TAMANRASSET — Carte Michelin n° 415) - pli 5

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TAMANRASSET — Carte Michelin n° 415) - pli 5
TAMANRASSET
— Carte Michelin n° 415) - pli 5 - Schéma p. 158.
Tamanrasset, qui n'était au début de ce siècle qu'un minuscule centre de cultures targui au vo s nage d'une source, a vu sa renommée s'étendre à la terre entière depuis le séjour qu'y fit le Père
Charles de Foucauld et son martyre. Son importance économique a connu un développement analogue car elle est la seule localité que l'on rencontre dans la traversée du Sahara, le long
des 1.594 km qui séparent In-Salah d'Agadès.
Située sur un plateau que limitent, à l'horizon, Jes sommets du Hoggar, Tarn, comme l'appellent
tous les Sahariens, est une toute petite ville moderne d'une belle couleur violacée et rouge-orangé.
Ses larges rues, plantées d'éthels, sont bordées de maisons aux architectures originales.
Les couchers de soleil de Tamanrasset sont célèbres. Alors, les ombres s'allongent sur le plateau,
les maisons de la ville et les sommets voisins s'embrasent et revêtent des couleurs insoupçonnables.
Brusquement une nuit sereine, calme et reposante, fraîche à cause de l'altitude de 1.395 m., bleutée, s'empare de tout le massif et l'oreille, attentive, perçoit alors aux alentours, jusqu'à une heure
avancée, les manifestations de la vie targuie.
L'ERMITE ET LE SOLDAT
Les noms de Charles de Foucauld et de Laperrine, liés d'une amitié profonde, sont devenus inséparables de l'idée de grand désert et de pacification coloniale française.
CHARLES DE JÉSUS, VICOMTE DE FOUCAULD
Une jeunesse mouvementée. — Né à Strasbourg en 1858 d'une vieille famille chrétienne, Charles
de Foucauld (1) tombe orphelin dès son plus jeune âge. Elevé par un de ses oncles, il entre à St-Cyr,
puis à l'École de Cavalerie de Saumur. Une crise d'adolescence orageuse et passionnée étouffe en
lui toute vie religieuse et son inconduite notoire lui vaut de sévères observations de ses chefs.
En mai 1881, il participe à une campagne de 8 mois dans le Sud Oranais où il se révèle un soldat et un chef de grande classe. Cette nouvelle vie éveille en lui le goût des grandes explorations
pour lesquelles Livingstone et Stanley venaient de passionner l'univers. Les cités interdites du
Maroc sont là, à sa portée, et le 10 juin 1883, de Foucauld, déguisé en juif Nord-Africain, quitte
Alger. Au cours de l'audacieux voyage d'un an qu'il relatera plus tard dans sa «Reconnaissance au
Maroc », il parcourt 3.000 km dans un pays jusqu'alors inconnu et fait, sans le savoir, son apprentissage d'ascétisme.
De retour à Paris, Charles de Foucauld connaît l'abbé Uvelin, vicaire à l'église de St-Augustin,
et subit une seconde crise religieuse provoquée sans doute par le spectacle de la foi des populations musulmanes rencontrées au Maroc. La fin d'octobre 1886 voit sa conversion.
Le Bénédictin. — Charles de Foucauld s'efforce alors de modeler sa vie sur celle de Jésus-Christ,
et de l'imiter dans son humilité. Il se retire à la trappe de Notre-Dame des Neiges, puis à celle de
Cheikhlé, dans le Proche-Orient, puis à Nazareth. Il est ordonné prêtre à Viviers en 1901.
Il se dirige alors vers Beni-Abbès (p. 154) à la porte du Maroc où il espère toujours entrer, mais
cette joie ne lui sera pas accordée. Brusquement, il apprend que les Touareg du Hoggar viennent
de faire leur soumission. C'est pour l'homme de Dieu un monde mystérieux et jusqu'alors interdit
qui vient de s'ouvrir. Sur une suggestion de son ami Laperrine, il part pour vivre au milieu de ce
peuple, l'un des plus pauvres du monde.
