Twitter en panne : quels ont été les impacts? Florilège de blagues
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Twitter en panne : quels ont été les impacts? Florilège de blagues
SEMAINE DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016 • LE MÉTROPOLITAIN 11 Jouer avec les mots Laurence Stenvot Plusieurs programmes éducatifs pour adultes francophones sont disponibles au sein des bibliothèques publiques de la Ville de Toronto. Celle du Northen District accueillait le samedi 24 janvier, le premier d’une session de trois ateliers d’écriture dédiés au mouvement l’« Ouvroir de littérature potentielle », dit OuLiPo. Créée en 1960 par le mathématicien François le Lyonnais et l’écrivain et poète Raymond Queneau, l’association est née d’une révolte contre les surréalistes tels que André Breton pour qui l’écriture demeure « spirituelle » et l’inspiration est « tout ». L’OuLiPo, c’est l’anti-hasard. C’est partir du principe que les mathématiques font partie de l’écriture. L’idée est la suivante : plus le cadre est rigide, plus l’inspiration peut s’exprimer. Et l’entraînement sera la clé vers le perfectionnement. L’atelier d’écriture OuLiPoésie - « Jouer avec les mots » - était animé par Anne Forrest-Wilson, oulipienne convaincue et directrice de l’organisme L’Écriture en mouvement. Cette dernière mènera d’ailleurs les trois prochains ateliers OuLiPo. Le petit groupe d’amoureux des mots se rassemble, papier et stylo à la main (les ordinateurs sont interdits) pour une session d’exercices de style. Au programme, trois jeux littéraires à la fois ludiques et pointus. Le premier s’appelle un logo-rallye. En partant d’une liste de mots aléatoires, les apprentis oulipiens doivent écrire une histoire logique tout en incorporant chacun des mots dans le sens duquel ils ont été listés. La concentration est extrême dans la salle et les résultats démontrent d’une logique culturelle commune quant à l’emploi de certains noms tout en laissant le style de chacun s’exprimer. Le deuxième exercice est un hommage à Georges Perec et à son ouvrage « W ou le Souvenir d’enfance ». Le but de l’entraînement est de manifester l’aspect morcelé et irrationnel de la mémoire. Chaque participant doit écrire dix souvenirs, en commençant chaque phrase par « Je me souviens ». Le tout donne lieu à de belles histoires faites de souvenirs et d’expériences personnelles émouvantes. Les joies et les blessures de la vie se réveillent à travers cet exercice. « C’est beau tout ça, dit Anne Forrest-Wilson aux participants. On entend des tas La blague politique est beaucoup plus sérieuse qu’il n’y paraît. C’est du moins ce que nous démontrent Jean-Simon Gagné et Pascale Guéricolas dans La Politique du rire. Ils ont rassemblé environ 150 blagues politiques à saveur québécoise, canadienne et même internationale. Elles couvrent une vingtaine d’années. Les élèves du cours d’écriture (La Presse Canadienne) La panne du service de microblogage Twitter, qui est survenue le matin du mardi 19 janvier pendant quelques heures, rappelle l’importance d’avoir « d’autres options » pour transmettre de l’information, a souligné une experte de l’Internet. Twitter a connu des difficultés mardi, notamment aux États-Unis et en Europe. Sur son site Internet, Twitter, qui a 320 millions de membres actifs à travers le monde, a indiqué que l’interruption qui a duré six heures était reliée à une modification effectuée dans un codage informatique. Selon Elizabeth Dubois de l’Université d’Ottawa, une telle interruption de service – qui est relativement insignifiante pour la plupart des internautes – peut engendrer des complications importantes pour certaines personnes qui dépendent grandement de Twitter pour leur travail, notamment les premiers répondants et les politiciens. La plupart des utilisateurs de Twitter emploient le réseau social pour suivre l’actualité, avoir des nouvelles de leurs amis ou débattre d’enjeux politiques ou sociaux avec leur entourage, mentionne-t-elle. Une interruption peut donc s’avérer désagréable, puisqu’elle rompt la routine de ces personnes et leurs habitudes de communication. Mais une panne peut véritablement devenir critique lorsqu’elle court-circuite le partage d’informations en temps réel relativement à des situations d’urgence, fait valoir Mme Dubois. Les policiers, les représentants gouvernementaux et les journalistes font partie des 12 millions de Canadiens qui ont adopté les messages de 140 caractères pour transmettre de l’information au public. Des autorités à travers le pays envoient des alertes sur Twitter au sujet d’enquêtes en cours, d’accidents de circulation ou d’autres