VIP, Agence de licences. - Marquis de Carrabas` Works
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T’choupi Remerciements p. 1 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier M. Biard pour m’avoir accueilli au sein de sa société pour ce stage. Dès lors j’en retire un certain nombre d’enseignements sur le monde du travail mais essentiellement sur l’univers de la licence. Toutes mes amitiés à l’ensemble de l’équipe de VIP et une spéciale dédicace à Christine, Nathalie et Sandrine (les filles, merci pour tout). Je n’oublie pas de citer Patricia, Olivier et Jean-Paul qui ont chacun, à leur manière, contribué à la réussite de ce stage. Enfin, je remercie les parents de la réunion pour nous avoir accordé, à T’choupi et à moi, un peu de leur temps. T’choupi Remerciements p. 2 SOMMAIRE Introduction ........................................................................................................... p.5 Partie I : Analyse de la situation ............................................................... p. 6 à p 17 I°) Rappel sur la licence............................................................................................................. p.7 A. Quelques définitions .............................................................................................................. p.7 B. Le contrat de licence ............................................................................................................. p 8. 1. Généralités ....................................................................................................................... p. 9 2. Spécificités ........................................................................................................................ p. 9 a°) Les obligations du licencié ........................................................................................ p. 9 b°) Les obligations du licencieur..................................................................................... p. 9 C. Le marché de la licence....................................................................................................... p. 10 II°) Une licence spécifique : T’choupi ................................................................................... p. 12 A. Tchoupi, un personnage pas comme les autres .................................................................... p. 12 1. La petite histoire de T’choupi ................................................................................. p. 12 2. Mais qui est T’choupi ?........................................................................................... p. 13 B. Actualité du personnage : T’choupi, le film......................................................................... p. 13 C. La licence T’choupi.............................................................................................................. p. 14 Conclusion de la première partie............................................................................................... p.17 Partie II : Les actions menées..................................................................... p. 18 à 30 I°) Etude du personnage T’choupi ........................................................................................ p. 19 A. T’choupi un héros « quotidien » .......................................................................................... p. 19 B. L’étoile d’identité : généralités............................................................................................. p. 20 C. L’étoile d’identité de T’choupi............................................................................................. p. 21 D. Cohérence entre le personnage, les produits dérivés et la cible........................................... p. 24 T’choupi Sommaire p. 3 II°) Etude auprès des parents (réunion de groupe) ............................................................. p. 26 A. Elaboration du guide ............................................................................................................ p. 26 B. Synthèse des résultats........................................................................................................... p. 27 1. Les personnages pour enfants.................................................................................... p. 27 2. Le personnage de T’choupi ....................................................................................... p. 28 3. Les produits dérivés T’choupi ................................................................................... p. 28 Conclusion de la seconde partie ............................................................................................... p. 30 Partie III : Recommandations ................................................................ p. 31 à p 38. I°) Développement de la licence T’choupi ............................................................................ p. 32 A. Les produits dérivés ............................................................................................................. p. 32 1. L’univers T’choupi .................................................................................................... p. 32 2. Les jouets T’choupi ................................................................................................... p. 33 B. Pérennisation de la licence ................................................................................................... p. 34 1. Diffusion hertzienne.................................................................................................. p. 34 2. Evolution du personnage .......................................................................................... p. 35 3. Communication ......................................................................................................... p. 35 II°) Les actions de développement......................................................................................... p. 36 A. Implication dans le développement...................................................................................... p. 36 B. Dynamique commerciale....................................................................................................... p.37 Conclusion de la troisième partie ............................................................................................. p. 38 Conclusion Générale .......................................................................................... p. 39 T’choupi Sommaire p. 4 INTRODUCTION VIP est une agence de licences appartenant au groupe Carrère et qui gère un catalogue de 50 licences parmi lesquelles on peut citer Snoopy, Bratz, Casimir, Zorro, T’choupi ou encore Einstein ou Steve McQueen. Le rôle de l’entreprise est d’œuvrer à la commercialisation et à la gestion des droits d’utilisation de ces licences moyennant une commission. (Informations supplémentaires sur VIP, annexes 1, 2 et 3). Comme vous pouvez vous en apercevoir, le catalogue de VIP comporte de nombreuses licences pérennes (Snoopy, Zorro, Casimir,…) mais aussi des licences nouvelles en cours de développement (LowTech People, Scary Stories…) et enfin, des licences qui connaissent actuellement un certain engouement de la part des consommateurs et qui seront amenées à suivre un développement commercial considérable ce qui en fera peut-être un futur classique (T’choupi, Dilbert, Fido Dido,…). Notre travail sera basé sur l’étude d’une de ces licences dont le potentiel est fort, et pour laquelle, de nouvelles voies de développement sont encore envisageables. Il s’agira de la licence T’choupi. Le but de ce travail est donc de dégager ces voies de développement afin de proposer des recommandations qui viseront une pérennisation de la licence. Dans une première partie, je reviendrais sur le marché de la licence dans sa globalité afin d’en dégager les caractéristiques principales, puis, je m’intéresserais plus spécifiquement à la licence T’choupi (présentation du personnage, développement actuel) dans le but de dégager la problématique qui s’y rattache. Dans une seconde partie, j’exposerais les actions menées en vue, d’une part, de faire ressortir un certain nombre d’éléments pour un développement cohérent de la licence (analyse complète du personnage), et d’autre part, de générer des idées de produits dérivés avec le concours de consommateurs. Enfin une troisième partie visera à formuler des recommandations à l’agence VIP concernant la licence T’choupi et le développement de son activité. T’choupi Introduction p. 5 PARTIE I : Analyse de la situation T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 6 I°) Rappel sur la licence Je vous propose quelques éléments d’informations sur le monde de la licence. Vous trouverez ici, des définitions, un rappel sur le contrat de licence et enfin une brève présentation du marché de la licence. A. Quelques définitions Dans cette première phase je vais donner les définitions de quelques termes clés afin de permettre une meilleure compréhension de l’univers de la licence. La licence est un titre de propriété, une valeur immatérielle qui peut être vendue à un tiers à des fins commerciales contre le versement de redevances à son propriétaire. La marque est un signe distinctif permettant de distinguer les produits ou services d’une personne physique ou morale. On considère que tout œuvre originale, marque institutionnelle, personnage réel ou fictif sont des marques. Toute marque peut faire l’objet de produits dérivés, par exemple la marque Coca Cola a été déclinée sur des fournitures scolaires (trousses, cahiers, classeurs…).C’est pourquoi dans la suite de ce rapport les termes « marque », « licence » et « propriété » seront utilisés indifféremment et désigneront tous les trois la propriété immatérielle d’un licencieur. Le licensing est une action par laquelle un licencieur (ayant droit, propriétaire) cède légalement par un contrat de licence, une licence à un licencié qui achète le droit