L'Ermite du Hoggar. — Après avoir parcouru le Hoggar, il arrive à Tamanrasset en août 1905.
Ce n'était alors qu'un « arrem » d'une vingtaine de huttes disséminées dans le lit de l'oued. Il se
construit un premier ermitage de dimensions exiguës (2 m, 75 X 1 m, 75) qu'il devra remplacer en
1910, par celui qui existe encore au Sud de l'oued. Au cours de cette même année il se construit,
sur le plateau de l'Assekrem, un autre ermitage pour passer l'été, dans un site exceptionnel dont la
beauté impressionnante favorisait ses méditations.
Au Hoggar, Charles de Foucauld poursuit son travail intellectuel de bénédictin. Afin de pouvoir
être d'un plus grand secours aux Touareg qui lui rendent visite, il apprend leur langue. Il écrit le
premier dictionnaire français-tamahaq et recueille plus de 6.000 vers des poésies touareg traditionnelles.
Le Martyre. — Le Père Charles de Foucauld devait connaître le martyre le 1" décembre 1916.
Au cours de la guerre de 1914, le Hoggar était resté très calme. Mais les troubles qui se firent jour
en Tripolitaine avaient été à l'origine d'un soulèvement de la tribu des Senoussites. Les Méharistes
touareg étant partis châtier les auteurs de razzias dans le Sud Marocain, le Hoggar se trouvait à
peu près vide de troupes.
Les dissidents senoussites apparurent à Tamanrasset le 1" décembre à la tombée de la nuit. Ils
recrutèrent pour leur coup de main un cultivateur nommé El-Madani. Ce dernier appela le Père
hors du bordj qu'il avait fait élever pour abriter éventuellement les habitants du village et dans
lequel il conservait quelques armes dans ce but.
Aussitôt saisi, on lui attache les mains derrière le dos et on le laisse à genoux sur l'étroit terreplein qui sépare la porte de son muret de protection. Tout à coup une des sentinelles donne
l'alarme en annonçant la venue des militaires de Fort Motylinsky. Les Senoussites se portent en
hâte vers le lieu d'où proviennent ces appels en laissant un gardien près du «Marabout chrétien ».
Une fusillade éclate. Le gardien approche alors le canon de son fusil de la tête du Père de Foucauld et fait feu.
LE GÉNÉRAL HENRI LAPERRINE
Commandant Supérieur des Territoires Sahariens, Laperrine (2) avait, comme Charles de Foucauld
étudié aux écoles de St-Cyr, et de Saumur, puis participé à la campagne dans le Sud Oranais en
1881. C'est au cours de cette campagne que les deux hommes s'étaient connus et liés d'une amitié
qui sut résister à 20 ans de séparation.
Après huit ans passés en Afrique Noire, le capitaine Laperrine est muté aux Spahis sahariens de
Ghardaïa. En 1901, son autorité s'étend à tout le Sahara. Pour mettre fin aux razzias, il crée les
« Compagnies sahariennes » recrutées chez les insoumis de la veille, nomades et pillards, errant
sans fin dans l'immensité du désert. Les relevés géographiques s'opèrent toujours plus avant dans
les zones jusque là dangereuses, des puits sont creusés.
(11 - Pour plus de détails, « Charles de Faixe.....e" eiq;cirateur du Maroc, ermite au Sahara n par
R. Bazin (Pion - Paris).
(2) - Pour plus de détails, lire, « Laperrine »par L Lehr.rata (éd. Encyclopédie de l'Empire fronçais - Paris).
— 163 —
TAMANRASSET (suite).
La guerre de 1914 le surprend en France où il avait été muté 4 ans plus tôt. Mais Lyautey ramène
ce grand saharien dans le désert dont les populations étaient sur le point de se soulever. En deux
ans Laperrine remet toutes les tribus sur la voie de la fidélité. Au début de l'année 1920, il a préparé lui-même la première grande liaison aérienne de l'Algérie au Soudan. Et le 18 février 1920,
quelques heures après son envol de Tamanrasset, son avion doit faire un atterrissage forcé
en plein Tanezrouft. Laperrine blessé mourra le 5 mars près de son appareil.
