Les troubles alimentaires

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Les troubles alimentaires
L’incidence des troubles alimentaires, selon les experts, augmente
de façon dramatique. Sur 100 femmes de 12 à 25 ans, une serait
anorexique et 5 boulimiques. C’est de plus en plus inquiétant et il
faut réagir, intervenir car les pressions sociales que subissent les
femmes quant à la minceur ne cessent pas. Nous allons vous
exposer les conséquences physiques et psychologiques de
l’anorexie, la boulimie et la compulsion alimentaire. Nous allons
également vous sensibiliser aux moyens que vous pouvez déjà
mettre en place pour tenter de vaincre le problème. Il se peut
toutefois que le degré de difficulté nécessite une aide
professionnelle et nous allons vous fournir une liste de ressources.
Anorexie
Les personnes qui se privent de nourriture intentionnellement
peuvent souffrir d'anorexie nerveuse. Ce désordre alimentaire, qui
débute souvent chez les jeunes durant la puberté, se caractérise
par une perte de poids extrême. Les personnes souffrant de ce
problème sont très minces, mais sont convaincues qu'elles ont un
surplus de poids. Pour des raisons encore plus ou moins connues,
elles deviennent terrifiées par la peur d'engraisser.
La nourriture et le poids deviennent des obsessions. Pour
quelques-uns, certains comportements compulsifs apparaissent,
d'étranges rituels alimentaires, et parfois un refus de manger
devant les autres. Certaines personnes s'engagent dans des
exercices physiques stricts et routiniers exclusivement afin de
perdre du poids.
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Conséquences physiques :
Chez les personnes souffrant d'anorexie, la privation de
nourriture et la perte de poids amène une plus grande sensibilité
aux grippes, peut causer la constipation et peut aller jusqu’à
provoquer la détérioration des organes vitaux comme le cœur et le
cerveau. Pour se protéger, le corps ralentit la vitesse de son
métabolisme. Chez les femmes, cela provoque l'arrêt des
menstruations. Les fonctions vitales comme la respiration, le pouls
et la pression sanguine diminuent, et les fonctions de la glande
thyroïde ralentissent.
L'anorexie nerveuse provoque souvent une anémie modérée,
un gonflement des articulations, une réduction de la masse
musculaire, la perte de cheveux et de légers maux de tête. Si le
désordre alimentaire devient sévère, la personne peut manquer de
potassium, peut perdre le calcium nécessaire à ses os, et souffrir
d'irrégularité ou de défaillance cardiaque.
Conséquences psychologiques :
Les personnes soufrant d’anorexie souffrent habituellement
d’insomnie, ressentent moins de désir sexuel, deviennent
indifférentes, irritables, se retirent et deviennent déprimées.
Plusieurs personnes souffrant d'anorexie souffrent aussi d'autres
troubles psychiatriques tel que la dépression, l'anxiété, la
dépendance aux drogues ou à l'alcool, des troubles d'obsession ou
de compulsion, et plusieurs sont à risque et ont des tendances
suicidaires.
En résumé….
Signes de l'Anorexie :
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• Perte de poids significative (au moins 15% du poids normal, sans
raisons médicales connues).
• Réduction de la prise alimentaire quotidienne
• Préoccupations et obsessions par rapport aux aliments à faible
teneur en gras/calories
• Apparition de rituels et d'habitudes alimentaires particulières
tels que couper sa viande en de très petits morceaux ou encore
mastiquer chaque bouchée un très grand nombre de fois.
• Consommation exclusive de nourriture sans gras et en faible
teneur en calories
• Exercices excessifs
• Augmentation de l’isolement et refus de participer à des
activités courantes.
• Peur de devenir gros ou grosse, peur constante d'engraisser
• Perturbation de l'image corporelle
Boulimie
Les personnes souffrant de boulimie consomment une grande
quantité de nourriture lors d'épisodes de compulsion alimentaire
(binge), et utilisent ensuite des moyens pour débarrasser leur corps
de l'excès de calories soit en se faisant vomir, en utilisant des
laxatifs ou des diurétiques, en prenant des coupe-faim, ou en
faisant de l'exercice. Certaines personnes utilisent une combinaison
de ces moyens pour purger leur corps.
Ces personnes conservent habituellement leurs comportements de compulsion alimentaire (binge) et de purges secrets. Elles
maintiennent un poids normal ou un peu au-dessus de la normale, ce
qui leur permet de cacher leur problème pendant des années.
Comme pour l'anorexie, la boulimie débute souvent lors de la
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puberté. Cette maladie se développe la plupart du temps chez les
femmes, mais elle est aussi présente chez les hommes. Plusieurs
personnes souffrant de boulimie ne vont pas chercher d'aide avant
d'avoir l'âge de 30 ou 40 ans parce qu'elles sont embarrassées de
révéler leurs comportements étranges face à la nourriture.
Conséquences physiques :
Médicalement, même les personnes boulimiques qui ont un
poids normal peuvent endommager sévèrement leur corps à cause
des épisodes de compulsion alimentaire et des purges fréquentes.
