Dossier de presse "Informer par le jeu à l`hôpital. Pour

Transcription

Dossier de presse "Informer par le jeu à l`hôpital. Pour
Paris, le 5 avril 2005
DOSSIER DE PRESSE
Un film de formation :
« Informer par le jeu à l’hôpital.
Pour préparer les enfants à un soin, un
examen, une opération… »
réalisé par l’association SPARADRAP
grâce au soutien de la Fondation CNP
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SOMMAIRE
Communiqué de presse
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Lancement du film de formation « Informer par le jeu à l’hôpital. Pour préparer un enfant à un
soin, un examen, une opération… », Paris le 5 avril 2005
L’information par le jeu à l’hôpital, un dispositif qui a fait ses preuves
-
L’information par le jeu répond aux besoins de l’enfant
L’information par le jeu aide les soignants dans leurs pratiques
Témoignages de parents et de soignants
Description du film de formation
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Fiche technique
Comment se procurer le film ?
Les partenaires du projet
-
L’association SPARADRAP
La Fondation CNP
Annexes
-
Livret d’accompagnement du film
Feuillet de présentation du film / Offre de lancement
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Communiqué de presse
Lancement du film : « Informer par le jeu à l’hôpital.
Pour préparer les enfants à un soin, un examen, une opération… »
Paris, 5 avril 2005
L’association SPARADRAP et la Fondation CNP présentent « Informer par le jeu à l’hôpital. Pour
préparer les enfants à un soin, un examen, une opération… », un film de formation pour encourager les
équipes pédiatriques à s’investir dans une pratique qui a fait ses preuves.
Informer par le jeu à l’hôpital… En France, cette approche se développe dans certains services pédiatriques.
Mais, contrairement à d’autres pays, elle garde encore trop souvent un caractère accessoire et n’est pas encore
réellement intégrée aux pratiques quotidiennes des soignants.
Pourtant, le jeu est un outil d’information efficace qui permet à l’enfant - et à ses parents - de mieux comprendre
la maladie, les soins, l’environnement médical ou hospitalier. Il lui donne l’occasion de s’exprimer, de devenir
acteur de son traitement et de partager l’événement avec son entourage. Le jeu aide aussi les soignants à
nouer le dialogue et à évaluer ce que l’enfant et les familles ont compris afin d’adapter au mieux leurs pratiques.
Enfin, le jeu participe à une meilleure prise en charge des douleurs provoquées car “Quand on a moins peur, on
a moins mal !”.
Pour promouvoir cette démarche professionnelle, l’association SPARADRAP a d’abord mis au point, grâce à la
Fondation de France, une formation pilote auprès de six services hospitaliers. Elle a ensuite réalisé après la
formation, un film s’appuyant sur l’utilisation du jeu dans ces services. En effet, l’introduction du jeu dans le
cadre des soins est à la fois simple et complexe car si l’enfant est souvent bien disposé à utiliser cette
technique, du côté des soignants il faut pouvoir l’inscrire dans un projet partagé par l’équipe.
Le film a été tourné grâce au soutien de la Fondation CNP dans les services de pédiatrie, de chirurgie, de
cardiologie, d’onco-hématologie et de radiologie des hôpitaux d’Angers, Colmar, Lyon et de Liège.
Il présente de nombreuses situations dans lesquelles l’enfant est informé par le jeu et les différents supports qui
sont utilisés : personnages Playmobil®, poupées, marionnettes chirurgicales, CD-Rom… Il pointe également les
étapes nécessaires pour que ce projet puisse durablement se développer dans une institution : la réflexion, la
formation, l’organisation.
Sans nier les difficultés à surmonter, enfants, parents et soignants témoignent de l'efficacité de cette approche.
Un film dans lequel les images, les témoignages, les situations sur le terrain sont convaincants et invitent à
passer à l’action…
Ce film et son guide d’accompagnement sont utiles au personnel hospitalier dans le cadre de la formation
initiale ou continue et sensibilisent également tous les acteurs de la santé de l’enfant : professionnels de
l’enfance, associations et parents.
33 minutes d’images destinées à l’ensemble des professionnels pour adapter leurs pratiques aux besoins de
l’enfant dans une démarche de bientraitance.
Comment se procurer le film ?
Le film en format VHS ou DVD gravé est produit et diffusé par l’Association SPARADRAP au prix de
30 euros TTC (frais d’envoi inclus). Il est accompagné d’un livret de 36 pages.
