Air France-KLM, du plan dans l`aile

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Air France-KLM, du plan dans l`aile
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France-KLM, du plan dans l’aile
Le 2 novembre 2016 Libération
Le nouveau patron du groupe a présenté mercredi la feuille de route
pour les années à venir. Sa recette face à la concurrence : du lowcost sur le long-courrier et… de nouveaux uniformes pour les
navigants.
Nommé il y a moins de quatre mois PDG d’Air France- KLM, Jean-Marc Janaillac est entré dans le vif du
sujet. Le nouveau patron de la compagnie a dévoilé, durant plusieurs heures mercredi, son plan stratégique
pour les trois prochaines années. Baptisé «Trust Together» («Y croire ensemble»), ce nouveau plan
ambitionne de relancer le transporteur fragilisé par des troubles sociaux et son décrochage face à la
concurrence.
Au conseil d’administration de ce mercredi, Franck Terner a été nommé numéro 2 du groupe en
remplacement de Frédéric Gagey. Dans la foulée de cette réunion, lors du comité d’entreprise prévu ce
jeudi, l’une des principales annonces devait être la création d’une nouvelle marque aux tarifs ultra serrés,
spécialisée dans les vols longue distance. Elle devrait être prête à décoller en 2018 et compter une dizaine
d’avions. Après avoir longuement hésité sur ce projet et constaté qu’Air France-KLM avait loupé le virage
du low-cost en Europe il y a quinze ans, Janaillac ne veut pas prendre plus de retard sur ce nouveau marché
émergent. D’ores et déjà des compagnies comme Norwegian Airways ou French Blue (lire Libération du
14 octobre) proposent des vols vers les Caraïbes ou les Etats-Unis à moins de 500 euros aller-retour. Pour
Air France-KLM, cette nouvelle marque low-cost sur les vols longue distance viendrait reprendre des lignes
comme Paris-Kuala Lumpur (Malaisie) ou encore Paris-Brasília, fermées faute de rentabilité. Il s’agirait
également de conserver les liaisons qui ne gagnent pas d’argent. Notamment les destinations asiatiques,
concurrencées par les compagnies du Golfe comme Emirates.
«Immaturité»
Le projet s’avère néanmoins à hauts risques pour Air France qui doit faire face à deux écueils. D’abord, il
s’agit de ne pas cannibaliser la maison mère. La compagnie possède déjà une filiale low-cost sur les vols de
moins de quatre heures : Transavia, qui décolle d’Orly et de quelques villes en région. Cette compagnie peut
néanmoins être une source de confusion pour les clients. Ainsi, un Paris-Barcelone aller-retour revient à
125 euros sur Transavia… contre 374 sur Air France. Difficile dans ces conditions d’éviter un transfert de
clientèle et une perte de recettes, puisque les tarifs sont moins élevés. Ensuite, cette nouvelle compagnie
devra être acceptée par les syndicats. Les pilotes seront certes tous issus d’Air France, mais leurs conditions
de rémunération pour cette filiale pourraient donner lieu à de sérieuses empoignades.
Du côté des salariés au sol et chargés de l’entretien et du ravitaillement de ces vols, la méfiance est grande.
Ils craignent un recours à la sous-traitance dont les coûts de revient sont inférieurs. «Il pourrait y avoir par
exemple un agent d’Air France sous l’avion, accompagné d’autres salariés issus d’entreprises soustraitantes», se méfie un représentant syndical. Les discussions à venir ne s’annoncent pas des plus
tranquilles. «L’immaturité du dialogue social dans cette entreprise conduit inlassablement au même cycle.
Dans les phases de tension, les pilotes l’emportent, avant que ce rapport de force n’aboutisse au départ de
gens qui ont fait le job et à l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante», s’inquiète un membre du conseil
d’administration pas très optimiste sur l’avenir de la compagnie.
