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HIGH-TECH & HÉOiAS Edition Lucky Luke repart à l'assaut du marché de la bande dessinée. PAGE 27 Lucky Luke repart à l'assaut ® du marché de la bande dessinée « Cavalier seul », le dernier Lucky Luke scénarisé par Pennac et Benacquista, sort aujourd'hui. En plus d'un demi-siècle, le cowboy est devenu une machine à cash. un phénomène de la bande dessinée et même de l'édition C'est qui débarque aujourd'hui en librairie. Avec « Cavalier seul » de Benacquista et Pennac (au scénario) et Achdé (au dessin), Lucky Luke devrait une fois de plus s'affirmer comme l'une des « cash machines » du monde de l'édition. Tous les dix-huit à vingt-quatre mois depuis plus d'un demi-siècle, sortent en effet de nouvelles aventures sur papier de ce héros imaginé par Morris - accompagné pendant vingt ans, à partir de 1957, par le prolixe Goscinny. Aucun personnage ou presque n'a connu une telle longévité, et surtout une telle production. Astérix et Obélix ont traversé les années mais les nouveautés sont rares. Et Tintin n'a pas connu de nouveau chapitre depuis les « Picaros » de 1976. « Lucky Luke, avec près de 80 titres parus, est un héros à part. Ce n'est pas une mode, c'est une institution qui a traversé les générations », se félicite Claude de Saint- Vincent, le directeur général de Média Participations, qui contrôle Dargaud et Dupuis, les éditeurs historiques de « Lucky Luke » ainsi que 50 % de Lucky Comics, une société commune créée avec les héritiers de Morris. Sur la durée, le succès de Lucky Luke est hors normes. Depuis sa naissance en 1946 dans « le Journal de Spirou », le « poor lonesome cowboy » a vendu plus de 300 millions d'albums. Chaque nouveau titre se vend à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, ce qui fait que, rie"h qu'en France, les années de nouveautés, l'homme qui tire plus vite que son ombre passe régulièrement la barre du million d'exemplaires écoulés, en additionnant les ventes du fonds éditorial. L'équivalent d'un très bon Goncourt De nombreuses déclinaisons Au-delà de la durée, l'autre force de ce cowboy est d'avoir donné nais! sance à une activité n'ayant pas d'enfant, dépassant DAVID BARROUX économique de loin le cadre des albums. « Lucky Luke a voyagé au travers de tous les supports », se réjouit Claude de Saint- Vincent. Dans l'audiovisuel, dès les années 1980, 104 épisodes de dessins animés de 26 minutes ont été produits. Quatre longs métrages en dessin animé et deux films (un avec l'Américain Terence Hill et l'autre avec Jean Dujardin) ont aussi donné vie à ce personnage. Et, dans le sillage de Lucky Luke, ce sont Rantanplan, les Daltons et Kid Lucky qui sont devenus à leur tour des personnages d'albums séparés ou de dessins animés (78 épisodes de 7 minutes des « Dalton » par exemple et 150 épisodes de « Rantanplan » de 3 minutes avec la voix de François Morel). Si Lucky Luke n'a pas, contrairement à Astérix, son parc à thème, il existe quand même des attractions Lucky dans des parcs en Belgique. Très présent dans l'univers du jeu vidéo, Lucky Luke est aussi parti depuis peu à l'assaut du monde numérique, puisque les albums sont disponibles sur le site Izneo, et via une application spécifique et ludique pour le dernier album développé par Plumzi et accessible sur iPad et tablettes Android. En ajoutant les produits dérivés (opérations avec McDonald's, Quick, T0ta1. .), Lucky Luke est à la tête d'un véritable business générant au total un chiffre d'affaires . chaque année d'une quinzaine de millions d'euros. En librairie, les albums rapportent sans doute plus de 10 millions d'euros supérieur (ventes des librairies) et les simples droits audiovisuels autour de 5 millions. Beaucoup plus les années où sort un long métrage. Une bonne part de cette manne est captée par Lucky Comics, créé en 1999. Décédé en 2001, Morris a légué sa fortune à son épouse et, le couple à des neveux.