La Fondation CNP enverra gratuitement un film au format VHS à tous les instituts de formation et aux facultés
de médecine qui lui en feront la demande jusqu’au 31 décembre 2005 dans la limite d’un stock de 1000
cassettes.
Contacts presse :
Fondation CNP
Tamara Bernard
01 42 18 86 19
[email protected]
Association SPARADRAP
Malka Jakubowicz
01 43 48 76 48
[email protected]
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Sous l’égide de la Fondation de France
ADRESSE ADMINISTRATIVE : CNP – SERVICE MÉCÉNAT – HÉRON BUILDING – 66 AVENUE DU M AINE – 75682 PARIS CEDEX 14 – SECRÉTARIAT : 01 42 18 86 35 – TÉLÉCOPIE : 01 42 18 92 85
L’information par le jeu à l’hôpital,
un dispositif qui a fait ses preuves
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L’INFORMATION PAR LE JEU RÉPOND AUX BESOINS DE L’ENFANT
Le jeu a une fonction essentielle pour l’enfant, c’est pourquoi il est important de lui offrir une place à
l’hôpital pour respecter la manière dont l’enfant se structure, grandit et apprend
Au cours de son évolution, chaque enfant traverse des moments importants empreints d’inquiétude ou
d’angoisse : la découverte de visages étrangers, la séparation d’avec la maman, les premiers pas à l’école… A
chaque fois l’enfant y réagit, s’y adapte, aidé par l’adulte certes, mais aussi grâce à ses propres ressources,
avec son propre langage, et la création d’un espace que l’on nomme transitionnel dans lequel le jeu prend toute
sa valeur.
Le jeu est le moyen privilégié de l’enfant pour appréhender de nouvelles situations et faire face aux difficultés :
jouer à l’hôpital fait le lien entre ce qui est connu et rassurant pour l’enfant et la nouvelle situation.
Le jeu comme support d’information aide l’enfant à comprendre ce qui va se passer
L’information par le jeu donne à l’enfant la possibilité de comprendre ce qui lui arrive, ce que l’on va lui faire,
percevoir et intégrer ce que l’on attend de lui.
Plusieurs types d’informations sont nécessaires à l’enfant concernant le corps, le temps, l’espace, les
sensations et les émotions :
la maladie : les différentes étapes, l’évolution à court, moyen ou long terme, les parties du corps
concernées, les soins, examens, traitements, la prise en charge de la douleur, l’opération et ses
conséquences ;
la succession des événements qu’il va vivre et les différents lieux et personnes concernées : quitter sa
chambre, prendre l’ascenseur pour la salle d’opération ou d’examen, se réveiller dans un autre lieu comme
la salle de réveil, attendre, retourner dans sa chambre, savoir qui va s’occuper de lui dans chacun des
différents lieux ;
les sensations : au contact de certains matériels, équipements ou médicaments (froid, chaleur, serrement,
douceur…), les bruits (scopes, alarme…), les odeurs (masque, gaz anesthésiant…), la douleur (l’intensité,
les moyens de l’évaluer et de la soulager…) ;
les émotions : la séparation d’avec les parents, les pertes de repères au moment du réveil, les drôles de
rêves, la tristesse, la colère peut-être, mais aussi la joie, la satisfaction de faire face…
Les moyens, techniques ou supports pour informer sont nombreux et cette variété est fort utile pour s’adapter
aux différents âges et à chaque enfant. Certains enfants sont plus sensibles aux document écrits et illustrés,
d’autres sont plus réceptifs à l’audiovisuel ou à l’informatique, d’autres, enfin préfèrent des représentations en
volume qu’ils manipulent (poupées, personnages Playmobil®, peluches, maquette, matériel médical…).
Les objets ludiques sur lesquels sont représentés une pathologie, un traitement ou un examen (peluches,
poupées, marionnettes) permettent d’accompagner et de faciliter la compréhension des explications orales
données par l’équipe soignante. C’est aussi le moyen de s’adapter au mieux au niveau de connaissance de
l’enfant ou de ses parents. L’information par le jeu encourage les enfants et les parents à poser des questions,
à signaler leurs propres inquiétudes et permet de rassurer lors du soin en y faisant référence : “Maintenant, je
vais te donner la prémédication, comme tu l’avais donnée à la poupée tout à l’heure…”.
Le dispositif de jeu incite l’enfant à devenir acteur et à maîtriser la situation
Il est possible de donner une information de qualité grâce à des supports adaptés. Mais on peut aller plus loin
encore : jouer le soin, le reproduire, le répéter sans conséquence préjudiciable et le partager sous une autre
forme avec les soignants, augmente la coopération de l’enfant au moment du soin et lui donne la possibilité de
faire de son hospitalisation une expérience constructive.
