Così fan tutte - Opéra national du Rhin
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Così fan tutte - Opéra national du Rhin
Così fan tutte Wolfgang Amadeus Mozart Dramma giocoso en deux actes Livret de Lorenzo Da Ponte Créé le 26 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne 2009-2010 Dossier pédagogique Département jeune public En deux mots Sont-elles, comme le dit le titre de l’opéra, « toutes les mêmes » ? La tentation est grande de répondre par le vieil adage « loin des yeux, loin du cœur ». Ces messieurs, qui semblent mener le jeu, ne ressortiront pas indemnes de cette mise à l’épreuve de la fidélité. Production Direction musicale Ottavio Dantone Mise en scène David McVicar Décors Yannis Thavoris Lumières Paule Constable Costumes Tanya McCallin Mouvements Leah Hausman Distribution Fiordiligi, Dame de Ferrare et sœur de Dorabella Jacquelyn Wagner, soprano Dorabella, Dame de Ferrare et sœur de Fiordiligi Stephanie Houtzeel, soprano Despina, leur femme de chambre Hendrickje Van Kerckhove, soprano Ferrando, officier, amant de Dorabella Sébastien Droy, ténor Guglielmo, officier, amant de Fiordiligi Johannes Weisser, basse Don Alfonso, vieux philosophe Peter Savidge, basse Soldats, serviteurs, mariniers invités à la noce Gens du peuple Chœurs de l’Opéra national du Rhin strasbourg Opéra ve 11 décembre 20 h lu 14 décembre 20 h me 16 décembre 20 h lu 21 décembre 20 h me 23 décembre 20 h ve 26 décembre 17 h MULHOUSE La Filature ve 8 janvier 20 h di 10 janvier 15 h Conférence d’André Tubeuf « Le font-elles vraiment toutes ? » Strasbourg Opéra je 10 décembre 18 h 30 Entrée libre Orchestre symphonique de Mulhouse Éditions Bärenreiter Production de l’Opéra national du Rhin © ONR Saison 2005-2006 Alain Kaiser Langue : italien surtitré en français et en allemand Durée approximative : 3 h 40 Conseillé à partir de 10 ans : élémentaire, collège et lycée L’argument Acte I Dans un café napolitain, fin du XVIIIe siècle Deux jeunes officiers, Ferrando et Guglielmo, discutent avec le vieux Don Alfonso qui leur soutient que leurs fiancées leur sont infidèles – comme toutes les femmes. Il va leur prouver ses dires en une journée. À la demeure des deux sœurs, Fiordiligi et Dorabella Fiancées à Ferrando et Guglielmo, elles chantent leur amour pour leurs fiancés lorsque Don Alfonso apparaît. Ce dernier est, soi-disant, chargé de les avertir qu’ils ont été appelés au service actif. Les deux hommes arrivent. C’est la séparation douloureuse. Don Alfonso reste alors seul avec les deux femmes, à fomenter ses intrigues. Arrive Despina, la bonne. Ses maîtresses se lamentent. Elle les incite à prendre du bon temps, partant du principe qu’eux n’hésiteront pas à le faire. Les deux jeunes filles se retirent. Don Alfonso, de retour dans la place, va corrompre Despina et s’en faire une alliée pour ses projets. Il fait entrer Ferrando et Guglielmo déguisés en Albanais qui vont entreprendre chacun la fiancée de l’autre. Les deux jeunes femmes résistent vaillamment et clament leur amour pour les deux hommes partis à la guerre. Don Alfonso n’en reste pas là. Il renvoie les Albanais chez ces dames et leur fait prétendre avoir de désespoir absorbé de l’arsenic. Après avoir expliqué aux deux sœurs que les deux hommes mourront sans le secours d’un docteur, Don Alfonso revient avec un docteur qui n’est autre que Despina déguisée, qui les soigne. Revenant à eux, les deux hommes crient de nouveau leur amour mais les deux sœurs restent de marbre... enfin presque. Acte II Despina tente de convaincre ses maîtresses de s’adonner au jeu de l’amour. Fiordiligi et Dorabella acquiescent et vont entreprendre les deux Albanais transis. Dorabella choisit Guglielmo et Fiordiligi porte sa préférence sur Ferrando. Les couples se forment, aidés par Don Alfonso et Despina et chacun va son chemin dans le jardin. Dorabella cède vite, donnant à son amant une miniature offerte à son départ par son fiancé, alors que Fiordiligi revient seule, ayant refusé les avances du jeune Albanais. Lorsque les trois hommes