Le Nouvel Observateur
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H 6 – Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France depuis l’Affaire Dreyfus (correction). GROUPE 1 : Doc. 3 page 130 : Quel dessin est dreyfusard ? Quel dessin est antidreyfusard ? Le premier dessin (3a) est antidreyfusard car il montre un avocat défenseur de Dreyfus donner un coup de pied dans un képi d’officier. Ici, la justice remet en cause l’autorité de l’armée. Le second dessin (3b) est dreyfusard, il montre un officier donnant un coup de pied dans la balance, symbole de la justice. Là, c’est l’armée qui remet en cause la justice et donc la vérité. Par quels procédés la presse dreyfusarde cherche-t-elle à décrédibiliser ses adversaires auprès de l’opinion publique ? La presse dreyfusarde détourne la caricature antidreyfusarde ainsi que sa légende afin de discréditer, par l’ironie, les arguments employés par les antidreyfusards. Il met l’accent sur le mépris dont les militaires font preuve envers la justice. Doc. 5 page 131 : En quoi cette caricature cherche-t-elle à influencer l’opinion en faveur des soutiens du capitaine Dreyfus ? Cette caricature recourt à une allégorie, la vérité sortant du puits, pour soutenir les partisans de Dreyfus dans leur lutte contre les manipulations et les mensonges diffusés dans la presse antidreyfusarde destinés à masquer l’existence de preuves attestant de l’innocence de Dreyfus. Les antidreyfusards cherchent à cacher la vérité au moyen d’éteignoirs portant le nom de leurs journaux, La Libre Parole et L’Intransigeant. Ils cachent aussi la vue d u militaire regardant dans un télescope, ce qui pourrait représenter l’enquête. GROUPE 2 : Doc. 1 et 2 page 155 : Quels sont les deux points de vue sur les évènements du 6 février 1934 ? Pour L’Action Française, les évènements du 6 février sont l’œuvre « d’assassins » qui ont massacré des « honnêtes gens ». Le gouvernement qui a fait tirer sur la foule est aussi présenté comme des « voleurs », en référence à l’affaire Stavisky. A l’inverse, Le Populaire évoque un « coup de force fasciste », une tentative de coup d’Etat de la part de l’extrême-droite. Comment expliquer ces divergences ? Ces divergences proviennent de l’orientation politique totalement opposée des deux journaux. L’Action Française est « l’organe du nationalisme intégral », le journal du mouvement politique nationaliste d’extrêmedroite du même nom. Par contre, Le Populaire est le journal du parti socialiste (« organe du parti socialiste »). Doc. 5 page 135 : Quels avantages de la radio sur la presse papier favorisent son développement ? Grâce à la réactivité (« on le disait avant tout le monde », « la nouvelle dès qu’elle arrivait, on la transmettait ») et au réalisme de ses premiers reportages en direct (« on entend le bruit des bottes allemandes qui entraient à Vienne »), la radio devient une concurrente sérieuse de la presse écrite à la veille de la Seconde Guerre mondiale. GROUPE 3 : Doc. 4 page 139 : Comment et pourquoi les Actualités Françaises établissent-elles une continuité entre l’action du général de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale et en mai 1958 ? Le commentaire qui accompagne les images multiplie les parallèles entre la crise du 13 mai et la période de la Seconde Guerre mondiale (« Allions-nous vers la fin de la République ? Le général de Gaulle avait répondu pour lui-même »). Le retour au pouvoir du général de Gaulle est assimilé à l’action qu’il a menée de son appel du 18 juin à son retour dans la France libérée en 1944 (« on se souvient qu’un jour de 1944, on vit au milieu d’une foule, un homme descendre les Champs-Elysées », « je les [libertés publiques] ai rétablies »). De Gaulle est présenté en sauveur, en garant de l’ordre et de l’unité nationale (« L’élan qui avait réalisé l’unité de deux races »). 1/2 Doc. 3, 4 et 5 page 139 : Quels évènements, présentés par les opposants au retour de De Gaulle comme une tentative de coup d’Etat, sont minorés ou tus ? Pourquoi ? Le commentaire occulte les manœuvres des militaires (général Massu, « code militaire »), des soutiens gaullistes et de quelques hommes politiques (Félix Gaillard et Guy Mollet). La formation du Comité de salut public, l’action des soutiens gaullistes en Algérie, la préparation de l’opération Résurrection ne sont pas évoquées. A cette date, le pouvoir gaulliste, grâce au contrôle des médias audiovisuels, peut diffuser auprès de l’opinion publique sa version de la crise du 13 mai 1958. Doc. 5 et 6 page 141 : Pourquoi le gouvernement veut-il s’assurer le contrôle des émissions de radio ? Le gouvernement veut s’assurer le contrôle des émissions de radio car il est convaincu que leur écoute a contribué à l’extension du mouvement au cours du mois de mai « si tout ça a pris une telle ampleur, c’est la faute aux postes périphériques ». GROUPE 4 : Doc. 1 page 144 et doc. 3 et 4 page 144 : Comment évoluent les différents médias ? Pourquoi ? Entre 1960 et 1980, le taux d’équipement des ménages en téléviseurs ne cessent d’augmenter, passant de 13,1% à 90,1%. Cette évolution peut s’expliquer par une diminution du coût des téléviseurs permettant aux plus pauvres, comme les ouvriers qui passent de 14,1% à 92,7%, de s’équiper mais aussi en raison du développement des infrastructures de diffusion qui permet aux populations plus isolées, agriculteurs exploitants (3,3% à 88,5%) et salariés agricoles (2,6% à 88,4%), d’avoir accès à la télévision. Pour la presse écrite, on assiste à une diminution du lectorat régulier dans toutes les classes d’âge, entre 1997 et 2008. On remarque aussi une diminution du nombre de lecteurs de quotidien, occasionnels ou réguliers, en fonction de l’âge ; plus les Français sont jeunes, moins ils lisent de quotidien. Cette évolution s’explique probablement par la concurrence des autres médias que sont la radio et surtout la télévision. Enfin, l’usage d’Internet présente l’évolution inverse à celle de la presse. Plus on est jeune, plus on utilise Internet. Doc. 5 page 145 : Quels avantages et quels inconvénients le débat médiatique sur Internet présente-t-il ? Internet peut favoriser la diffusion instantanée de rumeurs, d’informations non vérifiées et ouvrir auprès de l’opinion une fenêtre de diffusion massive aux propos extrémistes (« citant Hitler à l’occasion ») et diffamatoires (« insultant les rédacteurs ») menaçant la qualité du débat démocratique (« pourrissent le débat »). Mais, le recours élargi à ce nouveau média permet également de vérifier et ainsi d’enrichir les contenus médiatiques (« ceux qui apportent le plus au débat […], leur expertise a fourni un apport considérable aux journalistes ») proposés à l’opinion. 2/2