tarzan boy - La Fidèle Idée

Transcription

tarzan boy - La Fidèle Idée
TARZAN BOY
DE FABRICE MELQUIOT
COMPAGNIE LA FIDELE IDEE
L’équipe
Mise en scène
Guillaume Gatteau
Collaboration artistique
et scénographique
Jean-Luc Beaujault
Avec
Philippe Bodet
Emmanuelle Briffaud
Frédéric Louineau
Sophie Renou
Musique en direct
Emmanuelle Briffaud
Création lumières
Etienne Dousselin
Construction
Pierre Guisnel
Costumes
Caroline Bigret
Arrangements musicaux
Guillaume Hazebrouck
Régie
Claire Vallauri
Stagiaire
Hélène Sauvage
Administration et Production
Compagnie la fidèle idée
Céline Aguillon
02 40 47 95 84
www.lafideleidee.fr
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« - Betty, te souviens-tu du visage de Malik* ? Moi, j’ai cru perdre un ami. Je
cherchais une mode, un modèle. Un endroit où passer la nuit. Je crois que c’était
ça, Malik. Un endroit où passer la nuit, cette grande nuit adolescente. »
*Oussekine
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Note d’intention #1
Comment éviter les bilans, étouffer les nostalgies, éradiquer les « c'était-mieuxavant », ne pas laisser le si pratique « traumatisme » remplacer le vécu ?
Mon
Vos
Nos adolescences, nos êtres en puissance, cris inachevés, ce temps du stigmate et
des érythèmes pudiques ?
Que s'est-il passé ?
Que se passe-t-il ?
Je ne voudrais pas parler d'adolescence comme d'un temps fermé, à part, où se
joueraient tous les bouleversements, ceux orientant, en les cadenassant, nos vies
d'après, nos vies d'adultes. Le « moment de l'adolescence », le c'est ensuite que
l'on comprend, le on est de gauche à vingt ans de droite à quarante... Tout expliquer d'à partir de l'adolescence. Et la mettre dans une boîte, la regarder, la pleurer,
la jalouser, mais toujours la séparer de soi à grand renfort de traumatismes ou
d'impossibles ou d'enjoliveries béates.
Il suffit juste de la regarder comme on regarde soi, comme on peut voir en soi le
monde entier : mon adolescence, toutes les adolescences.
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« Il s’agit moins d’un texte cherchant à exprimer ma personnalité, que d’un texte
sur le Temps. Il s’agit moins d’un autoportrait que d’un texte sur l’adolescence,
un texte sur le temps, le temps de l’adolescence ; ce passage délicat à l’âge qu’on
dit adulte. Au fond, ce pourrait être le récit de n’importe quelle adolescence,
dans n’importe quelle ville du monde, n’importe quand ; à travers cette adolescence-là… »
Fabrice Melquiot
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Note d’intention #2
Et puis au fond, parler de l'adolescence ou bien de l'adulte, parler de l'autre ou de
soi, parler du monde ou de ma chambre, c'est parler d'un regard que l'on (s')offre.
Et si je ne sais de moi que ce que j'en construis, ce texte est là pour aider à bâtir.
Et le temps d'un soir, bâtir ensemble sur le plateau et dans la salle. Il n'y a pas de
souvenirs dans ce texte, mais des fragments de nous, que l'on va pour le plaisir
réconcilier, comme on se réconcilie avec le Temps, son propre temps et celui, si
dangereux, de l'autre et du monde.
Pour cela, on joue, on chante. On joue nos rôles et nos fantasmes d'être, on chante
nos chansons communes, celles que l'on sait tous et qui appartiennent, comme un
vocabulaire, à une langue partagée.
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Note d’intention #3
Donc on rit et on s’émeut, on s’étonne et on sait. Deux comédiens, deux comédiennes dont l’une, la plus jeune bien entendu, fera battre le plateau de nos musiques d’adolescents quadras, jouées et chantées en direct : ces musiques de nos
joies explosives et profondes, de nos demains qui auraient pu chanter ! Et ceuxlà, les autres, ces acteurs de nous-autres, vont convoquer nos parents, nos amis,
nous emmèneront dans leur appartement, au lycée ou dans les coeurs de Betty ou
de Dan : on verra bien si on embrasse.