Le 26 avril 1920, son corps était ramené à Tamanrasset, auprès de celui de l'ermite du Hoggar,
son grand ami.
CURIOSITÉS
Bordj du Père de Foucauld. — C'est devant le mur Sud de ce bordj que le Père de Foucauld
fut assassiné en 1916. Construit sous sa direction, il est au point de vue architectural d'inspiration
marocaine et rappelle les ksour du Haut-Atlas. Ses modestes bâtiments entourent une cour centrale.
A droite, en entrant, on remarque la chapelle très émouvante dans sa simplicité.
Devant l'autel, sur un sol sablonneux, quelques tabourets constituent tout le mobilier de cet
oratoire. Les poutrelles de troncs de palmiers qui supportent le toit ont limité le développement en
largeur de la chapelle. Autour de la cour centrale se répartissent quelques pièces sur lesquelles un
chemin de ronde permet de faire le guet et d'avoir une vue d'ensemble du village.
A droite de l'entrée du bord j, on remarque le point d'impact de la balle qui massacra l'ermite
du Sahara. Sa situation dans la muraille s'explique par un ricochet du projectile sur une pierre.
A côté du bordj, un monument réunit dans un même souvenir la mémôire de Charles de Foucauld et celle du général Laperrine, les deux grands héros de la pacification saharienne. Tout près
de ce monument, remarquer la tombe où fut inhumé le Père.
Ermitage du Père de Foucauld. — Prendre la piste d'In-Guezzam, 200 m. environ au Sud de
l'oued, une allée bordée d'éthels, à droite, conduit à une humble communauté dont l'une des
cases, surmontée d'une petite croix est l'ermitage que Charles de Foucauld se construisit en 1910.
Il comprend une pièce et une chapelle minuscules d'une émouvante austérité.
I LE HOGGAR ** I
Isolé du reste du monde par les immenses déserts qui l'entourent de toute part, le Hoggar (1)
apparaît comme un gigantesque ensemble de sommets connu des Arabes sous le nom de Koudia et
des Touareg sous celui d'Atakor-N'Ahaggar. C'est un puissant massif granitique dénudé et noir qui
appartient au socle primaire du continent africain. Affecté dès les âges les plus reculés par un
large bombement de l'écorce terrestre, ce socle s'est craquelé de fractures discontinues et s'est
entouré des contreforts des Tassili. Sur ce piédestal ancien, démantelé par l'érosion, et au hasard
des fissures, se sont élevés de puissants appareils volcaniques aux formes les plus variées larges
tables de basalte correspondant à des coulées anciennes, dômes de trachyte, cônes d'éruption dont
ne subsistent parfois que la cheminée ou de minces pitons de phonolithe, sombre hérissement d'aiguilles au milieu desquelles le plateau de l'Assekrem est une exception.
Entre ces montagnes, des lits d'oueds, la plupart du temps à sec, vont se perdre dans les plaines
sablonneuses connues sous le nom de Tanezrouft à l'Ouest et de Ténéré à l'Est. Dans ces vallées où
souffle un vent souvent froid, parfois chargé de sable, de rares pâturages sahariens offrent aux troupeaux de chèvres, de dromadaires, ou aux bandes de mouflons, leur maigre végétation de graminées.
LA VIE TARGUIE
Les hommes bleus. — La haute silhouette voilée des Touareg (sing. Targui) (2), popularisée
par le cinéma et la photographie, est devenue comme le symbole de la vie targuie. Au nombre de
5.000 environ, ils représentent à peu près la moitié de la population du Hoggar et du Tassili N'Ajjer,
l'autre moitié étant constituée par des Haratine, hommes libres, négroïdes, mais de classe sociale inférieure qui sont peut-être les autochtones du Sahara, asservis dès l'Antiquité par des envahisseurs blancs.