se retrouvent, Guglielmo est triomphant et Ferrando désespéré. Voici les trois femmes ensemble : Despina félicite Dorabella qui a déjà succombé aux avances de son amant, Fiordiligi refuse toujours de se laisser tenter et s’habille en soldat pour rejoindre son fiancé sur le front. Ferrando survient et la presse à tel point qu’elle finit par céder. Guglielmo, qui observait la scène, caché avec Don Alfonso, est au désespoir. Ferrando est fier de lui. Don Alfonso leur conseille d’épouser les deux jeunes filles. Despina annonce que ses maîtresses sont prêtes à épouser les Albanais. Le mariage s’organise. Don Alfonso fait entrer le notaire, à nouveau Despina déguisée, pour dresser les contrats de mariage. À peine la cérémonie se termine-t-elle qu’on entend au loin le chœur des soldats. Les deux jeunes femmes se cachent. Les deux hommes réaparaissent dans leurs habits de soldats. Don Alfonso sort devant Ferrando les contrats de mariage, obligeant Dorabella et Fiordiligi à avouer toute l’affaire. Les amants se marient finalement, et les six héros terminent en choeur sur la morale suivante : « Heureux l’homme qui sait accepter le bon comme le mauvais. » Le parti pris de la mise en scène La révélation du monstre David McVicar situe sa mise en scène dans un monde ancré entre fantasme et réalité, dans les années 1890. Quelque part entre Capri et Naples, l’histoire se passe dans une villa perchée sur la mer, symbole d’une société réelle et en même temps représentative d’un monde plus large. « J’ai souhaité situer l’action à la fin du XIXe siècle, à une époque où la femme est encore surveillée, prisonnière, contenue dans un monde néanmoins en train de se défaire, sur le point d’exploser », explique le metteur en scène. Le décor témoigne du jeu entre plusieurs niveaux de protection et d’exposition aux éléments, et permet de créer des espaces différents. En fond de scène, deux rochers peints symbolisent les deux femmes de l’histoire. Le jardin est un endroit magique de cette mise en scène. Il contient toutes les émotions clefs de l’œuvre, telle la forêt chez Shakespeare, où tout ce que l’on porte de monstrueux en soi se révèle. Le jardin de Così est un jardin fait de cactus méditerranéens, qui ne cessent de grandir, de devenir massifs au fil de l’histoire, au fur et à mesure que celle-ci se complique, jusqu’à devenir une forêt très dense. Parallèlement, un tulle noir est introduit sur scène, l’environnement s’assombrit peu à peu. La mise en scène révèle à la fin de l’histoire une innocence définitivement perdue, une situation d’ironie extrême, où l’on ne sait plus qui est avec qui. En fond de scène apparaît alors une peinture de rochers explosés,ultime symbole d’un monde disloqué. Mélanie Aron - 2005 © 2005-2006 ONR Alain Kaiser Così : une histoire vraie ? Così fan tutte fut commandé à Mozart par l’empereur Joseph II. On raconte que l’histoire est inspirée d’un incident réel dont on parlait beaucoup à Vienne à l’époque. Deux jeunes hommes, sûrs de la fidélité des deux sœurs à qui ils sont fiancés, font un pari avec un vieux célibataire de leurs amis qui ne donne pas cher de la fidélité féminine. Selon ses indications, ils se déguisent et font chacun la cour à la fiancée de l’autre après s’être assurés de la complicité de la soubrette Despina. Les deux sœurs ne résistent pas longtemps à leurs avances, mais au moment du mariage, les jeunes gens disparaissent pour aller revêtir leur uniforme et reviennent confondre les sœurs inconstantes... L’intrigue est un peu mince, mais c’est l’une des plus nettes qu’ait écrites Da Ponte. La symétrie de la distribution – deux couples d’amoureux et une paire de cyniques avisés – alliée à la symétrie de la construction du livret a permis à Mozart de composer une partition incomparable. Il était alors au sommet de sa créativité. Même si l’idée de départ est bien peu consistante, la musique qui l’habille suggère bien plus que la comédie apparente sur laquelle repose l’opéra : elle dévoile l’amertume des cœurs au-delà de cette plaisanterie qui a