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Les fiches LOCATION Bail de résidence principale – Comment agir en justice ? Fiche n° A15 COMMENT AGIR EN JUSTICE ? Le juge de paix est compétent pour traiter les litiges entre le bailleur et le locataire. Le juge de paix compétent est celui du lieu où est situé le bien loué. Les parties ont la faculté, mais ce n’est pas une obligation, de régler le problème à l’amiable, en demandant au juge de paix d’organiser une procédure en conciliation. La procédure en conciliation Que savoir, que faire ? Demande : verbalement au greffe de la justice de paix ou par écrit Procédure gratuite : faire appel à un avocat n'est pas obligatoire Convocation par simple lettre du greffe, aux jour et heure fixés par le juge La conciliation Comparution en personne ou via un avocat, un parent ou un allié (procuration) But : se concilier et trouver un accord à l'amiable Des modèles de demande de conciliation sont disponibles au greffe de la justice de paix. Quel est le rôle du juge de paix pendant la conciliation? Tenter de les concilier, au besoin en descendant dans les lieux loués Attirer l'attention des parties sur l'intérêt pour elles de se concilier Eviter de laisser paraître quelle serait sa décision s'il devait trancher le litige Ecouter les parties Le rôle du juge de paix La conciliation, une procédure (in)utile ? Le litige est réglé à l'amiable Les parties peuvent se présenter devant le juge pour faire acter des accords pris à l'amiable Les parties font l'économie du coût d'une procédure judiciaire Une perte de temps si la conciliation échoue La conciliation Le déroulement de la procédure en conciliation La conciliation réussit OUI NON Un procès verbal acte l'accord des parties Un procès-verbal de non-conciliation est dressé L'accord est définitif et lie les parties Une des parties ne se présente pas (pas d'obligation !) Aucun accord n'est possible L'accord peut faire faire l'objet d'une exécution forcée Lorsque les parties ne parviennent pas à trouver un accord à l’amiable, ou lorsqu’une des deux parties ne comparaît pas, le juge de paix dresse un procès-verbal de non-conciliation. La procédure judiciaire peut alors débuter et être introduite par requête, citation ou comparution volontaire. La requête Que savoir, que faire ? Nom, prénom, profession, et domicile des parties Exposé sommaire de la demande Indication des jours, mois et an Une requête écrite en deux exemplaires Signature du requérant ou de son avocat La requête Un certificat de domicile de la partie adverse La requête est une des formules les moins coûteuses pour introduire une action devant le juge de paix. Les parties sont convoquées par le greffe, sous pli judiciaire, à comparaître dans les 15 jours de l’inscription de la requête au rôle général, à une audience fixée par le juge. Une copie de la requête est annexée à la convocation. Quel est le rôle du juge de paix ? Ecouter les parties Statuer uniquement sur ce qui est demandé Tenter, dans un premier temps, de concilier les parties Le rôle du juge de paix Trancher le litige ou surseoir à statuer, en désignant par ex. un expert ou en demandant des informations Le déroulement de la procédure La partie adverse est présente OUI NON Un jugement contradictoire est rendu Un jugement par défaut est rendu SIGNIFICATION DU JUGEMENT Un mois pour faire appel Un mois pour faire opposition Les autres possibilités pour introduire une procédure judiciaire La citation ou la comparution volontaire Procédure judiciaire La citation La comparution volontaire Toute citation se fait par un huissier Les parties décident de commun accord de se présenter devant le juge de paix Les frais sont supportés au départ par le demandeur S'il obtient gain de cause, le demandeur peut récupérer les frais par la suite Procédure plus onéreuse que la requête La citation est une formule à privilégier pour être certain de toucher la partie adverse, si on a des doutes sur le lieu où réside de manière habituelle la partie adverse. La comparution volontaire permet de faire acter et valider par le juge tout accord intervenu entre les parties. Une procédure exceptionnelle : l’action en référé L’action en référé Consulter un avocat semble judicieux Le problème est-il urgent ? OUI Procédure en référé devant le Président du Tribunal de première instance Une ordonnance est rendue le jour même Mesures provisoires L’action en référé nécessite que des mesures urgentes et provisoires soient prises, sans attendre l’issue d’une procédure habituelle qui serait trop longue. Une ordonnance sera rendue immédiatement : elle sera assortie généralement d’une astreinte. Exemple : le propriétaire a coupé l’alimentation en eau ou en électricité du bien loué. Si une procédure parallèle est introduite, le juge de paix statuera sur le fond de l’affaire quelques semaines plus tard. La procédure d’expulsion du locataire La résolution du bail aux torts du locataire Si aucun arrangement à l’amiable n’est trouvé, à l’expiration d’un dernier délai, le bailleur n’a d’autre possibilité que d’assigner le locataire devant le juge de paix pour obtenir la résolution du bail, avec des dommages et intérêts, ainsi que l’autorisation d’expulsion. Le bailleur doit démontrer la présence de manquements à ce point graves et habituels que la location ne peut plus se poursuivre. Le juge de paix apprécie souverainement la situation : tout en reconnaissant l’existence de manquements graves et habituels, il pourrait accorder un délai au locataire pour respecter ses obligations, en se réservant le droit d’exercer un contrôle ou en prévoyant, par exemple, qu’un seul défaut de paiement, dans le cadre d’un plan d’apurement de loyers, entrainera la résolution du bail. Un jugement est toujours nécessaire pour expulser. Une clause du bail permettant de résilier le bail en cas de manquements du locataire à ses obligations est insuffisante et ne sera d’aucun effet. En effet, un article du Code civil – l’article 1762bis – répute cette clause non écrite. L’information au CPAS En matière de bail de résidence principale, une copie de tout acte introduisant une procédure judiciaire visant l’expulsion du locataire est envoyée au CPAS. Lorsque la demande est introduite par requête ou par comparution volontaire, la communication est faite par le greffier. Lorsqu’elle est introduite par citation, elle est faite par l’huissier de justice. Le locataire peut s’opposer à la communication au CPAS. Il le fait soit dans le procès-verbal de comparution volontaire, soit en manifestant son opposition auprès du greffe ou l’huissier de justice dans un délai de deux jours à partir respectivement de la notification de la requête écrite ou la signification de la citation. La faculté de faire opposition doit être mentionnée dans la requête écrite ou dans la citation. Une fois informé, le CPAS offre, de la manière la plus appropriée, d’apporter son aide dans le cadre de sa mission légale. L’exécution du jugement d’expulsion Un jugement ordonne l'expulsion du locataire Un huissier signifie le jugement Un délai d'un mois est d'office accordé pour exécuter le jugement Exceptions Le bailleur prouve l'abandon des lieux Les parties ont convenu un autre accord dans le jugement Le juge réduit ou prolonge le délai à la demande d'une des parties Il existe des circonstances particulières Les possibilités de reloger le preneur Unité, ressources financières et besoins de la famille, par ex. pendant l'hiver Le sort des meubles après l’expulsion Les meubles se trouvant encore dans le logement sont mis sur la voie publique Enlèvement et conservation par la commune durant 6 mois aux frais du locataire Tenue par la commune d'un registre des biens enlevés et conservés Restitution des biens au locataire par la commune moyennant le paiement des frais d'entretien et de conservation Droit de rétention de la commune au paiement des frais Exception : biens insaisissables (art. 1408, §1er, du Code judiciaire) Informations complémentaires Info-Conseil Logement : 081/33.23.10 ou [email protected] DGO4 Département du Logement Direction de l’Information et du Contrôle Rue des Brigades d'Irlande, 1 5100 NAMUR http://logement.wallonie.be