d’exploitation commerciale de la propriété moyennant des royalties (pourcentage sur les ventes). L’exploitation commerciale d’une licence peut mener à la création de produits dérivés (tshirt, figurine, vaisselle…) de cette licence. Ces produits utilisent la notoriété d’une marque (Chupa Chups), d’un personnage (Titeuf, Casimir), d’un événement (Roland Garros), d’une célébrité (Zidane, Johnny Hallyday)…Ils sont dits « dérivés » car éloignés de la fonction première de la marque, du personnage… Mais cette exploitation peut également prendre la forme d’opérations promotionnelles, la licence sert, alors, à promouvoir un autre produit (Casimir et Délichoc’) ; il peut s’agir aussi de parrainage ou sponsoring (Titeuf et Handicap International), ou encore de co-branding où une marque (licence) est associée à une marque de produit (Xsara Picasso). Comme vous pouvez le voir dans le schéma type de l’exploitation d’une licence (annexe n°4), l’ayant droit peut faire appel à un agent ou à tout autre type de représentant (consultant…) pour gérer ses propriétés. L’agent sera l’acteur qui nous intéressera le plus puisque la société VIP est un agent. Il possède le rôle le plus complet puisqu’il lui incombe outre la vente des droits, une participation à la réalisation des chartes graphiques, l’élaboration des contrats, la comptabilisation des royalties, l’organisation des présentations de produits et enfin le cas échéant la relance des licenciés pour obtenir des règlements. Il peut également être amené à engager des poursuites contre d’éventuels contrefacteurs. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 7 Une dernière notion importante dans l’univers du licensing c’est celle de « royalties », ellemême liée à celle de « minimum garanti ». Comme je l’ai précisé plus haut, les royalties sont un pourcentage sur le chiffre d’affaires hors taxes réalisé par le licencié et payé au licencieur. Il est à noté que les prestations fournies par un partenaire comme un agent entraînent une rétribution allant généralement jusqu’au tiers des royalties perçues. Le minimum garanti est, quant à lui, un montant de royalties négocié entre l’ayant droit (ou son représentant) et le licencié. Il correspond à un minimum de ventes que pense pouvoir effectuer le licencié. Cette somme représente un paiement exigible en toute circonstance, quelque soit le chiffre d’affaire réalisé. Elle est déduite des royalties dues lorsque ces dernières dépassent le minimum. Il s’agit d’une certaine manière d’assurer une certaine rentabilité de la licence au licencieur. Cela a aussi un impact sur le licencié qui doublera ces efforts dans le développement des produits et dans leur commercialisation. B. Le contrat de licence Je vais exposer ici les caractéristiques principales du contrat qui lie un licencié à un licencieur, ainsi que les devoirs et obligations pour chacune des deux parties. 1. Généralités : Le contrat de licence représente le cadre juridique qui va lier un ayant droit à un licencié. Par ce contrat vont être définis : les caractéristiques précises de la propriété (logos, graphismes, typographie..), la durée de l’exploitation de la licence, les territoires d’exploitation (géographique), les droits et obligations du licencié, ceux du licencieur, le montant des royalties et le minimum garanti (et échéances des paiements), le type de produits porteurs de la licence (définition précise des produits qui porteront la licence)… Ce dernier point est très important et se doit d’être très précis. Par exemple, une licence est concédée à un professionnel de produits chaussant (chaussure de ville, de sport, bottes en caoutchouc, chausson…) si le contrat ne prend pas en compte les bottes en caoutchouc, le licencieur est en droit de concéder ces droits à un autre licencié pour faire des bottes en caoutchouc. Il est important de préciser que le contrat reprend les grandes lignes d’un document essentiel de l’univers de la licence, il s’agit du deal memo qui est un précontrat signé avant le contrat définitif. On peut préciser que la négociation lors de l’établissement du deal mémo est quasiment nulle sur la majorité des points importants du contrat (royalties, territoire, exclusivité…). Comme dans tous contrats, chacune des parties s’oblige envers l’autre à faire (ou ne pas faire) une ou plusieurs choses. Un contrat classique porte le plus souvent sur une transaction, une personne s’engage à fournir un produit ou service à un tiers contre une rémunération et ce en respectant les diverses contraintes légales liées à la transaction et à la validité du contrat (dol, violence, erreur…). Dans le cadre d’un contrat de licence, les contraintes vont au-delà de la simple cession des droits, comme vous aller pouvoir vous en rendre compte les deux parties au contrat doivent établir une réelle relation de coopération. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 8 2. Spécificités a°) Les obligations du licencié Le licencié doit, outre respecter la charte graphique, lorsqu’il acquière les droits d’une propriété élaborer des produits qui respectent l’intégrité du personnage, qui le valorisent aussi et qui créent une certaine synergie avec la licence. De plus le licencié se doit de donner au licencieur un droit de regard et de contrôle sur le traitement de la propriété, tout produit dérivé doit être contrôlé par l’ayant droit (ou son représentant), pour approbation avant la production et bien entendu la commercialisation dudit produit. Enfin, outre le fait que le licencié paie un droit d’entrée, qui est une avance sur le minimum garanti (environ 50% du MG), il est évident qu’il se doit de verser les royalties à l’ayant droit, ce dernier dispose, par ailleurs, d’une autorisation de contrôle des ventes du licencié. D’autre part, il est essentiel que le licencié ait mené une réflexion marketing agissant sur les quatre principales variable du mix, soit les « 4 P » : produit, distribution, prix communication (product, place, price, promotion en anglais). Ainsi, il faut une réelle exploitation de la licence, c' est-à-dire que le licencié doit développer plus qu’un simple produit unique mais une véritable gamme de produit. Ceci permet en outre d’augmenter la visibilité du personnage et la durée de vie des produits. Il doit également avoir une politique de prix cohérente et réfléchie, utiliser des réseaux de distribution identifiés et efficaces et enfin avoir une campagne de communication aux investissements substantiels. Tout cela bien évidemment dans le but de permettre la maximisation de ses ventes (et de son chiffre d’affaires)… Et par conséquent maximiser le montant des royalties. Mais surtout, cet effort marketing de la part des licenciés doit permettre d’acquérir une certaine rentabilité. La licence est un avantage commercial (prenez deux T-shirt blanc totalement identique, mettez Mickey sur l’un des deux et regardez ce qu’il se passe… La perception du produit pour le consommateur n’est pas la même) qui peut rapporter beaucoup mais qui possède un coût (souvent élevé) et qui n’est pas à négliger. b°) Les obligations du licencieur Si de nombreuses obligations incombent au licencié, le licencieur n’est pas en reste et tient un rôle essentiellement d’informateur. Ainsi, il doit fournir au licencié un historique clair et précis de la licence (création des personnages, exploitation passée…), des informations quantitatives et qualitatives mises à jour sur le personnage, la cible, les autres licenciés, le chiffre d’affaire potentiel. Il doit aussi fournir des informations sur les opérations qu’il met en place pour promouvoir sa licence (campagne de communication, de promotion) et sur les actions qu’il met en œuvre pour protéger sa propriété (action en justice). T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 9 Par ailleurs, il est nécessaire que l’ayant droit donne au licencié une charte graphique complète comprenant des visuels du personnage (images, croquis divers), les proportions, les codes couleurs, les typographies, les logos… Le propriétaire se doit également de donner des conseils d’utilisation qui seront autant d’indications pour un meilleur respect de la charte. Enfin le licencieur doit préciser les délais d’approbation, le nombre d’exemplaires à envoyer et le nom de la personne en charge des approbations. C. Le marché de la licence Ici, je vous propose quelques éléments caractéristiques du marché de la licence afin de mieux cerner l’univers dans lequel évolue la société VIP et inscrire le travail sur la licence T’choupi dans un cadre général. 1. L’offre En 2001, le marché de la licence représentait plus de 108 milliards d’euros dans le monde dont plus de 5 milliards d’euros pour le seul territoire français (5,16 milliards d’euros, source EPM Communication New York 2002*). En France, trois univers de produits sous licences dominent le marché et représente près de 70% des ventes : l’habillement, les chaussures et l’édition, comme le montre le diagramme suivant. Répartition du marché de la licence par univers de produits 28% Habillement /Accessoires Chaussures 25% Edition Jouets/Jeux Vidéo Agroalimentaire Hygiène Beauté Papeterie/Carterie 1% 2% 5% 5% Cadeaux/Nouveautés Maison /Décoration 14% 9% 11% Exemple de lecture : 28% des ventes de produits sous licence appartiennent à l’univers de l’habillement, soit 1,445 Milliards d’euros (28% de 5,16). (Source EPM Communication New York 2002) Il est important de préciser que le marché français a connu entre 1998 et 2001 une forte croissance de l’ordre de 2,4%, ce phénomène est sans nul doute en partie dû à la Coupe du Monde 98 et au succès des Pokémons. Cependant, il semblerait que cette tendance se soit calmée et que l’on assiste aujourd’hui à une croissance beaucoup plus faible. * Les sources EPM Communication sont extraites de G. Warin, A. Tubiana, Marques sous licence, Editions d’Organisation T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 10 En France, les licences peuvent être classées en 6 secteurs selon leur nature. Ainsi, il y a les licences de mode (Dior, Naf-Naf,...), de divertissement/célébrités (James Bond, Titeuf, Zidane…), de marque institutionnelles (Jeep, Michelin,…), d’art (Keith Haring, Picasso,…), de sport (Allez les Bleus, NBA, …) et autres (WWF,…). On obtient la répartition suivante : Répartition du marché français de la licence selon la nature de la licence 9% 1% 10% 41% 12% Exemple de lecture : les licences de modes représente 41% du marché français de la licence soit 2,116 Milliards d’euros. (41% de 5,16) Mode Divertissement /Célébrités Marque Art Sport Autres (Source EPM communication New York 2002) 27% Ce diagramme montre l’importance des licences de modes et de divertissement. Ces deux classes représentent à peu près 70% des ventes de produits sous licences. 