été trop loin et prend parfois un tour sérieux. Huit mesures lentes introduisent la brève ouverture, avant l’apparition du thème Così fan tutte. Le reste est rapide, jusqu’à la reprise du motif central, juste avant la fin. Source : Opéra de Dijon Così proche de la Commedia dell’Arte ? Littéralement « Comédie de l’Art », elle trouve ses origines au XVIe siècle. Jouée par les comédiens appelés « Comici dell’Arte » (littéralement comédiens de l’Art), ils constituent une troupe dans laquelle on retrouve les personnages spécifiques : Arlecchino, Colombina, Brighella, Pantalone, Il Dottor, Il Capitan, Méneghino, Scaramuccia, Tartaglia, Stenterello, Orazio et Léandro, et Pulcinella. À chaque personnage une personnalité propre, un costume et, pour la plupart, un masque spécifique. Arlequin est certainement le plus célèbre. C’est un serviteur qui se plait à inventer sans cesse des farces mais il cumule également fainéantise, vol, entêtement, et peut-être bien la bêtise. C’est l’amoureux attitré de Colombine, mais il est toujours prêt à d’autres aventures. Son masque est celui d’un chat à moustaches, son costume est composé d’un assemblage hétéroclite de pièces de tissus de différentes couleurs et de Spatola, son légendaire bâton. Colombina est, comme Arlecchino, au service de Pantalone. Elle prend soin de sa fille Isabelle et de sa maison. Éternellement amoureuse d’Arlecchino, elle se refuse néanmoins à lui. Le personnage d’Arlequin Pulcinella, en français Polichinelle, avec une bosse devant et une verrue sur le nez, mange ses spaghettis dans un pot de chambre et avec les mains. Il est fourbe,peureux, voleur et batailleur. Le vieux Pantalone est le grand patron : celui de Pulcinella, d’Arlecchino et de Colombina. Le commerçant est avare et il peste contre tous et contre tout. Il tente en vain de se faire aimer par toutes les jouvencelles en se faisant passer pour plus jeune qu’il est et de se faire reconnaître par toute la populace. Chacun tient ici son rôle précis et n’en démord pas. Le tout est ponctué de bastonnades. Le bâton a lui aussi son rôle dans la Commedia. Le personnage de Pulcinella C’est la politique ou un fait divers qui inspire les scènes de ce genre. La parole, la pantomime, les acrobaties et la chanson servent de support au jeu des comédiens. L’improvisation et les échanges avec le public sont courants, l’objectif étant d’enrichir le divertissement. Ces troupes de comédiens parcoururent toute l’Europe. Ils sont une source d’inspiration pour de nombreux hommes de théâtre, dont Molière. Ils sont les ancêtres des clowns et ont certainement déteint sur le jeu de Charlie Chaplin… Le récitatif dans Così Le récitatif est le moment où, dans une partition, le texte prend le dessus sur la musique. L’accompagnement est assez discret et le chanteur adopte une diction proche du langage parlé. Ce « recitar cantando » (réciter en chantant) est à l’origine de l’opéra. Il peut être accompagné par un continuo (clavecin avec ou sans violoncelle) appelé récitatif sec ou par tout l’orchestre, c’est le récitatif accompagné. En l’occurrence, dans Così, il s’agit de récitatifs secs. Wolfgang Amadeus Mozart Enfant prodige – il commence à composer à l’âge de six ans –, Mozart fut, malgré sa brève existence, un des compositeurs les plus prolifiques de l’histoire de la musique. Dans le domaine lyrique, après des œuvres de jeunesse (La Finta semplice, Mitridate re di Ponto, Lucio Silla, La Finta giardiniera, etc.), Mozart affirme véritablement sa personnalité avec Idomeneo (1781). L’Enlèvement au sérail, l’année suivante, marque l’achèvement de son indépendance et le début des chefs-d’œuvre de la maturité : Les Noces de Figaro en 1786, Così fan tutte en 1789, La Flûte enchantée et La Clémence de Titus en 1791. Lorenzo da Ponte Lorenzo Da Ponte a été le librettiste de Mozart pour Les Noces de Figaro, Don Giovanni et Così fan tutte. Après une jeunesse tumultueuse « donjuanesque », Lorenzo Da Ponte se réfugie à Vienne après avoir été chassé de Venise en 1779 pour adultère. En 1783, il