OUTILS expo ABC poupées 2011_fiches de salle adultes

Transcription

OUTILS expo ABC poupées 2011_fiches de salle adultes
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H… comme
histoire !
M… comme
matériaux !
De la figurine
à la poupée moderne
Figures représentant un être humain avant
de s’affirmer uniquement comme jouet, les
poupées ont une histoire millénaire et des
fonctions multiples.
Façonnées en pierre, en os, en terre ou en
métal, mais aussi sans doute en bois,
feuillage, tissu… : les matériaux les plus
divers ont servi à créer des figures
anthropomorphes et ce dès la Préhistoire.
Ont-elles servi d’ex-voto, de supports pour
signifier, remercier, enseigner, amuser,
effrayer.. ? Notre connaissance est limitée,
sans compter que seuls les matériaux
résistants ont subsisté. De surcroît,
l’utilisation par des enfants n’a pas toujours
facilité leur conservation.
Aussi, les poupées modernes destinées aux
adultes, à des fins notamment de collection
sont naturellement mieux conservées.
Objet artisanal ou industriel, banal ou
précieux, affectif, décoratif, éducatif… les
formes et les usages des poupées n’ont cessé
de se renouveler.
Le mot poupée
Le mot poupée vient du latin classique puppa,
qui signifie « petite fille » et « figure humaine
servant de jouet ».
Dès les 14e et 15e siècles, le mot est associé à
la fonction de jouet et de « décoration », ou
désigne soit de façon figurée et péjorative une
« femme enfantine » soit un « mannequin sur
lequel on présente des chapeaux, des
vêtements ». Les poupées de mode sont déjà
une réalité…
Sources : Les poupées, une historie millénaire, éd. La Martinière,
Paris, 1998 et Dictionnaire historique de la langue française, Alain
Rey, éd. Le Robert, 1992
Les matériaux utilisés pour les poupées
évoluent naturellement avec le temps, au gré
des goûts et des innovations. En voici
quelques exemples.
BOIS. Aux 17e-18e siècles, on fabriquait
particulièrement en Angleterre des poupées
en bois (pin), matériau peu couteux,
recouvertes d’une couche de plâtre et d’un
verni.
PAPIER. On les appelle « poupées de
composition » et elles sont courantes à la fin
du 18e et au 19e siècle : elles sont fabriquées
par moulage à partir d’une pâte à bois ou de
pâte à papier, auxquelles pouvaient s’ajouter
chiffons, pain, coquille d’œuf, cendre d’os…
suivant les fabricants. Les poupées sont
enduites, colorées puis vernies.
CIRE. Les poupées en cire se développent
essentiellement au 19e siècle et jusque dans
la 1ère moitié du 20e siècle. La cire d’abeille
est fondue dans un moule pour réaliser la tête
et éventuellement les membres, le reste du
corps étant en principe constitué de tissu.
PORCELAINE. Poupées de porcelaine
ou « biscuit » (pour une double cuisson biscuit), elles apparaissent au 19e siècle en
Allemagne puis en Angleterre et en France.
Elles ont selon les modèles la tête moulée
avec le haut du buste ou simplement une tête
mobile, avec une chevelure moulée ou une
perruque.
PLASTIQUE. L’essor et l’ère moderne de
la poupée naît réellement avec l’apparition des
matières plastiques, dans les années 1940.
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B… comme
Barbie !
L… comme
Lilli !
La naissance de Barbie
Barbie est lancée il y a un peu plus
de 50 ans, en 1959.
Au cours d’un voyage en Europe, Ruth
Handler, co-fondatrice de la société
Mattel, découvre avec curiosité Lilli Bild.
C’est une poupée allemande née quelques
années plus tôt dans le journal Bild Zeitung
et qu’elle adapte au marché américain.
Sa fille Barbara et son fils Kenneth lui
inspirent les noms de Barbie et de
Ken…
Aussi, cette poupée blonde au sourire
radieux remporte un succès immédiat et
suscite chez les fabricants français, à son
arrivée en 1963, de vives réactions…
Barbie et la mode
Avec le temps, son visage et son corps sont
plusieurs fois modifiés pour s'adapter aux
goûts de chaque génération.