Le
-
dispositif de jeu permet en effet :
de respecter le rythme d’intégration de l’information et d’autoriser la nécessaire répétition,
de passer du rôle passif à actif : l’enfant peut changer de rôle et devenir celui qui soigne, qui décide,
de passer d’une information réaliste, objective, au jeu symbolique, où l’enfant est libre de faire ce qu’il veut,
d’imaginer, de rêver…
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de donner à l’enfant la possibilité de canaliser et d’exprimer ses émotions, et même de dire «non» pour
refuser une proposition de l’hôpital !
d’évaluer ce que l’enfant a compris ou ressenti et donc, à terme, d’adapter les pratiques hospitalières.
Le jeu, un moyen de partager l’événement avec les parents, l’entourage, l’école
Le fait de “maîtriser” la situation grâce au dispositif de jeu permet à l’enfant de partager son expérience en
dehors de l’hôpital. Il est très important d’informer correctement les parents qui deviennent un relais de
l’information, capables de répondre aux questions posées par l’enfant et sa fratrie, à la maison. Cette mission
est d’autant plus facilitée que l’information leur a été donnée de manière indirecte. Dans le cadre du dispositif
de jeu, ils écoutent ce que le soignant montre à l’enfant : “quand l’enfant joue, les parents apprennent !”. De
retour à la maison, l’enfant peut sans limite reproduire, répéter ce qu’il a vécu et entendu au travers du jeu. Il
peut inviter dans son jeu ses frères et sœurs, ses amis, les élèves de son école.
C’est une manière pour l’enfant de développer l’estime de soi. Cela évite le développement d’une phobie de
l’hôpital ou des blouses blanches.
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L’INFORMATION PAR LE JEU AIDE LES SOIGNANTS DANS LEURS PRATIQUES
Le jeu facilite la relation et établit un partenariat bénéfique entre soignants, enfants et parents
Nouer une relation avec un enfant hospitalisé peut se faire instantanément ou prendre du temps. Chaque enfant
est différent, chaque angoisse recèle une intensité différente et se réfère à une histoire que le soignant ne
connaît pas. L’important, c’est de préparer le terrain de la rencontre.
L’information par le jeu, par son dispositif ou par ses supports, fait comprendre à l‘enfant, quasiment
instantanément, l’effort réalisé par le service pour l’accueillir. C’est comme si une pancarte clignotait “Ici les
enfants sont les bienvenus !”.
Adapter l’hôpital aux besoins de l’enfant, et non l’inverse, traduit la volonté des soignants de rencontrer l’enfant
sur son terrain. Cette recherche de partenariat est le début d’un cercle vertueux entre l’enfant, les parents et les
soignants.
L’information par le jeu rend visible la dimension relationnelle de l’acte de soin fort peu valorisée. L’enfant - et
les parents - y sont sensibles et perçoivent la bonne disposition du soignant à son égard. Ce moment privilégié
agit également dans le sens d’une valorisation du travail des soignants et contribue à la prévention de
l’épuisement professionnel.
L’information par le jeu est un projet d’équipe
Informer l’enfant par le jeu est une pratique d’équipe dans laquelle chaque professionnel joue son rôle selon sa
formation, tout en partageant le même outil :
le médecin l’utilise pour donner une information médicale à l’enfant, dialoguer avec les parents (par
exemple la perte de cheveux pour l’oncologie), communiquer avec la fratrie ;
la puéricultrice, l’infirmière, l’auxiliaire de puériculture pour montrer les soins et proposer de les reproduire
(pour les maladies chroniques), décrire les conséquences postopératoires, évaluer la façon dont l’enfant vit
les traitements en le voyant les reproduire ;
le psychologue pour permettre l’expression des sentiments, des émotions ;
l’instituteur pour aborder de façon pédagogique l’anatomie, le schéma corporel, approfondir les notions
vues avec l’infirmière ;
l’éducateur pour encourager l’enfant à jouer, à échanger, à répéter à son rythme le geste, le soin,
l’opération…
L’information est donnée à différents moments, selon les besoins de l’enfant, son état émotionnel, mais
également en fonction du temps disponible de chacun. L’infirmière montre les soins sur une poupée mais ne
disposera pas toujours de tout le temps nécessaire pour accompagner l’enfant qui veut reproduire le geste.
