274 Marseille Cedex 09, France cPôle de psychiatrie centre, Hôpital de La Conception, boulevard Baille, 13006 Marseille, France bSHU MOTS CLÉS États mixtes ; Nosologie ; Diagnostic ; Structure KEYWORDS Mixed States; Nosology; Résumé La position nosologique des états mixtes a suivi le cours des modes classiÀcatoires en psychiatrie, les étapes de l’invention de la clinique, des progrès dans l’organisation des soins et notamment des découvertes de la psychopharmacologie. La constatation clinique d’un mélange de symptômes ressortant d’états cliniques habituellement opposés est ancienne. Dans les années 1970, une spéciÀcation syndromique arrêtant les principales combinaisons symptomatiques de cet assortiment incongru ne parvenant pas à stabiliser ce concept nosologique, une critériologie plus stricte était proposée. S’avérant trop restrictive, une ouverture dimensionnelle tente de répondre aux exigences d’une pragmatique de la nosologie validant l’utilité du système des classes. Cette alternance entre rigueur de la catégorisation et retour vers une possibilité critériologique plus souple témoigne de la recherche du plus juste équilibre entre nosologie et diagnostic. La déÀnition des états mixtes est mieux déterminée par leur sévérité clinique et pronostique, leur gravité liée au risque de suicide, leur moindre réponse thérapeutique, et l’importance de leurs comorbidités psychiatriques : anxiété, labilité affective émotionnelle, alcoolisation. Pour compenser l’insufÀsance des déÀnitions catégorielles et mieux rendre compte des problèmes cliniques de terrain, les nouvelles déÀnitions complètent la critériologie d’aspects dimensionnels, prenant notamment en compte le tempérament. © L’Encéphale, Paris, 2013. Tous droits réservés. Summary The nosological position of mixed states has followed the course of classifying methods in psychiatry, the steps of the invention of the clinic, progress in the organization of care, including the discoveries of psychopharmacology. The clinical observation of a mixture of symptoms emerging from usually opposite clinical conditions is classical. In the 70s, a syndromic speciÀcation Àxed the main symptom combinations but that incongruous assortment failed to stabilize the nosological concept. Then stricter criteriology was *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Pringuey). © L’Encéphale, Paris, 2013. Tous droits réservés. États mixtes. Évolution des classiÀcations Diagnosis; Structure S135 proposed. To be too restrictive, a consensus operates a dimensional opening that attempts to meet the pragmatic requirements of nosology validating the usefulness of the class system. This alternation between rigor of categorization and return to a more Áexible criteriological option reÁects the search for the right balance between nosology and diagnosis. The deÀnition of mixed states is best determined by their clinical and prognostic severity, related to the risk of suicide, their lower therapeutic response, the importance of their psychiatric comorbidities, anxiety, emotional lability, alcohol abuse. Trying to compensate for the lack of categorical deÀnitions and better reÁecting the clinical Àeld problems, new deÀnitions complement criteriology with dimensional aspects, particularly taking into account temperaments. © L’Encéphale, Paris, 2013. All rights reserved. L’évolution des classiÀcations en matière d’états mixtes a pour l’essentiel suivi le cours des modes classiÀcatoires en psychiatrie, l’histoire de la clinique et de la thérapeutique dans la discipline, histoire comportant les grandes étapes de l’invention de la clinique, de la découverte de la psychopharmacologie ainsi que des progrès de l’organisation des soins et de la psychiatrie biologique. Nous évoquerons ici le départ depuis la psychose-maniaque dépressive vers les types de la maladie bipolaire sans élargir aux problématiques des relations possibles à la démence précoce, à la schizophrénie et aux troubles psychotiques. La question centrale est à l’utilité conÀrmée des conventions classiÀcatoires, et l’histoire des classiÀcations successives en fut largement tributaire. Pragmatique de la nosologie Les classiÀcations en psychiatrie se sont données pour objectif central, en l’absence de critères étiologiques paracliniques incontournables, de tenter de répondre aux exigences d’une pragmatique de la nosologie [1], dont la pertinence tient à l’utilité du système des classes en usage, soit sa capacité à assurer simultanément le plus grand nombre de fonctions : descriptive, clinique, pronostique, thérapeutique, épidémiologique, administrative, médico-légale etc., et ceci en sachant l’imperfection de principe des solutions proposées mais en maximisant leur intérêt fonctionnel. Cette évolution a marqué pour les états mixtes comme pour les différentes catégories psychiatriques au moins 4 temps : un début très ancien comportant une simple