Agacement
L’autre enjeu du plan «Trust Together» est de poursuivre les économies lancées à tous les étages. Si
la méthode diffère de ce qui a été entrepris par le passé, l’objectif demeure : réduire l’écart de compétitivité
entre Air France et ses concurrents. «Jean-Marc Janaillac aura trois ou quatre mois pour convaincre en
arrachant quelques économies à différentes catégories de personnel», prévient Yan Derocles, analyste
financier chez Oddo Securities. Après des années de pertes, le bénéfice net de 118 millions d’euros en 2015
est en grande partie dû à la baisse du prix de baril de pétrole. Si le tarif du litre de kérosène repart à la
hausse, les résultats pourraient bien retomber dans le rouge. D’autant plus que depuis cet été, la France
séduit beaucoup moins les touristes (Les vols en provenance d’Asie et du continent américain afficheraient
ainsi un taux de remplissage en baisse de 15 %).
La situation est d’autant plus complexe à gérer que l’entreprise est composée de deux entités : Air France et
la compagnie néerlandaise KLM. Or, à Amsterdam, on considère, avec une pointe d’agacement, que les
ennuis et l’absence de réformes viennent surtout du côté français. Fait assez rare, le principal syndicat de
pilotes néerlandais a condamné le dernier mouvement de grève de ses collègues français. Depuis, Jean-Marc
Janaillac a tenté d’entrer au conseil d’administration de KLM, histoire de mettre de l’huile dans les rouages.
Il s’est heurté à un refus aussi poli que ferme, révélateur de l’ambiance qui règne entre Paris et Amsterdam.
Une mesure du plan «Trust Together» devrait cependant faire consensus. L’annonce d’un appel d’offres et
d’un budget de 20 millions pour la création de nouveaux uniformes pour les hôtesses et les stewards. Ceux
d’aujourd’hui datent de 2005. Les temps changent au sein d’Air France : l’an dernier, le directeur des
ressources humaines se faisait déchirer sa chemise devant les caméras ; cette année, le PDG annonce qu’il va
faire tailler de nouveaux costards.
Alain Franck
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France a un nouveau directeur général, et veut faire du
low-cost
Le 03 novembre 2016 Le Parisien Economie
Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a été nommé ce mercredi président de sa filiale Air
France, assisté de Franck Terner au poste de directeur général, a indiqué le groupe aérien franco-néerlandais
dans un communiqué. Le tandem remplace le désormais ex-PDG d'Air France, Frédéric Gagey, nommé
directeur financier de la compagnie aérienne française.
«Les conseils d'administration d'Air France-KLM et d'Air France, réunis ce jour, ont décidé de faire évoluer
la gouvernance du groupe, afin d'accompagner la mise en œuvre du projet Trust Together (le nouveau plan
stratégique d'Air France) et de resserrer la chaîne de décisions», explique la maison-mère de la compagnie
aérienne hexagonale.
Dépasser l'épisode de la «chemise arrachée»
Franck Terner, 56 ans, a fait toute sa carrière chez Air France, où il est entré en 1988 en tant qu'ingénieur de
production sur l'avion supersonique Concorde, gravissant tous les échelons de la branche technique du
groupe jusqu'au poste de directeur général adjoint Engineering et Maintenance d'Air France-KLM, qu'il
occupait depuis juillet 2013.
«J'ai toute confiance dans les qualités de Franck Terner pour accélérer la transformation et la croissance
d'Air France, et mobiliser toutes les énergies de la compagnie autour du succès du projet Trust Together», a
déclaré Jean-Marc Janaillac dans le communiqué.
Le nouveau PDG a présenté à son Conseil d'administration ce nouveau plan stratégique dont l'objectif est de
restaurer la confiance au sein du groupe après l'épisode de la chemise arrachée du DRH et définir les grands
axes de développement de la société. Il devait aussi répondre aux «interrogations stratégiques auxquelles
l'entreprise est aujourd'hui confrontée». Hormis le changement de gouvernance chez Air France, aucune
information n'a filtré jusqu'ici sur le contenu de ce plan, qui doit être dévoilé jeudi.
Une nouvelle compagnie dédiée aux lignes long-courrier low cost
Si les grandes lignes du plan Trust Together n'ont pas été dévoilées, La Tribune révèle ce mercredi, sans
démenti de la part de la compagnie, qu'Air France va créer une nouvelle compagnie, filiale du groupe de
transport français, chargée d'assurer la desserte de lignes long-courrier à la fois pour la clientèle d'affaires et
pour les destinations loisirs. Les pilotes de cette compagnie seront sous statut Air France, tout comme une
partie du personnel au sol, tandis que les hôtesses et stewards seront «embauchés directement» par la filiale
et travailleront «dans des conditions ressemblant à celles de Transavia», la low cost d'Air France.