L’éducatrice peut alors prendre le relais. Le médecin répond aux questions des frères et sœurs et la
psychologue revient sur un moment difficile en faisant parler la poupée…
L’information par le jeu crée une référence commune entre les différents professionnels et augmente la
cohérence de l’équipe aux yeux de l’enfant et de sa famille. L’effet de cohérence sera d’autant plus fort que
l’équipe s’est entendue sur les objectifs et le langage à utiliser avec les outils mis en place.
La nécessité de se former et de faire des protocoles
Pour s’investir de façon durable et efficace sur ce projet, il est nécessaire que des membres de l’équipe soient
formés : au moins le cadre de santé du service et une ou plusieurs infirmières ou puéricultrices et idéalement
d’autres membres (éducateur de jeunes enfants, médecin, psychologue)… Ces personnes pourront alors
transmettre leurs connaissances et motiver le reste de l’équipe, afin que le projet ne retombe pas sur les
épaules de quelques personnes qui s’épuiseraient. L’analyse des besoins et la sélection des priorités seront
ensuite faites collectivement.
Il est également important de formaliser le projet et de concevoir un protocole des informations à donner : sur la
maladie, les soins, les examens et la procédure, l’organisation, les lieux et les personnes rencontrées. C’est un
travail qui prend du temps car il faut sélectionner les informations à donner pour chaque indication,
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les lister, les rédiger dans un langage adapté, les faire valider par les médecins. Cette formalisation permet de
transmettre l’information aux autres membres de l’équipe, aux nouveaux arrivants, puis de l’améliorer selon les
réactions des familles. C’est aussi l’occasion de repérer des pratiques inutiles ou des défauts dans la prise en
charge de la douleur.
Le dispositif de jeu, un dispositif dont les effets sont évaluables à court, moyen et long terme
L’information par le jeu a déjà fait la preuve de son efficacité. Au quotidien, il permet aux équipes d’évaluer la
qualité de leur travail.
A court terme, l’examen et le soin sont plus tranquilles, l’ambiance est plus détendue (à condition également
que la prise en charge de la douleur soit efficace !!!). L’enfant ne pleure plus avant ou pendant le soin, la
contention n’est pas nécessaire. Le jour de l’opération, l’enfant arrive en terrain connu, il est moins craintif. Mais
le fait qu’un enfant manifeste tout de même son mécontentement, sa colère, sa peur, alors que l’équipe l’a bien
préparé, ne signifie pas nécessairement que l’information n’a pas été efficace. L’enfant se souvient de
l’intention… Et dans tous les cas, l’équipe soignante aura évité une “surviolence” : celle de la surprise et de ne
pas avoir été préparé à vivre ce moment difficile.
Dans le cadre des maladies chroniques, ’lenfant est amené à revenir de nombreuses fois à l’hôpital et les
équipes soignantes ont compris la nécessité d’instaurer très vite une relation de confiance. C’est d’ailleurs sans
doute pour cette raison que les expériences d’information par le jeu ont débuté et perduré dans les services
prenant en charge les enfants atteints de maladies graves ou chroniques. En effet, le retour positif des enfants
aide les équipes à soutenir leurs efforts d’amélioration de la qualité de l’information et des soins et participe à
l’amélioration de la qualité de vie des soignants.
A long terme, une information adaptée évite les développements de phobies et favorise les contacts sereins
avec les soignants. Par ailleurs, un enfant qui est capable d’évoquer son expérience à l’hôpital de façon positive
(même s’il a vécu des moments difficiles) donne immédiatement à son auditeur une image plus nuancée de
l’hôpital, qui contribue à prévenir d’éventuelles inquiétudes chez celui qui l’écoute et qui sera peut-être à son
tour amené à fréquenter l’hôpital.
Différentes pratiques du jeu à l’hôpital
L’utilisation du jeu à l’hôpital recouvre des réalités ou des fonctionnements qui se sont développés de façon
différente selon certains pays.
En Suède, les travaux d’Ivonny Lindquist, institutrice, ont démontré dans les années 70 l’intérêt du jeu à l’hôpital
et ont contribué à développer la thérapie par le jeu. Les thérapeutes par le jeu interviennent auprès des enfants
dans des services de thérapie par le jeu au sein des hôpitaux.
Dans les pays anglo-saxons, Etats-Unis, Canada, Australie, l’information par le jeu est dispensée par des
« Child Life Specialists ». Ils accompagnent les enfants hospitalisés et pratiquent l’information par le jeu au
quotidien grâce à des poupées et des marionnettes chirurgicales (Patient puppet). Ce travail auprès des enfants
a obtenu une véritable reconnaissance professionnelle.