description symptomatique où l’on constate ici la possibilité d’une association de symptômes habituellement ressortant d’états cliniques habituellement opposés (Arétée de Cappadoce IIIe ac, J. Falret 1830 qui aurait proposé le vocable d’« état mixte ») [2]. Au début du XXe siècle, l’observation clinique plus standardisée suggère l’intérêt d’une spéciÀcation syndromique arrêtant les combinaisons les plus fréquentes pour certaines associations symptomatiques (W. Griesinger, E. Kraepelin [3]). Cet effort fut suivi du choix d’une critériologie progressivement plus stricte (les DSM, la CIM) [4] parce que destiné à une recherche plus ambitieuse, mais ces conventions se sont assez vite montrées restrictives [5] et insufÀsamment opérationnelles [6]. Cela a tout récemment motivé la décision d’une ouverture dimensionnelle (DSM 5) [7] que sans doute la CIM XI retiendra. Cette ouverture dimensionnelle est en fait appelée par la psychopathologie dès les années 1980, quand P. Berner à Vienne voit dans l’état mixte l’expression d’une possible opposition entre émotion et humeur [8]. Le principe se retrouve dans le repérage clinique possible d’éléments dépressifs au sein d’un tableau maniaque sous divers aspects : avec au moins un symptôme du pôle thymique opposé pour H. S. Akiskal, 3 symptômes pour l’équipe de Cincinatti, possiblement associés avec une Hamilton depression supérieure à 10 et une SADS à 8 (A. C. Swann, 2013) [5], à partir de 2 sur 5 symptômes choisis à Pise et San Diego, voire à la survenue d’un épisode chez une personne manifestant un tempérament opposé à la teneur affective de l’épisode. Le statut de l’état mixte se complexiÀe progressivement au proÀt d’un repérage symptomatique plus précis. Des symptômes aux dimensions Le système classiÀcatoire a évolué des symptômes et de leur agencement de plus en plus complexe aux dimensions [5,7]. Établi par nos anciens depuis les tableaux cliniques les plus bruyants les pathologies les plus sévères, le regroupement de traits prévalents en syndromes standards tentait de répondre à la nécessité progressivement plus exigeante de précision au plan diagnostique, pronostique thérapeutique. D’où l’importance accrue des caractérisations évolutives, du repérage des situations d’apparition, de l’évolution des épisodes francs, de la notiÀcation des aspects de récurrence, de l’association à risque de troubles du comportement, d’accidents somatiques, de suicide et d’antécédents thymiques ou psychiatriques notables. L’état mixte maniaque s’est tôt caractérisé par sa gravité par rapport à la manie pure [2,5]. Son diagnostic ressortant d’une assez grande diversité nosologique a été soumis à des S136 critériologies différentes, recevant des déÀnitions larges ou restreintes, relevant de plusieurs conceptions opposant souvent le catégoriel et le dimensionnel. Cette pathologie sévère dans son expression clinique s’est tôt singularisée par la fréquence des symptômes psychotiques, par sa durée plus longue que l’accès « pur », par des rechutes plus précoces, par son haut risque suicidaire et par la fréquence des comorbidités, notamment avec abus de substance dont l’alcool, abus dont l’expression symptomatique pouvait masquer le fond thymique pathologique. Les études portant sur la dépression bipolaire ont été plus tardives mais occupent aujourd’hui le devant de la scène. Dans les deux cas, il existe deux possibilités d’approcher le phénotype selon que l’on se situe du point de vue de la nosologie ou de la typologie [9]. La nosologie se fonde sur la symptomatique et forme catégories, distinctions et classes, domaines qui peuvent chacun assumer l’exigence psychométrique de Àdélité, indice rassurant de stabilité. Mais la clinique fonctionne depuis le point de vue orthogonal de la typologie, qui impose un continuum porté par des dimensions, et propose un proÀl ressortant d’un spectre dont la qualité est surtout la validité ou la pertinence. La recherche d’un équilibre entre solidité de la Àdélité et souplesse de la validité semble avoir marqué les principales étapes de cette évolution, et particulièrement dans cette situation hybride de la clinique. La bipolaire est à la manie Le point de départ de la catégorisation de la bipolaire est à la manie [2] où très tôt l’on distingue deux catégories en couples antinomiques : joyeuse versus destructive (Arétée de Cappadoce), que l’on a aussi dit hilarante versus furieuse, pure versus mixte. Ces deux types pathologiques comportent chez E. Kraepelin deux expressions différenciées, opposant la manie typique euphorique-pure à la manie dysphorique que les nosographes modernes dénommeront mixte-dépressive, psychotique délirante, hostile, délirante destructive, etc. [3]. Ceci forme une première bipolarité au sein même de la manie, moments clés de la bipolaire. Mais cette opposition reÁète en réalité un mélange qui justiÀe l’appellation mixte. Selon le modèle « EPIMAN » (Akiskal-Swann-Azorin [10-11]), la manie apparaît résulter d’une combinatoire associant autour d’un noyau central « désinhibition-irritabilité » plusieurs dimensions suggérant une différenciation qui forme quatre types : GLAD euphorique, SAD dépressive, MAD psychotique et BAD hostile. Cette hétérogénéité se retrouve dans l’étude EMBLEM qui, au travers d’analyses en Classes latentes sur plusieurs milliers de sujets, identiÀe trois classes : la manie typique pour deux tiers, psychotique pour un quart et duale (addicte) un peu plus de 10 % [12]. Une caractérisation factorielle de l’état mixte, dans l’étude symptomatique d’épisodes bipolaires aigus, objective D. Pringuey, et al. une structure pentafactorielle identiÀant les dimensions : psychose, euphorie, mixte (associant anxiété-hyperactivité et absence de ralentissement, idées de suicide, prescription d’antidépresseurs, polarité dépressive prédominante, tempérament anxieux), dysphorie et dépression, conÀrmant l’intérêt de l’approche dimensionnelle valorisant des secteurs hétérogènes à la lignée thymique telles l’anxiété ou l’impulsivité [13]. État mixte, une pathologie sévère L’épisode mixte est plus grave, plus long, comporte plus d’altérations fonctionnelles et présente plus d’antécédents mixtes et de rechutes. Il contient plus de comorbidités « abus de substance », un plus fort risque de suicide. L’intervalle libre est plus bref [5,7,11]. La dépression mixte, plus fréquente comme premier épisode, est plus sévère ; l’épisode est plus long, plus sévère. L’évolution comporte plus de symptômes résiduels inter-épisodes, de récurrences, de cycles rapides, d’épisodes mixtes, de symptômes psychotiques incongruents à l’humeur, de tentatives de suicide et d’abus d’alcool. L’état maniaque mixte s’accompagne d’anxiété, d’une instabilité affective prolongée et d’une perplexité émotionnelle et comporte plus souvent des symptômes psychotiques et un comportement désorganisé. Son approche thérapeutique est complexe ajoutant à une réponse pharmacologique modeste la nécessité de combinaisons médicamenteuses et un risque de virage de l’humeur. L’enjeu diagnostique reste considérable. Mieux connaître sa clinique et son potentiel évolutif, c’est anticiper rechutes et complications, et limiter l’addition des comorbidités. Il convient de s’adresser aussi aux éléments du tempérament qui présente des traits dépressifs, anxieux irritables, cyclothymes ou hyperthymes. Son pronostic est à l’abus de substance, à la suicidalité. La thérapeutique vise la correction de l’épisode, la surveillance de possibles virages de l’humeur et la mise en place de stratégies préventives combinées. Nosologie et diagnostic, ou le combat entre recherche et pratique L’histoire de la classiÀcation clinique est complexe et montre au moins que l’exercice de la nosologie, en la mettant à l’épreuve du réel, l’affaiblit et motive son aménagement régulier [9]. Après la prolifération des systèmes classiÀcatoires dans les années 1970-1980, on a pu assister à leur raréfaction et à une simpliÀcation assez critiquée de leurs principes, en particulier omettant les variantes mineures subsyndromiques, la part Soft de la problématique. Puis une stabilisation des compromis d’écoles ajustant assez habilement CIM et DSM. Est-ce le résultat de validations empiriques États mixtes. Évolution des classiÀcations ou plutôt le signe d’un déclin que l’on veut rattraper ? Que nous promet l’optimisation dimensionnelle du DSM-5 ? Question liminaire : un accord diagnostique entre cliniciens et chercheurs est-il possible dans notre discipline quand nous ne disposons guère de validation objective irréductible de nos choix, notamment au plan paraclinique ? On pourrait de fait rapporter cette difÀculté diversement aux nombreuses imperfections des modalités de classiÀcation, au caractère peu utile des systèmes trop complexes, à leur inefÀcacité en pratique, à la déception persistante devant les difÀcultés de Àdélité diagnostique, voire à une certaine lassitude. Pour les seules innovations du DSM par exemple, on peut s’interroger sur l’occultation généralisée des fameux axes, axes IV et V bien sûr, et surtout l’axe II et douter même de l’efÀcacité de son format modernisé en DSM-5. Pour ce seul axe II, on est étonné de la constance du souci athéorique d’ignorer ses variantes mineures, portant sur l’effet possible des troubles de la personnalité, voire de variables tempéramentales désormais mieux connues. En fait, d’une façon plus générale, on peut se demander si un accord diagnostique entre cliniciens et chercheurs est possible, même s’il est souhaitable et probablement assez nécessaire [9]. Parce que tout oppose nosologie et diagnostic (Tableau 1). La situation de départ : ici recherche théorique dans le champ nosologique et là clinique routinière, dans celui du diagnostic. L’objectif : ici la validation d’une hypothèse S137 scientiÀque et là un objectif