Dans de rares cas, la compulsion alimentaire peut causer une
rupture de l'estomac, et les purges peuvent mener à une défaillance
cardiaque due à la perte de minéraux, tel que le potassium. Les
vomissements peuvent causer une inflammation ou une perforation
de l'œsophage et un gonflement des glandes parotides (salivaires)
près des joues. Comme pour l'anorexie, la boulimie peut causer des
irrégularités dans les périodes des menstruations.
Conséquences psychologiques :
Au niveau psychologique, ces personnes ont des sautes
d’humeur fréquentes, ressent de la fatigue et des problèmes de
sommeil et deviennent déprimées. Quelques personnes souffrant de
boulimie luttent aussi contre des dépendances aux drogues et à
l'alcool, et contre le vol compulsif. Comme les personnes vivant de
l'anorexie, plusieurs personnes boulimiques souffrent de
dépression, d'anxiété, de désordres obsessif-compulsif, et d'autres
maladies psychiatriques.
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En résumé…
Signes de Boulimie :
• Épisodes de compulsion alimentaire (manger une grande quantité
d'aliments en un cours laps de temps en ayant l'impression de
perdre le contrôle face à sa consommation de nourriture)
• Comportements de purges tels que des vomissements provoqués,
l'utilisation de laxatifs, de diurétiques, ou des exercices
excessifs
• Utilise des excuses et des prétextes pour aller à la salle de bain
après les repas.
• Achat d’une grande quantité de nourriture et disparition
soudaine de ces aliments.
• Fréquente sautes d'humeur
• Gonflement inhabituel près de la mâchoire
• Retrait ou isolement des activités normales
• Peur de prendre du poids
• Perturbation de l'image corporelle
Compulsion alimentaire
La compulsion alimentaire est caractérisée d'épisodes où la
personne mange une très grande quantité d'aliments d'une manière
incontrôlée compulsive (épisode de compulsion alimentaire).
Toutefois, les personnes qui souffrent de ce désordre alimentaire
n'utilisent pas de moyens pour se purger et se débarrasser de l'excès
d'aliments consommés.
Les personnes aux prises avec ce désordre alimentaire
ressentent souvent une perte de contrôle d'elles-mêmes lorsqu'elles
mangent. Durant les périodes de stress, elles mangent une énorme
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quantité de nourriture et ne s'arrêtent que lorsqu'elles se sentent
complètement pleines et inconfortables et même jusqu'à se sentir
nauséeuses. La plupart des gens souffrant de ce problème son
obèse ou ont un historique de fluctuation de poids.
Conséquences physiques :
Puisque ces personnes ont souvent un excès de poids, elles
sont aussi sujettes à de sérieux problèmes de santé associés à
l'obésité, tel qu'un taux de cholestérol et une pression sanguine
élevés, du diabète et d'autres complications médicales. Les
personnes souffrant de ce désordre alimentaire ont aussi une forte
tendance à développer d'autres problèmes psychiatriques tels que
la dépression.
En résumé…
Signes de la compulsion alimentaire :
• Faible estime de soi
• Épisodes de compulsion alimentaire
• Mange rapidement et souvent seule.
• Dégoüt et dédain à l’égard de soi-même après avoir trop mangé.
• N’utilise pas de moyens de se purger.
• Diètes répétitives et sans succès
• Obsédée par son poids
• Perturbation de l'image corporelle
Comment s’en sortir?
Nous allons vous fournir une liste de conseils pratiques pour vous
aider à commencer votre démarche :
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Apprendre à relaxer en faisant de la méditation ou du yoga.
Participer à de nouvelles activités ou des nouveaux passe-temps.
Développer des relations positives.
Éviter le contexte de la binge lorsque vous ressentez de la
frustration, du stress, de l’ennui ou une pression soudaine.
Apprendre à découvrir ces évènements et émotions qui
déclenchent des binges.
Vous permettre de vivre vos émotions.
Soyez bonne envers vous-même. Permettez-vous des sources de
plaisir autres que la nourriture.
Téléphoner à un ou une amie qui connaît votre problème et
demandez-lui de vous écouter et de vous aider.
N’exigez pas de vous-même d’être toujours parfaite, ce n’est pas
réaliste.
Mettre à la poubelle votre pèse-personne, ce qui est important
est à l’intérieur de vous.
Une alimentation équilibrée est le point de départ pour éviter les
troubles alimentaires.
Afin d’atteindre une alimentation équilibrée, il faut considérer
plusieurs facteurs :
Manger 3 repas par jour ou plusieurs petits repas et parfois, il
est recommandé de manger des collations.
Manger quand vous ressentez une faim physiologique
(écouter son corps). Quand vous ne savez pas si la faim
ressentie est physiologique ou émotionnelle, prendre 10-15
minutes pour une activité comme la lecture, la marche,
téléphoner un(e) ami(e) ou encore écrire une lettre. Si vous
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avez toujours faim par la suite, c’est probablement votre
corps qui vous dit de manger.
Manger suffisamment pour être actif. Tout comme un surplus
de calories peut entraîner des effets néfastes pour la santé,
les restrictions alimentaires (régimes amaigrissants) sont
nuisibles pour la santé.
Se donner parfois la permission de manger jusqu’à l’excès ou
de manger moins parfois.