En Belgique, depuis quelques années, la Clinique de l’Espérance à Liège, a développé une approche différente
pluridisciplinaire qui associe les différents professionnels dans le projet d’information par le jeu. Médecins,
infirmières, instituteurs, éducateurs, psychologues, sont parties prenantes et actifs dans la chaîne de
l’information.
C’est cette expérience que l’association SPARADRAP a voulu promouvoir et présenter en s’associant avec
Bénédicte Minguet, psychologue et coordinatrice des projets d’humanisation des soins, pour la réalisation du
film de formation et proposer des sessions de formation sur ce thème.
En France à l’hôpital, il n’existe ni thérapeute par le jeu, ni « Child Life Specialist ». La profession la plus proche
est celle d’éducateurs de jeunes enfants mais ces derniers ne sont pas forcément inclus dans la préparation
des enfants et l’accompagnement des enfants lors des soins. Même si de nombreux services pédiatriques
utilisent le jeu, cette pratique est plus ou moins bien institutionnalisée : seules quelques personnes motivées s’y
investissent et elle garde encore trop souvent un caractère accessoire.
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Pour que le jeu soit autorisé à sortir des salles de jeux, qu’il ne soit pas réduit à la seule distraction mais s’utilise
dans l’information, pour que l’équipe entière s’en empare et non une seule personne, un grand travail de
formation reste à faire. Dans ces conditions de formation et de formalisation, cette pratique simple et originale à
la fois se développera et s’inscrira dans un véritable projet d’équipe d’humanisation des soins.
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TÉMOIGNAGES DE PARENTS ET DE SOIGNANTS
Témoignages de parents
Rassurer, dédramatiser, éviter le mensonge par omission
Le papa de Thomas : “Le fait de voir cette poupée [représentation de l’appareillage en réanimation cardiaque],
on imagine très vite son bébé dans cette position-là. Cela fait quelque chose, mais je crois que cela va nous
préparer à un choc beaucoup plus léger que si on avait dû voir Thomas allongé sur son lit, attaché avec tous
ces drains, toutes ces perfusions. Cela dédramatise on va dire ; on rentre un petit peu dans la partie technique
et on se fait un peu l’allié de la médecine et non plus le papa qui est agressé par cette médecine. Donc c’est
intéressant et sécurisant.”
La maman de Julien : “… en arrivant, il avait peur. C’était l’inconnu. L’info lui a permis d’avoir moins peur, moi
aussi. J’ai bien aimé la façon dont ils ont informé Julien. Ils ont montré ce qui va se passer sur une marionnette.
Au début Julien ne voulait pas s’en approcher, puis il lui a fait subir l’opération qu’il allait lui-même subir. Il a
inversé les rôles…. Moi, ce que j’ai aimé, c’est que ça s’est passé dans une pièce avec des parents et des
enfants. Ce n’était pas confidentiel, conventionnel, fermé. Relax. Une psy était assise, elle informait comme si
c’était normal...“
La maman d’Antoine hospitalisé en oncologie : “Au début de sa maladie, Antoine ne s’exprimait pas
verbalement. Il a reçu une somme énorme d’informations, mais l’équipe n’a pas baissé les bras, n’a pas dit :
“Ah ! Il ne comprend rien.” On voyait qu’il emmagasinait. Par la suite il a posé des questions… Il a joué avec sa
petite sœur, avec la trousse de médecin...”
“Il a rejoué les soins qu’on lui avait faits à l’hôpital. Il répétait tout. Dès qu’on a pu rentrer à la maison, il est
retourné à l’école. Ça s’est bien passé. L’infirmière, la psychologue sont venues dans la classe expliquer la
maladie d’Antoine et montrer la poupée oncologique. Les enfants de sa classe ont visité l’hôpital, l’infirmière les
a pris en charge. Antoine était à l’honneur…”
Le père de Florian, hospitalisé en urgence pour une mise en traction : “On ne savait pas ce qu’il avait. En
voyant la poupée, ça ma rassuré. Je me suis dit qu’il avait quelque chose de connu, que ce n’était pas un cas
isolé, puisqu’à l’hôpital, on avait fait une poupée pour ça. Florian a mieux compris ce qu’on allait lui faire : les
cordes, les poids, les ficelles, etc.”
Témoignages de soignants
S’adapter aux besoins de l’enfant
Geneviève Gallois Lacroix, éducatrice de jeunes enfants en cardiopédiatrie à Lyon : “Avec les poupons, l’enfant
refait exactement tout, tout ce qu’il a vécu à l’hôpital. Et il se l’approprie. Il refait les gestes, et il refait, il refait.