Par leurs origines, les Touareg se rattachent aux premiers groupements humains de l'Afrique du
Nord. Ils forment une race, très attachée à ses traditions, qui vit depuis de nombreux siècles
repliée sur elle-même. Coiffés d'un « chèche », longue écharpe qu'ils enroulent avec le plus grand
soin autour de leur tête, les Touareg ont le bas du visage couvert du « litham », voile qui masque
leur bouche et les protège d'une manière efficace contre les vents de sable, tout en empêchant le
mauvais esprit de pénétrer dans leur corps. Les femmes, vivant généralement sous la tente, ne portent pas de litham et ne se voilent pas le visage.
Les amples cotonnades violines, bleues et noires, dont les Touareg se vêtent, déteignent sur leur
peau et la colorent, justifiant ainsi leur appellation d'hommes bleus. Cette couleur bleue, un peu
grasse adhère à leur corps qu'ils ne lavent jamais et le protège contre les effets de la sécheresse
de l'air.
Une société féodale. — Les Touareg se reconnaissent un chef suprême l'Aménokal, qu ils élisent parmi les nobles de leur race. Les nobles, anciens guerriers nomades, étendaient leur influence
du Soudan à l'Atlas saharien. Les razzias (pillage de ksour ou de caravanes), le commerce du sel,
de l'or, des plumes d'autruche et des esclaves, étaient leurs principales ressources avant la pacification française du Sahara et le développement des liaisons automobiles à travers ce désert. Leur
souverain mépris du travail les a réduits à une pauvreté presque totale et certains d'entre eux ont
trouvé dans les compagnies de Méharistes la vie nomade et militaire qui correspond à leurs goûts
ancestraux. Leurs vassaux élèvent pour eux quelques troupeaux de chèvres et de dromadaires.
Les Touareg font cultiver leurs « arrems » ou minuscules jardins par des Haratine et des descendants d'anciens eclaves venus du Touat, du Tidikelt ou du Soudan. Un peu de blé, de mil, quelques
tomates, quelques légumes et raisins constituent toute leur récolte. Dans ce pays, grand comme la
France, où la rudesse de l'hiver interdit la culture du palmier dattier, il n'existe que 54 centres de
cultures dont ln-Amguel est l'un des principaux.
(I) - Pour plus de détails, lire « Le Hoggar » par Cl. Blanguernon (éd. Arthaud - Grenoble).
(2) - Pour plus de détails, lire « Les Touaregs du Hoggar » par H. Lhote (éd. Payot - Paris) et
« Hoggar, Touareg derniers seigneurs » par J. Malaurie (éd. F. Nathan - Paris ; nombreuses photographies).
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La femme targuie jouit d'une autonomie, d'une liberté d'allure et de moeurs que peuvent lui
envier les femmes des autres pays musulmans. Assez grande, au visage fin et régulier, elle choisit
elle-même son mari et prononce le divorce quand elle le désire. Elle reçoit les hommages de ses
soupirants dans de vraies cours d'amour rappelant celles du moyen âge chrétien, c'est l'Ahal, où
alternent des poésies, des chants et des mélodies exécutées sur de primitifs violons monocordes.
La langue des Touareg, le tamahaq au Hoggar ou tamacheq au Soudan, est l'un des rares dialectes d'origine berbère qui s'écrive. Ses caractères, le o Tifinar », présentent l'originalité de pouvoir se succéder dans n'importe quel sens de droite à gauche, de bas en haut ou inversement.
VISITE
Une excursion dans le Hoggar est le complément indispensable d'un séjour à Tamanrasset. Les
touristes qui le pourront, ne manqueront pas de faire la « Méharée » organisée par le T.C. F. (renreignements et tarifs aux bureaux du T. C. F. Alger, 1, rue Lacépède, 1' 330.08, ou à Tamanrasset)
ou de demander sur place des guides capables de les diriger dans le massif. Les autres feront en
voiture, l'excursion du plateau de l'Assekrem.