événements. Elles utilisent également le service de microblogage pour obtenir à leur tour de l’information. « Cela fait partie des choses dont nous ne réalisons pas à quel point elles sont précieuses jusqu’au moment où nous ne les avons plus, avance l’inspecteur à la police de Toronto Chris Boddy. Les citoyens savent que nous publions de l’information sur les fermetures de routes, les problèmes de circulation et les accidents. Aujourd’hui, pendant un certain temps, cette information n’a pas pu être acheminée. » Pendant la panne de mardi, la police s’est tournée vers d’autres plateformes, mais M. Boddy estime que Twitter est le réseau social « le plus simple et le plus efficace ». Même le Sénat est présent sur Twitter pour publiciser ses travaux. Le sénateur David Wells dit utiliser le réseau lorsqu’il assiste à des travaux de comités sénatoriaux pour obtenir des suggestions d’enjeux à soulever. « Twitter est un bon outil pour faire connaître de l’information immédiatement et lorsqu’on perd cette instantanéité, évidemment on perd cette rapidité avec laquelle on peut faire passer notre message », explique-t-il. raconter une même anecdote par le biais de différents points de vue. Le tout donne lieu à des récits parfois complètement loufoques, mais au rythme très prenant. Les curieux pourront s’intéresser de plus près au recueil Joconde jusqu’à cent d’Hervé Le Tellier. Rires assurés. Florilège de blagues politiques Paul-François Sylvestre Twitter en panne : quels ont été les impacts? Paola Loriggio de choses qui pourront devenir des histoires futures. » Pour finir, une composition qui donnera lieu à beaucoup de rires dans la salle. Cette fois-ci, les participants jouent à l’ « Exercice de style » de Raymond Queneau, célèbre ouvrage de l’écrivain. Le but est de Dans leur introduction, les auteurs racontent que le premier ministre Harper, après des années de recherche, avait finalement retracé le fonctionnaire qui inventait des blagues à son sujet. Il l’interpella : « C’est très injuste. Mon gouvernement fait pourtant de gros efforts pour défendre les intérêts des gens ordinaires (…) et trouver une manière plus juste d’assainir les finances de l’État. » Le fonctionnaire réplique aussitôt : « Un instant, Monsieur Harper, cette blague que vous venez tout juste de raconter, elle ne vient pas de moi. » La meilleure façon de vous parler de ce florilège de blagues, c’est de vous en citer quelquesunes. Comme le Sénat est toujours d’actualité, voici une flèche lancée en sa direction : « La Cour suprême a déterminé que personne ne peut être obligé à prendre sa retraite. En politique, par exemple, un individu peut parfaitement occuper un poste de ministre jusqu’à sa mort. C’est seulement par la suite qu’on lui proposera de devenir sénateur. » Les blagues ne sont souvent pas nécessairement nouvelles; elles sont parfois des reprises historiques. L’écrivain Mark Twain aurait dit qu’il voudrait être à Cincinnati lorsque la fin du monde surviendra… car ils sont toujours vingt ans en retard. Aujourd’hui, cette blague prend une tournure politique et devient : « Je voudrais être à un congrès du Parti conservateur du Canada, car les membres ont généralement 100 ans de retard sur le reste du monde. » La blague consiste parfois à savoir rire de soi-même, même en politique. Aussi, le président Ronald Reagan a-t-il déjà avoué : « On a souvent dit que la politique était le second plus vieux métier du monde, et j’ai fini par penser qu’il n’était pas très éloigné du premier. » Lorsqu’il était simple député, Sam Hamad (Parti Québécois) se moquait de électeurs de la vieille capitale en disant « Les gens de Québec, ils ne veulent pas un pays, ils veulent une équipe de hockey. » Parlant du Parti Québécois, on raconte que, après des décennies d’hésitation, la majorité des Québécois seraient d’accord pour voter en faveur de l’indépendance de leur province… à la condition que le Canada garde le Parti Québécois. » Quand John Major était premier ministre britannique, il racontait avoir demandé au président russe Boris Eltsine de résumer brièvement la situation de son pays. Eltsine a répondu « Bonne ». Et quand Major a exigé un résumé un peu plus détaillé de la situation en Russie, la réponse a été « Pas bonne ». Les auteurs de ce florilège de blagues politiques croient que tous les députés devraient faire l’achat de leur livre avant leur entrée en fonction… afin de garder un certain sens de la mesure. Je me suis demandé si c’était une blague! Jean-Simon Gagné et Pascale Guéricolas, La Politique du rire, recueil de blagues, Québec, Éditions du Septentrion, 2015, 152 pages, 9,95 $.