Leparisien.fr avec AFP
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France mise sur une nouvelle compagnie à coûts
réduits pour reprendre sa croissance
Le 03/11 à 08:55 Les Echos
La principale nouveauté du projet stratégique dévoilé ce matin par JeanMarc Janaillac est la création au sein d’Air France, d’une nouvelle
compagnie court et long-courrier, à coûts réduits sans être low cost.
Un projet « offensif », destiné à reprendre la croissance : tel est le mot d'ordre du projet « Trust
Together », qui sera dévoilé ce jeudi par Jean-Marc Janaillac au comité d'entreprise ce matin, puis
aux analystes et à la presse. Quatre mois après son arrivée aux commandes, le PDG d'Air
France-KLM va désormais devoir convaincre de sa capacité à repartir de l'avant, après des mois
de conflits et de statu-quo. Avec, au centre du projet, une nouveauté de taille : le lancement d'une
nouvelle compagnie court et long-courrier à coûts réduits, qui sera chargée de reprendre les
lignes les plus déficitaires et de rouvrir celles qu'Air France a dû abandonner.
Une nouvelle compagnie à coûts réduits chez Air France
Cette nouvelle compagnie, désignée provisoirement sous le nom de code de « projet Boost »,
sera le fer de lance de la croissance. Pleinement intégrée à Air France, elle conservera la marque
Air France avec une appellation complémentaire. Ses pilotes seront des pilotes d'Air France
détachés, avec des règles d'utilisation spécifiques, à la façon de ce qui se pratique déjà chez
Transavia .
En revanche, ses hôtesses et ses stewards (PNC) seront recrutés à l'extérieur, avec un contrat de
travail spécifique, moins avantageux que celui de leurs homologues d'Air France. A terme, la
compagnie utilisera également des appareils les plus performants : des Airbus A350.
Une dizaine d'avions à l'horizon 2020
Toutefois, si les coûts seront réduits, les tarifs et le service à bord seront comparables à ceux d'Air
France, avec une classe économie et une classe affaires offrant un niveau de c onfort comparable
à celui des vols long-courriers de KLM. Ce qui fait dire à la direction qu'il ne s'agira pas d'une offre
low cost.
L'objectif de cette nouvelle compagnie, dont les premiers vols long-courriers pourraient être lancés
à l'été 2018, sera de dégager un différentiel de coût d'environ 20% avec Air France. Ce, afin de
pouvoir résister à la concurrence des compagnies du Golfe et asiatiques, considérées comme les
véritables adversaires sur le long-courrier.
30% de nouvelles lignes
Au total, la nouvelle compagnie devrait représenter en 2020 environ 10% de l'offre long-courrier
d'Air France, avec une flotte qui devrait attendre une dizaine d'appareils à l'horizon 2020 et un
réseau constitué à 30% de lignes nouvelles et pour le reste, de lignes reprises à Air France, qui
auraient dû être abandonnées sans cette solution. Des lignes essentiellement asiatiques, comme
la desserte de Kuala Lumpur, récemment suspendue.
Desservir Roissy-CDG à moindres coûts
Cette nouvelle compagnie à coûts réduits sera également positionnée sur le court et moyencourrier, pour la desserte du hub de Roissy-CDG, devenue une source de pertes importantes du
fait de la concurrence des compagnies low cost européennes. Là encore, elle utilisera ses propres
PNC, mais des pilotes et des Airbus A320 d'Air France. Elle devrait représenter, à terme, 20% de
l'offre court et moyen-courrier d'Air France.
Comme pour le long-courrier, cette nouvelle activité devra faire l'objet d'un accord avec les
organisations syndicales, pour un démarrage à l'été 2017. Cependant, afin de faciliter son
acceptation, la direction s'engage à ce que les personnels navigants commerciaux d'Air France ne
soient pas impactés par le nouveau statut et à ce que les transferts d'activité se fassent sans
impact sur l'emploi à Air France, au fil des départs à la retraite.