Excursion au Plateau de l'Assekrem*** : grandioses paysages volcaniques. 194 km en
auto AR par une piste de montagne bien tracée, plus 2 h. 1/2 à pied AR. Une journée entière est
nécessaire pour faire cette excursion. Emporter 2 repas froids par personne et une quantité suffisante de boisson, plus une réserve d'eau pour la voiture.
Au départ de Tamanrasset, la piste parcourt d'abord, vers le Nord-Est, la haute plaine sablonneuse de l'oued Sersouf, dominée au Nord par le Tedesi et la puissante masse de l'Isekram, au
Sud par la lourde table de l'Hadriane, l'ensemble des pointements de l'adrar Haggarhène et de
l'Adaouda. Elle passe ensuite au pied de l'aiguille élancée de flharen.
Au km 15, avant un lacet à gauche au pied d'une rampe assez forte, s'ouvre à gauche le petit
carton pittoresque d'Im-Laoulaouen (1/2 h. à pied AR). C'est un point d'eau permanent encore
connu sous le nom de grandes gueltas »,
La piste se poursuit au pied d'autres pointements volcaniques, Ahouanante, Guetouf, Kloukel ;
puis empruntant le lit de l'oued In-Dalèdje atteint les abords de l'Akar-Akar gigantesque volcan en
ruines, dont la cheminée démantelée par les explosions et les éléments atmosphériques mesure plusieurs kilomètres de circonférence et rappelle par sa forme une puissante forteresse dont le cinéma
a fait le château mystérieux d'Antinéa, héroïne de l'Atlantide. Plus au Nord, la piste devient très
tourmentée, sinueuse, coupée de très fortes rampes, elle parcourt le paysage minéral d'un massif
volcanique vide de toute vie.
(voir fin du texte page suivante.)
t
ARAK, IN-SALAH
Piste en construction vers
HIRAFOK,
PLATEAU DE
Tahatf L'ASSEKREM
3000
2'28
Ermitage
18004-
Itnadoucene
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2709
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HOGGAR
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1'5 km
Légende p.8
(
/N-GUEZZAIN, AGADES
— 165 —
TAMANRASSET (fin).
Au km 75 s'embranche, à droite, la piste vers Hirafok (achèvement prévu pour 1957; elle permettra de faire un circuit en automobile dans le Hoggar et de regagner la piste impériale aux environs d'In-Amguel). A partir de là, la piste s'élève en une montée très forte et très sinueuse, passant au pied des impressionnantes aiguilles de Tezoudi et du Trident. Elle conduit à un refuge de
montagne près duquel on laissera la voiture. En face de ce refuge, un sentier en lacets s'élève sur
les pentes abruptes du plateau de l'Assekrem (2 h. à pied AR).
In Borian
Hadeou, Tidjema ne Séouanane (As Saouinan)
ln-Tarain
• Tezouai\Trident
. Anferdjan
A ssekensas Oui
Taridalt
A ka -Akar
Panorama pris du plateau de l'Assekrem.
Du plateau de l'Assekrem, où une table d'orientation a été dressée, se révèle un panorama***
féérique sur le massif du Hoggar. Vers l'Est, on remarque au loin, l'Imadouzène et l'adrar In-Taraïn
aux formes tabulaires; au premier plan, les pitons et les aiguilles de Tezoucii, du Trident et de
Séouanane, les plus connues de l'Atakor, plus loin les dents de Tidiemaïne et à l'horizon le Hadéou
conique et le plateau de l'Inferdjan ; au Sud, au-delà du massif de pierraille qui s'élève au premier plan, on voit les dômes de l'Oul, les aiguilles du Taridalt, l'In-Borian et, au loin, la masse de
l'Akar-Akar. Plus à droite, l'Adrar Haggarhène, le Kokaï, le Kétouf, le Tafedjé ; à l'Ouest on reconnaît le Taessa, l'ensemble du massif de I'llamane dont le point culminant, à 2.800 m., domine un
cirque grandiose et le Tahat dont le sommet caractéristique, en forme de bosse de dromadaire,
est, avec ses 3.000 m. d'altitude, le plus haut sommet du Hoggar.