principalement thérapeutique. Le classement : ici un découpage de la totalité du champ psychiatrique en unités nosologiques (avec comme outil le scalpel) et là l’affectation d’un individu donné à une classe nosologique (par guidage toujours imparfait). Son principe : ici la distinction et la différenciation la plus précise possible des entités et là l’ajustement plus ou moins approximatif à l’une d’elles. Symptôme et/ou structure La différence grammaticale du pluriel nosologique à la singularité diagnostique se fait surtout à sa base, sur le matériel de base [9] : ici le symptôme et à un degré de plus le syndrome ou la maladie, et là ce que l’on pourrait appeler la structure – le principe organisateur, l’âme au sens grec – et qui serait la composante synthétique du diagnostic, la saisie d’une forme globale (Tableau 2). La structure est nonsymptomatique, extrasymptomatique, présymptomatique et même transsymptomatique. C’est dans le regard, dans la poignée de main, dans la voix que se porte le diagnostic. Miracle du diagnostic pour M. A. Schwartz et O. P. Wiggins [14] ; il se fait dans les symptômes, souvent dans l’un d’eux. On a montré que cette saisie s’effectue dans plus de 50 % des cas dans les premières minutes de l’entretien, que le diagnostic se maintient dans plus de 75 % des cas à Tableau 1. Distinction Nosologie/Diagnostic. Position Nosologie Diagnostic Situation Recherche Clinique Objectif Validation d’une hypothèse Thérapeutique d’un patient Classement Découpage du champ en unités nosologiques Affectation d’un individu à une classe Principe Distinction différentiation Ajustement par approximation Tableau 2. Distinction Catégories/Dimensions. Matériel Symptôme Structure Démarche Analytique Formelle Modèle Inférentiel Iconique Méthode Critères Discrimination Stéréotypes F. incomplètes F. mixtes, atypiques F. limites Qualité Clarté de l’énoncé Netteté de l’image Domaine Catégories Dimensions S138 son terme et reconnaît une bien meilleure concordance interévaluateur que celle résultant d’une longue observation et d’une procédure logique théorique qui se ferait en trois étapes : recueil des symptômes, comparaison aux modèles types et choix diagnostique. Cette distinction entre symptôme et structure s’afÀrme dans la pratique [9] (Tableau 2). Dans la démarche cognitive du praticien : ici analytique, là formelle. Dans la méthode où, à l’établissement par la recherche de critères descriptifs différenciateurs, la clinique oppose des formes incomplètes ou atypiques, à la précision des discriminations, la description des formes mixtes qui refont surface dans la notion de comorbidité, à l’élaboration des stéréotypes s’oppose l’abondance des formes limites. Dans sa portée qualitative, ici il s’agit de la clarté de l’énoncé, en mode littéral, là il est plutôt question de la netteté de l’image, le mode est ici de type « iconique ». Au Ànal, on a affaire en fait à deux modèles de nature totalement différente, ici inférentiel et catégoriel, là iconique et dimensionnel. Cet espace de la différence est à notre avis la place réservée de la sémiotique psychopathologique. Mais les modernes lui concèdent dorénavant une importance légitime en autorisant la possibilité de « colorer » un agencement symptomatique qui semble proche de l’un des prototypes nosologiques les mieux connus par des aspects dimensionnels, capables de surmonter les recommandations standards réservées aux prototypes et d’optimiser la prise en charge sous les différentes approches de la thérapeutique. Conclusion Un tel retour dimensionnel imposé par la clinique tient aussi aux difficultés de validation opérationnelle des catégories et aux exigences liées aux règles de distinction. Une équilibration par des dimensions, la qualiÀcation par « spéciÀeurs » et la prise en compte des conditions tempéramentales [15] convergent vers une solution conforme à la pragmatique de la nosologie de longue date appelée par les méthodologistes. Il semble bien que les données de terrain aient motivé dans ce sens les choix des nouvelles modalités diagnostiques du DSM-5 qui sont néanmoins appelées à faire leur preuve [7]. D. Pringuey, et al. Liens d’intérêts Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt pour cet article. Références [1] Panzetta AF. Toward a scientiÀc psychiatric nosology. Conceptual and pragmatic issues. Arch Gen Psychiatry 1974; 30:154-61. [2] Marneros M. Origin and development of concept of bipolar mixed states. J Affec Disord 2001;67:229-40. [3] Akiskal HS, Benazzi F. Validating Kraepelin’s two types of depressive mixed states: «depression with Áight of ideas» and «excited depression». World J Biol Psychiatry 2004;5:107-13. [4] Himmelhoch JM, Mulla D, Neil JF, et al. Incidence and signiÀcance of mixed affective states in a bipolar population. Arch Gen Psychiatry 1976;33:1062-6. [5] Swan AC, Lafer B, Perugi G, et al. 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