2. La demande Concernant les consommateurs, une des nombreuses informations disponibles reste celle fournie par l’étude ABC+/Disney/LSA (avril 2001) intitulée « Licences et marques : comment les jeunes les vivent ? ». De cette étude, j’ai gardé le graphique concernant la possession de produits sous licences. Exemple de lecture : En moyenne 81% des enfants, âgés de 4/5 ans, interrogés possèdent des produits dérivés (Source : Etude ABC+/Disney/LSA. 2001) P roportion moyenne des enfants possédant des objet sous licences 81% 69% 48% 54% 31% 0/3 ans 4/5 ans 6/8 ans 9/10 ans 11/13 ans En outre, ce graphique permet de se rendre compte que les enfants âgés de moins de 5 ans sont les premiers possesseurs de produits dérivés. Ceci a beaucoup d’importance puisque comme vous pourrez le voir plus tard, T’choupi s’adresse à cette cible spécifique que sont les enfant de moins de 6 ans (soit âgés de 0 à 5 ans inclus). Il est à noter qu’au dernier recensement cette population représentait près de 3,7 millions d’individus (Recensement INSEE 1999, extrait en annexe n°5). Ainsi, pour se donner un ordre d’idée, en tenant compte du résultat de cette étude ABC+ et du dernier recensement, une licence qui s’adresse au enfant de moins de 6 ans, peut compter sur un potentiel de 1,570 millions d’individus âgés de 0 à 3 ans et de 1,130 millions d’individus âgés de 4 à 5 ans soit sur près de 2,7 millions de consommateurs. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 11 Pour information et toujours d’après ces mêmes sources, une licence qui serait destinée aux 6/13 ans aurait pour cible près de 6 millions d’individus mais seulement 2,6 millions de consommateurs potentiels (détail de ces calculs en annexe n° 5) En marge de ces résultats, cette même étude nous offre les personnages préférés sur la tranche d’âge des 0-5 ans. Ainsi on retrouve essentiellement des personnages de l’univers Disney (Mickey, le roi lion, les 101 dalmatiens, Winnie) mais aussi Babar ou encore les Pokémons. Dès lors on s’aperçoit qu’un personnage comme T’choupi fait figure de réel outsider sur le marché face à ses grands classiques. Et ce d’autant plus que d’autres personnages s’attaquent à la même cible (Bob le bricoleur, les Télétubbies, Franklin…). Je viens de vous donner un certain nombre d’éléments qui permettront une meilleure compréhension du monde de la licence. Vous avez également pu voir l’importance de cet univers et les enjeux commerciaux considérables qu’engendre la gestion d’une propriété. Ensemble, nous allons maintenant nous intéresser plus particulièrement à l’une des nombreuses licences que gère VIP, il s’agit de T’choupi. II°) Une licence spécifique : T’choupi Cette partie va nous permettre de mieux cerner le personnage de T’choupi et de mieux appréhender la problématique qui s’y rattache. Elle se compose d’informations générales sur le personnage (sa création, son actualité, ses licenciés…), et d’une étude approfondie de T’choupi (étoile d’identité, cohérence personnage/produits dérivés/cible). A. T'choupi, un personnage pas comme les autres Les informations qui vont suivre permettront une première approche du personnage et des produits qu’il a générés. 1. La petite histoire de T’choupi Le personnage de T’choupi a été créé par Thierry Courtin pour les Jeux Nathan (puzzles…) en 1992. Voilà donc maintenant plus de 10 ans que ce personnage existe et évolue. Nathan Editions a d’ailleurs créé, en 1997, une collection de livres illustrés par Thierry Courtin narrant la vie et les aventures de ce petit personnage. Cette collection s’étoffe annuellement de plusieurs références et se vend à plus d’un million d’exemplaires chaque année (1,3 millions d’exemplaires en 2002), ce qui en fait un véritable phénomène littéraire. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 12 Il a récemment fait l’objet d’une série d’animation télévisée (65x5’) coproduite par Les Armateurs, Canal J et VIP (participation à hauteur de 300 000 euros), et diffusée sur Canal J en 2000. Son succès sur le petit écran vient de lui ouvrir les portes du grand écran. T’choupi va, en effet, faire ses débuts au cinéma, un long métrage d’animation de 70 minutes sortira courant avril 2004 (production Les Armateurs). 2. Mais qui est T'choupi ? T’choupi est un petit bonhomme de 3 ans qui aime faire du tricycle, jouer à la balle et à cache-cache. T’choupi ne se sépare jamais de son fidèle Doudou, un petit ourson en peluche qui s’anime lorsqu’il son seul, et avec qui il découvre le monde. Ensemble, ils vont vivre de nombreuses aventures qui ressemble à celles que peuvent vivre tout les enfants de cet âge (visiter un zoo, faire du camping, aller à la piscine, la peur des orages, aller au marché...) et grâce auxquelles T’choupi s’enrichit et grandit. T’choupi est entouré, outre de Doudou, de sa famille : Lola sa maman, Toine son papa, sa petite sœur Fanny, ses grands parents Mamie Nanie et Papi Cha, et ses deux amis Lalou et Pilou. B. Actualité du personnage : T’choupi, le film Comme je l’évoquais un peu plus haut, T’choupi va vivre une toute nouvelle aventure sur grand écran. Produit par Les Armateurs (Kirikou et la sorcière, Les triplettes de Belleville…). L’histoire : Le spectateur suit le quotidien de T’choupi (nouveaux voisins et amis, la naissance d’une petite sœur, les vacances, …) et découvre avec lui son nouvel environnement. En toile de fond, une véritable aventure à suspens se joue dans laquelle les jouets des enfants disparaissent, enlevés par un mystérieux personnage. Jusqu’au moment où Doudou disparaît à son tour. Dès lors, T’choupi et ses amis mènent l’enquête pour le retrouver. Ce long métrage d’animation d’une durée de 70 minutes vient en parallèle de la série TV. En effet, les personnages de Lalou, Pilou (les amis de T’choupi) et de Fanny, la petite sœur de T’choupi, existent déjà au petit écran. Le film revient sur la rencontre des enfants et la naissance de Fanny. Le film cible les 2-7 ans. Les plus jeunes auront le plaisir de retrouver leur héros dans ses aventures du quotidien et les plus vieux pourront se passionner pour l’intrigue générale du film et l’enquête que les enfants vont mener pour retrouver leurs jouets. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 13 Outre un scénario signé Michel Fessler (Ridicule, Farinelli, L’enfant qui voulait être un ours…), les décors et les personnages ont été plus travaillés que pour la série afin de permettre au film de s’adresser aux plus petits tout en offrant aux plus âgés (parents et grands parents) un divertissement de qualité. Avec une distribution sur 250 à 300 salles assurée par Gébéka (Kirikou, Princes et Princesses…) et un budget promotionnel de 600 000 euros, T’choupi, le film s’annonce comme un véritable événement cinématographique pour les vacances de Pâques. Plusieurs partenariats (presse, TV, radio,…) sont en cours de discussion, de même que des opérations spéciales, avec le concours des licenciés, devraient voir le jour. La date définitive de sortie du film est fixée au 07 avril 2004 et l’objectif moyen est de 500000 entrées. C. La licence T’choupi Comme je l’ai dis précédemment T’choupi fait l’objet d’exploitations diverses depuis un plus de 10 ans. Voici réunis ci-dessous l’ensemble des licenciés actuels, il est important de préciser que d’autres entreprises ont contribué au développement de T’choupi, notamment Candia pour la promotion de son lait de croissance mais ces contrats ne sont aujourd’hui plus d’actualité, c’est pourquoi elles ne figurent pas dans le tableau suivant. Vous trouverez ci- après quelques produits développés par ces entreprises. Licenciés Produits Alcara Fèves Atlex Chaussures et chaussons Bac à Sable France CARTES Kindy Nathan Editions Vêtements Jeux de cartes (7 familles) Chaussettes Dates de commercialisation Depuis été 2002 Depuis janvier 2003 Depuis septembre 2003 Depuis 1er trimestre 2003 Depuis été 2002 Livres d’histoires et d’activités Depuis 1999 (contrat de licence VIP) CD Rom Rentrée 2004 Nathan Jeux Nounours Papo Publifast Jeux ludo-éducatifs Peluches Figurines PVC Magazine Mensuel Avril 2004 Depuis octobre 2001 Depuis juillet 2002 Depuis octobre 2003 Ravensburger Puzzles, memory Depuis janvier 2002 SMIR SA Jeux en bois (domino…) Tennessee Bagagerie Universal Vidéo T’choupi K7 vidéo et DVD Depuis 1er trimestre 2003 Rentrée 2004 Depuis février 2000 Partie I : Analyse de la situation p. 14 Les Produits T’choupi T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 15 On remarque grâce au tableau ci-dessus, que T’choupi est présent sur de nombreux supports, mais ce qui nous intéresse plus particulièrement c’est le fait que peu de produits spécifiques seront commercialisés pour accompagner la sortie du film en avril 2004 et d’une manière générale que, à l’heure actuelle, peu de produits dérivés verront le jour en 2004. Ceci apparaît désormais comme un vrai problème, d’autant plus que la sortie du film au cinéma peut générer des synergies considérables et profiter au succès des produits. Les licenciés actuels l’ont bien compris, et de nombreuses opérations commerciales sont en cours d’élaboration dans le but de coller à cette forte actualité. Il est important de retenir le fait que le film va permettre de communiquer sur le personnage de T’choupi. Cette communication soutiendra bien évidemment la sortie du film et les opérations commerciales qui y seront rattachées mais surtout elle sera un outil majeur pour le renforcement de la notoriété de T’choupi De plus, il ne faut pas considérer la sortie du film au cinéma comme une fin en soi. En effet, le film sera disponible en vidéo (DVD/K7) pour Noël 2004, une diffusion sur Canal + est prévue pour 2005 et une nouvelle série TV devrait voir le jour (2006/2007). Enfin, si on tient compte du fait que les chaînes hertziennes s’intéressent à la diffusion de la première série TV, on s’aperçoit que T’choupi va vivre sur le long terme. Dès lors, il est intéressant de se demander comment va pouvoir se développer la licence T’choupi sur le long terme et plus précisément quels seront les types de produits à l’effigie de T’choupi qui pourront être commercialisés. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 16 Conclusion de la première partie : Cette première partie avait pour but de présenter dans un premier temps l’univers de la licence (fonctionnement et définitions, marché et enjeux commerciaux) afin de définir un cadre général dans lequel s’inscrit le personnage de T’choupi et la problématique qui s’y rapporte. En outre, j’ai pu dégager des différentes informations exposées, le potentiel de consommateurs auquel s’adresse une licence adaptée aux jeunes enfants (moins de 6 ans). Rappelons que ce dernier se chiffre à 2,7 millions de consommateurs. Mais sur ce marché la concurrence est rude. Les nouveaux personnages doivent faire face aux véritables classiques appartenant à la mémoire collective et pour lesquels les parents (puissent que c’est à eux qu’appartient la décision d’achat) ont moins de réticence. Dans un deuxième temps, nous nous sommes intéressés plus profondément à ce personnage bien spécifique qu’est T’choupi. En une dizaine d’année d’existence T’choupi a connu un développement considérable passant de simple personnage des puzzles de sa création au rôle principal d’un long métrage d’animation pour le cinéma. Au niveau des produits dérivés, T’choupi suit actuellement une bonne évolution, de nombreux contrats se concrétisent et les produits rencontrent un certain succès auprès des consommateurs. Toutefois, une problématique liée à ce personnage a émergé. Alors que peu de nouveaux produits seront commercialisés lors de la sortie du film en avril 2004 (et ne pourront pas, par conséquent, bénéficier de l’appui de cette forte actualité), il est important de percevoir cette dernière comme une étape supplémentaire dans le développement du personnage et non comme un aboutissement final. Cette étape sera un outil de la pérennisation de la licence. Dès lors on peut se demander comment la licence va pouvoir se développer, quels types de produits dérivés T’choupi va-t-il pouvoir générer ? Afin d’apporter des réponses à ces questions, j’ai mené un certain nombre d’actions que je vous invite à suivre dans le détail dans les pages qui vont suivre. T’choupi Partie I : Analyse de la situation p. 17 PARTIE II : Les actions menées T’choupi Partie II : Les actions menées p. 18 Les actions que j’ai menées ont eu pour objectif principal de répondre à cette interrogation centrale qui est : quelles nouvelles voies de développement peut-on envisager pour le personnage de T’choupi ? Pour ce faire j’ai axé ces actions sur deux études. La première concerne le personnage même de T’choupi et m’a permis de dégager des éléments visant à obtenir une cohérence dans le développement de produits dérivés. La seconde est une étude qualitative qui cible des parents dans le but d’obtenir des réactions sur le personnage et de générer des idées de futurs produits. I°) Etude du personnage T’choupi Dans les paragraphes qui suivent vous serez guider à travers une analyse du personnage T’choupi dans le but de construire son étoile d’identité. Ceci me permettra de mieux caractériser et qualifier sa relation avec la cible et proposer des éléments permettant d’obtenir une certaine cohérence entre le personnage et les produits auxquels il peut être associé. A. T’choupi, un héros « quotidien » Nicolas Montigneaux dans « Les marques parlent aux enfants grâce aux personnages imaginaires » classifient les personnages selon trois catégories : les héros « famille », les héros « quotidiens » et les super héros. Le héros est dans tous les cas le personnage central, celui qui, de part son existence, fait exister les autres personnages, qui doit surmonter des obstacles grâce à ses qualités morales, physiques, humaines… D’ailleurs, les difficultés, ou les ennemis, qu’il rencontre ne sont là que pour montrer la valeur et la supériorité du héros. Le héros est un support d’identification auquel l’enfant va se comparer et tenter de se rapprocher. Les héros de type « famille » apparaissent lorsque plusieurs personnages sont indissociables, représentants souvent une organisation familiale où chaque membre à une caractéristique et un rôle propres et où chacun peut se reconnaître. Ce sont généralement des familles idéalisées où chaque individu peut s’épanouir, s’exprimer, trouver de l’aide, de la compréhension, de l’amour…Ces héros permettent de rassurer et de structurer l’enfant. On peut citer par exemple les Razmokets, les Barbapapa, les Simpsons, Famille Delajungle… Les super héros sont des personnages à la représentation symbolique forte, très éloignés de la réalité avec un contexte imaginaire considérable, au manichéisme exacerbé qui leur donne un aspect presque divin. Ils sont courageux, forts, puissants, persévérants, nobles, loyaux, justes, généreux, défendant la veuve et l’orphelin, luttant contre le Mal pour faire régner la justice et le Bien. Leurs aptitudes physiques et intellectuelles sont hors du commun, sans défauts, ils possèdent même des super pouvoirs. Ces personnages représentent ce que veulent devenir les enfants et dans un sens leur transformation en adulte. Les exemples les plus marquant sont Superman, Spiderman, Batman, Sangoku, les Xmen… T’choupi Partie II : Les actions menées p. 19 Les héros « quotidiens » sont des personnages enfants qui possèdent de nombreuses qualités mais qui ont aussi des défauts (peur, maladresse…), des faiblesses qui font ressortir leur humanité et leur donnent un caractère sympathique et attachant accentuant leur proximité avec l’enfant. D’autre part les situations vécues par ces personnages à l’existence banale sont semblables à celles rencontrées par l’enfant. Le personnage traite souvent des problèmes quotidiens auxquels l’enfant peut être amené à faire face. Le héros quotidien, comme le montre le graphique intitulé « Les héros et leur rapport à l’enfant » (annexe 6), est celui qui est le plus proche de l’enfant et auquel l’identification est la plus facile, la plus forte aussi. On retrouve dans cette catégorie Franklin, Hey Arnold !, Titeuf, Cédric… Ainsi T’choupi s’inscrit totalement dans cette dernière catégorie de héros. Son physique est proche de celui d’un petit garçon, il est tour à tour joyeux, dynamique, malicieux, boudeur, jaloux, râleur, et les aventures qu’il vit n’ont rien d’extraordinaires et sont semblables à celles que rencontre n’importe quel enfant de son âge. D’ailleurs, les situations auxquelles il est confronté lui permettent de découvrir et d’expérimenter le monde qui l’entoure (les animaux de la ferme et du zoo, l’orage…), et de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à lui. Dès lors, chaque enfant peut facilement s’identifier à ce petit personnage ou voir en T’choupi un alter ego qui vit et ressent les mêmes choses, qui est confronté aux mêmes problèmes, aux mêmes situations. B. L’étoile d’identité, généralités Il s’agit d’un concept développé par N. Montigneaux dans « Les marques parlent aux enfants grâce aux personnages imaginaires » d’après le prisme de marque élaboré par J.N. Kapferer dans « Les marques, capital de l’entreprise ». L’étoile d’identité est en réalité un outil d’analyse des personnages imaginaires qui permet de mesurer la cohérence entre le personnage, les produits pour lesquels il est utilisé et la cible. Elle se représente graphiquement par une étoile à 5 branches caractérisant les 5 principales facettes du personnage qui interagissent (physique, imaginaire, personnalité, relation, reflet). Le physique représente l’ensemble des éléments concrets du personnage, ce que l’on voit, sa forme, sa morphologie, sa couleur, ses accessoires… La personnalité définit le caractère du personnage, sa façon d’être. L’imaginaire se réfère au monde, à l’environnement du personnage, qui peut être plus ou moins éloigné de la réalité mais qui touche les enfants. On sait par exemple que les plus jeunes enfants sont très sensibles aux personnages animaliers (succès de Winnie l’ourson, de Franklin…), à la découverte du monde et à l’aventure. D’une manière générale, l’imaginaire est le décor grâce auquel on va mettre en avant les qualités du personnage (intelligence, habilité, force…). T’choupi Partie II : Les actions menées p. 20 Le reflet considère le fait que le personnage agit comme un miroir, il renvoie à l’enfant un alter ego auquel il peut s’identifier voire même une image idéalisée à laquelle il aspire. Le reflet est une perception totalement subjective qui dépend uniquement de la perception du physique, de la personnalité et de l’imaginaire du personnage. Il n’est donc pas étonnant de voir un même personnage avoir des reflets différents d’un enfant à l’autre. A noter que la notion de reflet met en avant le modèle « aspirationnel » du personnage qui devient une sorte de pont entre le présent et l’avenir. Le personnage est à la fois enfant (identification, présent) et adulte (projection, avenir) puisqu’il trouve des solutions à ses problèmes invitant l’enfant à les adopter. Par ailleurs le reflet s’observe également au niveau des parents. Le personnage va leur inspirer une certaine attitude (méfiance, sympathie…). Cette