En regard de ce panorama grandiose s'élève l'ermitage de montagne, où le Père de Foucauld se
retira, de juillet à décembre 1911 et en juillet 1914.
TIMIMOUN * —
Carte Michelin n°
-
pli 4 - Schéma p. 161.
Avec ses clochetons, ses balustrades ajourées, ses pignons d'argile, Timimoun apparaît comme
une ville pittoresque dont les architectures rouge vif, aux allures très soudanaises, font, avec les
dunes de l'erg, aux reflets roses, le vert sombre des palmes et le blanc éblouissant de la sebkra qui s'étend au pied de la falaise, un tableau magnifique.
r
h
CURIOSITÉS
Palmeraie*. — Elle est située au pied de la falaise qui borde Timimoun à l'Est. Quitter la place
Laperrine vers le Nord, 700 m. plus loin, prendre à gauche une piste bien tracée qui descend dans l'une des rues de la palmeraie bordée de murettes d'argile rouge. A mi-pente les murs
disparaissent peu à peu et on circule au milieu des palmiers-dattiers, des jardins de légumes, des carrés
E
te
de blé, d'orge et de fèves. Avant d'atteindre la sebkra, prendre à gauche le long des séguias
remplies d'eau ruisselante amenée ici par des foggaras (voir p. 167). La piste franchit ces séguias
par de petits dos d'âne; puis poursuit son parcours dans ce frais paysage. Prendre à gauche une
rue large, bordée de murs, en forte montée, sablonneuse, qui rejoint le bord de la falaise.
d,
Maison du commandant Audoin Dubreuil. — Elle a appartenu au héros de la première traversée du Sahara en automobile (p. 150). Située sur le rebord de la falaise, elle domine l'ensemble
de la palmeraie, de la sebkra et des dunes. De sa terrasse, agréable vue* sur tout cet ensemble.
de
m
re
Minaret du bord] militaire. — S'adresser à l'Annexe. Un chaouch indique l'escalier à prendre.
Du haut de cette tour, on jouit d'une bonne vue sur l'ensemble de Timimoun : la place Laperrine,
avec ses maisons rouges aux architectures originales et son ancien marché aux esclaves, huttes
rondes, seulement recouvertes d'un toit de feuillage supporté par des rondins de bois; le ksar et
les terrasses de la ville indigène, puis la palmeraie, les dunes et l'immensité du désert.
Cr
Ksour des Ouled-Nour-Bouyahia. — 6 km en auto AR ; au Sud de Timimoun ; environ 1 h.
Quitter Timimoun par la piste de Charouïn et de Beni-Abbès. Au km 3, laisser la voiture au pied
d'une dune caillouteuse qui borde la piste à droite.
Du haut de cette dune, on jouit d'une vue* sur les vieux ksour des Ouled-Nour-Bouyahia à
droite, et des Ouled-Nour-Bou-Allal à gauche. Ces vieux ksour rouge sombre et rouge orangé,
enfouis dans leurs palmeraies forment un tableau coloré.
LE GOURARA **
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Circuit touristique du Gourara** : 58 km en auto AR - environ 3 h. — A effectuer de préférence le matin. Ce circuit permet de voir une quinzaine de ksour pittoresques, groupant environ
36.000 habitants, et magnifiquement situés, au pied de la falaise rouge sang et, tout contre, leurs dE
petites palmeraies. Ce sont les célèbres palmeraies du Gourara qui s'étendent sur les pentes domi- en
nant le fond salin de la sebkra. Les ksour veillent sur les palmiers et les jardins et abritent les ré- pi
pr
cottes de dattes, de figues, de raisins, d'amandes et de grenades. Au départ de Timimoun, la piste passe entre deux entonnoirs entourés de margelles d'une ligne
te
de foggara qu'elle coupe à angle droit.
siç
Alamellal. — Curieux petit ksar auprès de sa palmeraie. — 166 —