est nommé poète officiel des théâtres impériaux, et se consacre à la poésie ainsi qu’à la rédaction de livrets d’opéras, pour Salieri et Martin Soler notamment. Son travail le fait voyager d’une ville à l’autre, dont Londres puis New York, dernière étape d’une vie marquée par les scandales et les intrigues. La production David McVicar Mise en scène Ottavio Dantone direction musicale Il travaille dans les principales maisons d’opéra en Europe et aux États-Unis ainsi qu’en Nouvelle-Zélande et signe notamment les mises en scène de La Bohème, Carmen et Giulio Cesare à Glyndebourne, Salomé, Le Nozze di Figaro, Faust, Die Zauberflöte, Rigoletto au Royal Opera House Covent Garden, La Clemenza di Tito (nominée pour deux Olivier Awards en 2006), Tosca, Alcina, Agrippina à l’English National Opera, The Turn of The Screw à l’ENO et au Kirov, The Rape of Lucretia à l’ENO et à York (nominé aux Olivier Awards), Manon à l’ENO ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, à Dallas et Houston, Der Rosenkavalier, Don Giovanni, Sweeney Todd, Hamlet, Il re pastore à l’Opera North, Madame Butterfly, Der Rosenkavalier, Idomeneo au Scottish Opera, Macbeth au Kirov, Royal Opera House, Kennedy Center et au Metropolitan Opera de New York, Billy Budd, Giulio Cesare et Il Trovatore à Chicago, Don Giovanni à San Francisco, Semele et Le Couronnement de Poppée à Paris (ChampsÉlysées), Manon à Barcelone, A Midsummer Night’s Dream, Don Giovanni et Agrippina à La Monnaie de Bruxelles, Les Contes d’Hoffmann à Salzburg, Don Carlos et Agrippina à Francfort, Tamerlano au Deutsche Oper de Berlin. Il a remporté le South Bank Show Award pour la production de Giulio Cesare à Glyndebourne. Ses projets comprennent des productions au Scottish Opera et à l’Opéra de Lille. À l’Opéra national du Rhin, il a mis en scène en 2004 Le Couronnement de Poppée, Così fan tutte de Mozart en 2006, Das Rheingold en 2007, Die Walküre en 2008 et Siegfried en 2009. Après des débuts de concertiste spécialisé en musique ancienne, Ottavio Dantone devient directeur musical de l’Academia Bizantina de Ravenne en 1996 et fait ses débuts de chef d’orchestre d’opéra en 1999 pendant la saison lyrique du Théâtre Alighieri de Ravenne en dirigeant la recréation du Giulio Sabino de Giuseppe Sarti. Il a assuré la révision de la partition de cet opéra qui a obtenu un grand succès auprès du public et de la critique. En outre, à l’automne de cette même année, Riccardo Muti l’a choisi pour diriger après lui les reprises de l’opéra de Paisiello Nina, ou la folie par amour, production de la Scala de Milan, du Piccolo Teatro de Milan et du festival de Ravenne. À partir de là, il poursuit une importante activité dans le domaine lyrique. En décembre 2001, il a inauguré la saison du Teatro Regio de Parme avec l’opéra Marin Faliero de Donizetti. Il a participé à de nombreux enregistrements radiophoniques et télévisuels aussi bien en Italie qu’à l’étranger, sans compter les enregistrements discographiques en tant que soliste ou comme chef pour lesquels il a obtenu des prix prestigieux qui lui ont valu la reconnaissance de la critique internationale. Il est régulièrement l’hôte des plus prestigieuses maisons telles que le théâtre de la Scala de Milan, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Mozarteum de Salzbourg, le festival de Ravenne, la Cité de la Musique de Paris, le Metropolitan Museum de New York… C’est la première fois qu’il se produit à l’Opéra national du Rhin. Prolongements pédagogiques • L’opera buffa et le drama giocoso • La vie de Mozart et la musique de cour • L’orchestre chez Mozart • La Comedia Dell’Arte • Les relations amoureuses • La vie de cour au XVIIIe siècle et les relations galantes • La fausse simplicité de l’œuvre : le discours musical Contacts : Flora Klein | tél + 33 (0)3 88 75 48 54 | courriel | [email protected] Hervé Petit | tél + 33 (0)3 88 75 48 79 | courriel |[email protected] OPÉRA NATIONAL DU RHIN | 19 place Broglie | BP 80 320 | 67008 Strasbourg Visitez notre site | www.operanationaldurhin.eu