L’adolescence.
C’était quoi, nous ?
C’est aujourd’hui, et c’est ça : un spectacle juste, une écriture mûre pour parler du
Temps, une écriture qui meût, émouvante mais qui laisse les larmes à la porte, les
regrets à la cave et la nostalgie au néant ; un spectacle vivant comme une crise de
plaisirs.
Guillaume Gatteau Octobre 2012
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EXTRAIT #1
- Tu me fais écouter The Cure, un soir, dans l’appartement vide où l’on se retrouve
comme des amants très adultes, rue Jules Ferry. On ne fait pas l’amour. On n’a
jamais fait l’amour. Mais on écoute Charlotte Sometimes, sans se quitter des yeux,
tes doigts croisés dans les miens, et l’éternité, tu sais Betty, l’éternité, cimentée
dans ce temps faux, l’éternité s’invite, dans la pénombre de l’appartement, dans
nos murmures, le temps couché sous des sacs de ciment. Je te promets de déménager dès ma majorité. Tu n’embrasses pas la première année. Tu me jures que la
prochaine fois, à l’automne, tu seras d’accord.
BETTY. Avec la langue.
LUI. Avec la langue ?
BETTY. Ouais avec la langue.
LUI. T’es sûre ?
BETTY. Ouais je suis sûre.
LUI. Bon ok.
BETTY. C’est bien, non ?
LUI. Il serait temps enfin je veux dire ouais si tu veux.
BETTY. Ouais je veux bien puisque je te le dis.
LUI. Moi, je veux pas te forcer, mais si tu veux ça me va.
BETTY. Ouais ouais.
LUI. Bon bon ok.
BETTY. C’est super.
LUI. Ben ouais.
BETTY. Parfait.
LUI. T’es déjà allée en boîte, toi ?
BETTY. En boîte ?
LUI. En discothèque.
BETTY. Non, et toi.
LUI. Non plus. Tu voudrais y aller ?
BETTY. Non.
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EXTRAIT #2
- Comme il se doit, je suis persuadé que je mourrai à trente-trois ans.
BETTY. C’est vrai, tu vas mourir à trente-trois ans ?
LUI. Ouais, je le sens.
BETTY. C’est super cool.
LUI. Tu trouves ?
BETTY. Tu as une vie interieure, toi au moins. C’est pas tous les mecs.
LUI. Tu trouves ?
BETTY. Ça c’est quand même une preuve. Les mecs qui meurent à trente-trois, ils
meurent de vie interieure, souvent.
- Quand j’ai eu trente-quatre ans, j’ai été un peu déçu, et vachement soulagé.
J’avais femme et enfants à Baltimore Jack
Je suis sorti faire un tour mais j’avais pris mes claques
Comme une rivière qui coule sans savoir où elle va
J’ai pris un mauvais tour et continué tout droit.
Tout le monde a un coeur qui a faim
Tout le monde a un coeur qui a faim
Allonge la monnaie et tu joues ton destin
Tout le monde a un coeur qui a faim.
- Bruce Springsteen, Hungry Heart, de la part de Daniel, Elsa, Guillaume et PaulMarie pour Betty, où qu’elle soit. Betty, si vous avez ce message, merci d’appeler le
standard.
- Nos corps adolescents, Betty, tu te souviens comme ils traquaient le vertige,
l’exception, l’originalité à tout prix, comme ils s’enivraient d’échapper à la marche
des vivants. Et nous n’échappions à rien. On se goinfrait d’idées reçues, en se
prenant pour de fines bouches. On se goinfrait d’idées reçues, pour nourrir notre
corps surpeuplé. Et tout était trop, tout était trop tout. Quoi de plus beau, quoi de
plus drôle ?