Parfois c’est hallucinant combien de fois il peut refaire les choses…”
Jacqueline Witrouw, psychologue à la Clinique de l’Espérance à Liège : “D’abord, il y a une information tout à
fait réaliste, objective, médicale que l’on donne par le discours, par un petit feuillet, etc., et par la poupée. Et
puis alors on les laisse vraiment imaginer, rêver, changer de rôle, jouer au docteur, jouer à l’infirmière, jouer à la
maman… C’est important que l’adulte le laisse faire… L’enfant est intelligent, il sait faire la différence quand il y
a un vrai médicament à prendre et un vrai traitement à suivre. Et puis à d’autres moments, il joue. Et même s’il
tape sa poupée, qu’il l’envoie balader, etc., ce n’est pas pour cela qu’il va le faire pour de bon à l’examen, pas
du tout. C’est justement parce qu’il se sera défoulé, parce qu’il aura évacué tous les sentiments positifs et
négatifs qu’il a par rapport à sa maladie, qu’il va peut-être même être très sage et très calme lors des examens
médicaux.”
Dr Toan Khuc, chirurgien pédiatrique : “… en pré-opératoire, les enfants sont nettement plus détendus, plus
participatifs. Ils ont déjà eu une description très pratique de l’intervention chirurgicale et par conséquent ils sont
moins stressés en salle d’opération. Je ne peux pas dire qu’ils ne sont pas stressés mais beaucoup plus faciles
d’abord… En post-opératoire, ils acceptent plus facilement les désagréments, les sondes, les drains… »
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La valorisation du rôle infirmier
Martine Jenny Sauvebois, puéricultrice à Colmar : “ Je suis puéricultrice dans un service de nourrissons. Je fais
des soins douloureux. C’est une position ingrate. Maintenant que l’on a mis en place l’information par le jeu,
c’est comme si les enfants nous pardonnaient. Les soins passent mieux.”
Marie Schruse, infirmière responsable de l’hôpital de jour à Liège : “Cela nous permet aussi de prendre du
temps pour l’enfant et je pense que c’est important pour une infirmière pour éviter l’épuisement professionnel.
Ce climat de confiance et ce dialogue privilégié sont aussi importants pour la santé mentale d’une infirmière qui
n’est pas tout le temps la personne qui va faire pleurer, qui va piquer, qui va agresser. A ce moment-là, c’est
vraiment un contact privilégié et je pense que l’enfant le ressent aussi.”
Une cohérence d’équipe
Sylvana Carling, infirmière en hôpital de jour à Liège : “…En fonction de la charge de travail et de la personne
qui est là, cela peut très bien être le pédiatre qui va prendre la poupée et aller donner son information,
l’institutrice, la psychologue, l’infirmière… Donc c’est vraiment un fil conducteur entre tous les membres de
l’équipe...”
Dr Florence Donnars, pédiatre à Colmar : “Au départ, on s’est réuni avec des infirmières, des auxiliaires de
puériculture et des surveillantes pour savoir quels étaient les soins que chaque service voulait présenter avec
des poupées. Après, il y a eu la confection des poupées et la rédaction des protocoles que j’ai validées.”
Du temps gagné à court et à long terme
Marie Schruse, infirmière responsable de l’hôpital de jour à Liège: “…à l’annonce d’un diagnostic, c’est vrai que
l’information par le jeu prend du temps mais je suis convaincue que ce temps-là, il faut le prendre et que c’est
un moment primordial. Si l’enfant est bien informé, la famille aussi, c’est du temps gagné pour après. Je pense
que les enfants et les parents en ont besoin et ici, en hôpital de jour, cela fait vraiment partie de notre projet de
soins. L’information, ce n’est pas quelque chose que l’on fera quand on aura le temps, cela fait partie du
déroulement du soin”.
Geneviève Gallois Lacroix, éducatrice au service de cardiologie à Lyon : “Et il y a les larmes des parents aussi,
des mères… C’est normal qu’elles pleurent, qu’elles se lâchent à ce moment-là, maintenant je sais que cela
peut arriver. Mais c’est surtout au début, quand on n’est pas prévenu, qu’on ne sait pas. On se dit “Mince,
qu’est-ce qui s’est passé, mais qu’est-ce que j’ai fait?” Et puis maintenant je sais que cela peut se reproduire, je
m’en rends compte. Alors je laisse le temps à la personne de pleurer et puis après on repart, on continue
l’information…”
Pierre Philippet, pédiatre oncologue à Liège : “On n’est pas seulement dans le cadre de l’anxiété par rapport à
un soin, à la douleur, uniquement sur le court terme. On est tout à fait dans le cadre d’une ambiance générale,
d’une prise en charge globale au niveau du traitement. L’efficacité sur le long terme, elle est là.”