CHOIX ALIMENTAIRES VARIÉS
Il n’existe pas de « bons » ou de « mauvais » aliments. Tous les
aliments peuvent s’intégrer à vos habitudes alimentaires tant
que les aliments choisis correspondent à vos besoins et sont
consommés avec modération.
Maintenir de la flexibilité dans vos choix d’aliments.
Sélectionner la nourriture que vous aimez consommer et
l’incorporer dans vos habitudes alimentaires. Vous n’avez pas à
vous sentir coupable même si vous mangez de la nourriture
riche en calories ou en gras tant que vos choix s’appuient sur
la modération et la variété.
LIEN POSITIF AVEC LA NOURRITURE
Établir des choix alimentaires équilibrés et réalistes permet
d’entretenir un lien positif avec la nourriture.
Améliorer sa relation avec la nourriture peut parfois prendre
un peu de temps mais les changements apportés seront
durables et positifs.
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Adopter une attitude équilibrée envers votre alimentation
prend de votre temps et de votre attention mais peut vous
apporter une satisfaction personnelle et une meilleure image
corporelle.
Un lien positif avec la nourriture vous permet de vous
concentrer sur des choses plus importantes que les régimes
amaigrissants et votre apparence.
Une alimentation équilibrée = énergie, bien-être et santé
ACCEPTER SON IMAGE CORPORELLE
Il faut reconnaître que les pressions sociales concernant
l’apparence contribuent à une image corporelle stéréotypée. Notre
valeur comme personne n’est pas déterminée par notre poids ou par
l’approbation des autres. Le bonheur et le succès ne sont pas
déterminés par les chiffres sur un pèse-personne (balance).
Mieux comprendre les principes qui gèrent la régularisation
du poids est important. Les régimes amaigrissants ne sont pas
efficaces pour la perte de poids. Accepter cette notion permet de
réduire la culpabilité ressentie après de nombreux échecs de perte
du poids par des régimes amaigrissants.
Il faut cesser les régimes amaigrissants et connaître les
multiples effets négatifs de la privation alimentaire (problèmes
physiques divers, dépression, anxiété, etc.). Il faut adopter une
alimentation équilibrée comprenant des collations et des desserts
appropriés.
Plusieurs personnes qui ont suivi des régimes amaigrissants pendant
des années ont réalisé qu'elles ont repris du poids après les avoir
cessés.
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Mieux vaut faire régulièrement de l’activité physique
d’intensité modérée. Elle a un effet positif sur l’estime de soi,
diminue les effets négatifs du stress et peut réduire les dangers de
développer des problèmes de santé. Consulter un spécialiste de
l’exercice pour un programme adapté à tes besoins.
Apporter d’autres changements à vos habitudes de vies qui
peuvent améliorer votre santé, tel que réduire le montant de sel et
de gras dans votre nourriture, mieux gérer votre stress, avoir des
loisirs et entretenir un bon réseau d’amis.
Vous fixez des objectifs réalistes vis-à-vis votre poids est
nécessaire. Ne pensez pas obtenir des résultats instantanés, il faut
plutôt viser des changements progressifs et vous récompenser à
chaque objectif atteint (sortie avec des amis, aller voir un film,
s’acheter un bon livre, etc.).
Si vous travaillez fort sur les problèmes liés à votre apparence
et que vous vous sentez encore insatisfait en ce qui concerne votre
poids et votre apparence, vous pouvez consulter un professionnel.
Si cette personne renforce le fait que vous n’ayez seulement qu’à
perdre du poids pour être mieux dans votre peau, recherchez un
professionnel spécialisé dans ce domaine.
Vous pouvez vous sentir bien avec vous-même et avoir une vie
active et saine en dépit de votre poids.
Il est possible de surmonter un trouble alimentaire mais la
plupart du temps, cela nécessite une intervention professionnelle.
La meilleure option est d’aller chercher de l’aide aussitôt que
possible. Vous pourrez ainsi accéder plus facilement à une vie
heureuse et saine.
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Plusieurs sources d’aide sont disponibles. La thérapie
individuelle peut être utile pour les personnes qui cherchent du
soutien dans un contexte confortable. Pour les personnes qui
souhaitent partager leur vécu avec d’autres personnes vivant la
même chose, les groupes de soutien et la thérapie de groupe
apportent plusieurs avantages. Les sessions d’information, de leur
côté, permettent de démystifier les troubles alimentaires et de
mieux connaître les manières de s’en sortir. Certaines personnes
peuvent aussi nécessiter de l’aide plus intense comme les
programmes offerts dans les hôpitaux. Enfin, la pharmacothérapie
est parfois nécessaire pour adresser d’autres syndromes cliniques
présents.
Voici une liste de ressources professionnelles qui sont à votre disposition
sur campus et hors campus:
Service de psychologie
Local C-101
Centre étudiant
Campus de Moncton
Téléphone : 858-4007
YWCA
Centre de ressources pour les troubles alimentaires
35 rue Highfield
Moncton
Téléphone : 855-4349
Préparé par :
Service de psychologie
Local C-101, Centre étudiant
Université de Moncton