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Fabrice Melquiot Théâtrographie
Fabrice Melquiot fut d’abord acteur avec Emmanuel Demarcy-Mota et la compagnie Théâtre des Millefontaines. Parallèlement il écrit. En 1998 ses premiers
textes pour enfants Les petits mélancoliques et Le jardin de Beamon sont publiés
à l’Ecole des loisirs et diffusés sur France Culture. Il reçoit le Grand Prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques de langue française et, à Bratislava,
le Prix européen de la meilleure œuvre radiophonique pour adolescents.
Ses textes sont publiés chez l’Arche Editeur : L’inattendu (2001), Percolateur Blues
et La semeuse (2001), Le diable en partage et Kids (2002), Autour de ma pierre il
ne fera pas nuit et The ballad of Lucy Jordan (2003), Ma vie de chandelle (2004),
un recueil de trois monologues : C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure,
Le laveur de visages et L’actrice empruntée (2004), puis Exeat et Je rien Te deum
(2005), Marcia Hesse (2005)… Aujourd’hui, près de 30 pièces.
Perlino Comment (2001) inaugure la collection de théâtre jeunesse de l’Arche
éditeur, suit Bouli Miro (2002), premier spectacle jeune public à être sélectionné
et présenté par La Comédie Française. La suite, Bouli redéboule, a été présentée,
toujours à la Comédie Française en 2005-2006.
En 2002/2003, Fabrice Melquiot est auteur associé à la Comédie de Reims.
En 2003, il s’est vu décerner le prix SACD de la meilleure pièce radiophonique,
le prix Jean-Jacques Gauthier du Figaro et deux prix du Syndicat National de la
Critique : révélation théâtrale de l’année, et pour Le diable en partage : meilleure
création d’une pièce en langue française.
En 2004/2005, ses pièces sont créées en Espagne, en Grèce, en Allemagne, au
Canada, en Russie.
En 2006/2007, deux nominations aux Molières.
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En 2007/2008, L’inattendu est mis en ondes, avec Anouk Grinberg.
En 2008/2009, France Culture enregistre le feuilleton radiophonique Toxic Azteca
Songe avec Denis Lavant, Jean-Quentin Châtelain, Manuel Ulloa…
En 2009/2010, au Théâtre National de Bordeaux Aquitaine, Fabrice Melquiot met
lui-même en scène Tarzan Boy, texte autobiographique.
La pièce de Lee Hall Les Peintres au charbon, est présentée au Théâtre du Passage,
à Neuchâtel, dans une traduction de Fabrice Melquiot.
Si l’essentiel de son écriture est tournée vers le théâtre, une autre passion habite
Fabrice Melquiot : la poésie. Un recueil, Veux-tu ? a été publié à l’Arche et a donné
lieu à une lecture-concert présentée à Paris, Reims, Turin. Un second recueil de
poèmes est publié en 2005 : Graceful . Un troisième recueil, Qui surligne le vide
avec un cœur fluo ?, vient de paraître aux éditions du Castor Astral.
Un recueil de nouvelles pour enfants et adolescents, Histoires célèbres et inconnues, a été publié aux Editions Gallimard.
Les sales histoires de Félicien Moutarde, roman graphique réalisé en collaboration
avec l’illustrateur Ronan Badel, paraît aux éditions de L’Elan Vert en mai 2010.
Les textes de Fabrice Melquiot sont traduits dans une douzaine de langues et ont
été représentés dans de nombreux pays : Allemagne, Grèce, Mexique, Etats-Unis,
Chili, Espagne, Italie, Japon, Québec, Russie…
Prix Théâtre de l’Académie française 2008 pour l’ensemble de son œuvre.
Fabrice Melquiot vient d’être nommé à la direction du Théâtre Am Stram Gram
de Genève ; il prendra ses fonctions à l’été 2012.
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Note de mise en scène #1
Ce texte alterne trois types de paroles : celle, directe, comme une narration, que
j’ai choisi de partager entre trois des acteurs.