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Description du film
« Informer par le jeu à l’hôpital. Pour préparer les enfants
à un soin, un examen, une opération… »
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FICHE TECHNIQUE
Résumé du film
Un film qui permet en 33 minutes de présenter l’intérêt du dispositif d’information par le jeu à l’hôpital.
Support de communication entre l’enfant, ses parents et les soignants, le jeu est un outil d’information efficace
qui permet à l’enfant de mieux comprendre le milieu qui l’entoure et ce que l’on attend de lui à l’hôpital, mais
aussi de s’exprimer à ce sujet.
Le jeu aide les soignants à évaluer la compréhension que l’enfant a des soins, de l’opération ou de la maladie
et à adapter au mieux leurs pratiques en fonction de chaque enfant, chaque famille.
Tourné dans des services de pédiatrie, de chirurgie, de cardiologie, de radiologie et d’onco-hématologie, le film
présente de nombreuses situations dans lesquelles il est possible d’informer l’enfant par le jeu ainsi que les
supports utilisés : personnages Playmobil®, poupées, marionnettes… L’enfant devient acteur de son traitement
et il peut partager l’événement avec son entourage. Parents et soignants témoignent de l’efficacité de son
approche. Le film pointe les étapes nécessaires pour que ce projet se partage en équipe : la réflexion, la
formation, l’organisation.
Sans nier les difficultés à surmonter, ce film invite les équipes pédiatriques à s’investir dans cette démarche qui
a fait ses preuves.
Auteurs :
Françoise Galland, directrice de l’association SPARADRAP
Bénédicte Minguet, psychologue et coordinatrice des projets d’humanisation des soins à la Clinique de
l’Espérance, Liège
Réalisation : Richard Hamon, réalisateur
Producteur : Association SPARADRAP
Durée : 33 minutes
Format : VHS ou DVD gravé
Livret d’accompagnement : le film est accompagné d’un livret de 36 pages comprenant apports théoriques,
conseils pratiques, découpage minuté du film, bibliographie.
Script : le script complet du film est disponible sur www.sparadrap.org rubrique Catalogue puis Films.
Publics concernés :
les professionnels de la santé, en formation initiale ou continue
les professionnels de l’enfance : éducateurs de jeunes enfants, assistants sociaux, professeurs des écoles,
personnels des crèches, haltes-garderies,
les associations et les parents d’enfants malades ou hospitalisé.
Lieux de tournage :
En
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France :
Centre Hospitalier Universitaire d’Angers - Service de radiologie pédiatrique B
Hôpitaux civils de Colmar - Le Parc centre de la mère de l’enfant
Hôpital cardiologique Louis Pradel à Lyon – Unité 41 service de cardiopédiatrie
En Belgique :
- C.H.C. Clinique de l’Espérance de Liège – Département pédiatrique
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COMMENT SE PROCURER LE FILM ?
Le film est produit et diffusé par l’Association SPARADRAP
Le film en format VHS ou DVD gravé est vendu accompagné d’un livret de 36 pages
au prix de 30 euros TTC (frais d’envoi inclus).
Adresser la commande par courrier ou sur le site Internet, possibilité de paiement en ligne :
Association SPARADRAP
48, rue de la Plaine
75020 Paris
Tél. : 01 43 48 11 80 – Fax : 01 43 48 11 50
www.sparadrap.org
Le catalogue de l’ensemble des diffusions de l’association SPARADRAP est envoyé sur simple demande.
Offre de lancement de la Fondation CNP
La Fondation CNP enverra gratuitement un film au format VHS accompagné de son livret à tous les instituts de
formation et aux facultés de médecine qui lui en feront la demande.
Cette offre est valable jusqu’au 31 décembre 2005 dans la limite d’un stock de lancement de 1 000 cassettes.
Adresser la demande par courrier, mail ou fax à :
Fondation CNP – Film « Informer par le jeu à l’hôpital »
Héron Building
66, avenue du Maine
75682 Paris cedex 14
Fax : 01 42 18 92 85
[email protected]
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Les partenaires du projet
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Une association pour aider les familles et les professionnels quand un enfant est
malade ou hospitalisé
Association indépendante créée en 1993 par des parents et des professionnels de la santé,
l’association SPARADRAP agit depuis plus de dix ans pour que l’enfant comprenne sa maladie et ses
traitements, pour qu’il bénéficie de soins adéquats, d’un environnement adapté, d’une meilleure prise
en charge de la douleur et pour que soient respectés ses besoins affectifs et relationnels en dépit des
contraintes de la maladie.