Transavia sur les lignes intérieures
Parallèlement, Air France va également poursuivre le développement de sa filiale low cost
Transavia sur ses deux marchés domestiques, en France et en Hollande. Aujourd'hui cantonnée
aux liaisons sur l'Europe et les destinations touristiques, Transavia France pourra notamment
opérer des lignes intérieures, au départ de Paris ou entre des villes de province. Cela devra
également faire l'objet d'une renégociation de l'accord passé avec les syndicats de pilotes.
En revanche, Air France va suspendre le déploiement de Transavia en Europe, hors de ses deux
marchés nationaux, par manque de moyens. Par ailleurs, par souci de clarification, tous les vols
au départ d'Orly seront à l'avenir opérés soit par Transavia, soit par Hop! Air France.
Nouvel effort de productivité
Cette redistribution des cartes s'accompagnera également d'un renforcement des partenariats
commerciaux, sur le modèle de la coentreprise développée avec Delta, afin de conforter les
positions d'Air France, ainsi que par un nouvel effort de productivité qui sera demandé aux
équipages d'Air France. L'objectif est d'utiliser davantage les appareils d'Air France, avant de
générer de la croissance sur l'offre classique, sans augmenter les coûts.
Autant de points qui devront être négociés avec les syndicats de pilotes et de PNC, afin de
parvenir à des accords dans le courant du premier semestre 2017, de manière à pouvoir lancer
les nouveaux services à partir de l'hiver prochain. Le plus dur reste donc à faire pour Jean-Marc
Janaillac et le nouveau directeur général d'Air France , Franck Terner.
BRUNO TREVIDIC
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France lance une nouvelle compagnie pour reconquérir
ses lignes menacées
Le 03 /11/16 LE FIGARO
Le projet «Trust together» présenté ce jeudi matin au comité d'entreprise prévoit
la création dès l'hiver 2017 d'une nouvelle compagnie. Air France veut en faire
une arme de conquête.
«Trust together», le projet stratégique du nouveau PDG d'Air France-KLM, sort du brouillard. Jeudi
matin, Jean-Marc Janaillac a détaillé devant le comité d'entreprise, les grands axes de l'offensive destinée à
faire du groupe un leader mondial - un objectif que s'était déjà fixé Alexandre de Juniac, son prédécesseur.
Pour y parvenir, le groupe va miser sur la création d'une nouvelle compagnie - appelée «Projet Boost» en
interne - qui n'a pas encore reçu de nom de baptême. «Ce ne sera pas une low-cost», précise un dirigeant qui
ajoute que la qualité et le confort d'Air France seront au rendez-vous.
Dix avions long-courriers d'ici à 2020
Baptisée «Air France quelque chose», elle desservira des lignes moyen et long-courriers qui sont
actuellement en concurrence frontale avec les low-cost européennes (Ryanair, easyJet…) et avec les
compagnies du Golfe et asiatiques. Il s'agit notamment des lignes d'Air France en pertes structurelles ou bien
fermées faute de rentabilité et qui seront rouvertes à cette occasion.
Pour rester compétitive, cette nouvelle filiale sera exploitée avec des coûts réduits par rapport à ceux d'Air
France. Les pilotes volontaires seront détachés de la maison mère mais avec des règles spécifiques. Hôtesses
et stewards seront recrutés tout spécialement sur un régime proche de celui de Transavia, la low-cost du
groupe Air France-KLM.
Un démarrage prévu à l'hiver 2017
Cette nouvelle compagnie, dont les premières lignes moyen-courriers devraient démarrer à l'hiver 2017 et à
l'été 2018 pour le long-courrier, réaliseront 10% des vols long-courriers avec 10 appareils et 20% des vols
moyen-courriers d'ici à 2020: 30% des lignes desservies devraient être créées.
Mais le plan stratégique «Trust together» ne se limite pas à cette nouvelle compagnie. Le projet vise un
développement du cœur d'activité et du «point à point» (les vols sans correspondance), Transavia pouvant
dorénavant exploiter des lignes intérieures. Parmi les axes stratégiques, le groupe compte enrichir sa relation
client, simplifier ses modes de travail et améliorer sa compétitivité en utilisant mieux sa flotte et en abaissant
les coûts de personnel.
valerie-collet