L’autre est celle, dialoguée, rejouant théâtralement des scènes, des souvenirs ; les
quatre acteurs de la pièce joueront les différents personnages de ces saynètes.
Enfin, il y a les extraits de chansons, dont vous retrouverez la liste à la fin de ce
dossier. La comédienne-musicienne prendra en charge en direct cette importante
partie : ces extraits rythment le récit et l’action, cadençant le spectacle par ce langage universel.
Ce jour, l’option prise pour l’instrument est l’Orgue Hammond : les chansons
distillées tout au long de la pièce ne viennent pas marquer une époque, qui serait
ici comme un revival eighties, mais plutôt viennent rappeler ces points de repère
que constituent, en chacune de nos histoires, les musiques que nous rencontrons
dans nos vies.
Je veux que leur force évocatrice garde puissance dans une intemporalité : l’orgue
Hammond a ce son particulier qu’on ne rattache à aucune époque, aucun style.
L’évocation d’un temps passé, qui va du collège à la Fac, propose une richesse de
situations que je ne veux figer dans un décor fixe. La scénographie doit permettre
les éclats des voix et la mouvance des corps en cherchant une unité sans obstacles.
Cela ne signifie pas un plateau vide, bien au contraire : la fluidité des souvenirs au
présent étourdis par la soudaineté de scènes à rejouer, commande une habitation
de l’espace qui matérialise la vivacité de l’esprit quand il se plaît au souvenir.
Ainsi j’imagine un espace répondant à la fois à l’unité, la cohérence d’une revisitation de ce temps d’adolescence tout en n’en lissant pas les aspérités, les obstacles et
les victoires.
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Note de mise en scène #2
Bien entendu, ce n’est pas un spectacle vintage : ce sont bel et bien des gens d’aujourd’hui qui parlent, depuis aujourd’hui.
Il s’agit donc d’un regard sur soi, ce que l’on est, de par ce que l’on fut ; ce regard
s’amuse alors de soi, parfois avec une poésie qui le dispute à une mélancolie-sansamertume, souvent avec cette franche drôlerie que permet la distance.
Dans tous les cas, personne ne se prend ici au sérieux : cet équilibre vivifiant est
l’enjeu de la direction d’acteur.
Il est rare d’être ainsi percuté par un texte de théâtre où se mêlent une telle force
d’imaginaire, une poésie actuelle qui nous échappe du temps, un humour aussi
direct ; un mi-chemin entre le feu de camp et la boîte de nuit. Mais surtout un
terrain de jeu tourbillonnant autant que réconfortant.
J’aimerais que ce spectacle ait la couleur franche d’un kaléïdoscope où l’on verrait
défiler le film bariolé de nos vies, où l’on s’essaierait à chantonner nos blessures
d’alors, les grandes comme les petites, mais de toute façon celles qui nous font être
aujourd’hui. J’aimerais que ce soit simplement un plaisir : celui de se dire.
Et que la-possible-douceur d’un soir de théâtre nous réconcilie avec l’universel,
moche ou beau, parce que justement le théâtre nous donne l’occasion de nous
arrêter une heure ou plus, pour le regarder. C’est ici la grande réussite de ce texte.
Je veux le mettre en scène.
Guillaume Gatteau Novembre 2012
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Les comédiens
Philippe Bodet
Il a suivi les enseignements de J-P Ryngaert, R.Fichet, F.Fisbach, N.Renaude,
K.Tawa, E.Didry, R.Zanouda, S.Chaumette, P.Vergnault, M-J Thomas et K.Fleig.
Il est de la plupart des créations de la fidèle idée. Il a aussi travaillé avec la Cie
Faits Divers, IS théâtre, la compagnie EMO, Les Aphoristes et la compagnie
Article 15.
Emmanuelle Briffaud
Elle s’est formée au théâtre auprès de P.Arbeille, E.Didry, R.Zanouda,
N.Vanderheyden, A.Markovicz, S.Chaumette, P.Vergnault, K.Fleig.