attitude vis-à-vis du personnage est fortement liée à la relation qu’entretiennent les parents avec l’enfant. Dans une famille où l’enfant est considéré comme un être à part entière avec une grande autonomie et une liberté d’expression, comme l’égal d’un adulte, le personnage devra renvoyer l’image de quelqu’un de débrouillard, d’autonome, de spontané. A l’inverse, dans une famille où l’enfant est protégé, avec une autorité forte et un contrôle élevé des expériences de ce dernier, le personnage devra refléter l’image d’un enfant obéissant, sage, bien élevé qui répond à toutes les aspiration parentales. Enfin, la relation définit les liens qui peuvent s’instaurer entre l’enfant et le personnage. Elle intègre le rôle que va jouer le personnage pour l’enfant, lié à sa proximité et à son autorité sur l’enfant (copain, grand frère…), les valeurs du personnage qui définissent le cadre de la relation (ce qui se fait ou pas selon lui, sa morale, le sens de ses actions), et le bénéfice concret que l’enfant va retirer de cette relation (ce que le personnage apporte concrètement à l’enfant). (cf. graphique « Nature de la relation dans la représentation des personnages chez l’enfant » annexe 7) Etoile d’identité d’un personnage Physique Imaginaire Personnalité Personnage Relation Nature T’choupi Reflet Bénéfice Partie II : Les actions menées Enfant Mère p. 21 C. L’étoile d’identité de T’choupi Le physique : Le physique de T’choupi est volontairement simpliste et très proche du dessin d’enfant afin de procéder à une identification immédiate auprès du jeune public. Mais la première chose que l’on peut constater c’est le fait que T’choupi possède les traits caractéristiques du pingouin (un corps bicolore, des pieds palmés, oranges, à trois doigts, des mains (quasi) sans doigt). Viennent ensuite, une grosse tête ronde sans oreille qui renvoie directement l’image d’un très jeune enfant ; un visage blanc et plat au centre duquel se trouve une petite boule orangée qui lui sert de nez, une bouche très fine (représentée souvent d‘un simple trait). Ce visage évoque un personnage peu guidé par ses sens. En effet, une bouche petite et fine annonce un personnage peu bavard, les oreilles manquantes peuvent souligner l’absence d’écoute et d’ouverture sur le monde (contrairement à Mickey), les yeux de T’choupi sont également particulièrement petits (très éloignés du style manga mais très proches du style européen « tintinophile » avec des petits ovales noirs en guise d’oeil). Cette faible importance donnée aux organes sensitifs contraste la prépondérance de la tête et accentue l’humanisation du personnage. Ainsi T’choupi, tout pingouin qu’il est, ne se laisse pas dominer par ses sens et son instinct mais est au contraire un être réfléchi démontrant des qualités intellectuelles. Son corps très rond est plus petit que sa tête. Ses mains peu détaillées avec le pouce pour unique doigt, ressemblent à des moufles, conservent des proportions conséquentes mettant en relief l’importance du toucher et des manipulations, un désir de découverte, d’action et de sociabilité. Enfin, ses pieds arrondis, bien à plat, annoncent un personnage ancré dans la réalité. Ce physique simpliste et rondouillard inspire tout de suite la tendresse, la douceur et la sympathie ce qui en fait un personnage idéal pour les touts petits. Toutefois, un décalage peut se créer entre la cible et le personnage. Les plus jeunes enfants auxquels il s’adresse expérimentant le monde qui les entoure avec leur sens, le fait que ceux de T’choupi soient mis en retrait peut entraîner certaines difficultés notamment au niveau de l’identification. La personnalité : L’importance de la tête du personnage renvoie immédiatement à sa personnalité. On peut alors identifier T’choupi comme un personnage réfléchi, qui sait se contrôler par la pensée. Cet aspect est par ailleurs mis en relief par les sourcils du personnage qui sont harmonieux, « policés » et fins. T’choupi Partie II : Les actions menées p. 22 Son caractère ressemble à celui de tout enfant de son âge. Il a des qualités et des défauts comme chacun d’eux. Il est tour à tour curieux, malicieux, espiègle, affectueux et parfois boudeur, égoïste, jaloux, râleur... On peut ajouter que T’choupi est un personnage courageux, ceci se remarque par le fait qu’il est très souvent montrer de face (ou de trois quart) et qu’il baisse rarement les yeux. L’imaginaire : Le décor général dans lequel T’choupi évolue est très proche de la réalité pour permettre une identification plus rapide. L’imaginaire du personnage joue donc sur l’aspect animal de T’choupi et le fait que les pingouins vivent en société, parlent, ont le permis de conduire, vont à l’école, ont des ours en peluche, vont dans les bois ramasser des champignons, se lavent dans une baignoire…, en bref qu’ils ont les mêmes activités que les humains. L’imaginaire repose également sur Doudou, le petit ours en peluche, qui prend vie et s’exprime par de petits couinements. Le reflet : T’choupi renvoie clairement aux enfants des deux sexes l’image d’un alter ego, d’un double auquel ils peuvent s’identifier. Cette image est essentiellement véhiculée par la personnalité du personnage car elle se veut proche des enfants. L’aspect « héros quotidien » contribue également à cette projection. Pour les parents, T’choupi est un jeune enfant (la présence de l’ours en peluche qu’il ne quitte jamais en est une autre illustration), innocent et curieux, qui découvre son environnement de manière autonome et libre mais très encadrée soit par un adulte soit par la présence de Doudou. T’choupi peut être perçu comme un accompagnateur pour les enfants, dans le sens où son autonomie l’oblige à se débrouiller, à réfléchir et trouver des solutions qui pourront être exploitées par les enfants. La relation : Comme, nous l’avons déjà vu, T’choupi est proche des enfants ceci instaure entre eux un climat de camaraderie si bien que T’choupi s’apparente à un copain à qui l’on peut se confier, qui accompagne et qui peut apporter une aide, des solutions à leurs problèmes du quotidien, leur montrer ce qu’il faut faire mais aussi ce qu’il ne faut pas faire. Par ailleurs, T’choupi véhicule des valeurs fortes comme l’amitié, l’ouverture au monde... Pour synthétiser l’ensemble de ces éléments de l’analyse que nous venons d’effectuer, voici l’étoile d’identité de T’choupi. T’choupi Partie II : Les actions menées p. 23 L’étoile d’identité de T’choupi Physique Enfantin Formes arrondies et douces Grosse tête Organes sensitifs limités Personnalité Imaginaire Réfléchi, contrôlé, courageux Curieux, affectueux Défauts humains (jaloux, râleur, maladroit…) Un monde réaliste animalisé et très coloré Peluche animée T’CHOUPI Relation Nature Copain Reflet Bénéfice Apporte un accompagnement, des solutions, des exemples. Enfant Alter ego Mère Jeune enfant autonome et débrouillard mais encadré. D. Cohérence entre le personnage et les produits dérivés. L’étoile d’identité que je viens de construire pour T’choupi va me permettre de proposer, ici, des éléments qui permettront de développer des produits en harmonie avec le personnage. Les trois premières facettes de l’étoile d’identité (physique, personnalité, imaginaire) se rapportent au produit (service) et/ou à la marque. Les deux derniers (reflet et relation) s’orientent sur la cible (enfant et mère selon les cas). Compte tenu des résultats de la phase précédente je peux donc faire les propositions suivantes concernant la cohérence entre T’choupi et les produits qu’il peut générer : T’choupi Partie II : Les actions menées p. 24 L’étoile de cohérence du personnage de T’choupi • Formes arrondies, matières douces, sans danger pour l’enfant • Produits liés à l’éveil et à la découverte de l’environnement • Produits liés au développement de la réflexion et de l’intelligence • Produits proches de l’enfant, relation privilégiée • Univers coloré, de plaisir, d’amusement et de joies PRODUIT, SERVICE, MARQUE T’CHOUPI MERES • Image d’un enfant débrouillard, autonome, innocent et curieux • Education encadrée ENFANTS • Mixte jusqu’à 3 ans, • Garçons 3/5 ans Nous venons d’étudier T’choupi à partir du concept d’étoile d’identité et de la typologie des héros. Il en ressort que T’choupi peut être classer parmi les héros « quotidiens » ceci a pour conséquence majeure de faciliter l’identification de l’enfant au personnage. Puis grâce à l’étoile d’identité et l’analyse des cinq facettes majeures du personnage, nous avons pu proposer des éléments contribuant à la cohérence entre T’choupi, les produits dérivés et la cible. Je vous propose maintenant de suivre une étude qualitative réalisée auprès de parents dont l’objectif principal est de générer des idées de produits dérivés qui pourraient être commercialisés dans l’avenir. T’choupi Partie II : Les actions menées p. 25 II°) Etude auprès des parents (réunion de groupe) Objectif principal : Dégager de nouvelles voies de développement pour le personnage. Objectifs secondaires : Observer la notoriété potentielle du personnage Relever des réactions sur le personnage, la série, les produits. L’étude qualitative se justifie dans ce cas, par la volonté d’identifier un phénomène. Je cherchais en effet, à recueillir des réactions sur le personnage et les produits dérivés mais surtout à générer des idées pour le développement de la licence. A. Elaboration du guide J’ai choisi de réaliser ce focus group sur les parents car ce dernier aller porter sur des produits dérivés qui s’adressent à une cible d’enfant très jeune (moins de 6 ans). Or ce sont les parents qui réalisent l’acte d’achat pour les enfants de cet âge et comme la prescription de ces enfants est très faible il était donc plus intéressant de rechercher l’avis des parents. Ce focus s’est déroulé avec la collaboration de 10 parents. Je vous invite à suivre le guide définitif élaboré pour cette réunion (en gras) et les explications qui s’y rapportent (en italique). ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Introduction : Présentation de l’animateur, de la réunion, du but général de la réunion (parler d’un personnage), et des règles à suivre (pas de censure, pas de bonnes ni de mauvaises réponses…). Présentation des participants (prénom, nombre d’enfant + âge des enfants) Choix de surnom ridicules (afin de lever des inhibitions, ils n’auront plus peur d’être ridicules pendant la réunion si chacun a déjà un surnom ridicule) I) Les personnages pour enfants (0-12 ans) On va chercher à lister 20/30 personnages pour enfants tous âges confondus, tous supports aussi. Dans un premier temps, les participants vont inscrire sur leur feuille les personnages qui leur viennent à l’esprit. Débriefing afin de lister un maximum de personnages. Demander comment ils connaissent le personnage (TV, promo, jouets…) Cette partie va permettre d’évaluer les connaissances des participants en matière de personnage pour enfants, mais aussi de leur permettre de se familiariser avec le thème de la réunion. Il s’agit aussi de noter l’éventuel notoriété spontanée de T’choupi. II) Le personnage de T’choupi En montrant un visuel ou une peluche T’choupi Connaissez-vous ce personnage ? Comment s’appelle t’il ? Dans la mesure où il n’a pas été cité précédemment, cela permettra de valider son éventuelle notoriété. Que vous inspire ce personnage à priori ? Permet de qualifier le personnage, de mettre en relief les réactions qu’il engendre spontanément. Demander comment ils ont connu le personnage (pour ceux qui ont répondu juste) T’choupi Partie II : Les actions menées p. 26 La série T’choupi Après visionnage d’un ou deux épisodes de la série, on va demander aux participants ce qu’ils pensent de la série et du personnage tel qu’il y est montré. On cherche ici à qualifier le personnage, faire ressortir ces traits caractéristiques, évaluer sa relation par rapport à l’enfant et le reflet perçu par les parents, obtenir aussi leur avis sur la série. Observe t’on des différences entre l’avant et l’après visionnage. Connaissez vous d’autres personnages qui selon vous ressemblent (mêmes caractéristiques) à T’choupi et surtout qui s’adresse aux mêmes enfants (0/5 ans). III) Les produits dérivés T’choupi Présenter les différents types de produits qui existent avec T’choupi. Les faire passer afin qu’ils les touchent, les étudient… Que pensez-vous de ces produits (adaptés aux enfants, fidèles au personnage…) Ici on va recueillir des critiques sur les produits actuellement développés avec T’choupi. Brainstorming : Quels types de produits achèteriez-vous avec T’choupi ? D’après vous sur quel type de produits pourrait être apposer T’choupi. A quels types de produits associerez-vous T’choupi ? On va lister ici les idées de produits évoquées par les participants et qui seront autant de nouvelles voies envisageables pour le développement de la licence. Remerciements Fin. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- B. Synthèse des résultats. 1. Les personnages pour enfants Lors de cette première phase, les parents ont pu lister spontanément une cinquantaine de personnages différents. On retrouve dans cette liste, des classiques de l’univers des enfants : les personnages Disney (Mickey, Donald, Simba, Mary Poppins, Winnie l’ourson…), des personnages d’histoires et de contes (Blanche Neige, Cendrillon, Peter Pan, Peau d’âne…), des personnages de BD (Astérix, Tintin, Snoopy...), des personnages de télévision (Nounours, Saturnin, Babar, Casimir, Oui-Oui, …), mais aussi des looney tunes (Bugs Bunny, Bip Bip & Coyote, Titi & Grominet…), des jouets (Barbie, Action Man..), des super héros (Superman, Batman, Spiderman…). On trouve aussi des personnages beaucoup plus récents et d’univers très variés comme Titeuf, Franklin, Pingu, Totoro, Kirikou, Yu-Gi-Oh, Pierre Lapin, Mimi la Souris, Léo et Popi… L’ensemble des personnages ci-dessous a été rencontré sur de nombreux supports par les parents : TV, BD, livre, cinéma/K7/Dvd, magazine, produit alimentaire, vêtement, accessoire… T’choupi figure dans cette liste de personnage, il a même été cité par deux participants. Ces deux personnes le connaissaient à travers les dessins de Thierry Courtin des livres Nathan et n’avaient jamais vu la série TV. Ceci à son importance car les discussions qui suivront porteront sur le personnage tel qu’il apparaît dans la série ainsi ces participants (re)découvriront T’choupi comme les autres individus. T’choupi Partie II : Les actions menées p. 27 2. Le personnage de T’choupi Les participants ont caractérisé T’choupi à partir d’un simple visuel du personnage, il en est ressortis les observations suivantes. Quelques défauts sont ressortis. Ainsi le manque de cheveux et d’oreilles et sa bouche « asymétrique » créent un déséquilibre à tel point que T’choupi est « assez moche ». Mais dans l’ensemble, les critiques sont assez positives. Pour beaucoup, T’choupi est un personnage atypique, à l’aspect « original » et « surprenant », « tout rond », aux « formes douces » et « colorées ». Ce petit pingouin qui « ressemble à Tintin » est « rassurant » et « attachant » et semble idéal pour le premier âge. Après visionnage de la série, les participants ont pu s’exprimer sur ce qu’ils avaient vu. Si le personnage a su les séduire, les témoignages sur la série sont assez mitigés. D’un point de vue général, ils s’accordent à dire que la série est, dans sa forme, « adaptée aux enfants » auxquels elle s’adresse. L’ensemble est doux (design des personnages, musique…). Relevons également que la musique est « entraînante » et facilement « mémorisable » pour les enfants. Seuls points négatifs de la série dans sa forme, ce sont les couleurs et la mise en image de l’histoire. Les couleurs ont été jugées trop « contrastées », trop « agressives » (teintes rouges et oranges) dans certains cas et trop « mièvres » (teintes rosées) dans d’autres. La mise en image apparaît quant à elle très lente et poussive, limite « soporifique », au point qu’ils se demandent comment les enfants ne perdent pas leur attention et restent concentrés sur l’écran. Dans le fond, la série montre des situations du quotidien pouvant avoir un impact éducatif sur les enfants et leur permettre de grandir. Mais ici apparaît un décalage. En effet, les personnages semblent s’adresser aux enfants de 0 à 4 ans alors que les histoires semblent cibler des enfants de 4 ans et plus. 3. Les produits dérivés T’choupi Dans un premier temps, les participants ont observé, touché et étudié les différents produits dérivés T’choupi. Les réactions sont dans l’ensemble assez positives. Les produits sont de qualité supérieure et dans le haut de gamme. Ils sont variés, intéressants beaux et solides. Mais les réactions les plus vives ont été pour un produit qui n’est pas encore commercialisé, le cartable Tennessee. Les participants l’ont trouvé à la fois « original », « sympathique » et de « bonne qualité » mais pour eux ils s’agit d’un produit qui « sort de l’univers », qui ne correspond pas au personnage, qui « n’est pas dans l’esprit », qui est « trop extravagant » et « trop féminin » (couleur et matière). Dans un deuxième temps, il s’agissait de proposer des produits qui pourraient être développés avec le personnage T’choupi. J’ai classé les propositions des participants dans les catégories suivantes : T’choupi Partie II : Les actions menées p. 28 Equipement Maison Accessoires Assiette coussin bol petit déjeuner fauteuil mousse Mobile tapis / paillasson Verre brosse à dents lampe veilleuse serviette en papier siège auto/ rehausseur Jeux/jouets Ballon figurine articulée tableau range pyjama peluche d' éveil puzzle en bois (plusieurs matières, (gd format) sons…) tapis d' éveil peluche oreiller oreiller de voyage sac à dos/besaces à usage non scolaire pare-soleil de voiture Multimédia CD musicaux logiciel d' éveil histoires en audio Textile cape de bain peignoir pyjama bavoir gigoteuse serviette Papeterie Accessoires pour écrire décoration et dessiner (crayons, (bougies, ballon…) gommes, règles…) Ce qu’il faut retenir : Cette étude qualitative a permis de vérifier la notoriété de T’choupi. Même si la majorité des participants ne le connaissait pas, le fait qu’il ait été cité malgré tout montre qu’il s’agit d’un personnage au potentiel fort d’autant que l’univers des enfants connaît d’une multitude de personnages. Mais si le personnage possède une certaine notoriété, la série TV, elle, est très peu répandue. Le câble et le satellite sont encore des médias marginaux, une diffusion hertzienne participerait à l’explosion du personnage. De plus, on peut souligner le fait que le personnage est d’une manière générale bien accueilli par les parents. Les réactions sont positives. T’choupi est un personnage idéal pour les touts petits. Et la série est à l’image de ce héros du moins dans sa forme. Les histoires développées semblent en effet, trop complexes pour une cible si jeune. Enfin les produits dérivés ont eux aussi recueillis des critiques positives. Qualité, variété et originalité sont les maîtres mots. Toutefois, certains ont été jugés incohérents avec le personnage. Mais à en juger par les propositions des participants, de nombreux supports s’offrent à T’choupi aussi bien en matière de jeux et jouets que d’équipements pour la maison. T’choupi Partie II : Les actions menées p. 29 Conclusion de la seconde partie Dans un premier temps, afin de mieux connaître le personnage je l’ai étudié selon le concept d’étoile d’identité. J’ai alors pu faire ressortir ses caractéristiques principales et son fonctionnement vis-à-vis du public mais j’ai également pu formuler des principes à suivre dans le but de respecter une certaine cohérence entre T’choupi, ses produits dérivés et sa cible Dans les grande lignes il ressort de cette analyse que T’choupi se caractérise par un physique de pingouin humanisé, enfantin, aux formes arrondies et douces. La prédominance de sa tête en fait un personnage réfléchi peu guidé par son instinct. En tant que héros quotidien, il