À l’origine, son corps en vinyle est de couleur
chair très pâle, presque blanchâtre, les
cheveux blonds ou bruns coiffés en queuede-cheval avec une frange bouclée et le
maquillage marqué (voir Barbie n° 4
présentée en vitrine). Les traits de Lilli Bild
sont encore là…
Teints de peau ou couleurs des yeux, tenues
vestimentaires ne vont cesser ensuite
d’évoluer. Sa garde-robe, les accessoires et
les personnages qui l’entourent se
développent pour lui « donner vie ».
Barbie est aussi bien une poupée princesse
qu’une figure qui s’émancipe en élargissant
ses activités lorsqu’elle devient sportive,
pilote ou médecin…tous les ingrédients sont
là pour nourrir les rêves de petites filles.
Du dessin
à la poupée
Lilli Bild est née dans un journal
allemand en 1952, le Bild Zeitung.
Cette simple petite figure de papier
devient trois ans plus tard la première
poupée-mannequin moderne.
Au début, dans l'esprit de ses
créateurs, Lilli ne s'adresse pas
vraiment aux enfants. Il s'agit plutôt
d'une pin-up sexy, visant une clientèle
d'adultes et plus particulièrement
masculine. Dans le catalogue
d'origine, le petit modèle peut même
s'accrocher sur le rétroviseur intérieur
d'une voiture.
Le visage de Lilli
Elle est fabriquée en plastique dur,
avec un teint bronzé et en deux
tailles différentes : 18 ou 29 cm. Son
visage au maquillage sophistiqué
(yeux en amande peints en noir,
bouche très rouge) est encadré d’une
belle chevelure blonde, coiffée d’une
queue-de-cheval et d’une mèche
caractéristiques. La poupée est en
partie articulée et mobile, mais la
taille reste fixe. Sa garde-robe
compte près d’une centaine de
tenues.
Entre 1955 et 1961, 100 000
exemplaires sont vendus en
Allemagne et en Europe. Elle s'exporte
très peu aux Etats-Unis et disparaît à
l’arrivée de Barbie.
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F… comme
féminité !
M… comme
mannequin !
Du fantasme au jouet
La poupée de mode
« Poupée femme pour femme poupée : Barbie
est une caricature de la femme nécessaire à
la petite fille qui, avec elle, va rêver de se
transformer en grande séductrice.
Le fantasme, en effet, fait partie de la nature
« enfantine » ; ce n’est pas le jouet qui crée le
fantasme, mais bien le fantasme qui crée le
jouet. »
« Aux yeux de l’enfant, la poupée Barbie ne
peut être qu’un jouet, toute la portée
symbolique de cette icône lui étant
inabordable ».
Les poupées mannequins sont les
héritières des poupées de mode, en
usage depuis plusieurs siècles et en
particulier depuis le Premier Empire.
Elles représentent une femme adulte,
avec des caractéristiques esthétiques
idéalisées selon les codes de la
beauté de l’époque. Elles sont
conçues de manière à souligner les
éléments qui illustrent la silhouette
féminine (buste épanoui, taille très
fine et hanches robustes au 19e) et à
recevoir facilement une garde-robe
miniature.
Certaines sont habillées par de
grandes maisons de couture et
véhiculent la mode en vigueur.
Construction féminine
« Lorsque la parole est donnée aux
professionnels de l’enfance (…), les avis
sont convergents : au regard de leurs
pratiques professionnelles, s’agissant de la
poupée Barbie, ils se prononcent sur
l’utilité et la nécessité de cet objet ludique
dans la construction de l’identité de la
fillette. »
« (…) la poupée Barbie n’est autre qu’une
caricature de la femme, nécessaire à un
moment de la vie. Cette Barbie est
outrancière comme les maquillages que les
petites filles se font ou se faisaient en
subtilisant en catimini les rouges à lèvres
et autres vernis de leurs mamans. »
« Barbie est un support dont l’enfant a
besoin à cet âge tendre. Toutes les petites
filles, très jeunes, jouent à la femme. »
Extraits de Barbie, poupée totem, Entre mère et fille, lien ou rupture ?
Marie Françoise Hanquez-Maincent, Paris, éd. Autrement, 1998
L’essor de la
poupée mannequin
Ce type de poupée s’est développé à
l’échelle industrielle à la fin des
années 1950. Il s’agit de reproduire
les proportions réalistes mais
stéréotypées de la femme adulte de
cette époque. C’est une poupée
d’identification et non plus de
maternage.