Elle travaille sous la direction de Guillaume Gatteau et a joué également avec les
compagnies Théâtre Nuit, Grizzli Philibert Tambour, IS théâtre, NBA Spectacles,
la Cie de l’Embarcadère et Les Aphoristes.
Frédéric Louineau
Formé au Conservatoire de Nantes, il a suivi les enseignements de E.Didry,
R.Zanouda, S.Chaumette, P.Vergnault, K.Fleig.
Il est comédien pour la compagnie la fidèle idée, également pour IS Théâtre, Faits
Divers, Dérézo et plus récemment avec le Théâtre Icare.
Sophie Renou
Formée aux Ateliers de recherche et de création du Théâtre Universitaire de
Nantes avec J-L Annaix, elle a beaucoup travaillé sous la direction de M.Liard. A
l’occasion de stages professionnels elle a travaillé avec J-P Ryngaert, M.Hervouët,
S.Chaumette, P.Vergnault.
Elles est comédienne pour la fidèle idée, également pour Faits Divers, Is Théâtre,
Le Fol Ordinaire Théâtre, Les Aphoristes.
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Créations de la compagnie
Le travail de la compagnie s’articule majoritairement autour des écritures (dramatiques, poétiques, littéraires) contemporaines. Aller à la rencontre du monde
et des gens d’aujourd’hui avec les mots d’aujourd’hui au travers de propositions
multiples (pièces de théâtre, lectures, ateliers, stages, temps de recherche, résidences de territoire) pour transmettre le plaisir du théâtre et du jeu et partager la
découverte de langues, d’auteurs, d’écritures...
Travaillé comme une matière, déchiffré comme une partition musicale, le texte sa force évocatrice, sa poésie, son sujet - est au coeur de la démarche de la compagnie : défendre des propos forts, une écriture très précise, faire entendre une
langue, restituer avant tout le texte et laisser le spectateur s’en emparer, libre de ses
réactions et de ses émotions, l’imaginaire grand ouvert.
Protésilas et Laodamie de Stanislas Wyspianski 1997
Il ne faut pas boire son prochain de Roland Dubillard 1998
Kabaret, d’après F.Blanche et B.Vian 1998
L’éveil des ténèbres de Joseph Danan 1999
Histoire d’amour (derniers chapitres) de Jean-Luc Lagarce 2000-2001
Littoral de Wajdi Mouawad 2002-2003
Le bourgeois gentilhomme de Molière 2004
Par les villages de Peter Handke 2005
Le palais des fêtes de Yukio Mishima 2008
Personne ne voit la vidéo de Martin Crimp 2008
Hop-là, nous vivons ! d’Ernst Toller 2009
La campagne de Martin Crimp 2010
Un ennemi du peuple de Henrik Ibsen 2012
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Tracklist #1
Still loving you.
Time it needs time to win back your love again
I will be there, I will be there
Love, only love can bring back your love someday
I will be there
© Scorpions
Dancing with myself
Quand il n'y a plus personne à voir
Dans le désert peuplé du soir
J'attends que vienne l'heure du tremblement
de mon coeur
© Billy Idol
Au coeur de la nuit
Quelques mots perdus
Dans la nuit
Quelques mots qui traînent
A minuit
© Téléphone
Plus près des étoiles
Ils ont quitté leur Terre
Leurs champs de fleurs et leurs livres sacrés
Traversé les rizières jusqu’au grand fleuve salé
© Gold
It is not because you are
When I have rencontred you,
You was a jeune fille au pair
And I put a spell on you
And you roule a pelle to me
© Renaud
Charlotte Sometimes
Parfois je m’évade
Là où les autres mènent la danse
Parfois je m’évade
Charlotte parfois
Et mornes sont les transes
Parfois je m’évade
Tous ces noms si différents
Parfois je m’évade
Les mêmes bruits cependant
Parfois je m’évade
Elle espère ouvrir ses yeux d’ombre
sur un monde autrement
Viens à moi
Princesse de l’effroi
Charlotte parfois
© The Cure
Hungry Heart
J’avais femme et enfants à Baltimore Jack
Je suis sorti faire un tour
mais j’avais pris mes claques
Comme une rivière qui coule
sans savoir où elle va
J’ai pris un mauvais tour et continue tout droit.