renvoie aux enfants l’image d’un alter ego qui vit les mêmes situations qu’eux. Cette image permet d’instaurer une relation dans laquelle T’choupi devient un véritable copain qui accompagne l’enfant dans sa découverte du monde. Dès lors, afin d’obtenir une réelle cohérence entre le personnage et les produits dérivés, il est important de tenir compte de ces caractéristiques. Et donc de développer des produits qui possèdent les mêmes caractéristiques (formes arrondies, matières douces, innocuité, favorisant la réflexion et la découverte…) et qui s’adressent à la cible identifiée (garçon 3/5 ans et mixte < 3 ans). Par la suite, j’ai rencontré lors d’un focus group des parents afin de relever leur avis sur le personnage, les produits actuels, et surtout de générer des idées de nouveaux produits. D’une manière générale, il en ressort des opinions très positives, et sur le personnage, et sur les produits. Toutefois, des critiques plus négatives sont apparues et doivent être prises en compte dans le développement futur de la licence. Je vais par ailleurs dans la partie qui va suivre formuler un certain nombre de recommandations qui viseront à élargir le champ d’action de la licence. T’choupi Partie II : Les actions menées p. 30 PARTIE III : Les recommandations T’choupi Partie III : Les recommandations p. 31 Les études réalisées plus haut m’ont permis d’identifier un certain nombre de solutions afin de répondre à la problématique qui se posait autour de T’choupi. Je vais, à partir de ces résultats, proposer des recommandations à l’agence VIP. Certaines porteront directement sur l’exploitation de la licence T’choupi et d’autres auront pour but de dégager des leviers d’actions qui permettront à VIP d’accroître son activité. I°) Développement de la licence T’choupi Les propositions que je vais formuler, ici, porteront sur les nouveaux produits dérivés que peut générer le personnage mais aussi sur certaines actions que peut engager VIP pour faciliter la pérennisation de la licence T’choupi. A. Les produits dérivés Nous avons pu voir que la réunion organisée avec les parents à fait ressortir un certain nombre de pistes pour les produits dérivés T’choupi qui pourraient être créés dans l’avenir. Revenons sur quelques-unes de ces idées. 1. L’univers T’choupi La première idée que je vais développer concerne la création d’un réel univers T’choupi domestique. Ceci passe essentiellement par la création d’éléments qui habilleront la chambre de l’enfant. Il s’agit de mobiles, de lampes et veilleuses, de tapis, de fauteuils, de coussins, mais on peut aussi proposer des papiers peints, du linge de lit (housse de couette, draps…), ou encore du mobilier (commode, lit, armoire…). Toutefois, cet univers T’choupi peut dépasser le cadre de la chambre et donner lieu à des applications en matière par exemple de vaisselle (bol, verre, assiette…) ou de nécessaire pour le bain (serviette, peignoir,…) mais aussi en matière de textile (pyjama, gigoteuse pour les plus jeunes…). En outre, la création d’un univers peut amener à une plus grande visibilité du personnage en magasin. Les enseignes sont généralement plus enclin à référencer des gammes complètes de produits et ce d’autant plus si ces derniers sont complémentaires. T’choupi Partie III : Les recommandations p. 32 2. Les jouets T’choupi Lors de l’étude du personnage, j’ai proposé, afin de favoriser la cohérence personnage/produits, le développement de produits liés à l’éveil de l’enfant et à la découverte de l’environnement. En accord avec cela, il peut donc être intéressant de créer des tapis ou des peluches d’éveil, composés de plusieurs parties aux matières (velours, papier, plastique…), aux textures et aux couleurs différentes, avec des pochettes zippées, à scratch, des parties sonores (voix de T’choupi, couinements, musiques…), des éléments détachables, repositionnables, emboîtables… Ces produits permettraient de favoriser l’éveil des sens des enfants (toucher, ouie, vue). Dans cette même optique, la création de porteur (le tricycle de T’choupi), de chariots (ou véhicules) à traîner ou à pousser peut s’envisager. Outre de favoriser le développement moteur de l’enfant ces produits lui permettent de se déplacer et donc de découvrir le monde. Dans le même temps, la conception de produits favorisant la réflexion et le développement de l’intelligence peut être un nouvel axe d’action pour le personnage. Ainsi des jeux de construction premier âge (ex : aide T’choupi à construire la maison de Doudou, le petit train de T’choupi), des jeux pour dessiner, apprendre à lire, à écrire, à compter (premier alphabet, tableau magique, coffret éducatif, premier ordinateur, logiciel PC…) sont envisageables. Je viens de présenter des recommandations concernant les produits dérivés qui peuvent être créer avec la licence T’choupi. Ceci n’a rien d’exhaustif, d’autres pistes peuvent être étudiées. En outre, Il peut être intéressant de s’inspirer du développement d’une licence proche à T’choupi comme Winnie l’ourson par exemple (de là à envisager des céréales pour le petit déjeuner… il n’y a qu’un pas !). Je vais maintenant proposer des actions qui viseront à une pérennisation de la licence T’choupi T’choupi Partie III : Les recommandations p. 33 B. Pérennisation de la licence Nous l’avons déjà vu plus haut, T’choupi est un personnage qui vivra à moyen terme puisque son actualité semble chargée jusqu’en 2006 sur des supports très populaires comme le cinéma et la télévision. Mais que deviendra-t-il par la suite ? Il existe de nombreux moyens qui permettront à T’choupi de durer (long terme) et qui faciliteront son ascension parmi les classiques de la licence à très long terme. En voici quelques uns. 1. Diffusion hertzienne Actuellement, la série T’choupi est diffusée sur TiJi, après avoir été programmée un temps par Canal J. Ces deux chaînes appartiennent au réseau câble et satellite qui reste encore un outil marginal du P.A.F. (Paysage Audiovisuel Français). Ceci génère un inconvénient majeur pour T’choupi. Une diffusion câblée ne permet pas, en effet, de toucher le maximum de personnes et est donc un frein à la notoriété du personnage. Une diffusion hertzienne permettrait donc une réelle démocratisation de la série et d’accroître la notoriété et le potentiel commercial du personnage. Cependant, il est important de préciser que TiJi cessera la diffusion de la série d’ici le mois d’avril 2004 afin de créer un manque autour de T’choupi et permettre au film de répondre au besoin ainsi créé. D’autre part les négociations menés par Les Armateurs (producteur du film) et Canal + (premier diffuseur hertzien pour le film) prévoit une exclusivité d’une durée de 18 mois (entre 2004 et 2006), période pendant laquelle la série ne sera pas diffusée pour permettre là encore un succès du film lors de sa première programmation télévisée. Cette stratégie autour de la diffusion de la série peut être jugée dangereuse pour le personnage car il ne va vivre que sur l’exploitation cinéma et vidéo sans aucun relais télévisuel de masse sur une période de 24 à 36 mois. Une diffusion hertzienne ne pourra t être programmée avant la rentrée 2006. Dans cette optique, il peut être recommandé à VIP, en tant que co-producteur de la série, de pousser Les Armateurs à reprendre les négociations avec Canal+, et pourquoi pas, envisager une diffusion de la série sur l’antenne de la chaîne cryptée (dans le bloc Canaille plus) avant la sortie du film en salle et pendant toute la durée de l’exploitation des droits du long métrage par Canal +. T’choupi sera alors, une réelle exclusivité pour la chaîne. T’choupi Partie III : Les recommandations p. 34 Toutefois cette stratégie peut avoir un coté bénéfique. L’absence sur le petit écran du personnage va permettre de créer de la nouveauté autour de la série TV lors d’une hypothétique diffusion hertzienne en 2006, de relancer le personnage sur le devant de la scène et également de permettre à une nouvelle génération d’enfant de grandir avec lui. Dans cette optique, VIP devra fournir des efforts commerciaux supplémentaires afin que de nouveaux produits dérivés soient commercialisés pour faire face à cette nouvelle génération de consommateurs. 2. Evolution du personnage Ici, il s’agira de faire évoluer T’choupi, ses caractéristiques graphiques (physique) mais aussi sa personnalité et son contexte afin de lui permettre de suivre les modes et tendances, les évolutions de sa cible et de la société dans laquelle cette dernière vit. L’évolution est une donnée sine qua non de la réussite du personnage sur le très long terme. Elle amène de la nouveauté au personnage et lui permet de rester en phase avec son public de prédilection, de vivre avec son temps. Rares sont les personnages qui n’ont pas évolué. Mickey par exemple, a subi tout au long de son existence de nombreuses mutations à tel point qu’aujourd’hui il est passé au stade de symbole puisque trois cercles suffisent pour l’évoquer. Dans le détail, Mickey se caractérise par des grandes oreilles, une grosse tête, des mains, des pieds et des yeux disproportionnés, et selon les représentations sa queue est absente. Il est d’un caractère généreux, gentil, toujours prêt à aider son prochain… On est très loin de la souris humanoïde insolente et moqueuse des débuts. T’choupi qui se veut un personnage proche de la réalité quotidienne des enfants devra intégrer un certain nombre d’éléments de cette réalité et de ce qu’elle sera dans le futur. Il devra s’initier aux nouvelles technologies, aux jeux vidéo, posséder un téléphone portable… 3. Communication La dernière recommandation concernant la pérennisation de la licence concerne des actions de communication que VIP peut mettre en œuvre et dont l’objectif sera de faire de T’choupi une référence parmi les personnages dédiés au moins de 6 ans. Une référence auprès du grand public mais aussi auprès des entreprises. Un moyen de communiquer auprès du grand public sur T’choupi est de développer des contrats de