SPARADRAP est animée par un conseil d’administration composé de parents et de professionnels de
la santé et de l’enfance, une équipe de neuf permanents et un réseau de bénévoles.
Des activités variées qui s’enrichissent les unes les autres
•
création, édition et diffusion de documents
professionnels (livrets, fiches, témoignages, films) ;
•
information et orientation des particuliers et des professionnels grâce à un centre de
documentation et à un site Internet www.sparadrap.org ;
•
formation des professionnels de la santé et de l’enfance ;
•
recherche et sensibilisation sur la place des parents à l’hôpital.
pour
les
enfants,
leur
famille
et
les
Une façon de faire
•
essayer de concilier les besoins des familles et des professionnels,
•
ne pas dénoncer sans proposer de solutions concrètes ou alternatives,
•
travailler sur le long terme pour pérenniser les actions et les services,
•
évaluer régulièrement notre travail.
Nos principaux partenaires
SPARADRAP est soutenue fidèlement par la Fondation Johnson & Johnson, la Direction Générale de
la Santé, la Fondation de France et la Fondation CNP, ainsi que par différents partenaires privés et
publics.
A paraître
•
mai 2005 : un livret illustré pour découvrir l’examen médical et apprendre aux enfants ce qui se
passe quand on va « chez le docteur »
•
automne
2005 :
ouverture
de
(informations pédagogiques et jeux)
l’accès
enfants
du
site
www.sparadrap.org
CNP Assurances, engagée dans le mécénat de solidarité
La CNP, premier assureur de personnes en France, a choisi dès 1988 de développer une politique de mécénat
de solidarité dans les domaines de la santé et de l’action sociale.
Le mécénat CNP et la lutte contre la douleur
Depuis 1999, la CNP a consacré, via la Fondation CNP, plus de 3 millions d’euros de subventions à la lutte
contre la douleur, qu’il s’agisse de douleur de l’enfant, de l’adulte ou de la personne âgée, de soins palliatifs, en
médecine de ville comme à l’hôpital.
En permettant la réalisation d’un film de formation, elle souhaite participer activement à l’amélioration de la prise
en charge de la douleur et encourager les équipes pédiatriques à s’investir dans une pratique qui a fait ses
preuves.
81 projets consacrés à la lutte contre la douleur
Douleur de l’enfant
♦ L’édition, avec l’association SPARADRAP, de fiches d’information sur la Ponction Lombaire, la Fibroscopie
Digestive Haute et la réalisation des films Soins douloureux en pédiatrie : avec ou sans les parents ? et
Pour en savoir plus sur la douleur de l’enfant,
♦ l’édition d’un livret sur la migraine de l’enfant ainsi que la création d’un site internet
spécifique :www.migraine-enfant.org
♦ La mise en œuvre d’un programme d’amélioration de la qualité pour la prévention des douleurs provoquées
par des soins infirmiers itératifs en réanimation pédiatrique,
♦ Une étude des effets antalgiques de l’allaitement sur le nouveau-né.
Soins, formation et information
♦ la création du premier centre de soins dentaires spécialisé pour les personnes souffrant de handicaps
physiques ou mentaux, au CHU de Clermont Ferrand,
♦ la création du site Internet doloplus.com pour la diffusion de l’échelle DOLOPLUS permettant d’évaluer la
douleur chez la personne âgée non-communicante,
♦ un film de formation et de sensibilisation consacré à l’évaluation de la douleur chez la personne
polyhandicapée : LES AILES DU REGARD.
Soins palliatifs
♦ la création du portail francophone de référence sur les soins palliatifs www.portail-soins-palliatifs.fr
♦ l’extension et le regroupement en un lieu unique d’accueil, La « Maison » à Gardanne, de trois unités
répondant à l’évolution des besoins des patients : soins palliatifs, soins de longue durée, accueil de jour.
♦ L’édition d’un livret de sensibilisation au bénévolat auprès des personnes âgées en fin de vie et
particulièrement en soins palliatifs.
Etudes
♦ Etats Généraux de la Douleur : enquêtes nationales et régionales auprès du grand public, des
professionnels de santé et des établissements de santé.
♦ un programme de recherche sur l’évaluation des facteurs prédictifs de survenue et de chronicisation de la
douleur neuropathique.
♦ Enquête nationale sur la prise en charge de la douleur en réanimation.
Sous l’égide de la Fondation de France