Tout le monde a un coeur qui a faim
Tout le monde a un coeur qui a faim
Allonge la monnaie et tu joues ton destin
© Bruce Springsteen
Cherchez le garçon
Une bande magnétique
Un soupir lui échappe
Sur un écran géant
Ses yeux se ferment
© Taxi Girl
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Tracklist #2
L’été indien
On ira
où tu voudras quand tu voudras
Et l’on s’aimera encore
lorsque l’amour sera mort
© Joe Dassin
J’aime regarder les filles
J’aime regarder les filles
qui marchent sur la plage
Sur leur peau le soleil
caresse bien trop sage
Le vent qui les décoiffe,
un goût de sel sur mes lèvres
© Patrick Coutin
Au coeur de la nuit
J’avais un ami
mais il est parti
Ce sens à ma vie
il n’est plus en vie
Il m’a tout donné, puis s’est effacé
Sans me déranger, et je crois que j’ai pleuré,
j’ai pleuré
Sento il fischio del vapore
Sento it fischio del vapore
e la partenza del mio primo amore
e la partenza del primo amore
chissa quando ritornera
e la partenza del primo amore
chissa quando ritornera
© Gigliola Cinquetti
Tarzan Boy
Jungle life
I’m far away from nowhere
On my own like Tarzan Boy
Gimme the other chance tonight
Gimme the other, gimme the other
Night to night
Gimme the other, gimme the other world
Jungle life
You’re far away from nothing
It’s all right
You won’t miss home
© Baltimora
© Téléphone
Quand t’es dans le désert
Les fantômes du syndicat
des marchands de certitude
Se sont glissés jusqu’à ma lune,
me r’prochant mon attitude
C’est pas très populaire
le goût d’ la solitude
© Jean-Patrick Capdevielle
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EXTRAIT #3
- Maintenant, je dors au dernier étage ; ma chambre contre celle qu’a désertée
mon frère pour aller vivre avec sa concubine, à quelques centaines de mètres de
là. Il a tout laissé en l’état : le lit de velours bleu, (j’y dors toujours) l’esquisse érotique dessinée avec la bouche par un handicapé au cours d’un atelier de pratique
artistique, le poster de Bo Derek sortant de la mer au grand dam des requins
blancs, la pile de Newlook dans le bureau d’acajou fermé à double tour (mon frère
cache la clef, mais j’ai découvert sa planque).
- Le résultat ne se fait pas attendre : première extase sur le string de diamant de
la Cicciolina ; sur la photo, elle fait semblant d’avoir perdu quelque chose sous
son lit et bon ben elle cherche quoi. A cet instant, je mesure assez confusément la
portée politique de mon geste. Suis-je un sympathisant du Parti radical italien ?
- Je n’habite plus le monde. Je ne suis plus là. J’ai quitté la terre. Je suis en exil.
Hors de moi. J’ai cédé mon corps à deux étrangers. Un enfant que je ne connais
plus, un enfant qui me ressemble mais son visage est abandonné. Il partage mon
corps avec un autre, qui me ressemble, mais son visage est grave, son regard
fuyant. Comme en colocation, tu vois. Moi, je suis ailleurs. Je suis ce sac plastique,
là-haut, dans le vent, je suis le vent qui gonfle le sac tandis que mon corps s’abîme.
Il n’y a plus que ce corps étrange, il n’y a plus que mon corps étranger, deux corps
étrangers dans mon corps étranger. Mon corps est occupé. Alors je pars. Je vais
partir. Je suis parti. Où est Modane ?