promotion. T’choupi a d’ailleurs déjà fait de la promotion, c’était pour le lait de croissance Candia. T’choupi Partie III : Les recommandations p. 35 La promotion est généralement bénéfique pour le produit car le personnage va servir de caution, il va apporter une certaine image. Pour la licence, la promotion permet d’accroître la visibilité du personnage et de réellement l’intégrer au quotidien des consommateurs (surtout s’il s’agit de produit de consommation courante). Mais le risque d’association du produit au personnage (et inversement) doit être pris en compte. Afin d’éviter ce risque, la promotion doit garder un caractère temporaire, de court terme. L’exemple à ne pas suivre est celui de Fido Dido. Ce personnage a été pendant plusieurs années associé au soda 7Up, si bien que l’un et l’autre représentaient pour les consommateurs la même chose. VIP pourrait accentuer ses relations presses et communiquer, à travers les articles des journalistes de la presse professionnelle comme de la presse grand public, sur la licence T’choupi, les produits dérivés et leur points de vente, ou encore sur l’actualité du personnage. VIP pourrait, en outre, organiser des rencontres entre les licenciés et de futurs exploitants (le VIP Licensing Show), afin d’être à l’origine de la création d’éventuelles synergies entre les produits pouvant faciliter leur référencement et leur visibilité sur les points de vente. De ces rencontres, peuvent naître des actions comme des jeux-concours en direction et du grand public et des distributeurs, des corners de présentation sur les points de vente assurant une meilleure visibilité aux produits (et donc à T’choupi)… Alors que je viens de formuler des préconisations qui visaient un développement et une pérennisation de la licence T’choupi, je pense qu’il est intéressant de proposer à VIP des actions qui cibleront le développement de l’activité de l’agence. II°) Les actions de développement Ces actions touchent dans un premier temps à une implication de VIP dans l’exploitation des licences et dans un second temps à la mise en place d’une réelle dynamique commerciale. A. Implication dans le développement des produits dérivés La gestion des droits de reproduction d’un personnage est une activité qui nécessite d’avoir une réflexion sur les produits qui peuvent être développés et notamment sur les caractéristiques générales que doivent avoir ces produits afin d’être en harmonie avec le personnage. Une telle réflexion permet en outre de guider les éventuels licenciés dans leur démarche créative du produit et de participer au développement du prototype. Mais également de garder un contrôle sur la propriété. T’choupi Partie III : Les recommandations p. 36 Une démarche comme celle-ci permet, de plus, de gagner du temps. Une collaboration licencieur/licencié élevée lors de la phase de création permet d’éviter un certain nombre d’erreurs et d’accélérer, par conséquent, et les phases d’approbation et les phases de correction avant production. VIP, en tant que représentant de licencieurs, pourrait proposer un tel service qui se déroulerait en deux temps. Une première phase de réflexion qui porterait sur des éléments de cohérence personnage/produits comme je l’ai effectué pour T’choupi tout à l’heure, et une seconde phase d’implication en profondeur dans le développement des produits. Ceci permettra en outre, de créer un avantage concurrentiel qui valorisera l’agence aux yeux des licencieurs mais aussi aux yeux des licenciés qui y verront un outil de simplification dans l’exploitation du personnage. B. Dynamique commerciale Cette recommandation concerne la possibilité de créer, au sein même de l’entreprise, une véritable dynamique commerciale qui consistera en une recherche de licenciés en phase avec le développement que l’on souhaite réaliser. Ceci passe par une réelle recherche d’information sur les entreprises du secteur que l’on cherche à atteindre. Ces informations porteront sur l’historique, l’activité, les savoir-faire maîtrisés, l’éventuel passé de licencié, les capacités financières et de production, le réseau de distribution utilisé, les produits… Après cette identification, des actions de prospection peuvent être mis en place (mailing, phoning…) et des relances peuvent être engagées par la suite. L’intérêt serait de pouvoir toucher des entreprises aux savoir-faire multiples qui puissent réellement exploiter la licence et développer plusieurs gammes de produits complémentaires. T’choupi Partie III : Les recommandations p. 37 Conclusion de la troisième partie : J’ai, à travers cette partie, préconisé à l’agence VIP d’agir sur un certain nombre de points. Les premiers concernaient le développement de la licence T’choupi et les seconds celui de l’activité de VIP. Parmi les recommandations qui visaient le développement de la licence, j’ai émis dans un premier temps, des propositions concernant des produits dérivés pouvant être créés sous la licence T’choupi. Le premier type de produits qui pourraient voir le jour, vise la création d’un réel univers domestique T’choupi. Il s’agirait de développer des éléments de mobilier pour les chambres d’enfants (mobile, lampe, tapis, commode, fauteuil,…) ou de décoration (papiers peints…), voire même du linge de lit (housse de couette, draps…). Cependant cet univers pour être complet doit viser l’ensemble de la maison. Ainsi peut être créer de la vaisselle (bol, verre, assiette…), ou bien textile (serviette, peignoir, pyjama, gigoteuse…). Les jouets sont le deuxième type de produits que j’ai développé. Plusieurs adaptations de T’choupi dans ce domaine sont possibles. Il peut donc donner lieu à la création de jouets d’éveil (tapis, peluches…), de porteurs ou encore de jeux favorisant le développement intellectuel (construction, apprentissage de l’écriture…) Dans un second temps, les préconisations émises visent la pérennisation de la licence T’choupi. Certaines ne sont pas directement du ressort de l’agence de licence. Mais cette dernière à tout de même, du fait de son engagement dans la vie du personnage, la légitimité nécessaire pour suggérer des axes d’action (diffusion hertzienne, évolution du personnage), permettant le succès du personnage auprès du grand public et une pérennisation de la licence. VIP doit, en outre, communiquer sur la licence T’choupi en signant des contrats de promotion, en développant les relations presses et publiques. Enfin, au niveau du développement de son activité, VIP peut offrir aux licenciés et aux licencieurs un service supplémentaires en s’impliquant totalement dans les phases créatives des produits dérivés ce qui constituera un réel avantage concurrentiel. L’agence peut également s’engager dans une réelle dynamique commerciale afin d’élargir le champ d’action des propriétés qu’elle gère. T’choupi Partie III : Les recommandations p. 38 CONCLUSION GENERALE Au cours de ce rapport, vous avez découvert le monde de la licence avec les termes qui lui sont propres et des informations sur ce marché spécifique. Vous avez, également, fait connaissance avec T’choupi, un personnage qui, parions le, est voué à un grand avenir et ce malgré la problématique qui s’est posée à nous (pour mémoire : comment va pouvoir se développer la licence T’choupi (quels types de produits dérivés) ?). Vous avez, par ailleurs, pu assister à une analyse de ce personnage de laquelle sont ressortis des éléments de cohérence entre le personnage, les produits dérivés et la cible. Vous avez, ensuite, suivi une étude qualitative qui a vu émerger entre autre, un certain nombre de nouvelles voies de développement pour cette propriété. Ces actions m’ont donc permis de formuler des recommandations qui concernent les produits qui pourront être dérivés (mobilier, jouets…), la pérennisation de la licence T’choupi (communication, évolution du personnage…) et enfin le développement de l’activité de l’agence VIP (dynamique commerciale, implication dans la création des produits). VIP est actuellement en contact avec les entreprises majeures des secteurs visés par les recommandations que j’ai émises. Les dernières informations que je possède indiquent que VIP développe, en ce moment même, des actions de prospection ciblant essentiellement la promotion. D’autre part, il est bon de préciser que T’choupi va conquérir le monde. Les Armateurs, producteurs du film, font, tout comme VIP, partie du groupe audiovisuel Carrère qui distribuera les différentes productions (série et film) à l’étranger via sa propre structure. Dès lors, le potentiel de T’choupi s’avère considérable, d’autant qu’il est déjà connu sur le plan international par la collection de livres Nathan. Lors de l’étude qualitative, j’ai rencontrées certaines difficultés. Cependant, les résultats obtenus ont une bonne fiabilité et pourraient être réutilisés pour une enquête quantitative qui viserait par exemple à mesurer la notoriété et à apporter une aide dans le choix des produits à développer. Cette enquête serait d’autant plus intéressante si elle avait lieu quelques mois après la sortie du film car on pourrait mieux se rendre compte de l’impact de la communication réalisée autour du film sur la notoriété de T’choupi. D’autre part, certaines recommandations qui ont été formulées peuvent donner lieu à de nouvelles missions pour un stagiaire et notamment celles qui concernent la communication (prospection de partenaires pour de la promotion, organisation d’un évènement regroupant les licenciés actuels et des licenciés potentiels, rédaction de fiches informatives pour la presse…). Enfin et pour conclure, j’aimerais vous faire part de ce que je retiens de cette expérience de l’univers de la licence. Tout d’abord, j’en retire une connaissance plus concrète du fonctionnement de l’exploitation des propriétés intellectuelles, mais également, une connaissance accrue de certains acteurs des produits de l’enfant et de certains personnages et bien évidemment une certaine expérience de l’étude qualitative. T’choupi Conclusion p. 39