Les poupées sont conçues pour être
habillées et déshabillées avec des
vêtements de mode. Leur fabrication
est souvent relayée ou lancée par des
revues féminines, qui font paraître,
comme par exemplaire Modes &
Travaux des patrons permettant
d’enrichir la garde-robe de la poupée.
Elles sont vendues à l’origine comme
jouets ou directement comme objets
de collection.
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B… comme
Bella !
S… comme
séries !
Bella est un fabricant de poupée français
qui débute son activité en 1946.
Tressy, Cathy, Leslie… font la renommée
de l’entreprise qui compte dans les années
1960 plus de 600 employés, sans compter
les 150 personnes qui confectionnent les
vêtements à domicile. En 1965, près de
700 poupées sortent chaque jour de
l’usine, dont certaines qui peuvent
marcher ou parler.
L’entreprise ferme définitivement ses
portes en 1984, après une reprise en 1982
par le fabricant Berchet.
Fabrication
Les premières poupées Bella sont d’abord
réalisées en carton, ramolli, moulé, séché
puis peint pour les phases de finition.
L’apparition des matières plastiques et du
vinyle révolutionne les procédés : la poupée
est conçue par moulage, gagnant en solidité
et en nombre d’exemplaires.
Quelques caractéristiques
CHEVEUX. Bella lance une innovation
marquante en mettant en place le principe
des cheveux rétractables ! Un bouton
placé sur le ventre la poupée permet
d’allonger ses cheveux et une clef placée
dans son dos permet de les raccourcir.
YEUX. Dans les années 1960, le
fabricant introduit le principe des « yeux
suiveurs » : la poupée donne l'impression
d'avoir les pupilles fixées sur soi lorsqu’on
la bouge de gauche à droite. Mais il s’agit
d’un effet d'optique créé par un demiglobe de plastique placé sur l'iris et la
pupille.
Tressy, Cathie,
Betsie, Leslie, Jerry…
TRESSY. Après le rachat de
licence auprès d’un fabricant
américain, Bella lance Tressy, en
1965. Comme la plupart des poupées
que développera la compagnie, ses
cheveux sont rétractables à volonté.
Elle mesure 30 cm, possède
d’innombrables tenues et son succès
se maintiendra jusqu’au début des
années 1980, période de déclin de
l’entreprise.
CATHIE. Née en 1967, avec une
taille variant entre 45 à 50 cm, elle
sera proposée selon plusieurs
versions (jambes raides, jambes
pliantes…), avec comme Tressy un
atout de poids : une mèche de
cheveux rétractable et une garde
robe impressionnante renouvelée
chaque année. Cathie a deux
grandes sœurs : BETSIE et LESLIE,
crées entre 1967 et 1969.
JERRY. Petit ami de Cathie, Jerry
est fabriqué de 1972 à 1975. Il
mesure 49 cm, et sa chevelure sera
alternativement blonde ou brune
selon les versions. Comme les autres
poupées, il a sa propre garde-robe.
a.b.c...
G… comme
GéGé !
L'entreprise GéGé est créée en 1933 par
Germain Giroud (1911-1991) à côté de
Montbrison, dans la Loire et va
constituer la plus grande entreprise
française de jouets à la fin des années
1950.
L'entreprise est d'abord spécialisée dans
les poupées de salon. Elle connait une
réussite exceptionnelle à la fin des
années 1960, avec l’utilisation des
matières plastiques. Elle emploie alors
plus de 1000 personnes et diversifie sa
production en fabriquant également
dînettes, jouets mécaniques, modèles
réduits, voitures électriques, poupées
marcheuses, petits trains…
Autre particularité du fabricant, les
poupées GéGé sont habillées par l’épouse
de Germain Giroud qui imagine et met en
œuvre elle-même la garde-robe des
poupées.
MILY. Née en 1964 et mesurant 30 cm,
Mily a le buste mobile par rapport au
bassin, lui permettant de multiples
positions. Elle a un mari nommé JACKY et
une petite sœur nommée BABY.
DOLLY. Superbe poupée au buste
mobile de 52 cm, Dolly apparait en
1968. Son frère se nomme GILLES et son
fiancé ÉRIC. Son visage se caractérise
par un nez court, une bouche souriant
très légèrement, lui donnant cet air
farouche et mystérieux si typique de la
marque.

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