- Je cherche dans les bureaux de tabac de Modane un badge Solidarnosc. Je ne
comprends pas grand-chose à ce qui se passe en Pologne, mais je préfère la moustache de Lech Walesa aux lunettes noires de Jaruzelski. Je sens qu’il faut préférer
la moustache. Je ne trouve pas le badge Solidarnosc, ni chez Dédé Gaudichon,
ni chez Monsieur Pichat, encore moins chez les Pinet. Je peux éventuellement
acquérir un badge un peu moche de Kim Wilde pour la modique somme de trois
francs.
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EXTRAIT #4
- J’ai des poils. Alléluia ! C’est génial. Il paraît que c’est génial. À la piscine, dans le
vestiaire, ceux qui ont des poils font les malins au nez des autres qui gardent leur
serviette.
UN MEC. Pourquoi tu gardes ta serviette ?
LUI. Comme ça.
UN MEC. T’as peur qu’on voie ton zgueg ?
LUI. Non, j’ai pas peur qu’on voie mon zgueg.
UN MEC. Il est tout petit ?
LUI. Non, il est pas tout petit.
UN MEC. Alors enlève ta serviette.
LUI. J’ai froid, alors je la garde. J’ai un zgueg, il est tellement gros mon pote, que si
j’éternue quand je suis à poil, je le prends dans la gueule, t’aimerais pas assister à
ça, je t’assure, allez casse-toi.
UN MEC. C’est parce que t’as pas de poils, c’est ça, t’as honte de pas avoir de poils,
alors tu gardes ta serviette. Moi, j’ai des poils, c’est génial.
LUI. Moi aussi, j’ai des poils ; je suis une chauve-souris.
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Générique
Le dessin de couverture a été réalisé par Sébastien Pajot (www.sebastienpajot.fr).
Tous visuels, photographie, affiche : Jean-Luc Beaujault. Tous droits réservés,
bien entendu.
Tarzan Boy a été créé le 7 juillet 2013 au Grenier à Sel dans le cadre du festival
d'Avignon OFF.
Pour sa création, il a obtenu le soutien de l'ADAMI, de la SPEDIDAM et de
la région Pays de la Loire.
L’Arche est l’éditeur en charge des droits du présent texte. Il est le premier opus
d’un tryptique dont le titre est Modane. On le trouve sous ce nom en librairie.
Une fiche technique est disponible sur demande.
Si vous souhaitez des renseignements concernant ce spectacle, notamment sa
production et les conditons de tournée, vous pouvez contacter Céline Aguillon
au 02 40 47 95 84, ou par mail à [email protected].
Si vous souhaitez d’autres renseignements vous pouvez aussi consulter le site
internet : www.lafideleidee.fr.
Le teaser du spectacle est visible sur ce même site dans la rubrique "Spectacle"
puis "Tarzan Boy".
La fidèle idée est une compagnie de théâtre conventionnée et soutenue par l’Etat
p–réfet de la Région Pays de la Loire - DRAC, conventionnée par le Conseil
général de Loire-Atlantique, soutenue par la Région des Pays de la Loire et la
ville de Nantes. Licence entrepreneur du spectacle : N° 2 – 1047020.
Y
S PA S DE
N IE R À SE
L
LE
LOIRE AU G
RE
LA
TOURNEE 2013/2014
du 7 au 27 juillet 2013 : Le grenier à Sel - Avignon OFF (84)
12 décembre 2013 : Théâtre de Thouars (79)
du 21 au 24 janvier 2014 : TU Nantes (44)
les 6 et 7 février 2014 : Théâtre du Pilier de Belfort (90)
TOURNEE 2014/2015
6 novembre 2014 : Espace Culturel de St Sauveur Lendelin (50)
7 novembre 2014 : Salle Jean Elliard, Bricquebec (50)
8 novembre 2014 : Théâtre de Carentan (50)
12 décembre : Espace Culturel St Clément, Craon (53)
3 mars 2015 : Théâtre de l'Hôtel de Ville, St Barthélémy d'Anjou (49)
21 mars 2015 : Salle Régianni, Le Tréport (76)

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